Nancy à Gauche, N°18
patrick hatzig
Janvier 2012, N°18
En bref
Campagne 2012 : Claude Guéant à Nancy
Alors que l’UMP est au pouvoir depuis 10 ans, décennie au cours de laquelle ses représentants n’ont cessé de jouer sur les peurs de Français, voilà qu’en 2012 le ministre de l’Intérieur (missi dominici du président) tente de rejouer la même petite musique. En déplacement à Nancy la semaine passée, il est venu se féliciter de la mise en place de patrouilles pédestres des forces de l’ordre. En somme, il a salué le retour de la police de proximité, réforme engagée entre 1997 et 2002. Dont acte.
>Le tout avec une savante mise en scène orchestrée par le cabinet du ministre mais également avec la complicité de l'actuel locataire de l’hôtel de ville. Le ministre accompagné du préfet (normal !), du maire, de la députée ont ainsi fait une petit tour en ville : rues des Doms, Gambetta, Stanislas (on a connu plus dangereux). Et pendant cette petite balade, la petite troupe est "inopinément" tombée sur des policiers nationaux et municipaux qui passaient là par hasard.
Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi et comment le ministre a le sentiment que les faits de délinquance ont baissé depuis 10 ans…
Les oublis du maire
Début janvier, lors de la traditionnelle cérémonie des vœux aux Nancéiens, le maire a prononcé son non moins traditionnel discours.
Pendant près de 45 minutes, tout y est passé, du plus projet le plus général au dossier le plus local, à tel point qu’on finit par ne plus savoir ce qui est important, témoignage d’un manque de vision pour l’avenir de la cité. Tout y est passé, enfin presque !
Le réaménagement de la place Charles III a curieusement été passé sous silence. Curieux tout de même pour un projet important pour la collectivité en 2012, ne serait-ce que pour son coût (10 M€).
Un constat s’impose donc : les priorités d’hier ne sont jamais celles d’aujourd’hui, avec le maire, la politique ressemble à un concours de bulles de savon.
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Prochain numéro
>Rendez-vous
le 20 février
dans vos boites mail.
CALENDRIER
Cérémonie de vœux du groupe des élus de gauche – Jeudi 26 janvier à 18h30.
Restaurant le Charles Trois, place Charles III
Conseil communautaire du Grand Nancy – Vendredi 27 janvier à 14h30. Séance publique ouverte à toutes et tous, dans les locaux de la CUGN, Viaduc Kennedy
>Conseil municipal de Nancy – Lundi 30 janvier 2012 à 16h. Séance publique consacrée au Débat d'orientation budgétaire. Ouverte à toutes et tous, dans le Grand Salon de l’Hôtel de Ville.
>Conseil d’administration du CCAS – Jeudi 2 février à 17h30.
>Conseil communautaire du Grand Nancy– Vendredi 3 février à 14h30. Séance publique ouverte à toutes et tous, dans les locaux de la CUGN, Viaduc Kennedy.
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Directeur de la publication : Eric Chenut
Les 11 élu-e-s du Groupe : Bertrand Masson (Président) – Marianne Birck-Gallego – Eric Chenut – Nicole Creusot – Patrick Hatzig – Maud Hugot – Chaynesse Khirouni – Mathieu Klein – Dominique Olivier – Areski Sadi – Renée Zabé
Janvier 2012
Actualité municipale
2012 : quoi de neuf pour Nancy ?
Alors que démarre cette année 2012, il nous a paru intéressant de faire un tour d’horizon des projets qui vont être menés dans notre ville et de ceux qui à nos yeux devraient l’être. Tour d’horizon partiel et subjectif bien sûr.
