Sauvegarde du Moineau friquet : deux exemples d’actions menées en France

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philippe...@natagora.be

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Oct 31, 2025, 6:48:56 AM (5 days ago) Oct 31
to 'Cédric Grégoire' via Aves-contact

Sauvegarde du Moineau friquet : deux exemples d’actions menées en France 
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Un article très intéressant et inspirant posté sur le site de Marc Duquet (ex rédacteur en chef de la revue Ornithos)
Tout n'est certainement pas transposable chez nous, notamment en terme de réussite d'augmentation de population dans l'Aude et en Charente-Maritime, mais il y a probablement des idées à piocher.
L'article commence par un longue synthèse sur l'espèce, son déclin en Europe occidentale et les causes supposées.
Comme cela a déjà été évoque chez nous, la rénovation des vieux bâtis, la rurbanisation, le manque de ressources alimentaires adéquates (notamment en raison de l'intensification agricole mais aussi parce que les jardins privés et les espaces publics sont de plus en plus des déserts écologiques), la compétition avec le Moineau domestique (les mésanges ne sont pas vraiment évoquées mais je suis persuadé que c'est à creuser également) et l'accès à des zones humides (mis en avant à plusieurs reprises dans ce texte). Ce dernier aspect a jusqu'ici été peu creusé chez nous mais pour ma part, suite à des observations de terrain personnelles pointant vers ce constat, j'ai toujours été convaincu que l'accès à des zones humides même de petite taille jouait un rôle important en période de nidification.
La compétition avec les Moineaux domestiques est liée au fait que ceux-ci occupent probablement les meilleures cavités. Ce n'est pas dit mais une des causes de ce constat pourrait être liée à deux aspects : le domestique entame sa nidification plus tôt que le friquet qui, en tout cas chez nous niche assez tard, et possiblement un meilleur taux de survie du domestique favorisé par le nourrissage dans les jardins. En ce sens les mésanges charbonnières et bleues pourraient également concurrencer fortement le friquet. Plusieurs témoignages d'observateurs arguant de cette compétition sont déjà parvenues à mes oreilles.
Plus loin, on peut lire un résumé de deux actions de sauvegarde de l'espèce qui ont été mise en place avec un succès évident : dans l'Aude la population a été multipliée par 8 en 4 ans et en Charente-Maritime la pose de nichoirs simples, doubles et triples, adaptée chaque année aux observations de l’année précédente, couplée à un activisme porté sur la gestion des espaces verts publics, a permis à cette population de passer de 25 couples en déclin à 60 couples en nette augmentation (et ce en quelques années également)
L'article conclut :
"À l’issue des différents plans de sauvegarde menés sur des populations aux mœurs variées, nous concluons que la réussite des ambitions de sauvegarde du Moineau friquet semble possible si elle s’articule autour de trois axes :
• la restauration de la disponibilité de sites de nidification potentiels,
• la restauration des écosystèmes riches en invertébrés à proximité des colonies,
• la restauration de la disponibilité en plantes à petites graines autour des villes et des villages.
Ces piliers se concrétisent au travers de différentes actions qui se sont révélées efficaces :
• la pose de nichoirs ayant un trou d’accès de 28 mm de diamètre, à faible hauteur (2-4 m), sur les sites habituels de nidification de la population ciblée (arbre, poteau, mur, toit), à proximité de zones riches en invertébrés. À long terme, il paraît nécessaire de connecter les micropopulations entre elles par la pose de nichoirs dans des hameaux intermédiaires, et d’en installer progressivement entre des noyaux de populations ;
• la sensibilisation des riverains sur le jardin vivant, la création de zones de fauche raisonnée et de mares dans les espaces verts privés et publics. La plantation sur les espaces verts publics de haies contenant notamment du Sureau noir et du Mûrier platane non stérile (une variété très résistante à la sécheresse et au gel). La végétalisation des rues, l’implantation du végétal local et riche dans les bourgs et la recréation d’écosystèmes propices aux proies du Moineau friquet au printemps et en été. Le dialogue et la réflexion locale avec les agriculteurs cultivant des parcelles limitrophes sur la plantation de haies ;
• la restauration de friches ou de bandes non fauchées l’hiver (fauche en mars) sur les terrains publics, la sensibilisation des agriculteurs au couvert hivernal et aux jachères. Un point essentiel à noter est que parmi les mélanges de plantes proposés par les coopératives pour le pourcentage obligatoire de couvert hivernal, un seul convient au Moineau friquet, celui contenant du Moah. Le dialogue avec les agriculteurs qui possèdent des parcelles proches de l’agglomération concernant le choix de ce mélange plutôt qu’un autre est donc important et ne représente qu’une légère concession pour l’agriculteur."
Un bibliographie très complète est également disponible.
De quoi inspirer plusieurs de nos projets comme le Réseau Nature, Biodiversité dans le bâti et le LIFE B4B.


Philippe Funcken
Directeur Général
081 39 07 39 | +32 487 971 711
Traverse des Muses 1 | 5000 Namur

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