>Barbarisme ? Non.
>
>Bader s'emploie couramment dans le midi ; il y a une notion d'admiration
>dans le fait de bader. Lorsque j'étais enfant, ma grand-mère avait coutume
>de dire à mon grand-père qu'il badait devant Brigitte Bardot lorsqu'elle
>apparaissant à l'écran. Il avait raison ; quelques temps plus tard, j'ai
>pris le relais...
Serait-ce donc un régionalisme ? Le Robert de la conjugaison, avec
ses neuf mille verbes, ne connaît que badauder et ignore bader.
Idem pour le Bescherelle.
Luc Bentz
languef...@chez.com
http://www.chez.com/languefrancaise/
http://www.langue.fr.st/
--
« N'oubliez pas que que tout ce que vous lisez n'est que le résultat
de l'excitation, par des électrons, d'atomes de terres rares
déposés en couches minces sur un écran de verre. Pas de quoi s'exciter soi-même. »
(Tatie Francette - http://tatie.citeweb.net)
Barbarisme est un peu fort ! Disons plutôt régionalisme. Le verbe s'emploie
dans plusieurs zones de parlers occitan et franco-provençal (ou
francoprovençal, mais c'est pas beau !). C'est l'équivalent d'expressions
telles que « bayer aux corneilles » ou « rester bouche bée ». Le verbe
occitan correspondant est "badar", tout cela venant peut-être du latin
tardif "batare", mais plutôt d'une racine onomatopéique bad-.
--
Jean Tosti
Francescomarin a écrit:
"Bader" fait l'objet d'une très longue discussion dans le Dictionnaire des
régionalismes de France, de Rézeau. « Il est très fréquent au sud d'une ligne
allant de l'embouchure de la Loire aux Hautes-Alpes (excepté Lyon, mais en y
ajoutant le Beaujolais. » Cousin du français standard "bâiller, bayer, béer" et
caractéristique du Sud de la France, il est néanmoins assez connu au Nord aussi
(Parisien, je l'utilise à l'occasion). Sur ce coup, je crois que les
dictionnaires retardent un peu.
> Lorsque j'étais enfant, ma grand-mère avait coutume de dire à mon
> grand-père qu'il badait
Vous êtes sûr qu'elle n'élidait pas un "n" ?
> devant Brigitte Bardot lorsqu'elle apparaissant à l'écran.
Sauf le respect dû à votre aïeule.
--
Patrick Bruant
>Quelqu'un peut-il me dire si "bader" est considéré comme un barbarisme?
Pourquoi du français régional serait-il un barbarisme ?
Pourquoi tout mot inconnu de certains dictionnaires serait-il un
barbarisme ? Pourquoi un infinitif formé normalement serait-il un
barbarisme ? Doit-on limiter son vocabulaire à cinq cents mots ?
Le terme figure dans le « Dictionnaire des régionalismes de
France » de Rézeau. Je ne recopierai pas les trois pages
d'explications et d'exemples, mais on trouve des sens variés selon les
régions méridionales :
-- être distendu, trop large ; être ouvert ;
-- flâner, perdre son temps, rester oisif, rester bouche bée ;
-- regarder avec admiration, avec concupiscence.
C'est un peu plus précis que « badauder » selon les
constructions et bien plus expressif. Et je précise que l'oïlien que
je suis le connaissais déjà et n'étais pas choqué.
Dominique
--
Un dictionnaire est comme une montre ; il vaut mieux
en avoir un que pas du tout, mais le meilleur n'est
jamais tout à fait exact. (Georges-Bernard Shaw.)
PhL
> Papi aurait apprécié.
Noble ascendance, ma foi.
--
Patrick Bruant
> C'est un peu plus précis que « badauder » selon les
>constructions et bien plus expressif. Et je précise que l'oïlien que
>je suis le connaissais déjà et n'étais pas choqué.
-- le connaissait...
-- n'était pas...
Mais là, je suis choqué.
D.
Bonjour, dans le patois d' oc, de la région d' Yssingeaux ( 43 ) Bader est
ouvrir une porte
>>
Il existe en vieux parler lyonnais une locution adverbiale : _à la bade_.
Le Littré de la Grand'Côte : «A la bade : au dehors, en liberté. _Où don
la Margot ? — T'as laissé la cage ouverte, arrimais elle est à la bade_.
D'un subs.verbal d'abader, d'où l'abade, la bade.»
