
Sur le site du Soir : les milliards vont allégrement être dépensés en grande partie pour du matériel made in USA
Votre courrier « de recrutement » aux jeunes de 17 ans a beaucoup fait parler. Pourquoi s’être donné autant de mal pour in fine ne sélectionner que 500 candidats alors que les candidats ne manquent pas ?
Cette lettre, c’est beaucoup plus qu’une invitation. Il s’agit aussi d’ouvrir l’esprit à la chose militaire, de dire aux jeunes que la Défense représente une option, voire une opportunité. Le but est aussi de sensibiliser les jeunes au fait que le monde a changé et qu’il y a une menace qui pèse sur notre pays. C’est un projet sociétal.
Qu'as-tu appris à l'école mon fils
À l'école aujourd'hui ?
J'ai appris que la guerre c'est pas si mal
Qu'il y a des grandes et des spéciales
Qu'on s'bat souvent pour son pays
Et p't'être j'aurai ma chance aussi
https://www.youtube.com/watch?v=BvMJt8Ligr0
Theo Francken au « Soir » : « Mon rôle est de dépenser ces milliards pour la Défense »
Ugo Santkin, Le Soir, 11 octobre
Après une semaine à bourlinguer en Californie avec les 500 autres membres de la mission économiques princière, Theo Francken s’estime « satisfait » des résultats obtenus en matière de Défense, son ministère de cœur. Celui qui est aussi en charge du Commerce extérieur profite de l’occasion pour défendre son plan d’investissements de 34 milliards en matériel militaire. Car « dépenser correctement cet argent n’est pas un souci », dit-il.
Que retenez-vous de cette semaine intense : mission économique accomplie ?
Je suis très satisfait. On a commencé par visiter le site de production de Lockheed Martin de nos F-35 à Fort Worth, au Texas, dont les quatre premiers arriveront lundi à Florennes, lors d’une cérémonie officielle en présence du roi Philippe. J’ai rencontré une à une la vingtaine d’entreprises belges actives dans le secteur de la défense en présence, notamment du chef de la Défense le général Frederik Vansina. L’idée, c’était de faire une sorte de speed dating lors duquel on a demandé aux responsables de ces sociétés ce que nous pouvions faire pour elles afin de les aider à signer des contrats et des partenariats avec les industriels américains. Ensuite, on n’a pas arrêté de rencontrer des responsables d’entreprises du secteur. Résultats, il y a eu sept signatures de protocole d’accord entre des entreprises belges et américaines actives dans le domaine.
En ce qui concerne les F-35, qu’en est-il de l’après et du Scaf, le système de combat aérien du futur (un projet européen d’envergure visant à développer d’ici 2040 un système de défense aérienne de nouvelle génération) ?
Dans ma vision stratégique 2025-2034 pour la Défense, je souhaite que la Belgique ne soit pas qu’observatrice du projet mais qu’elle y prenne part. A ce stade, je n’ai pas l’impression que le programme soit un grand succès. Il y a visiblement un problème de gouvernance entre la France, l’Espagne et l’Allemagne. C’est symptomatique de l’incapacité de l’Europe à développer une industrie de la défense commune. Il s’agit du programme le plus important et innovant depuis des années, mais les différents pays et industriels ne sont pas capables de se mettre d’accord. Résultat, chacun va développer son programme de son côté alors qu’on a plus que jamais besoin de coopération industrielle au niveau européen. Le projet n’est pas mort, mais les déclarations des uns et des autres ces dernières semaines n’augurent rien de bon…
L’enquête sur l’incursion de drones à Elsenborn est toujours en cours. Vous avez détaillé un plan en début de semaine pour faire face à ce type d’intrusions au niveau belge, mais le phénomène dépasse notre pays. Que préconisez-vous à l’échelle des Vingt-Sept ?
L’Union européenne et l’Otan collaborent chaque jour pour défendre le flanc est de l’alliance. Et cela fonctionne ! On l’a montré en Pologne, en Estonie… On est résilients, mais on doit en faire plus car il est clair que le défi de la lutte contre les drones est énorme. Actuellement, on a trop de systèmes différents. Il faut que les pays de l’UE travaillent davantage ensemble ainsi qu’avec l’industrie pour être plus efficaces. C’est notamment pour ça que je suis venu en Californie. Les entreprises américaines sont à la pointe en ce qui concerne les drones et les systèmes anti-drones. [encore un suspect à ajouter à ces drones volants non identifiés DVNI, les firmes US de systèmes anti-drone. Plus réaliste que ‘les Russes’]
En Belgique, l’Arizona cale sur le budget. Va-t-on vraiment pouvoir trouver les 34 milliards d’euros d’investissements en matériel militaire annoncés ?
