L'illusion et la société alternative

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Octavio Alberola

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Dec 3, 2011, 7:04:39 PM12/3/11
to atelierphilosophieupp, (UPP),

Après lecture attentive des textes reçus dans la Liste philo sur le thème de l'illusion, je crois que nous avons fait le tour (pas exhaustif) des  principales questions que ce concept peu soulever et que je crois peut-on résumer ainsi:

Sophie :
La croyance et la vérité: affaire de méthode?  L’abstention prudente"?   L’ambivalence du désir de savoir (illusions mortifères et illusions vitales)?  Peut-on constamment vouloir le vrai?   Les hommes désirent le vrai?...

Octavio :
Le langage et le réel?     Le réel et sa représentation?   La véritable signification d'un mot?    L’anthropomorphisme?    Le désir de vérité et s'arranger avec la réalité?   Rester dans l"ambivalence?     Maintenir l'opposition entre "réel" et "illusion" pour ne pas tomber dans le manichéisme et les désillusions?... 

Doro:
Le réel est illusoire?    Seul le présent peut-être considéré comme réel très relativement?      Réalité relative?    L’illusion d'une vérité?    Réel transitoire?  
Vérités relatives?...

Félix:
Anthropocentrisme?     Humanisme?    Le langage,  mer agitée pour les objets, sentiments, émotion?      Distinction ente illusion et utopie?    Illusion moteur pur changer la réalité-désir-l'utopie?    La désillusion?    Les illusions accomplies?...

David :
Faire court ou long?  Échanger des idées seulement?    Sur l'illusion, bien sûr, et sur la mort, la maladie, l'espoir, les croyances, la ville, la politique, l'indignation, la crise, la solidarité, le pouvoir, etc., etc.?...

Jacques :
L’illusion programmée (machine) pour les ordinateurs?   Nous et le déterminisme?    Le bien et le mal?     La révolution et l'URSS, la Chine?    Le sensible, l'ensemble symbolique et l'intelligible?    Le culturel?...


En outre, Michel Tozzi nous a fait parvenir une introduction à la problématique de la "société alternative" que nos amis et amies de l'UPS de Narbonne vont travailler à partir du 10 décembre, dans le cadre de la réflexion commune sur  le thème "qu'entendre par société alternative?" décidé au 6ième Printemps des Universités Populaires à Aix-en-Provence, en juin 2011, et qui sera abordé au 7ième Printemps en juin 2012 à Ris-Orangis.
Je crois que nous pourrions donc continuer notre réflexion sur l'illusion en y intégrant la réflexion sur la société alternative à partir de l'introduction de Tozzi.
Voici donc ma contribution sur la notion de "société alternative", telle que je la désire et désirant qu'elle ne soit un jour une illusion mais une réalité vivante:




Contribution d'Octavio Alberola sur la notion de 
« société alternative »

Pour moi, une société alternative à la société actuelle c'est ou serait une société dans laquelle tous les êtres humains pourraient satisfaire tous leurs besoins et développer toutes leurs potentialités dans la liberté et le respect de l'autre, et plus que jamais dans le respect de notre environnement naturel. C'est-à-dire : une société d'égalité pour tous et toutes, et sans hiérarchies politiques, sociales, culturelles, ainsi qu'écologique. Ma « société alternative » devrait être donc la société du bien commun, du partage et de la liberté.

Bien sûr, pour y arriver il faut non seulement la désirer et lutter pour elle, mais la concevoir en évitant « les conceptions simplificatrices, réductrices, manichéennes, et intégrer la complexité » produite par l'humanisation historique de l'homme. 

Il me semble donc que la question fondamentale à nous poser n'est pas celle de savoir si cette société alternative est « inéluctable, possible, impossible, probable », mais si elle est vraiment désirable et souhaitable. Et cela parce qu'avant de s'engager à changer les modes de vie que nous vivons dans notre quotidien, il semble logique de savoir si on veut véritablement ce qu'on désire. 

C'est vrai que le désir de changement est toujours produit par le refus d'un quotidien vécu comme déplaisant ou même comme une souffrance ou un châtiment. Mais ce désir est encore plus actif quand il est le résultat d'une analyse objective du réel qui nous oblige à faire le constat du déni de justice et du non respect des droits fondamentaux de l’Homme dans la vie que nous menons. Donc, on peut dire que le désir de changer le présent provient de la prise de conscience de ce qu'est notre réel par rapport à ce que nous pensons qu'il devrait être. C'est-à-dire : une réponse à une injonction éthique face au déficit d'humanité du présent.  D'un présent qui est la négation ou l'incomplétude de ce que, pour nous, doit être la vie en commun des êtres humains: comme concrétisation de ce long processus d'humanisation qui nous a permis de devenir ce que nous sommes aujourd'hui et comme réponse logique à l'instinct de vie qui nous habite et nous fait vivre. 

