Mémoire de la défense dans l’intérêt de Christine VILLEMIN pour la dernière audience devant la Chambre d’Accusation de Dijon en Septembre 1992 (4 mois avant le non lieu en sa faveur le 3 février 1993).

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Toni Denis

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1AFFAIRE GREGORY VILLEMIN
ORIGINAL
Mémoire de la défense dans l’intérêt de Christine
VILLEMIN pour la dernière audience devant la
Chambre d’Accusation de Dijon en Septembre 1992 (4
mois avant le non lieu en sa faveur le 3 février 1993).
PLAISE A LA COUR
I. TEMOIGNAGES DES COLLEGUES DE CHRISTINE :................. 2
a) témoignages des personnes se déplaçant en voiture ......................................... 2
b) témoignages des personnes quittant la M.C.V., à pied, en direction de la gare 6
II. LES CORDELETTES : ................................................................... 9
A) ENQUETE DE GENDARMERIE :............................................... 9
B) ENQUETTE DE POLICE : ......................................................... 11
a) perquisition du 15.04.1985 au domicile des époux........................................... 11
b) perquisition du 23.04.1985 chez Mme Marie-José BILLET ............................ 11
c) scellé du tuyau d’arrosage ..................................................................................12
d) expertise ROCHAS-DAVIS : ..............................................................................13
e) découverte de cordelettes retrouvées chez Georges JACOB :...........................15
II. LES EXPERTISES EN ECRITURES :............................................16
RESPONSABILITE DU JUGE D'INSTRUCTION...............................21
VIOLATION SYSTEMATIQUE DU SECRET DE L'INSTRUCTION.... 22
RESPONSABILITE DU S.R.P.J ....................................................... 23
Le témoin DESCY........................................................................ 24
L'objet du présent mémoire tend à traiter : .................................... 26
LE CORBEAU TELEPHONIQUE ..................................................... 26
Les différents appels téléphoniques du corbeau :........................... 29
EN 1981 : ..................................................................................... 29
EN 1982 :..................................................................................... 30
EN 1983 :......................................................................................37
EN1984 : ..................................................................................... 42
L'augmentation des notes de téléphone : .................................... 44
Bruits de fond ............................................................................. 50
Sur la possibilité de téléphoner pendant son temps de travail : .. 50
SUR L’IMPOSSIBILITE MATERIELLE POUR MADAME CHRISTINE
VILLEMIN D’AVOIR COMMIS L’ACTE EFFROYABLE DONT ELLE A ETE
INCULPEE...................................................................................... 53
1. Première phase :.......................................................................55
2. Deuxième phase : .................................................................... 56
3. Troisième phase : .................................................................... 58
4. Quatrième phase : ................................................................... 59
EN CONCLUSION : ......................................................................... 59
L’ABSENCE DE MOBILE ................................................................ 60
CONCLUSION :............................................................................... 65
Attendu que la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation, par
arrêt du 17.03.1987, a cassé l'arrêt de la Chambre d'Accusation
de la Cour d'Appel de NANCY du 09.12.1986 ayant renvoyé
Mme Christine devant la Cour d'Assises ;
Que la Cour de céans, Cour de renvoi, par arrêt du 25.06.1987 a
annulé un certain nombre de pièces de procédure et ordonné un
supplément d'informations qu'il convient d'examiner pour
apprécier la valeur résiduelle des éléments qui avaient été
initialement retenus à charge contre Christine ;
Qu'il est important d'observer que les réquisitions écrites de
Monsieur le Procureur Général près la Cour d'Appel de NANCY
du 17.10.1986 (tendant au renvoi de Christine ) sont totalement
abandonnées par Mons1eur le Procureur Général près la Cour
d'Appel de DIJON dont le réquisitoire du 22.06.1992 conclut à:
"un affaiblissement, voire un anéantissement des indices qui
2
avaient entraîné l'inculpation de Christine " (cf. § 2 p. 94) ;
qu'un NON-LIEU est sollicité en faveur de Christine
VILLEMIN ; qu'en vérité les développements de l'information
ont démontré son innocence; que le présent mémoire s'attache à
examiner en complément des réquisitions de Monsieur le
Procureur Général, et à l'effet de démontrer l'innocence absolue
de Christine VILLEMIN, la disparition des charges
précédemment constituées par :
-I. Les témoignages des employées de la M.C.V., collègues de
Christine VILLEMIN.
-II. Les cordelettes.
-III. Les expertises en écritures.