Je reçois beaucoup de messages de mes collègues en Belgique, mais je ne suis pas vice-Premier ministre, c’est à Jan Jambon, le ministre des Finances, de trouver un accord. Moi, je suis là pour dépenser cet argent. [c’est les Belges qui paieront au final]
Justement, comment allez-vous dépenser cette énorme somme d’argent intelligemment ? Plusieurs acteurs tant économiques, académiques et issus de la société civile sont préoccupés…
On a désinvesti dans la Défense pendant trop d’années. Il manque par exemple énormément de munitions. On peut assez vite et correctement dépenser cet argent pour reconstituer les stocks. Depuis l’accord de gouvernement de juillet, on a dépensé un milliard d’euros en munitions dans le cadre de mon Ammunition Readiness Plan. Alors, non, dépenser cet argent correctement, ce n’est pas un souci.
Où en sont vos discussions avec les syndicats sur la réforme des pensions des militaires ?
Je les revois la troisième semaine d’octobre, mais c’est mal parti avec le SLFP qui m’a mis en demeure pour ce qui est de la rémunération des militaires. Je n’ai pas envie de négocier avec des gens qui veulent me poursuivre en justice. Par contre, je vais vraiment essayer d’avoir un accord avec la CSC et la CGSP. Cependant, je dois admettre que je trouve incroyable qu’ils ne soient pas satisfaits avec ce que j’ai mis sur la table. Nous avons fait un pas immense par rapport à leurs exigences. C’est énorme ce qu’on va investir pour le personnel ! Je pense qu’il y a un agenda qui dépasse la Défense. En effet, le syndicat qui a signé l’accord, l’ACMP-CGPM, c’est le seul qui est indépendant. Les trois autres dépendent d’un syndicat national. Pour moi, ce n’est pas que la CSC, la CGSP et le SLFP ne veulent pas signer, mais qu’ils ne peuvent pas signer.
Tout ça survient alors que l’on parle de remettre les militaires en rue. Où en est le projet ? Le MR veut aboutir avant la fin de l’année…
Je suis toujours ouvert à augmenter la sécurité à Bruxelles. La situation est devenue dramatique. Tant sur le plan sécuritaire, que sur le plan politique et sociétal. Contrairement à ce qui peut être dit, je suis très préoccupé par la détérioration de notre capitale. Quand la situation ne va pas à Bruxelles, ça à un impact sur ses environs. Or, je suis un élu du Brabant flamand et je suis inquiet pour ma province.
Pour en venir à votre question, cette priorité qu’est la sécurité incombe à la police. Pas à l’armée. Néanmoins, quand le ministre de l’Intérieur Quintin me sollicite, cela devient une tâche pour la Défense qui doit protéger la nation. Est-ce que c’est possible de mettre des militaires en rue avant la fin de l’année ? Je n’ai pas dit oui, mais je n’ai pas dit non, contrairement à ce qui a pu être dit dans la presse. Ma priorité, c’est que mes militaires soient protégés juridiquement et qu’ils remplissent des tâches utiles.
Votre courrier « de recrutement » aux jeunes de 17 ans a beaucoup fait parler. Pourquoi s’être donné autant de mal pour in fine ne sélectionner que 500 candidats alors que les candidats ne manquent pas ?
Cette lettre, c’est beaucoup plus qu’une invitation. Il s’agit aussi d’ouvrir l’esprit à la chose militaire, de dire aux jeunes que la Défense représente une option, voire une opportunité. Le but est aussi de sensibiliser les jeunes au fait que le monde a changé et qu’il y a une menace qui pèse sur notre pays. C’est un projet sociétal.
Certains y voient un moyen de « militariser la jeunesse »…
C’est n’importe quoi. C’est le PTB, un parti frileux au soutien à l’Ukraine, qui porte ce discours. En commission Défense de la Chambre, les députés pétébistes ne cessent de m’accuser de ne rien faire pour le personnel, mais ils sont réfractaires à tous les investissements en matière de défense. Que veulent-ils ? Que ce même personnel jette des pierres en cas de conflit ?
Un mot sur les recteurs et rectrices des universités francophones qui n’étaient pas présents en Californie ?
Cela témoigne d’une étroitesse d’esprit flagrante. A San Francisco, il y a avec Stanford et Berkeley des universités de tout premier plan en matière de recherche scientifique. La mission économique a organisé des activités avec elles. Mais aucun recteur francophone n’a fait le déplacement, par mépris envers la politique de Trump. Or, la Californie est l’Etat américain le plus progressiste. Cela n’a aucun sens. On a l’impression que, pour ces recteurs, l’activisme politique a pris le pas sur la science et l’éducation.