Donc, c'est tout à fait normal que ce désir de changement apparaisse et se manifeste effectivement sous la forme d'une « société alternative » à la « société actuelle ». Mais, cela ne veut pas dire nécessairement qu’elle soit la seule « vraie » ou « contradictoire ». Elle peut le paraître à nos yeux ; mais non aux yeux des autres. Il faut donc préciser en quoi cette « société alternative » est pour nous une « meilleure société » ou la « société idéale », et puis tenter d'arriver à un consensus autour d'elle. Un consensus fondé sur le respect de la diversité et du droit de continuer à « rêver » de ce que beaucoup appelle l'utopie... et qui n’est autre chose que l’aspiration à être libres et égaux. 

Évidemment, c'est à cette condition là que nos réflexions sur la « société alternative » peuvent prendre un vrai sens et éveiller en nous un véritable intérêt pour faire un tel effort collectif. Car, il est indéniable que chacun et chacune de nous appartient - plus ou moins - à une des traditions de la « critique sociétale du modèle dominant » et qu'en conséquence a en tête le modèle le plus approprié de société pour l'avenir humain... 

Or, comme dit Tozzi, les « critiques » étant  « multiples et, souvent mais pas forcément, s'articulant entre elles », il nous faudra donc bien préciser sur quoi nous fondons notre critique de la « société actuelle ». Et non seulement en ce qui concerne la société capitaliste occidentale, malheureusement la nôtre, mais aussi en ce qui concerne les sociétés capitalistes d'État qui ont existé ou existent encore de par le monde : les sociétés du « socialisme réel » qui ont provoqué tant de désillusions profondes et de désespoirs irréparables au sein des masses d'exploités et de dominés. 

Et il faudra faire cela en nous débarrassant des œillères idéologiques qui nous ont fait croire que l'utopie est du domaine de l'irréel, une illusion, une chimère. Car, comme nous l'avons vu avec Henri Solans, elle est en fait la réalité vivante d'une forme sociale égalitaire non hiérarchisée ; c'est-à-dire, la vraie et unique alternative aux sociétés d'exploitation et de domination. Et cela parce que, si nous ne voulons pas retomber dans les pièges des « revanches sociales » que nous avons connus tout au long de l'histoire et qui n'ont été que de simples alternances au Pouvoir, il faut que le changement soit une rupture radicale avec le passé : non seulement en passant de la verticalité à l'horizontalité mais aussi de l'inégalité à l'égalité. 

Certes, s'il nous faut nous débarrasser des œillères idéologiques, nous ne pouvons pas faire abstraction de l'impact des idéologies « émancipatrices » (en particulier le marxisme et l’anarchisme) tout au long de l'histoire. De plus, puisque Tozzi nous dit que, « pour poser le problème de la société alternative et ouvrir des pistes de réflexion », il faut « élaborer de bonnes questions », je crois aussi qu'il faudra laisser ouvert ce questionnement - même si les questions qu'il a posé, dans la problématique qu'il nous a envoyée, me semblent suffisantes pour commencer la réflexion sur la « société alternative » de manière rigoureuse et loin des illusions ingénues ou mortifères. Je crois donc que nous pouvons commencer déjà ce travail de réflexion pour essayer de trouver les réponses aux principales questions soulevées : tant du point de vue philosophique que éthique et pratique. Et cela même si elles ne peuvent être que provisoires ; car il serait trop prétentieux que de les prétendre définitives.

Ceci dit, je vais conclure cette contribution en soulignant mon refus de voir en l'alternative une simple « alternance » ; car, comme le dit Tozzi, « au deuxième coup nous ramènerait au point de départ  », ce qu'évidemment nous ne voulons pas. Mais, c’est évident que cela ne suffi pas et qu’il nous faudra voir aussi si la théorie et l’idéologie sont encore « des outils opératoires » ou si est la pratique, à travers des « micros expériences » et « résistances », qui est la plus conséquente et efficace pour faire avancer l’alternative…

Octavio Alberola (UPP) 

Pour Atelier philo suite.rtf

Ramon SAFON

unread,
Dec 4, 2011, 2:35:58 PM12/4/11
to atelierphi...@googlegroups.com
He mandadio hace un tiempo un texto preliminar




> Message du 04/12/11 01:04
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Illusion.odt
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