Fwd: L'OTAN en guerre contre la Russie

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Roland Marounek

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Jul 10, 2024, 7:47:03 AM (6 days ago) Jul 10
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« l’Ukraine peut stopper Poutine et elle le fera. L’Otan est plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été dans son histoire. » Mis ainsi côte à côte, le fragile artifice se dissipe complètement : « L’Ukraine qui stoppe la Russie», c’est l’OTAN

Joe Biden inaugure le sommet de l’Otan, malgré l’heure tardive et les doutes sur sa fraîcheur intellectuelle

La prestation du chef de l’Etat américain était attendue au tournant, tant par ses pairs occidentaux que les observateurs de la campagne présidentielle 2024.

Maurin Picard, Le Soir, 10/07/2024

Correspondant à New York

La pose est toujours un peu raide, les traits du visage cireux et les yeux mi-clos, mais Joe Biden a réussi sa mue de manière convaincante, mardi soir, en chef de guerre. Devant un parterre de politiciens, militaires et diplomates représentant les 32 nations de l’Otan, le 46e président des Etats-Unis a donné le change quinze minutes durant, en ouverture du 75e sommet de l’Alliance atlantique, à l’auditorium Andrew W. Mellon de Washington, où fut signé le Traité de l’Atlantique nord en 1949. Le ton martial, parfois tonitruant, Joe Biden a livré un plaidoyer enflammé pour l’organisation et loué ses accomplissements depuis trois quarts de siècle, avant d’évoquer en détail la cause ukrainienne et l’effort de guerre mutuel consenti face à l’agression russe du 24 février 2022.

« La Russie ne l’emportera pas, elle ne l’emportera pas ! » a-t-il martelé, rappelant son attachement aux alliances traditionnelles et le rejet de la politique isolationniste de son rival Donald Trump. « Poutine ne veut qu’une chose – qu’une seule chose ! – et c’est la soumission totale de l’Ukraine, et l’oblitération complète de l’Ukraine. Mais l’Ukraine peut stopper Poutine et elle le fera. L’Otan est plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été dans son histoire. »

La prestation du chef de l’Etat américain était attendue au tournant, tant par ses pairs occidentaux que les observateurs de la campagne présidentielle 2024 : au lendemain de sa prestation calamiteuse du 27 juin en débat télévisé face à son rival présomptif républicain Donald Trump, Joe Biden avait appelé les leaders démocrates du Congrès pour leur expliquer sa piètre performance, promettant de se coucher plus tôt et de limiter les sollicitations après 20 heures ! Autant dire que la soirée inaugurale du sommet de l’Otan, censée se tenir jusqu’à jeudi, était scrutée avec attention. Il s’agissait, comme l’écrit David Barak, pour Axios, de raffermir son leadership tant sur son propre parti, en plein désarroi depuis deux semaines, que sur ses alliés occidentaux. Plusieurs d’entre eux, selon Reuters, ont rencontré très discrètement des conseillers passés ou présents de Donald Trump, afin d’en savoir plus sur la politique étrangère d’une éventuelle Administration Trump « 2.0 ». L’ex-membre du Conseil de sécurité nationale Keith Kellogg aurait ainsi rencontré le speaker du Parlement ukrainien Ruslan Stefanchuk de manière « informelle », tandis que Richard Grenell, ancien directeur national du renseignement et ambassadeur en Allemagne, aurait parlé lundi au Premier ministre nord-macédonien Hristijan Mickoski. Au centre de ces conversations feutrées, le plan de paix de Trump, qui menacerait de stopper toute livraison d’armes et de munitions à Kiev s’il n’obtenait pas un cessez-le-feu immédiat et des pourparlers diplomatiques en vue d’une cessation des hostilités.

En marge du sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky confiait pour sa part : « Soyons francs, tout le monde attend novembre. Le monde entier attend novembre et, en toute sincérité, Poutine attend novembre lui aussi. »

Depuis le 27 juin, les appels se multiplient au sein même du camp démocrate pour que le président sortant, âgé de 81 ans et visiblement diminué, renonce à se représenter avant la convention nationale prévue à Chicago du 19 au 22 août.

