L’ARMEE
MAURITANIENNE ENCORE AU CŒUR DE L’ETAT
Ils étaient nombreux à penser, qu’Août 2005 marquant le « départ »
du sanguinaire Ould Taya, abrégerait les souffrances des mauritaniens via des
changements politiques qui déboucheraient, entre autres, sur une réconciliation
nationale préalable à une démocratie en Mauritanie.
Nous sommes Juillet 2019, 14 ans après, les mauritaniens,
surtout ceux et celles qui sont restés voilà 60 ans exclus, peinent à
comprendre que les causes préjudicielles à la démocratie et a une cohabitation
saine, résident ailleurs et transcendent, bel et bien, les questions de « fake »
dialogue annoncé par des politiciens rongés par leur appétit gargantuesque pour
la carrière.
Et compte tenu de la gravité de la situation politique et
socio-économique, mais aussi, à cause de l’hypothèque qui pèse lourdement sur
l’avenir de notre pays, un dialogue, digne du nom, exige la définition de
Termes de référence structurée autour des problématiques nationales qui ont
droit de veto, celles qui, une fois résolues, peuvent induire une
réconciliation entre les composantes du pays.
En effet, une réconciliation nationale doit épouser les
questions plus délicates longtemps éludées et pourtant bien posées par de
grands et dignes operateurs politiques.
La banalisation de ces questions structurelles a fini par
façonner et souiller les institutions du pays au point que les hommes et les
femmes en charge de la gestion de l’état assimilent ce dernier a une vache
laitière donc entièrement dédiée à leurs intérêts chauvins voire racistes dont
le propre est de perpétuer un état au service d’une seule composante, LA
COMPOSANTE ARABE à laquelle est subordonnée des esclavagistes et autres féodaux
de plusieurs coutures constituant la périphérie des institutions de l’état.
En 2005, la composante noire mauritanienne, et comme
toujours, a été encore trompée. En effet, après avoir miroité aux mauritaniens
le changement, la junte militaire, soutenue par une constellation de forces
esclavagistes et féodales ne défendant que leurs intérêts égoïstes, la junte a
réussi le trucage des élections pour le «candidat des militaires», le marabout
SIDIOCA.
Plus tard, SIDIOCA sera déposé par ses parrains/Voleurs
de suffrage. 10 ans se sont écoulés sous le général Ould abdoul aziz, auteur
principale de la mise en scène contre SIDIOCA. On se rappelle encore de
l’arrivée de SIDIOCA. Ce dernier recycla tout le personnel de Taya. Il
s’employa à ramener les réfugiés. Cet acte fut perçu, à tort, comme un signe
révélateur d’un président incarnant la sagesse et résolument engagé pour le
changement impliquant la question nationale.
Nous vivions alors les premiers jours de l’arrivée
étonnante d’un Homme inconnu du paysage politique. En vérité, la victoire de
SIDIOCA n’aurait jamais eu lieu sans le soutien des militaires et d’autre part,
par la trahison d’une certaine opposition.
A l’extérieur, les rencontres de SIDIOCA avec la diaspora
ont été considérées comme des avancées substantielles notamment avec les FLAM,
Conscience/Résistance et bien d’autres. A Paris et à New-York, les «radicaux»
et les «excités» mais aussi les «non structurés» eurent droit au microphone.
Cette opération de charme bien planifiée et bien mûrie par les stratèges du
palais ocre n’aura vécu que le temps nécessaire pour charcuter une opposition «
radicale » et « excitée » qui s’est sabordée à cause, d'une part de ses
incohérences répétées, et d'autre part, à cause du piège tendu par les
militaires.
Nous nous rappelons encore de cette spontanéité qui a
parcouru la diaspora dans son ensemble après le « coup d’état » (une mise en
scène) contre SIDIOCA. Le trou de mémoire greffé à la mauvaise foi ira crescendo
lorsque les rues de Paris, de New-York sont occupées par des gens qui
pleuraient le départ de SIDIOCA évincé par son parrain qui n’est autre que
l’actuel Général apparemment accepté par tous.
Pire encore est l’exigence et l’adhésion au retour à la «légalité»
et a l’«ordre constitutionnel» propagé par tous les mauritaniens qui prenaient
SIDIOCA pour le seul « président légalement élu » Ce fut le summum
infranchissable de la naïveté pour ne pas dire d’un TROU DE MEMOIRE COLLECTIF
inacceptable.......Et il était devenu comme une litanie de condamner ceux qui
avaient refusé d’être victimes de ce trou de mémoire collectif au nombre
desquels l’AJD/MR qui avait refusé, dignement, de condamner le «coup d’état»
qui ne fut, en vérité, qu’une mise en scène d’une gangue dont les membres
savaient parfaitement ce qu’ils voulaient et là où ils allaient……...
En 2019.
Encore le General Ould Abdoul Aziz himself nous impose une autre transaction
politique « réussie » où il est arrivé à propulser son
« ami » le Général/Marabout Ould Ghazwani. Après-avoir
« tenté » de modifier la constitution discriminatoire (avait-il
réellement abandonné à cause d’une résistance interne ou avait-il tout
bonnement changé de stratégie ?), Ould Abdoul Aziz a mis en route sa
deuxième en scène après celle de SIDIOCA.
Sommes-nous en train de vivre la deuxième tentative de
retour au pouvoir ? Ould Abdoul Aziz restera-t-il là pour gérer un autre
général fiché là, à l’image de ce miroir qu’on tourne à l’aide d’une ficelle pour
piéger certains oiseaux ? Quel scenario assisterons-nous dans les jours,
semaines et mois à venir ? En tout la mise en scène semble avoir bien
marché avec notamment la confiscation du vote des mauritaniens par la
complicité d’abord par la CENI et le CC, ensuite le déploiement de l’armée et
de la police qui ont bel et bien matées les mauritaniens.
Last but not least la valse relative au dialogue. Dialogue
dites-vous? Le dialogue, ce concept que promeut une certaine classe politique vise
à nous distraire pour aider les voleurs à surmonter le psychodrame né de la
confiscation du vote des mauritaniens ? Déjà est biaisé, il ne sera qu’une
astuce entretenue, avec la complicité d’opposants qui sont véritablement des opportunistes
et potentiels candidats à la transhumance. La nature biaisée de notre
démocratisation et du dialogue justifie éloquemment son rejet par les hommes
politiques qui ont une suite dans les idées, corollaire de leur conviction
tenace.
Au finish le pouvoir est bel bien dans les mains des
militaires aggravant le psychodrame dans lequel notre pays patauge.
ADAMA NGAIDE. USA