Peut-être que d'autres Suisses qui ont été sous les drapeaux vont m'aider à
l'enrichir.
- roter (la) : passer un moment difficile. "La nuit dernière, ils l'ont
rotée!"
- rota: moment difficile. "Pour ceux qui étaient sous la pluie, ça a été la
rota."
- infanteriste: fantassin.
- pousse-cailloux: fantassin
- souper fac: repas du soir facultatif, où les soldats ont le droit de
manger en caserne, mais préfèrent généralement manger au restaurant.
- Bourbine: Suisse-allemand, la langue suisse allemande, ou la langue
allemande. "C'est une compagnie de Bourbines." "Je pige rien, c'est écrit en
bourbine."
- Cours de répète: Cours de répétition, période de deux à trois semaines où
les soldats d'une formation sont convoqués. A lieu chaque année ou tous les
deux ans. "C'est ton combien-t'ième cours de répète?"
- la Panosse: le drapeau suisse, ou l'étendard d'une unité (d'où
l'expression "la prise de la panosse" ou la "remise de la panosse",
cérémonies marquant respectivement le début et la fin d'un cours de
répétition).
- biquet: sergent-major (responsable du matériel et de la discipline dans
une compagnie)
- gamache: guêtre qui s'utilisait par dessus les chaussures militaires.
Elles ne sont plus utilisées depuis l'introduction des bottines de combat.
- gamache lumineuse: bande de tissu réfléchissant qui se porte au bas de la
jambe gauche.
- bourbaki, bourbak: soldats débraillés, manquant de tenue. "Mais c'est quoi
ces bourbaks?" Se réfère à l'armée du général français Bourbaki, défaite par
les Prussiens lors de la guerre 1870 et qui s'étaient réfugiée en Suisse en
plein hiver. "On n'est pas une armée de Bourbaki!".
- pleute: premier-lieutenant (utilisé surtout par les recrues)
- capo: caporal
- lieute: lieutenant
- maïu: major
- fass: fusil d'assaut (terme officiel, mais rentré totalement dans
l'usage). "L'appel est avec le fass, casque et harnais".
- picasso: le tableau de travail de la semaine. Le nom vient sans doute de
l'aspect "artistique" de ce papier.
- torché: ivre mort
- foutre une brossée: engueuler. "Je me suis fais foutre une de ces
brossées, je te dis pas!"
>- la Panosse: le drapeau suisse, ou l'étendard d'une unité (d'où
>l'expression "la prise de la panosse" ou la "remise de la panosse",
>cérémonies marquant respectivement le début et la fin d'un cours de
>répétition).
S'adresser à Clothilde. Voir :
<http://www.chez.com/languefrancaise/rubricabrac/San-Antonio.htm#Appel-2>
>- bourbaki, bourbak: soldats débraillés, manquant de tenue. "Mais c'est quoi
>ces bourbaks?" Se réfère à l'armée du général français Bourbaki, défaite par
>les Prussiens lors de la guerre 1870 et qui s'étaient réfugiée en Suisse en
>plein hiver. "On n'est pas une armée de Bourbaki!".
Employé aussi dans l'Armée française.
>- capo: caporal
chez nous, c'est plutôt « cabot »
>- lieute: lieutenant
Aussi.
>- torché: ivre mort
Chez nous aussi, et pas que dans le vocabulaire militaire.
--
Luc Bentz
http://www.langue.fr.org/
« Le blanc qui sépare les mots aide à la compréhension du texte écrit ;
et toute la ponctuation est à son image. » (Jacques Drillon)
> - la Panosse: le drapeau suisse,
Bon... écoutez un peu... On commence à le connaître, à ne plus le
confondre avec une serpillière ou une cinse ou loque à reloqueter ! On
le sait bien que votre drapeau suisse est un simple chiffon comme tous
les autres, mais faudrait pas abuser. Vous voyez les Belges nous
abreuver de textes pour dire que leur drapeau se nomme la wassingue ?
Ils ne l'osent même pas...
> - bourbaki, bourbak: soldats débraillés, manquant de tenue.
Une armée de Bourbaki est rentrée dans le français de France le plus
ordinaire depuis longtemps. C'est même devenu tellement un synonyme de
désordre en argot que ce nom a été choisi par le plus célèbre groupe de
mathématiciens français et que certains sont devenus depuis des
médailles Fields...
