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Ariane Bilheran « L'idéologie sanitaire est un prétexte à une gouvernance totalitaire »

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Le très gentil Luciole135

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Oct 18, 2021, 12:03:08 PM10/18/21
to
Entretien avec Amèle Debey, pour L'Impertinent


Ariane Bilheran est normalienne, psychologue clinicienne, docteur en
psychopathologie et auteure de plus de vingt-cinq ouvrages. Ses domaines
d'expertise sont le harcèlement, la paranoïa, les déviances du pouvoir
et la reprise de son pouvoir personnel. Depuis le début de la crise
Covid, elle fait partie de ceux qui ont tôt fait de déceler les
incohérences et les abus des politiques mises en place. Depuis la
Colombie, où elle réside, cette observatrice du psychisme humain a
accepté de nous livrer son regard sur la situation actuelle.

Amèle Debey, pour L'Impertinent : En tant que docteur en
psychopathologie, qu’est-ce qui vous frappe le plus dans la situation
que nous vivons depuis 18 mois ?


Ariane Bilheran : La violence des décideurs sur les populations, le
harcèlement exercé sur les populations, à tous les niveaux. Idéologie,
manipulation de masse, violence économique, violence sur les corps,
censure, atteintes à la liberté d’expression.


Un de vos domaines d’expertise est les déviances du pouvoir. Ce qui se
passe en ce moment à de quoi nourrir votre réflexion ?


Oui. Dès avril 2020, j’ai écrit un article appelé Totalitarisme
sanitaire: «c’est pour ton bien»… Le mal radical. C’était encore un gros
mot, on n’avait pas le droit d’en parler. Mais depuis, cela a fait son
chemin. Après, j’ai éprouvé le besoin d’écrire un autre article en août
que j’ai appelé Le moment paranoïaque, où j’ai trouvé l’expression de
«déferlement totalitaire» qui, depuis, a bien circulé. Et puis, en
décembre, je me suis exprimée sur Radio Canada à propos du totalitarisme
actuel dont on voit la manifestation.


Grâce à mon expertise, j’en ai repéré les symptômes très tôt: dans le
caractère idéologique, c’est-à-dire le fait de présenter comme une
vérité une fiction mensongère tout en demandant l’adhésion de la
population à cette fiction. Le passage à l’acte: les obligations de
confinement, la suppression des droits les plus élémentaires; les
paradoxes permanents.


« La souffrance engendrée sur les populations m’a frappée très tôt. »

En Amérique du Sud par exemple, empêcher les gens d’aller travailler ne
peut pas être dans l’intérêt de leur santé, parce que lorsqu’on n’a pas
de source de revenus fruits de notre travail pendant plusieurs mois, et
qu’on n’a pas d’aide, ce n'est à priori pas ce qui va nous mettre en
bonne santé!

La souffrance engendrée sur les populations m’a frappée très tôt. De la
même façon, il y a une notion qu’on appelle le clivage, en psychologie,
qui consiste à diviser un collectif en deux populations irréductibles
qui ne peuvent plus s’entendre entre elles. Car l’une étant sous
perfusion idéologique. Elles ne peuvent plus communiquer.

J’ai travaillé pendant longtemps dans des organisations du travail.
Quand elles devenaient pathogènes, créatrices de troubles psychosociaux
au travail, j'en repérerais les mécanismes à différentes échelles. Que
ce soient les manipulations émotionnelles, les contradictions, les
mensonges, les paradoxes sur les discours, le fait de réduire la
complexité du réel à un seul paradigme, à un seul paramètre, tout cela
m’a paru quand même assez fou.


On voit que ce sont les pays les plus riches qui ont réagi de la façon
la plus disproportionnée. N’étions-nous pas installés dans une sorte de
confort ?


Je ne sais pas si la première phrase est juste. Parce que la Colombie
n’est pas un pays riche et nous avons eu six mois de confinement
extrêmement sévère. Il y a eu beaucoup de pays pauvres où cela s’est
également joué comme ça.

Par contre, dans les pays occidentaux, il y a eu beaucoup d’aides
distribuées aux gens. Ils ont donc davantage eu l’impression que c’était
pour leur bien cette affaire, puisqu’on les prenait en charge. Il y a
donc eu moins de dissonances au départ sur ce point. La différence est
sans doute là.


Certains pensent tout de même que ces mesures étaient tout à fait
justifiées.


J’ai une seule question pour eux : on sait qu’en 2020, ne serait-ce que
pour l’Amérique du Sud, les décisions politiques ont plongé dans la
misère plus de 20 millions de gens. Près de 30 millions en 2021. Est-ce
qu’on peut prendre soin de sa santé lorsqu’on est dans la pauvreté
extrême? Est-ce vraiment justifié? Est-ce vraiment une politique tout à
fait mesurée, équilibrée, qui prend en compte différents paramètres?


