"Lesurvivant" <m.g...@wanadoo.fr> a écrit dans le message
news:B778D8FD.8FE9%m.g...@wanadoo.fr...
> [...]
> Désolé, mais le crime et la razzia ne sont pas les valeurs de la
société
> française. En revanche, ce sont peut-être les valeurs de la société
> d'origine de nos petits sauvageons...
L'ETAT ASSASSINE!
Chronologie
-29 NOVEMBRE 1972, VERSAILLES.
Mohamed DIAB est tué d'une rafale de mitraillette par le brigadier René
Marquet après avoir été roué de coups et accablé d'injures racistes. Les
avocats (G. Halimi et Ben Abdallah) déclarent : "No us avons la
certitude qu'il s'agit d'une véritable exécution et que l'inculpation
d'homicide involontaire (...) peut être transformée en homicide
volontaire." Au début, le brigadier déclare que c'est un accident, puis
il affirmera avoir tiré volontairement en état de légitime défense.
Autre déclaration des avocats à ce propos : "La légitime défense est
difficilement soutenable de la part de quatre policiers dont deux
étaient armés face à un homme pieds et mains nus (...). il y a forcément
eu crime."
René Marquet est laissé en liberté. Huit ans après, en mai 1980, la
chambre d'accusation statue pour savoir si Marquet doit passer aux
assises.
Le procureur requiert un non-lieu pour légitime défense et déclare:
"Sujet parfaitement maître de j lut ne subit aucun trouble de la
démarche, des réflexes, de la parole ou de la mémoire." (Au moment des
faits, Marquet avait un taux très élevé d'alcool dans le sang).
Protestation de la partie civile : "Les policiers ont fait tout ce qu'il
fallait pour d'un homme excité faire un fou furieux à force d'injures
racistes, d'humiliations et de brutalités." La chambre d'accusation rend
son avis le 29 mai 1980 et accepte la thèse de la légitime défense.
VERDICT: non lieu de poursuivre.
Pas d'infraction, les avocats se pourvoient en cassation.
SUITE INCONNUE.
-19 OCTOBRE 1973, VERSAILLES
José-Noêl MARA, 19 ans d'origine malgache, se fait tirer dessus par un p
olicier en civil. Il est grièvement blessé. Une information contre X est
ouverte Le flic dont l'identité demeure secrète, aurait tiré
accidentellement.
SUITE INCONNUE.
-8 AVRIL 1975, PARIS.
Un automobiliste, Lucien BOUVIER, est tué de deux balles dans le dos rue
du Château-des-Rentiers par un policier, le brigadier Voignier, qui est
inculpé, à cette époque de "coups et blessures volontaires ayant en
traîné la mort sans intention de la donner". Ses deux collègues sont
inculpés de "coups et blessures volontaires avec armes". Tous trois sont
laissés en liberté. Fin 77, l'affaire est renvoyée pour le brigadier
Voignier devant le tribunal correctionnel.
NON-LIEU pour les deux autres policiers. Le 23 mars 1978, procès de
Voignier sous l'inculpation "d'homicide par imprudence".
Verdict:10 mois de prison avec sursis. L'Etat devra verser des dommages
et intérêts à la famille.
-27 OCTOBRE 1975, MARSEILLE.
Deux personnes interpellées subissent des sévices par cinq policiers du
SRPJ de Marseille. Les policiers sont accusés d'avoir sodomisé les
personnes qu'ils interrogeaient et sont inculpés de "violences et voies
de fait dans l'exercice de leur fonction". Le 12 mai 1980, ils passent
en correctionnelle à Montpellier. Trois sont relaxés. Michel Chabot et
Jacques Siauvaud sont condamnés à trois ans de prison avec sursis et
5000F d'amende. Le 10 et 11 juin 1980, environ 400 policiers manifestent
pour soutenir leurs collègues. Appel au jugement, le 3 décembre 1980,
les inculpés nient tout en bloc. La cour d'appel de Montpellier
disqualifie le délit en "violence légère". Il n'y aura ni condamnation
ni relaxe, mais purement et simplement prescription car les faits
remontent à 1975. Les cinq policiers sont mutés avec avancement
-25 MAI 1977
Jean Yves BAROOLET, 20 ans, se sauve devant la police. Il reçoit une
balle dans la nuque et meurt.
SUITE INCONNUE.
-Août 1971, CHATENAY-MALABRY.
La police surprend une tentative de hold-up. Une course poursuite
s'engage suivie d'une fusillade. Mustapha BOUKHEZZER, à terre et sans
arme, est abattu de 7 balles dans le dos par le brigadier Marchaudon.
Celui-ci est aussitôt couvert par ses collègues qui emploient tous les
moyens pour justifier la légitime défense. Marchaudon avait déjà abattu
un jeune Algérien dans le métro, toujours dans le dos et avait obtenu un
non-lieu. Il est défendu par l'avocat de "Légitime défense" maître
Garaud. Il comparaît libre au procès.
RÉQUISITOIRE: 5 ans avec sursis. Il est radié de la police et a dix ans
d'interdiction de port d'armes.
-23 NOVEMBRE 1977, MARSEILLE, GARE ST-CHARLES.
Cinq gardiens de la paix cernent un homme qui tient un couteau.
Abdollaoui ABDELMAJIL, un Algérien, est tué de trois balles à bout
portant.
SUITE INCONNUE.
-JANVIER 1978
L'inspecteur Artéon tue un voleur de voiture âgé de 19 ans. Mohammed
KADI. En 1980, la chambre d'accusation confirme le non lieu: "Artéon
avait réagi normalement à une résistance illégale" (sic) L'avocat se
pourvoit en cassation.
SUITE INCONNUE.
-13 MARS 1978, PARIS 12ÈME.
Avenue de Saint-Mandé, des motards tuent les passagers d'une voiture qui
n'avait pas voulu s'arrêter : Bernard et Alain CHAUSSIN. La famille
demande l'ouverture d'une in formation pour "homicide volontaire". Le
motard respon sable des coups de feu est inculpé de "coups et blessures
volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Patrick
Evra est vite remis en liberté. Il est suspendu de ses fonctions avec
traitement. Lors de son procès en 84, défendu par maître Garaud, il est
acquitté.
RÉQUISITOIRE : trois à cinq ans avec sursis.
-21 MARS 1978, PARIS.
Le brigadier Dehedin et quatre de ses hommes dont Jean-Claude Marin
perquisitionnent chez Heide KEMPE BOTCHER qu'ils embarquent pour
l'hôpital avec son ami, qui sera débar qué de force au commissariat.
L'interne constate de graves lésions, un état de choc et des brûlures
profondes au sexe, aux cuisses et au ventre. Heide ne se souvient de
rien mais elle est formelle et son ami également : elle ne souffraît
d'aucune lésion en sortant de chez elle. Heide porte plainte contre X.
Elle est soutenue par les féministes. Elle sera licenciee de son
travail, soupçonnée de terrorisme, etc. NON-LIEU pour les policiers
après cinq ans d'enquête dirigée au départ par Mancini, aujourd'hui
patron du RAID.
-AVRIL 1978, GENNEVILLIERS.
Le brigadier Claude Fiancette arrête un Algérien puis le frappe. ALI
THOUAMI, blessé gravemenf, perd un oeil.
Fiancette est un ancien para d'Algérie, reconverti dans la police
d'abord comme motard puis muté dans la BAC des Hauts-de Seine. Tout
d'abord, il avait été inculpé de "coups et blessures", mais le tribunal
correctionnel étant incompétent lorsqu'inter vient une mutilation, cela
explique son renvoi devant une cour d'assises. Procès en octobre 1984.
Défendu par maître Garaud, Fiancette est condamné à 3 ans de prison avec
sursis.
-11 JUILLET 1978, LYON.
Norreddine 17 ans est tabassé au commissariat. Le 3 juin, c'est le
procès des deux policiers inculpés de "violences policières illégales".
Ils sont soutenus par 70 de leurs collègues venus au procès.
VERDICT: Relaxe.
-30 AVRIL 1979, PONTOISE.
Des personnes se disputent. Les policiers interviennent. Jacques CUILLAC
est violemment tabassé. Les policiers sont inculpés le 22 mai 1979 et
une information est ouverte pour "coups et blessures volontaires".
Christian Leroy et Jean-Charles Mercier sont inculpés de "coups et
violences ayant en traîné une incapacité totale de plus de huit jours".
Procès des policiers le 22 janvier 1980.
RÉQUISITOIRE : 3 mois de prison avec sursis et 20 000 F d'amende.
Verdict: 5 mois avec sursis et 15000 F d'amende.
-11 Août 1979, SAINT-QUENTIN.
Deux policiers torturent un jeune Ghanéen, Cyimah KWAME OSEI, au
commissariat. Le procès a lieu en 1981.
RÉQUISITOIRE: Pour Marcaille 15 à 18 mois avec sursis ; pour Thomas
sursis simple.
VERDICT: Marcaille:18 mois dont trois avec sursis; Thomas : 6 mois avec
sursis.
-12 OCTOBRE 1979, NANCY.
Michel HAAS se fait embarquer par les policiers et tabasser. Sept ans
après, an janvier 1986, les deux policiers doivent lui verser 14000 F de
dommages et intérêts. Jean-Marie Philippe et Bernard Thomas sont
soutenus par leurs collègues, qui font une collecte pour les aider à
payer l'amende. Réaction du responsable du SNPT (Syndicat national des
policiers en tenue) "C'est un scandale, c'est une erreur judiciaire, ça
ne se pas sera comme ça. Ce n'est pas pensable qu'un policier ait à
payer parce qu'il a fait son travail."
-9 NOVEMBRE 1979, ORLEANS.
Claude FRANCOIS, un jeune, est grièvement blessé à la tête par un
policier qui le prenait pour un voleur de voiture. Jean-Claude Cailleaux
est inculpé de "blessures involontaires". Procès le 12 janvier.
VERDICT: 4 mois de prison avec sursis.
-13 JANVIER 1980, STRASBOURG.
Un jeune, Yasid NAILI, 21 ans, surpris au cours d'un cambriolage est
abattu d'une balle dans la tête par un policier. Une information est
ouverte par le juge pour décider d'une éventuelle inculpation de
Jean-Marc Pellizari. La famille porte plainte, il est inculpé
d'"homicide volontaire".
SUITE INCONNUE.
-10 AVRIL 1980, VAL D'OISE.
Un policier tire sur une voiture volée. Thierry DELAHAVE, 18 ans, est
tué d'une balle an plein coeur.
SUITE INCONNUE.
-NUIT DU 29 AU 30 JUIN 1980, PORTE DE VANVES.
Marina FAYES, 20 ans, une gitane est abattue par une patrouille de
police après une course poursuite dans une voiture volée. La voiture est
criblée de balles. La famille dépose plainte contre X pour "homicide
volontaire".
SUITE INCONNUE.
-18 OCTOBRE 1980, MARSEILLE.
Cité des Flamands, Jean-Paul Taillefer CRS tue d'une rafale de
mitraillette Houari BEN MOHAMED (17 ans) au cours d'un contrôle. Le 11
mai 1983, il comparaît devant le tribunal correctionnel pour "homicide
par imprudence ou inattention". Il effectuera trois mois de préventive.
RÉQUISITOIRE : un an de prison avec un sursis à l'appréciation du
tribunal. Celui-ci se déclare incompétent. C'est le renvoi aux assises.
Pendant 7 années, la famille de Houari se bat pour obtenir une
requalification du délit Le 23 septembre 1987, Taillefer comparaît
devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence sous l'inculpation d'homicide
volontaire. Cependant, lors de son réquisitoire, l'avocat général
s'appliquera à écarter tous les éléments ou témoignages tendant à
démontrer l'homicide volontaire. L'avocat de Taillefer, de son côté,
allant jusqu'à comparer le meurtre d'Houari à un banal accident de la
route.
RÉQUISITOIRE : 2 ans (peine maximale requise pour un homicide
involontaire).
VERDICT: 10 mois avec sursis. Le brigadier Taillefer est libéré.
Le 3 octobre 1987, une manifestation sera organisée par diffé rentes
associations et les proches de la victime pour protester contre le
mépris de la justice.
-12 NOVEMBRE 1980, SAINT-MACAIRE.
Après un contrôle radar, un gendarme abat un jeune de 26 ans d'une
rafale de P.M. Il aurait refusé de s'arrêter. Michel PARIS meurt sur le
coup. Une information judiciaire est ouverte par le parquet de Bordeaux
et une plainte contre X est déposée par la famille pour meurtre. Le
gendarme est inculpé de "coups et blessures ayant entraîné la mort sans
intention de la donner" et transféré dans une autre caserne.
SUITE INCONNUE.
-20 JANVIER 1981, FORBACH.