> - capo: caporal
Le capo ou le kapo (avec un autre sens et une autre origine allemande
pour les détenus) sont des banalités dans l'armée française. Cela se
ressemble d'une armée à l'autre.
> - lieute: lieutenant
> - maïu: major
Sergot, sergeot, sergue, adjupette, jupette, juteux, et lieut'...
> - torché: ivre mort
Argot français classique. XVIIe s.
Il y avait quand même des termes vraiment helvétiques et que j'ai
découvert ainsi.
> > - la Panosse: le drapeau suisse,
>
> Bon... écoutez un peu... On commence à le connaître, à ne plus le
> confondre avec une serpillière ou une cinse ou loque à reloqueter ! On
> le sait bien que votre drapeau suisse est un simple chiffon comme tous
> les autres, mais faudrait pas abuser. Vous voyez les Belges nous
> abreuver de textes pour dire que leur drapeau se nomme la wassingue ?
> Ils ne l'osent même pas...
>
Il ne s'agit que d'une liste. Comme connotation, il n'y pas de mépris dans
le terme, qui est plutôt affectueux. Les Suisses n'entretiennent pas avec
leur drapeau et leur pays le même rapport que les Français. Pays
multiculturel, il n'y a donc pas vraiment de norme "appartenant à la sphère
intangible de l'individu" (raciale, politique ou religieuse) selon laquelle
on juge un "bon Suisse". En revanche, il y a un certain de nombre de
"valeurs essentielles", qui sont l'esprit de l'ordre (dans le sens "propre
en ordre" ou "vivre tranquillement", non dans la conception policière), le
dialogue pour résoudre les conflits, le respect des règles, la tolérance des
idées des autres -- et pour communiquer, connaître suffisemment une des
trois langues principales. Au travers du drapeau, ce sont ces valeurs qui
sont défendues. On y ajoutera "le bon sens helvétique", qui recherche la
simplicité des solutions aux problèmes. Pour le meilleur et pour le pire,
c'est ainsi que le Suisse a jugé ceux qui ont désiré s'intégrer. La couleur
de la peau n'étant pas un critère, les jeunes sont totalement intégrés dès
la 2ème génération. Se permettre une remarque sur le sujet serait de mauvais
ton.
Le modèle de la Suisse n'est donc pas un "phénomène exotique", mais une idée
à part entière qui possède un côté universel -- modèle de la démocratie
américaine et qui a parcouru, à son échelle, toutes les étape de l'unité
européenne depuis l'Etat indépendant, y-compris le multilinguisme, l'armée
fédérale et l'union monétaire. Il a à mon avis l'immense mérite de démontrer
que la fierté des citoyens d'appartenir à une entité n'est pas liée à une
race, une ethnie ou une religion (implicitement des concepts
discriminatoires).
> > - bourbaki, bourbak: soldats débraillés, manquant de tenue.
>
> Une armée de Bourbaki est rentrée dans le français de France le plus
> ordinaire depuis longtemps. C'est même devenu tellement un synonyme de
> désordre en argot que ce nom a été choisi par le plus célèbre groupe de
> mathématiciens français et que certains sont devenus depuis des
> médailles Fields...
C'est bon à savoir. Les soldats suisses utilisent ce terme avec une certaine
fréquence. Il faut savoir que l'événement en février 1871, a été fortement
ressenti, puisque pas moins de 87'000 soldats français sont rentrés en
Suisse, passant par Verrières, Sainte-Croix, Vallorbe et la vallée de Joux.
Cet événement spectaculaire et son aspect humanitaire, est resté
profondément gravé dans l'esprit des Suisses. Le peintre Edouard Castres l'a
immortalisé dans un Panorama.
Donc on dénote dans l'esprit des Suisses deux aspects: le premier,
militaire, qui est péjoratif. Le second, humanitaire, qui leur a laissé le
souvenir d'un drame humanitaire et la mobilisation des énergies pour le
soulager.
> Sergot, sergeot, sergue, adjupette, jupette, juteux, et lieut'...
A part le dernier, non utilisés dans l'armée suisse. Celui qui les
utiliserait "ferait tâche".
> > - torché: ivre mort
>
> Argot français classique. XVIIe s.
Rarement utilisé à Genève à ma connaissance.