Est-ce que la docilité des gens vous a surprise ?


Oui et non. D’abord, je pense que tous les peuples ne réagissent pas de
la même façon par rapport à leur passé. Au niveau européen, il y a
souvent une croyance naïve que les gouvernants sont là pour notre bien.
Ce qui fait qu’il est très compliqué de remettre en question deux
choses: les gouvernements ne nous veulent pas du bien, mais en plus ils
nous veulent sciemment du mal.


Vous pensez vraiment que les gouvernements nous veulent sciemment du mal ?


Peut-être pas tous. Mais je pense en effet que les décideurs à haut
niveau et en particulier les soi-disant philanthropes qui, avec leurs
milliards, auraient de quoi faire de la planète un paradis, nous veulent
sciemment du mal.


Dans quel but ?


A partir du moment où vous avez confisqué la majorité des richesses au
détriment d’une plus grande population, cette population représente une
menace pour vous.


C’est pourtant celle qui fait fonctionner le système, non ? Ils ont
forcément besoin de nous.


Dans quelle mesure ont-ils besoin de nous, je n’en sais rien. Ça ne me
paraît pas évident. Nous sommes vus comme des pollueurs, des parasites.
Je crois qu’à un moment donné, la question d’accumulation de richesses à
un stade qu’on ne peut pas se représenter, ni vous, ni moi, fait tourner
la tête si elle n’était déjà pas solide avant. Ça crée un gouffre
incommensurable entre les pauvres et une toute petite minorité d’une
classe extrêmement riche qui prétend dicter à la planète toutes sortes
de choses. Et qui fait des gouvernants de simples exécutants.

On voit bien que si les gouvernements étaient autonomes, ce ne se serait
pas passé comme ça. Or, la marche de manœuvre pendant la crise était
assez réduite, puisque tout le monde a appliqué à peu près la même
politique. Et pas dans l’intérêt des peuples.


Vous disiez récemment qu’il s’agissait d’une guerre des riches contre
les pauvres?


Oui. Encore une fois je pense que l’on observe l’arbre à ses fruits. On
a un appauvrissement toujours croissant de la pauvreté et un
enrichissement toujours plus grand de l’autre côté. Il y a des gens qui
s’enrichissent considérablement sur la crise. On a basculé l’immense
majorité de la population mondiale dans une extrême pauvreté, sans se
préoccuper des impacts sur la santé.

Il y a une intention de nuire, totalement assumée dans les discours
d’ailleurs, dans les projets. Il y a un très fort déficit d’empathie de
la part de cette micro-caste de très, très riches par rapport au reste
de l’humanité. C’est à cela qu’on caractérise le harcèlement,
d’ailleurs. Une partie des citoyens doit se sacrifier pour le bien
commun. C’est une logique totalitaire. On se rend compte que ceux dont
on exige le sacrifice sont à peu près toujours les mêmes.


Il semblerait qu’on ait amené les gens à confondre les conséquences des
mesures prises avec les conséquences du Covid. On a donc créé le
contexte pour qu'ils aient envie de cette servitude volontaire dont
parlais La Boétie. Comment peut-on expliquer cette situation ?


Sur le plan de la philosophie politique, on peut l’expliquer par le fait
qu’a été mis en place de façon assez clair et un peu partout un régime
totalitaire. Il rencontre de la résistance ça et là, mais c’est le projet.

Pourquoi totalitaire, parce qu’il vise la domination totale des
individus, la rupture des classes, de l’appartenance sociale, des
familles, jusqu’à l’intrusion dans l’intimité de la personne. Pour que
le projet totalitaire fonctionne, il doit se maintenir au pouvoir grâce
à la terreur, donc il faut un ennemi. Visible ou invisible. Auquel on va
faire la guerre, pour justifier le terrorisme de l’État. Pour justifier
aussi la suppression des libertés et des droits. Il faut une idéologie.
Un discours qui mette en scène un ennemi contre lequel on va partir en
guerre et qui, supposément, nous met en danger de mort. Il va falloir
construire pour cela un discours mensonger, complètement déconnecté de
la réalité de l’expérience. Mais afin qu’il puisse avoir une certaine
légitimité, il faut qu’il évolue en permanence, pour empêcher qu’il soit
figé et donc soumis à la critique.


Il faut que l’idéologie réussisse à modifier la réalité. Ce n’est donc
plus la réalité de l’expérience qui fait foi. Avec l’idéologie, on va
modifier l’expérience pour qu’elle corresponde à ce qu’on est en train
de raconter.