I. TEMOIGNAGES DES COLLEGUES DE CHRISTINE :
Attendu que 15 jours après l'assassinat de Grégory (du
16.10.1984), les enquêteurs entendront parmi les très
nombreuses collègues de travail de Christine VILLEMIN, 10
d'entre elles et 5 déclareront, après avoir su que la lettre de
revendication de l'assassinat reçue par Jean-Marie VILLEMIN
le 17.10.1984 avait été postée la veille, à la poste de LEPANGES,
qu'elles se souvenaient avoir vu Christine VILLEMIN devant
cette poste, à 16h55 très précise (toutes donnent exactement la
même heure comme si elles s'étaient retrouvées au même
instant, au même endroit) ;
Que Christine VILLEMIN a affirmé avec véhémence et
constance qu'elle ne s'était rendue à la poste de LEPANGES que
le 15.10.1984 à la sortie de son travail pour y poster un courrier
à l'adresse de la société VERT BAUDET, et non pas le
16.10.1984 ;
Que l'information a établi qu'en effet, Christine avait posté une
lettre le 15.10.1984 ;
Qu'une confusion a donc pu [de bonne foi], s'installer dans
l'esprit de ses collègues ;
Qu'aucune d'entre elles n'a déclaré avoir vu Christine
VILLEMIN à deux reprises consécutives: le 15.10 puis le
16.10.1984 poster du courrier à la poste de LEPANGES ;
Que 5 des collègues l'auraient aperçue le 16.10.1984 ;
Qu'aucune d'entre elles ne l'ont remarquée le 15.10.1984 ; Que
le risque d'erreurs est donc évident d'autant que les dépositions
ne reposent sur aucun point de repère objectif qui puisse
assurer le témoin de ne pas se tromper ;
a) témoignages des personnes se déplaçant en voiture
Que les jeunes femmes ayant soutenu dans le cadre de la
première information, avoir remarqué la présence de Christine
3
VILLEMIN le 16.10.1984 à 16h55, devant la poste de
LEPANGES, ont expliqué que les véhicules avaient quitté le
parking de la M.C.V., à la sortie du travail, dans l'ordre suivant :
-Sandrine LOUPS avec sa R5.
-Nicole MARTIN (avec sa ZASTVA bleu marie) ayant 3
passagers: Anne-Marie TEXEIRA, Danielle CORDIER et
Laurence CLAUDEL.
-Marie-Lise BLONDEL avec sa R 5 blanche.
Qu'il fallait donc supposer que Christine VILLEMIN était partie
la première puisque sa voiture était déjà stationnée devant la
poste lorsqu'est arrivé le premier véhicule: celui de Sandrine
LOUPS qui remarque la R5 noire de Christine VILLMEIN,
stationnée devant la poste lorsqu'elle est passée à sa hauteur ;
Que cela implique que Christine VILLEMIN ait rapidement
quitté son poste de travail puis hâtivement pris place au volant
de sa voiture pour gagner rapidement la poste de LEPANGES ;
qu'il fallait qu'elle soit "en tête du peloton" ;
Or que personne n'a relevé une telle précipitation ;
Qu'au contraire Anne POIROT a déclaré (30.10.1984 pièce n°
186) : "le mardi 16 octobre, Christine VILLEMIN ne m'est pas
parue préoccupée ou contrariée, elle était aussi souriante que
d'habitude ..." ;
Attendu que lors de la reconstitution du 15.10.1987 (S.I./D.139)
ces témoins restaient évasives sur l'ordre chronologique des
départs des véhicules dont leurs souvenirs s'étaient estompés ;
Que celui de Christine VILLEMIN était resté précis: au volant
de son véhicule, ayant quitté son lieu de stationnement, elle
avait pris la direction de DOCELLES pour se rendre aux H.L.M.
GAIS CHAMPS retrouver son petit Grégory confié à sa nourrice,
Mme Christine JACQUOT ;
Attendu à ce sujet que Mme JACQUOT plusieurs fois entendue
(cotes D. 115, 369, 576, 615, 903) a maintenu que Mme
Christine VILLEMIN était vêtue d'un "sweet gris" le 16.10.1984
(confirmant que le temps était très beau) alors qu'elle était
vêtue de son blouson beige la veille, le 15.10.1984 ;
Que les témoins Anne POIROT, Anne-Marie TEXEIRA, Maria
LEITE et Sandrine LOUPS ont affirmé que Christine
VILLEMIN, le 16.10.1984, était vêtue de son blouson beige et
l'ont maintenu lors de la confrontation (D. 352 p. 3) avec Mme
Christine VILLEMIN qui dénonçait leur erreur ;
Que l'on convient que cette erreur est de taille puisqu'elle
revient à confondre le jour de la présence de Christine
VILLEMIN devant la poste de LEPANGES ;
Attendu que c'est assez souligner que les témoignages reposent
parfois sur des impressions et s'exposent souvent à des risques
d'erreurs ;
4
Qu'ainsi Danielle CORDIER est certaine de la présence d'Annie
MOUGENEL dans le véhicule de Nicole MARTIN: "le
16.10.1984, nous étions toutes les cinq à bord du véhicule de
Nicole MARTIN. C'est la seule certitude que j'ai en ce qui
concerne cette journée. Nous étions Nicole MARTIN, moimême
Danielle CORDIER, Anne-Marie TEXEIRA, Laurence
CLAUDEL et Annie MOUGENEL" (déposition du 20.03.1985) ;
Or que l'information a démontré qu'elle se trompait ;
Annie MOUGENEL était présente dans le véhicule de Nicole
MARTIN le 15.10.1984 et non pas le 16.10.1984 ;
Que Danielle CORDIER devait reconnaître: "(S.I./D. 326) le
19.01.1988 : moi je dis la vérité et je répète que je suis
incapable de vous dire si le jour où j'ai vu Christine devant la
poste c'était le lundi 15.10. ou le mardi 16.10.1984. Je n'ai
aucune certitude sur ce point.…je suis formelle, je n'ai aucune
certitude sur 'la date à laquelle j'ai vu Christine devant la
poste" ;
Que c'était le moins qu'elle puisse déclarer;
Que si elle avait associé la présence de Christine VILLEMIN à
celle d'Annie MOUGENEL dans le véhicule où elle était
transportée, elle aurait dû en conclure que cela se situait le
15.10.1984 et non pas le 16.10.1984 ;
Que cela démontre en tout cas la vulnérabilité du témoignage
humain ;
Attendu qu'Anne-Marie TEXEIRA était passagère avant-droit
du véhicule de Nicole MARTIN (déposition du 30.10.1984) qui
avait dit "avoir vu Christine VILLEMIN poster une lettre dans
la boite aux lettres de la poste de LEPANGES le 16.10.1984" et
admettait (D. 642) devant le Juge d'Instruction le 27.06.1985 :
"je ne pourrais pas être précise sur cette date..." puis (S.I./D.
