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Deux balles pour "suicider" Pierre Bérégovoy, c'est beaucoup...

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jc_lavau

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Apr 8, 2010, 4:42:06 AM4/8/10
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Deux balles pour "suicider" Pierre Bérégovoy, c'est beaucoup...

Déjà diffusé par Planète le 27 mars et le 6 avril, sera rediffusé dans
la nuit du 14 au 15 avril :

Citation
La double mort de Pierre Bérégovoy

Samedi 1er mai 1993. Un mois après avoir cédé sa place de Premier
ministre à Edouard Balladur à la suite de la défaite de la gauche aux
législatives, Pierre Bérégovoy meurt d'une balle dans la tête.
L'enquĂŞte conclut rapidement au suicide. Pourtant, des zones d'ombre
subsistent. Ainsi, les témoignages sont toujours restés confus et
contradictoires, aucune expertise balistique n'a été effectuée, la
famille n'a jamais eu accès au rapport d'autopsie. Sensible à cette
affaire depuis 2001, Francis Gillery a interrogé témoins et
protagonistes, mettant en lumière les faits eux-mêmes, échafaudant
également quelques hypothèses qui tiennent compte du contexte de
l'époque, plutôt chahuté. Pierre Bérégovoy, ministre des Finances de
François Mitterrand, était-il devenu gênant ?

C'est ma compagne qui l'a vu et me l'a signalé, j'enregistrerai à la
prochaine diffusion.

Deux balles, dont l'une a éclaté tout l'occiput.
La volonté de ne pas l'hospitaliser à Nevers, où insuffisamment de
complicités étaient réunies. Amené à train d'escargot à Paris, au Val
de Grâce. Scanner disparu dès le lendemain, autopsie gardée secrète,
les projectiles invisibles et le laboratoire de la police scientifique
prié d'aller se faire voir ailleurs...

La loi qu'il avait fait passer, contre la corruption, n'a jamais été
applicable faute de financement des moyens policiers et judiciaires.

L'impression qui se dégageait de l'enquête selon m'Amie, est que
Bérégovoy a été exécuté par la grande corruption, sous la couverture du
ministre de la police de l'époque, que vous retrouverez facilement aux
archives (vous savez bien, le vendeur de pastis...) : Pierre Bérégovoy
en savait vraiment trop.

Dans le mois qui a précédé son exécution, les cambriolages ont été
multipliés autour de lui, avec la même facture par la même équipe : à
l'Assemblée Nationale, chez son notaire...
On cherchait à récupérer des documents... Comme ministre des finances,
Bérégovoy avait été obligé de couvrir quantités de coups financiers
tordus, qu'il ne supportait plus. Il savait trop de choses pour que la
grande corruption le supporte encore vivant.

Vidéos d'une première diffusion sur FR3 :
http://www.dailymotion.com/video/x5b5ss_la-double-mort-de-pierre-beregovoy
http://www.dailymotion.com/video/x5b6y2_la-double-mort-de-pierre-beregovoy
http://www.dailymotion.com/video/x5b7gw_la-double-mort-de-pierre-beregovoy
http://www.dailymotion.com/video/x5b7z4_la-double-mort-de-pierre-beregovoy
http://www.dailymotion.com/video/x5b8fh_la-double-mort-de-pierre-beregovoy

Un témoin s'est manifesté longtemps après : il a vu deux "militaires"
en costume, qui l'ont prié de dégager après les deux coups de feu, et
la Renault 25 de la version officielle n'y était pas encore. Le
commando de tueurs comprenait aussi une femme âgée et distinguée avec
petit chien, qui proclamait "J'ai tout vu !" - et qui est évidemment
absente elle aussi de la version officielle.

Le chauffeur et le garde du corps, aux ordres mais limités, ont produit
toutes sortes de fantasmagories ahurissantes, qu'il a fallu biffer de
la version officielle, genre "il a tenté de se jeter par la fenêtre du
palais ducal", etc.
...

En clair, que ce soit sous François Mitterrand, ou sous la droite, la
grande corruption n'a jamais cessé de diriger discrètement la France.

--
Je suis las d'assurer un service public d'éducation, qui me vaut tant
de coups de surin par les voyous du Net.
http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/Quantique_pour_les_nuls.html
http://quantic.deonto-ethics.org

jc_lavau

unread,
Apr 9, 2010, 8:01:45 AM4/9/10
to

Discours d'investiture, avril 1992 :
"La France souffre du règne de l'argent fou, comme si tout s'achetait,
pourvu qu'on y mette le prix.
Chômage, insécurité, corruption, voilà les trois fléaux qui démoralisent
la société française.
J'entends vider l'abcès de la corruption.
Toutes les procédures seront conduites à leur terme. S'il est des
dossiers qui traînent, croyez-moi sur tous les bancs de cette assemblée,
ils ne traîneront plus.
Croyez-vous, que je prendrais la responsabilité de tels propos, devant
la représentation nationale, que je respecte, et devant l'opinion
publique, si je n'avais pas l'intention de prendre tous les engagements
que je prends devant vous, alors je vous demande, les yeux dans les
yeux, de m'entendre.
J'ai ici une liste de personnalités dont je pourrais éventuellement vous
parler.
..." (la droite s'agite et crie sur les bancs)

Or dans l'éventualité d'être interrogé par le juge, Bérégovoy était
visiblement prĂŞt Ă  parler, pas seulement de Patrice Pelat, pas seulement
d'Urba, mais aussi d'affaires bien plus gĂŞnantes, notamment pour
François Mitterrand, comme celle des frégates de Taïwan.
Les six frégates qui valaient au départ onze milliards, au moment du
contrat signé sous Edith Cresson en 1991, finit à seize milliards. La
différence est en commissions (à Taïwan et à des militaires de RPC) et
rétrocommissions qui retournent en France. Neuf morts dans cette
affaire, par meurtres.
Livre : Taïwan connection ; scandales et meurtres au coeur de la république.

Plus grave encore pour Mitterrand, Bérégovoy va lever le Secret-Défense
et autoriser l'enquête sur le scandale des écoutes téléphoniques de la
cellule de l'Elysée.
Et il met en place le Service Central de Prévention de la Corruption,
loi du 25 janvier 1993. Obligation aux entreprises de déclarer ce
qu'elles donnent, et à qui elles le donnent. Le Sénat refuse de voter la
loi : le Sénat est à droite... Bernard Challe, Conseiller honoraire à la
Cour de Cassation, témoigne que Pierre Bérégovoy a été le seul homme
politique à avoir une réelle volonté de lutter contre la corruption et
le trafic d'influences. Bérégovoy a été le premier, et le dernier.

De la déroute électorale du PS (qui perd 200 sièges) et de la gauche les
21 et 28 mars 1993, le rescapé le plus illustre est Pierre Bérégovoy,
confortablement réélu. Ce qui aggrave la jalousie et la haine à
l'intérieur du pouvoir et du PS contre lui.
Après mars 1993, ce Service Central de Prévention de la Corruption n'a
jamais eu les moyens de sa mission, n'a pas eu les trois magistrats qui
devaient lui être affectés, le Conseil Constitutionnel lui a retiré ses
moyens d'investigation, et il s'est réduit à une cellule d'experts, sans
moyens d'investigation.

C'est la stagiaire du Journal du Centre à Nevers qui la première a écrit
la version du suicide, diffusée à 19 h par Reuters puis l'AFP, et qui
est restée la version officielle, sans avoir rien pu voir elle-même,
renseignée par la Préfecture et les gendarmes locaux, qui n'avaient pas
vu grand chose.

Les nivernais sont gens timides et réservés, voyaient que ça ne collait
pas, et s'en tenaient lĂ .

En fait, suffisamment de moyens avaient été mis en oeuvre pour isoler
Bérégovoy, pour qu'il soit ensuite facile de bâtir la rumeur d'état
dépressif.

Dominique Labarrière, auteur de "Cet homme a été assassiné" : Le coup de
la dépression, c'est une thèse parisienne, qu'on nous a soutenue dès le
premier jour, or on va découvrir par la suite nombre de faits qui ne
collent pas avec cette thèse.