Par exemple, si on désigne telle population comme paria, comme danger
pour la nation, on va faire en sorte qu’elle devienne dangereuse. On va
l’exclure économiquement, lui supprimer ses droits. Si on veut démontrer
qu’elle met en danger la santé des individus, on va la mettre elle-même
dans des conditions d’hygiène précaire, etc., etc. De telle sorte que le
retour de la réalité finisse par correspondre à l’idéologie.


« On crée les conditions pour que la réalité finisse par correspondre à
l’idéologie. »

En 2020, on n’a pas du tout pris les mesures nécessaires pour soigner.
Au contraire, il y a eu une grande exposition des gens sur le plan de la
santé. J’ai pris l’exemple économique tout à l’heure: quand vous n’avez
plus à manger, que vous ne pouvez plus payer vos factures, comment
faites-vous pour vous alimenter correctement, ne pas être dans
l’angoisse et la précarité, vous protéger au niveau de votre santé et de
votre immunité ainsi que vos enfants? Ce n’est donc pas du tout une
politique en faveur de la santé, mais une politique de précarisation qui
a eu lieu dans de nombreux pays du monde et qui a entraîné davantage de
troubles de santé.


Quand on interdit à des médecins de prescrire ou de soigner, on crée des
maladies. Quand on renvoie les gens chez eux avec du Doliprane, on crée
les conditions pour que la réalité finisse par correspondre à l’idéologie.


Comment peut-on expliquer que la majorité des gens ne se rendent pas
compte de tout cela ? N’y a-t-il pas un fonctionnement, au niveau du
cerveau, qui fait que nous ne sommes pas capables d’envisager certaines
réalités trop éloignées de notre ligne de pensées, au risque de devenir
complètement fous ?



Tout à fait. C’est lié à la violence. Il y a eu des chocs traumatiques
répétés envoyés aux populations. De diverses manières, avec différents
décors. Et ces chocs traumatiques ont été créés par les discours
politiques, par les décisions prises, dont l’absurdité et l’arbitraire
ont cassé tous les repères des gens. Il faut savoir que cette violence
entraîne, pour le psychisme, la mise en place de mécanismes de défense.
Le meilleur exemple : quand vous subissez un traumatisme grave, cela
peut déclencher une amnésie. C’est un mécanisme de défense. Ou, encore
une fois, on peut être dans le déni: le réel est tellement insupportable
que je ne peux pas me le représenter.


Donc je pense que moins on s’attend à la violence, plus on est
vulnérable, comme c’est le cas des pays occidentaux qui ont l’habitude
de fonctionnement plus équilibrés. Nier la réalité de la violence, ou la
justifier, dans la mesure où il y a en face un discours très séducteur
du type «on fait ça pour votre bien»: c’est très tentant d'y entrer. Je
pense que la majorité des gens, et c’est bien normal, ne parvenant pas à
comprendre ni accepter l’existence de la violence que ça véhicule,
régressent sur le plan psychologique et se laissent prendre en charge
par le discours dominant.


Il y a également une bonne partie de gens qui préfère tout simplement ne
pas s’interroger et suivre le mouvement, sans chercher à savoir si ce
qu'il se passe est normal ou non.


Oui, alors là c’est le syndrome du fonctionnaire qui fonctionne.
C’est-à-dire qui préfère restreindre son champ de pensée et le réduire à
la tâche qu’il a à exécuter. Car s’il devait penser vraiment ce qu'il se
passe, probablement qu’il pourrait en devenir fou.


Je pense que le psychisme protège, jusqu’à un certain point, les gens de
ce basculement. De cette désintégration psychique.


On constate aussi que ce n’est pas une question d’intellect, de
connaissances, ni de niveau d’éducation. L’autrefois philosophe Raphaël
Enthoven en est le parfait exemple.


D’abord, c’est lié à une solidité psychologique et non pas à une
intelligence. C’est lié à la capacité d’être ancré dans plusieurs choses
et dans la capacité d’affronter la solitude, même si la majorité du
groupe se désaxe. Ancré dans quoi ? Dans le rapport à la réalité. Dans
le désir de vérité. Dans la valeur morale de se rendre compte, dans le
réel, qu’on fait du mal aux gens.


