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Mondialisme, transhumanisme et foutaise

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Cardinal de Hère

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Jul 15, 2018, 9:01:18 PM7/15/18
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L'article qui suit a été publié dans Pour La Science (édition française
de Scientific American). Intitulé L’imposture du transhumanisme il fait
la recension d'un livre consacré à ce sujet : "Ça va pas la tête !
Cerveau, immortalité et intelligence artificielle, l'imposture", dont
les auteurs se nomment Danièle Tristsch et Jean Mariani. Il fournit de
très précieux renseignements sur les milieux qui croient durs comme fer
au transhumanisme, à l'immortalité, au transfert de l'âme dans une puce,
etc : ce sont tous simplement les personnes les plus riches de la terre,
les proprios des Gafa. Cet article, passionnant en lui-même par le sujet
traité, permet d'avoir la certitude que les grands manitous des neocons
et les pilotes de l'état profond américain sont également les patrons
des plus grandes entreprises américaines de la nouvelle économie et ils
investissent un fric fou dans le transhumanisme, cette foutaise stupide
et grossière. Ça me fait penser à la fin du Prisonnier, quand numéro 6
arrache son masque à numéro 1 et tombe sur un masque de singe idiot !

<https://www.pourlascience.fr/sd/science-societe/limposture-du-transhumanisme-13364.php>

L’imposture du transhumanisme

Le transhumanisme s’appuie sur les avancées de l’intelligence
artificielle et de la biologie pour promettre l’abolition de la
vieillesse, des maladies et de la mort et l’apparition d'une nouvelle
humanité. Or, comme le dénoncent les chercheurs Danièle Tritsch et Jean
Mariani dans un livre intitulé Ça va pas la tête !, publié aux éditions
Belin, au plan scientifique, le transhumanisme est une coquille vide.
Extrait.

DANIÈLE TRITSCH ET JEAN MARIANI 15MN Publié le 22/05/2018 à 11h37

Demain, il verra dans le noir et il entendra les ultrasons. Il courra
plus vite, ne connaîtra plus la fatigue et ne se cassera pas le col du
fémur en glissant sur l’herbe mouillée. Ses capacités intellectuelles
auront décuplé, sa mémoire sera prodigieuse, il se souviendra de tout,
même à 100 ans ! Car les signes de vieillesse auront disparu et les
maladies graves du cerveau, telles que la maladie d’Alzheimer, auront
été éradiquées. Après-demain, son cerveau sera transféré dans une
machine et son esprit sera quelque part dans les nuages, débarrassé de
ce corps vieillissant. Le handicap, la maladie, la vieillesse et la mort
auront disparu. Il sera immortel !

Qui « il » ? L’Homme, bien sûr. En tout cas, l’Homme tel que l’imagine
le mouvement transhumaniste. Surfant sur deux mythes qui ont toujours
fasciné l’être humain, l’immortalité et la fontaine de Jouvence, ce
courant d’idées a pris, depuis quelques années, un essor considérable
dans le monde au point qu’il est qualifié de Révolution, la Révolution
transhumaniste. Si la première occurrence du terme transhumaniste émerge
après la Seconde Guerre mondiale sous la plume de Julian Huxley (père de
l’eugénisme et frère de Aldous, auteur du Meilleur des mondes), ce
mouvement est apparu, dans sa conception contemporaine, en Californie
(États-Unis) au sein des courants libertaires et libertariens des années
1960‑1970. Il a ensuite été relayé dans les années 1980 par des
futurologues américains avant d’arriver jusqu’à nous. Ses apôtres
recherchent une amélioration illimitée des facultés physiques et
mentales de l’être humain par tous moyens possibles : chimiques,
génétiques, mécaniques ou numériques, notamment grâce à « l’intelligence
artificielle ». Le développement important des technologies NBIC
(Nanotechnologies, Biotechnologies, sciences de l’Information et
sciences Cognitives) est apparu aux transhumanistes comme une
opportunité historiquement unique de mettre en œuvre leurs idées. Ils
ont été encouragés dans cette tendance par la célèbre loi de Gabor qui
indique que tout ce qui peut être fait, tôt ou tard la science le
réalise (on peut rêver d’aller sur Mars… on ira un jour !)

L’avènement de l’Homme Dieu ?

Le transhumanisme est donc un mouvement qui défend l’idée de
transformer/dépasser l’Homme pour créer un post-humain, ou un
trans-humain, aux capacités supérieures à celles des êtres humains
actuels. Cette transformation peut s’envisager au niveau individuel,
mais aussi au niveau collectif, conduisant alors à une humanité
nouvelle. Différentes facultés de l’être humain seraient concernées :
physiques ou mentales et cognitives. Et elle prolongerait la durée de la
vie, en parfaite santé bien sûr ! Le but ? Fusionner l’Homme et
l’ordinateur, devenu alors tout-puissant après l’avoir soustrait au
vieillissement et à la mort. Un projet de dépassement des finitudes
humaines. Un « Homo Deus » tel que l’anticipe l’historien Yuval Noah
Harari dans son livre éponyme. Ambition ou illusion et fantasme ?
Pendant que certains (comme nous à présent) s’appesantissent sur cette
question, les humains continuent à mourir. C’est pourquoi des
transhumanistes chevronnés proposent soit de les congeler pour attendre
un monde meilleur, soit même de ressusciter les morts !

Parmi les transhumanistes actuels, l’un des plus célèbres est très
certainement Ray Kurzweil, sorte de « gourou » de ce courant d’idées,
ingénieur en chef de Google, théoricien du transhumanisme et cofondateur
de la Singularity University dans la Silicon Valley (Californie,
États-Unis). Kurzweil prédit le moment du dépassement inéluctable de
l’intelligence humaine par celle de la machine, moment qu’il nomme «
singularité » par analogie avec la singularité en mathématiques qui
correspond à un point où un objet mathématique ne peut plus être défini.
Cette évolution technologique hypothétique, où le possible qui s’ouvre
est vertigineux et imprédictible, Kurzweil la place d’une façon
arbitraire en 2045. Pour Stephen Hawking, astrophysicien renommé pour
ses études sur les trous noirs, « les humains limités par leur lente
évolution biologique ne pourront rivaliser face à la machine ». En
d’autres termes : la fin de l’espèce humaine est proche. Aux États-Unis,
de nombreuses sociétés transhumanistes se développent, comme l’Extropy
Institute fondé par Max More, également président de la société Alcor
Life qui ambitionne de cryogéniser, c’est-à-dire de congeler des humains
en attendant des jours meilleurs. Sa compagne Natasha Vita-More dirige
une association internationale de promotion du transhumanisme
(initialement World Transhumanist Association maintenant appelée
Humanity+). Zoltan Istvan, quant à lui, ancien journaliste du National
Geographic, vise l’immortalité, ni plus ni moins ! En attendant, il a
fondé le « Parti transhumaniste » et a été candidat à l’élection
présidentielle américaine de 2016, mais n’a pu empêcher l’élection de
Donald Trump. Un autre nom qui compte dans le mouvement transhumaniste
est celui de Aubrey de Grey, ancien informaticien, qui, grâce à la
fondation SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence),
s’intéresse surtout aux recherches sur le vieillissement. En France, le
mouvement transhumaniste est beaucoup plus modeste. Après quelques
essais dans les années 2000, il s’est structuré sous le nom de
l’Association française transhumaniste-Technoprog, qui est assez active
et en croissance, avec une centaine de membres et un petit millier de
sympathisants. Ses positions sont « modérées » (tout est relatif !).
Elle ne soutient pas l’idée de l’immortalité ou de la cryogénie et
considère le risque d’une humanité à plusieurs vitesses, entre les
simples humains et les post-humains. En revanche, elle défend
l’hypothèse que, grâce aux progrès rapides des neurosciences, nous
pourrions intervenir de manière à moduler finement nos propres
comportements, avec néanmoins pour limite (et ce n’est pas complètement
faux !) la tendance de l’humain à l’agressivité, la dominance, le besoin
de possession et ses faibles propensions à l’empathie.