Autre dossier intéressant sur les F-35 dans La Libre de ce week-end.

Extraits :
Avion "invisible" et qui "fait peur à Poutine", casque à 400 000 euros, prix de l'heure de vol qui explose,… Le F-35 arrive en Belgique
1. Le F-35 est-il le meilleur avion militaire au monde ?
... le F-35 a bluffé pas mal de spécialistes en juin dernier lors des frappes israéliennes contre des infrastructures iraniennes. [chouette : la Belgique elle aussi pourra aller bombarder l’Iran ou ailleurs sans risque!] Tsahal (sic), l'armée israélienne, a largement utilisé le nouveau-né furtif de Lockheed Martin pour réussir à échapper aux radars ennemis. "Jamais une attaque d'une telle ampleur n'aurait été possible sans ces avions", avance un spécialiste. Pour Théo Francken aussi, cet épisode iranien a prouvé que le F-35 "était largement supérieur d'un point de vue technologique" à ses concurrents. "Le F-35 est ultra-dominant", selon le ministre. "C'est l'avion qui fait le plus peur à Poutine ", renchérit le chef de groupe N-VA Axel Ronse. [On va aller bombarder la Russie !]
Beaucoup le qualifient de "Ferrari du ciel". Mais la "petite" Belgique a-t-elle besoin d'un tel engin ? Non, selon Xavier Tytelman, pour qui le choix belge est "aberrant". "En plus de pouvoir emporter les bombes nucléaires américaines, le seul intérêt de cet avion est d'être furtif, ce qui est inutile pour 99,9 % des missions conduites par la Belgique."
2. Est-il impayable pour la Belgique ?
À plus de 110 millions d'euros le modèle, le F-35 n'est pas un avion bon marché. Rien que le casque du pilote, hyperconnecté et permettant une vue à 360 degrés à l'extérieur de l'aéronef, coûte 400 000 euros pièce. Mais c'est surtout son coût opérationnel qui inquiète. "Le prix par heure de vol a explosé. Il est passé à plus de 40 000 euros contre 20 000 euros pour le Rafale", soutient Xavier Tytelman. "Ce surcoût incontrôlé va limiter les possibilités d'autres armes aériennes belges". D'aucuns estiment ainsi que ces onéreux chasseurs sont devenus moins pertinents depuis l'avènement des drones, beaucoup moins chers.
Mais du côté de l'armée, on maintient sa position. "Le F-35 est le choix le plus judicieux, non seulement sur le plan militaire, mais aussi budgétaire et économique, insiste le colonel aviateur Roeland Van Thienen. Il n'existe aujourd'hui aucune alternative offrant une telle capacité de combat aérien à ce prix". Notons aussi que si elles ne sont pas négligeables, les retombées économiques pour le F-35 seront moindres que celles du F-16, considéré comme le "contrat du siècle" pour les industriels belges. Avec le F-35, on parle pour le moment de deux milliards d'euros de potentielles futures retombées et de centaines de jobs créés en Belgique.
3. L'armée pourra-t-elle faire décoller ses avions sans l'accord des États-Unis ? [pas le plus important mais intéressant à savoir pour se rassurer sur l’indépendance de nos pays et de leurs défenses]
Outre les questions d'argent, plusieurs pays se sont détournés récemment du F-35 (...). La cause invoquée ? Un manque de souveraineté sur l'avion. "La Belgique ne pourra pas faire décoller ses avions tel qu'elle le souhaite : elle est pieds et poings liés aux États_Unis, affirme Xavier Tytelman. Si demain, la Russie envahit un pays européen et que les F-35 belges veulent intervenir, les Américains peuvent les bloquer".[même chose si les Martiens décident d’envahir la Belgique]
S'il n'existe pas de bouton de désactivation à distance ("kill switch"), le chasseur a besoin de mises à jour régulières de logiciels, qui sont aux mains des Américains. "Si l'avion n'est pas connecté au serveur durant trente jours, il est mis hors service". Cette dépendance aux États-Unis vaudrait pour tous les avions vendus à l'étranger, à part ceux commandés par Israël. Theo Francken parle "d'intox". [on vient de montrer le contraire :-)] "Nous pouvons engager le F-35 de façon souveraine pour nos missions opérationnelles", affirme le ministre.
De : 'Roland Marounek'
via Alerte Otan [mailto:alert...@googlegroups.com]
Envoyé : samedi 11 octobre 2025 11:47
À : alert...@googlegroups.com
Objet : [alerte-otan] Theo Francken : « je suis là pour dépenser
les milliards pour la Défense »
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