C'est le Parisien du 28 novembre 2002 qui révèle qu'il existait une
enquête secrète menée par les Renseignements Généraux, menée plus de
sept ans après la mort du premier ministre, soit en 2001, et qui
répondait aux préoccupations préélectorales du clan Chirac contre la
crainte de la candidature Jospin. On espérait sans doute pouvoir
distiller entre le premier et le second tour de scrutin, des révélations
gĂŞnantes pour le Parti Socialiste.
A la tête de cette enquête, Yves Bertrand, directeur des RG, très excité
par l'affaire Bérégovoy, et son homme de confiance le commandant Rouch.
Témoignage par Hubert Marty Vrayance, Directeur des RG de la Nièvre de
1988 à 1992, qui a été chargé d'exécuter cette enquête : "ils ont déjà
des éléments très précis, ils me parlent d'une équipe, d'un commando, de
personnes qui étaient chargées de suivre de près l'ancien premier
ministre, et qui étaient chargées très certainement de récupérer des
documents très précieux, très compromettants, que Bérégovoy avait en sa
possession. J'avais l'avantage d'habiter toujours la Nièvre, où j'avais
alors une maison. J'avais des contacts, il m'était facile de rencontrer
des gens, de vérifier, recueillir des témoignages, presque tout au long
de l'année 2001.
Et alors le personnage Bérégovoy n'est pas du tout le fou dépressif
qu'on a pu raconter. C'est au contraire un homme qui se tient en réserve
de la République. Comme tous les autres premiers ministres de la 5e
République, il avait des visées autres sur sa prochaine candidature à la
présidence. Ce qui m'a permis d'aboutir à la certitude de l'assassinat,
c'est l'étonnante suite de cambriolages que je vais découvrir au long de
mon enquête, tous autour de la personne de Bérégovoy, et l'année qui
précède sa mort :
On avait cassé la maison de campagne de Bérégovoy en Normandie, été 92
puis l'attaché de presse de Matignon, Alain Maligorne, janvier 93,
puis le coffre-fort de l'Assemblée Nationale, où les ministres
socialistes avaient déposé leurs déclarations de patrimoine en 88, mais
surtout ce qu'on recherchait, c'était celle de Pierre Bérégovoy, et voir
si dans son coffre, il n'avait pas mis dans son coffre des documents
compromettants,
en avril 1993, c'est le notaire de Pierre Bérégovoy qui est cambriolé,
la nuit du 15 au 16 avril,
et alors je suis allé au commissariat de Nevers, voir l'album photos de
l'Identité judiciaire, et je constate que c'est la même équipe qui m'a
cambriolé un an avant, qui fait la même mise en scène, qui a la même
méthode pour casser les portes, renverser les affaires, la même méthode
de fouille et d'intimidation...
Le notaire décrit un homme terrorisé et traqué, qui lui a dit "Tout ça
c'est à cause de moi, j'ai couvert de nombreuses affaires quand j'étais
ministre des finances, je ne me suis pas enrichi moi-mĂŞme, je sais
beaucoup de choses, j'ai couvert d'énormes détournements qui
compromettent tout le monde, et c'est pour cela qu'on me cherche".

Avant sa mort, Pierre Bérégovoy aura vécu un mois d'avril oppressant, où
il se sait en danger de mort.
Une semaine avant son décès, il prendra par exemple la précaution de
remettre une enveloppe à sa secrétaire, avant de se rendre à un
rendez-vous. En quittant son bureau de l'Assemblée Nationale, boulevard
Saint-Germain, il lui a dit : "Si je ne suis pas de retour dans un quart
d'heure, postez ce courrier", adressé à sa femme. De retour sain et sauf
dix minutes plus tard, il a repris cette mystérieuse enveloppe, qui
n'est jamais réapparue.

Qui a donné l'ordre aux gendarmes de Nevers de ne rien enquêter sur cet
homicide ?

Suite du témoignage de Hubert Marty Vrayance.

"Nous avons donc depuis un an, une équipe qui suit le premier ministre
pas à pas, qui cherche à récupérer des documents qu'il a, et je pense
que c'est ces documents qu'il devait remettre Ă  un inconnu au bord du
canal de Nivernais où il a été abattu, le 1er mai 1993.
"
Les gendarmes sont des militaires, corps créé par Charles VII, et ils
sont notamment privés de tout droit syndical.

"Je voudrais revenir sur l'enquĂŞte.
Parce que mettons nous Ă  la place des enquĂŞteurs des gendarmes, qui
doivent enquêter sur un homicide, dont toutes les autorités de l'Etat,
dès le début, nous ont dit que c'était un suicide. Voit-on les gendarmes
de la brigade de Nevers, section en charge de Bourges, aller contre une
thèse officielle ? Le lundi ou le mardi suivant la mort de Pierre
Bérégovoy, alors que tout le monde s'apprêtait à suivre les obsèques
nationales qu'on va lui faire, remettre en cause cette thèse officielle ?
Moi j'ai discuté à cette époque avec un officier de gendarmerie de
valeur, qui veut garder l'anonymat, qui a participé à l'enquête, qui m'a
dit "On n'a rien pu faire. C'est une affaire d'état. On a fait une
enquĂŞte de circonstance, pour dire qu'on avait fait une enquĂŞte. Mais on
n'a rien. Le rapport d'autopsie, on l'a quasiment pas vu. La famille ne
l'a jamais vu. Les tests de paraffine, on n'a rien pu faire.
Vérification avec l'arme, on ne sait rien. On a un garde du corps qui
est aux ordres. Aux ordres ! Aux ordres, et qui ne peut pas parler, qui
ne peut rien dire, qui est visiblement terrorisé. Donc enquête ? Rideau
! C'est une affaire d'état, et on ne peut pas creuser."

A suivre pour la suite de la transcription de la vidéo.

jc_lavau

unread,
Apr 9, 2010, 11:14:59 AM4/9/10
to
Le 09/04/2010 14:01, jc_lavau a écrit :
> Le 08/04/2010 10:42, jc_lavau a écrit :
>> Deux balles pour "suicider" Pierre Bérégovoy, c'est beaucoup...
>>
>> Déjà diffusé par Planète le 27 mars et le 6 avril, sera rediffusé dans
>> la nuit du 14 au 15 avril :

>

Pierre Bérégovoy quitte Paris le 30 avril 1993 dans la matinée, il
arrive pour un séjour de trois jours à Nevers.
Son chauffeur Jean-François Ragounoux et son garde du corps Sylvain
Lespor le prennent sous leur protection Ă  la sortie du train. Le
lendemain 1er mai, il reçoit traditionnellement les syndicats au palais
ducal. La journée s'annonce calme, et Pierre Bérégovoy particulièrement
disponible.
Docteur Jean Nicot, adjoint de Pierre Bérégovoy :
"Oh moi je l'ai quitté à midi après le vin d'honneur qui était
traditionnel après le petit discours, et qu'on ait salué les
syndicalistes, je suis rentré à la maison, tranquillement. Rien n'était
prévisible."

Claude Biancalana, inspecteur principal des R.G. de la Nièvre :
"J'étais donc en service dans le cadre de mes fonctions professionnelles
aux Renseignements généraux de Nevers, et j'étais à l'extérieur au
moment de la sortie de M. le premier ministre, puisqu'il avait toujours
ce titre, et il est venu à ma rencontre, me présentant son officier de
sécurité, et il m'a dit "Je vous le confie, afin que vous le formiez".
Il était clair qu'il souhaitait que je le fasse profiter de mon
expérience professionnelle quelqu'un qui allait s'installer à Nevers, et
devenir localement l'officier de sécurité de l'ancien premier ministre.
Cette démarche, je l'ai perçue comme la démarche de quelqu'un qui
s'inscrivait dans le futur, dans l'avenir immédiat. C'était clairement
ça, pas de problème. Je pense qu'il avait une attitude toute à fait
normale, voire même détendue à ce moment là."

Après le déjeuner en famille chez sa soeur, toujours accompagné de son
garde du corps et de son chauffeur, Pierre Bérégovoy se fait conduire
vers 15 h 45 au parc Roger Salengro, où se déroule la traditionnelle
course cycliste du 1er mai. L'ancien premier ministre se mettre dès
lors, et pour les trois heures qui lui restent Ă  vivre, en quĂŞte de son
chef de cabiner, Didier Poulot. Bien que le futur maire de Nevers assure
s'être trouvé à cette manifestation, les deux hommes ne s'y croiseront
pas. Puis, peu après seize heures, Pierre Bérégovoy se fait déposer au
pied de son appartement rue Saint-Martin A partir de ce moment, le récit
officiel des événements ne tiendra plus qu'aux seules déclarations
concertées de ce chauffeur et du garde du corps. Et leur version des
faits cousue d'invraisemblances jettera le doute . Certaines de leurs
déclarations apparaîtront même complètement fantaisistes. Un peu plus
tard dans l'après midi, les deux hommes prétendront avoir attendu Pierre
Bérégovoy à sa demande au pied du palais ducal, pour l'avoir soudain
aperçu, tentant de se jeter par la fenêtre d'une de ces tours.

La caméra montre des fenêtres à vitraux, qui ne peuvent s'ouvrir...

Cet épisode grotesque sera repris par quelques média. Après la fable de
la tour, ce sera le roman de la gare. Le maire de Nevers s'y serait fait
conduire peut avant de se rendre à une compétition de canoë-kayak, et
aurait cherché à se jeter sous un train qui n'est jamais passé. Cette
deuxième tentative de suicide imaginaire n'a été confirmée par personne.
Pierre Bérégovoy s'était en revanche bien rendu au palais ducal, pour se
faire curieusement ouvrir le bureau d'apparat. un bureau oĂą il ne
conservait aucun dossier, comme le confirme le gardien de l'époque
Pierre Carlin, qui témoigne avoir ensuite vu l'ancien premier ministre
repartir seul.

Le point commun entre les différents lieux de Nevers visités par le
maire cet après-midi fatal, c'est le téléphone.