Une pompe à fric

Aux moqueurs qui considèrent que l’on a à faire à des hurluberlus, les
transhumanistes les plus engagés répondent que seul le dépassement des
limites biologiques et physiologiques de l’humain permettra de
satisfaire l’exigence absolue de liberté et de responsabilité
individuelle. En ce sens, pour certains, ce mouvement s’inscrirait donc
dans une continuation de la tradition humaniste ! Au-delà de ces prises
de positions théoriques, les idées développées par les transhumanistes
ne sont pas seulement des fantasmes plus ou moins délirants d’un certain
nombre de techno-prophètes. Nées de la convergence des technologies
NBIC, les promesses transhumanistes mobilisent des financements privés
considérables en particulier de ceux qu’on nomme les GAFA (Google,
Apple, Facebook et Amazon). Les cofondateurs de Google, Larry Page et
Sergey Brin, investissent massivement (des centaines de millions de
dollars, autant sinon plus que le Human Brain Project financé par la
communauté européenne en 2013 !) dans la recherche dans les domaines
NBIC. Google a créé Google Xlab et recruté Ray Kurzweil comme directeur
de l’ingénierie, c’est-à-dire à un niveau élevé dans l’entreprise. Une
autre filiale, Calico, fondée en 2013 et dédiée aux biotechnologies, est
dirigée par Arthur Levinson, le président du Conseil d’administration
d’Apple et ancien de la biotech Genentech. Enfin le PDG de Facebook,
Mark Zuckerberg, a annoncé en 2017, lors de la conférence annuelle des
développeurs de Facebook, des projets de recherche à long terme visant
la communication directe entre le cerveau et l’ordinateur, et
éventuellement la communication entre cerveaux. Une forme de télépathie
en quelque sorte ! Les espoirs issus des technosciences NBIC conjuguent
donc de manière délibérée le contrôle toujours plus poussé de la nature
par la science et la promesse de toujours plus de profits pour les
grandes entreprises. L’alliance de ce désir de puissance prométhéenne et
du pouvoir financier séduit des politiques et de richissimes patrons car
il leur ressemble : notre pauvre corps vivant mais mortel est le symbole
de notre finitude. Or l’idée d’échapper à leur volonté de
toute-puissance mégalomaniaque est pour eux inadmissible. La cerise sur
le gâteau, c’est l’adhésion d’intellectuels et de simples citoyens aux
valeurs pseudo-humanistes de ces mouvements. Il ne reste qu’à
transformer en certitudes des hypothèses pourtant non démontrées par la
science, comme nous le verrons tout au long de ce livre, et le tour de
bonneteau est joué !

Une intelligence « post-humaine » ?

Autre cerise sur le gâteau et coïncidence heureuse : un ordinateur a
réussi à battre les meilleurs joueurs d’échecs et ceux de go ; il n’en
faut pas plus pour affirmer qu’une intelligence « post-humaine » est à
portée de main. Il est certain que l’intelligence artificielle a fait
ces dernières années des progrès fulgurants grâce à l’apparition de
nouvelles méthodes d’apprentissage automatique encore appelé
apprentissage profond (le deep learning des Anglo-saxons), fondées sur
des algorithmes informatiques sophistiqués. À force de gaver la machine
avec des données, comme des images, celle-ci devient capable d’apprendre
toute seule, reconnaître l’image d’un chat par exemple. Ce sont ces
avancées qui sont, en partie, à l’origine des délires transhumanistes.

Est-ce que, pour autant, notre conscience, nos pensées pourront être
mises dans une puce ? Dès que l’on s’intéresse au cerveau, les questions
posées sont particulièrement complexes. Clairement, le cerveau n’est pas
une puce. Il possède une structure qui est à la fois précise et
extraordinairement compliquée, ainsi que des propriétés et des fonctions
éminemment dynamiques qui le rendent modifiable en permanence. De plus,
l’activité cérébrale est très dépendante de ses liens avec les organes
des sens (vision, audition…) et les organes de l’action (le mouvement en
étant l’exemple le plus simple). Le cerveau a certes une activité
autonome, mais s’il n’était pas nourri en permanence par ces
interactions avec l’environnement il serait en quelque sorte « orphelin ».

En outre, la comparaison des cerveaux de différents individus soulève un
paradoxe : il existe un plan d’organisation précis des structures
cérébrales de sorte que, au sein d’une espèce donnée, les cerveaux de
tous les êtres se ressemblent beaucoup et semblent même identiques. Ceci
suggère que la formation de cette structure obéit à un programme
d’expression précis de gènes au cours du développement de l’embryon,
pendant la grossesse et les premières années de la vie du bébé. Ce
déterminisme génétique est en quelque sorte le prix à payer pour qu’une
structure aussi complexe soit transmise de générations en générations
avec un minimum d’erreur. Bref, le cerveau ne se construit ni ne
fonctionne comme un ordinateur.

Si l’on était capable de les décrire à un niveau d’organisation beaucoup
plus fin (microscopique), ces mêmes cerveaux apparaîtraient au contraire
tous différents car les connections précises entre les neurones varient
considérablement d’un individu à l’autre et se modifient constamment.
C’est la fameuse « plasticité cérébrale ». À ce niveau de complexité,
chaque cerveau est unique et ceci nous rend tous singuliers.

Identifier les bases biologiques de cette singularité cérébrale (bien
différente de la singularité de Kurzweil !) est un tour de force dont
les neuroscientifiques sont incapables et ce pour très longtemps encore.

La reproduction in silico du cerveau de l’Homme se heurte donc à des
difficultés considérables qui sont de nature intrinsèquement biologique,
au-delà des difficultés toutes aussi réelles de développer
l’intelligence artificielle au niveau nécessaire.

Si l’on veut fabriquer une machine à l’image de l’être humain, il ne
suffit pas de prendre en compte les différences interindividuelles de
l’anatomie fine des connexions cérébrales ; il faut aussi considérer les
différences fonctionnelles essentielles qui en résultent telles que la
mémoire, les émotions, la conscience, l’empathie. Et c’est là que réside
la plus grande difficulté. « On ne sait pas ce que c’est que la
conscience, on n’en connaît pas les fondements. On n’est donc pas
capable de créer une machine consciente », tranche Jean-Gabriel
Ganascia, professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI) et
chercheur en intelligence artificielle. N’est-ce qu’une question de
calendrier ? Non, certainement pas. Jean-Gabriel Ganascia précise : «
Pour cela, il faudrait que la machine perçoive comme nous : la douleur,
le plaisir… Et quand bien même, elle ne les percevra pas de la même
manière que nous… cette croyance est un pur fantasme. »

L’Homme « augmenté » ?

Les transhumanistes nous proposent beaucoup d’autres projets qui, à
première vue, semblent un peu plus modestes que la dématérialisation
totale du cerveau. Ils nous promettent un humain à la fois bionique
(imitation des performances d’autres espèces animales) et/ou cyborg
(acquisition des propriétés des robots). Autrement dit, un Homme «
augmenté ». Ray Kurzweil, encore lui, revendique de développer des
post-humains porteurs de cerveaux hybrides augmentés et connectés : «
D’ici 20 ans, nous aurons des nanorobots, ils entreront dans notre
cerveau à travers nos vaisseaux capillaires et connecteront simplement
notre néocortex à un néocortex synthétique dans le cloud, nous en
fournissant ainsi une extension. Nous disposerons d’un système de pensée
hybride fonctionnant sur des composants biologiques et non biologiques.
» Pour les prophètes du transhumanisme, l’Homme augmenté aurait ainsi la
maîtrise de ses capacités cognitives et physiques.

À terme, une nouvelle espèce hybride en sortirait, promise même à
l’immortalité. C’est là encore du pur fantasme ! Les apprentis sorciers
du transhumanisme non seulement font preuve d’une profonde
méconnaissance du fonctionnement du cerveau, mais n’imaginent pas que
manipuler cet organe, ou plus spécifiquement certains réseaux de
neurones, puisse entraîner des dysfonctionnements inattendus
susceptibles de créer de nouvelles pathologies. La notion d’Homme
augmenté pose également un certain nombre de problèmes éthiques et
sociétaux.