Christian RlEBOURG, 31 ans, gérant d'un magasin, se fait tirer dessus à
bout portant par le brigadier Obringer alors qu'il allait déplacer le
véhicule de son patron garé en stationnement interdit et que les
policiers voulaient verbaliser. La balle a traversé la
nuque, est ressortie par la joue. Christian Riebourg en réchappe.
Obringer est placé en garde à vue, suspendu de ses fonctions et inculpé
de "coups et blessures volontaires avec arme". Procès le 12 décembre 88.
RÉQUISITOIRE : peine de prison avec sursis qui ne soit pas inférieure à
18 mois. "ll serait inadmissible et scandaleux que ce policier se
retrouve sur la voie publique Les défenseurs d'Obrtnger dont Garaud, ont
in voque le craquage" du policier, "petit flic poussé à bout par
l'attitude de gens qui ne respectent pas l'uniforme".
VERDICT. 18 mois avec sursis, 2 ans d'interdiction de port d'arme et 30
000 F pour la victime Christian Riebourg déclare "Je serais mort ou dans
une chaise roulante, il aurait pris la même chose alors que si j'avais
tiré sur un flic, je serais toujours en prison."
-SAINT-DENIS, LE 13 FÉVRIER 1981.
Jean-Claude Bouland, chauffeur de taxi, tue deux clients Djamel
ABDULRAZZAO et Jean-LUC MORVAN qui le me naçaient pour sa recette.
Inculpé "d'homicide volontaire", Bouland bénéficie d'un non-lieu le 4
mars 1989.
-GENNEVILLIERS, LE 29 AVRIL 1981.
Pierre Van Dorte, militant du Front national, membre du conseil
municipal abat de deux coups de fusil dans le dos Karnel BEN ALI (16
ans). Incarcéré à Bois d'Arcy, inculpé de "coups et blessures avec arme"
il est remis en liberté par la cour d'appel de Versailles après avoir
versé une caution de 12000 F (le prix d'un fusil de chasse et de
quelques boites de cartouches).
-3 MAI 1981.
Un policier stagiaire, Jocelyn Gérion, tue d'une balle dans le dos un
jeune qu'il devait arrêter Jean-Pierre LAGRANGE. Le policier est
titularisé inculpé de "coups et blessures volontaires", il passe en
correctionnelle.
VERDICT:18 mois dont 6 fermes.
-NUIT DU 2 AU 3 MARS 1982, PARIS.
Des policiers interviennent dans un bar, le Gerpit Jean-Pierre HERNANDEZ
est violemment matraqué. Des pressions sont faites sur les témoins.
Michel Le Goanec et François Padovani sont écroués pendant 21 jours.
Fessan est placé sous contrôle judiciaire.
RÉQUISITOIRE : "Simple peine de principe pour les prévenus (ils avaient
fait un bref séjour en prison) peut-être un peu dépassés par les
événements".
Relaxe en décembre 1984.
-5 MARS 1982, LILLE.
Philippe Gilleron, un policier, au cours d'une bagarre où il avait été
provoqué (selon ses dires) par deux hommes, poignarde l'un d'eux.
Christian DUBOIS meurt des suites de ses blessures. Gilleron est inculpé
"d'homicide volontaire". Après trois ans d'instruction, le juge Le Signe
prononce un non lieu en faveur du policier en février 85. La partie
civile a fait appel. On attend le verdict de la chambre d'accusation.
SUITE INCONNUE.
-10 JUIN 1982, PARIS.
Claude Marin, gardien de la paix, tue d'une balle dans la tête Bruno
ZERBIB (17 ans), qui re gardait son scooter. Il est inculpé "d'homicide
volontaire". Il est incarcéré et privé de traitement Le 9 mars 83, il
est remis en liberté par la chambre d'accusation de la cour d'appel de
Paris. Il effectuera en tout 8 mois de détention et comparait aux
assises le 12 mars 1984.
RÉQUISITOIRE: peine de sursis de mandée. Il est défendu par maître
Garaud qui déclare "laissons derrière nous la foule. Vous avez en face
de vous en la personne de Claude Marin un non-violent par excellence."
Une heure de délibéré.
VERDICT: 2 ans de détention dont quinze mois avec sursis et 10 000 F
d'amende. Claude Marin sort libre.
-13 JUIN 1982, PARIS, BOULEVARD PÉRIPHÉRIQUE.
Serge Gonzales, policier de la BRB (Brigade de Répression du
Banditisme), tue à bout portant la passagère d'une camionnette Madame
QUENTIN. Les trois flics étaient partis en goguette. Deux heures après
les faits, ils avaient encore 2,5 g d'alcool dans le sang. Le policier
est inculpé de "coups et blessures volontaires ayant en traîné la mort
sans intention de la donner". Il sera incarcéré deux ans et cinq mois.
Procès fin juin 1990.
RÉQUISITOIRE:10 ans.
VERDICT: 5 ans dont un avec sursis (circonstances atténuantes).
-8 JUILLET 1982, PORTE DE CLIGNANCOURT.
Un inspecteur de police, Serge Ducasse (2ème BT), blesse grièvement un
jeune Maghrébin Nasser KOUSSOURI, d'une balle dans le dos en voulant
séparer des automobilistes qui se bagar raient. Il est inculpé de "coups
et blessures avec arme" et condamné à 6 mois avec sursis.
-14 JUILLET 1982, MARSEILLE.
Un jeune Egyptien, Mahmoud SHAROUF, se fait sauvagement tabasser par des
CRS parce qu'il courait trop vite vers un ami. Il meurt à l'hôpital.
Quatre CRS sont inculpés de "coups et blessures ayant entraîné la mort
sans intention de la donrier". Le cinquième est inculpé de
"non-assistance à personne en danger". Les CRS évitent les assises grâce
au juge d'instruction qui n'a pas retenu de lien direct entre les coups
reçus par Mahmoud et sa mort due à une erreur d'anesthésie. Le Brigadier
Lazarelli est condamné à 6 mois avec sursis pour non assistance à
personne en danger.
-10 SEPTEMBRE 1982, RUE ROSSINI, PARIS.
Quatre flics d'une brigade de nuit tirent sur une voiture qui re fusait
un contrôle d'identité. Le véhicule est criblé de balles. On relèvera il
impacts. Une jeune fille de 17 ans, Cécile CARRE est tuée. Un passager,
Thierry OUIN (21 ans) est grièvement blessé. Les deux autres passagers
J.C LEBAS (22 ans) et F.GHIRIN GELLI (20 ans) sont dans un état grave.
Les policiers Raymond Stamens, Raymond Legrand, Alain Perrinel ont tiré
respecti vement 2 fois, 6 fois, 4 fois et 3 fois. Pour le ministre de
l'lntérieur d'alors, Gaston Deferre, ils étaient en état de légitime
défense..." Faut-il que les forces de l'ordre donnent l'impression que
les français qui les agressent ont toujours raison?" Ces quatre
policiers appartiennent à l'Unité mobile de sécurité (UMS) comme le
brigadier Marchaudon. Selon la FPlP (syndicat d'extrême droite de la
police) "La légitime défense est évidente même si la jeune fille a été
abattue dans le dos." Les policiers sortent libres du cabinet du juge
d'instruction et sont mutés dans le personnel administratif sans
modification de traitement. Inculpés de coups et blessures ayant en
traîné la mort sans intention de la donner", les policiers seront
blanchis an novembre 1987, le juge ayant rendu une ordonnance de
non-lieu.
-22 SEPTEMBRE 1982, VANNES.
Un motard qui avait brûlé un feu rouge est pris en chasse par des
policiers. Eric LE GARNEC reçoit une balle dans la nuque et échappe de
justesse à la mort. Blackout total au commissariat et au parquet. Quatre
jours après les faits, aucune information judiciaire n'était ouverte.
Michel Lucas, auteur du coup de feu, sera inculpé en juin 1983 de
"blessures par imprudence".
SUITE INCONNUE.
-OCTOBRE 1982, LYON.
Norreddine BABAS est surpris en flagrant délit de vol. Le policier
Bartoli lui tire dessus "Je lui ai intimé l'ordre de lever les bras il a
refusé. Nous nous sommes battus et malencontreusement la balle est
partie." Babas en réchappe de justesse. Le 12 février 83, il porte
plainte contre X. Après enquête de l'IGS, la plainte est classée sans
suite le 24/3/83 par le parquet de Paris. Motif : "Non seulement aucune
faute ne peut être impu tée au fonctionnaire de police mais N. Babas est
entièrement responsable de ce qui lui est arrivé." Babas se constitue
partie civile. Le 7 juin 84 le juge Grellier inculpe Bartoli de
"tentative d'homicide". Selon la thèse policière, la balle a été tirée
de face. Une première expertise médicale est faite, qui ne peut
déterminer la trajectoire du projectile; puis une seconde, qui démontre
que la balle a été tirée dans le dos. Les médecins se sont trompés de
sens... D'autres rapports de police établis au moments des faits
révèlent d'autres contradictions. Malgré cela, le parquet dégage Bartoli
de toute responsabilité. Le 21 juillet 87 le juge rend une ordonnance de
non lieu.
Motif: "Attendu que l'information n'a pas permis de caractériser à la
charge de l'inculpé l'élément intentionnel du crime dénoncé par la
partie civile." Affaire sans suite. Noreddine Babas, lui, a écopé de 20
mois de prison pour vol.
-NOVEMBRE 1982.
André Koeninger, gardien de la paix, tire sur un automobiliste,
Christophe OTTOU. En mars 1983, la chambre correctionnelle le condamne à
trois ans de prison dont deux avec sursis et trois années de mise à
l'épreuve assorties d'un traitement psychiatrique. Le verdict est plus
"sévère" car il était considéré comme une brebis galeuse.
-6 NOVEMBRE 1982, ASNIERES.
Une prostituée se fait violer par trois flics dans un parking
souterrain. Les faits sont disquali fiés de "crime de viol" (passible
des assises) en "atteinte à la pudeur". Jean Loisy, Daniel Albert et
Joel Dumont ont simplement multiplié "les fautes professionnelles".
Déclaration du président: "Apparemment, Mademoiselle a très bien
supporté la chose." l'avocat des flics déclare : "Quand
on se prostitue, on a pas de pudeur (...). Ce sont des fonctionnaires
bien notés, de bons pères de famille."
RÉQUISITOIRE : 4 à 6 mois avec sursis pour les trois. Appel à minima par
la cour d'appel de Versailles qui requiert de la prison ferme plus une
inscription du délit sur le casier judiciaire.
SUITE INCONNUE.
-6 NOVEMBRE 1982, LYON.
Bernard Tassine, inspecteur de police, soit-disant pris à parti par deux
Arabes, tire sur l'un d'eux et tue Mohamed ABIDOU.
Il est inculpé "d'homicide volontaire". L'instruction se clôt en octobre
84. Son collègue Georges Dikeos sera inculpé de "coups et blessures".
Mais sous la pression des syndicats de po liciers, le parquet promet un
non-lieu. En janvier 85, la chambre d'accusation rend un non-lieu.
Tassine ne comparaîtra ni aux assises ni ailleurs.
-14 FÉVRIER 83, CHATENAY-MALABRY.
Trois flics prennent en chasse un jeune tunisien Nasser MRAIDI qui
roulait en mobylette sans casque. Le brigadier Lapeyre tire
"accidentellement". Nasser reçoit une balle dans la tête. Lapeyre est
inculpé "d'homicide volontaire". La FPlP soutient le policier et déclare
: "De toute manière, nous pouvons répondre aux détracteurs patentés de
la police que le fait même qu'il s'agit encore une fois d'un immigré
conforte nos précédentes déclarations en ce qui concerne l'état de
marginalisation profondément déstabilisant dans lequel vivent ces
populations importées en surnombre dans un pays dont elles ne veulent
accepter que l'assistance matérielle tout en vivant en dehors des lois.
En juin 86, le premier chef d'inculpation est transformé, sur décision
de la chambre d'accusation de Versailles, en "coups et blessures
involontaires, le coup de feu résultant de l'imprudence, de la
négligence ou de la maladresse du policier". Lapeyre ne risque plus les
assises. Jugement en correctionnelle.
Verdict : un an avec sursis. Nasser, lui, garde de graves séquelles.
-5 MARS 1983, MONTREUIL
Un jeune immigré de 18 ans, Abdelkader AOUIMERX se fait tirer comme un
lapin par un policier parce qu'il se sauvait après avoir tenté de
rentrer sans payer dans un cinéma. Il reçoit une balle dans l'omoplate.
Le parquet inculpe le policier de coups et blessures volontaires". Il
est écroué.
SUITE INCONNUE.
-NUIT DU 18 AU 19 JUIN 83, LYON, LES MINGUETTES.
Toumi DJAIDJA, 20 ans, est grièvement blessé au ventre par un flic qui
avait lâché son chien sur un jeune. Toumi avait eu le malheur
d'intervenir. Le policier Patrick Besnard, soutenu par le syndicat FO
plaide l'agression et l'accident.