«Abader (S') : S'ensauver, décaniller, prendre la poudre d'escampette, se
pousser de l'air, jouer des flûtes, des canilles, des guibolles, tirer ses
grègues, etc... Du provençal _badar_, ouvrir, lui-même du bas latin
_badare_. D'ouvrir, l'idée s'est étendue à sortir.»
Sébastien.
Sébastien
*La sottise et desreglement de sens n'est pas chose guerissable par un traict
d'advertissement.*
Merci à tous pour vos éclairissements. Il me semblait effectivement que ce
terme était employé dans certaines régions sans pour autant être sûr qu'il
s'agissait d'un régionnalisme.
Francisco.
>Serait-ce donc un régionalisme ? Le Robert de la conjugaison, avec
>ses neuf mille verbes, ne connaît que badauder et ignore bader.
>Idem pour le Bescherelle.
J'ignorais qu'il existait un Robert de la conjugaison. Est-il mieux
que le Bescherelle ?
> Serait-ce donc un régionalisme ? Le Robert de la conjugaison, avec
> ses neuf mille verbes, ne connaît que badauder et ignore bader.
> Idem pour le Bescherelle.
Zarbi, car dans le PR électronique, on trouve ceci dans l'étymologie pour
'badigoinces' (quel beau mot !) :
badigoinces [badigwRs] n. f. pl.
€ 1532; p.-ê. d'un v.[erbe] bader « bavarder », rattaché au rad. bad- de
badaud, et de goincer « crier comme un porc »
JLL
>J'ignorais qu'il existait un Robert de la conjugaison. Est-il mieux
>que le Bescherelle ?
C'est dans la collection « Le Robert et Nathan ». J'ai acquis
récemment la version nouvelle, assez pratique, avec un cédérom de
9000 verbes conjugués (mais ça plante régulièrement avec mon Windows
95).
Et plus au Nord : il est (était) couramment utilisé en Poitou-Charentes.
>J'ignorais qu'il existait un Robert de la conjugaison. Est-il mieux
>que le Bescherelle ?
En fait c'est le Robert-Nathan de la conjugaison. C'est le
même format que le Bescherelle, mais je le recommande à mes élèves :
présentation plus agréable et plus aérée, meilleur classement, un
index fort clair, des formes et des verbes supplémentaires. Je le
préfère nettement. Il existe aussi un dictionnaire Larousse de la
conjugaison, assez ancien.
Dominique
> En fait c'est le Robert-Nathan de la conjugaison. C'est le
>même format que le Bescherelle, mais je le recommande à mes élèves :
>présentation plus agréable et plus aérée, meilleur classement, un
>index fort clair, des formes et des verbes supplémentaires. Je le
>préfère nettement.
J'avoue que le Bescherelle n'est pas toujours clair, surtout avec les
"cas spéciaux". Je pense donc que je vais investir mes deniers dans ce
Robert-Nathan (mais je ne le conseillerai pas à mes élèves, qui ont 4
ans).
>Il existe aussi un dictionnaire Larousse de la
>conjugaison, assez ancien.
En revanche, c'est sans doute stupide de ma part, je me méfie de ce
qui vient de chez Larousse (sans doute à cause d'un certain nombre
d'erreurs concernant les animaux que j'ai lu dans divers ouvrages de
la collection).
En tout cas, merci à vous et à Luc Bentz pour le renseignement.
>En revanche, c'est sans doute stupide de ma part, je me méfie de ce
>qui vient de chez Larousse (sans doute à cause d'un certain nombre
>d'erreurs concernant les animaux que j'ai lu dans divers ouvrages de
>la collection).
Ça dépend sans doute des collections ! Signalons en particulier les
ouvrages (d'éminents spécialistes) édités dans la collection
« Trésors du français ».
Luc Bentz -
http://www.langue.fr.st/
http://www.chez.com/languefrancaise/
--
« C'est quand les accents graves tournent à l'aigu
que les sourcils sont en accent circonflexe » (Pierre Dac)
Pardon, la badaison Papi ...
PB
> Sur ce coup, je crois que les
> dictionnaires retardent un peu.
Sans doute trouvent-ils bader rétro.
PB
> "Jean Tosti" <jean....@wanadoo.fr> a écrit >
> > Barbarisme est un peu fort ! Disons plutôt régionalisme. Le verbe s'emploie
> > dans plusieurs zones de parlers occitan et franco-provençal (ou
> > francoprovençal, mais c'est pas beau !).
