Saluton,
Certains d'entre vous diront que dans le plan de Trump, les populations ne sont pas consultées, que c'est un arrangement entre grandes puissances. Or un référendum honnête supposerait le retrait des forces d’occupation, la
fin de la propagande de guerre, la liberté d’expression et de presse,
ainsi que la possibilité pour les opposants à l’annexion de faire
campagne sans risque de répression, conditions aujourd’hui totalement
absentes dans les zones contrôlées par la Russie. Des millions d’habitants ont fui (et eux n'ont-ils pas le droit de vouloir vivre dans un donbass ukrainien?), d’autres ont été « russifiés » de force
(passeports, programmes scolaires, médias), ce qui rendrait même
techniquement très difficile d’identifier un corps électoral légitime
pour une consultation neutre. Le pouvoir russe actuel est autoritaire, réprime sévèrement l’opposition
et manipule déjà les scrutins à l’intérieur de la Fédération de Russie,
ce qui rend peu crédible l’idée qu’il respecterait soudainement un vote
défavorable dans un territoire clé pour ses objectifs géopolitiques. Organiser un référendum de pacotille, voilà ce qui arrangerait les grandes puissances, car comment penser une seconde que Poutine serait capable de demander en toute honnêteté, et par un scrutin sincère l'avis de la population? Je trouve cela profondément cynique, et appeler à consulter les populations dans ces conditions ne ferait que légitimer l'idée que la démocratie que nous défendons chez EDE serait celle de la mascarade. Avons-nous besoin de servir à soupe à Poutine?
Que la guerre s'arrête, je suis bien évidemment pour, mais faire des référendums me semble être à côté de la plaque. Je trouve de très mauvais goût d'utiliser les situations actuelles très complexes comme prétexte pour pouvoir écrire quelque part le nom de "Zamenhof". Je pense qu'il faut revenir à des principes de réalité, et que nous reprenions nos esprits.
Bonne soirée.
Fabien.