Bonjour,
A la demande de mon correspondant, je reproduis ici une partie de correspondance concernant le sport comme moyen de cheminer vers un monde de paix.
Les Jeux Olympiques créés il y a plus de 100 ans semblaient avoir ce rôle. Pourtant notre ami et très regretté Yves Angelloz a proposé de faire autrement en créant les Jeux Mondiaux de la Paix. Voici le texte de mon intervention que je fais suivre d'une prise de position faite par un groupe de Citoyens du Monde en 1980
Concernant les Jeux Olympiques.
L'initiative de Pierre de Coubertin, il y a un peu plus de cent
ans, était excellente dans le contexte de l'époque. Il valait
mieux que les athlètes apprennent à se connaître et à se
respecter à l'occasion de disciplines sportives, plutôt de
s'affronter sur des champs de bataille. Néanmoins, les Jeux
Olympiques comportent deux grands défauts : il met les
États-nations en concurrence, en rivalité, ce qui est
antinomique de la paix, et cette concurrence abêtit les athlètes
qui deviennent les objets des gouvernements. Ce sont ces deux
constats qui ont conduit Yves Angelloz à créer les Jeux Mondiaux
de la Paix. Les athlètes ne pratiquent plus leur sport au nom de
leurs États, mais dans un élan de fraternité par classe d'âge
au-delà de tout nationalisme. Dans les Jeux Mondiaux de la Paix,
les athlètes ne sont plus rivaux, mais ils sont frères.
Cordialement
Daniel
Ainsi s'exprimait Pierre de COUBERTIN quand il a rédigé l'Article 7 de la Charte du Comité International Olympique.
Ainsi s'expriment les Citoyens du Monde !
Mais les Jeux Olympiques, comme la plupart des organisations humaines, ont été entraînés vers la vénération, chaque jour plus fanatique, de nouveaux dieux : les États-Nations.
L'athlète est devenu l'obligé de la nation qui le forme, l'entraîne, le paie. En échange de quoi, il doit glorifier, sur le podium, le drapeau, l'hymne, la grandeur, le génie de sa nation. La compétition n'est plus sportive, elle est politique. Si l'athlète gagne, on chante les louanges de la patrice, s'il perd, c'est un désastre national. En effet, dans ce monde divisé en Etats-Nations rivaux, toute compétition sportive internationale reste une bataille entre nations.
Alors que le monde retentit de bruits de bottes, alors que les dirigeants politiques parlent de risque de guerre, on amuse les peuples avec le boycottage ou le non-boycottage des Jeux Olympiques.
Ces jeux étaient cependant, dans leur conception première, en contradiction avec le nationalisme. Pourquoi, aujourd'hui, les nations modernes ne décrèteraient-elles pas, comme les villes grecques, une trêve pour permettre à chaque jeune participant, d'où qu'il vienne, de triompher s'il est le meilleur ?
Pourquoi ne reviendrait-on pas à des Jeux Olympiques sans hymne, sans drapeau, sans considérations nationales ?
Pourquoi ne ferait-on pas se dérouler les Jeux Olympiques dans un lieu totalement neutre, extraterritorialité, voire dans une des mille communes ou villes mondialisées qui existent à travers le monde ?
Alors, peu à peu, l'humanité se dirigerait vers cette érosion de la souveraineté nationale qu'appelait de ses vœux René Cassin, père des Droits de l'Homme et Prix Nobel de la Paix.