À ma connaissance, ce mot n'est pas utilisé en Belgique, mais
dans le nord de la France. Y a-t-il des Belges ici présents
qui l'utilisent (et qui ne sont pas des frontaliers) ?
Marion
--
Marion Gevers,
Newcastle, NSW, Australia
mar...@eepjm.newcastle.edu.au
> Pour le Panorama Bourbaki, voir
> http://www.panorama-luzern.ch/html/360bourbaki.html
Très belle réalisation au format IVR (Immersive Virtual Reality).
Avec le curseur, on peut se déplacer dans le plan volontairement (dans les
quatre directions) au lieu de le laisser défiler.
Avec la touche Shift, gros plan. Et le contraire avec la touche CTRL.
Le groupe de mathématiciens Bourbaki a choisi ce nom parce que, depuis la
fin du XIXe, c'était un canular de l'ENS.
On racontait que le Général Claude Bourbaki avait visité l'école. En fait,
c'était un élève déguisé.
Celui immortalisé par votre Panamora était sans doute Charles Bourbaki.
Les potaches de l'ENS se sont-ils inspirés de lui ?
Ou alors, simple coïncidence, parce que c'est un nom grec rigolo et
mystérieux.
--
FAQ de fllf : <http://www.chez.com/languefrancaise/faq/faq.htm>
Note aux lecteurs <http://www.panamo.com/use/conseil.html>
X - Version 10, mise à jour le samedi 1 juin 2002
> Il ne s'agit que d'une liste. Comme connotation, il n'y pas de mépris dans
> le terme, qui est plutôt affectueux. Les Suisses n'entretiennent pas avec
> leur drapeau et leur pays le même rapport que les Français. Pays
> multiculturel, il n'y a donc pas vraiment de norme "appartenant à la sphère
> intangible de l'individu" (raciale, politique ou religieuse) selon laquelle
> on juge un "bon Suisse". En revanche, il y a un certain de nombre de
> "valeurs essentielles", qui sont l'esprit de l'ordre (dans le sens "propre
> en ordre" ou "vivre tranquillement", non dans la conception policière), le
> dialogue pour résoudre les conflits, le respect des règles, la tolérance des
> idées des autres -- et pour communiquer, connaître suffisemment une des
> trois langues principales.
Ouais. Voilà une Suisse bien idéalisée. Oh, je ne voudrais pas la
dénigrer, mais enfin les rapports entre Suisses alémaniques et Suisses
romands ne me paraissent pas empreints d'un tel consensus qu'on puisse
les proposer en exemple aux autres. Sans remonter aux temps historiques
(et les exemples sont alors nombreux), il suffit de rappeler le
déplacement de Genève à Zurich des principaux vols internationaux de la
Swissair (ce qui ne semble pas lui avoir porté chance) pour s'apercevoir
que l'ordre, la concorde et la tolérance sont aussi courants en Suisse
que l'égalité et la fraternité en France.
Laurent Franceschetti <lfr...@mail.com> a écrit dans le message :
adcgi3$vgvtl$1...@ID-24867.news.dfncis.de...
>
/.../
> On y ajoutera "le bon sens helvétique", qui recherche la
> simplicité des solutions aux problèmes. Pour le meilleur et pour le pire,
> c'est ainsi que le Suisse a jugé ceux qui ont désiré s'intégrer. La
couleur
> de la peau n'étant pas un critère, les jeunes sont totalement intégrés dès
> la 2ème génération. Se permettre une remarque sur le sujet serait de
mauvais
> ton.
La Suisse n'ayant pas vraiment connu de phase d'industrialisation de type
tayloriste avec recours massif à des populations étrangères, les problèmes
ne s'y posent évidemment pas de la même façon qu'en France.
Mais ce qu'on entend quotidiennement, en Suisse alémanique notamment, sur
les "nouveaux" immigrés (yougoslaves...) n'a rien à envier aux discours des
Le Pen & co.
> Il a à mon avis l'immense mérite de démontrer
> que la fierté des citoyens d'appartenir à une entité n'est pas liée à une
> race, une ethnie ou une religion (implicitement des concepts
> discriminatoires).
Car, évidemment, le "modèle" français est fondé sur ces notions ???
On pourrait dire que c'est plutôt la Suisse, avec des institutions comme le
canton, qui s'organise sur un critère ethnique (et je ne suis pas loin de le
penser).