Il y a des profils très hétérogènes qui peuvent se retrouver dans une
prise de conscience, mais tous sont caractérisés par plusieurs choses:
d’abord, ils ont un fort ancrage dans la réalité, des gens qui ont plein
de bon sens, des gens qui ont d’autres références, y compris chez leurs
ancêtres, qui leur permettent d’apprécier d’une autre façon ce qu’il se
passe, de sortir du discours dominant. Ensuite, ce sont des gens qui
questionnent la légitimité de l’autorité; ils n’obéissent pas pour
obéir, mais parce que le discours de l’autorité a du sens. Et enfin, la
caractéristique commune à chaque fois, c’est de ne pas se satisfaire
d’un à peu près au niveau de la vérité. Il y a une recherche de vérité,
de compréhension. Et le quatrième point:ce sont des gens qui sont
capables de faire face à l’isolement. Parce qu’en ce moment, penser au
vent contraire, c’est être exposé au harcèlement, à l’isolement, à
l’insulte, à la censure et pour cela, il faut avoir une sacrée solidité
psychologique.


Il faut bien se dire que le système devient fou, mais que quand on fait
partie du système parce qu’on y a des avantages, des privilèges et que
remettre en question la doxa dominante impliquerait de perdre ces
privilèges et sa place dans ces groupes d’appartenance (groupes de pairs
notamment), tout le monde n’est pas prêt à le faire. Je connais des gens
qui ont des doubles discours. Des discours publics et des discours
privés. Donc ils ne sont pas si naïfs que ça.


Pourtant, j’avais tendance à penser que Raphaël Enthoven pouvait réunir
ces caractéristiques.


Il fait sans doute partie de groupes d’appartenance (par exemple,
l’intelligentsia parisienne) qu’il n’est pas prêt à quitter. Et ces
groupes d’appartenance ont fait cette allégeance-là. Cela met tout le
monde face à des conflits de loyauté.


C’est-à-dire ?


On voit le prix qu’ont payé certains scientifiques, certains
universitaires et certains chercheurs à dire leur vérité. Si l’on n’est
pas prêt à payer ce prix-là et si son groupe d’appartenance exige de
manière implicite ou explicite une adhésion au dogme, pour accéder aux
privilèges du sérail, on est réduit à une forme de soumission,
consciente ou non.


Quand Laurent Mucchielli se fait dédire par le CNRS, la question est de
qui dépend le CNRS ? Qui a peur de perdre sa place ? Je ne suis pas sûre
qu’il n’y ait que des endoctrinés là-dedans,si vous voulez. Je suis même
sûre du contraire. Il y a des sommes d’intérêts, de corruptions, de
peurs. Certains s’empêchent eux-mêmes de critiquer, de penser, pour ne
pas perdre ces privilèges. Le plus ironique est que, souvent, ce sont
les mêmes qui ont hurlé à la défense de la liberté d’expression en France.


De manière plus générale, la collaboration des intellectuels avec les
régimes totalitaires n’est pas nouvelle. Hannah Arendt avait exprimé son
dégoût des intellectuels dès le début des années 1930 ; Klemperer avait
été sidéré par l’opportunisme de certains universitaires; Günther Anders
avait dit son aversion pour la complaisance active d’Heidegger, en
particulier car ce dernier avait tous les outils de philosophie
politique pour penser ce qu’il se passait.


Vous disiez aussi que la crise sanitaire était un peu l’aboutissement
d’une déliquescence qui a débuté il y a longtemps. Que vouliez-vous dire ?


Le totalitarisme, c’est considérer que les individus sont des cellules
interchangeables d’un même corps au sens propre, avec la suppression
totale et l’éradication totale de toute singularité. La singularité
c’est le fait qu’aucun individu n’est comparable à un autre sur Terre.
Que tout le monde est unique, différent, avec l’humanité en partage, où
« rien d’humain ne m’est étranger ». Le totalitarisme est la proposition
inverse.


Dans l’idée que nous sommes tous des cellules d’un même corps, il y a
l’idée qu’il faut sacrifier les cellules cancéreuses, celles qui
s’autonomisent du corps. Donc l’individu n’est pas sacré en soi, mais
plutôt quelque chose qui peut être éliminé si on en a besoin. Et je
pense que cela est en cours depuis très longtemps. C’est une perte à la
fois de la transcendance, de la transmission, de valeurs morales et
spirituelles. Et en même temps, c’est la profanation de tous les
individus. «Vous ne pourrez plus rien cacher», c’est la proposition
totalitaire: l’exact inverse de la pudeur, socle de la civilisation
selon Hegel. On doit cacher notre intimité, c’est un devoir, elle ne
peut pas être profanée sous peine de sombrer dans la barbarie.


C’est en cours depuis longtemps, on le voit dans l’évolution du
management au travail, dans la prolifération des écrans pour les
enfants: ce sont des façons d’abraser complètement le sujet et de le
nier dans ses besoins propres pour en faire un bon consommateur. On va
mettre les gens dans des cases, où ils vont devenir a minima des
instruments de production, et quand ils ne servent plus, qu’ils sont
inutiles du point de vue de la production capitalistique,on les jette.


