Rien de plus simple : depuis 1995 j'ai cessé d'oublier que tout photon a
un absorbeur. Historiquement, en 1995 nos élèves d'électronique
devaient étudier un détecteur spectrographique de monoxyde de carbone.
Tout reposait sur l'énorme section de capture de cette minuscule
molécule CO, à la fréquence de sa résonance mécanique.
Inévitablement, le photon devait converger sur la molécule absorbante,
des millions de fois plus petite que le photon. Personne ne nous avait dit
le mécanisme de la transaction.
Chapitre 11 du manuel cité plus haut, je donne un tableau des travaux de
sortie des différents métaux, à 5% près.
Source : V.S. Fomenko. Handbook of Thermionic Properties. G.V. Samsanov,
ed., Plenum Press Data Division, New York, 1996. Compilation de nombreuses
déterminations expérimentales.
Autre source (H. J. Reich) : Thorium sur tungstène, 2,63 eV.
La différence d'affinité électronique selon les métaux est aussi
exploitée dans les thermocouples, outil de choix pour la mesure des
températures.
Le travail de sortie des électrons du métal dépend de l'état
cristallin (bon cristal ou mauvais cristal), et de l'orientation
cristalline de la face éclairée : 4,26 eV pour de l'argent
polycristallin, mais 4,74 eV sur la face (1 1 1) d'un monocristal, 4,64 eV
sur une face (1 0 0) et 4,52 eV sur une face (1 1 0). (Dweydari, A. W.,
Mee, C. H. B. (1975). "Work function measurements on (100) and (110)
surfaces of silver". Physica Status Solidi (a) 27: 223.) . Donc au moins
pour l'argent, les zones les plus émissives du métal polycristallin,
sont les joints de grains : zones à énergie plus élevée, dont nous
avions vu plus haut en métallographie, qu'elles sont largement
éliminées par recuit. Or ça n'est pas large, un joint de grain : deux
à trois atomes. Voilà à moitié résolu notre problème de la
convergence du photon éjecteur vers son absorbeur, la petite zone
fugitivement candidate à émettre un électron. De plus les plans (1 1 1)
d'un métal cubique à faces centrées sont des plans atomiques denses,
les plus denses de tous, et (1 1 0) est le moins dense des trois où le
travail de sortie a été mesuré.
J'abrège : en 1905, Albert Einstein ne disposait d'aucune des
connaissances de métallurgie et de physique du solide indispensables pour
cerner de près l'émission photo-électrique. Elles ont commencé
d'exister avec l'industrie des tubes électroniques à vide, puis à gaz.
Plus de détails dans le manuel cité plus haut :
https://www.lulu.com/fr/shop/jacques-lavau/microphysique-quantique-transactionnelle-principes-et-applications/paperback/product-15vv2m5v.html