L'Otan prévoit une aide de 60 milliards à l'Ukraine, le prêt de l'UE reste bloqué
Franco Carminati
« Alors que l'Union européenne (UE) s'enlise dans des débats autour d'un prêt à l'Ukraine qui serait garanti par les avoirs russes immobilisés, l'effort de financement de l'Otan pour fournir une aide militaire à Kiev l'an prochain se concrétise. L'initiative d'achat d'armes américaines pour l'Ukraine (Purl – Liste des besoins prioritaires de l'Ukraine), devrait permettre de récolter 60 milliards de dollars en 2026, a déclaré Patrick Turner, le chef de la représentation de l'Otan en Ukraine, mardi, lors d'un événement dans la capitale ukrainienne.
Le haut responsable de l'Otan a également annoncé que le matériel était déjà en route et qu'il serait crucial pour l'Ukraine sur le champ de bataille.
L'Otan prévoit une aide de 60 milliards à l'Ukraine, le prêt de l'UE reste bloqué
Pour se tenir contre l'agression russe, l'Ukraine aura besoin de 120 milliards en 2026. Sur la photo: des militaires ukrainiens de la 43ᵉ brigade d'artillerie résistent aux assauts russes dans le district de Pokrovsk, dans la région de Donetsk. ©REUTERS
05 novembre 2025 19:58
La proposition de prêt massif de l'UE à l'Ukraine, garanti par les avoirs russes immobilisés, est toujours bloquée. Les alliés de l'Otan affirment qu'ils récolteront 60 milliards de dollars pour fournir des armes à Kiev en 2026.
Alors que l'Union européenne (UE) s'enlise dans des débats autour d'un prêt à l'Ukraine qui serait garanti par les avoirs russes immobilisés, l'effort de financement de l'Otan pour fournir une aide militaire à Kiev l'an prochain se concrétise. L'initiative d'achat d'armes américaines pour l'Ukraine (Purl – Liste des besoins prioritaires de l'Ukraine), devrait permettre de récolter 60 milliards de dollars en 2026, a déclaré Patrick Turner, le chef de la représentation de l'Otan en Ukraine, mardi, lors d'un événement dans la capitale ukrainienne.
Le haut responsable de l'Otan a également annoncé que le matériel était déjà en route et qu'il serait crucial pour l'Ukraine sur le champ de bataille.
Les besoins de l'Ukraine sont énormes
Pour rappel, après son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a décidé de ne plus financer l'aide militaire à l'Ukraine. Afin de garantir un niveau d'aide permettant au pays envahi par la Russie de tenir, les États-Unis et l'Otan ont conclu mi-juillet un accord relatif à la liste des besoins prioritaires pour l'Ukraine, qui autorise l'achat d'armes américaines pour l'Ukraine, financé par les pays européens.
Les besoins de l'Ukraine sont énormes. Le gouvernement ukrainien a récemment informé ses alliés que le budget total de la défense du pays atteindrait 120 milliards de dollars en 2026, financés à parts égales par des fonds nationaux et internationaux.
En 2024, les alliés de l'Otan avaient fourni à l'Ukraine une aide militaire d'une valeur de plus de 50 milliards de dollars. Les montants totaux alloués cette année ne sont pas encore connus.
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Comment Bart De Wever a fait plier l'Europe sur les avoirs russes gelés
Avoirs russes gelés
La Commission européenne a proposé cet été d'octroyer à l'Ukraine un prêt de 140 milliards d'euros, qui serait garanti par les avoirs russes immobilisés. Lors du dernier sommet européen, la Belgique a bloqué ce projet, étant donné que deux tiers de ces actifs russes sont logés dans la société belge Euroclear: plus de 195 milliards d'euros, bloqués par les sanctions européennes décidées après l'invasion russe.
Selon plusieurs sources diplomatiques, la Commission et le gouvernement belge doivent se réunir vendredi pour discuter des solutions qui permettraient de sortir de l'impasse. La prochaine échéance pour tenter de s'accorder, le sommet du 18 décembre, approche à grand pas. Mais pour l'instant, les représentants belges et de l'UE ne sont pas parvenus à un accord.
Le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) craint que la Belgique ne soit tenue de rembourser des milliards d'euros si la Russie remporte une action en justice pour récupérer ces avoirs ou si les sanctions ne sont pas renouvelées en raison d'un veto de la Hongrie.
Pour lui, il est hors de question de donner son accord au prêt tant qu'il n'a pas reçu l'assurance d'une mutualisation des risques et que tous les pays de l'UE participeront si les montants doivent être remboursés à la Russie. La Belgique exige également que les pays détenant des avoirs russes immobilisés participent aussi à la garantie.
Les drones, un moyen de pression contre la Belgique
Le Kremlin est soupçonné d'intensifier sa guerre hybride pour peser sur les discussions autour des avoirs russes immobilisés. Dans les milieux européens, certains observateurs estiment que les incursions récentes de drones dans le ciel belge pourraient être un moyen de pression contre la Belgique dans le cadre des négociations en cours.
Les services de sécurité belges ont peu de doute sur le fait qu'un "acteur étatique", plus que probablement la Russie, se trouve derrière les intrusions.
Source: L'Echo