Journal de bord St Louis Réunion 2017-2018

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Robert Jeannard

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Jan 3, 2018, 4:13:54 AM1/3/18
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Bonjour et bonne année 2018 à tous et toutes !


Depuis fin novembre 2017, j'anime avec Nadine (également inscrite à notre forum) un atelier socio-linguistique créé par la CIMADE, au bénéfice d'étrangers migrants. A La Réunion, ce sont surtout des voisins, malgaches et comoriens.

Le groupe compte une quinzaine d’inscrits, dont 7 réguliers, 4 hommes de nationalité comorienne et 11 femmes de nationalité comorienne et malgache.

Pour chaque apprenant, une seule séance par semaine, le lundi de 8 h 30 à 11 h 30, plus, au choix, un atelier Théâtre le mercredi ou un atelier Bande Dessinée le jeudi.

Un autre groupe fonctionne de la même manière avec deux autres animatrices le mardi matin.
quelques apprenants ont choisi de s’inscrire aux deux groupes pour bénéficier de deux séances de français par semaine.


Le Journal de bord St Louis Réunion, dont les 5 premières séances sont partagées ici, est écrit à deux mains, directement sous forme de document partagé en ligne après chaque séance. C'est d’abord pour les deux animateurs un moyen de se synchroniser. Alors que la pédagogie traditionnelle insiste sur la préparation des séances, cet écrit régulier constitue au contraire une post-paration. Pour lire la suite...


Bonne lecture ! Nous espérons vos questions et suggestions.


Robert et Nadine


Robert Jeannard

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Jan 17, 2018, 2:53:53 PM1/17/18
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Bonjour.

À La Réunion, nous sommes en vacances jusqu'à la fin de janvier, c'est la saison cyclonique. Nous sommes d'ailleurs en alerte orange au moment où j'écris ces lignes...
Cependant, nos apprenants ont demandé à reprendre le 15 janvier.

Atmosphère très agréable ce lundi. Nous avons mis du temps à nous mettre en route car les arrivées étaient échelonnées. Mais bizarrement, le travail a été intense et je trouve qu’ils ont vraiment bien travaillé. Nous n’avons fait que de l’oral mais les corrections ont été importantes et surtout comprises....
Cliquez ici pour lire la suite de notre Journal de Bord.

Robert et Nadine

Robert Jeannard

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Jan 22, 2018, 11:44:20 AM1/22/18
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Bonsoir.

Si vous êtes curieux de voir comment on peut se passionner pendant 40 minutes sur quelques phrases apparemment aussi simples et dépourvues d'intérêt que 
“Dans la boîte, il y a des réglettes de 10 couleurs différentes”

Robert Jeannard

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Feb 2, 2018, 2:44:56 PM2/2/18
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Bonsoir.

Ce lundi 29 janvier, ambiance particulière à notre atelier, qui nous met en contact avec le dénuement et la précarité dans lesquels vivent la plupart de nos apprenants...
Il leur était proposé de parler et décrire sur les peintures représentant des scènes et des paysages de Mayotte, une île incluse dans l'archipel des Comores, française sur le plan administratif mais géographiquement et culturellement comorienne. 
C'était un défi, car la peinture est ignorée voire méprisée dans la culture comorienne... Se regarder à travers le regard d'un étranger...
Le dispositif proposé permet de faire travailler ensemble tous les niveaux.
Nadine et Robert

Robert Jeannard

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Mar 2, 2018, 11:03:27 AM3/2/18
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Bonsoir.

Voici la suite de notre Journal de Bord de l'atelier socio-linguistique de la CIMADE à St Louis, île de La Réunion, pour un public d'adultes migrants comoriens et malgaches.
Nous n'avons pas tenu ces dernières semaines le rythme hebdomadaire de publication et vous aurez aujourd'hui 4 séances d'un coup, du 5 février, du 12 février, du 19 février et du 26 février 2018 (cliquez sur les dates). A la fin de chaque séance, il y a un lien vers le fichier de la séance suivante pour vous permettre d'y accéder directement. 

