Le reste de l’interview de Lindsey Graham n’est pas mal non plus - sur https://www.youtube.com/watch?v=TsFq5Cdk7zw

https://x.com/DD_Geopolitics/status/2002967507427315996
« Journaliste : Le président Trump avait promis de garder les États-Unis en dehors des guerres à l’étranger, pas d’en commencer une nouvelle. Ne va-t-il pas à l’encontre de cette promesse si il va en guerre avec le Venezuela ?
Graham : Pas du tout. Si vous êtes un Américain et que vous voulez que Maduro reste au pouvoir, vous avez perdu le Nord. Le Président Trump a promis de sécuriser notre nation du fléau du narcotrafic. Le caïd [‘the kingpin’] dans notre arrière-cour [‘backyard’], c’est Maduro et le Venezuela. Ils empoisonnent l’Amérique, ils sont alignés avec le Hezbollah, hier encore l’Iran a promis de leur venir en aide. Donc j’applaudis le Président Trump d’essayer de renverser cet Etat narcoterroriste du Venezuela dirigé par Maduro.
Ils ont saisi nos biens en 1976 [ ?]. Ils inondent notre pays de cocaïne. Ils entretiennent des relations avec des organisations terroristes internationales. Je soutiens l'idée de s'opposer à Maduro et je veux qu'il parte. Je suis tout à fait favorable à un changement de régime et j'aimerais que le peuple vénézuélien puisse élire un nouveau dirigeant qui serait non seulement bon pour lui, mais aussi bon pour la région et bon pour les États-Unis.
Restez donc à l'écoute, les jours de Maduro sont comptés. »
Conclusion : « 2026 peut être l'année des mauvaises nouvelles pour les méchants et des bonnes pour la paix et c’est ce pour quoi je prie.» Mon Dieu !
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Maurice Lemoine, extrait de la conférence War & Peace Café du 11 novembre « Maria Corina Machado, prix Nobel de la guerre » (bientôt sur le site du CSO) :
(...) Vous savez qu'on a un président au Venezuela, qui s'appelle Nicolas Maduro, dont la tête est mise à prix par les Etats-Unis, 50 millions de dollars. Ça a commencé à 15 millions de dollars pendant le premier mandat de Trump, c'est passé à 25 millions de dollars, et c'est maintenant à 50 millions de dollars. L'argument de l'administration des Etats-Unis, c'est « Nicolas Maduro est le chef de deux cartels, un cartel de drogue, le cartel des soleils, et un autre cartel de drogue, el tren de Aragua. »
Le train d'Aragua, ça a été une bande, effectivement, qui a sévi au Venezuela, une bande de délinquants, il y a eu une période au Venezuela où il y avait une très très forte délinquance, une bande qui a été démantelée, qui avait pris le contrôle d'une prison, la prison de Tocoron, et ça a été démantelé. Et le tren de Aragua, au Venezuela, n'existe plus. Tous les leaders ont été arrêtés, et il se trouve que cette bande, qui était une espèce de grande bande informelle, du fait des mesures coercitives unilatérales, l'économie s'est effondrée, et donc vous avez eu effectivement une vague migratoire de Vénézuéliens qui sont partis. Et un certain nombre des délinquants qui appartenaient au tren de Aragua sont partis avec la migration. Et effectivement, dans les pays où ils sont arrivés, alors ça peut être la Colombie, ça peut être le Pérou, ça peut être le Chili, ou l'Équateur, ils ont recommencé la délinquance. Mais ce n'est plus le train d'Aragua. Ce sont des délinquances informelles.
Et le président Trump a trouvé absolument ‘fantastique’ de dire que le tren de Aragua avait été envoyé par Maduro pour infiltrer les États-Unis. Et donc il accuse Maduro d'être le patron du tren de Aragua qui tente d’envahir les États-Unis.
Alors, aux États-Unis, il y a encore des trucs qui fonctionnent, et il y a un organisme qui s'appelle le Conseil National du Renseignement. En anglais, National Intelligence Council. Ce conseil regroupe 18 organismes, la CIA, la DEA, la NSA, le FBI, tous les organismes de sécurité... Et il se trouve qu'ils ont sorti un rapport le 7 avril 2025, dans lequel ils expliquent très clairement que le tren de Aragua n'existe pas et n'est pas en train d’envahir les États-Unis. C'est-à-dire que l'administration même de Trump dit le contraire de ce que vous raconte Trump.
