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Les Verts finlandais ont changé d’avis sur le nucléaire: « On a laissé parler la science »

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Topinambour

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Jan 13, 2022, 7:54:44 AM1/13/22
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Le projet de la Commission de donner un label « vert » à l’énergie
nucléaire dans la taxonomie européenne bouscule les chancelleries.
L’Allemagne, et sans doute bientôt la Belgique, sont de plus en plus
isolées.

Des milliards de subsides sont en jeu. Pour atteindre son objectif de
neutralité carbone en 2030, puis en 2050, l’UE compte promouvoir les
énergies renouvelables via une taxonomie. Parmi ces énergies peu
émettrices en carbone, on retrouverait le nucléaire.

Du côté des Finlandais, le président des Verts au Parlement finlandais,
Atte Harjannes, expliquait ce dimanche au quotidien allemand Die Welt
que les écologistes avaient changé leur point de vue sur l’atome en
2020, disant se baser « sur la science » : « Bien sûr que [l’énergie
nucléaire] est durable. La quantité de déchets est très faible par
rapport à l’énorme quantité d’énergie neutre en CO2 que produit une
centrale nucléaire. On peut stocker ces déchets en toute sécurité,
contrairement aux gaz à effet de serre émis par une centrale à charbon
ou à gaz », dont les propos sont rapportés par le Courrier International.

Pour Atte Harjannes, « la fin justifie les moyens ». Le nucléaire
permettra à la Finlande d’atteindre la neutralité carbone autour de
2035, estime-t-il.
Allemagne

L’Allemagne ne compte pas changer de cap. Les trois centrales nucléaires
allemandes restantes seront fermées d’ici la fin de l’année. C’est le
fruit d’une décision enclenchée en 2011, après la catastrophe de
Fukushima, au Japon, qui a été suivie de grandes manifestations contre
l’atome en Allemagne. Symbole d’une vision diamétralement opposée, un
député de la majorité du SPD a récemment comparé les pro-nucléaires aux
antivax.

Depuis sa décision, l’Allemagne possède l’un des pires bilans carbone de
l’Union. Si le pays a en effet déployé de manière importante les
énergies renouvelables, celles-ci restent intermittentes. Ce qui fait
que dans la réalité, l’Allemagne est obligée de puiser son énergie dans
le charbon.
Souvent, la production énergétique ressemble à ça en Allemagne. Une
production dominée par le charbon et le gaz, ce qui en fait l’un des
producteurs de CO2 les plus importants en Europe. 11/01/2022 –
Electricity Map.

Dans la nouvelle taxonomie, les Allemands ont poussé pour intégrer le
gaz comme énergie « verte ». L’Allemagne compte en effet sur le gaz,
plus propre que le charbon, pour tendre vers la neutralité carbone. Avec
son projet Nord Stream 2 avec les Russes en ligne de mire.

L’Allemagne est de plus en plus isolée sur le nucléaire. La coalition
qu’elle forme avec l’Autriche, l’Irlande, le Portugal, le Luxembourg et
sans doute bientôt la Belgique, s’oppose à la France et aux pays
d’Europe de l’Est, qui voient dans le nucléaire le moyen idéal pour se
passer du charbon. La taxonomie, fruit d’un compromis, devrait donc
classer le nucléaire et le gaz comme énergies vertes, l’un n’ira pas
sans l’autre.
France et Belgique

En France, le candidat vert à la présidentielle Yannick Jadot,
anti-nucléaire de longue date, est particulièrement discret sur la
question, rapporte le Journal Du Dimanche. Car il sait qu’une majorité
d’électeurs, même à gauche, supporte l’atome. Même au sein de la base
des électeurs écologistes, les mentalités semblent avoir changé au sujet
du nucléaire. C’est en tout cas la stratégie opérée par l’entourage du
candidat EELV.

En Belgique, malgré un énième report de la décision d’acter la sortie du
nucléaire en 2025, sous pression du MR, on voit mal comment les Verts ne
pourraient pas aboutir dans une bataille qui aura duré 20 ans. L’accord
de gouvernement mène à une sortie du nucléaire, une ministre écologiste
(Tinne Van Der Straeten / Groen) a d’ailleurs été mandatée pour ça.
Gageons qu’elle fera tout pour sécuriser l’approvisionnement, malgré les
différentes contestations sur la construction de nouvelles centrales au
gaz, qui doivent en partie compenser la sortie. En outre, il n’y a pas
de majorité pour défaire la loi qui acte la sortie du nucléaire en 2025.
Maigre consolation pour les libéraux: il est prévu d’engager un budget
de 100 millions d’euros alloués à l’étude de très hypothétiques
réacteurs de nouvelle génération.

C’est le chemin encouragé par la Commission également. Le commissaire au
Marché intérieur et à l’Industrie Thierry Breton estime que l’Europe
investira 500 milliards d’euros dans la nouvelle génération de centrales
nucléaires d’ici 2050. L’Allemagne et la Belgique seront alors laissées
au bord du chemin.

Les centrales nucléaires produisent actuellement un quart de
l’électricité de l’UE, selon les chiffres d’Eurostat.

Au niveau mondial, rappelons que la Chine envisage de construire pas
moins de 168 réacteurs dans les années à venir. Même le Japon a annoncé
son intention d’en construire 11.

https://fr.businessam.be/les-verts-finlandais-ont-change-davis-sur-le-nucleaire-on-a-laisse-parler-la-science/?utm_source=newsletter&fbclid=IwAR1397GUcJ2ZFfJMVsxAuh8XO7svZIpY_iXviACckrMydEbEfCHkOZooygw
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