Vivre mille ans ?

Les prophètes du transhumanisme appuient aussi leurs idées sur les
avancées de la recherche en biologie, en particulier dans le domaine du
vieillissement. Demain, on vivra 200 ou 300 ans, plus même, et
après-demain nous serons immortels. Laurent Alexandre, chirurgien
urologue et auteur prolifique de livres exploitant le filon
transhumaniste, qui a notamment écrit La Mort de la mort, aime les
phrases chocs, surtout quand elles ne s’appuient sur rien. « L’homme qui
vivra 1 000 ans est déjà né » (et bien sûr en parfaite santé) ! Les 1
000 ans succèdent aux 300 ans qu’il annonçait il y a peu. Le but avoué
des fondateurs de Calico, filiale de Google, n’est-il pas de se
concentrer sur le défi de la lutte contre le vieillissement et les
maladies associées, avec pour projet de « tuer la mort » ?

Beaucoup n’y croient pas mais ne peuvent s’empêcher de succomber au rêve
transhumaniste au lieu de le critiquer : Luc Ferry, philosophe et auteur
de La révolution transhumaniste, déclare : « Le transhumanisme est un
fantasme même si l’on peut espérer vivre 200 ou 300 ans. » Quant au
cinéaste Woody Allen, il serait prêt à se laisser séduire mais il lâche
cet aphorisme merveilleux : « L’éternité c’est long… surtout vers la fin
» ! Certes, l’espérance de vie de notre espèce a considérablement
augmenté grâce à la diminution de la mortalité infantile, à
l’amélioration des conditions d’hygiène depuis le début du XXe siècle,
et au recul plus récent de la morbidité chez la personne âgée. Mais la
vie résulte d’un équilibre délicat entre des effets protecteurs et
délétères de nombreux facteurs, et avec le temps les effets délétères
gagnent du terrain. Pour l’instant le vieillissement, même en bonne
santé, est inéluctable. Nul ne connaît le lieu et surtout l’heure où le
paradis éternel sera à notre portée, ou s’il le sera, et ceci même avec
le concours de Google.

Un cerveau réparé et guéri ?

Une difficulté supplémentaire constitue un autre verrou pour le
trans/posthumanisme : notre cerveau, ce joyau, est fragile et affecté
non seulement par le temps qui passe, mais bien plus encore par des
maladies spécifiques et souvent terribles. Pour les transhumanistes, ce
n’est pas un problème car non seulement le cerveau sera augmenté, mais
il sera aussi réparé et guéri des nombreuses maladies qui l’attendent au
tournant, surtout quand l’âge avance. En effet, la technomédecine, comme
l’annonce Laurent Alexandre, va bouleverser l’humanité. « La médecine ne
soignera plus, mais transformera nos capacités biologiques, physiques,
intellectuelles grâce notamment à des puces implantées dans le cerveau,
des implants miniaturisés, des connexions personne-machine. » Il existe
pourtant une contradiction criante entre la jeunesse éternelle promise
par cette « utopie technologique » et la réalité actuelle qui reste
terrifiante. Si les causes et origines de quelques maladies
neurologiques sont connues, aucun traitement curatif vraiment nouveau
n’existe pour les maladies neurodégénératives comme la maladie
d’Alzheimer. Des progrès réels concernant la connaissance du
fonctionnement du cerveau ont été réalisés depuis une trentaine
d’années, mais sans doute moins spectaculaires et moins médiatiques que
ceux menés récemment par l’intelligence artificielle. Les avancées de la
médecine dite régénérative (thérapie génique, cellules souches, greffes,
interface cerveau-machine, etc.) apportent des solutions ou suscitent
des espoirs pour réparer le cerveau. Mais pour l’instant, les retombées
thérapeutiques sont minimes.

Place à l’intelligence humaine

Faut-il désespérer pour autant ? Certainement pas. Face à ces prophètes,
dont certains se disent philosophes et d’autres prétendent à un vernis
de science, il est temps que l’intelligence humaine (et non
artificielle) et la raison reprennent le dessus, en confrontant le rêve
qui sommeille en chacun d’entre nous avec la réalité souvent beaucoup
plus dure ou décevante. C’est le but de ce livre qui insiste en
particulier sur le défi que représentent la connaissance et la
compréhension du fonctionnement du cerveau. Il montre que les obstacles
aux espoirs transhumanistes ne résident pas tellement dans les progrès
nécessaires de l’intelligence artificielle, mais surtout dans les
progrès considérables à accomplir pour décrypter le cerveau, qui reste
par bien des aspects une « boîte noire » pour les scientifiques.

Les efforts lents et soutenus de la recherche sont la seule voie pour y
parvenir, mais aussi maintenir cet organe noble en bonne santé (cerveau
préservé), voire le doter de capacités nouvelles (cerveau augmenté). De
grands programmes ont été lancés aux États-Unis comme la National
Nanotechnology Initiative (NNI) par le président de l’époque Bill
Clinton, en 2000, ou plus récemment, en 2013, la Brain Initiative (Brain
Research through Advancing Innovative Neurotechnologies), par un autre
président, Barack Obama. La même année, l’Union européenne finançait
pour dix années, le Human Brain Project. De plus la science, la vraie,
n’évolue pas que de façon lente et continue. Des révolutions, que
certains préfèrent appeler maintenant des « progrès disruptifs »,
peuvent se produire à tout moment, de même que de simples accélérations
qui pourraient conduire à de nouveaux traitements. Elles arrivent même
parfois par hasard, à partir d’observations faites dans d’autres
domaines scientifiques. Nul ne sait à l’avance d’où viennent les
avancées décisives.

Comprendre le fonctionnement du cerveau, pour le préserver, augmenter
ses performances, le réparer et le guérir constitue un projet
enthousiasmant pour les générations à venir, même si personne ne peut
affirmer que nous atteindrons un jour une connaissance totale de cet
organe qui fonde chacun d’entre nous comme un individu singulier et
unique. Ce projet prendra beaucoup plus de temps que ne le pense le
citoyen abreuvé de pseudo-révolutions successives en neurosciences, et
trompé par les transhumanistes. « Ceux qui savent ne parlent pas, ceux
qui parlent ne savent pas ; le sage enseigne par ses actes, non par ses
paroles » a dit le philosophe chinois Lao Tseu.

Cardinal de Hère

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Jul 16, 2018, 5:50:09 AM7/16/18
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Sur le pouvoir de la nouvelle économie et sur ses rapports avec le
transhumanisme, ce texte publié par le Figaro. On notera au passage le
crétinisme béat de l'interviewé. Une perle parmi de nombreuses autres
issues de cette imbécilité radieuse et triomphante qui fait le charme
tapageur et histrionique de notre époque :

"Quel est le but ultime de l'humanité, de la science? Pour Clément
Vidal, la réponse à cette dernière question est claire: le but ultime de
la science est de combattre la mort de l'Univers, par la création
artificielle de nouveaux univers. Après la mort de la mort, la science
se consacrerait à combattre la mort de l'Univers. La cosmogénèse
artificielle mobiliserait toute l'énergie de l'humanité dans les
prochains milliards d'années. Après la régénération de nos organismes
vieillissants, la régénération cosmologique viserait à rendre l'Univers
immortel ou substituable."

Ah, ah, ah, ah, ah !

En lisant cela que penser des mondialistes ? Un ramassis de beaufs
infatués qui pètent plus haut que leur cul ? Des malades mentaux ? Des
rêveurs impénitents ? Des dévots de Satan qui singent Dieu ? Des cons !


<http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/06/02/31003-20170602ARTFIG00207-laurent-alexandre-bienvenue-a-gatacca-deviendra-la-norme.php?cmtpage=0>

Laurent Alexandre : «Bienvenue à Gattaca deviendra la norme»

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Faut-il avoir peur du transhumanisme ? Entre
fantasmes et réalité, Laurent Alexandre répond à toutes les questions
que nous nous posons sur l'intelligence artificielle. Il dresse le
portrait vertigineux et inquiétant du monde à venir, où les technologies
transformeront radicalement l'humain.

