Les premières données que j'ai eues sur l'ancêtre possible
des familles Dithurbide, Turbide et Turbis étaient les
suivantes: "Pierre Tourbide, né en 1719, fils de Martin et
de Gratienne Bernaiche, de la paroisse de Sare, évêché de
Bayonne, marié le 13 novembre 1752 à François Perréz, fille
de Pierre et Pélagie Darty, de la ville de Saint-Malo.
Enfants : Catherine, 1754; Hélène, 1756; Martin, 1760;
Marie, 1761; Marie-Anne, 1768. Cette famille était à
St-Servan en 1769". (Bona Arsenault HGA vol 2 p. 1982)
Au recensement de St-Malo, en juillet 1774, on retrouve
Pierre Dithurbide, ancien habitant de l'Île Royale; "Pierre
Diturbide âgé de 56 ans (né 1719), Françoise Perrée, sa
femme, 48, Martin, leur fils, 15 ( n. 1758-1759), Marie,
leur fille, 14 (n.1759-1760) , et Marie-Anne, 7
(n.1766-1767)". Il s'agit sans doute de la même famille.
Au recensement de Miquelon, en 1776, il y a un Martin
Dithurbide âgé de 31 ans, (n.1745) cordonnier avec son
frère, Pierre, âgé de 36 ans (n.1740) Celui-ci n'est pas le
même que celui décrit au paragraphe précédent. Dans les
archives des colonies françaises, il y a aussi un Pierre
Dithurbide, cordonnier pacotilleur, est passager du bateau
venant d'Hasparren vers Miquelon, le 24 mars 1770. Il était
aussi sur l'Élizabeth du Cap parti de St-Pierre le 30
septembre 1778, arrivé à La Rochelle en octobre 1778, envoyé
à Bayonne le 16 novembre 1778. Il était revenu à Miquelon en
1785 et figure au recensement fait le 12 novembre 1785. On y
note " cordonnier et marchand. Est à son aise. 45 ans" (n.
1740).
Ces deux Pierre Dithurbide ne sont pas les mêmes étant
donnée la trop grande différence du moment de leur
naissance.
À St-Malo, en 1793, on note dans une liste d'Acadiens de
St-Pierre et Miquelon réfugiés, Anne Dithurbide, issue de
Pierre et François Perrée, née à St-Pierre le 28 septembre
1777. C'est sans doute ce couple que Bona Arsenault a pris
pour les parents de Dominique. Il s'agit certes du Pierre
Dithurbide décrit au paragraphe 1 et 2. Ce couple aurait eu
une autre fille après le recensement de .St-Malo 1774. Ses
parents étaient-ils décédés ou retournés à Miquelon?
J'ai donc systématiquement fouillé dans les archives pour
trouver l'acte de mariage qui devait résoudre mon problème.
Il faut noter que les registres de plusieurs années ont été
détruits par le feu à Miquelon, ce qui complique énormément
les recherches.
J'ai cependant mis la main sur cet acte tant recherché et
c'est avec une grande émotion que j'ai pu enfin y découvrir
qui était DOMINIQUE DITHURBIDE, l'ancêtre des familles
TURBIDE et TURBIS du Québec. Il n'était donc pas le fils de
Pierre Dithurbide et de Françoise Perrée comme le
prétendaient les généalogistes, mais bien le fils de Martin
Dithurbide et de Marie Hiriarque (Hiriart). J'ai ensuite
communiqué avec le Cercle Généalogique du Pays Basque pour
en connaître davantage et surtout, la date de naissance de
DOMINIQUE.
Une lettre reçue de Monsieur Marcel Douyrou de Bayonne me
donnait les renseignements demandés sur la famille de
DOMINIQUE.
DOMINIQUE était le fils de Martin Dithurbide et de Marie
Hiriarque de la paroisse d'Archeparen, diocèse de Bayonne.
Il a été baptisé le 23 février 1765 en l'église d'Hasparren.
Son parrain, oncle maternel, Dominique de Hiriart, a signé
l'acte de naissance. La marraine est Catherine Dithurbide,
sa tante.