Tout cela est le total inverse des valeurs qui ont été le socle de notre
civilisation, mais ça fait longtemps que c’est à l’œuvre.


Mais qu’est-ce qui a déclenché tout ça ? C’est à l’œuvre depuis combien
de temps, selon vous ?


C’est difficile à dire. Je pense qu’il y a une conjonction de plusieurs
facteurs et ce n’est pas exhaustif: premièrement, le transhumanisme est
la référence nazie par excellence, celle du surhomme. Cela veut dire que
le nazisme, dans sa valeur première de recherche d’immortalité
matérielle et de surhomme humain, qui en même temps est un humain
modifié, n’est pas mort. L’idéologie de fond n’est pas morte. Le nazisme
n’a pas été totalement pourchassé, il a fait des petits dans les sectes
idéologiques de pouvoir qui ont pour vocation à s’étendre et visent
l’expansion. Je pense que la question de la conquête idéologique d’un
pouvoir mondial par des sectes occultes est rarement abordée, mais
devrait être étudiée de très près. Mais ce n’est pas suffisant.


Le deuxième point, c’est le développement technologique. On arrive à une
époque – on y est sans doute depuis Hiroshima – où on n’arrive pas à se
représenter, ni imaginer ce que les outils que nous créons sont capables
d’engendrer. L’humanité engendre des monstruosités qu’elle n’a pas
forcément les moyens de freiner, comme l’illustrent la création des
chimères, le clonage, les trafics génétiques... Je pense que cela est
aussi à œuvre.


« Nous nous sommes laissé destituer des contre-pouvoirs. »

Si on regarde du point de vue de l’instruction publique, il y a eu une
volonté délibérée de supprimer l’apprentissage auprès des enfants. Ces
sonnettes d’alarme ont été tirées par les enseignants. Il y a quand même
un pouvoir qui orchestre le fait de rendre les citoyens dociles.Mais ça
n’est pas nouveau. C’est la nature du pouvoir de comploter pour se
maintenir. La question nouvelle, c’est que nous nous sommes laissé
destituer des contre-pouvoirs.


Peut-être, mais ça n’est qu’une hypothèse, que l’ère de la jouissance et
de la consommation à tout va a fait s’effondrer les individus
moralement. Mais c’est compliqué de répondre à cette question et je
pense que la nature est polyfactorielle. En même temps, c’est presque
inéluctable.


La seule question qui aurait dû occuper l’humanité après la deuxième
guerre mondiale, c’est: comment en est-on arrivé à un tel degré
d’autodestruction ? Les gens ne se sont pas tellement préoccupés de
cette question. Ils ont voulu récupérer la vie; ils ont été incités à
jouir de tout, mais cela aurait dû les préoccuper. Tout comme le fait
que des chefs d’État aient aujourd’hui la possibilité de balancer des
Hiroshima bis devrait nous préoccuper. Günther Anders n’a cessé de tirer
la sonnette d’alarme. Pourquoi avons-nous la capacité de nous
autodétruire? Pourquoi la majorité des gens préfère être dans la
jouissance plutôt que dans cette conscience, qui est certes très austère
? Parce que ce n’est pas très marrant de se poser la question de notre
responsabilité. C’est plus confortable de se laisser régresser dans un
statut de consommateur.


Vous avez des réponses à cette question ? Pourquoi en est-on arrivés là ?


Il y a eu, en tout cas du point de vue du développement des technologies
de masse, de la publicité, du marketing etc. un encouragement, une
dérégulation qui ont fait que les individus n’ont plus été protégés, en
particulier de l’émergence de ces nouvelles technologies, des écrans. Et
à partir du moment où l’on contrôle un cerveau et le temps de cerveau
disponible, on contrôle toute possible révolte de la part des citoyens.
C’est un peu le monde de Huxley.


Ne pensez-vous pas que cette crise peut être une opportunité ? Tout ce
qui se passe est tellement gros que ça ne peut que déclencher une
révolte et aboutir sur quelque chose de positif, non ?


Je ne sais pas, peut-être. Il me semble que c’est un peu David contre
Goliath pour l’instant. On peut toujours espérer un miracle.


Comment expliquer l’apathie totale de la gauche ? Et qu’il faille
finalement compter sur la droite, voire l’extrême-droite, pour s’opposer
aux mesures ?


