Le contexte dans lequel je l'ai rencontré me fait comprendre que le
mot ripeur désigne celui qui est chargé de jeter les sacs-poubelle*
(ou de vider les conteneurs à ordures) dans la benne à ordures.
Ai-je juste ? Quelqu'un connaît-il ce mot ? Quel est son origine ?
* À mon grand étonnement, le Petit Robert préconise « sacs-poubelles »
avec deux s !
Gé
> Il n'y a pas de sot métier, mais il y en a au moins un qui est ignoré
> de tous les dictionnaires, tout au moins de ceux que je possède :
> celui de ripeur.
>
> Le contexte dans lequel je l'ai rencontré me fait comprendre que le
> mot ripeur désigne celui qui est chargé de jeter les sacs-poubelle*
> (ou de vider les conteneurs à ordures) dans la benne à ordures.
>
> Ai-je juste ? Quelqu'un connaît-il ce mot ? Quel est son origine ?
>
Il s'agit en effet du manutentionnaire chargé de la collecte des ordures
ménagères.
Probablement dérivé de riper : faire glisser une charge, un fardeau.
Jacques
------------
"I got a woman
She rules my house with an iron fist
She screams out Jack the Ripper
Every time I try to give that girl a kiss"
Jacques le Ripeur a écrit:
> Gégé a écrit :
>
> > Il n'y a pas de sot métier, mais il y en a au moins un qui est ignoré
> > de tous les dictionnaires, tout au moins de ceux que je possède :
> > celui de ripeur.
> >
> > Le contexte dans lequel je l'ai rencontré me fait comprendre que le
> > mot ripeur désigne celui qui est chargé de jeter les sacs-poubelle*
> > (ou de vider les conteneurs à ordures) dans la benne à ordures.
> >
> > Ai-je juste ? Quelqu'un connaît-il ce mot ? Quel est son origine ?
> >
>
> Il s'agit en effet du manutentionnaire chargé de la collecte des ordures
> ménagères.
>
> Probablement dérivé de riper : faire glisser une charge, un fardeau.
>
Oui, bien sûr. La collecte des ordures ne nécessite ainsi que deux
catégories d'employés : les chauffeurs et les ripeurs. Exit le terme
d'éboueur, qui ne restera bientôt plus d'usage, à Paris, que pour aller
vendre le "calendrier des éboueurs", vers Noël.
> Oui, bien sûr. La collecte des ordures ne nécessite ainsi que deux
> catégories d'employés : les chauffeurs et les ripeurs. Exit le terme
> d'éboueur, qui ne restera bientôt plus d'usage, à Paris, que pour
> aller vendre le "calendrier des éboueurs", vers Noël.
Vous oubliez les balayeurs et les conducteurs des divers engins de nettoyage
dont les fameuses motos crottes qui font l'honneur des trottoirs parisiens
dans le monde entier.
Yolande
yop a écrit :
J'aurais dû préciser : collecte des ordures ménagères.
Pour les motos-crottes, un temps baptisées "chiraclettes", je ne suis pas sûr
qu'on les utilise encore. D'une part, la moitié du parc a brûlé lors d'un
incendie, d'autre part, je crois avoir lu qu'il y avait un problème de
renouvellement de contrat avec la société concessionnaire.
Ripeur : nom masculin - XXè siècle - désigne l'ouvrier qui décharge les
marchandises d'un camion, s'un wagon (selon le Robert historique).
Le sens s'est étendu... au chargement et à d'autres véhicules.
> Oui, bien sûr. La collecte des ordures ne nécessite ainsi que deux
> catégories d'employés : les chauffeurs et les ripeurs. Exit le terme
> d'éboueur, qui ne restera bientôt plus d'usage, à Paris, que pour
> aller vendre le "calendrier des éboueurs", vers Noël.
Dans le ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois) utilisé
par l'ANPE, les mots-clés "ripeur" et "éboueur" restituent différentes
appellations, dont un curieux "éboueur flottant".
Ces appellations renvoient toutes les deux vers un très polissé
"Agent/agente d'entretien et d'assainissement".
Cette teminologie lénifiante participe au langage politiquement correct qui
tend à se diffuser dans les administrations et vise à éliminer les termes
jugés dégradants.
A noter, cependant, que "ripeur" n'est pas mentionné dans la liste des
appellations principales de cet emploi.