Hubert Marty Vrayance reprend la parole :
"Il est revenu, une demi-heure trois quart d'heure dans ce restaurant
(rue du 14 juillet) prendre un thé, et je crois que cette fois aussi, il
dû passer un ou deux coups de téléphone depuis ce restaurant. Le dernier
mois de sa vie, il n'était pas très sûr de ses liaisons téléphoniques,
il était persuadé d'être sous écoute, d'être surveillé en permanence,
donc il venait passer des coups de fil privés chez le restaurateur. Le
restaurateur m'a expliqué qu'à plusieurs reprises Pierre Bérégovoy a eu
des conversations très animées avec certaines autorités, certains
ministres, certains membres du Parti Socialiste éminents, et que les
conversations étaient souvent très tendues, et que visiblement il y
avait un contentieux sur une affaire particulière entre lui et des
responsables. Et donc souvent Ă  la fin des conversations il m'expliquait
que Pierre Bérégovoy avait l'air soucieux et très inquiet."

Puis ce sera le moment du dernier rendez-vous connu, la remise des
coupes d'une compétition de canoë-kayak, qui se déroule au camping
municipal, sur les bords de Loire. Pierre Bérégovoy arrive vers 17 h 30
en compagnie de ses deux protecteurs. La balle mortelle le frappera dans
environ trois quarts d'heure.

Pierre Mignard, le président du club, a été la dernière personne à le
voir, en dehors de son garde du corps, et de son chauffeur.
"
- Nous avons bu le port de l'amitié. Et après, il a sauté serrer la main
du nouveau gérant du camping, le jeune home de là bas, et puis je l'ai
rejoint près de sa voiture, et nous avons discuté.
- Et il est parti Ă  quelle heure ?
- Vers les 18 h 10, 18 h 15.
"

Le procureur Dominique Lebras, qui a obéi et qui a enterré l'affaire :
"Ils sont sur le camping, la cérémonie a eu lieu, il a participé à la
remise des coupes, et Ă  ce moment lĂ , il dit Ă  son ch.. Ă  son garde du
corps de rester au terrain de camping, il demande Ă  son chauffeur de le
conduire sur les bords de la Loire, en disant "On reviendra tout Ă 
l'heure" et donc le garde du corps reste lĂ , lui il part avec le
chauffeur, Arrivé au lieu dit le peuplier Seul ou Solitaire, il demande
à son chauffeur de le laisser seul dans le véhicule pour qu'il puisse
téléphoner, question de confidentialité, et il passe donc deux appels
téléphoniques dont l'heure et la durée exactes, j'ai noté ici que
c'était à 17 h 48 un premier appel téléphonique et un second appel à 17
h 53. Et ces appels sont très courts, hein, voyez j'avais là le premier
32 secondes et le second 36 secondes. Bon, on le sait aujourd'hui, le
dernier appel passé l'a été à une femme qui n'était pas l'épouse, mais
ça a duré 36 secondes comme je l'ai dit. Bon, c'est quand même quelque
chose d'un peu délicat, ça touche à l'intimité heu, d'un homme, d'un
couple etc. Bon, est-ce Ă  nous de, de fff, bon !
- Et l'autre appel, c'est une femme aussi ?
- Non, non, l'autre appel, c'est je crois vers la mairie. Non non,
l'autre appel c'est vers la mairie.
"

Le procureur de la république nous révélant pour la première fois
l'heure exacte des deux derniers appels téléphoniques passés par Pierre
Bérégovoy, l'un chez son chef de cabinet Didier Boulou, l'autre à Paris,
contredit définitivement la version officielle. L'heure exacte nous
apprend que ces appels n'ont pas pu être passés depuis le peuplier Seul,
où l'ancien premier ministre ne s'est, de toute évidence, jamais rendu,
mais bien depuis le camping. Arrivé vers 17 h 30 au Canoë-Kayak Club
Nivernais, Pierre Bérégovoy ne pouvait en être reparti dix minutes plus
tard. Ainsi, lorsqu'il passe les deux derniers appels téléphoniques de
17 h 48 et 17 h 53, il se trouve toujours bien au camping.

Delphine Byrka, grand reporter Ă  Paris Match :
"Les témoins au club, les derniers qui l'ont vu vivant, se souviennent
que les portes de la voiture étaient ouvertes, avec utilisation du
téléphone, et qu'il fonctionnait parfaitement."

Qui a eu l'idée du détour par le Peuplier Seul ? Cette version que
répéteront le chauffeur et le garde du corps, sert en fait à combler le
trou d'un quart d'heure dans l'emploi du temps qui induit au "suicide".
Mais cette construction est surtout indispensable pour expliquer que
Pierre Bérégovoy à l'abri des regards, y aurait subtilisé le revolver
357 Magnum du garde du corps, prétendument oublié dans la boîte à
gants. En sortant du camping, la Renault 25 de l'ex-premier ministre ne
s'est pas dirigée vers le canal, mais vers le pont de Loire, comme
l'avait confirmé le soir même le gardien du camping, mort depuis,
"suicidé" de DEUX balles de fusil dans le ventre.


Delphine Byrka, grand reporter Ă  Paris Match :
"Le premier mai, je reçois un coup de fil de la rédaction me demandant
de partir avec un grand reporter Alain Bizot, immédiatement à Nevers,
parce que on nous annonce que Pierre Bérégovoy s'est suicidé. Nous
arrivons le soir mĂŞme Ă  Nevers, Je passe surtout beaucoup de temps avec
les gens du canoë-kayak, j'essaie de retrouver
les dernières personnes qui lui ont parlé. Alors il y a le fameux
gardien du camping qui m'explique Ă  quelle heure exactement est sortie
la voiture, et lui me donne une direction de sortie de la voiture,
opposée à celle qui sera la version officielle, dans le descriptif du
parcours de la voiture après le cérémonie de remise de médailles au club
de canoë-kayak.

Alors ce qui est amusant, c'est que je vais le voir le lendemain matin
très tôt, il refuse de me parler en m'expliquant que la police était
passée, et qu'il ne pouvait plus rien me dire, et qu'il s'était
forcément trompé sur ce qu'il avait dit, même s'il avait été très
catégorique la veille. Et voilà, aujourd'hui, il ne voulait absolument
plus parler.

jc_lavau

unread,
Apr 9, 2010, 3:24:15 PM4/9/10
to
Le 09/04/2010 17:14, jc_lavau a écrit :
> Le 09/04/2010 14:01, jc_lavau a écrit :
>> Le 08/04/2010 10:42, jc_lavau a écrit :
>>> Deux balles pour "suicider" Pierre Bérégovoy, c'est beaucoup...
>>>
>>> Déjà diffusé par Planète le 27 mars et le 6 avril, sera rediffusé dans
>>> la nuit du 14 au 15 avril :

>

La suite du scénario laisse entendre qu'il n'y aurait eu aucun passant,
donc aucun témoin aux alentours du Canal de la Jonction, pourtant très
fréquenté le week-end, lorsque le chauffeur dépose Pierre Bérégovoy.
Personne non plus durant le quart d'heure qui va suivre.

Le procureur Dominique Lebras, toujours aux ordres :
"Arrivé à ce pont là, il demande à son chauffeur de le laisser là, et il
descend du véhicule pour aller se promener le long du canal, où il avait
parai-il l'habitude d'aller se promener. Et il dit "Vous allez jusqu'au
terrain de camping, vous récupérez le garde du corps et vous revenez me
chercher." VoilĂ . "

Mais Pierre Bérégovoy agonisant ne sera pas retrouvé sur la berge de du
canal oĂą comme tous les niversois, il avait l'habitude de se promener,
il gisait au creux du fossé du chemin de contre-halage, sur l'autre
rive, abandonnée à l'époque aux friches et aux broussailles.

Le procureur Dominique Lebras :
"Il a demandé à son chauffeur de le laisser là, et d'aller chercher
Hibon. Sans doute avait-il déjà, ou plutôt avait-il déjà le projet de se
suicider...
En fait, il devait avoir l'arme contre lui, dans sa veste, et il devait
se serrer les bras le long, contre le corps pour éviter que l'arme ne tombe.
Et c'est quand le chauffeur est allé prendre le garde du corps au
terrain de camping, c'est pas très loin et là machinalement le garde du
corps ouvre la boîte à gants, où il laissait l'arme, et l'arme n'y était
plus, et il a tout de suite songé que quelque chose de grave pouvait se
produire.
Arrivant sue le pont lĂ , il y a un petit pont etc. et ils sont aussitĂ´t
partis sur le chemin de halage, et c'est lĂ , ils ne le voyaient pas, ils
étaient effrayés, ils sentaient que quelque chose d'anormal s'était
passé, ils ne le voyaient pas. Et c'est en roulant qu'à ce moment là ils
l'ont aperçu à l'instant, après sur les bords.
Voyez-vous, moi je... " (geste d'impuissance)

La caméra montre une voiture qui manoeuvre pour s'engager sur le chemin
de contre-halage.

