Bonjour,
vu que pour certains d'entre vous, les persécutions contre les homosexuels en Russie est un sujet important, j'en ai fait un article.
https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/persecutions-contre-les-263382
Bonne lecture,
Bertrand
_________________________________________________________________________________________________________________________

La loi russe de 2013 sur la propagande gay, étendue en 2022 à tous les âges, déplaît aux homosexuels les plus extravertis. À cela on peut ajouter en 2023 le bannissement des soins transgenres ; et la désignation du mouvement LGBT comme extrémiste a conduit à des raids sur des clubs, des saunas, et des peines de 6 à 10 ans pour soutien aux droits LGBTQ+.
Il est cependant regrettable que la propagande occidentale mette tout cela sur le dos de Vladimir Poutine, alors que là franchement, le Poutine il n'y est pour rien. Si les lois sont ainsi faites en Russie, c'est parce que les Russes élisent des députés, qui à leur tour votent les lois, comme dans n'importe quelle démocratie. Et les peuples sont, la plupart du temps, conservateurs.
Pour s'en convaincre il suffit de consulter l'avis d'Alexeï Navalny. Cet opposant était contre l'adoption d'enfant par des couples de même sexe[1], et même contre le mariage pour tous. À la rigueur il était prêt à discuter du partenariat enregistré, encore que d'après lui, cette option devrait être tranchée par référendum dans chaque région. Selon lui, « Peut-être qu'une ville libérale soutiendra cela »[2].
Au sujet d'une éventuelle marche des fiertés à Moscou, le point de vue de Navalny est original[3]. Il veut bien de telles festivités, mais uniquement à l'intérieur de stades fermés. Cela afin de respecter à la fois les droits des homosexuels à se réunir, et ceux de la population à protester. La liberté en cage en quelque sorte.
Mais si vous trouvez que Navalny n'était pas très tendre avec les homosexuels, il faut comparer avec d'autres communautés. On peut citer les migrants, avec lesquels il sera sans concession avec son « Mouvement de libération nationale russe ». Et dans une vidéo, il comparera la minorité tchétchène musulmane à des cafards, avant de tirer sur un homme se jetant sur lui, en criant "Allah Akbar"[4].
Était-ce pour dénoncer ce que cette minorité a fait endurer aux homosexuels ? Pas sûr. Mais loin de la Moscou libérale, dans des camps secrets, notamment à Argoun, plus de 100 homosexuels ont été arrêtés, torturés et parfois tués, avec des méthodes incluant électrocutions et exécutions extrajudiciaires. Et si Novaya Gazeta ne l'avait pas révélé en 2017, nous n'en saurions rien.
Pour comprendre comment cela a pu arriver, il faut savoir cette funeste entreprise a été orchestrée par Ramzan Kadyrov, le nouvel homme fort de Tchétchénie. Ce dernier a une théorie originale sur les homosexuels : « Ils n’existent pas ». Du coup ses militaires ont forcé les familles à nettoyer le problème en tuant les victimes.
Poutine a rapidement ordonné une enquête, qui n'a rien donné, officiellement. Il faut dire qu'après la seconde guerre de Tchétchénie, débutée en 1999, la priorité est à la stabilité. Pour rappel, lors de cette guerre de sécession qui a duré dix ans, les bombardements indiscriminés ont tué entre 25 000 et 200 000 civils, selon les estimations.
On peut aussi mentionner des atrocités comme le massacre de Katyr-Yurt, au cours duquel 170 civils tués sous drapeau blanc en février 2000. Mais la palme de la désolation revient à la ville de Grozny, qui bien que dépourvue d'homosexuels d'après Kadyrov, va recevoir le châtiment de Sodome et Gomorrhe. À un tel point qu'elle sera qualifiée de « ville la plus détruite au monde » par l’ONU en 2003.
Ces souffrances de ce peuple à majorité musulmane expliquent pour une large part l'engagement de mercenaires tchétchènes aux côtés de la mafia et de l'armée ukrainienne dans le Donbass. Cependant, si Poutine a privilégié la stabilité dans un premier temps, le châtiment qui va suivre va être particulièrement ignoble.
Il va obliger Kadyrov à envoyer ses hommes se battre contre leurs frères de sang dans le Donbass. À côté de cela, toujours au rayon justice immanente mais de manière plus anecdotique, il faut évoquer la fin tragique d'Alexandre Navalny, assassiné dans une prison russe aux conditions d'hygiène douteuses, pleine de blattes et de cafards.
___________________________________________________________________________________________________
Crédit photo : © A.V. Tsvetkov
Sources :
Derniers épisodes de la la série "Poutine" sur Agoravox, et sur Agoravox uniquement :
--
Vous recevez ce message, car vous êtes abonné au groupe Google Groupes "EDE-Politique".
Pour vous désabonner de ce groupe et ne plus recevoir d'e-mails le concernant, envoyez un e-mail à l'adresse ede-politiqu...@googlegroups.com.
Pour afficher cette discussion, accédez à https://groups.google.com/d/msgid/ede-politique/6aa5dd35-7345-4536-8c95-d54642c29e71%40spika.fr.
Bonjour,
pour une fois, je partage un peu le billet d'humeur de Bertrand et je suis ravi de ce petit changement :
* il n’hésite pas à montrer ce néo-dictateur déguisé en "gay" et cela prouve une non-soumission aux idées du nouveau tsariste.
* il n’hésite pas à décrire qu'une démocratie peut envoyer démocratiquement au parlement et au pouvoir les pires conservateurs et le peuple, au début, ne demande que ça.
Mais envoyer des futurs tyrans au pouvoir, ce n'est pas nouveau. On a connu cela avec Hitler, avec les Kim et avec biens d'autres dictateurs. Le problème, c'est la suite :
ces dictateurs de tout poil ne veulent pas rendre le pouvoir et sont prêt à prendre tous les risques pour museler les oppositions. ça se passe même dans certaines démocraties comme les USA avec Trump ou le Brésil avec Bolsonaro. Dans ces deux derniers pays, il restait encore de bon vieux contre-pouvoir pour bloquer les insurrections.
Marc ANSELMI
Pour afficher cette discussion, accédez à https://groups.google.com/d/msgid/ede-politique/152035863.10782820.1758621386579%40mail.yahoo.com.