SUITE INCONNUE.
-13 AOUT 1983, CHAMBLAY, JURA.
Un gendarme tire sur un jeune gitan lors d'un contrôle d'identité.
Laurent WEISS, 18 ans meurt sur le coup. Le gendarme est inculpé de
"coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de
la donner", puis écroué. Le procureur fait appel. La chambre
d'accusation confirme la détention, mais le parquet local remet le
gendarme en liberté pour éviter l'amplification des "répercussions
d'ordre psychologique et moral (dans la gendarmerie) attendu qu'une
crise de confiance de la gendarmerie envers l'institution judiciaire
serait gravement préjudiciable à l'ordre public." (Lettre d'un su
périeur hiérarchique du gendarme arrêté). Résultat: le gendarme reprend
du service après quinze jours d'arrêt. Il est relaxé par la cour d'appel
de Dijon le 25 avril 86.
-BONDY LE 25 AOUT 1983.
Areski Sardi descendu de chez lui pour acheter des cigarettes se fait
tirer dans le dos par Vincent Delebrel, sympathisant FN. "C'est
délibérément que j'ai tiré dans le dos, car on m'a toujours appris que
les 5 traîtres on les abat dans le dos." Pour Delebrel, Sardi a payé
pour les Arabes qui agressaient les colleurs d'affiche du FN. Sardi s'en
sort. Inculpé au départ d'homicide volontaire, Delebrel est renvoyé
devant le tribunal correctionnel pour "coups et blessures volontaires
avec arme". Puis finalement renvoyé
aux assises le 18 novembre 1986, soit six ans après les faits.
VERDICT : cinq ans dont cinquante mois avec sursis.
-27 ET 28 AOUT 1983, PARIS.
Un policier, Christian Lebas, tue un jeune Arabe d'une balle en pleine
poitrine après une course poursuite sur les toits, place de la
Madeleine. Naturellement il estimait être en état de légitime défense.
Il est réintégré dans son service. le parquet hésite à ouvrir une
information judiciaire.
AFFAIRE SANS SUITE.
-29 SEPTEMBRE 1983, MIONS (PRÈS DE LYON).
Pierre DAUBERT, 20 ans, qui se trouvait au volant d'une camionnette
volée, est abattu d'une balle dans le dos par un gendarme. Selon ses
supérieurs, il aurait utilisé son arme "conformément au décret de la
gendarmerie, a tiré dans les conditions légales".
Pas d'inculpation, pas de suites...
-18 DÉCEMBRE 1983, PARIS 10ÈME.
Un automobiliste, Amido ALVES est blessé par un policier lors d'un
contrôle d'identité parce qu'il a refusé de s'arrêter. Le flic lui tire
dans le dos "accidentellement". Deschamp, inculpé de "coups et blessures
involon taires" est laissé en liberté. I
l est condamné à 3 mois avec sursis et 2000F d'amende en octobre 1985.
-18 DÉCEMBRE 1983, PARIS.
Un gardien de la paix, Villa, agressé par deux personnes riposte et tue
Claude VILENEUVE, 19 ans et demi. Aucune enquête n'est ouverte, le
policier est laissé en liberté.
Pas d'inculpation.
AFFAIRE SANS SUITE.
-EPONE, LE 10 NOVEMBRE 1984.
Jacques NDZADA vigile des Ets. Pirault, tire sur des ouvriers turcs on
grève de la faim qui n'avaient pas touché de salaire depuis trois mois.
Ozgun KEMAL, 20 ans, meurt sur le coup ; trois de ses camarades sont
blessés. Procès le 21/1/87. Ndzada est
accusé "d'homicide et tentative d'homicide volontaire". Son patron
Pierre Pirault est accusé d'entrave au fonctionnement de la justice pour
avoir dissimulé des preuves.
RÉQUISITOIRE: six ans pour le vigile, un an avec sursis et 10000 F
d'amende pour le patron.
VERDICT: quatre ans ferme et un an dont trois mois ferme.
-LIBOURNES, LE 16 DÉCEMBRE 1984.
Jacky Debet tue de deux balles de carabine Antonlo DOS ANJOS qui avait
tenté de siphonner l'essence de sa voiture. Debet est inculpé d'homicide
volontaire. Le ministère public tente de disqualifier l'inculpation en
"coups et blessures". Un comité de soutien à Debet orga nisé par des
commerçants de Libourne fait pression sur le juge. Debet est remis on
liberté on avril 1985. Procès le 7/10/88.
VERDICT: cinq ans dont trois avec sursis.
-6 MAI 1984, BOULEVARD SUCHET, PARIS.
Après une bagarre entre auto mobilistes des flics poursuivent une
voiture. Zouaoui BENELMA BROUK prend une balle dans la nuque. Il meurt
quelques heures plus tard. Quatre jours après les faits, aucune
information judiciaire n'est ouverte. Christian Holz, le policier qui a
tiré sur Zouaoui est inculpé en juillet 84 de "coups et blessures ayant
entraîné la mort sans intention de la donner" cette inculpation pouvant
le renvoyer devant la cour d'assises, la chambre d'accusation de la cour
d'appel préfère l'accuser "d'homicide involontaire" et le renvoie donc
devant un tribunal correctionnel.
Le 8 janvier 1988, les parties civiles demandent la requalification du
délit permettant de révéler la volonté réelle de blesser du policier.
Après 2 renvois en correctionnelle, la famille obtient gain de cause en
novembre 88 bien que le parquet ait tenté de l'éviter en échange de
dommages et intérêts substantiels.
Le 10 octobre 90, procès en assises. L'avocat de Christian Holz plaide
la légitime défense.
RÉQUISITOIRE : 2 à 3 ans avec sursis.
VERDICT: 3 ans avec sursis.
-REIMS, LE 6 JUILLET 1982.
Mohammed HACHEMI tente de s'enfuir de l'hôpital où il est interné pour
examen. Les vigiles Jean-Michel Vauquois et Alain Chaintrier le
rattrapent et le frappent à coup de crosse de revolver. Hachemi tombe
dans le comas et dé cède. lnculpés de "coups et
blessures" les deux vigiles se ront acquittés.
-LYON, LE 28 SEPTEMBRE 1982.
Ahmed BOUTELJA, 25 ans, est tué par Jean-Claude LOPEZ.
Inculpé "d'homicide volontaire", il est remis en liberté provisoire en
mars 83. Il passe aux assises le 2 décembre 85.
VERDICT : cinq ans de prison dont un avec sursis.
A l'issue du procès, la compagne et la mère d'Ahmed protestent. Le
procureur ordonne qu'elles soient évacuées, les policiers exécutent
matraque à la main. Les nombreuses personnes venues soutenir la famille
d'Ahmed seront gazées et matraquées. Le père d'Ahmed est tabassé, ainsi
que ses soeurs. les policiers iront jusqu'à matraquer le portrait de la
victime sur les marches du palais.
-NANTERRE, CITÉ GUTEMBERG, LE 23 OCTOBRE 1982.
Alors qu'il rentrait chez lui Abdenbi GHEMIAH, 25 ans, se fait tirer
dessus par Bernard Depitout. Il meurt des suites de ses blessures une
semaine plus tard le 6/11/82. La cité réagit crée un comité et organise
une manifestation le 10 novembre dans les rues de Nanterre. Inculpé
"d'homicide volontaire", Depitout est incarcéré jusqu'au procès qui a
lieu en janvier 1985 devant la cour d'assises.
RÉQUISITOIRE: quatorze ans.
VERDICT: douze ans.
-LYON, LE 22 OCTOBRE 1982
Nicolas Bardelli tue d'une balle Wahid HACHICHI (16 ans) de puis sa
fenêtre alors que Wahid tournait autour de sa voiture. Bardelli a tiré
alors que le jeune s'enfuyait. Il reçoit des témoignages de soutien de
la part de commerçants et d'amis. "Je viens d'apprendre vos
mésaventures. Je compatis avec vous, et je tiens à vous assurer en mon
nom et au nom de tous les propriétaires de BMW de
mon soutien." Bardelli est remis en liberté sous contrôle judiciaire le
6 mai 1983. Procès le 12 février 1986.
RÉQUISITOIRE: sept ans.
VERDICT : cinq ans dont deux avec sursis.
-TRAIN BORDEAUX-VINTIMILLE, 15 NOVEMBRE 1983.
Xavier Blondel, Marc Beani, Anselmo Elviro Vidal, candidats à la légion
étrangère tabassent à mort Habib GRIMZI à bord du train
Bordeaux-Vintimille sous les yeux de nombreux témoins et le jettent sur
les rails. Les autres personnes qui se trou vaient dans le train et qui
ont entendu les cris de Grimzi n'ont pas réagi. Hernu, ministre de la
Défense, déclare : "N'accusez pas la légion étrangère de racisme."
Elviro Vidai avoue "j'avais bu, c'était un Arabe et je n'aime pas les
Arabes." Les trois assassins sont inculpés "d'homicide volontaire".
Premier procès du 22 au 27/1/86.
VERDICT: perpétuité pour Beani et Elviro VidaI, 14 ans pour Blondel.
Beani se pourvoit en cassation et repasse en procès à Toulouse en
février 87.
RÉQUISITOIRE: perpétuité.
VERDICT : vingt ans (circonstances atténuantes).
-NUIT DU 15 AU 16 JUILLET 1984, MONTROUGE.
Trois policiers interceptent une voiture qu'ils jugent suspecte. Un
policier tire quand le conducteur affolé veut se sauver. Eric HEGEOUS,
20 ans, meurt d'une balle dans la nuque. Claude Monfougon, membre de la
BAC (Brigade anti criminalité) est inculpé le 16 juillet de "coups et
blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et est
laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
SUITE INCONNUE.
-14 AOUT 1984, JOEUF (JURA).
Une femme algérienne, Ouerdia AOUDACHE, mère de onze enfants, meurt
après une garde à vue au commissariat où elle a été emmenée après une
perquisition faite à son domicile pour retrouver des bijoux volés.
Tabassée, gazée, elle meurt à l'hôpital. De plus, les économies de la
famille disparaissent pendant la perquisition. Les bijoux trouvés
n'avaient rien à voir avec un cambriolage. Le Président du SNAPC
(Syndicat national autonome des policiers en civil), Gérard Lafitte,
déclare "Les policiers n'ont fait usage d'aucune violence, ni de propos
racistes (...) ils ont utilisé des moyens coercitifs devant l'attitude
des personnes mises en cause" (sic). Une première autopsie conclut à un
coma diabétique.
L'hypothèse de violences policières ou bavure est "totalement exclue"
(sic). Une information pour "homicide involontaire" est ouverte. Une
contre-expertise est demandée par la famille qui conclut à une mort
naturelle. Déclaration d'un secrétaire du SNAPC (Claude Ancillon) :
"Toute calomnie à l'égard des services de police mérite également des
sanctions et les sections FO de Meurthe et Moselle n'hésiteront pas à
engager des poursuites contre toute diffamation (...). Il va bien
falloir que les citoyens finissent par choisir leur camp : du côté des
policiers ou du côté des voleurs qui les pillent ." (Sic). En mars 1985,
les avocats découvrent que le médecin qui a pratiqué l'autopsie n'était
pas assermenté.
En mai 85, le juge d'instruction prononce un non-lieu et une
contre-expertise est refusée à la famille.
En juillet 85, la cour d'appel de Nancy demande un complément
d'information. Une nouvelle expertise est demandée le 9 février 86 et
obtenue par la famille an mars 86. Mais de son côté, l'avocat général
demande la confirmation du non-lieu. En avril 86, le supplément
d'information est ordonné par la chambre d'accusation. Michel Ancillon
déclare : "Je ne peux pas dire que cette décision me satisfasse. On va
se diriger vers une, voire plusieurs inculpations. Enfin cela va
permettre aux policiers d'avoir accès aux dossiers ..." (sic).
Le 3 mars 1987, le juge inculpe Fernand Turry "d'homicide involontaire".
SUITE INCONNUE.
-HAUBOURDIN (NORD), 20 AOUT 1984.
Par provocation raciste, Jean Claude Beaussart et Michel Cliquennois
plantent une pancarte mentionnant: "mort aux bougnoules, vive Le Pen" en
bas du domicile de Karim BENHAMIDA. Karim arrache la pancarte. Lorsqu'il
rentre chez lui Cliquennois l'attend et l'abat d'une balle de 22 long
rifle. Procès le 4/11/86.
Clîquennois est inculpé de meurtre. lI déclare qu'il a tiré
"instinctivement comme il a appris à l'armée". Son avocat (Garaud)
plaide la légitime défense.
VERDICT: neuf ans.
Un premier procès a eu lieu en octobre 86 condamnant Cliquennois et
Beaussart à six et douze mois ferme pour incitation à la haine raciale.
La cour d'appel de Douai annule le jugement Ie 22/2/87.