Laurent Alexandre est chirurgien-urologue, cofondateur du site Web
Doctissimo. Il s'intéresse de près aux problématiques du transhumanisme.
Il a publié Les robots font-ils l'amour?: le transhumanisme en 12
questions (Dunod, 2016).

FIGAROVOX. - La puissance des GAFA sur le monde (puissance financière,
numérique) entretient fantasmes et inquiétudes. Cette puissance est-elle
réelle et en quoi peut-elle dominer les anciennes Etats-Nations ?

Laurent ALEXANDRE*. - Oui, les GAFA et demain les BATX chinois (Baidu,
Alibaba, Tencent, Xiaomi) sont les nouveaux maîtres du monde. L'Europe
ne sait que geindre. Elle a raté la révolution numérique. Aucun
opérateur, qu'il s'agisse des GAFA ou des BATX n'est issu de notre
continent. Après un tel échec, une telle absence de vision on pourrait
espérer que l'Europe se mette au travail pour rattraper son retard. En
fait, les Européens préfèrent geindre et accuser les géants du numérique
de tous les maux. Ce réflexe infantile ne mènera nulle part. Il faut
certes que les GAFA paient des impôts en Europe mais le principal enjeu
est ailleurs: nous devons essayer de créer des plateformes numériques.
Cela sera très difficile car nous avons des régulations inadaptées: nous
avons la CNIL, ils ont les GAFA. La CNIL est remarquable mais il y en a
27 en Europe…. ce qui est lourd pour internationaliser. De surcroît,
l'essentiel des règles n'émane plus des Parlements mais des plateformes
numériques. Par ailleurs, les systèmes d'Intelligence Artificielle (IA)
sont très difficiles à auditer: les poids et les comportements des
différents neurones virtuels -il y en a souvent près d'un milliard-
changent à chaque milliseconde, comme nos neurones biologiques changent
de comportement en fonction de l'expérience et de l'environnement. La
puissance publique n'a pas pris la mesure de la révolution en cours: la
loi va devoir se réinventer pour encadrer l'IA et donc notre vie. La
gouvernance, la régulation et la police des plateformes d'IA vont
devenir l'essentiel du travail parlementaire. Contrairement aux
algorithmes traditionnels qui comportent peu de branches et sont
imprimables, évaluables et auditables, une IA est un système trop
complexe pour être analysé par des méthodes traditionnelles. La
documentation complète d'un algorithme d'IA de type «deep learning»
ferait des milliards de milliards de milliards de pages… obsolètes
quelques instants plus tard. Le Parlement va devoir se réinventer et un
parlementaire qui ne maîtrise pas l'IA -ou qui pense encore que l'IA est
un programme informatique banal- va devenir un danger public, une
machine à attiser le populisme parce qu'il n'aura aucune prise sur le
réel. Le Parlement doit se moderniser pour devenir un rempart contre les
pulsions populistes dont nous n'avons vu que les prémisses, jouer le
rôle de tampon entre les aspirations populaires et l'impossibilité
politique de satisfaire des demandes infinies. Cela suppose que les
parlementaires comprennent que la vraie loi est produite par l'IA des
géants du numérique, que leur rôle est d'encadrer ces derniers et qu'un
bon parlementaire doit avoir une bonne culture technologique.

L'intelligence artificielle est déjà dans nos vies à travers les outils
technologiques. Jusqu'où peut s'étendre son influence?

Partout y compris dans nos cerveaux: Musk a tout compris. Le 28 mars
2017 marque le début de la fusion entre les cerveaux biologiques et
l'intelligence artificielle (IA). Elon Musk, l'industriel le plus
médiatique au monde, fondateur de PayPal, Tesla, SolarCity, Hyperloop,
The Boring Company et SpaceX, a annoncé sur Twitter le lancement de
Neuralink, une société destinée à augmenter nos capacités cérébrales
grâce à de minuscules composants électroniques entrelacés entre nos 83
milliards de neurones, ce qui nous transformerait en cyborgs. Elon Musk
se donne cinq ans pour sortir les premiers prototypes Neuralink. Cette
course au neuro-enhancement (l'augmentation cérébrale) est motivée par
sa hantise d'un dépassement de l'homme par l'IA, qui nous transformerait
en animaux domestiques dans le meilleur des cas. Il pense que
l'interdiction de l'IA à l'échelle mondiale est illusoire, même s'il a
créé Open AI, une structure destinée à encadrer, surveiller et policer l'IA.

L'augmentation de nos capacités intellectuelles semble à Elon Musk la
seule solution, avec le développement de colonies sur Mars, pour éviter
que l'humanité tout entière soit exterminée d'un coup.

«Nous ferons des machines qui raisonnent, pensent, et font les choses
mieux que nous le pouvons», avait déclaré Sergey Brin, le cofondateur de
Google, il y a deux ans déjà ; il a confessé cette année à Davos qu'il
avait sous-estimé la révolution de l'IA. Musk s'est d'ailleurs fâché
avec Larry Page, le président de Google, à qui il reproche de prendre le
risque d'être la fabrique d'une IA hostile à tout moment, même sans
qu'il s'en rende compte.

Elon Musk est très influencé par Nick Bostrom, le théoricien des IA
hostiles, qui défend l'idée qu'il ne peut y avoir qu'une seule espèce
intelligente (biologique ou artificielle) dans une région de l'Univers:
la version moderne de la sagesse populaire selon laquelle, il ne peut y
avoir deux crocodiles dans le même marigot. Ayant comme premier objectif
sa survie, toute IA forte se protégera en cachant ses intentions
agressives et en attaquant préventivement. L'augmentation de nos
capacités intellectuelles semble à Elon Musk la seule solution, avec le
développement de colonies sur Mars, pour éviter que l'humanité tout
entière soit exterminée d'un coup.

Comment fonctionne l'augmentation cérébrale?

L'augmentation cérébrale ne peut se faire que de deux façons: par
sélection et manipulation génétique des embryons, ou par action
électronique sur notre cerveau. Musk se refuse à toucher à l'ADN; il ne
reste donc que les implants intracérébraux. Ce projet suscite de la
moquerie de la part de beaucoup de neuroscientifiques, qui le jugent
irréaliste mais ils oublient que Musk délivre toujours ce qu'il promet ;
la seconde est Musk peut mobiliser des moyens considérables et recruter
les meilleurs spécialistes mondiaux payés à prix d'or.

Les projets révolutionnaires d'Elon Musk posent de multiples questions
politiques. Serait-il éthique de ne pas augmenter les capacités
cognitives des gens peu doués? Ces implants augmenteront-ils le QI de
tout le monde de façon homogène ou les gens les plus intelligents
bénéficieront-ils de facto d'un gain plus élevé, ce qui créerait un
monde ultra inégalitaire? Les neurotechnologies vont bouleverser nos
institutions: nous sommes à la veille d'une révolution de l'école dont
le rôle va devenir la programmation, sous le contrôle de la CNIL, des
prothèses cérébrales. Face à ces enjeux, les discours sur l'enseignement
sont une succession de poncifs qui semblent bien niais à l'heure des
manipulations cérébrales made in Californie.

Quelle est la limite entre l'homme augmenté et la simple réparation
médicale?

Le champ de l'augmentation est large. La vaccination, les lunettes de
soleil, la crème solaire ou bien encore la pilule contraceptives sont
des augmentations. Nous nous augmentons déjà pour prévenir des maladies
ou pour maîtriser notre destin biologique. Mais nous irons bientôt
beaucoup plus loin. Demain l'augmentation va prendre plusieurs formes.
La sélection embryonnaire sous une forme un peu plus sophistiquée que
Bienvenue à Gattaca [NDLR: film de science-fiction décrivant un monde
parfait où les individus ont tous un patrimoine génétique impeccable]
deviendra la norme. Ce n'est pas mon souhait personnel mais un pronostic.

Et nous accepterons des prothèses neurotechnologiques pour éviter d'être
dépassés par l'IA ou par nos voisins qui auraient accepté par exemple
les implants que Musk est en train de mettre au point.

La sélection embryonnaire sous une forme un peu plus sophistiquée que
Bienvenue à Gattaca deviendra la norme. Ce n'est pas mon souhait
personnel mais un pronostic.