Beaucoup d'absences et d'arrivées échelonnées lors de ces dernières séances, sans que nous en sachions les raisons. Nous savons que cela est fréquent avec ce type de public mais c'est tout de même déstabilisant.
Le groupe se trouve quasiment réduit à ses apprenantes les plus faibles. Elles voudraient écrire tout de suite mais peinent à recopier les mots les plus simples, même leur prénom. Elles recopient les mots comme s'il s'agissait des dessins, sans bien distinguer les lettres entre elles ni les associer à des sons. Nous abandonnons provisoirement l'écriture et travaillons sur le principe alphabétique (correspondance son-graphies). Elles choisissent de travailler sur les prénoms de leurs enfants, en les pointant sur le tableau des graphies de la lecture en Couleurs de C. Gattegno et nous observons qu'elles font plusieurs prises de conscience sur le système orthographique français, par exemple que la lettre "e" se prononce de plusieurs façons.  

Robert et Nadine

Françoise VASSORT

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Mar 4, 2018, 4:23:02 PM3/4/18
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Bonjour Robert,
Merci pour la suite de votre journal.
C’est super que les apprenants aient voulu lire les textes associés aux aquarelles ! Tu notes l’intérêt des apprenants pour des documents authentiques complexes, c’est une attitude de vrai lecteur qui cherche du sens et c’est bien notre objectif : lire pour apprendre, en donnant des supports qui questionnent.
Tu as fait mouche en choisissant ces peintures et ces textes décrivant les paysages de leur pays; dans nos cours, il s’agit de trouver ce qui peut « résonner » pour le groupe. Pas toujours facile ! C’est le polar qui marche en ce moment dans notre groupe.
Je viens de finir le récit d’une bénévole dans un centre pour demandeurs d’asile :
J’apprends le français de Marie-France Etchegoin - Editions JC Lattès
A un moment, elle raconte ses tâtonnements et ses difficultés pour trouver des écrits adaptés. Elle finit par choisir Le petit chaperon Rouge qu’elle adapte et qui accroche avec touts les apprenants :« … cette volonté de comprendre un conte que se racontaient les paysans français au XIV ème siècle, de le mêler à leur propre langue pour mieux apprendre la nôtre … c’est bête mais j’ai presque eu envie de pleurer. »
C’est un très beau livre, le récit d’une expérience qui va bien au-delà des questions pédagogiques d’apprentissage du français.

Je continue sur un autre point de ton journal, celui concernant les tout-débutants.
Tu dis qu’il est inutile de faire écrire un apprenant s’il ne sait pas distinguer les différents sons d’une syllabe et d’un mot, car il doit pouvoir tracer les lettres en les associant aux sons. Sachant qu’en plus les sons peuvent avoir différentes graphies, cela devient une tâche extrêmement complexe pour entrer dans l’écrit si on met ce savoir comme préalable. Même si je comprends que l’objectif est de faire entrer dans l’écriture orthographique et pas phonétique.
Je pense qu’une une entrée naturelle dans l’écrit c’est que l’apprenant puisse écrire des textes qui font sens pour lui. Ensuite à nous de l’accompagner pour découvrir et s’approprier le fonctionnement de la langue, chacun avec ses tâtonnements et son cheminement propre.
 Nous avons aussi rendu compte dans notre journal des difficultés de certaines apprenantes dans notre groupe qui sont les mêmes que dans le vôtre, comme celui de recopier un mot comme un dessin sans identifier les lettres. 
C’est un stade d’entrée dans l’écrit, une étape, et on essaie de trouver des moyens pour la dépasser : écrire les textes sur l’ordi en cherchant et en nommant les lettres sur le clavier. Mémoriser un mot d’un texte par séance en l’épelant à chaque fois. Et puis il y a toujours les interactions dans le groupe qui font avancer. 

Je voulais partager un article de Rémi Brissiaud à ce sujet.