-NUIT DU 2 AU 3 OCTOBRE 1984, MONTATAIRE. (OISE).
Pascal MAUCLERQ, 16 ans, est abattu alors qu'il tentait d'échapper à un
contrôle de police avec d'autres jeunes. Le brigadier Gérard Crouquet
l'a tué d'une balle dans le dos. Placé en garde à vue, il est libéré peu
après. Il n'est pas suspendu de ses fonctions. Le juge lui confisque
juste son arme (toute neuve).
Déclaration de Jacques Chirac : "S'il apparaît très clairement que les
policiers ne peuvent plus utiliser leurs armes soit en cas de légitime
défense, soit pour rattraper des délinquants qui fuient, alors il ne
faudra pas s'étonner si les délinquants n'obéissent absolument plus aux
injonctions de la police et si la police renonce totalement à faire son
métier."
-16 OCTOBRE 1984, RUE ORDENER (PARIS)
Un Algérien, Sélim MAZARI, démarre un peu vite de la pompe à essence. Un
flic tire. Sélim, atteint dans le dos, meurt sur le coup. Déclaration du
Substitut Laurent Davenas : "Le conducteur a voulu se soustraire au
contrôle de deux gardiens après avoir brûlé un feu rouge. Pour
l'instant, je ne prévois ni inculpation ni garde à vue." Une information
judiciaire est ouverte le 27 octobre 84 contre Thierry Barbot, le
gardien de la paix. Il est inculpé d'homicide volontaire et est laissé
en liberté.
VERDICT:non-lieu en mars 1986.
-23 NOVEMBRE 1984: MONTREUIL SOUS-BOIS.
Le conducteur d'une voiture volée, Jacky BLANCHARD, 20 ans, est arrêté
par une balle dans la tête. Légitime défense invoquée.
AFFAIRE SANS SUITE.
-30 NOVEMBRE 1984, BETHUNE.
Une jeune femme Yolande DUTHE est tuée au cours d'un contrôle de police
par le brigadier Jean-Claude Andrieux. Les occupants du véhicule avaient
forcé un barrage. Le brigadier est inculpé de "coups et blessures
volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Il est
laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Là mari de la jeune femme,
lui, est maintenu en garde à vue.
SUITE INCONNUE.
-1ER DÉCEMBRE 1984, ANNONAY.
Karim RAMDANI, interpellé, quitte le commissariat couvert de brûlures.
Le commissaire Gilles Ambrosi l'avait torturé pour le faire parler. Il
est balancé par ses collègues. Déjà en 1984, il avait tiré sans
sommations sur un homme qui forçait un barrage. Ambrosi est suspendu de
ses fonctions. Fin avril 85, il est in culpé de "coups et blessures vo
lontaires avec préméditation à l'aide d'une arme dans l'exercice de ses
fonctions"; il est incarcéré. La chambre d'accusation le remeten liberté
le 7 juin 85. Karim Ramdani, lui, est condamné à 40 mois de prison dont
quatre fermes pour vols avec effraction. Procès le 8 novembre 85.
VERDICT en décembre 85 : 30 mois de prison dont deux fermes (qui
couvrent la préventive). Il est radié de la police. Le parquet fait
appel à minima contre la sentence. Appel en janvier 86.
RÉQUISITOIRE : 2 ans, dont 1 an ferme.
VERDICT : l'amende que doit Ambrosi est diminuée :10000 F au lieu de
20000 Fet la peine est confirmée.
-28 FÉVRIER 1985, ROUEN.
Cinq jeunes Arabes pris en flagrant délit de vol font l'objet des jeux
pervers de trois policiers au commissariat de Rouen. L'inspecteur
Jean-Marie Dhesse, Pierre Bohers et Claude Pouchin vont humilier les 5
adolescents toute la nuit. MAJID a du enduire le sexe de ses camarades
au papier carbone "parce que les Arabes sont tous des pédés" dixit le
commissaire. Brûlures occasionnées par un stylo que l'on fait tourner
sur les doigts, etc. Ils sont examinés par un médecin qui constate de
multiples ecchymoses et blessures. Le procureur demande une enquête
auprès des services de police, sans résultat. Deux mois après les faits,
les jeunes osent enfin porter plainte, soutenus par une association du
quartier. Les trois policiers sont inculpés de "coups et blessures
volontaires et d'attentat à la pudeur sur des mineurs". A l'époque des
faits, douze inspecteurs avaient été inculpés mais neuf d'entre eux
bénéficieront d'un non-lieu. Procès le 17 décembre 87, les avocats des
policiers parlent de machination gauchiste de la part de l'association,
le but de l'opération étant de discréditer la police française et de
l'empêcher de rentrer dans certaines cités, les blessures des jeunes,
"une probable automutilation". Ils demandent l'acquittement.
RÉQUISITOIRE : quatre ans d'interdiction professionnelle pour J-M
Dhesse, 12 à 14 mois de prison pour Pierre Bohers et 15 à 18 mois pour
Claude Pouchin.
VERDICT: Claude Pouchin 18 mois avec sursis; P.Bohers 12 mois avec
sursis; J.M Dhesse 6 mois avec sursis et 3 ans de mise à l'épreuve; 8
000 F de dommages et intérêts pour les familles.
-MARS 85, VAULX-EN-VELIN.
Un jeune de 15 ans, Berded BARKA, roule à mobylette sans casque. Il
croise deux ilotiers, qui, selon les témoins, lui lancent leur
talkie-walkie à la tête. Transporté à l'hôpital, il meurt peu après.
L'autopsie démontre que la mort est due à un traumatisme crânien et non
pas à une mort suite à des violences volontaires. L'îlotier, Martinez
est inculpé.
SUITE INCONNUE.
-4 AOUT 85, CHATENOIS (BAS- RHIN).
Au cours d'une course pour suite, un jeune gitan de 17 ans, GAMBA, est
tué d'une balle dans la nuque par un gendarme.
AFFAIRE SANS SUITE.
-12 AOUT 1985, PARIS.
Lors d'une prise d'otages, OUASSINI AMMOUR est abattu de deux balles par
un policier. Il a été exécuté après que l'otage se soit enfui. Le flic
qui réunit les journalistes après les faits déclare hilare devant les
caméras: "J'ai une déclaration à vous faire, ce que j'ai dire, c'est que
je n'ai rien à dire."
AFFAIRE SANS SUITE.
-2 SEPTEMBRE 1985, MARSEILLE.
Jean-Pierre GANCI, 19 ans, Alain Daniel, 21 ans, et Eric Ainouz, 23 ans,
volent un ca mion. Trois policiers an civil (dont J.P.Aveline) les
prennent en chasse. Les jeunes abandonnent le camion et s'enfuient à
bord d'une voiture. Les policiers leur tirent dessus soit-disant pour
riposter à des tirs de I'un d'eux ce qui contredit la version de
nombreux témoins. Leur voiture percute un autre véhicule Tous trois
continuent leur fuite à pied. Ainouz et Daniel échappent aux policiers.
Ganci est rat trapé et abattu sous les yeux des habitants de la cité qui
affirmeront devant les caméras que Ganci a hurlé "Je me rends" avant de
tomber et de lâcher son arme. C'est à ce moment-là que les policiers
l'ont exécuté. Après les faits, les CRS devront intervenir avec des
grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Ainouz et Daniel seront
arrêtés et condamnés le 12 juin 87 à 12 ans de réclusion.
Le 16 juin 87, une ordonnance de non-lieu sera rendue en faveur des
policiers pour le meurtre de Ganci (Motif invoqué: impossibilité pour la
PJ de retrouver les personnes qui témoignèrent dans les journaux, Tv,
radios...)
-LYON, LE 29 SEPTEMBRE 1985.
Deux jeunes montent à bord d'une boite de nuit flottante.
Trois videurs, les frères Leroch qui se trouvent à l'entrée jettent l'un
d'eux par dessus bord. leur ami, Noreddine MECHTA, qui a été alerté,
intervient. Les videurs le poursuivent en criant "sale arabe, fils de
pute" et le tuent d'un coup de couteau. Soutien du JALB et de
personnalités. Le procès aura lieu les 9, 10 et 11 mai 1988.
RÉQUISITOIRE :15, 10 et 5 ans.
VERDICT:12, 6 et 5 ans.
-13 FÉVRIER 1986, CARPENTRAS.
Christophe MATHIEU, 17 ans, est abattu d'une balle par l'inspecteur
Extrait. Celui-ci invoque la légitime défense: Christophe avait été
retrouvé après sa mort, avec un couteau de cantine à bout rond dans la
main gauche, or Christophe était droitier...
SUITE INCONNUE.
-6 MARS 1986, VILLEURBANNE.
Mustophe KACIR, 22 ans, qui tentait d'échapper à une interpella tion est
tué par deux gendarmes (Saunier et Delorme) d'une balle dans le dos. Les
gendarmes sont inculpés et laissés en liberté. Le maire de la ville,
Charles Hernu, déclare : "Je suis tout à fait convaincu que les
gendarmes qui ont procédé à l'interpellation de M. Kacir l'ont fait dans
le res pect absolu des règlements concernant l'utilisation des armes et
je suis heureux d'apprendre (..) qu'ils ont été remis en liberté."
Les gendarmes, inculpés de "coups et blessures volontaires ayant
entraîné la mort sans intention de la donner" bénéficient d'un
non-lieu.
-NUIT DU 15 AU 16 MARS 1986, PARIS.
Alors qu'ils recherchent un voleur à la tire, des policiers interpellent
Patrick DEGUIN, 18 ans.
Il est violemment frappé aussi bien, par les motards qui l'arrêtent que
tout au long de la nuit au commissariat du 12ème puis à la 4ème division
de la PJ. Il est inculpé de vol à la sortie de se garde à vue. Plus
tard, il est innocenté une ordonnance de non-lieu est rendue en sa fa
veur. Deguin porte plainte pour coups et blessures volontaires contre
X". Une information judiciaire est ouverte et une demande de suspension
contre l'un des policiers ne sera pas suivie d'effet par sa hiérarchie.
Procès de l'inspecteur Sacerdot en avril 89 devant la Chambre
correctionnelle.
RÉQUISITOIRE:18 mois avec sursis.
VERDICT inconnu.
-NUIT DU 4 AU 5 AVRIL 1986, ARPAJON.
Lors d'un contrôle routier, Clovis DENIS, 26 ans se fait tirer dessus
par des policiers qui recherchaient une voiture de même
apparence que la sienne. La balle touche la colonne verté brale et le
rend paraplégique à vie.
Le policier bénéficie d'un non-lieu en février 89. Cependant en mars 89,
Clovis Denis comparaît devant le tribunal d'Evry pour refus d'obtempérer
et voie de fait pour ce même contrôle routier.
VERDICT: inconnu.
-20 MAI 1986, MARSEILLE.
Mohamed BENMOUSSA s'adresse à deux policiers pour leur demander la
monnaie sur son billet de 100 F. Réponses des policiers "Fais pas chier
l'Arabe, ici c'ast pas un bureau de tabac", "Va te faire enculer." Comme
Mohamed leur réplique, les deux policiers le tabassent violemment et le
font mordre par leurs chiens. Mohamed dépose une plainte pour "coups et
blessures volontaires et injures racistes".
SUITE INCONNUE.
-NUIT DU 4 AU 5 JUILLET 1986, PARIS, RUE MOGADOR.
Le policier CRS Burgos abat Loïc LEFEVRE, dans le dos. Le 7 juillet il
est remis en liberté. Le 8 et 9 mai, de nombreux témoins affirment que
le CRS n'a pas tiré en état de légitime défense. La reconstitution des
faits se passe cependant selon la version de Burgos (sans témoins à
charge). Son avocat est Maître Garaud. Le 18 juillet le rapport
d'expertise est formel: Loïc Lefevre est mort de deux balles tirées dans
le dos. Reconstitution où Burgos revient sur ses premières déclarations.
Le 25 juillet le rapport balistique n'établit pas l'ordre des tirs, donc
pas de preuves déterminantes et ceci conforte plus ou moins la thèse de
Burgos. Le 16 août le policier avoue avoir tiré dans le dos de Loïc
Lefèvre à une distance de mètres. Il avait menti sur conseil de ses
collègues. Les parents de L.Lefevre se constituent partie civile. Les 1
et 2 novembre 1986 Burgos est écroué à Fresnes. Les 10/11 novembre
Burgos donne se troisième version: 9 mètres le séparaient de Lefevre
(distance contredite par trois témoins). Mais que sont devenus les
autres témoins à charge? (Pressions faites sur les prostituées du
quartier, témoins emmenés de force dans un car...) 15 novembre, le juge
confirme Ie maintien de Burgos en détention. Mais il est remis en
liberté par la cour d'appel de Paris tout en restant inculpé de "coups
et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la
donner". Il est placé sous contrôle judiciaire. Début décembre 86, grâce
à l'intervention d'un nouveau témoin, une commission rogatoire demande à
l'IGS de retrouver le propriétaire d'une bombe lacrymogène dont Burgos
affirmait qu'elle appartenait à Loïc Lefebvre, ce qui met de nouveau en
cause sa thèse de la légitime défense. Le 12 avril 1988, Burgos,
toujours en activité, est placé en garde à vue, inculpé et suspendu de
ses fonctions pour avoir agressé un restaurateur à Vélizy. Le 14 avril
1988, le juge ordonne sa mise en détention ensuite confirmée par la
chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris, alors que le parquet
ne réclame qu'un contrôle judiciaire. Le 24 juin, le tribunal
correctionnel le condamne à un mois de prison avec sursis plus 2 500 F
d'amende pour l'affaire de Vélizy (non-inscription au casier
judiciaire).