Pourra-t-on vivre 300 ans?

Le seuil de 300 ans n'a aucun sens. En réalité, l'espèce humaine va
devenir immortelle. Dans 100 ans ou 500 ou 1000 ans. Peu importe. La
vraie question est celle du prix. Le pacte faustien avec la technologie
est lourd de conséquences. On ne deviendra pas immortel sans de grandes
modifications de notre humanité. La mort de la mort n'est qu'une étape:
les transhumanistes veulent rendre l'univers éternel. Le premier à avoir
compris cela était Charles Darwin. Il expliquait que si l'univers devait
mourir, l'aventure humaine n'aurait aucun sens puisque toutes ses
créations disparaîtraient. Quel est le sens de nos vies, si toute trace
de notre civilisation disparaît avec la mort de l'Univers? Quel est le
but ultime de l'humanité, de la science? Pour Clément Vidal, la réponse
à cette dernière question est claire: le but ultime de la science est de
combattre la mort de l'Univers, par la création artificielle de nouveaux
univers. Après la mort de la mort, la science se consacrerait à
combattre la mort de l'Univers. La cosmogénèse artificielle mobiliserait
toute l'énergie de l'humanité dans les prochains milliards d'années.
Après la régénération de nos organismes vieillissants, la régénération
cosmologique viserait à rendre l'Univers immortel ou substituable.

L'économie numérique n'est fondée que sur l'intelligence et
l'abstraction. Va-t-elle faire de nous des hommes hors-sol?

C'est un enjeu majeur. Il va falloir se battre pour garder un corps et
non devenir des cyborgs voire des IA dépourvues de matière. Le premier
enjeu est de sauver notre corps, avec tous les défauts et toutes les
contraintes qu'il comporte. Certains transhumanistes ont pu imaginer
qu'il serait formidable de s'en affranchir. Quand cela deviendra
possible, on se rendra compte que ce paquet d'os, de sang et de muscles,
cet amas précaire d'organes toujours plus ou moins dysfonctionnant,
cette misérable enveloppe tant méprisée est en fait notre ultime racine.
Renoncer à elle serait renoncer à nous. Avec d'autres auteurs, Teilhard
de Chardin a introduit en 1922 le terme de «noosphère» pour désigner la
troisième phase de développement de la terre, après la géosphère —
matière inanimée — et la biosphère — vie biologique. Ce néologisme
signifie «sphère de la pensée humaine». Le monde futur décrit par
Teilhard est bien cette fusion neurotechnologique ou le corps disparaît
progressivement. Je suis persuadé que le sauvetage de notre corps
constitue l'un des trois piliers essentiels de notre humanité est avec
le maintien du droit à nous déconnecter de la matrice et le maintien
d'une part de hasard génétique.

La domination de l'intelligence peut-elle entraîner une sélection des
humains selon leur Q.I, soit de l'eugénisme?

Cela me semble inéluctable et je regrette qu'il n'y ait aucun débat sur
ces sujets. Difficile de ne pas voir où mène le toboggan eugéniste: les
parents veulent le meilleur pour les enfants et souhaitent leur donner
toutes les chances possibles dans la vie — Comment les en blâmer? Ils
vont peut-être avoir tendance à vouloir choisir la taille, la couleur
des yeux et des cheveux de leurs enfants. Mais plus encore, ils
réclameront ce qui a un rôle déterminant dans la réussite sociale: un
fort QI. Dès que cela sera possible et accessible, la demande
d'amélioration de l'intelligence pour les futurs enfants va exploser.
Selon un sondage réalisé en 2016, 50% des jeunes chinois éduqués
souhaitent pouvoir augmenter le QI de leur futur bébé… Un pourcentage
d'adhésion qui grimpera en flèche... dès que les parents se rendront
compte que les enfants de leurs voisins ont tous 50 points de QI de plus
que les leurs…

Une étude menée par Shulman et Borstrom en 2013 a montré que la
sélection d'embryon donnait des résultats sensibles. Des progrès rapides
peuvent être entrevus. Dans les 5 à 10 ans, les techniques de sélection
d'embryons pourront permettre, si on le souhaite, une certaine
augmentation des capacités cognitives des individus ainsi «produits».
Mais cette augmentation restera limitée, et ne dépassera pas les
augmentations collectives de QI que l'on a pu observer par le passé du
fait d'un environnement globalement plus stimulant — l'effet Flynn
mentionné plus tôt dans ce livre.

Néanmoins, montrent Shulman et Borstrom, il est possible d'aller
beaucoup plus loin dans l'efficacité. L'utilisation de cellules-souches
humaines de gamètes permet de procéder à une sélection itérative —
répétée — d'embryons in vitro. L'effet cognitif pourrait devenir
beaucoup plus notable conséquent sur plusieurs générations.

On se rendra compte que cette misérable enveloppe tant méprisée est en
fait notre ultime racine. Renoncer à elle serait renoncer à nous.

Comment maintenir le principe démocratique «un homme, une voix», si les
différences d'intelligence s'accentuent?

On ne sauvera pas la démocratie si nous ne réduisons pas les écarts de
QI. Des gens augmentés disposant de 180 de QI ne demanderont pas plus
mon avis qu'il ne me viendrait à l'idée de donner le droit de vote aux
chimpanzés.

Il va falloir parler QI ce qui n'est pas simple tant le sujet est
politiquement chaud. Ne nous y trompez pas: le tabou du QI traduit le
désir inconscient et indicible des élites intellectuelles de garder le
monopole de l'intelligence à une époque où elle est de plus en plus le
moteur de la réussite et du pouvoir: cela est politiquement et
moralement inacceptable

L'homme ne se réduit pas à son cerveau. Il est aussi sensibilité et vie
intérieure. Ces deux dimensions sont-elles menacées?

Vous avez à mon sens tort, l'homme se réduit à son cerveau. Nous sommes
notre cerveau. La vie intérieure est une production de notre cerveau.
L'Église refuse encore l'idée que l'âme soit produite par nos neurones,
mais elle l'acceptera bientôt comme elle a reconnu en 2003 que Darwin
avait raison, 150 ans après que le pape déclare que Darwin était le
doigt du démon. C'est d'ailleurs indispensable si les chrétiens veulent
participer aux débats neurotechnologiques qui sont clé dans notre
avenir. Jusqu'où augmente-t-on notre cerveau avec les implants
intracérébraux d'Elon Musk? Jusqu'où fusionne-t-on neurone et
transistor? Quel droit donne-t-on aux machines? L'émergence de nouvelles
créatures biologiques ou électroniques intelligentes a des conséquences
religieuses: certains théologiens, tel le révérend Christopher Benek,
souhaitent que les machines douées d'intelligence puissent recevoir le
baptême si elles en expriment le souhait. Les NBIC posent des questions
inédites qui engagent l'avenir de l'humanité.

Peut-on parler finalement de «dictature de l'intelligence»?

La course effrénée de l'Intelligence artificielle est un immense
challenge pour notre civilisation.

L'Intelligence dans une société numérique est la clé de tout pouvoir
politique et économique. Nous avons créé une société de la connaissance
sans réfléchir aux conséquences. Nous avons bâti une économie de la
connaissance, sans comprendre que nous allions donner un avantage
immense aux gens maîtrisant les données, dotés de plasticité cérébrale
leur permettant de changer régulièrement de métiers et de se former leur
vie durant: toutes qualités qui sont mesurées par le QI. Un point de QI
supplémentaire fera de plus en plus la différence dans la société de la
connaissance. Il faudrait rebaptiser le QI et l'appeler QCIA, le
Quotient de Complémentarité avec l'Intelligence Artificielle, pour lui
ôter son caractère stigmatisant. À partir de 2020, le QI minimum pour
avoir un emploi va augmenter de l'ordre de 5 à 10 points par décennie.
Il faut entamer la modernisation de l'école, pour permettre aux enfants
de rester compétitifs face à l'IA. Il y a une désynchronisation complète
entre nos institutions -dont l'école, qui forme aux métiers d'hier- et
la technologie qui galope. L'école envoie les enfants des classes
populaires là où l'IA va les laminer et ignore les formations où ils
seraient complémentaires et donc protégés. Il faut, au contraire,
cartographier en permanence la frontière technologique pour constamment
adapter le système éducatif aux progrès de l'IA et agir sur tous les
leviers permettant d'augmenter les capacités cognitives de la
population, puisque dans le futur la quasi-totalité des inégalités
seront liées aux capacités cognitives. La course effrénée de l'IA est un
immense challenge pour notre civilisation.

