La pandémie Covid-19 impose un sommet par vidéoconférence aux Chefs d’Etat de la CEDEAO

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Abel GBETOENONMON

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Apr 23, 2020, 6:56:45 AM4/23/20
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Afrique de l’Ouest :

La pandémie Covid-19 impose un sommet par vidéoconférence aux Chefs d’Etat de la CEDEAO

Nécessité d’une approche coordonnée de riposte au coronavirus

 

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) organise ce jeudi 23 avril 2020, à partir de 10 heures, temps universel, un sommet extraordinaire des Chefs d’État par vidéoconférence, pour l’examen des modalités de lutte contre le COVID-19 dans la région. En raison de l’ampleur actuelle et prévisible ainsi que des implications extra-sanitaires de la pandémie au coronavirus, il est de plus en plus nécessaire d’avoir une approche structurelle coordonnée de riposte tenant compte des réalités et du contexte spécifique de chaque pays.

 

Par Abel GBETOENONMON

 

En l’absence d’un traitement curatif ou préventif, officiellement approuvé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Covid-19 continue d’ébranler le monde entier sans distinction aucune. Au regard de la tendance, il convient d’approfondir les réflexions stratégiques pour inscrire la riposte au coronavirus dans une logique régionale coordonnée de politiques structurelles cohérentes. Une telle réflexion est très nécessaire pour l’Afrique au regard de ses contraintes sanitaires et économiques et du contexte de crise multiple (sécuritaire, alimentaire, économique…) que connaissent déjà plusieurs pays.

 

Très attendue, la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement de la Cedeao, prévue par vidéoconférence le 23 avril 2020, à partir de 10 heures, temps universel, devrait servir de déclic à une approche plus cohérente et plus coordonnée au niveau régional.

 

Tout en continuant à sensibiliser les citoyens pour le respect par tous des mesures-barrières, la région Afrique de l’Ouest voire le continent africain doit inscrire la lutte contre la pandémie du Covid-19 dans une approche holistique de moyen et long termes, prenant en compte les impacts et implications sur l’économie en général, la pauvreté et la sécurité alimentaire et nutritionnelle en particulier.

 

En dehors des mesures-barrières d’application individuelle, les mesures de riposte collectif tels que le confinement et la mise en quarantaine exigent des Etats, déjà très endettés et et confrontés à d’autres urgence, l’obligation de mettre en place des mesure d’accompagnement. Autrement dit dans un contexte de diminution drastique des recettes de l’Etat, les gouvernements doivent engager des dépenses supplémentaires (initialement non prévues au budget) et mettre en place des mesures d’accompagnement pour ne pas confiner la faim et la pauvreté.

 

A en croire le communiqué de la Commission de la Cedeao annonçant la réunion, les chefs d'État "discuteront de l’évolution de la situation et de l'impact de la pandémie du Coronavirus (COVID-19) dans l’espace Cedeao".

 

Préparé par une réunion extraordinaire en vidéoconférence des ministres en charge des finances et des gouverneurs des banques centrales de la Cedeao, le 21 avril 2020, ce sommet extraordinaire fait suite à plusieurs autres rencontres régionales de même nature initiées et co-organisées par la Cedeao, l’Uemoa, le Cilss et le Csao. Ces réunions par vidéoconférence, en particulier celles des ministres en charge de l’agriculture et du Réseau de prévention des crises alimentaires au Sahel en Afrique de l’Ouest (RPCA) ont mis l’accent sur l’urgence et l’acuité des besoins d’appui aux producteurs et aux ménages vulnérables pour éviter une crise alimentaire et humanitaire sans précédent.

 

En appui aux Etats et en complément à l'aide des partenaires internationaux, la Cedeao et l’Uemoa ont mis à disposition des pays des soutiens financiers notamment  pour l'achat de fournitures et d'équipements médicaux essentiels à la lutte contre la pandémie.