De même, les recherches dans le répertoire avec "ripeuse" et "éboueuse" ne
donnent aucune réponse ... Boueux, quant à lui, semble avoir disparu de la
circulation.
yop a écrit :
> DB a écrit :
>
> > Oui, bien sûr. La collecte des ordures ne nécessite ainsi que deux
> > catégories d'employés : les chauffeurs et les ripeurs. Exit le terme
> > d'éboueur, qui ne restera bientôt plus d'usage, à Paris, que pour
> > aller vendre le "calendrier des éboueurs", vers Noël.
>
> Dans le ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois) utilisé
> par l'ANPE, les mots-clés "ripeur" et "éboueur" restituent différentes
> appellations, dont un curieux "éboueur flottant".
>
> Ces appellations renvoient toutes les deux vers un très polissé
> "Agent/agente d'entretien et d'assainissement".
> Cette teminologie lénifiante participe au langage politiquement correct qui
> tend à se diffuser dans les administrations et vise à éliminer les termes
> jugés dégradants.
C'est sûrement vrai, mais j'ai noté que les gens qui se plaignent le plus de la
disparition de certains mots ou expressions de notre vocabulaire, comme éboueur
au profit de ripeur, sont rarement de la catégorie professionnelle concernée.
Il serait bon de recueillir l'avis des intéressés.
Serions-nous aussi charmés du pittoresque de certains mots ou expressions si
nous en étions directement affublés ?
> C'est sûrement vrai, mais j'ai noté que les gens qui se plaignent le plus de
> la disparition de certains mots ou expressions de notre vocabulaire, comme
> éboueur au profit de ripeur, sont rarement de la catégorie professionnelle
> concernée. Il serait bon de recueillir l'avis des intéressés.
Bonne remarque. À quoi je vous répondrai que, quel que soit le terme utilisé
pour le nommer, l'éboueur-ripeur fait un métier difficile à assumer avec
fierté. Ceux que je connais disent simplement : « Je fais les poubelles. »
Je pense que vous comprenez toute l'ironie amère qu'il y a dans cette
formulation.
--
Jean Tosti
Jean Tosti a écrit :
Un peu. Mais "poubelles" a aussi un sens élargi. Ainsi, la question qu'on posera
naturellement dans mon immeuble est : "A quelle heure passent les poubelles ?" et
certes pas "A quelle heure passent les éboueurs ou les ripeurs", ni même "A quelle
heure ramasse-t-on ou vide-t-on les poubelles".
> Jean Tosti a écrit :
>>DB a écrit :
>>>C'est sûrement vrai, mais j'ai noté que les gens qui se plaignent le plus de
>>>la disparition de certains mots ou expressions de notre vocabulaire, comme
>>>éboueur au profit de ripeur, sont rarement de la catégorie professionnelle
>>>concernée. Il serait bon de recueillir l'avis des intéressés.
>>Bonne remarque. À quoi je vous répondrai que, quel que soit le terme utilisé
>>pour le nommer, l'éboueur-ripeur fait un métier difficile à assumer avec
>>fierté. Ceux que je connais disent simplement : « Je fais les poubelles. »
>>Je pense que vous comprenez toute l'ironie amère qu'il y a dans cette
>>formulation.
> Un peu. Mais "poubelles" a aussi un sens élargi. Ainsi, la question qu'on posera
> naturellement dans mon immeuble est : "A quelle heure passent les poubelles ?"
Ah ? Jamais entendu.
> et certes pas "A quelle heure passent les éboueurs [...]
Ah ? C'est ce que je dis et ai toujours entendu dire.
[...]
Isabelle
> Un peu. Mais "poubelles" a aussi un sens élargi. Ainsi, la question qu'on
> posera naturellement dans mon immeuble est : "A quelle heure passent les
> poubelles ?"
Sans doute habitez-vous une grande ville. Chez moi, on dit plus
modestement : « À quelle heure passe la poubelle ? »
--
Jean Tosti
Isabelle Depape Hamey a écrit:
> > Un peu. Mais "poubelles" a aussi un sens élargi. Ainsi, la question qu'on posera
> > naturellement dans mon immeuble est : "A quelle heure passent les poubelles ?"
>
> Ah ? Jamais entendu.
Normal. De minimis non curat praetor.
>
>
> > et certes pas "A quelle heure passent les éboueurs [...]
>
> Ah ? C'est ce que je dis et ai toujours entendu dire.
