John Mearsheimer interviewé par The Times

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Roland Marounek

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Sep 15, 2025, 12:40:52 PM (8 days ago) Sep 15
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« Le 12 septembre 2025, j'ai participé à l'émission "Times Radio", associée au Times et au Sunday Times de Londres, ainsi qu'à News Broadcasting de Rupert Murdoch. J'ai discuté avec l'animateur, Adam Boulton, de l'Ukraine, de la politique américaine au Moyen-Orient, de la gestion de la politique étrangère américaine par le président Trump et de l'état de la démocratie libérale américaine. Ce qui m'a le plus frappé, ce n'est pas l'interview elle-même, qui s'est très bien déroulée selon moi, mais les commentaires postés par les téléspectateurs. Ils sont extrêmement hostiles à mon égard et à l'égard de mes opinions. Je ne m'en plains pas, car je suis une cible légitime, mais je pense que ces commentaires montrent à quel point il sera difficile, voire impossible, pour l'Occident de parvenir à un accord de paix significatif avec la Russie. La russophobie est si intense et répandue en Occident. » (John Mearsheimer)

Le résultat de décennies de propagande massive... Extraits :

(...)

Journaliste : Vous pensiez, ou bien vous avez dit que le président Poutine n'avait pas l'ambition territoriale de conquérir toute l'Ukraine ou de détruire le gouvernement en place ? Je veux dire, c'était faux, n'est-ce pas ? Il est clair qu'il veut le faire. C'est pourquoi beaucoup de gens pensent que si un accord était conclu maintenant, ce ne serait qu'une pause permettant à la Russie de se regrouper.

John Mearsheimer : Je pense, Adam, que vous vous trompez. Et je pense que le problème est qu'il faut faire la distinction entre ce que Poutine disait avant le début de la guerre et ce qui s'est passé une fois la guerre déclenchée. Quiconque a étudié la guerre comme je l'ai fait au cours de ma longue carrière comprend qu'une fois la guerre déclenchée, il y a une escalade. L'escalade ne concerne pas seulement les moyens utilisés pour mener la guerre, mais aussi les objectifs.

Et mon argument a longtemps été qu'avant la guerre, rien n'indiquait que Poutine souhaitait conquérir des territoires en Ukraine et les intégrer à une Grande Russie. Mais il ne fait aucun doute qu'une fois la guerre déclenchée, et surtout après l'échec des négociations à Istanbul en avril 2022, Poutine a commencé à envisager la conquête de territoires. Et je pense personnellement que plus la guerre durera, plus il voudra conquérir de territoires.

En d'autres termes, si l'Occident continue à faire pression en faveur de l'Ukraine et contre la Russie, cela incitera les Russes à conquérir davantage de territoires, à prendre des villes comme Odessa, Kharkiv, etc., car les Russes comprendront que l'OTAN ne cessera jamais de lutter contre la Russie. Il est donc logique que la Russie cherche à contrôler autant de territoire ukrainien que possible.

Journaliste : Mais cela revient à récompenser un agresseur qui, objectivement, est considérablement plus faible que l'OTAN.

John Mearsheimer : Si la Russie est plus faible que l'OTAN, pourquoi la Russie est-elle en train de gagner la guerre, et l'OTAN est-elle en grande difficulté ?

Journaliste : Et bien, la Russie n'est pas vraiment en train de gagner la guerre, n'est-ce pas ? Mais aussi, comme vous le savez bien, l'Occident s'est abstenu de s'impliquer pleinement. Et c'est l'une des choses ont Donald Trump est responsable.

John Mearsheimer : Que voulez-vous faire ? Partir en guerre ? Est-ce cela votre argument, ce que l’Occident devrait faire, c’est s'engager dans les combats ?

Journaliste : Et bien, certaines personnes pensent que si l'Occident s'engageait davantage, par exemple en déployant des troupes en Ukraine, cela aurait un effet dissuasif, même si cela pourrait conduire à une guerre. Je veux dire : pourquoi abandonner l'Ukraine ? C'est ça que je veux dire.

John Mearsheimer : Je ne parle pas d'abandonner l'Ukraine. Je parle d'obtenir le meilleur accord possible pour le peuple ukrainien. Si vous acceptez un accord maintenant, il ne fait aucun doute que l'Ukraine va perdre une partie importante de son territoire, probablement près de 25 % de son territoire.

