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Cohn-Bendit nervis de la CIA

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bere

unread,
Apr 29, 2012, 6:16:12 AM4/29/12
to
http://www.dailymotion.com/video/xigl24_cohn-bendit-homme-lige-de-la-c-i-a_webcam


Extrait de l'ouvrage de Frédéric Charpier, « La CIA en France, 60 ans
d’ingérence dans les affaires françaises »



« De toutes les contributions de la CIA à la cause européenne, la plus
importante a sans doute été la campagne de soutien au Mouvement
Européen, lancée en 1951 par Shepard Stone.


En 1951, Shepard Stone ne travaille pas encore pour la fondation Ford.
Impressionné par l’énorme manifestation organisée cette année-là par
la jeunesse de Berlin-Est contre les « bellicistes occidentaux », le
haut-commissaire allié en Allemagne John McCloy, son patron d’alors,
demande à Shepard Stone d’étudier un moyen de riposter. Shepard Stone
se tourne alors vers le Mouvement Européen. Plutôt que répliquer par
une opération ponctuelle, ses dirigeants lui suggèrent une campagne de
longue haleine afin d’attirer la jeunesse vers les thèses d’une Europe
unie. Cette proposition une fois acceptée, débute une campagne de la
jeunesse européenne qui durera de 1951 à 1959.


Pour la seule année 1952, elle se traduit par 1899 sessions et
conférences, la distribution de 1,8 million de brochures, et 900
projections cinématographiques. Tous ces frais sont couverts par la
CIA.


En 1975, le magazine londonien « Time Out », premier à livrer des
chiffres précis, révèlera le rôle de la CIA et l’importance des fonds
qu’elle a consacrés au Mouvement Européen. A Paris, ils ont transité
par le Centre d’Action Européenne. »



bere

unread,
Apr 29, 2012, 6:19:48 AM4/29/12
to
Pourquoi la CIA haïssait tant de Gaulle ?

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article497

Soyons sérieux : le véritable anar, en mai 1968, ça n’était pas
Cohn-Bendit, c’était le général de Gaulle. Il était seul, entouré
d’ennemis. A 78 ans, ce vieil anticonformiste a livré ses dernières
batailles, tiré ses dernières cartouches. C’était Roland à Ronceveau !
Dien bien phu !...

« La seule chose que les Américains ne lui ont jamais pardonné, m’a dit
Pierre Messmer peu avant sa mort, ça n’est pas sa sortie de la défense
intégrée de l’OTAN (où Sarkozy veut nous faire reentrer), ni son fameux
discours de Pnom-Penh dénonçant la guerre au Vietnam, mais c’est sa
remise en cause du « privilège exorbitant du dollar ». Monnaie de
réserve mondiale, encore liée à l’or à l’époque, du moins
symboliquement, le dollar permettait aux USA de vivre à crédit sur le
dos du monde en faisant marcher à tour de bras la planche à billets (ça
continue aujourd’hui en mille fois pire !)...

De Gaulle, Che Guevara de la finance (et autrement dangereux qu’un Che
Guevara puisqu’il dirigeait une nation puissante munie de l’arme
atomique) a envoyé la marine nationale aux Etats-unis, acte hautement
symbolique, pour remporter « son or » en échange de billets verts,
monnaie de singe dont il ne voulait plus. Là, il visait juste, il visait
où ça fait mal. Et il a essayé d’entrainer avec lui, dans cette aventure
(se débarrasser des dollars-papier), l’Afrique du sud, les pays arabes,
la Russie, la Chine... Les stocks d’or US fondaient.

La presse d’outre-atlantique poussait des hauts cris, dénonçant «
Gaullefinger » ! Par ailleurs, il tentait de construire une Europe «
indépendante des deux blocs » qui inclurait des pays de l’est (en plein
mai 68, il rendait visite en ce sens en Roumanie à Ceaucescu). Dans le
même esprit il avait élaboré une défense « tous azimuts », ses missiles
nucléaires devant être tournés vers l’est mais aussi vers l’ouest (le
général Ailleret, metteur en œuvre de cette politique, mourrait
opportunément dans un accident d’avion en mars 68, à la veille du fameux
mois de mai).

Qui sait, disait de Gaulle pour justifier cette politique, qui
gouvernera les Etats-unis et la Russie dans quelques décennies. En sus
des Américains, de Gaulle avait à dos leurs suiveurs atlantistes, de
Mitterrand à Lecanuet, sans compter Jean-Jacques Servan-Schreiber qui,
en plein mois de mai, dénonçait « la dictature intellectuelle du Général
qui avait tout gelé en France ». Et cela dans un magazine américain : «
Life » qui par ailleurs voyait dans l’Elysée un nid d’espions du KGB.
Aux USA une campagne de presse antigaulliste d’une violence et d’un
bêtise inouïes battait son plein...