>
> Et plus au Nord : il est (était) couramment utilisé en Poitou-Charentes.
Dans le Centre, au nord de la Loire, aussi, mais sa signification semble
être inverse :
Bader, v.n. : Parler, bavarder. (L'avocat a eu beau bader toute la
journée, il a perdu son procès).
L'adjectif "badebin" existe aussi (bavard, babillard).
Karinefrancisco <karinef...@aol.com> a écrit dans le message :
20010818084949...@mb-ms.aol.com...
>Au fait qu'est ce qu'un "régionalisme"? Une expression une tournure, une
>forme gramaticale qui n'est pas employée ni comprise da,ns la REGION
>parisienne????
Pas seulement. Prenez cette bonne vieille serpilllère, vous la
trouverez nommée « panosse » vers la Suisse ou entre Grenoble et
Lyon ; elle deviendra « wassingue » dans le nord de la France et en
Belgique.
On peut avoir des régionalismes dans les zones frontières en raison
des échanges avec les voisins. On peut en avoir aussi comme trace
d'un dialecte ou d'un patois (ces mots n'ont ici aucun sens
péjoratif) dont ils portent la marque.
Disons alors une partie du sud de la Belgique. Pour ma part, je n'ai jamais
entendu ce mot, et en ai appris l'existence sur ce forum. Mon Petit Robert
2000 donne l'indication (Nord) mais ne mentionne pas la Belgique. À
vérifier donc. Chez moi, on parle d'une serpillière.
Marion
--
Marion Gevers,
Newcastle, NSW, Australia
mar...@eepjm.newcastle.edu.au
Oui tiens, ce terme-là (loque à reloqueter), je l'ai entendu en Belgique.
>Disons alors une partie du sud de la Belgique. Pour ma part, je n'ai jamais
>entendu ce mot, et en ai appris l'existence sur ce forum. Mon Petit Robert
>2000 donne l'indication (Nord) mais ne mentionne pas la Belgique. À
>vérifier donc. Chez moi, on parle d'une serpillière.
J'avais nonantensteiné clandestinement... eh eh !
> Pas seulement. Prenez cette bonne vieille serpilllère, vous la
> trouverez nommée « panosse » vers la Suisse ou entre Grenoble et
> Lyon ; elle deviendra « wassingue » dans le nord de la France et en
> Belgique.
Je lis dans « Les mots de la francophonie » -- Loïc Depecker, éditions
Belin, collection Le français retrouvé --
« Notre "serpillière" subit auprès de la "loque à reloqueter" belge une
métamorphose de plus avec la "panosse" suisse tout droit issue du latin
"pannus" (morceau d'étoffe, guenille) que l'on retrouve dans le "pan"
d'un habit ou dans l'ancien "panneau" (petit pan d'etoffe). Outre ces
lettres latines, dont peut se prévaloir "panosse", celle-ci a également
l'intérêt d'amener avec elle son verbe : "panosser". Mais avant de
"panosser", il convient en Suisse de passer la "brosse", autrement dit
la "balayette" ; et enfin de pousser soigneusement les miettes dans la
"pellette", aussi appelée, dans le canton du Jura, "ordurière". »
--
©lõ
Accessoire indispensable de la bonne ménagère, et depuis peu du bon ménager,
la serpillière évoque pour moi un serpent, ne serait-ce que par son
incroyable aptitude à s'enrouler autour du balai-brosse chaque fois que je
tente de l'utiliser selon les règles (ensuite, j'abandonne le balai-brosse
et je passe la serpillière à la main). Bien entendu, cela n'a aucun rapport
avec son étymologie.
La première apparition du mot dans notre langue a de quoi surprendre,
puisqu'on a l'impression d'y voir une sorte d'étoffe luxueuse : « or et
argent et rice sarpilliere » (1180 selon Bloch et von Wartburg). Mais les
emplois ultérieurs évoquent presque tous l'emballage de marchandises
(« sarpillerie et cordes », 1321).
Quelques emplois du mot en catalan médiéval semblent montrer que la
serpillière était alors confectionnée en sparterie, servant à faire des
cabas et des nattes (on parle en 1284 de "serpeleres" en palme, dattier ou
sparterie). Rien de bien surprenant, puisque la plupart des spécialistes
estiment que le mot vient du latin "scirpus" (= jonc), par l'intermédiaire
de son dérivé "scirpiculus" qui aurait donné la forme populaire
°scirpicularia.