On entend bien que ce qu'on veut bien entendre !
DB a écrit:
Zut ! On N'entend bien ...
Pas bien grave, il me semble. À moins que vous ne teniez au langage soutenu
ici...
C'est quoi, au juste, le langage soutenu ?
Que signifie, au juste, l'expression « langage soutenu » ?
Comment tu jactes, toi ? Je capte rien.
--
FAQ de <f.l.l.f.> : <http://perso.wanadoo.fr/langue-fr/faq/faq.htm>
Note aux lecteurs <http://www.panamo.com/use/conseil.html>
XIV - Version 14, mise à jour le dimanche 11 août 2002
Domino a écrit:
> > Le 23/09/02 20:58, « DB » :
> >> DB a écrit:
> ------------------
> >> On entend bien que ce qu'on veut bien entendre !
> >
> > Zut ! On N'entend bien ...
>
> Pas bien grave, il me semble. À moins que vous ne teniez au langage soutenu
> ici...
>
> C'est quoi, au juste, le langage soutenu ?
>
> Que signifie, au juste, l'expression « langage soutenu » ?
>
> Comment tu jactes, toi ? Je capte rien.
>
Attendez. Moi je parlais de langue soutenue, Siva de registre soutenu et vous
de langage soutenu. On s'y perd.
> Attendez. Moi je parlais de langue soutenue, Siva de registre soutenu et vous
> de langage soutenu. On s'y perd.
Moi aussi : ces notions sont mal désignées, et un flou certain
règne. _Gradus_ parle de « niveau », « langage », « ton », « style »,
« usances », « disances », « parlures » et « discours » dans le même
article « Niveaux de langue ».
Certains sont clairement distingués : « langage » et « style », par
exemple, mais c'est l'apo pour les autres siopèse.
>Un peu. Mais "poubelles" a aussi un sens élargi. Ainsi, la question qu'on posera
>naturellement dans mon immeuble est : "A quelle heure passent les poubelles ?" et
>certes pas "A quelle heure passent les éboueurs ou les ripeurs", ni même "A quelle
>heure ramasse-t-on ou vide-t-on les poubelles".
Poubellier : 10 dans Tbbtyr Gbvyr.
Poubellier nom masculin. Éboueur : « J'm'en fous de l'école, quand
ch'rai grand ch'rai poubellier ! »
Poubelleur : 23
Il n'ya pas de sous metiers alors kan tu nous parle de metiers de bas
etage dis toi bien kun jour tu seras ptetre bien poubelleur a ton tour
ou ouvrier...
Les mots sont peu présents à l'écrit, mais je les ai entendus
souvent dans la bouche d'enfants, soit petits, soit avec peu de
vocabulaire. Les exemples me semblent vraiment typiques des occurrences.
Ces créations sont relativement récentes, trente ans peut-être. Leur
sens péjoratif est évident.
Dans ma famille, on a utilisé le terme vieilli « boueux » ou
« boueur » : « boueux, 1808 ; de boue. Fam. Employé chargé d'enlever les
ordures ménagères et les détritus sur la voie publique. » Mes parents
disent encore « les boueurs », mais « l'éboueur » au singulier.
On trouve encore le terme dans des textes littéraires pour désigner les
cantonniers ou des journaliers à la campagne qui se chargeaient des
basses besognes comme purger une fosse à purin. L'éboueur semble avoir
bénéficier d'une promotion par l'apparition des machines à ébouer à la
fin du XIXe s. Le boueur est le plus ancien : 1563. Éboueur : 1870.
Dominique
J'ai constaté les deux attitudes, certains ex-balayeurs se préfèrent
techniciens de surface, mais les facteurs semblent avoir gagné leur combat
contre préposé.
Vs
détenteur d'un métier sans nom
Lequel dira un jour : «Je suis du bois des bennes.»
Vs
souvenir de grandes grèves où l'on sentait l'utilité des éboueurs-ripeurs.
Ne vous perdez pas dans une botte de foin, à moins de vous identifier à...
Registre et langue sont différents, certes.
En revanche, dans le contexte du présent échange, la différence entre langue
et langage n'est pas pertinente : j'aurais pu tout aussi bien écrire
« langue » à chaque occurrence du terme « langage ». Et vous le savez.
"Jacques le Ripeur" <jacques....@wanadoo.fr> a écrit dans le message de
news: amlkoj$sr$1...@wanadoo.fr...