JPh
alain d. <dal...@noos.fr> a écrit dans le message :
2002060212...@m63.net195-132-22.noos.fr...
> Laurent Franceschetti <lfr...@mail.com> wrote (écrivait) :
>
> Ouais. Voilà une Suisse bien idéalisée. Oh, je ne voudrais pas la
> dénigrer, mais enfin les rapports entre Suisses alémaniques et Suisses
> romands ne me paraissent pas empreints d'un tel consensus qu'on puisse
> les proposer en exemple aux autres.
Sait-on quel est pourcentage de suisses alémaniques pratiquant le français,
et de suisses romands pratiquant l'allemand (ou l'affreux dialecte
"schwyzerdütsch") ? Je n'en ai aucune idée mais mon expérience personnelle
me dit que ça ne doit pas être brillant.
JPh
Pour les suisse-allemands, la proportion de ceux qui parlent le français est
assez élevée dans la génération 30-50. A Zurich on vous répondra souvent en
français dans les magasins. Pour les jeunes, la tendance est moins bonne et
on a tendance à passer à l'anglais avec nos voisins d'outre-Sarine. On peut
le regretter.
Dans l'autre sens, c'est moins bon. Sans doute à cause du fait que
l'allemand n'est pas parlé en Suisse-allemande et du fait que les écoles
romandes n'enseignent pas le suisse-allemand. Ceux en sont capables
possèdent un atout et tout le monde le en convient.
On peut à la rigueur appeler nos voisins suisse-allemands "bourbines", mais
on ne se permettrait pas de dire que leur dialecte est affreux. Voilà qui
serait intolérant et donc fort peu suisse.
Je ne suis pas tout à fait d'accord. La population de Genève est formé d'un
tiers d'étrangers -- je ne connais pas exactement la proportion pour le
reste de la Suisse. En Suisse, notre développement industriel a été fait en
grande partie grâce aux immigrés, à commencer par les protestants français
chassés par Louis XIV. On retiendra ensuite les vagues italienne (ma
famille), espagnole, hongroise (1956), portugaise, etc. Les italiens,
espagnols et portugais étaient souvent d'origine modeste. Ils savaient qu'en
Suisse on travaillait dur et que la vie n'était pas aussi communicative que
chez eux. Les histoires abondent de ceux qui rêvaient de retourner au pays
et ensuite... s'apercevaient qu'ils s'étaient si bien habitués qu'ils
revenaient. Mais on continue de soutenir l'équipe de foot du Portugal, de
l'Espagne ou de l'Italie. C'est comme ça.
Les tunnels des Alpes ont été construits grâce à la main d'oeuvre étrangère.
Lausanne, Bâle, Zurich ont des communautés étrangères importantes, si bien
intégrées qu'elles font partie du paysage. Bref, est considéré Suisse qui y
a vécu et a adopté ses valeurs, punkt schluss, comme on dit chez nous.
Hmm... je reconnais que nous nous éloignons du sujet, mais cela explique
peut-être la position des Suisses sur leurs langues.
> Mais ce qu'on entend quotidiennement, en Suisse alémanique notamment, sur
> les "nouveaux" immigrés (yougoslaves...) n'a rien à envier aux discours
des
> Le Pen & co.
Malheureusement il y a une montée de la xénophobie mais rien qui puisse se
comparer à la France. Même les plus extrêmes ont publiquement désapprouvé Le
Pen -- lequel n'aurait pas beaucoup de chance chez nous. Quand on fait des
discours sonores à l'emporte-pièce, en Suisse, on passe pour un "malhonnête"
(traduisez: "mal élevé").
Faire la grève est considéré comme une rupture de la paix du travail --
parce que les solutions sont généralement trouvées par le dialogue. Cela se
produit, certes, mais c'est moyennement apprécié. Et en général il a fallu
que la direction pousse le bouchon vraiment loin.
A contrario, en Suisse, nous avons un mouvement très fort qui est favorable
à l'intégration des étrangers, Africains, et des Balkans. Les renvois forcés
d'étrangers sont mal vus et l'argument qui ressort est souvent "et pourtant
il s'était bien intégré...".
>
>
> Car, évidemment, le "modèle" français est fondé sur ces notions ???