Bonne rentrée pour ceux qui reprennent cours et ateliers cette semaine !
Françoise

Sybille Grandamy

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Mar 6, 2018, 4:53:03 AM3/6/18
to Forum Freinet-Adultes

Bonjour à tous les deux,

Merci pour ce partage. Je réagis par rapport à cette séance où vous n'avez fait que de l'oral et où l'accent a été mis sur la correction du français parlé. Vous parlez des préjugés sociaux à l'encontre des personnes qui ne maitrisent pas bien la langue. Ils sont effectivement très forts et violents pour les apprenants.
J'ai passé une semaine à Londres pendant les vacances. Une chose m'a frappée : j'ai vu beaucoup de personnes étrangères avec un fort accent, faisant pas mal d'erreurs à l'oral ET occupant un emploi ! Des vendeurs/vendeuses, des serveurs/serveuses, des personnes à l'accueil dans les lieux touristiques, dans les transports en commun...
Et j'ai pensé à tous ces apprenants qui viennent à l'association, diplômés dans leur pays d'origine et qui, parce qu'ils n'ont pas une très bonne maitrise du français, ont beaucoup de mal à trouver un emploi. Pourtant, je les comprends bien ! Et ils me comprennent bien aussi ! Donc, où est le problème ??
D'où vient cette exigence d'orthodoxie à l'oral ?- exigence qu'on retrouve bien sûr à l'écrit...
Il serait souhaitable que notre rapport à cette langue vénérée, intouchable, presque sacrée, change et s'assouplisse. Accepter qu'elle soit un peu molestée sans froncer le sourcil. Est-ce vraiment un problème que Mohamed oublie le déterminant dans "dimanche prochain, je fais grillades à la maison". On a compris, n'est-ce pas ? N'est-ce pas l'essentiel ?
Ces préjugés linguistiques nous enferment et nous privent de la richesse de personnes rejetées par élitisme.

Bonne journée
Sybille

Robert Jeannard

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Mar 20, 2018, 3:30:45 PM3/20/18
to freinet...@googlegroups.com
Bonsoir.

Dans le Journal de bord de notre Atelier Socio-Linguistique de St Louis, deux nouvelles séances consacrées essentiellement à l'opposition masculin/féminin. De la grammaire réputée ardue et ennuyeuse, pourtant personne ne s'ennuie...
Séances du 12 mars 2018 et du 19 mars 2018 (cliquez sur les dates).

Robert et Nadine

Robert Jeannard

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May 8, 2018, 12:58:18 PM5/8/18
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Bonsoir.

À force de remettre au lendemain, les semaines passent...
Voici d'un coup 6 semaines du Journal de Bord (du 26 mars au 7 mai 2018) de notre Atelier linguistique de St Louis avec des apprenants adultes comoriens et malgaches vivant à la Réunion.
Érosion de la fréquentation et baisse de la ponctualité mettent à l'épreuve le moral des deux animateurs, Nadine et moi. On continue cependant.
Chaque séance est dans un fichier séparé, des liens vous permettront de passer d'une séance à l'autre. Voici le lien vers la séance du 26 mars 2018, la première de cette série de six:

L'arrivée de trois nouvelles apprenantes dont une Espagnole apporte un regain d'énergie.
Je poursuis mon questionnement, sans avoir encore trouvé de réponse décisive, à propos de ce que recherchent réellement nos apprenants dans un pays où le français est certes la langue officielle mais pas la langue d'intégration: à la Réunion, c'est le créole qui joue ce rôle. Peu d'entre eux le parlent, même parmi ceux arrivés depuis des années. Les femmes vivent repliées sur le cercle familial, leurs maris et surtout leurs enfants jouent les traducteurs en cas de besoin. Leur demande de langue française est scolaire et leur fait bouder les sorties culturelles et les ateliers artistiques (théâtre, bande dessinée) que l'association leur propose en complément de notre atelier linguistique. Apprendre à écrire et à lire le français, langue de l'école et langue de prestige, n'est pas lié à un projet mais semble plutôt procéder d'un désir de restaurer une image positive de soi, de compenser la frustration de n'être pas allé à l'école ou d'y avoir échoué.  Pour ces personnes, les occasions de pratiquer le français en dehors de notre atelier et donc de progresser demeurent rares. Alors qu'elles ont presque toutes internet chez elle et sont équipées de smartphones, elles montrent peu de curiosité, malgré nos incitations, pour en utiliser les ressources.