Ma réponse est peut-être un peu trash, mais je pense que la politique
n’est plus du tout représentative des aspirations des peuples. C’est une
caste qui se reproduit entre elle, selon des codes d’initiation
conférés, et qui a trahi les peuples depuis longtemps. Quelle qu’elle
soit. Ils roulent pour leur pomme. Les États sont managés comme de
grandes entreprises, avec des actionnaires de l’ombre et des gens qu’on
va placer aux commandes. On les remplace lorsqu’ils ne conviennent plus.
On va orienter des sondages, des votes, jusqu’à les trafiquer dans
certains pays.


L’Impertinent a publié plusieurs articles sur la maltraitance des
enfants, car l’état dans lequel se retrouve la génération de demain
m’inquiète beaucoup. Quel est votre avis là-dessus ? A quoi vont
ressembler les adultes dans 10 ans ?


Ce qu’il faut bien comprendre c’est que, du point de vue psychologique,
la psychose paranoïaque produit des traumatismes en chaîne, des
dissociations traumatiques et donc de la schizophrénie. On risque donc
d’avoir, sur des esprits fragiles, une augmentation exponentielle des
taux de suicides et une augmentation des pathologies de type
schizophrène chez les enfants. C’est gravissime. Tous les totalitarismes
s’en prennent systématiquement aux enfants, les endoctrinent, poussent à
la délation, divisent les familles, tournent les enfants en opposition
contre leurs parents, etc. On est dans cette politique-là.


J’observe que certains de mes collègues passent beaucoup plus de temps à
dénoncer les complotistes qu’à enquêter sur les véritables sujets et je
me demande s’ils n’ont pas une part de responsabilité dans la
radicalisation de certaines minorités ?


Pour la radicalisation des minorités, il faut comprendre que le régime
totalitaire fonctionne sur un mode paranoïaque. Mais la paranoïa est
partout. C’est une structure collective, non un psychisme seul. C’est la
notion de la méfiance tous contre tous. Il va donc y avoir, dans
l’opposition, des phénomènes en miroir de ceux qui sont dénoncés dans
cette fameuse opposition. Finalement, pour certains, il peut y avoir
aussi une vraie folie en miroir. C’est pourquoi il faut toujours faire
attention aux assimilations qui sont faites.


Dans l’idéologie sur la santé qui nous occupe, il y a la création d’une
nouvelle langue. Celle-ci inclut a minima plus de 60 nouveau mots et
d’expressions détournées de leur sens. A partir du moment où cette
nouvelle langue est acceptée (comme le terme «complotiste» d’ailleurs,
avec lequel on croit faire allusion à une certaine réalité mais sans
savoir exactement bien laquelle, chacun y met de sa subjectivité
interprétative), cela crée une adhésion au système. Si les opposants à
cette politique générale acceptent cette nouvelle langue, ils en
deviennent les promoteurs. C’est donc très compliqué. On le voit déjà à
un tout petit niveau avec les anglicismes. Le terme «narratif» n’existe
en français que comme un adjectif. Le terme exact est «narration».
Pourtant, moi comprise, nous avons souvent utilisé « narratif » au lieu
de «narration». C’est de la colonisation linguistique.


Tout cela fait qu’on n’a plus la capacité de se représenter la réalité
au travers de notre patrimoine, qui est une langue commune que nous
partageons. Et, en prime, on n’a plus la capacité de communiquer avec
les autres. Pour ce faire, il faudrait rentrer dans la nouvelle langue,
mais elle n’a plus la capacité de désigner la réalité de l’expérience.
Donc les dés sont pipés.


On entend régulièrement, depuis près de deux ans, les gens nous dire que
cette crise est bientôt finie. Comment est-ce que vous voyez les choses
se terminer ?


Mal. Le problème c’est qu’une fois qu’on est entrés dans l’idéologie,
elle ne va pas lâcher le morceau. Cette histoire, je la vois se terminer
de deux façons possibles: soit en guerre, soit en autodestruction qu’il
ne va pas être possible de cacher. Ou les deux. Pour sortir de
l’idéologie, il faut que la réalité soit suffisamment difficile pour que
les gens se réveillent. Un peu comme dans les sectes desquelles les
endoctrinés parviennent à se sortir lorsqu’un événement suffisamment
grave est survenu.


Tout ceci va mal se terminer. Par une recrudescence de violence. Y
compris dans l’opposition qui fera qu’elle pourra même ressembler à ce
qu’elle dénonce. Ceux qui n’ont pas compris en théorie devront
comprendre en pratique. À partir du moment où vous niez qu’il y a une
porte devant vous, vous allez devoir vous la prendre en pleine figure
pour accepter son existence. Hannah Arendt disait que le totalitarisme
s’effondre quand les masses cessent de croire. Le problème c’est qu’on
n’y est pas.