Mardi soir, des diplomates européens confessaient leurs doutes sous couvert de l’anonymat. « Les gens sont là pour évaluer de leurs propres yeux si Biden est encore aux commandes ou pas », assurait l’un à Axios. « On ne voit pas bien comment (Biden) va remonter la pente après le débat », relevait un autre, dubitatif. « Je ne l’imagine pas diriger les Etats-Unis et l’Otan quatre ans de plus. » [Comme quoi on ne se fait pas d’illusion, malgré les propos convenus : les États-Unis dirigent l’OTAN]

Le test ultime, s’agissant du sommet de Washington, reste à venir : en clôture du sommet, Joe Biden s’exposera en conférence de presse tel un « big boy », selon sa porte-parole Karine Jean-Pierre, au feu croisé des questions. Plus de téléprompteurs, ni de filet de sécurité, pour un homme vieillissant, sur la corde raide, dont les quatre prochains mois de campagne ont tout d’un chemin de croix électoral. Dès vendredi, après avoir fait ses adieux à ses camarades de l’Otan, il se rendra dans le Michigan, swing state (Etat-clé) des Grands Lacs, où le sort du scrutin, le 5 novembre, se jouera en grande partie. En veillant à ne pas se coucher trop tard après trois jours de palabres euro-atlantiques.

L’Otan, réuni en sommet, veut garantir la défense de l’Ukraine

Les dirigeants des Etats membres de l’Otan ont fêté en grande pompe le 75e anniversaire de l’alliance mardi soir. Joe Biden a d’ores et déjà confirmé mardi soir que les alliés allaient fournir à l’Ukraine un total de cinq systèmes de défense antiaérienne, dont quatre batteries de type Patriot, des missiles sol-air particulièrement efficaces pour intercepter les missiles balistiques russes.

AFP, 10 juillet

Les dirigeants des pays membres de l’Otan entrent dans le dur des négociations mercredi, décidés à renforcer leur soutien à l’Ukraine et à surmonter les doutes et incertitudes politiques qui entourent ce sommet historique.

Après avoir fêté en grande pompe la veille au soir le 75e anniversaire de l’alliance militaire occidentale, ils doivent se réunir au sein du Conseil de l’Atlantique nord, l’organe politique suprême de l’Otan, pour discuter des modalités de ce soutien accru à l’Ukraine, qui fait face à un barrage croissant de missiles russes.

Le président américain Joe Biden a d’ores et déjà confirmé mardi soir que les alliés allaient fournir à l’Ukraine un total de cinq systèmes de défense antiaérienne, dont quatre batteries de type Patriot, des missiles sol-air particulièrement efficaces pour intercepter les missiles balistiques russes.

Ces systèmes sont réclamés à cor et à cri par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, également présent à Washington. Il a remercié mardi les alliés pour leur « forte déclaration » de soutien, les appelant à ne pas baisser la garde dans l’attente des résultats des élections en novembre aux Etats-Unis.

L’Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie et l’Italie doivent également y contribuer.

« Il est temps de sortir de l’ombre, de prendre de fortes décisions, de travailler, d’agir et de ne pas attendre novembre ou n’importe quel autre mois », a déclaré mardi le président ukrainien soir dans un discours devant l’Institut Ronald Reagan à Washington.

« La Russie ne gagnera pas », a promis avec force Joe Biden, 81 ans, dans un discours très attendu après les interrogations sur sa capacité à défendre les couleurs du camp démocrate, à quatre mois de l’élection présidentielle américaine.

La Russie a intensifié dernièrement ces frappes de missiles contre l’Ukraine, ayant fait 43 morts, et dévasté le plus grand hôpital pour enfants du pays, à Kiev. Les missiles russes ont aussi détruit la moitié des capacités de production d’électricité de l’Ukraine.

Les Alliés se sont également engagés à fournir d’autres Patriot ou missiles équivalents « cette année », et des « dizaines » de systèmes tactiques de défense antiaérienne, « dans les prochains mois », selon le président américain.

L’ombre de Trump

Plus de deux ans après l’invasion russe de l’Ukraine, ce soutien ne « va pas de soi », a tenu à rappeler mardi soir le secrétaire général sortant de l’Otan, Jens Stoltenberg, lors d’une cérémonie d’anniversaire de l’Alliance atlantique. Celle-ci s’est déroulée dans l’auditorium Andrew W. Mellon, là où a été signé il y a 75 ans le Traité de l’Atlantique fondant l’organisation du même nom.

« Il n’y a pas d’options sans coût avec une Russie agressive comme voisin », a-t-il affirmé, rappelant que le « coût le plus élevé et le risque le plus grand seraient que la Russie gagne en Ukraine ».

