le message d'aujourd'hui sera consacré aux feed-back que nous avons pensé donner aux apprenants lors des exercices en autonomie sur le Phonoplayer.
Le but du formateur, quand il ne vise pas la simple mémorisation de savoirs statiques, n'est pas de donner une réponse à restituer mais plutôt de renvoyer des feed-back à l'apprenant pour que celui-ci construise son sentiment de justesse et ses capacités d'auto-évaluation. Aussi, lorsqu'on veut évaluer une application numérique, il me semble que c'est sur les feed-backs en cas d'erreur qu'il faut se concentrer.
Lors de mon expérimentation, le phonoplayer pouvait renvoyer deux types de feed-back :
- un retour vocal disponible sur demande afin d'entendre la fusion des jetons phonémiques placés dans la fenêtre
- une demande de validation externe par l'application pour pouvoir passer à l'item suivant
Le retour vocal pouvait constituer une aide à l'auto-vérification. Nous avions cependant quelques doutes sur cet outil compte-tenu de la qualité sonore de ce retour. Il faut dire qu'une voix de synthèse est programmée pour lire de l'orthographe alors qu'ici, on ne fait que lire des suites de sons. Pour en savoir plus, vous pourrez
lire cet article sur notre blog.
Un autre questionnement que nous avions quant au retour vocal, c'est son utilité selon qu'on travaille avec un public allophone ou pas.
Concernant la demande de validation, soit l'application renvoyait un son signifiant que l'entrée n'était pas correcte, sans aucune indication supplémentaire, soit elle validait la saisie et passait à la suite.
Pendant l'expérimentation, j'ai pu observer deux types de comportements totalement différents : d'un côté, certains apprenants n'utilisaient jamais le retour vocal mais abusaient de la demande de validation externe infructueuse. D'autres abusaient du retour vocal de manière répétitive sans qu'on puisse vraiment en déterminer la raison. Etait-ce dû aux conditions sonores dans lesquelles l'apprenant travaillait (pratique libre, sur les smartphones personnels), aux nombreuses erreurs commises ou à la mauvaise qualité du retour ? Nous pouvons pencher pour cette dernière explication lorsqu'on observe une stagiaire qui avait une utilisation très réfléchie du retour vocal avant de demander la validation externe et qui s'est retrouvée parfois à corriger une entrée qui était pourtant juste à cause d'un retour vocal qui induisait en erreur.
Lors des développements de cet été, nous avons donc choisi de rendre le retour vocal optionnel. L'enseignant sera libre de le rendre accessible ou pas à ses apprenants.
Concernant les indications données par l'application après une demande de validation d'une proposition erronée nous avons imaginé différents scénarios, sans pouvoir encore les tester avec des apprenants.
Vous pourrez nous donner vos avis, a priori ou après expérimentation avec vos apprenants. On peut d'ores et déjà réfléchir à l'aune de la remarque en préliminaire de ce message quant à la construction de l'autonomie de l'apprenant.
L'idée serait de donner des indications son par son en entourant les jetons avec un cadre de couleur.
Le premier scénario proposé par Sylvain était le suivant :
- un cadre orange ________ , qd une substitution de son a été faite
- ______ rouge _________ , il y a un son en trop.
- un "?" quand il manque un son.
Le second scénario que j'ai proposé et qui est celui qui est programmé actuellement, s'appuie sur le jeu du Mastermind :
- un cadre vert autour du son, qd il est bien placé.
- ______ orange ________ , __ ce son existe mais qu'il est mal placé
- ______ rouge _________ , __ ce son n'existe pas.
- un "?" quand il manque un son.
Cependant, on peut se demander si de telles précisions ne vont pas trop aider les apprenants au détriment de la construction de critères internes. D'un autre côté, cela peut permettre de maintenir la motivation des apprenants. La question reste ouverte.
Une solution pourrait être de rendre le degré de précision des FB optionnel dans le nouvel interface auteur dont je vous parlerai dans le prochain message. Ces précisions pourraient intervenir comme aide supplémentaire après "n" essais infructueux et le "n" pourrait être choisi par le formateur.
A priori, je pense que tout dépend de l'âge des apprenants, du type de public (FLE ou FLM), du type de compétences mises en routes, de l'expérience des apprenants avec ces outils. Vous verrez que dans l'interface auteur, il y a déjà pas mal de paramètres qui permettent de gérer la difficulté.
Vos remarques et suggestions seront les bienvenues.
Alexandre