À cette époque, au Pays Basque, on notait la Maison dont
originent les gens pour les distinguer entre eux. Les
Dithurbide/Hiriart étaient de la maison Mouroloa ou
Mourollea (difficile à lire), tandis qu'une autre famille
Dithurbide/Harriague était de la maison Landartia à
Hasparren. Les parents de DOMINIQUE ont eu cinq enfants.
DOMINIQUE était le cadet de la famille.
La coutume de l'époque était de se marier vers 24 ou 25 ans;
Dominique se marie à l'âge de 26 ans. Selon Marcel Douyrou,
seul ARNAUD a dû rester à Hasparren et hériter de la maison
et des terres. Au 17e et au 18e siècles, seul l'aîné, garçon
ou fille, hérite de la propriété; les cadets se font
prêtres, religieux ou émigrent.
Jean DITHURBIDE, le frère de DOMINIQUE, a aussi immigré à
Miquelon avec lui. L'acte de naissance du premier fils de
DOMINIQUE, appelé Jean lui aussi, le prouve. Son oncle, Jean
Dithurbide, est le parrain et il a signé l'acte. Je ne
connais cependant pas de descendance de ce Jean Dithurbide,
frère de Dominique. Il était probablement resté célibataire.
Je n'ai pas trouvé d'acte de mariage, ni son acte de décès.
DOMINIQUE a dû immigrer à Miquelon avec son frère Jean entre
1784 et 1789. Il a épousé Anne Boudrot, veuve de Jean
Poirier, fille de Jean et Françoise Arseneau, le 21 novembre
1791. L 'acte mentionne que DOMINIQUE habitait cette île
depuis quelques années. Anne avait déjà 2 enfants de son
premier mariage avec Jean Poirier. Le premier fils du
couple, Jean Dithurbide, est baptisé à Miquelon le 8 août
1791.
DOMINIQUE a dû émigrer de Miquelon vers les
Îles-de-la-Madeleine le 12 avril 1793. Il faisait sûrement
partie du groupe de 250 Acadiens, 40 familles, qui ont fui
Miquelon avec, à leur tête, l'Abbé Jean-Baptiste Allain.
Après avoir été expulsé de la France, ce prêtre fuyait,
après la révolution française, l'oppression anti-religieuse
qui se faisait sentir jusque dans les Îles St-Pierre et
Miquelon.
Le groupe d'Acadiens vivant à Miquelon constituait une
population traditionnelle, très catholique et distincte de
celle de St-Pierre. L'abbé Allain, leur curé et ami, né en
France en 1738, a vécu à Miquelon puis, après sa fuite, est
devenu missionnaire aux Iles-de-la-Madeleine à partir de
1793.
Si le couple Pierre et Françoise Perez est revenu à Miquelon
après 1777, la veuve Turby qui figure sur la liste des
réfugiés arrivant de Miquelon aux Îles, établie par Isaac
Coffin devait être l'épouse de Pierre Dithurbide, celui né
en 1719. Elle résidait alors à Havre-aux-Maisons et est
arrivée aux Îles en 1793.
Quelqu'un a-t-il des renseignements sur ces familles?
Rachel Turbide
Québec Canada
Très intéressant à lire.
Il existe une maison Mounoa (Munoa en basque) dans le quartier Celhay d'
Hasparren , il y a aussi des Dithurbide dans ce même quartier, mais il y en
a beaucoup en Pays Basque ( ce toponyme voulant dire chemin de la fontaine
ou de la source).
Mais Muruloa, Murulua venant du médiéval Murulu ( fréquent) est tout à fait
logique aussi, mais mon beau frère ne connaît pas de maison de ce nom à
Hasparren.
>
> La coutume de l'époque était de se marier vers 24 ou 25 ans;
> Dominique se marie à l'âge de 26 ans. Selon Marcel Douyrou,
> seul ARNAUD a dû rester à Hasparren et hériter de la maison
> et des terres. Au 17e et au 18e siècles, seul l'aîné, garçon
> ou fille, hérite de la propriété; les cadets se font
> prêtres, religieux ou émigrent.
Ou restaient à la ferme pour aider leur frère aîné :-)
Martin