Participaient encore à cette curée, le ban et l’arrière ban du vichysme
et de l’OAS : « mai » c’était l’occasion de régler son compte à l’homme
de la France libre et au décolonisateur de l’Algérie. Sans compter les
milieux d’affaire : « De Gaulle a pour opposants les mêmes gens, haute
finance et classe moyenne, qui firent tomber le gouvernement Blum dans
les années trente en spéculant contre le franc et en plaçant leur argent
à l’étranger (écrit Hannah Arendt dans une lettre à Mary Mc Carty fin
68). Le tout non pas en réaction aux émeutes étudiantes, mais aux idées
grandioses de de Gaulle sur la PARTICIPATION des travailleurs dans les
entreprises »...

Autre crime impardonnable du vieux baroudeur en effet. Tandis que les
pavés volaient, les stocks d’or français s’envolaient. La guerre contre
le dollar, ourdie par de Gaulle se retournait en offensive spéculative
contre le franc... Le paradoxe du gauchisme, __et sa vérité farcesque__
c’est que prétendant abattre la société bourgeoise, il avait derrière
lui tous les notables, tous les nantis qui rêvaient d’abattre la statue
du Commandeur gaullienne (car la France est le seul pays où le mouvement
mondial de mai a pris un tour directement politique : renverser un
gouvernement).

Des « situationnistes » m’ont raconté que, lors de l’occupation de la
Sorbonne, des gens « louches », manifestement de l’OAS, leur avaient
proposé des armes. Au cours d’une manif, un ancien mao se rappelle que,
pris dans la foule, au premier rang, des mains invisibles, par derrière,
distribuaient par centaines barres de fer et manches de pioches.
Provocateurs ? Qui avait intérêt à mettre de l’huile sur le feu ?

Ce dont le sympathique et, dans une certaine mesure, naïf Cohn-Bendit ne
se vante pas, c’est que depuis mars 68, il était suivi pas à pas par
Paris-Match et RTL, entre autres, qui l’ont transformé en « star
révolutionnaire ». Reportage-photos sur Cohn-Bendit dans sa cuisine, se
préparant un café ; ou faisant joujou avec les enfants de son frère ; ou
bien, comble de l’ironie, cliché en double-page le montrant en blouson,
portant une valise de « bolchevique errant », devant la porte de
Brandebourg, avec en légende : « ET MAINTENANT IL PART PRECHER
L’ANARCHIE DANS TOUTE L’EUROPE ». Cela, je le dis bien, dans Match,
feuille de choux « gauchiste » s’il en est !!!

C’est dans la voiture de Match, une ID 19, que Cohn-Bendit a quitté la
France au milieu de mai 68, c’est dans la voiture de Match qu’il y est
entré à nouveau : ses cheveux roux teints en noir. De la commedia
dell’arte ! A qui appartenait Match à l’époque (et en partie RTL) : à
Jean Prouvost qui, en sa personne, résume un bonne part de tout ce que
de Gaulle comptait d’ennemis : le notable, le nanti, le grand
industriel, le sympathisant vichyste (frappé d’indignité nationale en
45). Prouvost figure comme rédacteur en chef de Match, début juin 68,
ayant purgé son équipe : grand-patron-journaliste et supervisant donc
directement le contenu du journal !... Non sans ironique finesse
politique, Cohn-Bendit lançait, en plein 68 : « En fait on roule pour
Mitterrand ». Pour l’atlantisme ? Les manipes, il les a senties lui aussi.

En juin 68 Cohn-Bendit déclare à Hervé Bourges : « Il semble que la CIA
se soit intéressée à nous ces derniers temps : certains journaux et
associations américaines, filiales et intermédiaires de la CIA, nous ont
proposé des sommes importantes ; inutile de vous dire l’accueil que nous
leur avons fait... »(1). Les sentiments de la CIA à l’égard de de
Gaulle, nous les connaissons grâce à un rapport de Richard Helms au
président Johnson du 30 mai 1968 dénonçant dans le général un dictateur
qui ne pourra se maintenir au pouvoir qu’en versant des fleuves de sang (2).

Les gaullistes, me direz-vous, ont gagné les législatives de juin 1968.
Certes. Mais de Gaulle les a perdues. Il a perdu sa guerre : « Notre
monnaie était profondément atteinte, écrirait Georges Pompidou. Nos
réserves avaient fondu comme neige au soleil...La France du général de
Gaulle était ramenée à ses vraies dimensions et on ne s’en réjouissait
pas moins. Finie la guerre au dollar. Finies les leçons données aux
grands de ce monde. Fini notre leadership en Europe occidentale. Telle
était la réaction mondiale et, si je ne le montrais guère, j’éprouvais
de tout cela une immense tristesse »(3). Mai 68 ça n’est pas que cela
sans doute. Mais c’est AUSSI cela...

Notes : 1-Farkas, Jean Pierre : 1968, le Pavé,Phonurgia nova
éditions,1998. 2-Jauvert, Vincent : L’Amérique contre de gaulle, Seuil,
2000. 3- Pompidou, Georges : Pour rétablir une vérité, Plon 1982.

Note Valmy : nous diffusons ce texte de Morgan sportes qui ne manque pas
d’intérêt tout en laissant à la responsabilité de l’auteur sa vision
d’un Cohn- Bendit naif et sympathique qui depuis 1968, n’a jamais été la
mienne.
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