Hélas, chez certains, oui: "nos ancêtres les Gaulois". La couleur de la
peau ou l'accent sont toujours un critère -- sans doute moins, mais cela
reste. On peut se réjouir de voir que l'équipe français de foot a montré
l'exemple. J'entends pourtant des amis français dire que l'intégration des
maghrébins a échoué. C'est difficile à comprendre. Chez nous, pour autant
qu'ils obtiennent un permis (ce qui n'est hélas pas facile), cela se passe
en général plutôt bien pour eux. Dans mon expérience, ceux que j'ai connus
étaient travailleurs et dévoués.
Tout n'est pas rose, chez nous. Les nouvelles populations sont plus
différentes. Une partie de la criminalité, notamment le trafic semble être
passée entre les mains de citoyens de l'ex-Yougoslavie et chez des
Africains. D'abord ces gens sont une infime minorité de notre population
étrangère. Ensuite, il y a anguille sous roche. On ne voit pas bien comment
ils pourraient agir sans la complicité de gens de l'endroit, notamment chez
les fonctionnaires. Il faut bien que quelqu'un leur ait donné des
autorisations de séjour et des subsides.
Comme dans les autres pays.
> On pourrait dire que c'est plutôt la Suisse, avec des institutions comme
le
> canton, qui s'organise sur un critère ethnique (et je ne suis pas loin de
le
> penser).
Genève a un tiers de genevois, un tiers de "confédérés" et un tiers
d'étrangers (donc 33% de population locale). Actuellement, ce sont plutôt
des considérations du prix/disponibilité des logements, places de travail et
impôts qui priment. Avec la crise du logement et l'imposition du Canton de
Genève, les Genevois vont s'installer en Haute-Savoie, dans l'Ain et dans le
canton de Vaud. Les Tessinois viennent étudier à Lausanne ou Zurich. Tout
cela est normal. Il y a de nombreux romands à Zurich, de nombreux
suisse-allemands viennent travailler en Suisse romande. Cela fait absolument
partie du paysage.
Dans la rue, on ne se formalise guère si vous roulez les "r", si votre
accent est anglophone ou même si votre syntaxe est approximative. En
pratique, les gens s'enhardissent à apprendre le français.
"L'hystérie du Mondial s'empare de la plaine de Plainpalais... (01/06/2002)
La victoire du Sénégal a été fêtée par un peuple ivre de bonheur.
(...) Un autocollant "J'adore le Sénégal" sur la poitrine, Carmen, jolie
blonde de 26 ans, n'est autre que l'amie de Dida Diagne, président de l'
association des Sénégalais de Genève. Elle annonce: "Du maffé en passant par
le yassa, il y aura à manger africain et à boire pendant tout le mois. Plus
on est de fous plus on rit. Nous voulons offrir une grande messe
multiculturelle." Belle facette de Genève, la tolérante... "
Chaque fois qu'il y aura un match, quelqu'un fera la fête à Genève. Bon,
revenons à nons moutonsss...
Les occasions de faire la fête sont si rares qu'il serait dommage
de bouder son plaisir...
Isabelle [un peu boudeuse à cause du résultat du match entre
l'Angleterre et la Suède]
--
« On vouvoie le paradis mais on tutoie l'enfer. »
Laurent Franceschetti <lfr...@mail.com> a écrit dans le message :
addaqc$109jcm$1...@ID-24867.news.dfncis.de...
> Je ne suis pas tout à fait d'accord. La population de Genève est formé
> d'un tiers d'étrangers --
Dans le 16ème arrondissement de Paris, le pourcentage est très élevé aussi.
/.../
> En Suisse, notre développement industriel a été fait en
> grande partie grâce aux immigrés, à commencer par les protestants français
> chassés par Louis XIV. On retiendra ensuite les vagues italienne (ma
> famille),
Il y a bien eu des vagues suisses en France.
> espagnole, hongroise (1956), portugaise, etc. Les italiens,
> espagnols et portugais étaient souvent d'origine modeste. Ils savaient
> qu'en Suisse on travaillait dur et que la vie n'était pas aussi
communicative
> que chez eux.
Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas eu d'immigration en Suisse, mais qu'elle
ne s'était produite ni de la même façon ni dans le même contexte économique.
> Les histoires abondent de ceux qui rêvaient de retourner au pays
> et ensuite... s'apercevaient qu'ils s'étaient si bien habitués qu'ils
> revenaient. Mais on continue de soutenir l'équipe de foot du Portugal, de
> l'Espagne ou de l'Italie. C'est comme ça.