Cardinal de Hère

unread,
Jul 16, 2018, 6:00:18 AM7/16/18
to
Le 16/07/2018 à 11:50, Cardinal de Hère a écrit :
> Sur le pouvoir de la nouvelle économie et sur ses rapports avec le
> transhumanisme, ce texte publié par le Figaro. On notera au passage le
> crétinisme béat de l'interviewé. Une perle parmi de nombreuses autres
> issues de cette imbécilité radieuse et triomphante qui fait le charme
> tapageur et histrionique de notre époque :
>
> "Quel est le but ultime de l'humanité, de la science? Pour Clément
> Vidal, la réponse à cette dernière question est claire: le but ultime de
> la science est de combattre la mort de l'Univers, par la création
> artificielle de nouveaux univers. Après la mort de la mort, la science
> se consacrerait à combattre la mort de l'Univers. La cosmogénèse
> artificielle mobiliserait toute l'énergie de l'humanité dans les
> prochains milliards d'années. Après la régénération de nos organismes
> vieillissants, la régénération cosmologique viserait à rendre l'Univers
> immortel ou substituable."
>
> Ah, ah, ah, ah, ah !
>
> En lisant cela que penser des mondialistes ? Un ramassis de beaufs
> infatués qui pètent plus haut que leur cul ? Des malades mentaux ? Des
> rêveurs impénitents ? Des dévots de Satan qui singent Dieu ? Des cons !
>
> <http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/06/02/31003-20170602ARTFIG00207-laurent-alexandre-bienvenue-a-gatacca-deviendra-la-norme.php?cmtpage=0>

En lisant les délires de Laurent Alexandre on comprend mieux ceux de
certains intervenants sur le forum. C'est la nouvelle religion
messianique. Pierre Hillard se trompe, le messianisme juif avec son
golem grossier est totalement dépassé par les délires de cette religion
luciférienne. Les gens comme Vincent Peillon avec leur mystique laïcarde
inspirée du frankisme ne font pas le poids face aux délires de cette
nouvelle religion syncrétique. Peillon ne fait rêver personne, Musk par
contre...

Frere Lezard

unread,
Jul 16, 2018, 6:01:52 AM7/16/18
to
Cardinal de Hère :

> Peillon ne fait rêver personne, Musk par contre...

Le musc est réputé aphrodisiaque.

Cardinal de Hère

unread,
Jul 16, 2018, 6:02:33 AM7/16/18
to
Le foot pour les cons et le menu peuple, le transhumanisme pour les
malins et ceux de la haute ! :-)

Cardinal de Hère

unread,
Jul 16, 2018, 6:03:52 AM7/16/18
to
Peillon par contre... Au mieux il fait pute au pire croc à fynance !

Duzz'

unread,
Jul 16, 2018, 6:05:18 AM7/16/18
to
Le 16/07/2018 à 12:02, Cardinal de Hère a écrit :
>
> Le foot pour les cons et le menu peuple, le transhumanisme pour les
> malins et ceux de la haute ! :-)

Et la transhumance pour le bétail.

unbla...@gmail.com

unread,
Jul 16, 2018, 8:44:25 AM7/16/18
to
La Révolution française et son âge des Lumières ont tué en France, l`art de rèver pour inventer. La rareté des Pix Nobel Français en science ne doit plus étonner. Pas plus que la morosité pathologique des Français et leur recours à la lente destruction de leurs facultés mentales par le Muscadet.
L`estblishment français que ce soit en médecine et en science est le plus nul d e la planète, non pâs que les cerveaux manqueraient, mais les mafia qui veillent sur les pré-carrés ont ouvert la porte à la stagnation et à la décadence . Cette infirmité intellectuelle franchouillarde a seule permise `mai68`et le suicide social, culturel et politique français actuel.

Lao Tseu a forgé la mentalité chinoise qui aboutit au succés que connait ce pays.

Je suis Fake

unread,
Jul 16, 2018, 10:33:52 AM7/16/18
to

Cardinal de Hère

unread,
Jul 16, 2018, 12:53:41 PM7/16/18
to
Le 16/07/2018 à 14:44, unbla...@gmail.com a écrit :
> La Révolution française et son âge des Lumières ont tué en France, l`art de rèver pour inventer. La rareté des Pix Nobel Français en science ne doit plus étonner. Pas plus que la morosité pathologique des Français et leur recours à la lente destruction de leurs facultés mentales par le Muscadet.
> L`estblishment français que ce soit en médecine et en science est le plus nul d e la planète, non pâs que les cerveaux manqueraient, mais les mafia qui veillent sur les pré-carrés ont ouvert la porte à la stagnation et à la décadence . Cette infirmité intellectuelle franchouillarde a seule permise `mai68`et le suicide social, culturel et politique français actuel.
>
> Lao Tseu a forgé la mentalité chinoise qui aboutit au succés que connait ce pays.

Il y a deux choses à ne pas confondre :

- Le transhumanisme croit, car c'est une religion, que la machine donc
l'algorithme, peut parvenir à émuler l'être humain voire à le dépasser.
Or, et c'est là la conséquence d'un théorème mathématique, l'esprit
humain a accès à de l'information mathématique que jamais n'importe quel
algorithme n'atteindra. Et on peut sans doute étendre cette propriété à
tout le vivant.

- Le manque d'investissement systématique de l'Europe dans la new
science. Les USA investissent massivement et des sommes colossales dans
la new science, la Chine investit massivement et des sommes colossales
dans la new science. L'Inde bientôt en fera de même mais l'Europe,
recroquevillée sur son nombril, abîmée dans la passivité la plus
pédérastique, est en train de passer à côté de la grande révolution
industrielle de la robotique, de l'ingénierie génétique, et de la haute
technologie. Depuis les pédales comme Makrrroune jusqu'aux zozos comme
Hollande en passant par les trous du cul consentants comme Fillon,
l'Europe aligne les dirigeants ineptes, stupides et arrogants. Et il ne
s'agit pas uniquement des dirigeants politiques mais aussi des
chercheurs, des universitaires et des entrepreneurs. Les deux plus
grosses fortunes de France font dans le cosmétique ou la fanfreluche de
luxe ! C'est difficile de faire plus minable que la France qui se
débarrasse de ses industries de pointe et tourne le dos au progrès pour
s'enfermer dans la religion mondialiste la plus stupide. Car j'ai enfin
compris la différence entre le mondialisme des Européens et celui des
Anglo-saxons. Il est de nature religieuse fondamentalement, les
Européens se contentant de plagier servilement l'hermétisme et la
kabbale messianique de la renaissance et d'accepter l'immigration de
peuplement de manière pédérastique tandis que les Américains et les
Chinois se sont fabriqué une religion sataniste résolument moderne,
agressive et tournée vers les investissements dans les secteurs de pointe.

Je suis Fake

unread,
Jul 16, 2018, 12:55:16 PM7/16/18
to
Le 16/07/2018 à 18:53, Cardinal de Hère a écrit :

> Il y a deux choses à ne pas confondre :

La première, la deuxième et la troisième.

--
https://www.youtube.com/watch?v=krErY7ORb2U

unbla...@gmail.com

unread,
Jul 17, 2018, 9:42:30 AM7/17/18
to
Le fait que l'algorithmique soit entrain de dépasser la vitesse de l' évolution des performances du hardware n' est pas une "croyance", ni une religion, c' est une observation. D' autre part certains algorithmes développés il a quelques décennies et considéré comme inutiles sont devenus tout à coup exrêmement performants et sont "redécouverts" à cause du progrés du hardware. "jamais" n' est pas vraiment définitif en matière de progrés scientifique et technologique.