Comment le chauffeur et le garde du corps ont-ils pu s'arrĂŞter Ă 
l'endroit exact où l'on retrouvera Pierre Bérégovoy, sans connaître
l'emplacement Ă  l'avance ?
L'ancien premier ministre était invisible, reposait dans un fossé
recouvert d'herbes hautes...
Il faudra le témoignage d'une infirmière longtemps ignorée par la
police, pour confirmer cette arrivée fulgurante et cet arrêt si
impossible de précision.
Seul le journaliste Jean Ker réussira en 1997 à rencontrer cette femme
très discrète.

Jean Ker, journalsite d'investigation Ă  Paris Match.
"Evidemment, comme tout reporter, je voulais tout avoir tout de suite,
comme ça. Je pensais que cette femme allait me dire comme ça un coup de
téléphone, je vous attends... Elle a protégé son anonymat. Elle m'a dit
"oui c'est exact, on était à l'écluse, vers 18 h on est revenus. A un
moment, on a vu une voiture noire soudain, qui a traversé le pont à
toute vitesse, qui est venue ici sur la rive, qui a longé une petit peu
la rive, et qui s'est arrêtée près d'un bosquet. On a été surpris, et
nous en mĂŞme temps, on continuait d'avancer vers le pont, et on a vu que
deux hommes, qui avaient l'air affolés, qui se penchaient dans le
bosquet, qui rentraient dans la voiture, etc. qui bougeaient, ils
avaient l'air affolés complètement. Qu'est-ce qui s'est passé ? Hé bien
on continuait à marcher, on est arrivés à leur hauteur. Ils nous
interpelés en nous disant "Vous pouvez prévenir les secours, monsieur
(elle n'avait pas entendu le nom, il y avait de l'écho, il y avait du
bruit) s'est tiré une balle dans la tête. Heu, le portable ne passe pas
ici."
"

Le procureur Dominique Lebras :
"Oui, c'est le chauffeur ou le garde du corps, qui depuis la voiture,
qui a un téléphone à bord, qui a appelé le numéro 17. Il était 18 h 10.
"

On aura remarqué l'incohérence d'heure, avec le témoignage du président
du Club Nivernais de Canoë et Kayak.

Jean Ker, journaliste d'investigation Ă  Paris Match.
"Elle, elle continue Ă  partir assez vite, elel arrive sur le bord du
canal, elle voit la voiture noire, elle s'approche, et elle voit un home
qui est complètement prostré, et lui dit :
"Il s'est tiré une balle dans la tête avec mon arme de service".
Première parole qu'elle entend.
"

Roger-Georges Querry, ancien directeur du service de protection des
hautes personnalités.
"Un policier ne doit pas perdre de vue son arme. C'est une erreur
gravissime.
"

Le procureur Dominique Lebras :
"Moi, ça ne me paraît pas stupide. Si vous voulez prendre rapidement
quelque chose, une arme, et qu'elle est devant vous, quand vous indicez
c'est dangereux, vous laissez la boîte ouverte, l'arme est prête à être
saisie. Hein, alors que si elle est sur vous, vous allez avoir bien plus
de difficultés à la sortir.
Et puis bon, heu...
"

Roger-Georges Querry, ancien directeur du service de protection des
hautes personnalités.
"Son arme doit ĂŞtre en permanence Ă  la ceinture de l'officier de
sécurité. A la ceinture ou sous son aisselle, peu importe, mais portée
par le policier. Et elle ne doit en aucun cas traîner où que ce soit, et
y compris dans la boîte à gants du véhicule. J'avais effectivement fait
un rappel en ce sens, dès le mois de mars 93.
Bien évidemment, je n'ai jamais eu accès à l'enquête judiciaire, et je
n'ai mĂŞme pas vu non l'enquĂŞte administrative qui remonte directement au
ministre de l'Intérieur.
"

Hubert Marty Vrayance.
"On aurait pu penser que le ministre le l'intérieur, M. Charles Pasqua,
tente Ă  un moment ou un autre, d'exploiter plus ou moins l'affaire. Or
là, ce qui est très étonannt, c'est qu'on observe plus qu'une
complicité, je dirais une immense connivence. Et je voudrais mettre
cette connivence en relation avec une rencontre fortuite que j'ai eu
moi, avec madame Bérégovoy, un soir d'août 94. Et elle m'a dit, vous
savez, je me pose beaucoup de questions, notamment sur l'attitude de
Charles Pasqua, dans cette affaire. Elle m'a dit "Comment ça se fait
qu'il a insisté pour que on écrive une lettre que on ne demandera pas de
sanction vis à vis du garde du corps." Très étonnant, très étonnant...

Roger-Georges Querry :
"J'ai le souvenir que la famille de Pierre Bérégovoy avait demandé à ce
que ce policier ne soit pas sanctionné. Mais il a été ensuite muté. Il a
bien évidemment quitté le service. Il est parti, on l'a éloigné, quoi."

Jean Ker, journaliste :
"Et le garde du corps lui dit : "Ne le bougez pas madame, on va attendre
les secours".
Et elle "Oui, mais je vais faire les premiers soins".
Elle s'agenouille près de lui. Qu'est-ce qu'elle voit, elle me dit : "Je
vois pour la première fois Bérégovoy, je l'avais déjà vu comme ça à la
télévision, je ne le connaissais pas. Il était sur le dos, .. je ne
voyais pas grand chose car son visage était du côté des broussailles, et
l'arme était posé à côté de lui."
Et puis c'était sombre, c'était broussaillé autour, c'était pas dégagé
comme maintenant. Puisque de la rive on voyait un trou sombre, alors ça
faisait un bosquet. Ça faisait un bosquet, carrément un bosquet, tout
fermé comme ça !
il était sur le dos, il avait les bras le long du corps. Ça c'était un
détail important. Elle m'a dit : "il avait les bras le long du corps, le
visage légèrement tourné". Donc moi quand elle m'a dit qu'il avait le
visage tourné et qu'elle avait du mal à voir les blessures, je lui ai
demandé s'il avait plusieurs blessures, qu'est ce qu'il avait, elle m'a
dit : "je ne veux pas vous répondre. Secret professionnel.""

L'infirmière s'était bien gardé d'en dire plus sur ce qu'elle avait vu.
Elle savait que la version officielle posait un vrai problème, en
parlant d'une balle qui aurait traversé la tête de droite à gauche.
L'emplacement réel du trou d'entrée de la balle est devenu un secret
d'état, comme en témoigne ce bref échange téléphonique avec le
responsable du SAMU.

- Quand vous avez récupéré Monsieur Bérégovoy, où se trouvait l'impact
de balle ?
Docteur Alain Chantegret, 30 janvier 2008.
"- Alors ça je ne m'en souviens plus. Et je ne vous le dirai pas, parce
que j'ai pas Ă  le dire.
- Mais pourquoi c'est un secret, s'il s'est suicidé ?
- Ecoutez monsieur, j'ai le droit de faire ce que je veux. Et je vous
dis non. Alors ne venez même pas demain, c'est terminé. Au revoir !"
Biip ! Biip ! Biip !

Procureur Dominique Lebras :
"De ma mémoire, moi... Heu, la balle a traversé, il y avait une entrée
et une sortie. Je crois que c'est à peu près comme ça, là, c'est
légèrement, heu, à droite et puis heu, légèrement ascendante.
-
- De l'autre côté, oui, par là.
Il désigne l'autre tempe.
"


Ici j'interromps la retranscription de la vidéo, pour observer qu'une
telle trajectoire de balle, toute propre, telle que fantasmée par le
procureur Lebras, n'aurait pu en aucun cas tuer Pierre Bérégovoy, elle
aurait seulement endommagé le cortex frontal. On a le cas de Phinéas
Gage, qui s'est pris sa barre à mine dans cette zone, et qui a survécu.
Je renvoie le lecteur aux ouvrages de base en neurosciences, tous font
appel Ă  la biographie de Phineas Gage. On a aussi des observations de
médecins militaires, M. Konoyé par exemple, durant la guerre
russo-japonaise de 1905, observations qui elles aussi font partie du
cursus de base de tout étudiant en neurosciences.


Jean de Tonquedec, ancien industriel de l'armement :
"Une balle de 357 Magnum a une telle force, qu'elle va pulvériser
littéralement la partie du crâne opposée à son entrée, et se perdre dans
la nature.
Le trou est du diamètre de la balle en entrée, et la sortie, c'est la
moitié de la tête qui est partie."

jc_lavau

unread,
Apr 9, 2010, 6:55:18 PM4/9/10
to
Le 09/04/2010 21:24, jc_lavau a écrit :
> Le 09/04/2010 17:14, jc_lavau a écrit :
>> Le 09/04/2010 14:01, jc_lavau a écrit :
>>> Le 08/04/2010 10:42, jc_lavau a écrit :
>>>> Deux balles pour "suicider" Pierre Bérégovoy, c'est beaucoup...
>>>>
>>>> Déjà diffusé par Planète le 27 mars et le 6 avril, sera rediffusé dans
>>>> la nuit du 14 au 15 avril :
>


Des charognards très exercés, au service du pouvoir central.

Guy Ruiz, photographe au Journal du Centre.