Je ne sais pas si vous suivez un peu les médias, moi, c'est mon métier, mais systématiquement, ils vous parlent du tren d'Aragua. Et jamais on ne va vous expliquer que ce truc, c'est un truc bidon.
Et puis, Nicolas Maduro serait le chef du Cartel des Soleils. Les Soleils, c'est les étoiles qu'ont les généraux vénézuéliens sur leurs épaulettes. L'histoire du Cartel des Soleils est née en 1993, avant l'arrivée au pouvoir de Hugo Chavez. Il y a deux généraux de la Garde nationale qui ont été pris la main dans le pot de confiture, la confiture étant de la cocaïne, qui ont été condamnés, et des journalistes un peu malins, astucieux, ont parlé du ‘Cartel des Soleils’.
Et c'est revenu régulièrement, à chaque fois avec des militaires, parce qu'il y a aussi de la corruption au Venezuela, ce n'est pas un pays parfait, c'est un pays qui a 2200 kilomètres de frontières avec la Colombie, qui est le premier producteur mondial de cocaïne, donc évidemment, il y a des passages. Et chaque fois qu'un militaire a été pris, c’était "le Cartel des Soleils".
Sauf que ça n'a jamais été un cartel. Et que depuis 2015, c'est utilisé, ça a été monté en épingle par un certain nombre de médias, il y a eu le New York Times, le Wall Street Journal, le El Pais en Espagne, l’ABC en Espagne, qui ont lancé la campagne sur le cartel des Soleils, en expliquant qu’au Venezuela, il y avait un cartel, un peu comme le cartel de Sinaloa, le cartel de Medellín, le cartel de Cadi.... Ce cartel, il n'a jamais existé.
Et là encore, il suffit tout simplement de consulter les sources ouvertes. Les sources ouvertes, c'est les rapports. C'est les rapports que sortent tous les ans l'ONU-DC, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Depuis maintenant 20 ans, 25 ans, tous vous expliquent que la cocaïne sort à 80%, 85% par le Pacifique. Le Venezuela n'a pas de côte sur le Pacifique. Qu'elle sort à 7 ou 8% par la Caraïbe Nord, c'est-à-dire par l'Amérique centrale, et à 5% par le Venezuela.
C'est-à-dire que oui, il y a 5% de la cocaïne qui passe par le Venezuela. Mais lorsque Trump déploie une flotte de la marine de guerre des Etats-Unis face au Venezuela pour lutter contre un narcotrafic, tout le monde sait que c'est bidon. Tout le monde sait que ça ne règle strictement rien. Si bien qu'en ce moment, il y a le plus gros porte-avions de la marine de guerre des Etats-Unis qui est en train de faire route vers le Venezuela [c’était le 11 novembre]. Il y a à bord 70 avions de chasse, il y a des hélicoptères, il y a en face du Venezuela 2 000 marines. ...
Et en imaginant que Donald Trump veut lutter contre le narcotrafic, je lui rappellerai très modestement que lors de son premier mandat, il avait fait une alliance au sein du groupe de Lima, qui était un de tous les pays de droite d'Amérique latine, pour déstabiliser le Venezuela, avec un président colombien qui s'appelait Ivan Duque, qui était un président d'extrême-droite et dont on sait qu'il a été élu en particulier grâce à l'argent d'un narcotrafiquant appelé José Guillermo Ney Fernandez, qui a été assassiné depuis et tout ça est prouvé en Colombie.
Tout le monde sait aujourd'hui qu'en ce moment, le pays, qui était l’un des pays les plus sûrs d'Amérique du Sud il y a quelques années, et qui aujourd'hui est devenu la place du trafic de cocaïne vers l'Europe et vers les Etats-Unis, c'est l'Équateur. Et l'Équateur est gouverné par un président de droite, Daniel Noboa, et le gouvernement des Etats-Unis semble ignorer complètement que l'Équateur est devenu le principal pays fournisseur de drogues pour l'Europe.
(...)