Cardinal de Hère

unread,
Jul 17, 2018, 10:58:45 AM7/17/18
to
C'est toujours le même problème, je n'arrive pas à me faire comprendre :
il existe un théorème dû à un très grand logicien autrichien, Kurt
Gödel, qui affirme que dans tout système axiomatique fini capable
d'engendrer les nombres entiers il existe des propositions
indémontrables. Des propositions qui peuvent être considérées comme
vraies ou fausses (dans ce cas leur négation est vraie). Or l'esprit
humain est capable de découvrir cette information mathématique qui ne
peut pas être dérivée des axiomes.

L'informatique c'est des mathématiques. On peut transposer le théorème
de Gödel ainsi : quel que soit l'algorithme considéré du moment qu'il
repose sur un nombre de règles finies et qu'il est capable d'engendrer
les nombres entiers alors il n'arrivera jamais à découvrir de
l'information que l'esprit humain découvre sans problème. C'est une
limitation objective et elle ne peut pas être dépassée. Quelle que soit
la puissance des algorithmes et des machines qui les font tourner, ils
seront toujours limités par rapport à l'esprit humain.

J'espère avoir été clair, parce que je commence à en avoir ras-le-bol
d'entendre toujours les mêmes conneries sur l'IA et les robots. Quelles
que soient leurs performances l'esprit humain leur sera toujours
supérieur ! Et ce n'est pas une question de point de vue qui peut se
marchander sans fin. C'est une limitation objective.

Se_jam

unread,
Jul 17, 2018, 4:49:22 PM7/17/18
to
Est-il concevable que des masses soient intelligentes sans être aussi abruties ?

Sejam




Se_jam

unread,
Jul 17, 2018, 5:06:07 PM7/17/18
to
Oui, c'est le vrai problème. Ces mafias sont en fait médiocres et tombent facilement dans des mains étrangères avec leurs 'prés-carrés' ... induisant la pré-carité :-) ;-)

>Cette infirmité intellectuelle franchouillarde a seule permise `mai68`et le suicide social, culturel et politique français actuel.

Un jour, pas lointain, on fermera des universités, celles dont les coûts excèdent la valeur produite. Déjà, dans certaines universités, des facultés entières ont perdu toute valeur, ce sont des branches mortes.

> Lao Tseu a forgé la mentalité chinoise qui aboutit au succés que connait ce pays.

Sejam

Cardinal de Hère

unread,
Jul 17, 2018, 5:46:15 PM7/17/18
to
Le 17/07/2018 à 22:49, Se_jam a écrit :
> Est-il concevable que des masses soient intelligentes sans être aussi abruties ?

Il faut faire la part de l'escroquerie aussi. On ne m'enlèvera pas de
l'idée que Musk est un charlatan et ses petits copains de Google,
Facebook et Amazon aussi.

Cardinal de Hère

unread,
Jul 17, 2018, 6:06:23 PM7/17/18
to
Le modèle libéral avec l'initiative laissée aux entrepreneurs ne
convient pas à la France parce que les patrons français ont toujours été
en retard par rapport aux patrons anglais, américains, allemands puis
japonais, coréens, chinois, indiens... Les patrons français ont besoin
d'être tenus, organisés et dirigés par les pouvoirs publics d'un poing
ferme quand ce n'est méchant. C'est ce qui se passait sous de Gaulle et
Pompidou. Mais quand ce jeune-vieux décatis de Giscard est arrivé avec
sa beauferie libérale et son accordéon en bandoulière, les choses ont
commencé à foirer. Bien entendu ces crétins de Mitterrand et de Chirac
se sont engouffrés dans la brèche de crétinisme ouverte au sommet de
l'état et quand les débiles profonds sont arrivés au pouvoir avec
Sarkozy tout a été foutu pour de bon.

>> Cette infirmité intellectuelle franchouillarde a seule permise `mai68`et le suicide social, culturel et politique français actuel.
>
> Un jour, pas lointain, on fermera des universités, celles dont les coûts excèdent la valeur produite. Déjà, dans certaines universités, des facultés entières ont perdu toute valeur, ce sont des branches mortes.

La France continue d'avoir des filières d'excellence mais hélas ceux qui
en sortent ont de plus en plus de mal à trouver du boulot dans un pays
qui valorise plus le foot que la haute technologie. On dirait presque
que la France s'est abaissée au niveau du Brésil d'après le retour au
pouvoir des civils dans les années 80, avec des dirigeants aussi
corrompus et malhonnêtes qu'incompétents et une population un peu basse
du plafond sauf tout au sud dans la partie germanophone !

Se_jam

unread,
Jul 17, 2018, 7:25:58 PM7/17/18
to
Seuls les charlatans s'adressent à tous les hommes : du trisomique au prix Nobel.

Ce quelques là, que tu traites de charlatans, sont à la tête d'entreprises qui valent ensemble pas loin de 5000 milliards de dollars :-).

Sejam

Cardinal de Hère

unread,
Jul 18, 2018, 3:35:51 AM7/18/18
to
Qui a dit que le charlatanisme ne paye pas ?

Se_jam

unread,
Jul 19, 2018, 6:21:07 PM7/19/18
to
Pas moi :-). C'est la psychose qui crée les communautés, puis les peuples, puis les nations, puis les états, ... . Et qui vend de la psychose ?

Sejam

Cardinal de Hère

unread,
Jul 19, 2018, 6:32:15 PM7/19/18
to
Les gens n'achètent pas de la psychose, ils donnent volontairement pour
culte des dieux qu'ils vénèrent, donc pour ceux qu'ils sacrifient. La
preuve par le shoah business et le nom moins lucratif, pour ses
bénéficiaires, massacres coloniaux business !

L'activité des Gaffa est tout autre : ils achètent à 1 afin de revendre
à 100. C'est du mercantilisme le plus vil !

Se_jam

unread,
Jul 20, 2018, 4:18:56 AM7/20/18
to
Le vendredi 20 juillet 2018 00:32:15 UTC+2, Cardinal de Hère a écrit :
> Le 20/07/2018 à 00:21, Se_jam a écrit :
> > Le mercredi 18 juillet 2018 09:35:51 UTC+2, Cardinal de Hère a écrit :
> >> Qui a dit que le charlatanisme ne paye pas ?
> >
> > Pas moi :-). C'est la psychose qui crée les communautés, puis les peuples, puis les nations, puis les états, ... . Et qui vend de la psychose ?
>
> Les gens n'achètent pas de la psychose, ils donnent volontairement pour
> culte des dieux qu'ils vénèrent, donc pour ceux qu'ils sacrifient. La
> preuve par le shoah business et le nom moins lucratif, pour ses
> bénéficiaires, massacres coloniaux business !

Oui 'vend' était mal choisi ! Disons distribue 'gratis et pro deo' :-)
'Dieux' au pluriel mon cardinal mais où allons nous ?

> L'activité des Gaffa est tout autre : ils achètent à 1 afin de revendre
> à 100. C'est du mercantilisme le plus vil !

Google et facebook n'achète rien, ils collectent de l'information et la revendent.

Quant à leur capitalisation boursière, aussi énorme soit elle, elle est insignifiante, un peu plus quand même :-)

Sejam



Cardinal de Hère

unread,
Jul 20, 2018, 6:15:29 AM7/20/18
to
Le 20/07/2018 à 10:18, Se_jam a écrit :
> Le vendredi 20 juillet 2018 00:32:15 UTC+2, Cardinal de Hère a écrit :
>> Le 20/07/2018 à 00:21, Se_jam a écrit :
>>> Le mercredi 18 juillet 2018 09:35:51 UTC+2, Cardinal de Hère a écrit :
>>>> Qui a dit que le charlatanisme ne paye pas ?
>>>
>>> Pas moi :-). C'est la psychose qui crée les communautés, puis les peuples, puis les nations, puis les états, ... . Et qui vend de la psychose ?
>>
>> Les gens n'achètent pas de la psychose, ils donnent volontairement pour
>> culte des dieux qu'ils vénèrent, donc pour ceux qu'ils sacrifient. La
>> preuve par le shoah business et le nom moins lucratif, pour ses
>> bénéficiaires, massacres coloniaux business !
>
> Oui 'vend' était mal choisi ! Disons distribue 'gratis et pro deo' :-)
> 'Dieux' au pluriel mon cardinal mais où allons nous ?

