Climat : le seuil de + 1,5 °C de réchauffement a été dépassé pendant douze mois, mais l’accord de Paris n’est pas (encore) bafoué

[Canta Galet]

A l'attention des climatos sceptico irréalistes, ici il ne s'agit pas de prévision mais simplement d'un constat.

Même les urologues de chez Clintel peuvent le comprendre...


La température mondiale a été de 1,52 °C supérieure à la période 1850-1900 entre février 2023 et janvier 2024, pour la première fois. La hausse des températures doit cependant être mesurée sur une période plus longue pour être pertinente.

n matière de réchauffement climatique, il y a des données plus marquantes que d’autres. Jeudi 7 février, l’institut européen Copernicus a indiqué que la température mondiale a été de 1,52 °C supérieure à la période 1850-1900 entre février 2023 et janvier 2024. Sur douze mois, le réchauffement global a donc dépassé la barre de + 1,5 °C, soit l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, scellé en 2015. Ce texte préconisait de contenir « l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C (…) en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C » d’ici à la fin du siècle.


La communication de Copernicus signifie-t-elle que l’humanité a déjà échoué à respecter le texte de référence de la diplomatie climatique ? Même si cette donnée est alarmante, la moyenne du réchauffement doit être mesurée sur une beaucoup plus longue période pour être pertinente.

« Lors de l’ascension d’une montagne, on passe par des pics intermédiaires puis on redescend. Le passage d’un sommet ne renseigne pas sur l’altitude moyenne de la randonnée, décrypte Christophe Cassou, climatologue au CNRS. La variabilité naturelle du climat peut créer des montées temporaires et des baisses mais, une chose est sûre, le réchauffement d’origine humaine a une trajectoire qui grimpe. » Une journée, un mois ou une année très chaude sur terre ne permet donc pas de conclure que les seuils de l’accord de Paris sont dépassés. Il faudra pour cela plusieurs années de dépassement du + 1,5 °C.



https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/09/climat-le-seuil-de-1-5-c-de-rechauffement-a-ete-depasse-pendant-douze-mois-mais-l-accord-de-paris-n-est-pas-encore-bafoue_6215716_3244.html

[Paul Aubrin]

Le 10/02/2024 à 00:06, Canta Galet a écrit :
> A l'attention des climatos sceptico irréalistes, ici il ne s'agit pas de prévision mais simplement d'un constat.

Une analyse un peu plus objective vous permettra de considérer que
l'incertitude sur la température "préindustrielle" est bien plus élevée
que vous croyez. Il y a plusieurs raisons à cela, par exemple à cause
des incertitudes introduites par les modèles qui servent à extrapoler la
température de 1870 dans les nombreuses régions du monde où il n'y avait
aucun instrument de mesure (la totalité de l'Afrique, la quasi-totalité
de l'Amérique du Sud, la quasi-totalité des océans...).

Cette comparaison entre les estimations de la température de la V1 de la
série du Hadley Centre et la version V4 montre que la plage des
ajustements (pour un même mois calendaire) atteint ±0,6 °C, soit une
amplitude de 1,2°C, à la fin du 19e siècle.

https://www.cjoint.com/data/NBkihgDRTlZ_hadcrut4vs1.png

±0,6 °C d'incertitude rien que sur les modèles d'extrapolation, c'est
embêtant pour comparer deux années à 0,1 ou 0,2 °C près.

NB : source des données https://crudata.uea.ac.uk/cru/data//temperature/

[Paul Aubrin]

Le 10/02/2024 à 00:06, Canta Galet a écrit :

> A l'attention des climatos sceptico irréalistes, ici il ne s'agit pas de prévision mais simplement d'un constat.
>
> Même les urologues de chez Clintel peuvent le comprendre...

Une indication plus récente sur la plage d'incertitude qui entache les
températures "préindustrielles" (la référence de base des +1,5 °C à ne
dépasser sous aucun prétexte) :
Les points jaunes sont les ajustements qui ont été opérés entre la série
HADCRUT version 1 (se termine en 2002) et HADCRUT version 5 (actuelle) :

https://www.cjoint.com/data/NBkixJbYHDZ_HADCRUT5vsHADCRUT1.png

NB : La plage de dispersion des valeurs donne une idée de l'incertitude
induite par la méthode (le modèle) d'estimation lui-même. Il faut
ensuite ajouter les autres sources d'incertitudes.

[Paul Aubrin]

Le 10/02/2024 à 00:06, Canta Galet a écrit :

> A l'attention des climatos sceptico irréalistes, ici il ne s'agit pas de prévision mais simplement d'un constat.
>
> Même les urologues de chez Clintel peuvent le comprendre...
>

Malédiction, je viens de regarder le thermostat qui se trouve à l'entrée
de ma salle de séjour et le thermomètre digital près de la porte de la
terrasse. L'un marque 20,1 °C et l'autre 19,8 °C, soit 0,3 °C de
différence. Selon le premier, La Planète (TM) est foutue alors que tous
les espoirs sont encore permis selon le second. Malheureusement, je ne
connais aucun climastrologue du journal Le Monde qui puisse m'expliquer
pourquoi aucun phénomène climatique dangereux ne se développe dans le
coin où se trouve le thermostat.

[Duzz']

Le zèle que vous déployez pour vous ridiculiser, est pour le moins
psychédélique.

[Paul Aubrin]

Le 10/02/2024 à 13:30, Duzz' a écrit :
>
> Le zèle que vous déployez pour vous ridiculiser, est pour le moins
> psychédélique.

Il faut ajouter qu'hier, il y a une vingtaine d'heures, ce gradient de
température était nul : les deux points de mon séjour étaient en dessous
du seuil de 1,5 °C au-dessus de l'ère préindustrielle. Depuis ce
gradient a donc augmenté de 130 °C/an. Une simple extrapolation
linéaire, courante en climastrologie, nous montre que les 100 °C
devraient être atteints dès le mois d'août dans le coin intérieur de la
pièce. À moins d'une terrible accélération (qui sait) ce qui serait
encore pire que prévu...

[Duzz']

CQFD