"J'étais de permanence ce jour là, avec une consoeur, et nous étions
chez les pompiers. Donc il y eu un appel téléphonique qu'il y avait
quelqu'un de la municipalité, qui était , on ne savait pas exactement,
sur le bord du canal. Le capitaine a pris sa voiture. On a pris la
voiture du journal, on l'a suivi jusqu'ici (il désigne le pont sur le
Canal de Jonction), et arrivant là, on a aperçu la voiture du, de
Bérégovoy, et le garde du corps, mais nous, on n'a pas pu avancer. Et il
avait l'air agacé, parce qu'il était surpris sûrement de nous voir
arriver en mĂŞme temps que le capitaine des pompiers. Bon, le chauffeur,
on l'a pas vu du tout. Enfin moi personnellement, je ne l'ai pas vu, le
chauffeur. Je ne sais pas où il était, lui. il n'y a eu que le capitaine
des pompiers, quand il est revenu, il nous a dit, c'est Béré.
Il n'y a personne, quoi, pas un chat. C'est vraiment, personne. Alors lĂ 
j'étais avec Sylvie Anibal, qui était toute jeune journaliste à cette
époque là.
Je l'ai donc laissée en plan ici, et j'ai fait le tour tout seul. Sylvie
Anibal n'a jamais pu approcher Pierre Bérégovoy. C'était vraiment clair
et net, lĂ .
On n'a pas pu le voir, c'était pas fait comme c'est aujourd'hui, il y
avait un fossé, pourquoi, parce que le garde du corps était là, et qu'il
empêchait la presse, évidemment.
Je me suis dépêché, j'ai laissé ma consoeur toute seule, j'ai repris la
voiture, et j'ai refait le tour du canal, pour venir directement en
face, et faire mes premières photos.
"

En photographiant les secours, et Pierre Bérégovoy sur la civière, Guy
Ruiz va fixer la scène pour l'histoire, et permettre de bien comprendre
que la balle mortelle est entrée par le dessus de la tête, et non par la
tempe droite. Publiée dès le lendemain, cette photo ne suscitera aucun
commentaire.

Guy Ruiz, photographe au Journal du Centre.
"Je rentre au journal, je développe mes pellicules tout de suite, et je
me rends compte du trou dans la tĂŞte, mais pour moi, je... (grimace),
j'imagine rien, parce que, je sais pas. Je sais pas, et on voit du sang
en effet filer, j'aurais jamais pensé avoir fait cette photo.
On le voit sur la photo, le sang couler beaucoup."

La tête de l'ancien premier ministre était quasiment intacte. L'alvéole
sanglante montrée sur ces photos, n'est autre qu'un trou d'entrée à bout
touchant. Rien n'indique qu'un trou de sortie ait jamais existé. Les
confidences du chirurgien responsable de l'équipe médicale de Nevers
nous confirmeront bien qu'une balle qualifiée d'explosive, a détruit le
cerveau, en entrant par le haut de la tĂŞte et se fragmentant Ă 
l'intérieur du crâne.
Rarissime sur un 357 Magnum, une balle explosive est faite pour tuer. Et
par nature, elle ne ressort pas.

Docteur Jean Nicot, adjoint de Pierre Bérégovoy :

"On a eu l'impresssion que c'était un projectile qui était entré, et qui
n'était pas ressorti. Alors je ne sais pas s'il y avait un orifice de
sortie, et un orifice d'entrée. Enfin l'orifice d'entrée, sûrement, mais
l'orifice de sortie, je n'ai rien vu de semblable."

L'ineffable procureur Dominique Lebras :
"J'étais présent, moi, à l'autopsie ! Mais oui, j'étais là.
- Et alors vous n'avez pas vu la balle ?
- Ah non ! Ça a traversé ! De mémoire, enfin je... Enfin bon qu'elle
soit dedans ou qu'elle en soit pas dedans, le problème est le même, hein
! il a reçu la balle !"

Docteur Jean Nicot, adjoint de Pierre Bérégovoy :

"Il avait quelque chose de métallique dans le crâne.
On avait aussi l'impression que le cerveau était très, enfin la partie
antérieure du cerveau était très abimée, plus ou moins liquéfiée.
Comme j'étais médecin à l'hôpital, je me suis précipité là bas, et les
collègues m'ont autorisé à aller le voir, sachant que j'étais assez
proche de lui. J'ai vu son visage, il avait un bandage autour de la
tête, je n'ai pas vu du tout les orifices d'entrée ni de sortie de la
balle. Le plus inquiétant, est qu'il avait des mouvements d'enroulement
des bras, ce qui traduit en règle générale une décérébration. C'est à
dire qu'il avait une mort cérébrale. Et mon collègue Cisterne m'a montré
un cliché de scanner qui avait été fait. Je ne sais plus si c'était un
scanner ou une radio. Je les ai regardés, ces clichés, deux minutes.
Même pas deux minutes, je les ai regardés, "Ah oui, il y quelque chose
dedans". On avait l'impression que la partie antérieure du cerveau était
complètement en bouillie. Et tout le monde était persuadé qu'il ne
survivrait pas Ă  ce genre de blessure, ou s'il survivait par miracle, ce
serait dans un état végétatif."

A Nevers, l'équipe médicale savait que Pierre Bérégovoy était condamné,
quand l'ordre parisien de transfert par hélicoptère au Val de Grâce, est
survenu. La confusion entre les communiqués de presse annonçant puis
démentant tour à tour la mort de l'ancien premier ministre vient de là.

Docteur Danier Rostrin, conseiller général UMP de la Nièvre.
"Une fois que l'hélicoptère est arrivé, j'ai vu effectivement, le
chariot monter dans l'hélicoptère. Les portes se sont refermées. Et là
encore une fois, on s'est demandés pourquoi l'hélicoptère ne décollait
pas. Et l'hélicoptère est resté sur place pendant encore au moins une
demi-heure, trois quarts d'heure.
Incompréhensible. Tous ces délais, pour faire venir l'hélicoptère, puis
faire décoller l'hélicoptère... On m'a expliqué par la suite que il
serait décédé entre le moment où on a admis Pierre Bérégovoy dans
l'hélicoptère, et le moment où l'hélicoptère a décollé. Ce qui
expliquerait le fait du retard ?"

Docteur Jean Nicot, adjoint de Pierre Bérégovoy :

"Il semblerait que ce soit Mitterrand qui a ordonné le transfert au Val
de Grâce. Personne ne pensait qu'il arriverait vivant là bas. C'était
certainement pour des raisons de "sécurité", éviter que tout le monde ne
mette le nez dedans. C'est plus facile de surveiller au Val de Grâce
que, Ă  l'hĂ´pital de Nevers."

François Mitterrand :
"Nous avions déjà discuté avec le chirurgien, le neurochirurgien du Val
de Grâce, qui disait, d'après les informations que j'ai, c'est une
blessure, en terme chirurgical, "propre", c'est un tracé. Et si, la
façon dont les choses ont été disposées, la trace de la balle dans son
crâne, dans la partie antérieure du crâne, il est possible qu'il n'y ait
pas de dégâts considérables."

Docteur Danier Rostrin, conseiller général UMP de la Nièvre.
"Il m'avait bien été confirmé que la balle était intracrânienne. Elle
n'était pas sortie du crâne. Donc ça ne pouvait pas être une balle de
357 Magnum. C'était obligatoirement une balle de petit calibre. J'ai
donc demandé à voir le scanner. Et là on m'a répondu que tout le dossier
radiographique avait été envoyé au Val de grâce, et qu'on n'avait plus
aucune archive concernant le passage de Pierre Bérégovoy à l'hôpital."

Arrivés à Paris par la route bien avant l'hélicoptère, la famille
Bérégovoy y apprendra le décès en présence de François Mitterand, de
Charles Pasqua. L'autopsie qui contredira les médecins de Nevers et
validera le "suicide", a discrètement eu lieu dans la nuit du dimanche 2
mai, à l'Institut Médico-Légal de Paris. Pratiqué par madame Leconte,
elle ne sera jamais rendue publique. On retrouvera le nom du professeur
Leconte dans d'autres autopsies et expertises controversées, notamment à
propos du pseudo-suicide du juge Borel Ă  Djibouti, ou des morts brutales
de la princesse Diana, Dodi Al--Fayed et leur chauffeur Ă  Paris.

François Colcombet, ancien député et magistrat.
"C'est en général à Paris que se passent ce genre d'affaires. Il faut
dire que la ville est équipée, équipée de multiples façons, parce
qu'elle a des médecins spécialisées, des salles etc., mais aussi de gens
qui savent faire. Des gens Ă  qui il n'est pas besoin de dire des choses,
ils comprennent Ă  demi-mot, pour le meilleur et pour le pire, des gens
qui vont vite, qui sont disponibles tout de suite, qui savent faire des
rapports, etc. etc... J'ai assisté, dans de toutes autres affaires, j'ai
eu affaire à des gens qui téléphonaient à la fois à l'Elysée et au
procureur général, en temps réel, en informant l'Elysée avant le
procureur général ou le ministre. Si vous voulez, on est dans un
contexte comme celui-ci. "

Procureur Dominique Lebras :
"Tout était prêt. Paris s'est occupé également de l'ambulance qui
transportait discrètement le corps et le rapatrierait tout aussi
discrètement.
"

A suivre, il reste encore la cinquième vidéo...

pgreenfinch

unread,
Apr 10, 2010, 12:13:19 PM4/10/10
to
Je vous prie de vous arrêter de suicider le forum d'économie

jc_lavau

unread,
Apr 10, 2010, 5:23:31 PM4/10/10
to
Le 10/04/2010 18:13, pgreenfinch a écrit :
> Je vous prie de vous arrêter de suicider le forum d'économie

Lorsqu'on assassine un premier ministre parce qu'il voulait lutter
contre la corruption, l'économie n'est pas concernée ?