Concernant la faiblesse de la progression linguistique de nos apprenants, je suis de plus en plus convaincu qu'elle s'explique en grande partie par le fait que, venant de pays francophones (les Comores et Madagascar), ils ont développé (les hommes surtout) un sabir français qui permet une certaine communication et entretient les erreurs. On n'est pas du tout dans la situation d'un primo-apprentissage (cas d'un migrant non francophone découvrant le français) où les erreurs sont passagères, mais dans une situation où elles sont ancrées et entretenues. Or, si acquérir une nouvelle habitude demande un effort, se défaire d'une habitude demande un effort plus grand encore.

Que vous inspirent ces réflexions?

Robert

Sybille Grandamy

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May 13, 2018, 1:24:36 PM5/13/18
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Bonsoir,

Tes réflexions rejoignent ce qu'on entend souvent ici dans nos associations. Tu n'es pas seul !!;-))
Cela a cessé de me tourmenter à partir du moment où j'ai accepté cet état de fait comme normal (quand on regarde la plupart des autres activités où l'on peut nous-mêmes nous rendre, on note cette même érosion au fil de l'année, sans pour autant que cela nous choque). Je suis d'accord avec toi : les apprenants se débrouillent depuis plus ou moins longtemps avec leurs connaissances orales et écrites plus ou moins correctes de la langue. Bien sûr, l'envie de progresser est là, mais la vie, le quotidien aussi, et ils prennent souvent le dessus. Ce qui est ancré, qui est devenu un 'habitus' pour reprendre un terme de Bourdieu, est bien difficile et long à changer. Il faut la motivation, la discipline, le suivi... pas évident...

J'ai par ailleurs lu quelques-uns des comptes rendus de vos séances et j'ai vu que vous travailliez souvent à partir de chansons. Est-ce de votre initiative ou bien est-ce une demande des apprenants ?

Bonne soirée,
Sybille





Robert Jeannard

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May 15, 2018, 3:07:13 PM5/15/18
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Merci, Sybille, pour tes réflexions.
Oui, savoir qu'on n'est pas seul à rencontrer une difficulté fait du bien...
Pour remédier à cette érosion des groupes au fil d'une période calquée sur l'année scolaire, une institution où j'ai travaillé il y a de longues années avait trouvé une solution: couper l'année scolaire en deux périodes égales et faire de nouvelles inscriptions reconstituant et redynamisant le groupe pour la 2è période. Ça avait bien marché...

Les apprenants s'approprient l'outil "Fidel" (ou tableau phonologique), posent davantage de questions.
La lecture partagée du "petit livre" (1)  Histoire de la délinquance plait beaucoup. 
Promis, à la prochaine séance, on produit notre "petit livre".

Robert et Nadine

(1)   Si vous ne connaissez pas la technique du "petit livre", découvrez dans le présent forum la discussion qui lui est consacrée: "Des petits livres pour faire écrire"

Robert Jeannard

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Jun 3, 2018, 4:29:13 PM6/3/18
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Bonjour.

Voici les séances des 21 et 28 mai de l'Atelier de St Louis-Réunion,:
toutes deux consacrées à la production de "petits livres" (1): production collective d'abord puis productions individuelles.
Sentiment de passer un cap avec les productions individuelles, qui exigent des apprenants un très fort engagement.
Vous pourrez feuilleter en tournepages deux des petits livres produits.

Bonne lecture !

Agnes Crépy

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Jun 4, 2018, 1:12:35 AM6/4/18
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A mon tour de raconter un peu où j'en suis dans mes 1ers pas avec le FLE.

J'ai été sollicitée pour donner des cours à des afghans récemment arrivés sur notre commune (32 au total, une dizaine de profs, tous débutants comme moi, presque tous d'anciens profs ou instits !).