Par la suite, on a appelé "serpillière" une grosse toile servant à emballer
les marchandises, sens conservé dans le catalan "xarpellera". Le sens actuel
de "toile pour nettoyer le sol" semble récent : le Robert historique évoque
le début du XXe siècle, et suppose que ce sens serait emprunté au terme
dialectal "charpillère", rencontré en Saône-et-Loire à la fin du XIXe
siècle.
On notera au passage que Pierre Guiraud, spécialiste des étymologies
douteuses, estime en s'appuyant sur des formes régionales que notre
serpillière pourrait bien venir du verbe "charpiller" (réduire en charpie),
croisé avec "serpiller" (tailler à coups de serpe). Mais il est bien le seul
à le penser !
Si l'on excepte le déjà cité "charpillère", de nombreux régionalismes sont
utilisés pour nommer la serpillière. Certains font appel à la synecdoque,
désignant l'objet par la matière : ainsi, en Roussillon, on « passe la
toile », terme également utilisé en Normandie et en Haute-Bretagne. Plus
généralement, on emploie un terme relativement péjoratif ayant le sens de
"vieux chiffon, chiffon abîmé" : c'est la "panosse" savoyarde ou
franc-comtoise, la "loque" ou "loque à loqueter" (également "à reloqueter")
du Nord-Pas-de-Calais et des Ardennes, ou encore le "torchon de plancher"
lorrain, appelé aussi "torchon de pavé".
Parmi les autres termes cités sur ce forum ou figurant dans le Rézeau
("Dictionnaire des régionalismes de France") on relèvera :
- bâche (Champagne-Ardennes, nord de la Meuse) et son dérivé "bâcher"
(= passer la serpillière).
- cince, since (Centre-Ouest, Dordogne) ; dérivés : cincer, sincer.
- emballage (Normandie), un terme qui, comme "bâche", conserve le sens
qu'avait autrefois "serpillière". Expression : « Je vais passer un coup
d'emballage. »
- patte (plusieurs attestations de la Lorraine à l'Ardèche et à la
Provence).
- peille (Languedoc).
- pièce (des Hautes-Alpes à l'Hérault).
- wassingue (surtout Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Ardennes, mais aussi
région de Roanne, où l'on fabriquait des wassingues), et son dérivé
"wassinguer". Le mot est emprunté au flamand "wassching" (action de laver).
Une liste à compléter, sans doute !
--
Jean Tosti
Signification des noms de famille :
http://www.geneanet.org/onomastique/
http://www.jtosti.com/indexnoms.htm
>Petit bilan, j'espère provisoire, sur la serpillière et ses formes
>régionales :
Bilan archivé.
Rappel : une discussion ancienne à laquelle (ultérieurement) des
éléments de ce fil viendront s'ajouter :
http://www.chez.com/languefrancaise/2000/01/serpilliere.htm
Luc Bentz
« Les remarques des fautes d'un ouvrage se feront avec modestie
et civilité, et la correction en sera soufferte de la mesme sorte. »
(Statuts & Reglemens de l'Academie françoise
du 22 février 1635, art. XXXIV)
http://www.chez.com/languefrancaise/aidinfos/orthogaffe.htm
> Rappel : une discussion ancienne à laquelle (ultérieurement) des
> éléments de ce fil viendront s'ajouter :
> http://www.chez.com/languefrancaise/2000/01/serpilliere.htm
En effet, je viens de lire votre article. Une seule remarque : l'étymologie
de "serpillière" n'a rien d'obscur. Seul Guiraud a essayé d'embrouiller les
choses, et il y a apparemment réussi.
--
Jean Tosti
>Parmi les autres termes cités sur ce forum ou figurant dans le Rézeau
>("Dictionnaire des régionalismes de France") on relèvera :
>
>- bâche (Champagne-Ardennes, nord de la Meuse) et son dérivé "bâcher"
>(= passer la serpillière).
>
>- cince, since (Centre-Ouest, Dordogne) ; dérivés : cincer, sincer.
>
>- emballage (Normandie), un terme qui, comme "bâche", conserve le sens
>qu'avait autrefois "serpillière". Expression : « Je vais passer un coup
>d'emballage. »
>
>- patte (plusieurs attestations de la Lorraine à l'Ardèche et à la
>Provence).