En Algérie, Mohammed Boudiaf voulait lutter contre la corruption. Il a
aussi été assassiné.

jc_lavau

unread,
Apr 10, 2010, 7:13:44 PM4/10/10
to
Le 10/04/2010 00:55, jc_lavau a écrit :
> Le 09/04/2010 21:24, jc_lavau a écrit :
>> Le 09/04/2010 17:14, jc_lavau a écrit :
>>> Le 09/04/2010 14:01, jc_lavau a écrit :
>>>> Le 08/04/2010 10:42, jc_lavau a écrit :
>>>>> Deux balles pour "suicider" Pierre Bérégovoy, c'est beaucoup...
>>>>>
>>>>> Déjà diffusé par Planète le 27 mars et le 6 avril, sera rediffusé dans
>>>>> la nuit du 14 au 15 avril :
>

Michèle Rudler, ancienne directrice du Laboratoire de police technique
et scientifique de Paris :
"Bien, j'apprends ce qui vient de se passer Ă  Nevers. Bon, les services
de police judiciaire qui me disent : "Pierre Bérégovoy s'est suicidé.
Vous aurez donc les munitions Ă  analyser. Soyez disponible" quelque
chose du genre. Bon. Je vais donc à l'Institut Médico-Légal, où on me
dit :"Il n'est pas question que vous restiez lĂ !".
Bon, je trouve ça bizarre, mais enfin on me disait, "il y aura
l'autopsie du premier ministre, on veut le minimum de gens sur place".
Ce qui est assez compréhensible. Et donc je m'en vais, et je regagne le
laboratoire de police scientifique du Quai de l'Horloge. Et j'attends.

Bon, puis le soir, rien ne se passe, mais l'autopsie ayant eu lieu très
tard, puisqu'on avait dit qu'elle aurait lieu vraiment dans le courant
de la nuit, je me dis bon on verra bien demain matin.
Et depuis rien. Silence radio. Je n'ai rien eu. Rien. Ce qui s'appelle
pas de projectile, pas de douille, pas d'arme Ă  analyser, rien. VoilĂ .
Alors je ne peux pas vous en dire plus. j'ai demandé à mes collègues de
la gendarmerie de Nevers, qui comme moi, n'avaient rien eu. Et donc je
ne peux pas, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, sinon qu'il est mort,
quand mĂŞme."

L'ineffable procureur Dominique Lebras :

"Il y avait deux cartouches percutées. C'était un révolver. Donc il y a
un barillet, et il y avait deux cartouches percutées dans le barillet.
Et qu'Ă  priori les blessures correspondent Ă  ce type d'arme.
Mais après vous, on peut toujours, on peut toujours penser que c'est
pas cette arme-lĂ , que c'est quelqu'un d'autre qui a fait le coup,
qu'on a tiré deux coups. Hé oui, on peut toujours, écoutez..."

Michèle Rudler, ancienne directrice du Laboratoire de police technique
et scientifique de Paris :
"D'ailleurs je n'ai pas eu non plus à faire analyser les résidus de
poudre éventuels sur les mains du premier ministre. Je n'ai rien eu
dans cette affaire. Donc je ne sais où c'est allé, ni qui a fait cette
analyse. "

Trois ans après la mort de Pierre Bérégovoy, un responsable de
l'Institut Médico-Légal de Paris, va curieusement solliciter la
présence d'un huissier pour un constat concernant l'autopsie de
l'ancien premier ministre.

Pierre Pécastaing. Ancien huissier. Avocat honoraire au barreau de
paris.
"Alors je me suis rendu sur les lieux. J'ai été reçu par une personne
qui s'est présentée, me semble-t-il comme un directeur ou directeur de
l'Institut, et qui m'a fait part de sa préoccupation. Il s'apprêtait à
quitter sa fonction, et il craignait que le rapport d'autopsie de
Monsieur Bérégovoy, qui était dans ses archives, soit volé, à la suite
d'un cambriolage. Et il ne voulait pas ĂŞtre tenu pour responsable de ce
fait. Je lui ai posé la question quand-même, pourquoi venir le
cambrioler ? Et en souriant, il m'a dit que selon son opinion, cette
autopsie était pour le moins critiquable, et que c'était un euphémisme
dans sa bouche. Et je ne l'ai pas compulsée, évidemment. C'était un
dossier qui faisait à peu près un centimètre d'épaisseur, dans une
chemise blanche, ce souvenir, c'est tout. Il a été remis en place, et
l'armoire a été fermée."

Pour lever le doute grandissant sur les circonstances de la mort de son
mari, Gilberte Bérégovoy demandera des années durant à avoir accès au
rapport d'autopsie. Mais cette requête si légitime ne sera jamais
satisfaite. Alors de guerre lasse, avec tact et prudence, elle sortira
de son silence.

Gérard Carreyrou, journaliste, ami de Pierre Bérégovoy.
"Gilberte Bérégovoy a très peu parlé de la mort de son mari. Et dans
les premiers temps, les premiers mois, les premières années, elle n'a
rien dit. Elle a été complètement neutralisée par le système
Mitterrand. On a fait le nécessaire, à l'Elysée et autour, et avec un
certain nombre d'hommes, dont Michel Charasse, pour neutraliser
éventuellement les questions. Et notamment les questions de la famille,
les questions des proches, comme d'ailleurs Gilberte Bérégovoy qui
s'est dite "Pourquoi n'ai-je pas le rapport d'autopsie ?" Et ce n'est
je crois quatre ou cinq ans après, qu'elle a fait une interview à Paris
Match, où elle a dit pour la première fois des choses, elle a fait part
pour la première fois de ses doutes, en disant je ne comprends pas
qu'on n'ait pas retrouvé son agenda, je ne comprends pas... Mais ça,
elle ne l'avait jamais dit au début. "


Delphine Byrka, grand reporter Ă  Paris Match :

"Je sais que quand j'ai souhaité la revoir, parce que je l'avais déjà
rencontrée au moment de la nomination de Pierre Bérégovoy à Matignon,
j'avais travaillé sur l'enquête de biographie classique, j'ai dû passer
par l'association des collaborateurs de Pierre Bérégovoy, et puis par
différentes personnes au sein du P.S., et tout le monde m'a découragé
d'aller la rencontrer. Tout le monde m'a dit : "Elle est dépressive au
plus haut degré, et elle ne sait plus ce qu'elle dit", heu, quasi
folle...
"

Gérard Carreyrou :
"Ce sont les mêmes, qui à partir du moment où elle a commencé à parler,
ont dû dire "hé bin oui, elle est, elle va pas bien, elle dit n'importe
quoi, etc". Ça c'est clair pour la discréditer."

Delphine Byrka, grand reporter Ă  Paris Match :

"Je peux affirmer, qu'elle était peut-être dépressive, mais comme toute
personne qui n'a pas fait son deuil de la mort d'un proche. Mais je
peux vous dire qu'elle n'avait rien, mais vraiment rien d'une folle."

Jean Montaldo, journaliste et écrivain.
"Gilberte Bérégovoy, après la mort de son mari, est nommée, je me
demande bien pourquoi, au Conseil Economique et Social."

Voix de Glberte Bérégovoy, RTL, 9 avril 1997.
"Mes filles (inaudible) m'ont dit que papa n'a pas pu se suicider, dans
la mesure où il n'a rien laissé. J'accumule quand même, pas des
preuves, parce que si j'avais des preuves, je n'hésiterais pas à
remettre toute l'affaire.. Mais je n'ai pas de preuves, je n'ai que des
doutes. Parce qu'il connaissait trop de choses. Je ne sais pas, je
pourrais accuser personne, je n'ai aucune preuve ! Mais c'est vrai
qu'il connaissait beaucoup de choses... Et puis, je m'interroge de plus
en plus."

Procureur Dominique Lebras :
"Je ne suis tenant de rien. N'est-ce pas, on fait une enquĂŞte, j'ai
fait une enquĂŞte, le juge d'instruction a poursuivi cette enquĂŞte, nous
sommes aboutis à la conclusion que c'était un suicide. Bon ! Si on nous
apporte des éléments autres, Soit !"

Allaient-il venir se présenter spontanément, ces témoins que personne
ne cherchait ?
Pourquoi se seraient-ils venus raconter ce qu'ils avaient pu voir et
entendre, à des autorités qui avaient refermé très vite refermé le
dossier sur un suicide ?
Le silence et le calme régnaient de nouveau sur la ville. Ce n'était
donc pas sur l'appareil judiciaire qu'il fallait compter, mais bien sur
l'écoulement du temps.