C'est pourtant biblique : Elohim pluriel de Eloha ou Eloah. Et aussi :

Psaumes 82,6-7
6 J’avais dit : Vous êtes des dieux, Vous êtes tous des fils du Très-Haut.
7 Cependant vous mourrez comme des hommes, Vous tomberez comme un
prince quelconque.

>> L'activité des Gaffa est tout autre : ils achètent à 1 afin de revendre
>> à 100. C'est du mercantilisme le plus vil !
>
> Google et facebook n'achète rien, ils collectent de l'information et la revendent.

Ce sont des entreprises publicitaires qui servent à promouvoir ceux qui
achètent à 1 pour revendre à 100 : Amazon, Apple, etc.

> Quant à leur capitalisation boursière, aussi énorme soit elle, elle est insignifiante, un peu plus quand même :-)

Par contre l'ego des grands manitous qui dirigent les Gaffa est démesuré.

Cardinal de Hère

unread,
Jul 20, 2018, 7:35:02 AM7/20/18
to
La religion des élites est très ancienne. Elle est décrite ici dans ses
plus grands traits :
https://www.alterinfo.net/Hey-now_a136824.html

Chez les Goyim elle se décline sous deux aspect principalement, la gnose
et l'hermétisme. Dans les deux cas l'homme est considéré comme divin par
nature et est appelé à réintégrer la divinité. Dans le cas de la gnose
c'est la connaissance des origines divines de l'âme qui permet son
retour dans l'Un. En dehors de l'acquisition de cette connaissance par
l'initiation et de pratiques ascétiques ou au contraire libertines le
sujet reste passif. Dans l'hermétisme par contre la divinité se
construit par et dans la connaissance que l'homme en a. La connaissance
est active et les pratiques sacrificielles le sont également. La science
qui permet d'agir sur le monde est ainsi valorisée, de même que la
manipulation des esprits à des fins de pouvoir. D'ailleurs de très
nombreux scientifiques furent des adeptes de l'hermétisme, à commencer
par l'un des plus grands : Newton. On retrouve cet activisme
scientifique dans le battage autour du réchauffement climatique ou
encore de l'évolutionnisme darwinien, sans compter bien sûr tous les
délires grotesques autour du transhumanisme mais toujours liés à la
finance, à l'industrie et au pouvoir. Cette dichotomie entre la gnose
passive et l'hermétisme actif et agressif se retrouve dans les relations
qu'entretinrent le marxisme et le capitalisme. Le marxisme bien sûr
confit dans la passivité masochiste avec ses pratiques ascétiques
particulièrement mortifères et son libertinage généralisé et le
capitalisme toujours actif et agressif, seul moteur réel de la
progression du communisme. Et cela continue aujourd'hui de manière
caricaturale dans l'opposition entre Poutine le masochiste et Trump le
sadique hyperactif, qui ont besoin l'un de l'autre pour faire avancer
leur cause.

Et chez les juifs ? Voici ce qu'écrit le penseur marxiste Michael Löwy,
chercheur franco-brésilien travaillant au CNRS :

https://www.persee.fr/doc/assr_0335-5985_1981_num_51_1_2495
ou
https://www.persee.fr/docAsPDF/assr_0335-5985_1981_num_51_1_2495.pdf

Le messianisme juif contient deux tendances la fois intimement liées et
contradictoires : un courant restaurateur tourné vers le rétablissement
d'un état idéal du passé, un âge d'or perdu, une harmonie édénique
brisée, et un courant utopique, aspirant à un avenir radicalement
nouveau, à un état de choses qui n'a jamais existé. La proportion entre
les deux tendances peut varier, mais l'idée messianique ne se
cristallise qu'à partir de leur combinaison. Elles sont inséparables,
dans un rapport dialectique remarquablement mis en évidence par Gershom
Scholem : "Même le courant restaurateur véhicule des éléments utopiques,
et, dans l'utopie des facteurs de restauration sont à l'oeuvre (...). Ce
monde entièrement nouveau comporte encore des aspects qui relèvent
nettement du monde ancien, mais ce monde ancien lui-même n'est plus
identique au passé du monde ; c'est plutôt un passé transformé et
transfiguré par le rêve éclatant de l'utopie." Le concept hébraïque,
biblique et cabalistique de tikkun, à la fois restauration, réparation
et réforme, est l'expression concentrée de cette dualité de la tradition
messianique.

Or dans la pensée libertaire on trouve précisément une combinaison
semblable entre conservatisme et révolution comme le souligne par
ailleurs Mannheim ; chez Bakounine, Proudhon ou Landauer l'utopie
révolutionnaire s'accompagne toujours d'une profonde nostalgie de formes
du passé pré-capitaliste, de la communauté paysanne traditionnelle, ou
de l'artisanat ; chez Landauer cela va jusqu'à l'apologie explicite du
Moyen Age ! En réalité la plupart des grands penseurs anarchistes
intègrent au coeur de leur démarche une attitude romantique envers le passé.

Il est vrai qu'une dimension romantico-nostalgique de ce type est
présente dans toute pensée révolutionnaire anti-capitaliste - le
marxisme y compris contrairement à ce que l'on pense habituellement.
Toutefois, tandis que chez Marx et ses disciples cette dimension est
relativisée par leur admiration pour l'industrie et le progrès
économique apporté par le capital, chez les anarchistes (qui ne
partagent nullement cet industrialisme) elle se manifeste avec une
intensité et un éclat particulier, uniques même. L'anarchisme est sans
doute de tous les courants révolutionnaires modernes celui dont l'utopie
contient la charge romantique et restauratrice la plus puissante.
L'oeuvre de Gustav Landauer est à cet égard l'expression suprême de
l'esprit romantique de l'utopie libertaire.

Cet aspect est peut-être celui où l'analogie entre le messianisme juif
et l'anarchisme est la plus significative, la plus fondamentale et la
plus décisive ; à lui seul il suffirait pour créer entre eux un lien
spirituel privilégié. Nous y reviendrons.
fin de citation

Je ne saurais trop recommander de lire tout le pdf de Michael Löwy.

Comme on peut le voir, on trouve dans le messianisme juif la même
dichotomie et la même dialectique à l'oeuvre régissant les rapports
entre la passivité gnostique et l'activisme hermétiste.

Certains personnes, je ne dis pas "penseurs" car elles sont courtes en
réflexion, suivez mon regard du côté de Pierre Hillard ou Youssef Hindi,
prennent prétexte de cette similarité entre la pensée des élites
païennes et celle des élites juives, pour affirmer que c'est la
synagogue qui mène le bal. Or c'est oublier un peu vite qu'il existe
d'autres possibilités :
- le suivisme de la part des élites juives qui pratiquent le mimétisme
pour rester dans le coup, c'est la thèse que je privilégie, d'autant
plus qu'elle colle parfaitement à l'histoire juive,
- la coévolution de manière indépendante, les mêmes causes produisant
les mêmes effets.

Pour donner un exemple de cette adaptabilité extrême de certains juifs
messianistes il existe un exemple célèbre, celui de Junius Frey, alias
Moses Dobruschka, alias Franz Thomas Edler von Schönfeld, petit cousin
de Jacob Frank qui en quelques années passa de l'état de juif kabbaliste
et messianiste à celui de fondateur de l'Ordre des Chevaliers de St.
Jean l'Evangéliste d'Asie en Europe, puis de catholique proche de Joseph
II d'Autriche qu'il couvrit des éloges les plus dithyrambiques pour
enfin devenir révolutionnaire et Jacobin, vouant tous les rois à la
guillotine, et finir lui-même guillotiné aux côtés de Danton et Chabot ! :-D

Les faits ne plaident guère en faveur de la constance des juifs mais
plutôt de leur suivisme pathologique ! Mais bien entendu cela fait
vendre moins de livres de le reconnaître en toute honnêteté que de
soutenir le mythe du juif omnipotent.
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