Fwd: Gaza noyé sous la pluie, un marécage où on veut enfouir le peuple palestinien pour mieux l’oublier.

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M.Galand Pierre

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Dec 20, 2025, 1:41:13 PM (4 days ago) Dec 20
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envoyé : 20 décembre 2025 à 18:34
de : Thierry Michel 

Gaza noyé sous la pluie, 
un marécage où on veut enfouir le peuple palestinien pour mieux l’oublier.

Un peuple entier, déjà brisé par un génocide, grelotte aujourd’hui dans la boue glacée, sous des tentes éventrées par la pluie, sur une terre qu’on lui a volée deux fois : d’abord par les bombes, ensuite par l’abandon.  Les rescapés de Gaza, privés de maisons, d’appartements, de familles, d’amis, sont désormais parqués dans des camps inondés où l’eau mêlée aux égouts pénètre les abris de fortune, trempe les matelas, efface les dernières affaires d’une vie passée.  Dans ces mares de pluie et de boue, des enfants frigorifiés, avancent dans une eau glauque, prisonniers de tentes qui laissent passer chaque goutte, dans un territoire où près de deux millions de personnes sont aujourd’hui déplacées, sans mur pour s’adosser, sans porte à fermer, sans toit pour rêver.

Ce désastre n’a rien d’une “catastrophe naturelle” : il est le prolongement méthodique d’un projet de destruction.  Des centaines de milliers d’habitants ont été chassés de quartiers entiers rayés de la carte — plus de 300 000 habitations détruites ou gravement endommagées — avant d’être entassés sur des terrains vagues, sablonneux, sans drainage, délibérément laissés sans abris dignes, sans pompes, sans matériel pour se protéger du déluge annoncé de l’hiver.  Les tentes, déjà insuffisantes, se comptent par milliers détruites ou emportées par la tempête, avec parfois 40 à 50 centimètres d’eau envahissant les campements, transformant chaque averse en menaces 

La pluie, ailleurs synonyme de vie, est devenue à Gaza un instrument supplémentaire d’extermination lente, parce que tout a été organisé pour que l’hiver tue là où les bombes ont “échoué” à finir le travail.  Les organisations humanitaires parlent de centaines de milliers de déplacés directement menacés par les inondations, presque 800 000 personnes à haut risque, tandis que les matériaux de construction, les bâches résistantes, les sacs de sable, les pompes, sont bloqués ou drastiquement limités par l’occupant qui contrôle les entrées comme une arme de plus.  Le froid, la faim, les épidémies liées à la promiscuité, à l’eau stagnante mêlée aux eaux usées, ne sont pas des “dommages collatéraux” : ils s’inscrivent dans un continuum de déshumanisation où l’on détruit à la fois les corps, les maisons, les écoles, les hôpitaux, jusqu’à la possibilité même d’un retour, d’une reconstruction, d’un futur.

Ce peuple n’est pas seulement acculé dans la boue : il est livré à la cruauté froide d’un pouvoir qui, depuis des mois, revendique sa volonté de “conquête” totale, de “faire disparaître” Gaza comme entité vivante, tandis que des responsables politiques et militaires israéliens ont multiplié les propos appelant à la destruction, à la famine, au déplacement forcé, au bannissement d’un peuple entier de sa terre.  

Il ne s’agit plus d’une guerre — il s’agit d’un projet d’extermination et d’effacement, que de nombreux juristes, experts de l’ONU, ONG et rapporteurs spéciaux qualifient de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’apartheid, et de génocide assumé.  Alors que  des vidéos de soldats de Tsahal se filmant en train de se réjouir des destructions, de profaner des maisons, de se mettre en scène au milieu des ruines, ont offert au monde la preuve obscène d’une jouissance dans l’anéantissement, les chancelleries occidentales, engluées dans leur propre hypocrisie, poursuivent toujours leurs discours creux, la livraisons d’armes ou la neutralité complice.

Ce qui se joue aujourd’hui, dans ces camps noyés par la pluie, dépasse Gaza : c’est la frontière entre humanité et barbarie.  Laisser un peuple entier patauger dans la boue glacée, sans protection, après l’avoir bombardé, affamé, déplacé, c’est accepter que le droit international ne soit plus qu’un décor vide, que l’expression “plus jamais ça” ne soit qu’un slogan usé, que la notion même de crime absolu soit relativisée au gré des intérêts stratégiques.  Gaza, cette nuit, n’a pas seulement besoin de couvertures, de tentes et de pompes : elle a besoin que le monde nomme le crime, brise le silence, cesse les complicités, et arrache enfin ce peuple du marécage où on veut l’enfouir pour mieux l’oublier.

Thierry Michel

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