Faute d’accord sur les avoirs russes, l’Europe opte pour une dette commune au profit de l’Ukraine

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Franco Carminati

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Dec 20, 2025, 2:26:48 AM (4 days ago) Dec 20
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Quelques remarques et questions sur l’article reproduits ci-après:

·      « Il n'y a pas eu de débat sur la question de savoir s'il fallait aider l'Ukraine, mais sur comment l'aider » : sauf que l’article dit clairement que 3 pays sont « hostiles à toute aide à l’Ukraine » ; bel exemple de wishfull thinking !

·      « La Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie, hostiles à toute aide à l'Ukraine, ont annoncé qu'elles n'opposeraient pas leur veto à cet emprunt, en échange d'un "opt out" » : l’article 122 justifiant, probablement abusivement, de passer à la majorité qualifiée n’a donc pas dû être mobilisé ; mais la règle de l’unanimité a été détournée en laissant les pays hostiles exercer un « opt-out » ; pas sûr que ce soit dans la lettre et l’esprit du traité…  mais les entourloupes de ce type ne sont pas rares la vie dans l’UE. Quelqu’un a une opinion ?

·      "Nous le disons très clairement: si la Russie ne verse pas de réparations, nous utiliserons, en totale conformité avec le droit international, les avoirs russes immobilisés pour rembourser le prêt" : cette affirmation de Merz me semble en contradiction avec le contenu des discussion ! Mais c’est peut-être pour lui une façon de sauver la face et que cela n’engage que lui. Mais dans ce cas pourquoi De Wever aurait-il abondé dans le même sens "Les avoirs russes resteront immobilisés, et seront utilisés pour réparer les dommages causés par la Russie en Ukraine", a précisé le Premier ministre, en se félicitant que "la réputation d'Euroclear sera préservée", ce qui me semble contraire à tout ce qu’il défendait jusqu’à présent (si l’article rapporte bien ses propos) : quelqu’un aurait-il un éclaircissement à apporter ?

·      Enfin, on est vraisemblablement parti pour une nouvelle facture à charge des contribuables ! Et comme cela alourdira les déficits budgétaires, je parierais que ces dépenses seront comptabilisés « hors budgets courants des états ». Puisque c’est pour une bonne cause !

 

 

Faute d’accord sur les avoirs russes, l’Europe opte pour une dette commune au profit de l’Ukraine

VINCENT GEORIS

18 décembre 2025 20:21   Mise à jour à 05:04

 

Les dirigeants de l'UE se sont accordés pour octroyer un prêt de 90 milliards d'euros à l’Ukraine financé par un emprunt commun. Face à l'impasse sur le prêt de réparation garanti par les avoirs russes immobilisés, le plan B est revenu en force.

Après quatre ans de résistance, l'Ukraine a un besoin urgent de liquidités pour tenir face à l'agression russe. Au bout d'intenses tractations lors d'un sommet jugé historique, les dirigeants de l'Union européenne (UE) se sont accordés, dans la nuit de jeudi à vendredi, pour octroyer à l'Ukraine un prêt de 90 milliards d'euros à taux zéro, financé par un emprunt commun et garanti par le budget de l'UE.

La Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie, hostiles à toute aide à l'Ukraine, ont annoncé qu'elles n'opposeraient pas leur veto à cet emprunt, en échange d'un "opt out": elles ne participeront pas à l'opération. L'argent sera levé par 24 des 27 pays membres de l'UE.

00"Nous restons unis", s'est félicité le Premier ministre Bart De Wever (N-VA). En cas d'échec, "cela aurait été un désastre total", a-t-il ajouté. "Soutenir l'Ukraine n'est pas de la charité. Il n'y a pas eu de débat sur la question de savoir s'il fallait aider l'Ukraine, mais sur comment l'aider", a-t-il dit.