Juillet 88, il est remis en liberté et placé à nouveau sous contrôle
judiciaire.
21 décembre 88: Burgos est renvoyé aux as sises sous l'inculpation
"d'homicide volontaire" puis, en août 89, par la chambre d'accusation de
la cour d'appel sous l'inculpation de "coups et blessures volontaires
ayant entraîné la mort..."
Procès le 26 juin 90.
RÉQUISITOIRE: 5 ans. L'avocat général laisse entrevoir aux jurés la
possibilité d'un sursis.
VERDICT: Sans dont 3 avec sursis.
-31 JUILLET 1986, FONTENAY SOUS BOIS.
William NORMAND est abattu d'une balle dans le dos par Eric Laignel
alors qu'il remontait en moto une rue en sens interdit il répondait au
signalement d'un voleur à l'arraché. Eric Laignel est inculpé de "coups
et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la
donner" et écroué. Comme Burgos, Laignel prend Garaud comme avocat. Bien
que la légitime défense n'ait jamais été évoquée par Laignel, maître
Garaud, lui, plaidera dans les formes suivantes : "légitime défense
subjective"... Laignel est remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il
a toujours soutenu avoir tiré de loin (12 m). Mais un nouveau rap port
d'expertise établi en janvier 87 le contredit. Il a tiré à bout portant.
Procès en assises le 28 juin 89. A l'époque des faits, l'objectif
prioritaire était de couvrir le policier donc de salir la victime. Avant
même d'être certain de l'identité du mort, la préfecture du Val-de-Marne
déclarait: "Le jeune homme a été pris en chasse par un car de police
après avoir déjà commis plusieurs vols à l'arraché." On suppose déjà le
casier de Normand extrêmement lourd "Normand était bien connu des
services de police." Diverses perquisitions ayant permis de retrouver
certains objets volés, l'avocat Garaud s'attachera à décrire W. Normand
comme un homme qui fait peur aux femmes, leur fait mal, les fait crier
de douleur, qui les épouvante en gestes obscènes, les vole... Dans sa
plaidoirie, il insiste encore : "La victime est un voleur, un assassin
potentiel. Oui peut aujourd'hui vouloir défendre un assassin potentiel
?" Face au réquisitoire modéré du procureur, Garaud invoque la légitime
défense. Laignel sera acquitté sous les applaudissements.
-21 OCTOBRE 1986, GRENOBLE.
Perquisition : une jeune fille, Sandra DESCHAUX-BAUME est tuée par un
policier, l'inspecteur Legall. Le coup sera parti "accidentellement" en
ouvrant la porte de l'appartement. Le policier a été maintenu dans ses
fonctions en attendant que la chambre criminelle de la cour de cassation
se prononce sur le choix de la juridiction qui devra instruire
l'affaire.
VERDICT : 15 mois de prison avec sursis pour le flic et non inscription
au casier judiciaire. Le tribunal a rejeté les demandes de dommages et
intéréts présentées par la famille de la victime.
-25 NOVEMBRE 1986, LA ROCHELLE.
Un jeune, Farid EL-ORABI, emmène au commissariat, y décède une heure
plus tard. il été tabassé. Le 1er décembre, Ia famille porte plainte
contre X pour "coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention
de la donner".
SUITE INCONNUE
-5 DÉCEMBRE 1986, PANTIN.
Un inspecteur de police (Savrey) tue un jeune Algérien de 20 ans, Abdel
BENVAHIA, dans un café. Il avait 1,84 g d'alcool dans le sang et n'était
pas en service.
Pendant 48 heures, c'est le blackout total dans tous les services
(police et judiciaire). La famille n'est avertie que le 8 décembre de
l'endroit où a été transporté le corps. Savrey est inculpé "d'homicide
involon taire" et laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
Déclaration de maître Forster avocat de la famille: "C'ast sur
réquisition du ministère que le juge d'instruction n'a pas délivré de
mandat de dépôt à l'encontre du policier". A la cité des 4000 où ha bite
la famille Benyahia, se constitue le Comité justice pour Abdel. Six mois
après le meurtre, le crime est requalifié "d'homicide volontaire" et
Savrey est incarcéré. Le procès, renvoyé aux assises a lieu les 23, 24
et 25 novembre 88. Déclarations des flics à la barre : "Vous savez bien
que dans la police tout le monde boit; "un autre fonctionnaire aurait eu
le meme geste. On peut imaginer alcoolémie ou pas, qu on aurait abouti
au même résultat".
RÉQUISITOIRE 8 ans
VERDICT : 7 ans de reclusion.
-NUIT DU 5 AU 6 DÉCEMBRE 1986, PARIS.
Lors d'une manifestation étudiante (1/2 million de personnes), alors que
plusieurs manifestants avaient été grièvement blessé et que la colère
montait une unité de police placée sous les ordres du commissaire
Duruisseaux est appelée en renfort pour faire évacuer les manifestants.
Il s'agit du PVM (Peleton de voltigeurs motoportés) constitué de véri
tables spécialistes du matraquage forcené. Le brigadier Schmitt, son
collègue Garcia et quelques autres prennent en chasse un jeune de 22
ans, Malik OUSSEKINE, qui se réfugie dans un hall d'immeuble où il sera
tabassé à mort soud les yeux d'un témoin.
La préfecture de polica déclare que Malik est mort d'un malaise
cardiaque. Pandraud, ministre de la Sécurité déclare que "la police
a bien fait son travail" et tentera de discréditer Malik en lui in
ventant un passé "louche". La justice couvre les motards du PVM en
déclarant que la mort était due à un "état pathologique rénal". Les
manifs conti nuent pour protester contre la mort de Malik. Le 17
décembre, Schmitt et Garcia sont inculpés de "coups et blessures ayant
entrainé la mort sans intention de la donner". Les causes de la mort
seront reconstituées et l'affaire est portée aux assises le 22 janvier
1990.
RÉQUISITOIRE 3 ans avec sursis pour Garcia et 5 ans dont trois fermes
pour Schmitt.
VERDICT: 2 ans avec sursis et 5 ans avec sursis.
-20 MARS 1987, FLEURANCE.
Des gendarmes prennent en chasse une voiture volée abandonnée plus tard
par ses occupants qui continuent leur fuite à pied. Le gendarme tire une
fois en l'air puis fait feu 3 fois et abat José FAJARDO, 25 ans. Abattu
"réglementairement"... après les sommations d'usage.
SUITE INCONNUE.
-4 AVRIL 1987, CHOISY-LE-ROI.
Trois policiers font une descente dans le local des jeunes de la cité de
la Cuve et embar quent violemment 8 jeunes. Vingt minutes plus tard, 50
policiers accompagnés de maîtres chiens investissent la cité. Une chasse
au jeune s'engage avec un matraquage en règle. Ils lâchent également les
chiens. Au total, il arrestations dont 8 mineurs. Deux jeunes de 17 ans
sont hospitalisés. Le commissaire de Choisy décide d'en inculper 5 pour
"outrage et rébellion à agent de la force publique, vol et recel de
mobylette" inculpations qui ne sera pas suivie d'effet. Le parquet
renvoie le dossier au commissariat sans en garder une copie, ce qui,
selon l'avocat des jeunes, per mettra aux policiers de retra vailler une
thèse accréditant la responsabilité des jeunes. l'en quête de la police
conclut: "Des inconnus (en aucun cas des policiers) munis de matraques
et accompagnés de bergers allemands s'en sont pris à tous les jeunes."
Le 11 avril 87 six jeunes portent plainte pour "violences par agents de
la force publique, abus d'autorité, attentat à la liberté, coalition de
fonctionnaires et coups et blessures volontaires".
SUITE INCONNUE.
-TOULOUSE, JUIN 1987.
Fournier, commerçant, abat dans le dos BENACEUR. Il est acquitté sous
les bravos de ses collègues qui avaient fait circuler une pétition
demandant l'acquittement. Il était également soutenu par D.Baudis (Maire
de Toulouse).
-CAEN, LE 5 JUIN 1987.
Un épicier algérien, Abdelkader MOUSSADUI est abattu de cinq balles dans
sa boutique par un inconnu. Un client, Mohamed Ayari est blessé. Des
voisins poursuivent l'homme qu'ils ont vu s'enfuir et qui leur tire
dessus à quatre reprises. Cette filature permettra d'identifier le
tireur, Christophe Arcini, 29 ans, qui re vendique son geste. Il voulait
débarasser la France des musulmans d'Afrique du Nord qu'il juge
responsables des attentats de septembre 1986. Déjà le 6/3/87, il avait
tiré sur la vitrine d'un café arabe près de Rouen. Bilan: un blessé.
Après le meurtre de M.Moussaoui, il continue et s'allie avec Michel
Lajoye, militant néo-nazi, qui appelle à "tuer les occupants, Juifs,
Arabes, Nègres par cen taines, les enfants y compris par prévention".
Tous d'eux posent une bombe dans un café arabe qui heureusement ne fera
pas de victimes. Arcini est inculpé d'assassinat Lajoye de tentative
d'assassinat. Procès on assises le 26/6/90.
RÉQUISITOIRE: perpétuité.
VERDICT: perpétuité et une peine de sûreté de dix-huit ans.
-6 JUIN 1987, MONTARGIS.
Inik MUHAMMER, 14 ans, de nationalité turque, est abattu par un policier
alors qu'il fuyait sans arme au volant d'une camionnette volée. Les
policiers Jean Matout et François Mirales tirent à plusieurs reprises
sur le fourgon qui s'immobilise enfin, puis redémarre. Mirales tire deux
tois dans la portière et tue lnik. En tout 12 balles ont été tirées. Les
policiers sont placés en garde à vue et inculpés de "coups et blessures
ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Mirales est écroué puis libéré le 24 juin et placé sous contrôle
judiciaire. La version des policiers sur le nombre de balles tirées sera
contredite par de nombreux témoins, mais au moment des faits ils ont eu
plusieurs heures de libre pour préparer leur défense. Matout bénéficie
d'un non-lieu. Mirales comparaît aux assises le 21 avril 89. Selon le
mémento du gardien de la paix Mirales n'aurait pas du tirer: "Il n'y a
aucune raison de tirer sur une voiture dont le conducteur passe un
dispositif de contrôle réglementaire de police sans chercher
volontairement à écraser un policier en tenue. L'automobiliste peut être
distrait ou même ivre."
RÉQUISITOIRE : 3 ans avec sursis.
VERDICT: acquittement (sous les applaudissements de ses collègues) pour
raison de légitime défense le fourgon pouvant être considéré comme une
arme.
-NICE, 13 JUIN 1987.
Ammar ABIDI est battu à mort par six jeunes qui déclarent "Nous on est
racistes, on l'a tué parce que c'était un Arabe. Le samedi soir on
s'offre une petite ratonnade". Les six jeunes sont inculpés d'homicide
volontaire et écroues.
SUITE INCONNUE.
·18 JUIN 1987, MIONS (LYON).
Appelés pour une tentative de cambriolage, des gendarmes voient
disparaître un véhicule et mettent des barrages en place pour
l'intercepter. Selon eux, ils ont tiré parce que la voiture avait forcé
un barrage. Aziz BOUGUESSA, 21 ans, est tué d'une balle dans la tête.
Dans la voiture, on ne retrouve aucune marchandise volée. Les gendarmes
font ensuite une perquisition au domicile d'Aziz, chamboulant tout. La
version de la légitime défense est contestée par le seul témoin de la
mort d'Aziz qui conduisait le véhicule. "On remarque leur voiture (celle
des gendarmes), on essaye alors de faire demi-tour et ils nous canardent
sans sommation." Quatre jours après les faits, aucune information
judiciaire n'était encore ouverte. Le juge d'instruction de permanence
n'ayant pas voulu instruire l'affaire la trouvant trop délicate... Suite
à la mort du jeune homme des affrontements éclateront entre des
habitants de la cité des Brosses et les gendarmes. le 20 juin, une
centaine de personnes défilent pour réclamer justice.
SUITE INCONNUE.