Même au bout de trois générations ?
/.../
> Lausanne, Bâle, Zurich ont des communautés étrangères importantes, si bien
> intégrées qu'elles font partie du paysage. Bref, est considéré Suisse qui
> y a vécu et a adopté ses valeurs, punkt schluss, comme on dit chez nous.
Mais l'important est-il d'être considéré comme suisse ?
/.../
> Malheureusement il y a une montée de la xénophobie mais rien qui puisse se
> comparer à la France.
Qu'est-ce qui vous permet de le dire ?
> Même les plus extrêmes ont publiquement désapprouvé Le
> Pen -- lequel n'aurait pas beaucoup de chance chez nous. Quand on fait des
> discours sonores à l'emporte-pièce, en Suisse, on passe pour un
> "malhonnête" (traduisez: "mal élevé").
On peut être raciste et xénophobe sans être outrancier.
> Faire la grève est considéré comme une rupture de la paix du travail --
Quel rapport ?
Est-ce : paix sociale > meilleur développement économique >
société en meilleur > xénophobie qui a moins de motifs pour s'exprimer ?
/.../
> A contrario, en Suisse, nous avons un mouvement très fort qui est
> favorable à l'intégration des étrangers, Africains, et des Balkans.
Tout le monde est pour l'intégration des étrangers, même les électeurs de
l'extrême droite. Mais tant que les partis dits traditionnels ne l'auront
pas compris...
/.../
> > Car, évidemment, le "modèle" français est fondé sur ces notions ???
>
> Hélas, chez certains, oui
Il l'est ou il ne l'est pas. Ou alors il faut mettre "modèle" au pluriel.
> "nos ancêtres les Gaulois".
Rien ne vous oblige à donner à cette expression un sens racial.
Et de toute façon, le droit du sol est plus ancien qu'elle.
> La couleur de la
> peau ou l'accent sont toujours un critère -- sans doute moins, mais cela
> reste.
Davantage en France qu'en Suisse ?
/.../
> Genève a un tiers de genevois, un tiers de "confédérés" et un tiers
> d'étrangers (donc 33% de population locale). Actuellement, ce sont plutôt
> des considérations du prix/disponibilité des logements, places de travail
> et
> impôts qui priment. Avec la crise du logement et l'imposition du Canton de
> Genève, les Genevois vont s'installer en Haute-Savoie, dans l'Ain et dans
> le
> canton de Vaud. Les Tessinois viennent étudier à Lausanne ou Zurich. Tout
> cela est normal. Il y a de nombreux romands à Zurich, de nombreux
> suisse-allemands viennent travailler en Suisse romande. Cela fait
> absolument partie du paysage.
Les suisses allemands qui viennent travailler en Suisse romande s'y
sentent-ils vraiment chez eux ? Sont-ils nombreux à s'y installer
définitivement et à y fonder un foyer ? Quel est le taux d' "intermariages"?
> Dans la rue, on ne se formalise guère si vous roulez les "r", si votre
> accent est anglophone ou même si votre syntaxe est approximative.
Non, mais on peut vous considérer comme un étranger alors que vous n'êtes
qu'à dix kilomètres de votre lieu de naissance (j'ai vu ça), pour une
histoire de "r" roulé.
Ouf, on retrouve presque le sujet du forum.
JPh
> Claude R. a écrit :
> > Bon... écoutez un peu... On commence à le connaître, à ne plus le
> > confondre avec une serpillière ou une cinse ou loque à reloqueter !
> > On le sait bien que votre drapeau suisse est un simple chiffon comme
> > tous les autres, mais faudrait pas abuser. Vous voyez les Belges
> > nous abreuver de textes pour dire que leur drapeau se nomme la
> > wassingue ? Ils ne l'osent même pas...
> À ma connaissance, ce mot n'est pas utilisé en Belgique, mais
> dans le nord de la France. Y a-t-il des Belges ici présents
> qui l'utilisent (et qui ne sont pas des frontaliers) ?
Jamais entendu ça. À la caserne, le drapeau s'appelait... le drapeau.
Pas follement original, évidemment, mais tout le monde comprenait.
Les snobs disaient « l'étendard ».
Et quelques anarchistes « la loque nationale »...
Bernard
Non. La loque à reloqueter déjà citée bien, mais pas en tant que
drapeau belge!
Amicalement,
Didier