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J'ai des problèmes de traduction concernant la fable: Le cerf à la fontaine de Phèdre

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alex0...@hotmail.fr

unread,
Sep 27, 2008, 4:51:49 PM9/27/08
to alex0...@hotmail.fr
Ad fontem ceruus, cum bibisset, restitit,
Et in liquore vidit effigiem suam.
Ibi dum ramosa mirans laudat cornua,
Crurumque nimiam tenuitatem vituperat,
Venantium subito uocibus conterritus,
Per campum fugere coepit, et cursu leui
Canes elusit. Silva tunc excepit ferum,
In qua retentis impeditus cornibus
Lacerari coepit morsibus saeuis canum.


Le cerf à la fontaine, alors qu'il buvait, s'arrêta,
et vit son image dans l'eau.
Là, s'étonnant, il loue ses bois bien ramifiés
et il blâme excessivement ses jambes fines,
Quand, tout à coup, par des chasseurs, ayant été épouvanté,
A travers la plaine, il commença à fuir, et dans sa course
il distança les chiens. Alors à ce moment, l'animal sauvage se retira
de la forêt,
Dans laquelle, restaient embarassés ses bois
Qui commençaient à être déchirés par les morsures des chiens.

Quelles modifications devrais-je apporter à ma version?
Faut-il respecter la ponctuation latine, et la retranscrire au même
endroit en français?
Ferum est-il un adjectif substantivé?? Est-il correct de le traduire
par animal sauvage?
Je trouve peu opportun de parler de "bois bien ramifiés", de même pour
les "jambes fines" comment puis-je modifier ces expressions?
Puis-je mettre "reflet" à la place d'"image" ou m'éloignerais-je trop
du texte?
N'hésitez pas à me faire des remarques, à apporter des corrections ou
embellir ma version, cela m'aiderait à progresser. Je pense avoir
beaucoup de progrès à faire au niveau de la syntaxe.
Merci d'avance.

Caligula

unread,
Sep 27, 2008, 6:28:53 PM9/27/08
to

alex a écrit :

>Ad fontem ceruus, cum bibisset, restitit,
>Et in liquore vidit effigiem suam.
>Ibi dum ramosa mirans laudat cornua,
>Crurumque nimiam tenuitatem vituperat,
>Venantium subito uocibus conterritus,
>Per campum fugere coepit, et cursu leui
>Canes elusit. Silva tunc excepit ferum,
>In qua retentis impeditus cornibus
>Lacerari coepit morsibus saeuis canum.

Près d'une source un cerf s'arrêta
Et, s'abreuvant, il vit son image dans l'eau.
Surpris, il loue de ses bois la ramure
Et blâme l'exiguïté excessive de ses pattes.
Soudain épouvanté par les cris des chasseurs
Il se mit à fuir à travers champ et d'une course vive
Il se joua des chiens. Lors une forêt accueillit l'animal
Dans laquelle empêtré par ses bois le retenant
Il se fit déchiqueter par les cruelles morsures des chiens.

--
Caligula

Caligula

unread,
Sep 27, 2008, 6:40:49 PM9/27/08
to

Mais place au talent :

Dans le cristal d'une fontaine
Un cerf se mirant autrefois
Louait la beauté de son bois,
Et ne pouvait qu'avecque peine
Souffrir de ses jambes de fuseaux,
Dont il voyait l'objet se perdre dans les eaux.
"Quelle proportion de mes pieds à ma tête?
Disait-il en voyant leur ombre avec douleur :
Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte;
Mes pieds ne me font point d'honneur."
Tout en parlant de la sorte,
Un limier le fait partir.
Il tâche à se garantir;
Dans les fôrets il s'emporte.
Son bois dommageable ornement,
L'arrêtant à chaque moment,
Nuit à l'office que lui rendent
Ses pieds, de qui ses jours dépendent.
Il se dédit alors et maudit les présents
Que le Ciel lui fait tous les ans.

Nous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile;
Et le beau souvent nous détruit.
Ce cerf blâme ses pieds, qui le rendent agile;
Il estime un bois qui lui nuit.
(Jean de La Fontaine)


--
Caligula

Bertrand

unread,
Feb 4, 2009, 4:10:54 PM2/4/09
to
>> j'ai pris la liberté d'emprunter la traduction que tu as proposée pour
>> la fable d'Esope
> Celle-ci?
> Près d'une source un cerf s'arrêta [...]

Celle-là oui. Il m'a pris de comparer la version d'Esope et celle de La
Fontaine. La seconde est belle et d'un français magnifique, mais j'avoue
que je trouve disgracieuse la moralité qui réduit considérablement la
magie de l'interprétation libre et poétique. Pour celle d'Esope, déjà que
je n'entends pas le latin, le grec vraiment aucune chance...
Comme ta traduction était assez mot à mot, je l'ai trouvée propice et elle
m'a permi de suivre aussi le texte en latin (j'en ai tout de même fait un
peu autrefois.)
Je ne sais pas si il existe des différences entre la version d'Esope et de
Phèdre ou s'il s'agit d'une traduction fidèle.

@ bientôt.

Julien ÉLIE

unread,
Mar 1, 2009, 12:26:24 PM3/1/09
to
Le jour des Calendes de mars, en réponse à un ancien message de Caligula :

Cela faisait quelque temps que j'avais noté de ramener de chez moi
le livre des fables grecques et latines de Henri Tournier.
Voilà chose faite !
Il aurait sûrement répondu à ce message de la sorte :


Laudatis utiliora quae contempseris,
saepe inueniri testis haec narratio est.

Ad fontem ceruus, cum bibisset, restitit,

et in liquore uidit effigiem suam.


Ibi dum ramosa mirans laudat cornua

crurumque nimiam tenuitatem uituperat,
uenantum subito uocibus conterritus,
per campum fugere coepit, et cursu leui
canes elusit. Silua tum excepit ferum;
in qua retentis impeditus cornibus
lacerari coepit morsibus saeuis canum.
Tum moriens edidisse uocem hanc dicitur:
'O me infelicem, qui nunc demum intellego,
utilia mihi quam fuerint quae despexeram,
et, quae laudaram, quantum luctus habuerint'.


Ce qu'on vante vaut moins que ce que l'on méprise ;
Cela se voit souvent : cette fable le prouve.

À la source buvait un cerf ; il s'arrêta
Et vit dans le miroir de l'onde son image
Il admire tout haut ses bois et leur ramure,
Se met à critiquer ses jambes trop graciles,
Quand, soudain, effrayé par les cris des chasseurs,
Il va fuir par les champs, et sa course légère
Met les chiens en défaut. Rentrant dans la forêt,
Le voilà retenu par ses cors empêtrés,
Et déjà déchiré par la meute féroce.
Il paraît que, mourant, il dit alors ces mots :
« Malheur à moi ! C'est bien trop tard que je comprends
L'utilité du bien que j'avais méprisé,
Et le tort que m'a fait tout ce que je louais. »

(Henri Tournier)

Bonne soirée,

--
Julien ÉLIE

« Être øu ne pås être, telle est lå questiøn... » (Kerøzen)

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