J'ai le groupe de ceux qui ne sont jamais allé à l'école en Afghanistan.

Depuis maintenant 3 semaines on fait un peu de lecture / ecriture. Avant je ne faisais que de l'oral.

Sur 3 élèves, 2 progressent bien, le 3ème est plus lent. Mais je crois que tant qu'ils ne savent pas s'ils vont avoir leurs papiers c'est compliqué pour eux de s'investir. Les éducateurs qui les suivent ont demandé qu'on travaille des choses pratiques, dont ils ont besoin pour être autonome : prendre un RDV, faire des courses...

Pour l'ecrit, ça me semble compliqué : eux veulent écrire (et ils y arrivent un peu) mais ils ne font pas bien les lettres, et du coup je ne sais pas si il faut laisser filer ou tout reprendre, mais avec 1h /semaine pas beaucoup le temps !!

Je vous raconterai la suite une autre fois, je retourne en classe avec mes petits élèves ( classe unique ) , là où j'ai plus de temps !!!

Agnès

Françoise VASSORT

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Jun 4, 2018, 5:23:44 AM6/4/18
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Merci Nadine et Robert. 
C’est vraiment super cette production d’écriture avec les petits livres.
Est-ce que cela pourrait être complété par des versions à l’ordi  ? 
Faites par vous ou les apprenants, cela rendrait la lecture plus facile pour d’autres lecteurs.
Nous avons déjà eu l’occasion d’imprimer des petits livres ces derniers mois à CREER et l’écriture manuscrite était difficile pour les lecteurs débutants.
Peut-être un projet à développer : une bibliothèque de petits livres à produire et échanger entre nos groupes ?
Bonne journée
Françoise

Robert JEANNARD

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Jun 4, 2018, 5:50:54 AM6/4/18
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Merci, Agnès, pour ce témoignage. 
Évidemment, avec 1 h / semaine et tant d'objectifs, c'est difficile.  Comme tu le soulignes, l'insécurité dans laquelle vivent tes apprenants dans l'attente d'une réponse à leur demande d'asile ne favorise pas les apprentissages. 
Si je les compare aux apprenants de La Réunion avec lesquels je travaille et pour qui la langue d'intégration est le créole et non le français, je me dis que les tiens ont peut-être en dehors de l'heure hebdomadaire qu'ils passent avec toi des occasions de parler français et de prolonger le travail pédagogique. Quels sont leurs conditions de vie et d'hébergement ? Ont-ils des occasions quotidiennes de communiquer en français ? Savent-ils utiliser internet et ont-ils des smartphones sur lesquels on pourrait leur envoyer des enregistrements à écouter ?
Continue à nous donner des nouvelles. 
Robert 

Françoise VASSORT

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Jun 4, 2018, 6:01:42 AM6/4/18
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Merci Agnès pour ton partage d’expérience et de questionnement.
Pour l’écriture, je constate le même envie d’écrire chez les apprenants d’un groupe alpha/FLE du mercredi soir.
Il y a un jeune malien qui n’est jamais allé à l’école. Il a commencé à écrire en capitales, puis en script; il peut maintenant écrire lisiblement une phrase en script  même si c’est encore lent et difficile. 
Il y a une autre dame marocaine qui est en France depuis longtemps qui n’est jamais allée à l’école; elle est entrée dans l’écriture cursive assez facilement, elle le voulait. 
Elle trace les lettres d’une manière peu conventionnelle et j’essaie de l’aider pour rendre son écriture plus fluide.
Je pense qu’il faut permettre les tâtonnements de chacun au niveau du graphisme et accompagner au mieux avec le peu de temps que nous avons.
Il y a aussi une étudiante libanaise donc sans problème pour le graphisme; elle ne parle pas le français mais écrit des phrases en s’aidant du minidico.
Dans ce groupe, on fait un journal avec les écrits produits et le quoi de neuf; je vous en mets un exemplaire en PJ (j’ai enlevé les prénoms).
Bonne journée 
Françoise

Textes 23 mai essor 2018 FORUM.docx

Yiying Zhou

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Jun 4, 2018, 7:37:42 AM6/4/18
to freinet...@googlegroups.com
Bonjour,

je trouve ton idée de "livre" intéressante et tout à fait pertinente par rapport au "récit de vie d'apprenants", dans la pédagogie Freinet. Et que c'est bien que tes apprenants soient participatifs dans ta méthode.
Je pense que c'est surtout le "petit livre" qui m'inspire le plus dans ton partage.