-6 NOVEMBRE 1987, AMIENS
Le militant communiste et syndicaliste Lucien BARBIER décède aprrès
avoir été battu à mort par des policiers lors d'une manifestation contre
le tracé du TGV Nord.
AFFAIRE SANS SUITE.
-CASTRES, NUIT DU 16 NOVEMBRE 1987.
A la fin d'une nuit de beuverie, trois paras Yannick Guguin, Alain
Santucci et J.C.Schoult s'accrochent avec Snoussi BOUCHIBA, 34 ans,
avant de le poursuivre, le rouer de coups puis de le poignarder.
Santucci est inculpé "d'homicide volontaire" et écroué, Schoult et
Guguin "de coups et blessures avec violence" et laissés on liberté.
Procès on assises le 7/2/90.
RÉQUISITOIRE: Guguin et Schoult deux ans; Santucci, quinze ans.
VERDICT : Santucci, dix ans. Guguin, 18 mois dont sept avec sursis.
Schoult 20 mois dont six avec sursis. (Santucci avait déjà été condamné
à quatre mois de prison pour avoir mené une opé ration de commando
contre une cité immigrée à Castres).
-VICHY, LE 4 DÉCEMBRE 1987.
Le bijoutier Roger Masson, réveillé par l'alarme de sa boutique tire sur
la voiture qui stationne en bas de chez lui, portes ouvertes. Jean
MINTZ, 22 ans, est tué sur le coup. Au procès, l'avocat de Masson Maître
Garaud par le "d'accident du travail" considérant que Masson défendait
sa boutique... Procès le 21/6/91.
VERDICT: un an avec sursis plus dommages et intérêts de 251000 F. Au
cours de la même audience le frère de Mintz est condamné à treize mois
de prison dont onze avec sursis pour sa participation à la tentative de
cambriolage et doit verser au bijoutier 100000 F de dommages et
intérêts.
-2 FÉVRIER 1988, MARSEILLE.
Christian DOVERO, 26 ans, est tué d'une balle dans le tête par le
policier Jean-Pierre Aveline. Celui-ci l'ayant vu regarder une voiture,
l'avait soupçonné de vol. Dovero a été tué à bout por tant alors qu'il
remontait dans la voiture de son père. Le policier est arrivé vers la
voiture en pointant son arme chien levé, a ouvert la portière et a tiré.
Aveline est laissé en liberté sans inculpation sur ordre du ministère de
la Justice. Le Syndicat des avocats de France proteste et la famille
porte plainte pour homicide volontaire. Aveline est alors incarcéré pour
"coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Il est libéré après 33 jours. L'affaire est très médiatisée. Les
syndicats de police protestent contre "l'incarcération systématique des
policiers" et déclarent que
"Dovero est mort à cause de l'agressivité de la rue dont les policiers
sont victimes."Une prime de 5 000 F est versée à l'épouse de J-P Aveline
pendant l'incarcération de son mari. Procès en juin 89, sous
l'inculpation d'homicide involontaire.
RÉQUISITOIRE: 5 ans avec sursis.
VERDICT: 2 ans avec sursis.
-MARSEILLE, LE 5 MARS 1988.
André Lambert, responsable marseillais du Front national, tire au
pistolet à grenaille sur deux personnes qui "n'avait pas le type
classique indo-européen" (dixit maître Paillau, avocat de Lambert). Il
blesse grièvement le jeune Laurent ZABOUL (23 ans). Incarcéré aux
Baumettes, il sera tabassé pendant sa préventive, d'où la décision de ne
pas le renvoyer on détention. Une nouvelle plainte devait être déposée
par Maître Collard pour une nouvelle affaire de violence contre un homme
qui protestait contre des injures racistes subies par sa compagne au
sortir du bar de Lambert. Il écope finalement de 18 mois avec sursis.
-1ER JUILLET 1988, VILLENEUVE D'ASQ.
Trois policiers sont en intervention sur une tentative de vol d'une
voiture par trois personnes. Alain Joyez, sous-brigadier, tire. Patrick
CROMBET, 19 ans, est atteint à la moelle épinière. Joyez est inculpé de
coups et blessures involontaires". Procès le 30 octobre 90. Patrick,
allongé sur un lit para lysé, assiste au procès mais se voit interdir de
témoigner. Le président déclare que c'est un spectacle qui n'a pas lieu
d'être donné dans une salle d'audience. Patrick demande alors qu'on
débranche la machine qui le tient en vie et refuse de s'alimenter.
Quelques jours plus tard il meurt d'une hémorragie. Sa mère déclare que
c'est le procès qui l'a tué.
Jugement mis en délibéré.
VERDICT inconnu. D'autre part sa famille porte plainte contre le
tribunal, plainte classée sans suite par le parquet de Lille fin
novembre 90.
-1ER JUILLET 1988. SIX-FOURS.
Deux policiers en civil dans un véhicule banalisé coincent une voiture à
un feu rouge et tirent sur le chauffeur effrayé qui tentait de se
dégager se croyant attaqué. 5 balles seront tirées dont une qui atteint
Rodolphe MIGEON à l'épaule. Après la fusillade les deux hommes annoncent
qu'ils sont de la police. Ils sont inculpés de "coups et blessures
volontaires par agents de la force publique donnés dans l'exercice de
leurs fonctions" et écroués. Migeon porte plainte pour tentative
d'homicide involontaire. Les policiers sont libérés après une semaine de
détention et placés sous contrôle judiciaire.
SUITE INCONNUE.
-5 JUILLET 1988, LA COURNEUVE.
Deux jeunes circulant à moto heurtent une voiture de police banalisée
qui tentait de leur barrer la route. Ali MAHFOUFI tombe et percute un
poteau. Il reste dans le coma une semaine et meurt après sa sortie de
l'hôpital. Selon les policiers, la moto a tenté de fuir en les voyant.
Le préfet affirme que les motards ont chuté d'eux mêmes et refuse
d'imputer la moindre faute aux policiers. Seule une enquête de l'IGS est
ouverte. Le 12 juillet, des jeunes de la cité des 4000 se rendent au
commissariat pour protester mais ne sont pas reçus. Le lendemain, ils
détruisent le centre commercial de la cité. Le parquet ouvre une
information judiciaire pour "dégradation d'objets et de bien
immobiliers, coups et blessures volontaires avec armes et violences à
agents de la force publique".
SUITE INCONNUE.
-3 OCTOBRE 1988, RUE MÉNILMONTANT PARIS.
20h45, le gardien de la paix Vincent tente d'interpeller Marjo SIMAO, 26
ans, qu'il soupçonne de deal. Le jeune homme n'a pas de drogue sur lui
et s'enfuit. Vincent le poursuit. Simao escalade une palissade qui
s'effondre sur lui et se retrouve coincé. Le policier le rejoint le
maintient coincé sous la taule de la palissade et le tue d'une balle.
Des témoins se trouvant aux fenêtres voisines appellent des secours.
D'autres policiers interviennent et déplacent le corps
intentionnellement, le fouillent et trouvent les papiers du frère de
Mano, Manuel. Ils se rendent chez lui et défoncent la porte, giflent
Manuel et son amie qui portent plainte. Vincent est inculpé "d'homicide
volontaire". Le 26 juin 1991, le tribunal correctionnel se déclare
incompétent et renvoie M. Vincent aux assises sous
l'inculpation de "coups mortels".
SUITE INCONNUE.
-8 OCTOBRE 1988, NOISY LE SEC.
Chantal KASPEZAC accompagnée du policier Laffage porte plainte dans un
commissariat pour un vol de scooter en déclarant qu'elle allait "se
faire une cité de ratons" et nomme au hasard la cité de la Renardière.
Arrivée dans cette cité, elle insuIte un groupe de jeunes ("sales
crouilles"...). L'un d'entre (Malek) eux la gifle. Deux amis de C.
KASPEZAC arri vent et insultent les jeunes à leur tour. Après un échange
de coups la femme et ses amis re partent. Ils reviennent ensuite une
deuxième fois suivis de trois voitures pleines. Laffage et les autres
occupants des voitures sortent provoquent et agressent de nouveau les
jeunes qui essaient de les calmer. Laffage sort une arme et tire deux
fois. Le premier coup de feu a été tiré sciemment en direction du
bâtiment aux fenêtres duquel se tenaient plusieurs dizaines de témoins.
Malika MOULAI est atteinte mortellement à la tête.
Une deuxième balle est tirée en direction de Malek HARFOUCHE qui se
trouvait en bas. Le jeune l'évite de justesse. Laffage s'enfuit aussitôt
dans son véhicule. Des témoins se présentent spontanément à la police,
cer tains sont gardés à vue 24 h, menottés et sans nourriture. Les
informations vers l'extérieur sont bloquées.
Laffage est inculpé d'homicide involontaire et incarcéré 25 jours. La
famille de Malika se constitue partie civile et porte plainte pour
homicide volontaire, mais seule la plainte pour homicide involontaire
sera retenue. Motif invoqué : pas assez de preuves, malgré les nombreux
témoins. Procès prévu en juin, reporté en mars 1992. L'audience porte
seulement sur le meurtre de Malika. Les juges tentent d'occulter la
balle tirée sur Malek. Lorsque celui-ci témoigne, la présidente N. CUTAT
l'interrompt et dit qu'elle ne veut plus entendre de témoins.
RÉQUISITOIRE: 2 ans avec sursis. La police évacue le tribunal par la
force. Un début d'incendie a lieu au centre commercial de Noisy dans la
nuit suivant le procès.
VERDICT: 2 ans avec sursis.
-7 JANVIER 1989, SAINT-OUEN L'AUMONE.
Trois policiers effectuent un contrôle dans un jardin public. Pascal
AMRHEIN qui s'y trou vait pour dormir, prend peur et s'enfuit. Un des
policiers le poursuit en criant "Halte ou je fais feu." Pascal jette son
sac de couchage, le policier tire, Pascal est atteint à la tête et meurt
sur le coup. Le gendarme a repris normalement son service. Pas
d'inculpation.
-LYON, LE 21 JANVIER 1989.
Farid OMRANI est tué d'une balle dans le dos par un chauf four de taxi
alors qu'il s'enfuyait sans payer se course. Lors du procès, les jurés
retiennent des circonstances atténuantes. VERDICT quatre ans avec
sursis.
-MONTATAIRE, LE 29 JANVIER 1989.
Une querelle éclate dans un bar entre un serveur et Ahrned BOUSSINA. les
gérants interviennent dans la bagarre et décident d'achever le jeune
homme. Celui-ci est exécuté à coups de bouteille, roulé dans des sacs
poubelles, son corps transporté en voiture et jeté sur la route à
quelques kilomètres. Les assassins effacent les traces. Cinq personnes
sont arrêtées. Les deux gérants et le serveur inculpés "d'homicide
volontaire", deux de leurs amies de "recel de malfaiteur et non
assistance à personne on danger". Le parquet refuse d'accréditer la
thèse du crime raciste et déclare : "la dispute est partie sur une
histoire de consommation non payée (...) On peut tout imaginer mais rien
n'est prouvé si ce n'ast que ce meurtre n'a aucun caractère raciste."
D'autre part, les autorités font tout pour salir la mémoire du jeune
homme on ressortant une vieille histoire de vol. Les assassins
revendiquent leur acte et disent avoir agi ainsi parce que Ahmed était
d'origine nord-africaine et qu'ils avaient peur des représailles (...).
Malgré ces évidences le parquet de Senlis maintient la version de
l'addition non payée.
SUITE INCONNUE.
-REIMS, LE 12 FÉVRIER 1989.
Ali RAFA, 23 ans, est tué d'une balle en pleine tête par la boulangère
Marie-Joelle Garnier parce qu'il avait volé des croissants. La
boulangère est inculpée d'homicide volontaire et écrouée. Le 16/2/89
deux cents commerçants manifestent pour demander sa libération. Le 18,
1000 personnes défilent dans Reims en souvenir d'Ali Rafa. Début mars,
M.J.Garnier est remise en liberté sous contrôle judiciaire. Le 16 mars,
la chambre d'accusation de la cour d'appel de Reims ordonne sa
réincarcération. Ce qui donne lieu à une déclaration de son avocat
Garaud: "Mlle Naima Daitou Said (procureur) a fait appel de la décision
de remise en liberté, ça ne m'étonne pas dans la mesure où cette
personne est très proche des milieux maghrébins." Les avocats de la
boulangère font cassation et obtiennent la liberté provisoire en juin
89.
En novembre 1992, après un procès où l'on a plus jugé la communauté
maghrébine que l'accusée: la boulangère est acquittée.
Les amis d'Ali RAFA, eux, seront condamnés pour le vol des croissants.
De son coté la mère d'Ali, Hadda Rafa 47 ans est dans le coma depuis le
décès de son fils.
SUITE INCONNUE.
-6 MARS 1989, LA CIOTAT.