L'utilisation des avoirs russes repoussée

La Commission européenne avait proposé une autre option ayant ses faveurs: un prêt de réparation garanti par 210 milliards d'euros d'avoirs russes immobilisés. Les discussions sur ce montage ont été reportées sine die, en raison de la difficulté de répondre aux conditions exigées par la Belgique par crainte des représailles russes, la plus grande partie des fonds étant hébergée au sein d'Euroclear.

Le chancelier allemand Friedrich Merz, partisan de l'utilisation des fonds russes, semblait, malgré tout, satisfait de l'issue finale. "L'Europe a démontré sa souveraineté", a-t-il déclaré. Ce financement à l'Ukraine "envoie un message clair à Moscou", a-t-il dit.

L'Ukraine ne devra rembourser le prêt qu'après que la Russie aura versé des réparations. "Nous le disons très clairement: si la Russie ne verse pas de réparations, nous utiliserons, en totale conformité avec le droit international, les avoirs russes immobilisés pour rembourser le prêt", a averti Friedrich Merz.

"Il y a une vraie rupture: pour la première fois, on accepte d'emprunter ensemble pour prêter à l'Ukraine", a estimé le président français Emmanuel Macron. "Cette décision est prise à l'unanimité. Il y a ensuite un mécanisme qui permet de préserver trois pays de l'impact financier", a-t-il précisé.

 

Une victoire pour Bart De Wever

Bart De Wever a réussi à évacuer l'option des avoirs russes immobilisés qu'il jugeait risquée pour la Belgique et Euroclear. C'est une victoire personnelle pour lui, même s'il s'en défend. Cet accord est "une victoire pour l'Ukraine", a-t-il dit.

"Les avoirs russes resteront immobilisés, et seront utilisés pour réparer les dommages causés par la Russie en Ukraine", a précisé le Premier ministre, en se félicitant que "la réputation d'Euroclear sera préservée"

Il s'est aussi réjoui de constater que "la voix des États de petite et moyenne taille compte aussi".

 

D'intenses négociations

Au début du sommet, les chefs d'État et de gouvernement ont laissé le soin à leurs sherpas de préparer le terrain sur la question du financement de l'Ukraine. Des négociations techniques ont démarré entre la Commission et la Belgique. À plusieurs reprises, on a vu Bart De Wever sortir de la salle pour rejoindre ces discussions.

En fin de soirée, les dirigeants européens, réunis en session restreinte, sans leurs assistants, toutes portes closes et les téléphones éteints, entraient dans le vif du sujet.

 

Le retour du plan B

Dans leur premier projet de conclusions, les Vingt-Sept privilégiaient une seule des deux options proposées début décembre par la Commission: un prêt de réparation de 90 milliards d'euros à l'Ukraine garanti par 210 milliards d'euros d'avoirs russes immobilisés en Europe. 

Mais ces conclusions ont été écartées. Le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) a campé sur son refus toute la journée, vu les risques de représailles encourus. Dans les plans de la Commission, il était prévu d'engager 185 milliards d'euros détenus par Euroclear. Un montant représentant un tiers du PIB belge.

Face à l'impasse, la deuxième option, une dette commune,est revenue dans les débats. Cette option avait été écartée car elle nécessite l'unanimité, ce qui l'exposait à un veto de la Hongrie, hostile à tout soutien à l'Ukraine. 

 

Une solution poussée par Giorgia Meloni

Lors des discussions, jeudi soir, il est apparu que Budapest pourrait voter en faveur de l'emprunt, tout en précisant qu'il n'y participerait pas. La Slovaquie et la Tchéquie se rallièrent à cette solution. Dans les conclusions du sommet, il est donc mentionné que le recours au budget européen n'aura aucune incidence sur les obligations financières de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Tchéquie.

Ce plan B a été poussé, entre autres, par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, membre de l'ECR, la même famille politique européenne que Bart De Wever. La dirigeante italienne s'est appliquée à convaincre le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Son argument? Une dette commune éviterait l'utilisation des fonds russes, à laquelle Viktor Orban, pro-Kremlin, s'oppose.