En 2007, un nouveau témoin s'est décidé à parler.

Jacques-Marie Bourget, grand reporter Ă  Paris Match :
"J'ai un ami qui est, famille de magistrats, professions juridiques,
quelqu'un d'extrêmement sérieux, qui me dit : "Dans mon entourage, j'ai
rencontré quelqu'un qui était présent au moment du suicide de Pierre
Bérégovoy, et qui a entendu deux coups de feu."
Je le vois, plusieurs fois. On discute, etc. mais toujours il était
très très peureux, j'arrive à le convaincre. On était allés sur les
lieux où il était là, il était présent, au moment de l'histoire avec
deux de ses camarades. Ils avaient une vingtaine d'années, ils
sortaient du service militaire. Et ils étaient au bord du canal parce
qu'ils attendaient l'heure d'un concert qui devait se dérouler le soir
à Nevers. Eux-mêmes habitaient dans la région de Moulins. "


Pascal Mornac, témoin :
"J'étais avec des potes, et on s'est retrouvés comme des jeunes je
dirais, Ă  faire le tour, vadrouiller dans un petit lieu sympa, pour
trouver un petit endroit cool, tranquille, et puis on a atterri ici. Et
j'ai commencé à faire un petit peu de musique. A l'époque, il n'y avait
pas trop de voitures encore qui passaient, donc c'était assez
tranquille. Donc on était là, je faisais de la musique, entre potes, et
deux coups de feu. Ce n'était pas un écho, je dirais. Un écho, c'est
tout de suite. Là c'était quand même bien séparé.
Qu'est ce que c'est ?
Qu'est-ce qu'on fait ? On y va ? On va voir ? Et puis on commence Ă  se
diriger vers ce qui semblait les coups de feu, en passant par la route.
Là, c'était la curiosité, de dire "On veut voir". Et après, c'est la
peur de dire "On a pas vu", et l'angoisse "Qu'est-ce qui s'est passé ?".

Et après on a traversé en direction du canal, et on s'est retrouvés sur
le chemin. La première personne que je vois, c'est une dame, âgée, avec
un chien. Dans le 16e, des fois on les voit ces dames qui promènent
leur chien. Elles ont quand mĂŞme la classe.
Et un homme, au regard sévère, assez costaud quand même, hein,
quelqu'un d'assez fort, en costume, les cheveux rasés. Et ce qui nous a
paru bizarre, parce qu'après on en a parlé avec mes potes, ce qui nous
a paru bizarre, le costume ne lui allait absolument pas. Les deux
personnes qui avaient des costumes avec ce regard un peu je dirais type
militaire. J'ai toujours dit que c'étaient des militaires, comme la
légion, des personnes comme ça. Le costume ne leur allait pas du tout,
mais c'était incroyable, quoi.
L'homme en costume était à peu près dans cette zone, et la troisième
personne qui était un peu style militaire était là bas, vers les
arbres." (Là où Pierre Bérégovoy a été retrouvé).


Jacques-Marie Bourget, grand reporter Ă  Paris Match :
"Sans arrêt il revenait sur ces militaires, et ça me semblait un peu,
je sais pas... Traumatisés par ces militaires. Pour moi c'étaient des
flics. Des flics en civil ? Pour le premier mai, on a peut-ĂŞtre
téléphoné aux RG ou à des flics : "Allez vite au bord de l'eau faire la
police, il y a un problème"."


Pascal Mornac, témoin :
"On leur a expliqué. On peut vous aider, on a entendu deux coups de
feu, écoutez.
Réponse : "Mais ! Dites pas des conneries ! N'importe quoi !"
Et la personne âgée, la dame avec son chien aussi a dit "mais j'ai
tout vu !". Enfin, on ne sait pas ce qu'elle a vu, mais elle a tout vu.
Et elle a dit "Dites pas n'importe quoi !"
Et après le monsieur nous a demandé de dégager: "Dégagez ! Vous avez
rien Ă  faire ici !"
Type militaire, regard un peu méchant, le visage coupé à la serpette,
vraiment le dur."

Jacques-Marie Bourget, grand reporter Ă  Paris Match :
"Tout d'un coup, quand je, mais c'est élémentaire, j'aurais dû lui
poser la question dès le départ, alors que j'ai discuté pendant des
jours avec lui, sans jamais poser cette question, et c'est en regardant
les photos de la scène que je lui ai demandé :
"Tu étais à combien de la voiture de Bérégovoy ?
- Mais elle était pas là, il n'y avait aucune voiture, là. La voie
était totalement libre."

Pascal Mornac, témoin :
"Il n'y avait pas de voiture planquée, il n'y avait rien. Quand nous on
est arrivés, il n'y avait pas de voiture. Il n'y avait même pas.
Après, bien sûr j'ai vu la photo de la voiture, la Renault 25. Mais
elle n'y était même pas, la Renault 25. La voiture n'y était pas."


Jacques-Marie Bourget, grand reporter Ă  Paris Match :
"Et c'est à ce moment là que j'ai réalisé qu'on passait dans une toute
autre histoire, on passe derrière le mur. Là c'est une autre aventure,
exemplaire.
C'est le fait que ces deux militaires soient là, présents là, à un
moment où ils n'ont rien à faire, enfin ils, ça n'existe pas dans le
dossier. Alors qu'est-ce que c'est que ces deux militaires ?"

Saura-t-on jamais qui étaient cette femme et ces deux hommes sortis de
nulle part, interdisant le passage quelques minutes à peine après les
coups de feu mortels ?
Le chauffeur et le garde du corps, ont-il été en contact avec eux,
avant ou après leur arrivée précipitée ?
Et surtout, que faisaient ces individus absents de la version
officielle, à quelques mètres du fossé où gisait Pierre Bérégovoy ?

Pierre Bérégovoy est mort le premier mai 1993, mais sommes nous bien
sûrs que c'est sa mémoire que l'on protège, en parlant d'un geste
d'honneur ?

Ce film a été réalisé par Francis Gillery.

Dans le prochain message, beaucoup de questions.

jc_lavau

unread,
Apr 11, 2010, 7:50:22 PM4/11/10
to
Le 08/04/2010 10:42, jc_lavau a écrit :
> Deux balles pour "suicider" Pierre Bérégovoy, c'est beaucoup...
>
> Déjà diffusé par Planète le 27 mars et le 6 avril, sera rediffusé dans
> la nuit du 14 au 15 avril :
>
> Citation
> La double mort de Pierre Bérégovoy
>
> Samedi 1er mai 1993. Un mois après avoir cédé sa place de Premier
> ministre à Edouard Balladur à la suite de la défaite de la gauche aux
> législatives, Pierre Bérégovoy meurt d'une balle dans la tête.
> L'enquĂŞte conclut rapidement au suicide. Pourtant, des zones d'ombre
> subsistent. Ainsi, les témoignages sont toujours restés confus et
> contradictoires, aucune expertise balistique n'a été effectuée, la
> famille n'a jamais eu accès au rapport d'autopsie. Sensible à cette
> affaire depuis 2001, Francis Gillery a interrogé témoins et
> protagonistes, mettant en lumière les faits eux-mêmes, échafaudant
> également quelques hypothèses qui tiennent compte du contexte de
> l'époque, plutôt chahuté. Pierre Bérégovoy, ministre des Finances de
> François Mitterrand, était-il devenu gênant ?
>

Analyse des contradictions, nouvelles questions, et la logistique des
assassins...

Plus de détails sur la munition 357 Magnum :
http://fr.wikipedia.org/wiki/.357_Magnum

Le procureur Lebras se coupe : tantĂ´t il parle de deux balles, car deux
cartouches percutées dans le barillet, tantôt d'une seule balle.

En revanche Pascal Mornac a bien entendu deux détonations, bien
séparées, de même force, qui sont compatibles avec le bruit énorme d'un
357 Magnum.

Mais il n'est toujours pas prouvé que la munition qui est entrée par le
dessus du crâne de la victime soit une de ces deux là.
Et il reste le mystère de l'usage d'au moins le second projectile 357
Magnum.

On ne sait pas si une balle explosive se trouvait dans une (ou deux)
des deux cartouches, dont les douilles ont été retrouvées dans le
barillet. On ne sait pas qui est capable de fabriquer cette munition.

Il y a contradiction entre les heures. Selon Pierre Mignard, Bérégovoy
et son chauffeur ont quitté le camping vers 18 h 10, 18 h 15.
Selon Dominique Lebras, le chauffeur a composé le numéro 17 à 18 h 10.
Discordance d'au moins vingt minutes.

On ne sait pas qui a terrorisé le gardien du camping, pour l'obliger à
prétendre le contraire de son premier témoignage. On ne sait pas qui
l'a "suicidé" ensuite, ni quand.

On ne sait pas qui a terrorisé et compromis le responsable du SAMU,
Alain Chantegret.

On ne sait pas depuis combien de temps le chauffeur et le garde du
corps étaient retournés en agents doubles, chargés simultanément de
protéger Pierre Bérégovoy, et d'aider à son assassinat. On ne sait pas
qui était leur officier traitant. On ne sait pas ce qu'ils sont
devenus, quelle a été l'évolution de leur train de vie, ni par quelle
faiblesse ils ont été circonvenus. Ce manipulateur faisait-il partie de
leur hiérarchie directe ?