Dans ma famille lorraine, on utilise le mot « patte », mais plus
pour un chiffon que pour une serpillière. On se sert de la
« pattemouille » pour le repassage. Le mot peut aussi se rapporter à des
guenilles, des vêtements en mauvais état.
>
>- peille (Languedoc).
>
>- pièce (des Hautes-Alpes à l'Hérault).
>
>- wassingue (surtout Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Ardennes, mais aussi
>région de Roanne, où l'on fabriquait des wassingues), et son dérivé
>"wassinguer". Le mot est emprunté au flamand "wassching" (action de laver).
>
>
>Une liste à compléter, sans doute !
On l'avait déjà évoquée en août 2000 dans le fil « Panosses,
serpillières, sinces, etc. » Je reprends l'une de mes interventions :
<cit.>
« Vazingue » semble-t-il en Normandie et dans le sud-ouest, « wassine »
en Bourgogne, « wassingle » en Gascogne. Les aires d'emploi sont plus
vastes, mais les usages moins fréquents ailleurs.
Après la série septante-octante-nonante, voici un autre grand classique
qui revient... Henriette Walter donne dans « le Français dans tous les
sens » (Livre de poche, vraiment pas cher) une carte des usages et une
liste de termes : torchon de plancher ou à laver, chiffon, toile à
laver, lave-pont, pièce à frotter ou de patterie, patte, emballage,
emballe, faubert, gaguchar, laplace (masculin), guenille, peille, drap
de maison, pouques, loque ou loque à reloqueter, brosse, torche. Il est
difficile de donner par écrit les précisions et nuances de cette carte.
Dans le même ouvrage, Henriette Walter donne aussi les nombreux
synonymes régionaux de « touiller » ou de l'abeille. Elle aurait pu
aussi bien s'intéresser aux sacs, sachets, poches et autres pochons.
Elle note que les personnes âgées d'une même région emploient aussi le
terme régional tandis que les plus jeunes ne connaissent que
« serpillière », ce dernier terme recouvrant de plus en plus tous les
autres usages. La carte ne représente que l'Europe occidentale, sans
plus. Dans un pays qui compte trois cents sortes de fromages, vous vous
attendiez à une uniformité ?
</cit.>
Dominique
--
Les que l'on m'agacent, je préfère les qu'on.
(Maurice Chapelan, Le Figaro littéraire.)
>
> Dans ma famille lorraine, on utilise le mot « patte », mais plus
>pour un chiffon que pour une serpillière. On se sert de la
>« pattemouille » pour le repassage. Le mot peut aussi se rapporter à des
>guenilles, des vêtements en mauvais état.
Même chose à Lyon, où un *pattier* est (était) un marchand de pattes.
Sébastien
*Il n'est rien à quoi communement les hommes sont plus tendus qu'à donner
voye à leurs opinions ; où le moyen ordinaire nous faut, nous y adjoustons le
commandement, la force, le fer, et le feu.*
Badaud, se trouve chez Rabelais dans le sens de "sot".
Chez Rabelais toujours, la mère de Pantagruel se nomme Badebec. Je
n'arrive pas à croire que le sens est ici "béer"...
Parce que non loin de Chinon, on dit encore "bader" pour "parler" (en
général de manière futile ou inutile), et on y utilise l'adjectif
"badebin" (pour un beau parleur). Je vois plus une référence à un ancien
:
"bade" : futilité, bêtises. "Aler en bades" : être vain, inutile.
(Attesté en 1204, et de la même famille que baer, beer). Duquel on a dû
sortir notre "ton badin" et le "badinage".
L'ouverture inutile de la bouche pourrait très bien s'expliquer par un
silence (oc) ou par des propos trop futiles (autour de Chinon et Petite
Beauce). C'est un peu ce qui ressort aussi des articles Badin dans le
Robert historique (emprunté au provençal badin "nigaud") et Badinage
(substantif d'action du verbe badiner, spécialement en parlant d'un
discours, de propos enjoués). Me gourre-je ?
Sylvie
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>><<
il y a peut-être deux étymologies. Mais la plus fréquemment assortie est
bader=béer : rester bouche ouverte. Soit pour naïvement s'étonner, soit pour
tenir un discours pas très consistant (les deux attitudes sont souvent liées).
Aussi est-ce pour cela qu'on appelait "badin", dans les farces du Moyen-Age ,
(excellent livre de poche ; chez GF, je crois) le simplet de village (longue
chasuble et plume au chapeau).
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