A commencer par les projets urbains. Et comment ne pas débuter ce rapide survol par le réaménagement en cours de la place Charles III. Les travaux débutés l’année passée se poursuivront de plus belle dans les mois à venir pour être inaugurés en grande pompe d’ici à la fin 2012. Cette place sera refaite mais restera à construire sa véritable identité. D’ailleurs, aucune esquisse définitive de ce à quoi ressemblera la place ne nous a été présenté. Nous continuerons de demander à ce qu’une réelle réflexion soit menée dans les mois à venir pour savoir quels seront les usages de cet espace, pour en assurer l’appropriation par les Nancéiens.Autre place emblématique de la ville, mais pour d’autres raisons, la place Thiers. Là aussi et après de bien longues tergiversations et hésitations, les travaux vont démarrer, du moins dans le parking souterrain. L’enveloppe allouée à de projet (17M€ HT) nous invitera en tout cas à être extrêmement vigilants quant à l’avancée des travaux.
>Autre dossier qui mériterait d’être rouvert est celui du devenir de la friche Alstom, qui est notoirement sous exploitée. Car au travers de ce site, c’est plusieurs questions qui se croisent, à commencer par l’occasion de donner un sens urbain à cet espace, en l’ouvrant sur la ville. Ce serait également l’occasion d’offrir un lieu d’expression aux artistes contemporains, c’est en tout cas l’utilité que nous souhaitons lui donner nous inspirant en cela d’exemples réussis de reconversion ailleurs en France (Lille, Nantes, Paris, Strasbourg,…).
>Autres enjeux, ceux liés aux politiques publiques municipales rendues aux Nancéiens. A ce titre la question de la restauration scolaire est centrale. Le contrat liant la ville avec l’exploitant actuel arrivant à échéance à la fin de l’année, nous proposerons à la municipalité un certain nombre d’amendements en la matière : recours à l’alimentation bio et locale plus soutenu, politique tarifaire plus juste socialement,… De la même façon, nous suivrons avec encore plus d’attention l’évolution des tarifs municipaux, notamment ceux touchant les familles. La municipalité a en effet tendance à négliger le contexte de crise actuelle, avec par exemple la hausse de 2% de l’accès à l’accueil de loisirs municipal depuis le 1er janvier.
Nous aurions également pu aborder d’autres sujets comme les questions de sécurité et de tranquillité publique (cf. Brèves), de démocratie locale, sur lesquels nous sommes et serons encore mobilisés. Nous continuerons d’être vigilants, de nous opposer lorsque cela est nécessaire, et surtout de proposer des alternatives aux Nancéiens.
Echos de la Communauté urbaine
Seconde ligne de transports, acte I des travaux
2012 sera l’année des travaux d’aménagement de la ligne 2 de transport en commun en site propre. Le programme des travaux annoncé par la Communauté urbaine laisse toutefois entrevoir un fort décalage entre le projet initial et la réalité des réalisations à venir.
Voilà 2 ans était orchestrée en catimini (fin décembre – début janvier) l’enquête publique devant valider le projet final de cette fameuse ligne 2. Ce projet, déjà bien moins ambitieux que ce qui avait envisagé au tournant des années 90 - 2000, n’en avait pas moins suscité plusieurs inquiétudes. Quid de la qualité des aménagements urbains induits par ces travaux, par exemple sur l’axe Strasbourg-De Tassigny ? Quid des parkings-relais avec les incohérences constatées (place Godefroi de Bouillon et à La Sapinière) ? Quid du matériel roulant utilisé ?
Sur ce point, les choses sont désormais claires. Alors que des trolleys bus devaient initialement venir renforcer cette ligne structurante, ce sont finalement de simples bus qui assureront ce trajet. Des bus, certes mieux équipés que ceux circulant actuellement, mais toujours des bus, sans guidage, sans recours à des énergies propres. Autre engagement revu à la baisse, celui concernant les parkings-relais. Ils ne seront construits que dans une seconde phase de travaux (2014-2015 au plus tôt). Pour les personnes entrant par l’ouest et le nord de l’agglomération, aucune solution de report modal ne leur sera proposée à moyen terme. Cela risque de créer une réelle saturation, comme boulevard de Scarpone où les voies de circulation passeront de 2x2 voies à 2x1 voie. Ces couloirs réservés pour les bus seront en outre distingués de la chaussée par un simple traçage au sol, pas sûr que cela suffise.