Et si cela s’arrêtait simplement, dans quelques mois, avec la levée
totale de toutes les mesures et qu’on décidait enfin de vivre avec ce
virus ?


Non, parce que le sanitaire est un prétexte à une gouvernance mondiale
de type totalitaire. À une mise sous contrôle totale de l’individu, dans
ses mouvements, dans ses réflexions, dans ses faits et gestes. Ça ne
marchera pas parce que ce n’est pas compatible avec la nature humaine.
Mais ça ne veut pas dire que ça ne va pas créer des dégâts immenses.
C’est déjà le cas.

https://www.arianebilheran.com/post/l-ideologie-sanitaire-est-un-pr%C3%A9texte-a-une-gouvernance-totalitaire

Every.body

unread,
Oct 18, 2021, 12:09:30 PM10/18/21
to
Le très gentil Luciole135 a utilisé son clavier pour écrire :
> Ariane Bilheran est normalienne, psychologue clinicienne

Quand la consultes-tu ?

Elle est en train de se faire un nom
"https://www.conspiracywatch.info/rentree-scolaire-des-complotistes-tentent-de-mobiliser-contre-la-legalisation-de-la-pedophilie.html"

--
https://unshorten.me/

Calamity Jade

unread,
Oct 18, 2021, 12:33:34 PM10/18/21
to

"Every.body" <ne...@free.fr.invalid> a écrit dans le message de groupe de discussion
: 616d9c38$0$20256$426a...@news.free.fr...
> Le très gentil Luciole135 a utilisé son clavier pour écrire :
>> Ariane Bilheran est normalienne, psychologue clinicienne
>
> Quand la consultes-tu ?

Sa précédente psy est devenue dépressive?

--
Jacqueline "Jade" Devereaux - http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/
Youtube Jade Disco HD - https://www.youtube.com/c/JadeDisco
Y+ Jade Docs & Movies I - https://www.youtube.com/c/JadeDocsMoviesI
Y+ Jade Docs & Movies II - https://www.youtube.com/c/JadeDocsMoviesII
Twitter Jade Disco HD - https://twitter.com/JadeDiscoHD
Twitter Jade Pix, Docs & Movies - https://twitter.com/JadeDocsMovies
PostImages Gallery Jade - https://postimg.cc/gallery/ikhwdv9m/
Jade Pornhub Channel - https://www.pornhub.com/users/jadepornchannel
CJ: "Parfois, pour faire triompher le bien, nous devons faire le mâle!"

Every.body

unread,
Oct 18, 2021, 1:53:28 PM10/18/21
to
Calamity Jade a formulé ce lundi :
> "Every.body" <ne...@free.fr.invalid> a écrit dans le message de groupe de
> discussion
> : 616d9c38$0$20256$426a...@news.free.fr...
>> Le très gentil Luciole135 a utilisé son clavier pour écrire :
>>> Ariane Bilheran est normalienne, psychologue clinicienne
>>
>> Quand la consultes-tu ?
>
> Sa précédente psy est devenue dépressive?

Elle s'est pendue avec un élastique.

--
https://unshorten.me/

Trimble

unread,
Oct 18, 2021, 3:01:05 PM10/18/21
to
Every.body avait soumis l'idée :

> "https://www.conspiracywatch.info

Site complotiste.

--
Trimble

Every.body

unread,
Oct 18, 2021, 3:12:18 PM10/18/21
to
Trimble a présenté l'énoncé suivant :
> Every.body avait soumis l'idée :
>
>> "https://www.conspiracywatch.info
>
> Site complotiste.

Tu dois être le seul à y croire.

--
https://unshorten.me/

Trimble

unread,
Oct 18, 2021, 3:14:49 PM10/18/21
to
Every.body a formulé ce lundi :
> Trimble a présenté l'énoncé suivant :
>> Every.body avait soumis l'idée :
>>
>>> "https://www.conspiracywatch.info
>>
>> Site complotiste.
>
> Tu dois être le seul à y croire.

Non non. Il suffit de lire la bio de son propriétaire pour s'en
persuader.

Bien sûr, les imbéciles qui s'arrête au nom du site ne
recherchent pas plus loin.

Je peux créer demain un site qui s'appelle laveritevraie.fr,
rien ne m'empêcherait d'y écrire les plus gros mensonges.

--
Trimble

Every.body

unread,
Oct 18, 2021, 3:25:18 PM10/18/21
to
Il se trouve que Trimble a formulé :
> Every.body a formulé ce lundi :
>> Trimble a présenté l'énoncé suivant :
>>> Every.body avait soumis l'idée :
>>>
>>>> "https://www.conspiracywatch.info
>>>
>>> Site complotiste.
>>
>> Tu dois être le seul à y croire.
>
> Non non. Il suffit de lire la bio de son propriétaire pour s'en persuader.