On ne sait pas si les cambriolages autour de Pierre Bérégovoy ont été
fructueux ou infructueux. Quels documents restaient-ils encore entre
les mains de l'ancien premier ministre quand il a été exécuté ?

On s'explique mal les positions respectives du tireur et de la victime,
pour une entrée de balle sur le dessus du crâne. Il a pu être utilisé
une fléchette intramusculaire, pour injecter un incapacitant, laissant
ensuite une loque facile à manipuler, à placer au fond du fossé, et à
exécuter d'une balle explosive par le dessus du crâne. Voire de deux
balles, la seconde par le mĂŞme trou.

Une autopsie fouillée aurait pu préciser cela facilement, mais celle-ci
n'a été qu'un maquillage de plus.

La vidéo n'a pas précisé à un non-niversois, le trajet réel de la
voiture, partie vers le pont de Loire.

Evaluer la logistique rassemblée, autour d'un seul homme à assassiner :

Le commando de tueurs :
2 tireurs de formation militaire, une dame âgée avec chien, mais qui a
pu être grimée pour exagérer son âge réel.
Un chauffeur pour les amener lĂ , voire faire le guet d'un des deux
côtés du chemin de contre-halage. Puis pour les exfiltrer. Le témoin
n'a pas précisé comment était chaussée la dame. Il faut une, voire deux
voitures. Et peut-ĂŞtre un second guetteur.
Soit un commando de trois personnes au minimum, quatre probables, cinq
possibles.
Et il faut envoyer en Amérique du Sud les deux tueurs, avec vrais-faux
passeports. Pasqua sait faire, il a l'habitude.

Les cambrioleurs :
L'optimum sur place est de deux, trois sont possibles. Un ou deux
guetteurs et chauffeurs.
Total trois Ă  cinq personnes.
Une Ă  deux personnes pour analyser le butin.

Equipe d'espionnage, filature, films, poses de micros, écoutes : deux à
huit personnes.

Y a-t-il eu délusion, faire croire à Pierre Bérégovoy qu'il avait
quelque chose à faire là où il a été tué, et qui soit de nature à lui
faire éloigner son garde du corps ?
Nous pataugeons en pleine conjecture, on ne sait rien de solide.
Si délusion il y a eu, cela représente encore un ou deux espions
manipulateurs de plus.

Tout ça, ça a été financé sur quels fonds ? Sur nos impôts, par exemple
sur fonds secrets ?

La rédaction a été ambiguë au début : qui est l'officier de sécurité,
que Bérégovoy présente à Claude Biancalana ?


Il est Ă  remarquer que la cellule d'espionnage, de cambriolages, et le
commando de tueurs, n'ont souffert d'aucune rupture au changement de
gouvernement, passé de gauche à droite fin mars début avril 1993. La
chaîne de commandement est demeurée intacte. La connivence entre
Charles Pasqua et François Mitterrand était parfaite, pour "suicider"
l'assassiné.

Pour nous, intellectuels et hommes de gauche de base, Pasqua est
inoubliable : c'est le truand qui, à la tête du S.A.C. avait prévu de
nous arrĂŞter tous et de nous concentrer dans les stades, comme au Chili
en 1973. En attendant de nous fusiller ou nous pendre.

Or quoi n'a pas changé fin mars 1993 ?
L'Elysée, à coup sûr.
Les affairistes, pirates de haut vol, dont plusieurs étaient toujours
des amis personnels de François Mitterrand.
L'armée, la police, les réseaux dans la police... Les services secrets.
Elf, qui abritait notamment le trésor de guerre des gaullistes et de la
françAfrique, bien verrouillé dans ses doubles et triples comptabilités.
Les réseaux de corruption du trafic d'armes.

J'en oublie forcément.

> En clair, que ce soit sous François Mitterrand, ou sous la droite, la
> grande corruption n'a jamais cessé de diriger discrètement la France.

--
Le militantisme victimaire rend-il davantage fou, qu'il n'attire les
déséquilibré(e)s ?
Ceux qui veulent devenir bourreaux ou bourrelles Ă  leur tour ?
Je m'inquiète des antidotes...

Julien Arlandis

unread,
Apr 12, 2010, 5:22:35 PM4/12/10
to
jc_lavau wrote:
> Le 10/04/2010 00:55, jc_lavau a écrit :
>> Le 09/04/2010 21:24, jc_lavau a écrit :
>>> Le 09/04/2010 17:14, jc_lavau a écrit :
>>>> Le 09/04/2010 14:01, jc_lavau a écrit :
>>>>> Le 08/04/2010 10:42, jc_lavau a écrit :
>>>>>> Deux balles pour "suicider" Pierre Bérégovoy, c'est beaucoup...

> Pierre Bérégovoy est mort le premier mai 1993, mais sommes nous bien
> sûrs que c'est sa mémoire que l'on protège, en parlant d'un geste
> d'honneur ?
>
> Ce film a été réalisé par Francis Gillery.
>
> Dans le prochain message, beaucoup de questions.
>


C'est quoi ce long monologue sur la mort de Bérégovoy? J'ignore si cet
homme a été assassiné mais l'enquête réalisée par l'équipe de "un jour
un destin" réfute point par point les éléments de cette hypothèse, cela
m'avait semblé du moins très convainquant. Pour le reste le destin de
cet homme ressemble étrangement à celui de Robespierre, sa droiture, son
combat contre la corruption, et puis cette erreur politique fatale de
porter publiquement des accusations à l'assemblée mais sans citer les
noms aura eu raison de ces deux hommes.

jc_lavau

unread,
Apr 12, 2010, 5:35:12 PM4/12/10
to

Je te remercie d'évoquer cette faute stratégique majeure.
J'ai l'impression qu'il y en a eu d'autres.
Il n'a pas su se servir de la presse ni de conférences de presse. En
particulier les derniers jours, lorsqu'il savait ses jours en danger.

Il me semble que prisonnier de sa fidélité à Mitterrand, et du système
Mitterrand, dont tout comme tant d'autres (comme presque tout le monde,
en fait), il n'a pas mesuré à temps la toxicité et la perversité, il
n'a jamais su trouver les alliés indispensables, les forces sociales
qui auraient eu intérêt à éradiquer la grande corruption au moins des
rouages de l'Etat.

Son destin me semble très proche de celui de Mohammed Boudiaf.

villenoel

unread,
Apr 13, 2010, 2:00:32 AM4/13/10
to

"Julien Arlandis" <julie...@free.fr> a écrit dans le message de news:
4bc38f1b$0$28966$ba4a...@reader.news.orange.fr...

>
>
> C'est quoi ce long monologue sur la mort de Bérégovoy? J'ignore si cet
> homme a été assassiné mais l'enquête réalisée par l'équipe de "un jour un
> destin" réfute point par point les éléments de cette hypothèse, cela
> m'avait semblé du moins très convainquant.

=============
La chose principale qui me fait pencher pour l'assassinat ou le suicide
imposé c'est qu'un garde du corps "n'oublie jamais" son pétard, dans une
boite Ă  gants, ou ailleurs.
--
villenoel


RVG

unread,
Apr 13, 2010, 4:54:03 AM4/13/10
to
villenoel a écrit :

Et qu'on ne retrouve pas au sol les douilles d'un revolver.

--
Internet is People

http://rvgmusic.bandcamp.com/
http://www.jamendo.com/fr/user/RVG95


jc_lavau

unread,
Apr 13, 2010, 5:08:16 AM4/13/10
to
Le 13/04/2010 10:54, RVG a écrit :
> villenoel a écrit :
>> "Julien Arlandis"<julie...@free.fr> a écrit dans le message de news:
>> 4bc38f1b$0$28966$ba4a...@reader.news.orange.fr...
>>>
>>>
>>> C'est quoi ce long monologue sur la mort de Bérégovoy? J'ignore si cet
>>> homme a été assassiné mais l'enquête réalisée par l'équipe de "un
>>> jour un
>>> destin" réfute point par point les éléments de cette hypothèse, cela
>>> m'avait semblé du moins très convainquant.
>>
>> =============
>> La chose principale qui me fait pencher pour l'assassinat ou le suicide
>> imposé c'est qu'un garde du corps "n'oublie jamais" son pétard, dans une
>> boite Ă  gants, ou ailleurs.
>
> Et qu'on ne retrouve pas au sol les douilles d'un revolver.
>

Tu as mal suivi.
Les douilles ne sont pas éjectées, mais sont restées dans le barillet.
C'est un revolver, pas un pistolet automatique.
Et l'effort pour appuyer sur la gâchette est loin d'être faible, sur
une course importante. Ce qui exclut complètement qu'un suicidé ait pu
appuyer une seconde fois sur la gâchette s'il a déjà reçu une première
balle dans le crâne, côté cortex moteur : il n'a plus aucune motricité
volontaire.

Par ailleurs, essaie un peu de t'atteindre sur le haut du crâne, si tu
tiens toi-mĂŞme l'arme...

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