Le 21/12/2017 à 04:20, K. a écrit :
Et que disait déjà le brave docteur Destouches sur les Juifs ? Cela
dépend, c'est selon, tantôt du bien comme dans sa thèse de doctorat (de
médecine) sur Ignace Semmelweis et son apport à l'asepsie, tantôt du mal
comme dans Les beaux draps ou Bagatelles pour un massacre, textes
tellement sulfureux qu'ils sont interdits en France et dont la
publication donnerait lieu à des poursuites judiciaires. Pour les
trouver dans le commerce il faut les chercher en Belgique ou aux USA.
Notons au passage que seuls ses écrits antisémites sont interdits en
France, ce qu'il peut dire des Français, des Allemands, des Américains
ou des Anglais est parfaitement cachère.
Louis-Ferdinand Destouches est un écrivain symptomatique de la crise des
doubles mimétiques qu'il décrit de manière saisissante, notamment mais
pas uniquement dans ses derniers textes sur l'effondrement de
l'Allemagne nazie. Il la décrit non pas à la manière scientifique de
l'ancien testament lors de l'épisode célèbre du Jugement de Salomon ou
du nouveau testament à l'occasion de la non moins célèbre affaire de la
Femme Infidèle, mais sur le mode halluciné de celui qui vit de
l'intérieur et ressent en son âme les tourments de la crise. Et c'est
donc le point de vue naturel et mythique et non pas spirituel et
scientifique qu'il relate. Et ce point de vue est toujours celui du
persécuteur et lyncheur sur le bouc émissaire. La théorie prévoit que le
bouc émissaire est à la fois absolument bon après sa mort (par son effet
cathartique) et absolument mauvais de son vivant (afin d'entraîner
l'adhésion et la communion de tout le groupe à et dans sa mise à mort).
Le point de vue de Céline est toujours sacrificiel. Il est nationaliste
à cause des sacrifices consentis par les Français lors de la première
guerre mondiale à laquelle il participa. Et le Français est alors à la
fois bon et mauvais. Il est antisémite à cause des pogromes de Russie -
et plus tard d'Allemagne, auxquels il participa de manière symbolique
par sa collaboration. Et le Juif est à la fois bon et mauvais.
Le brave docteur Destouches était athée bien sûr. Il était donc
prisonnier du désir mimétique. L'ambivalence sacrificielle constitue la
marque ou le stigmate de cette sujétion du sujet au désir ontologique de
voir l'Absolu aliéné dans le rejet de Dieu. Le cas Destouches justifie
donc une modification du titre du fil qui devrait être : la France
maçonnique a rejeté ses racines chrétiennes. C'est à l'intérieur de ce
cadre républicain de rejet violent des racines chrétiennes que s'inscrit
l'action de tous les politicards français depuis 1789, de Gaulle et
Macron inclus bien sûr.