A la suite d'une bagarre avec un collègue de travail, Saad SAOUDI, 30
ans est placé en garde à vue pour 24h. La famille est prévenue le
lendemain matin que Saad devra être présenté au juge de Marseille dans
la ma tinée et libéré à 14h. Saad est emmené en voiture banalisée à
Marseille. Sur le trajet, il est abattu par Jean-Claude Marin de 3
balles dans le dos sur le bord de l'autoroute alors qu'il s'enfuyait
menottes aux poignets. Marin est inculpé de "coups et blessures
volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Le
policier est remis en liberté le 12 mars 1990. Le parquet fait appel.
SUITE INCONNUE.
-SAINT LAURENT DES ARBRES, NUIT DU 13 AU 14 JUILLET 1989.
Un jeune Harki de 23 ans, Aissa BADAINE est tué d'une balle par trois
inconnus à bord d'une voiture, alors qu'il discutait avec des amis. le
15 juillet une centaine de personnes mani feste contre les provocations
racistes et prennent le maire du village an otage pour faire accélérer
l'enquête de la gendarmerie. Quinze jours après les faits deux jeunes
(17 et 22 ans) avouent le meurtre d'Aïssa.
SUITE INCONNUE.
-SAINT-FLORENTIN, LE 9 MARS 1990.
Importuné par le bruit devant son restaurant Jacky Bara tire une
première fois sur deux jeunes, en blesse au ventre.
Ceux-ci s'enfuient. Un groupe de jeunes alerté par les coups de feu se
rassemble près du restaurant. Bara tire de nouveau dans le tas, 20
balles au total, et tue Said MHANNI, 18 ans. les jeunes préviennent son
frère Miloud. Voyant Said baignant dans son sang il se précipite vers le
restaurant. Il est atteint de 3 balles au ventre. Le lendemain les
jeunes mettent le restaurant à sac. Bara est inculpé de "tentative
d'homicide volontaire" et écroué (Bara n'en était pas à son premier coup
d'essai. Une semaine auparavant il avait déjà tiré sur un jeune avec un
pistolet à grenaille).
SUITE INCONNUE.
-ROANNES, LE 10 MARS 1990.
Un groupe de jeunes Maghrébins qui discutait en bas de leur immeuble est
pris à partie par deux hommes ivres: "Je vous préviens mon chien est
dressé il mord les gniacs." Puis ils les prennent en chasse avec leur
voiture. Majid LABDAOUI, lycéen de 18 ans est percuté violemment par le
véhicule et traîné inanimé sur plusieurs dizaines de mètres. La voiture
lui roule dessus avant de disparaître. Le 12 mars Yves Buteau est
inculpé d'homicide volon taire et écroué. Son frère Daniel, l'autre
passager, simplement entendu comme témoin est remis en liberté. Le même
jour une manifestation à la mémoire de Majid se déroule à Roannes
regroupant 6 000 personnes.
SUITE INCONNUE.
-20 JUIN 1990, QUARTIER LATIN, PARIS.
Après un flagrant délit sur un braquage de banque, un jeune homme est
interpellé par Jean Louis Scombart enquêteur de la PJ. Le jeune homme
maîtrisé et à terre, d'après les témoins, est tué d'une balle dans la
tête. Le policier placé en garde à vue affirme que c'est un accident. Il
est inculpé "d'homicide involontaire". Il est laissé en liberté sous
contrôle judiciaire.
SUITE INCONNUE.
-6 OCTOBRE 1990, VAULX-EN-VELIN.
Une voiture de police heurte une moto. le passager, Thomas CLAUDIO,
meurt sur le coup. Le policier (Auriol) et ses collègues prétendent que
la moto roulait trop vite et qu'elle a glissé. Les témoins affirment que
la police lui a coupé la route. La ZUP de Vaulx-en-Velin a déjà connu
des heures chaudes. Le lendemain des faits, de sérieux affronte ments
opposent les jeunes aux policiers qui procèdent à de nombreuses
interpellations. Certaines pratiques de la police seront dé noncées
(port d'armes illégales, de cagoules, etc.). Le père de Thomas porte
plainte et l'avocat de la famille tente d'obtenir l'inculpation de
"coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Le 17 mars 1992 ORIOL et Laurent ASSEBILLE (conducteur de la moto)
comparaissent an correctionnelle accusés tous deux d'avoir
involontairement causé la mort de Thomas CLAUDIO par "maladresse, im
prudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements".
VERDICT: Relaxe pour le policier, 3 mois avec sursis pour Laurent
ASSEBILLE.
-CARCASSONNE, LE 17 NOVEMBRE 1990.
Après une bagarre avec un Algérien, cinquante parachutistes organisés en
commando (et assistés de sous officiers) font une descente dans une cité
HLM à grande majorité d'immigrés. Les paras, armés de barres de fer et
de nuncha kus agressent les gens dans leur voiture ou en bas des
immeubles. Cinq personnes sont blessées dont deux gravement. Du maire au
préfet tout est fait pour minimiser l'incident, quatorze paras sont
écroués, inculpés de "violence avec arme, préméditation et complicité".
Ils sont libérés le 22 décembre. Procès le 2 juillet 1991. Dix sept
paras comparaissant devant le tribunal poui "attroupement armé", dans
d'entre eux inculpés an plus de coups et blessures". Les paras déclarent
que cette "expédition" était destinée à "venger et restaurer l'honneur
du régiment et qu'ils ne regrettent rien".
RÉQUISITOIRE :10 mois dont 9 avec sursis pour ceux ayant effectué un
mois de préventive, un mois avec sursis pour les autres. VERDICT peines
de 6 à 12 mois avec sursis, privation des droits civiques pendant cinq
ans. Ils sortent libres à la barre.
-5 MAI 1991, ERMONT (VAL D'OISE).
A la suite d'une bagarre avec des vigiles dans le centre com mercial des
Ulis, un jeune de 17 ans, BAMORO est arrêté. Emmené à son domicile pour
une perquisition, il tombe du sixième étage et meurt lors de son
transfert à l'hôpital. La famille porte plainte pour
"défaut de surveillance".
SUITE INCONNUE.
-26 MARS 1991, SARTROUVILLE
Djamel CHEUOUH (18 ans) est tué à bout portant par des vigiles dans la
cafétéria du centre commercial de la cité des Indes alors qu'il tentait
d'arrêter une ba garre. Durant plusieurs jours, les jeunes de la cité
manitestent à plusieurs reprises, assaillent le centre commercial et la
mairie, etc. Le maire Laurent Wetzel, fervent défenseur de "l'ordre et
de la justice" réclame une répression accrue neuf jeunes seront
interpellés, deux d'entre eux sont écroués pour "dégradation de véhicule
par incendie en bande organisée" et "jets de pierre et dégradation d'e
véhi cule". Deux des vigiles du centre commercial, Mohamed Mostefa et
Kamel Zouabi, sont inculpés "d'homicide volontaire" et de "complicité"
et sont écroués.
SUITE INCONNUE
-25 MAI 1991, CITÉ DU VAL FOURRÉ, MANTES-LA-JOLIE.
Après une semaine d'émeutes et d'affrontements entre jeunes et policiers
(jets de pierre, blocage des trains, etc.), des jeunes saccagent le
centre commercial. Cinq d'entre eux sont interpellés et placés an garde
à vue dont Aissa IHICH qui sera violemment tabassé. le 27 mai il décède
d'une "crise d'asthme" selon la version officielle à l'issue d'une garde
à vue de deux nuits. La famille porte plainte. Le parquet de Versailles
ouvre une instruction pour "non assistance à personne en danger et
"homicide involontaire". Le docteur qui avait examiné Aissa et déclaré
son état de santé compatible avec son maintien en garde à vue est
inculpé "d'homicide involontaire". Dans son rapport il ne mentionnait
pas que le jeune homme était asthmatique.
SUITE INCONNUE.
-7 JUIN 1991.
Patrick GERBER, sorti depuis peu de Bois d'Arcy, est trouvé en
possession d'une arme de poing. Il est placé en garde à vue. Encadré par
plusieurs flics, il est emmené à son domicile pour une perquisition.
Quelques minutes plus tard, son corps est retrouvé à la verticale de son
balcon. une enquête de l'IGS est ouverte.
SUITE INCONNUE.
-8 JUIN 1991, CITE DU VAL FOURRÉ, MANTES-LA-JOLIE.
Des policiers font un barrage pour tenter d'arrêter une voiture volée.
La voiture les percute, une policière heurtée de plein fouet meurt peu
après. Quelques heures plus tard, trois à quatre voitures reviennent sur
les lieux. Les policiers tirent et tuent YOUSSEF KHAIF, 23 ans, d'une
balle dans la nuque. La famille se constitue partie civile. Le ministre
de l'Intérieur déclare "qu'il faut distinguer un problème de grande
délinquance du mal des banlieues".
-LES SABLES-D'OLONNE, LE 26 JUILLET 1991.
Michel Paupion, maraîcher s'embusque dans son champ pour surprendre des
voleurs. Il tombe sur les frères Caubet qui an voulaient aux carottes du
voisin. Paupion tire deux fois. Il abat Dominique CAUBET, 3 ans et
blesse son frère grièvement. Il est inculpé de "coups et blessures ayant
entraîné la mort sans intention de la donner". Le 29 juillet 1500
personnes (maire en tête), défilent pour demander sa libération discours
à la clef: "Les Sables sont devenus une banlieue comme Sartrouville
(...) qu'on libère Michel, il n'a fait que pallier l'incurie de la
police." Le 1er août le maraîcher est libéré, la deux la parquet fai
appel de la décision de remise en liberté.
SUITE INCONNUE.
-27 JANVIER 1992, ASNIERES.
Appelés pour des cambriolages, six policiers de la BAC sont en voyés sur
place. Deux des policiers en patrouille, "se sentant menacés", tirent à
trois reprises sur Thibault, 13 ans, caché dans une des caves avec un
copain. Les policiers Antoine Belmonte et Pascal Lhuissier sont placés
en garde à vue à l'IGS et remis an li berté le soir même. Le parquet de
Nanterre ouvre une information judiciaire pour 'coups mortels' mais ne
les déferre pas devant le parquet laissant le soin au juge de les
convoquer: Steve, le copain de Thibault lui est resté deux jours en
garde à Vue. Suite à la première expertise le policier jugé responsable
du coup de feu, Antoine belmonte est inculpé "d'homicide involontaire"
et remis en liberté. Le 29 janvier, le juge ordonne une nouvelle
expertise complémentaire car une ambiguité subsiste concernant l'auteur
du coup de feu mortel. La distance qui séparait le tireur de Thibault
pouvant influer sur le Chef d'inculpation. et donc sur le renvoi ou non
du meurtrier devant les assises.
SUITE INCONNUE.
-31 MARS 1992, SAINT-DENIS-DE-LA REUNION.
Lors d'un contrôle d'identité, le sous-brigadier de police Joseph Hoarau
tue le passager d'une voiture et blesse le conducteur. Il a été inculpé
de "coups mortels et coups et blessures avec arme" et écroué. Selon le
procureur, la reconstitution a permis d'écarter la thèse de l'accident
invoquée par le policier. Il fallait une pression de 5 à 6kg sur la
détente pour que le coup parte.
SUITE INCONNUE.
-6 AVRIL 1993, PARIS XVIIIe
Le 6 avril 1993 au matin, l'inspecteur COMPAIN retient au commissariat
du 18ème. arrondissement trois jeunes dont deux mineurs soupçonnés d'un
vol de cigarettes. A midi, le parquet ordonne leur libération. A 15
heures, il décide pourtant d'interroger de nouveau Makomé.
A 16 h 30, Makomé, 17 ans est tué d'une balle dans la tête tirée à bout
portant.
Pendant plusieurs jours, les jeunes s'affrontent aux forces de polices.
Verdict en février 1996 = 8 ans de prison pour Pascal COMPAIN.
-23 JUILLET 1996, MANTES-LA-JOLIE
Le 8 juillet 1996, les gendarmes prennent en chasse le jeune Sada,
(originaire de Mantes) accusé de vol de moto. Ce dernier prend peur et
plonge dans la scène. Il se noie et meurt...
Immediatement, la nouvelle se répand au Val Fourré et un climat de
tension s'installe sur le quartier entre les jeunes et la police
Contrôles d'identité abusifs, présence d'escadrons de CRS etc..., etc...
Un schéma qui nous rappelle de tristes souvenirs...
Le lendemain en soirée, des affrontements finissent par éclater entre
jeunes et policiers. Jawad, un autre jeune de Mantes, choisit de partir
à la Gare avec des amis afin d'éviter ces évènements.
Le lendemain, 10 juillet 1996, à 6 heures du matin, interpellations
violentes et musclées en série chez plusieurs familles du quartier.
Jawad ZAOUIYA, 20 ans, est arrêté dans son foyer familial, en présence
du Commissaire (qui a bizarrement changé de secteur). Certains policiers
« cowboys » l'avaient apparemment prévenu la veille. Pour quelles
raisons?