Yiying

Robert Jeannard

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Jun 5, 2018, 5:00:50 AM6/5/18
to freinet...@googlegroups.com
Bonjour.

J'ai ajouté les 2 "petits livres" manquants au compte rendu de la séance du 28 mai. Voici les liens directs pour les voir en tournepages:

Boinali

Ali

Mercedes

Rabianti

Ce ne sont certes pas des chefs-d’œuvres  littéraires mais les premiers pas en écriture de personnes qui n'ont jamais écrit.

Robert

Yiying Zhou

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Jun 5, 2018, 5:57:55 AM6/5/18
to freinet...@googlegroups.com
Bonjour, 

J'ai une question concernant l'écrit du petit livre: est-ce que c'est votre manuscrit ou celui de vos apprenants? 

Bien cordialement,
Yiying

Catherine Mazurie

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Jun 5, 2018, 6:36:02 AM6/5/18
to freinet...@googlegroups.com

Bonjour à vous,

Je trouve la lecture de vos comptes-rendus passionnants. Je voulais vous le dire, même si je reste très silencieuse parce que je n'ai pas votre pratique.

Catherine

Robert JEANNARD

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Jun 5, 2018, 8:19:50 AM6/5/18
to freinet...@googlegroups.com
Bonjour Yiying.
Pour tous les "petits livres" que nous avons publiés, c'est l'écriture des apprenants eux-mêmes. 
À bientôt. 
Robert 

Robert Jeannard

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Jun 12, 2018, 5:13:32 AM6/12/18
to Forum Freinet-Adultes
Merci, Catherine, ton message est de ceux qui font plaisir.
Tu n'as peut-être pas la pratique des publics FLE mais tu as beaucoup de pratique pédagogique !
Donc tes commentaires décalés par rapport à nos pratiques nous seraient précieux car il y a beaucoup de choses qu'on ne voit pas quand on a le nez dans le guidon. N'hésite pas à poser des questions "naïves", ce sont les plus intéressantes.

Robert

Robert Jeannard

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Jun 12, 2018, 5:26:33 AM6/12/18
to Forum Freinet-Adultes
Bonjour.

Voici la suite de notre Journal de Bord de St Louis-Réunion (cliquez sur les dates ci-dessous):
Atmosphère de fin d'année scolaire. Malgré l'érosion de la fréquentation, on tient bon...
Nous connaissons mieux nos apprenants et nous comprenons mieux leurs situations sociales et familiales qui expliquent des comportements a priori surprenants pour nous.
Suite à mon départ en métropole pour des vacances, Nadine continue seule les séances.

Bonne lecture.

Robert et Nadine

Robert Jeannard

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Jul 18, 2018, 2:06:26 PM7/18/18
to Forum Freinet-Adultes
Bonjour.

Un peu tardivement parce que je suis en voyage et que je n'ai pas tous les jours accès à un ordinateur, voici la dernière séance, conduite le 25 juin par Nadine seule, de l'atelier socio-linguistique 2017-2018 de Saint Louis Réunion.

Je suis frappé par la difficulté à rédiger de l'apprenant le plus avancé, Boinali, qui a été à l'école et possède un bagage scolaire: il a une représentation quasi magique de l’écriture comme d’une chose sans rapport avec sa parole naturelle, ce qui le bloque complètement. J'y vois la confirmation de la nécessité pédagogique de faire écrire les apprenants essentiellement à partir des anecdotes vécues qu'ils rapportnent

Bonne lecture et bonnes vacances !

Robert et Nadine

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