Journaliste : Et elle deviendrait un État tampon qui ne rejoindrait pas l'OTAN et ne pourrait pas adhérer à l'Union européenne. Elle serait en fait une marionnette de la Russie, n'est-ce pas ?

John Mearsheimer : Je pense que c'est fondamentalement exact. Mais la question est : quelle est l'alternative ? Poursuivre les combats ? Je ne pense pas que vous puissiez raconter une histoire. Vous, au sens générique du terme, vous ne pouvez pas raconter une histoire sur la manière dont nous pouvons aider l'Ukraine à sauver la situation. Nous n'avons pas les armes à fournir aux Ukrainiens. De plus, les armes ne sont pas leur principal problème à l'heure actuelle. Leur principal problème est le manque d’hommes. Et nous ne pouvons certainement pas résoudre ce problème.

De plus, le président Trump se détache lentement mais sûrement de ce conflit et transfère le fardeau aux Européens. Et il n'y a aucune chance que les Européens renversent la tendance.

Donc, en gros, Adam, je soutiens que nous avons le choix entre deux mauvaises alternatives. Et je pense que la moins mauvaise serait de conclure un accord maintenant.

Journaliste : J'essayais simplement d'intégrer cela dans votre théorie des grandes puissances. Et si vous pensez que les États-Unis se retirent de l'Europe, ne semblent pas vouloir s'attaquer à la Chine, semblent penser que la Chine peut avoir sa sphère d'influence, à condition que les États-Unis aient la leur, du point de vue du Royaume-Uni, ainsi que de cette partie du continent européen,  quel est le futur pour nous ? Êtes-vous en train de dire que notre futur, c’est juste la domination russe ?

John Mearsheimer : Eh bien, permettez-moi de faire quelques remarques. Tout d'abord, je pense sincèrement que les États-Unis sont fermement déterminés à contenir la Chine en Asie de l'Est. Et je pense sincèrement que nous voulons nous tourner pleinement vers l'Asie de l'Est. Et nous n'avons pas pu nous tourner entièrement vers l'Asie de l'Est parce que nous sommes bloqués en Ukraine. Et nous sommes bloqués au Moyen-Orient. Et cela n'est pas dans notre intérêt national. Mais je pense que la Chine est un concurrent à part entière pour les États-Unis. Et nous voulons avant tout traiter avec les Chinois.

En ce qui concerne l'Europe, nous n'avons aucun intérêt particulier à être présents en Europe. La Russie ne représente pas une menace de domination sur toute l'Europe. Comme vous l'avez sûrement remarqué, ils ont passé les trois dernières années à essayer de conquérir le cinquième oriental de l'Ukraine. L'idée que cette armée est la réincarnation de la Wehrmacht, qu'elle peut conquérir toute l'Ukraine, puis conquérir des territoires en Europe de l'Est, et finalement débarquer sur les plages de Dunkerque, n'est pas un argument sérieux. Cette armée n'est pas si redoutable.

De plus, Poutine serait fou d'envahir l'Ukraine occidentale, car il se heurterait à une résistance énorme.

L'idée selon laquelle l'Europe occidentale ou l'Europe en général serait vulnérable face à la Russie, cette grande puissance russe, n'est donc pas un argument que je trouve correct.

Journaliste : Ce n'est pas ainsi que les Polonais, les Finlandais ou le secrétaire général de l'OTAN voient les choses.

John Mearsheimer : Je comprends tout à fait cela. Mais il se fait qu’ils se trompent.

(...)

https://www.youtube.com/watch?v=YPKWqHEy0A8


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Nicolas Bárdos-Féltoronyi

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Sep 16, 2025, 5:55:22 AM (8 days ago) Sep 16
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C’est comme d’habitude très intéressant avec M.

qui oubli cependant que, comme le Japon,

l’Europe occidentale et du centre sont indispensable à Washington

pour contrôler l’Eurasie aux deux bouts de ce continent.

 

Nicolas Bárdos-Féltoronyi

 

De : 'Roland Marounek' via Alerte Otan <alert...@googlegroups.com>
Envoyé : lundi 15 septembre 2025 18:40
À : alert...@googlegroups.com
Objet : [alerte-otan] John Mearsheimer interviewé par The Times

 

Image supprimée par l'expéditeur.

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