Rien ne l'a justifié jusqu'à présent. De plus, les affrontements sont
intervenus après les menaces de la police faitens à Jawad. Intervient
par la suite son incarcération, qui est elle aussi inexpliquée, jusqu'à
ce jour, à la Maison d'Arrêt de Bois d'Arcy.
Le 23 Juillet 1996, Jawad ainsi qu'un jeune de Poissy meurent asphyxiés
dans leur cellule, sans aucune intervention des matons.
Une fois de plus, l'injustice et la discrimination touche un jeune du
quartier du Val Fourré.
Salah ZAOUIYA, le père de Jawad, mène un combat quotidien pour son fils.
On n'oublie pas le « mémorable » discours, nous citant les « valeurs
républicaines », que tenait la collaboratrice du Sous-Préfet de Mantes
qui avait reçu Monsieur ZAOUIYA.
Pourquoi l'archarnement de la police envers Jawad?
Pourquoi ces contrôles d'identité systématique et plusieurs fois
parjours sur les mêmes personnes?
Qu'est-ce qui justifie son arrestation et sa détention ? Quels motifs ?
Quelles sont les véritables circonstances de l'incendie de la cellule de
Jawad?
Pourquoi aucune intervention avec les clés de la part des matons?
Pourquoi attendre la mort avant d'ouvrir la porte de la cellule?
En juin 1998, la juge CARLIER-PRIGENT rend une ordonnance de non-lieu
considérant que toutes ces questions ne valent manifestement aucune
réponse. Les règles les plus élémentaires de l'instruction ont été
bafouées. Pour prendre sa décision, la juge n'a auditionné aucun témoin,
ni le 1er surveillant possesseur des clés, ni les autres surveillants
présents ce soir-là, ni les détenus voisins de la cellule de Jawad. Le
père du jeune homme n'a été reçu que 6 mois après le dépôt de sa
plainte. Frappé par le malheur mais déterminé, il a créé le Comité
Justice Jawad ZAOUIYA » et ira jusqu'au bout pour que la vérité soit
faite sur la mort de son fils. Il recherche toujours des détenus qui
auraient assisté au drame. Il a évidemment fait appel du non-lieu.
L'appel sera rendu le 13 Janvier 1999 à 9h00 par la Cour d'Appel de
Versailles.
Jawad est mort pour rien. Il n'a à aucun moment bénéficié de la
présomption d'innocence si chère aux hommes politiques quand l'un des
leurs tombe pour trafic d'influence ou détournement de biens publics.
Quelques jours après le drame, tous les autres jeunes interpellés suite
aux émeutes sont relâchés, la Justice n'ayant aucun élément à faire
valoir pour justifier d'éventuelles poursuites.
-17 DECEMBRE 1997, DAMMARIE-LE-LYS
Le 17 Décembre 1997, Abdelkader BOUZIANE et son cousin Djamel BOUCHAREB
sont au volant de la Golf de la tante d'Abdelkader. Dans le quartier de
la Plaine-du-Lys, ils sont repérés par des policiers de Dammarie.
Abdelkader n'a pas le permis de conduire; pris de panique, il accélère
et une course-poursuite s'engage. La poursuite prendra fin au rond-point
de la Libération à Fontainebleau où une patrouille de la BAC a tendu une
embuscade à la Golf. Une balle tirée par le policier LECHIFFRE atteint
Abdelkader en pleine nuque et le tue sur le coup.
Alors que leurs collègues venaient d'abattre un jeune de 16 ans, les
policiers de Dammarie qui suivaient la voiture estiment sans doute que
le travail n'est pas fini et que la présen-ce d'un témoin est
indésirable. Ils arrachent Djamel de la voiture, le plaquent au sol et
le tabassent consciencieusement. Il ne sera sauvé que par l'arrivée
imprévue d'un automobiliste. Dans un premier temps, les policiers et le
procureur ainsi que le Ministre de l'Intérieur Chevènement nous
ressortent encore une fois la thèse magique de la "légitime défense",
invoquant un "regrettable concours de circonstance", avant même que la
Justice n'ait établi quoique ce soit. En quelque sorte, affaire classée,
alors que ni le passager, ni les autres témoins n'ont pas encore été
entendus.
Suite à ces déclarations relayées massivement par la presse, des
incidents violents éclatent à la Plaine-du-Lys pendant plusieurs nuits.
De nombreux jeunes ont été interpellés et mis en détention provisoire
pendant plusieurs mois, avant même que la Justice n'ait pu prouver leur
implication au moment des faits.
Là encore, la présomption d'innocence ne s'est pas appliquée pour tous
de la même façon. En effet, le policier meurtrier en a largement profité
et n'a quant à lui pas fait un seul jour de prison.
Quant aux tabasseurs de Djamel, un seul des policiers a été mis en
exa-men pour "coups et blessures illégi-times", et remis aussitôt en
liberté. Il continue son "boulot" au sein de la Police.
Apparemment, pour la Justice française, il est donc plus grave de jeter
des pierres ou de brûler des voitures que de tuer ou de tabasser des
jeunes de cités.
Les politiques ont aussi leur part de responsabilité.
Quelques semaines avant la mort d'Abdelkader, une manifestation àl'appel
des Maires de Melun, de Dammarie, et d'élus de toutes ten-dances,
dénonçait l'insécurité et réclamait plus de répression envers les jeunes
de la région. Ce climat conduira un policier à se croire permis
d'enlever la vie à un jeune de 16 ans.
Mais aujourd'hui, les policiers sont rattrapés par leurs mensonges et
leur version ne tient plus debout.
En effet, l'expertise balistique a démontré que les balles étaient
rentrées par l'arrière de la voiture.
De plus, la reconstitution, devant une présence massive d'amis
d'Abdelkader, a démontré que la Golf roulait à 36 km/h quand elle est
arrivée sur les lieux du drame (selon les policiers, la voiture avait
essayé de les écraser et leur fonçait dessus à une vitesse estimée à
plus de 100 km/h!).
Derrière quelle invention vont maintenant se protéger la Police et la
Justice pour nous faire croire à la légitime défense?
Il apparaît de plus en plus clairement que ce qui s'est passé ce soir là
est purement et simplement un meurtre.
Nous réclamons une justice en conséquence.
Il est sûr que tout sera fait pour endormir la mobilisation vigilante de
la famille et des amis d'Abdelkader, en faisant traîner l'affaire le
plus longtemps possible (cf les 7 ans d'instruction sur les affaires de
Mantes).
Pour lui comme pour les autres, il convient donc de ne pas oublier et de
continuer à mener un combat permanent tant que Justice ne sera pas
rendue et les meurtriers condamnés.
-16 SEPTEMBRE 1998, REGION DE BESANCON
La famille HAKKAR est bien connue des magistrats de la région de
Besançon. Le grand frère de la famille, Abdelhamid, accusé d'homicide
sur la personne d'un policier lors de vol avec violence, lutte depuis 15
ans contre l'acharnement de la Justice qui lui a infligé plus de 5 ans
de préventive et la succession de 12 juges d'instruction, et nié le
droit à un procès équitable (aucun avocat présent). La France a été
condamnée par les instances européennes pour le déni de justice qu'a
constitué l'affaire Abdelhamid HAKKAR.
C'est en soutenant le combat d'Abdelhamid que nous avons rencontré son
frère Yacine. Et aujourd'hui, c'est lui qui est victime du racisme et de
l'injustice.
Le 16/10/1998, Yacine accompagne son cousin qui rend visite à Monsieur
Henry LEJEUNE, vendeur de tableaux. Mais l'artiste est aussi un
passionné d'armes à feu.
Il exhibe quelques armes, épaule un fusil de chasse, dirige le canon
vers Yacine, déclarant à ce dernier "un Arabe à cette distance, ça ne se
rate pas". Sa phrase àpeine achevée, il tire sur Yacine et le touche au
visage.
Yacine s'écroule. Le tireur ne porte aucune assistance au blessé,
n'appelle pas les secours, et se contente avec sa femme d'éponger le
sang qui s'écoule.
Le Juge d'instruction du T.G.I. de Vésoul a répondu au dépôt de plainte
de Yacine que cette plainte ne sera reçue que contre une consignation de
8000 Frs sous un délai de 30 jours.
Encore une fois, les rôles sont renversés. Les victimes sont placées
sous pression et certains juges continuent d'assouvir leurs instincts
racistes au travers de l'exercice de leurs fonctions.
A suivre...
-20 NOVEMBRE 1998, LONGWY
Début décembre 1998, la chambre d'accusation de Nancy remet en liberté
le pharmacien Kiffer écroué depuis le 22 Novembre 1998 pour "homicide
volontaire" commis sur la personne de Belaïd MELLAZ, 19 ans, le 20
Novembre. Les magistrats nancéens ont considéré que le trouble à l'ordre
public avait cessé et qu'en conséquence l'incarcération de cet homme
n'était plus indispensable àla bonne marche de l'enquête.
Pourtant les circonstances de la mort de Belaïd établissent clairement
la culpabilité de Kiffer.
Dans la soirée du 20 novembre Belaid et un ami entrent dans la pharmacie
de Kiffer pour lui dérober 3000 francs. Le pharmacien décide alors de se
faire justice. Il poursuit les deux jeunes armé de son 357 Magnum. Sur
la voie publique il tire à cinq reprises en direction de Belaïd et de
son ami. Une balle tue un chien, une autre blesse son propriétaire
tandis que deux autres achèvent la course de Belaïd. Mortellement
atteint dans le dos, il s'écroule, une balle est rentrée dans son
omoplate gauche, une autre s'est logée dans sa nuque.
Cet assassinat engendre un mouvement sécuritaire initié par les
commerçants et le torchon local "Le Républicain Lorrain" qui profite de
cet assassinai pour criminaliser les jeunes du bassin de Longwy. Cette
solidarité entre notables a certainement influencé les magistrats de la
Chambre d'Accusation de Nancy.
Le pharmacien a pu être libéré contre le versement d'une caution de
200000 francs. Le 20 décembre 1998, une manifestation est organisée par
l'association Turbulence de Longwy. Les jeunes sont écoeurés par la
décision des magistrats de Nancy et par le comportement violent de la
police à l'encontre des amis de Belaid. Après la manifestation, les
articles du Républicain Lorrain assimilent les manifestants à des
casseurs alors que la veille, le Député Maire les avait accueillis en
tant que "citoyens".
Aujourd'hui le pharmacien passe d'agréables fêtes de Noél en famille, sa
conscience lavée par le corps judiciaire. Pendant l'enquête de police,
la famille d'un des amis de Belaid a été interrogé révolver à la main.
Durant ces investigations le Commissaire Tonnelier a placé en garde vue
quatre jeunes proches de Belaid. A suivre...
-13 DECEMBRE 1998, TOULOUSE
Des policiers ont tué Habib, 17 ans, à bout portant et l'ont laissé
crever dans le caniveau comme un chien. C'est encore trop frais pour que
la colère ne s'efface. Colère face à ces meurtriers qui, trop lâches et
trop haineux, n'ont prévenu ni secours ni hiérarchie. Colère face à ces
policiers de Toulouse qui mènent eux-mêmes l'enquête sur le meurtre
com'riis par un de leurs collègues.
Et ce procureur qui accrédite la thèse de la "peur réciproque" (!?), et
qui veut faire croire (à qui ?) que les émeutes éclatent à cause de
l'arrestation au début du mois d'une bande de braqueurs.
Et ces médias qui abreuvent les foyers tranquilles d'images de carcasses
de voitures brûlées, sans même évoquer la mort du jeune Habib, cause des
violences et de la révolte des jeunes du Mirail gavées par le trop-plein
d'injustice et de mépris.
Colère et même haine profonde à l'égard de ces CRS, qui tirent à la
grenade lacrymo dans le quartier en beuglant "on est les champions, est
les champions !" quand ils atteignent leurs cibles.
Dans la police aussi c'est l'effet coupe du monde...
Comme à chaque fois, toutes les organisations de l'anti-racisme
folklorique ont sauté sur la famille et sur son malheur. Comme à chaque
fois, la mort a été l'étincelle qui a mis le feu au poudre et les cités
de Toulouse se sont embrasées pendant plusieurs jours.
Nous craignons que dans quelques mois, comme à chaque fois, la famille
ne se retrouve seule avec ses souvenirs, abandonnée par tous ceux qui
promettaient, face au mur de l'injustice et du silence.
Extraits de la revue "L'Etat Assassine: meutres racistes et
sécuritaires", hors-série n°1, éditée par l'association Reflex(es).
+ rajout: Affaires Malika, Ali Rafa, Jawad, Abdelkader, Habib, Belaïd,
Makomé, Hakkar dans "L'Echo des
http://www.assassin-productions.fr/reflex.htm