Les chefs d’Etat et de gouvernement sont arrivés mardi dans la capitale américaine, à l’exception du président français Emmanuel Macron, attendu mercredi seulement. Il tentera de réaffirmer sa place sur la scène internationale, alors que ses partenaires s’inquiètent d’un affaiblissement de la France après les élections législatives.

Le sommet de Washington intervient dans un climat d’incertitude politique aux Etats-Unis, où le président Biden a fort à faire pour mater une rébellion d’élus démocrates le sommant d’abandonner la course à un second mandat en novembre face à Donald Trump.

L’ombre de l’ancien président républicain plane sur le sommet.

Il ne s’est pas ainsi privé de commenter ce sommet en assurant mardi que sans lui, « il n’y aurait probablement plus d’Otan maintenant ». Il a ainsi mis à son crédit les engagements pris par les Européens à dépenser plus pour leur défense.

Outre un Conseil de l’Atlantique Nord, les dirigeants doivent participer à un dîner dans la soirée, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense faisant de même de leur côté.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui assure la présidence de l’UE, y aura l’occasion de rendre compte de ses déplacements à Moscou et à Pékin, très mal perçus notamment à Washington.

Le président ukrainien doit lui rencontrer des élus, avant de participer à un Conseil Otan-Ukraine jeudi, au dernier jour du sommet. L’Ukraine a souhaité y recevoir une invitation formelle à rejoindre l’Otan, mais devra encore attendre face à l’opposition de plusieurs pays, dont les Etats-Unis.

Elle devrait en revanche obtenir que cette promesse d’adhésion soit « irréversible », selon un diplomate, précisant toutefois que certaines conditions seraient ajoutées.

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« Le sommet de Washington va rapprocher l’Ukraine de l’Otan, non seulement en paroles mais aussi en actes »

Les Alliés vont concocter pour Kiev un « pont » en vue d’une adhésion future à l’Alliance atlantique. Mais il s’agira surtout de tenter de protéger le soutien à l’Ukraine des soubresauts politiques inhérents à la vie en démocratie : Trump par-ci, le RN par-là, etc.

Philippe Regnier, Le Soir, 9/07/2024

C’est le sujet qui avait gâché le sommet de l’Otan à Vilnius, en Lituanie, il y a un an. Et c’est le langage qui n’est toujours pas tranché, à la veille du sommet qui s’ouvre ce mardi à Washington. Où les chefs d’Etat et de gouvernement des 32 pays alliés tenteront donc de s’accorder, entre eux et avec l’Ukraine, sur la formulation précise des aspirations de Kiev à entrer dans le club de défense collective suprême que représente l’Otan.

Une soixantaine d’experts en stratégie militaire viennent de rappeler que l’Ukraine membre de l’Otan entraînerait les Alliés dans un conflit ouvert avec Moscou si la Russie devait attaquer à nouveau le pays après un cessez-le-feu ou un accord de paix. « Plus l’Otan se rapproche de la promesse que l’Ukraine rejoindra l’Alliance une fois la guerre terminée, plus la Russie est incitée à poursuivre la guerre », écrivent les experts. « Les défis posés par la Russie peuvent être gérés sans que l’Ukraine ne soit intégrée à l’Otan », plaident-ils.

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, invite à la patience : les détails de la formulation (une perspective d’adhésion « irréversible » ?, « accélérée » ?, sous quelles conditions ?) seront dévoilés une fois la négociation de ces termes achevée – au sommet. A Vilnius, le président ukrainien Zelensky était arrivé d’humeur massacrante, fustigeant « l’incertitude » des Alliés, responsables d’une formule « sans calendrier », « discutée sans l’Ukraine ».

Les Alliés vont cette fois offrir à l’Ukraine un « pont » en vue d’une adhésion future à l’Alliance atlantique. Soit un « paquet solide » de mesures, assure Stoltenberg, afin que l’Ukraine puisse « l’emporter » sur la Russie. « Le sommet va rapprocher l’Ukraine de l’Otan, non seulement en paroles mais aussi en actes. »

Dans l’immédiat, il s’agit d’offrir à Kiev de nouvelles aides militaires – des moyens de défense antiaérienne et des munitions surtout. On verra si le premier avion de chasse F-16 fera partie du goodie bag, sourit une source à l’Otan. Un programme pour renforcer « l’interopérabilité » des forces ukrainiennes avec les pratiques de l’Otan est au menu, ainsi que des mesures pour soutenir l’industrie de défense locale.

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