Pour Bart De Wever, ce plan B était, dès le départ, une option préférable à l'utilisation des avoirs immobilisés. "Quand ils ont vu que le prêt de réparation ne pouvait pas fonctionner, les pays les plus partisans de cette solution ont été soulagés de constater qu'à un moment donné, MM. Obran, Fico et Babiš n'allaient pas tout bloquer", a-t-il expliqué.

 

Blocage sur les avoirs russes

Lors des négociations sur les avoirs russes immobilisés, Bart De Wever a exigé des "garanties illimitées" de la part de l'UE au cas où la Russie serait en droit de réclamer les fonds. Pour beaucoup de dirigeants, il était impensable de donner un "chèque en blanc".

Pour l'UE, il n'était pas question d'arrêter le sommet sans accord, ni d'avancer sans la Belgique. "Nous ne quitterons pas ce sommet sans un accord définitif sur le financement de l'Ukraine pour 2026 et 2027", avait affirmé le président du Conseil, António Costa, au début du sommet.

Au-delà de l'avenir de l'Ukraine et des inquiétudes belges, c'est la sécurité de l'Europe qui est en jeu. "Nous avons maintenant un choix simple: soit l'argent aujourd'hui, soit le sang demain. Je ne parle pas de l'Ukraine, je parle de l'Europe", avait averti le Premier ministre polonais Donald Tusk.

 

Une question de survie pour l'Ukraine

Juste avant le début du sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s'était entretenu avec Bart De Wever (N-VA) pour l'exhorter à lever ses réserves. "Nous avons eu une bonne conversation. Nous comprenons les risques dont parle le Premier ministre belge. Mais nous sommes en guerre, les risques que nous courons sont plus importants", a déclaré le dirigeant ukrainien.

Pour l'Ukraine, c'est une question de survie. "Sans cet argent, il sera difficile à l'Ukraine de se défendre", a poursuivi le président Zelensky, en estimant qu'il fallait "se poser la question en termes de moralité et d'éthique: l'Ukraine a besoin de cet argent car la Russie est en train de la détruire", a-t-il dit.

Le prêt européen permettra aussi à l'Ukraine de peser davantage dans le cadre des négociations de paix.

 

Un axe pro-Trump

Dans son bras de fer, Bart De Wever a été soutenu par les dirigeants conservateurs du groupe politique ECR. Il a aussi pu compter sur l'appui, moins déterminant, de Chypre et de la Bulgarie. Ils représentent un axe pro-Trump opposé à la majorité européenne centriste.

Trois dirigeants proches du Kremlin et hostiles à l'aide à l'Ukraine – le Hongrois Viktor Orban, le Slovaque Roberto Fico et le Tchèque Andrej Babiš – ont formé un autre axe, bien plus dangereux pour l'unité européenne.

La solution finale préserve les avoirs russes, mais elle met en avant une entente entre des dirigeants conservateurs et de droite radicale.

 

Le prêt de 90 milliards d'euros à l'Ukraine s'étalera sur les années 2026-2027, pour couvrir des besoins de trésorerie évalués à 135 milliards d'euros. Les alliés canadien, britannique et japonais avanceraient le solde de 45 milliards d'euros. 

 

Source: L'Echo


https://www.lecho.be/dossiers/conflit-ukraine-russie/Faute-d-accord-sur-les-avoirs-russes-l-Europe-opte-pour-une-dette-commune-au-profit-de-l-Ukraine/10641243.html?utm_term=LECHO_HOMEPAGE-1_0%20-%20Faute+d’accord+sur+les+avoirs+russes%2c+l’Europe+opte+pour+une+dette+commune+au+profit+de+l’Ukraine&utm_id=145727&utm_medium=email&sfmc_id=10553197&utm_source=sfmc

 

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