Bref, fautes de moyens financiers suffisants (à 75M€, le budget estimé en 2010 est divisé par deux), contraints par calendrier accusant déjà plusieurs années de retard, l’actuelle majorité de la Communauté urbaine s’apprête à se lancer dans une ligne 2 à minima. Reste à voir si au-delà des petits calculs électoraux, ce choix d’avèrera judicieux pour les Grands nancéiens.
Zoom sur...
Recensement : quelles dynamiques et quelles perspectives pour l’agglo ?
Comme chaque année à pareille époque, l’INSEE vient de publier les chiffres officiels de la population, ainsi que des données plus fines pour les régions et départements français. Pour la Lorraine, pessimistes et optimistes se disputent quant à l’interprétation à donner à ces statistiques. Il nous a semblé intéressant d’observer les tendances, et de voir comme l’action publique pourrait influer ces résultats.
Avec 2,355 M d’habitants, la population lorraine continue de croître légèrement, toutefois à rythme inférieur de celui constaté pour la métropole. Moselle et Meurthe-et-Moselle, enregistrent les plus fortes hausses grâce à leur tissu urbain dense. Dans ce contexte, la ville de Nancy regagne peu à peu sa population avec 107000 habitants mais reste encore loin du niveau connu à la fin des années 70. Même constat au niveau de l’agglomération. On enregistre par ailleurs une croissance des 2nde et 3ème couronnes, conséquence de l’arrivée de jeunes ménages avec enfants à la recherche de logements et de foncier plus abordables.
Si l’on se place à une autre échelle pour établir quelques comparaisons, on constate que Metz et son agglomération connaissent une légère baisse. Alors que le nord du Sillon lorrain (Thionville et les territoires proches du Luxembourg) connaît un certain regain, du fait de l’attractivité du Grand duché et de l’installation de travailleurs frontaliers. A l’échelle française cette fois, on constate le même dynamisme accru des centres urbains, à plus forte raison dans l’ouest et le sud du pays, preuve s’il en est, du besoin de conforter ces pôles pour assurer le développement démographique de demain.
L’agglomération nancéienne assure ainsi son rôle de point d’équilibre du sud du Sillon lorrain et s’appuie notamment sur les étudiants présents sur son territoire. Pour la seule ville de Nancy, 1 habitant sur 10 est étudiant, véritable chance encore inexploitée puisque passé 22-23 ans ces jeunes adultes qualifiés quittent pour la plupart ce territoire, faute de perspectives dans le secteur marchand et faute certainement, à un déficit d’accompagnement à la création d’entreprises. Ce défi est connu mais il doit être mieux pris en compte par les pouvoirs publics locaux, à commencer par la Communauté urbaine. Car avec la question du maintien de la population étudiante sur Nancy, c’est la question de l’attractivité de notre territoire qui se pose.
Autre enjeu, celui du vieillissement de la population. La part des 65 ans ou + progresse rapidement, constat encore plus frappant pour les + de 80 ans. Ce défi impose de devoir dès aujourd’hui développer des politiques publiques d’accompagnement efficaces. Cela passe bien évidemment par la politique de l’habitat. En cela le 6ème PLH adopté à la Communauté urbaine apporte déjà quelques réponses, notamment pour favoriser l’aménagement des logements pour personnes âgées. Ce travail doit également se poursuivre pour adapter l’offre de service public à destination de cette tranche d’âge. De la même façon, il faut penser à mettre en œuvre les outils de politique intergénérationnelle permettant à tous, de mieux vivre en ville, en symbiose.
En travaillant sur ces deux extrémités de la pyramide des âges, on garantit le dynamisme et l’attractivité de nos territoires pour demain. C’est vers cela que doivent s’orienter les politiques publiques menées par les collectivités locales nancéiennes.
Groupe des Elus de Gauche
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