 

En plus des dégâts sanitaires

 

Outre les dégâts sanitaires, l’avènement du Covid-19 a mis à nue la fragilité des dynamiques d’intégration régionale et a apporté une fois encore la preuve que le ciment important de la convergence macroéconomique reste et demeure la solidarité entre les Etats. Cette solidarité passe par la mutualisation des ressources et la coordination des efforts. Ceci est vrai pour l’Union européenne et l’est davantage pour l’Union africaine (UA) et ses unions régionales comme la Cedeao.

 

C’est heureux que face à l’urgence, les États membres aient déjà adopté diversement des mesures pour contenir la propagation de la pandémie et prendre en charge les malades. Il reste que, dans un esprit de solidarité régionale et d’assistance mutuelle, les Organisations intergouvernementales (comme la Cedeao et l’Uemoa) analysent au niveau supranational la portée et les limites de chaque mesure prise au niveau des pays, pour aider les Etats à asseoir la riposte sur un socle de nouvelles politiques structurelles plus cohérentes et plus inclusives.

 

De la Chine au monde entier

 

Apparue en Chine officiellement en décembre 2019, la maladie du Covid-19 est passée progressivement du stade d’une épidémie localisée à celui d’une pandémie avec beaucoup d’implications extra-sanitaires.

 

Le 30 janvier 2020, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l'épidémie de COVID-19 constituait une urgence de santé publique de portée internationale. Le 11 mars 2020, Directeur général de l'OMS a déclaré que l'épidémie de COVID-19 était une pandémie.

 

Selon l'European Centre for Disease Prevention




, au 15 mars 2020 les pays ayant déclaré des cas sont les suivants : Egypte (93 cas), Algérie (37cas), Afrique du Sud (24 cas), Sénégal (21 cas), Maroc (18 cas), Tunisie (16 cas), Côte D'Ivoire (4 cas), Burkina Faso (3 cas), Cameroun (3 cas), République Démocratique du Congo (2 cas), Ghana (2 cas), Namibie (2 cas), Nigeria (2 cas), Guinée Equatoriale (1 cas), Ethiopie (1 cas), Gabon (1 cas), Guinée (1 cas), Kenya (1 cas), Mauritanie (1 cas), Rwanda (1 cas), Soudan (1 cas), Swaziland (1 cas) et Togo (1 cas).

 

Au total 239 personnes contaminées par covid-19 sont recensées en Afrique à la date du 15 mars 2020. En ce moment là, toutes les personnes dont l'infection par le nouveau coronavirus a été officiellement confirmée en Afrique seraient venues de l’extérieur.

 

Un mois plus tard, le nombre de 239 personnes contaminées confirmées en Afrique a été multiplié par 20 au moins. Selon les données rendues publiques par l'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), les 15 États membres de la CEDEAO, seulement, ont enregistré 5.474 cas confirmés, dont 1.567 guéris, 140 décès et 3.767 cas actifs.

 

Au regard de ce qui se passe sur les autres continents, notamment en Europe et aux Etats-Unis, l’Afrique peut se rejouir d’être encore à un niveau gérable de contamination au Covid-19. Mais prenant en compte les limites de dépistage des systèmes sanitaires des pays de l’Afrique de l’Ouest, ces chiffres pourraient être loin en dessous de la réalité. Tout en restant raisonnable, il faut donc se prémunir contre le pire.

 

Pour les scientifiques et les politiques, la maladie du Covid-19 demeure pour l’instant un véritable iceberg dont on ignore la taille réelle et tous les contours. Les manifestations et implications connues aujourd’hui ne constituent peut-être que la partie visible de l’iceberg.

 

 

AFRIPERF/OGAPESIR/BETA/ /MAHVYG


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Abel GBETOENONMON
Economiste-Planificateur/ Journaliste-économique
Expert en Gouvernance et politiques économiques
Afrique Performance (AFRIPERF)
Coordination OSC-ECOWAP/PDDAA
E-mail: gbet...@afrique-performance.org
        afri...@afrique-performance.org
Tel : +229 97121349 / 90904830
wite: www.afrique-performance.org

Note d'analyse 0204 2020 AfriPerf covid 19.pdf
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