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Ragip Duran

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Mar 2, 2025, 7:40:41 AMMar 2
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L’Appel d’Ocalan : Une Démission Politique ou Un Espoir de Paix ?

Ragip Duran

Jeudi 27 fèvrier à 17h00 locale à Istanbul,  Ankara, Izmir mais surtout à Diyarbakir et dans les autres villes kurdes du pays tout le monde, les hommes et femmes politiques, les journalistes, les activistes, les milliers de membres des familles de guérrillero kurdes et soldats turcs morts ou blessés lors des accrochages depuis 1984 (Plus de 40 milles personnes sont morts depuis 41 ans de conflit armé), attendaient la déclaration d’Abdullah Ocalan, Président fondateur du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan, en lutte armée contre l’armée turque pour les droits politiques, juridiques, culturels des kurdes).

Une délégation de 7 personnes formée des co-présidents, des députés de DEM (Parti de l’Egalité et de la Démocratie des Peuples, kurdes et gauches, troisième parti du Parlement avec 57 sièges sur 593) et des avocats d’Ocalan s’était rendue dans la matinée sur l’île d’Imrali (Marmara). Ocalan y est emprisonné dans une maison d’arrêt spéciale depuis fèvrier 1999. La délégation s’est entretenu avec Ocalan pendant 4 heures. Et elle a reçu une lettre écrite de deux pages qualifiée de ‘’Lettre Historique’’.

Ocalan fait le bilan du PKK et tire une conclusion : ‘’Dans les années 1990, avec l'effondrement du socialisme réel en raison de dynamiques internes, la dissolution du déni de l'identité kurde dans le pays et les améliorations dans la liberté d'expression ont conduit à l'affaiblissement de la signification des fondements du PKK et ont abouti à une répétition excessive. Par conséquent, il a fait son temps, comme ses homologues, et a nécessité sa dissolution’’.

Le PKK crée en 1978 par des étudiants de la gauche kurde des universités d’Ankara avait déjà lors de son 5ème Congrès en 1995 pris la décision d’enlever la faucille et le marteau de son drapeau.

Organisation ‘’séparatiste et terroriste’’ selon les gouvernements turcs, le PKK est toujours sur la liste des organisations terroristes de l’ONU et de L’Union Européenne (A l’exception de la Belgique).

Ocalan, fait dans sa déclaration de courtes analyses historico-politiques sur le 20ème siecle, la modernité capitaliste, l’Etat, le Fédéralisme, la société et l’identité.  Il insiste sur la revitalisation de ‘’l’amitié millénaire entre les turcs et les kurdes’’. Il met l’accent au moins trois fois sur l’importance de la démocratie : ‘’Le deuxième siècle de la République ne peut atteindre et assurer une continuité permanente et fraternelle que s'il est couronné par la démocratie. Il n'y a pas d'alternative à la démocratie dans la recherche et la réalisation d'un système politique. Le consensus démocratique est la voie fondamentale.’’.

Ocalan à la fin de son message s’adresse au PKK. ‘’ Comme pour toute communauté et tout parti moderne dont l'existence n'a pas été abolie par la force, convoquez votre congrès pour vous intégrer volontairement à l'État et à la société et prenez une décision ; tous les groupes doivent déposer les armes et le PKK doit se dissoudre.’’

La déclaration d’Ocalan a été en générale bien accueillie par les milieux proches d’Erdogan. Ce front croit que le gouvernement a remporté une victoire et que c’est désormais la fin du terrorisme.

La principale formation de l’opposition, le CHP (Kémaliste, 133 sièges) a estimé que ‘’les récents développements peuvent servir à créer une atmosphère de paix et de démocratie’’. Le Président de ce Parti a déclaré jeudi soir à la suite de la réunion de son Comité Central que ‘’le CHP est prêt à apporter son soutien pour la paix’’.

Le front conservateur nationaliste a poursuivi ses attaques contre ‘’l’assassin de bébé’’, ‘’le chef terroriste’’ voire contre ‘’les représentants de l’impérialisme et du sionisme’’.

Le monde kurde a accueilli le message avec beaucoup de méfiance tout en gardant l’espoir. Plusieurs milliers de kurdes rassemblés sur une place à Diyarbakır devant un écran géant pour écouter le message d’Ocalan  n’était pas du tout content quand ils ont entendu la phrase selon laquelle ‘’le PKK doit se dissoudre’’. A Istanbul même, quand les 7 membres de la délégation faisaient la lecture de la déclaration en turc et en kurde, l’enthousiasme n’était pas très visible dans la salle. Les applaudissements non plus n’étaient pas trop forts ni trop longs.

‘’Nous croyons à Apo (Diminutif d’Abdullah Ocalan) mais nous n’avons pas de confiance envers Erdogan’’  écrit un internaute.

Certains spécialistes kurdes ont des réserves, des objections et des points d’interrogation :

- Ce soi-disant processus n’est pas transparent. De plus il n’y a pas  une base juridique.

- Le problème kurde est un très grand problème et ne peut être résolu seulement par une seule personne, prisonnier du pouvoir.

- Le PKK a plus de 15 milles combattants. S’il est dissous que feront ces combattants ? 

- Le gouvernement demande à l’ensemble du PKK de rendre les armes. Apo aussi. Mais c’est un marchandage unilatéral. Que fera l’Etat turc en contre partie ?

- Les kurdes parlent de la paix, de la liberté, de la démocratie. Erdogan parle du terrorisme, de la cinquième colonne des forces étrangères. Ce n’est pas une bonne communication.

- Le gouvernement continue à réprimer les kurdes, à nommer des administrateurs à la place des maires kurdes élus. Le nombre d’opposant (Journalistes, syndicalistes, activistes politiques, écrivains…etc…)  arrêté et inculpé ne cesse d’augmenter.

- Apo avait déjà en mars 2015 fait un appel afin que les combattants kurdes quittent le territoire de la Turquie. A l’époque il croyait déjà que la lutte armée n’était plus une bonne méthode. Depuis 10 ans le PKK a peut être changé mais l’Etat reste encore profondément anti-kurde. 

Dans le monde kurde, il n’est pas facile de critiquer Ocalan. Pourtant  il y a quelques anonymes qui osent le faire sur la Toile : ‘’Ce message ne représente pas les vœux, les inspirations et la volonté de l’ensemble des kurdes. Ce communiqué a été co-rédigé par Ocalan et l’Etat turc !’’.

Faut-il  préciser que la répression sur les kurdes a renforcé le désespoir chez pas mal de familles kurdes qui vivent encore dans la région : ‘’Ça suffit. Nous avons perdu nos fils et nos filles dans la montagne. Ça a duré très longtemps. L’Etat turc n’a pas pu nous vaincre. Mais nous non plus nous n’avons pas gagné grand chose. Alors il vaut mieux désormais s’entendre. Le pire des paix est mieux que la guerre’’ estime un citoyen de Cizre, près de la frontière turco-syrienne.

Personne ne sait rien sur le futur proche. Car rien n’était planifié. Faut-il enfin rappeler que le problème kurde ne se limite pas, ne se manifeste pas uniquement à l’intérieur de la Turquie. La Syrie, l’Irak et l’Iran ont également leur propre problème kurde. (FIN/RD)



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