Je me doute bien qu'il ne te faut pas grand chose pour te persuader de
ce que tu as envie de croire.
>
> Bien sûr, les imbéciles qui s'arrête au nom du site ne recherchent pas plus
> loin.

Comme ceux qui s'arrêtent à la lecture de la bio.

>
> Je peux créer demain un site qui s'appelle laveritevraie.fr, rien ne
> m'empêcherait d'y écrire les plus gros mensonges.

Fais-le, ton premier client sera luciole.

--
https://unshorten.me/

Trimble

unread,
Oct 18, 2021, 4:00:53 PM10/18/21
to
Every.body avait écrit le 18/10/2021 :
> Il se trouve que Trimble a formulé :
>> Every.body a formulé ce lundi :
>>> Trimble a présenté l'énoncé suivant :
>>>> Every.body avait soumis l'idée :
>>>>
>>>>> "https://www.conspiracywatch.info
>>>>
>>>> Site complotiste.
>>>
>>> Tu dois être le seul à y croire.
>>
>> Non non. Il suffit de lire la bio de son propriétaire pour
>> s'en persuader.
>
> Je me doute bien qu'il ne te faut pas grand chose pour te
> persuader de ce que tu as envie de croire.

C'est plutôt l'inverse : il m'en faut beaucoup pour me faire
avaler une baliverne.


>> Bien sûr, les imbéciles qui s'arrête au nom du site ne
>> recherchent pas plus loin.
>
> Comme ceux qui s'arrêtent à la lecture de la bio.

Non, quand on cherche la bio, on va déjà plus loin. Décidément,
vous avez la cervelle en marmelade, vous. Un effet du vaccin ?


>> Je peux créer demain un site qui s'appelle
>> laveritevraie.fr, rien ne m'empêcherait d'y écrire les plus
>> gros mensonges.
>
> Fais-le, ton premier client sera luciole.

Je vois que vous êtes d'accord avec moi. On y arrive.

--
Trimble

Rififi dans la mare pour les canards

unread,
Oct 18, 2021, 4:33:08 PM10/18/21
to
Le 18/10/2021 à 21:12, Every.body a écrit :
> Trimble a présenté l'énoncé suivant :
>> Every.body avait soumis l'idée :
>>
>>> "https://www.conspiracywatch.info
>>
>> Site complotiste.
>
> Tu dois être le seul à y croire.

Non

--
https://www.youtube.com/watch?v=krErY7ORb2U

Calamity Jade

unread,
Oct 19, 2021, 4:12:08 AM10/19/21
to

"Trimble" <psg...@srfc.fr> a écrit dans le message de groupe de discussion :
616dd274$0$29492$426a...@news.free.fr...
>> Je me doute bien qu'il ne te faut pas grand chose pour te persuader de ce que tu
>> as envie de croire.
>
> C'est plutôt l'inverse : il m'en faut beaucoup pour me faire avaler une baliverne.

Aah aaah aaah!

> Trimble

Calamity

Every.body

unread,
Oct 19, 2021, 6:59:39 AM10/19/21
to
Rififi dans la mare pour les canards avait écrit le 18/10/2021 :
> Le 18/10/2021 à 21:12, Every.body a écrit :
>> Trimble a présenté l'énoncé suivant :
>>> Every.body avait soumis l'idée :
>>>
>>>> "https://www.conspiracywatch.info
>>>
>>> Site complotiste.
>>
>> Tu dois être le seul à y croire.
>
> Non

Un canard sans tête doit-il être pris en considération.

--
https://unshorten.me/

Equarisseur

unread,
Oct 19, 2021, 7:17:48 AM10/19/21
to
Every.body :
Ce qui importe dans le canard n'est pas la tête, mais la queue.

Bebert

unread,
Oct 19, 2021, 11:12:04 AM10/19/21
to

"Every.body" <ne...@free.fr.invalid> a écrit dans le message de news:
616d9c38$0$20256$426a...@news.free.fr...
> Le très gentil Luciole135 a utilisé son clavier pour écrire :
>> Ariane Bilheran est normalienne, psychologue clinicienne
>
> Quand la consultes-tu ?
>
> Elle est en train de se faire un nom

C'est bien, heureusement pas toi!!!

Bebert

unread,
Oct 19, 2021, 11:15:11 AM10/19/21
to

"Trimble" <psg...@srfc.fr> a écrit dans le message de news:
616dd274$0$29492$426a...@news.free.fr...
C'est vous les "complorationistes", vous êtes parano, vous voyez des
"complotistes" partout...

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