327 le 19.01.1988) : "comme j'avais vu Christine, je ne pouvais
pas dire que je ne l'avais pas vue et mon impression était à ce
moment là que je l'avais bien vue le mardi et non pas le lundi
...mais je ne me hasarderai pas aujourd'hui à vous dire que
c'est une certitude" ;
Que l'on aurait pu induire de ce témoignage que l’oeuvre du
temps avait édulcoré le souvenir ;
Qu'il n'en est rien ;
Que ce témoin reconnaissait: "mon incertitude s'est bien
installée dans mon esprit dès la fin de novembre 1984 ..." c'està-
dire que 15 jours après les faits, Anne-Marie TEXEIRA doutait
de la valeur probante de son propre témoignage ;
Attendu que tout autant soulignera-t-on l'incertitude des
versions des autres témoins également entendus ;
5
Qu'ainsi Sandrine LOUPS soulignera (les 30.10.1984 et
02.11.1984) que lorsqu'elle a aperçu le véhicule R5 noir de
Christine VILLEMIN, la portière du conducteur était grande
ouverte; qu'au lieu du stationnement de cette voiture,
l'ouverture de la portière constituait une gêne pour la
circulation ;
Qu'il est étrange que Sandrine LOUPS ait été seule à relever
cette particularité qu'aucun témoin n'a remarqué pas même
Mme Nicole MARTIN qui déclare avoir été pourtant très
attentive à la conduite de sa voiture: "je n'ai pas remarqué la
présence de Christine devant les P.T.T." ;
Qu'encore Sandrine LOUPS (D. 203) entendue le 28.10.1984
mentionnait qu'elle avait vu "la voiture R5 noire de Christine
VILLEMIN ...faire le tour de sa voiture et reprendre le volant
(pour repartir)" ;
Qu'arrivant derrière la voiture de Sandrine LOUPS, Anne-Marie
TEXEIRA passagère dans la voiture de Nicole MARTIN
remarquait :"Christine poster une lettre dans la boite aux
lettres de la poste de LEPANGES ".
Que la chronologie n'est pas respectée;
Que la première arrivée à hauteur de la poste de LEPANGES
aurait dû remarquer la présence de Christine VILLEMIN
postant sa lettre puis l'autre témoin observer Christine
VILLEMIN reprendre place au volant de sa voiture ;
Que c'est ici le contraire ;
Que le troisième témoignage (D. 260) celui de Marie-Lise
BLONDEL explique que le véhicule de Christine VILLEMIN
"était en travers de la route" ajoutant le jour de la
reconstitution (S.I./D. 139) du 15.10.1987 "que Christine avait
achevé son demi-tour" (D. 643) ;
Or que ce témoignage anéantit celui d'Anne-Marie TEXEIRA
puisque Marie-Lise BLONDEL est arrivée derrière le véhicule
de Nicole MARTIN ;
Que le témoignage de Anne-Marie TEXEIRA n'était donc plus
compatible avec le déroulement des événements, qu'elle le
reconnaîtra le jour de la reconstitution soulignant "n'avoir
aperçu qu'en un éclair de temps Christine " alors que devant le
Juge d'Instruction (D. 64) elle avait vu Christine se "diriger
vers la boite de la poste et par la suite (D. 641) admettait ne
plus avoir conservé la moindre certitude sur la date".
Attendu que Christine VILLEMIN n'a pas fait demi-tour sur la
chaussée ;
Que cela lui était impossible devant la poste où une telle
manoeuvre est irréalisable en raison du manque de visibilité et
de l'étroitesse de la chaussée (S.I./D. 546);
6
Qu'en vérité ainsi que l'a établi la reconstitution du 15.10.1987,
il faut emprunter un chemin qui contourne la maison située en
face de la poste ;
Que cela inflige un démenti catégorique au témoignage de Mme
Marie-Lise BLONDEL ;
Que lors de la reconstitution, elle s'est engluée dans l'erreur
qu'elle avait commise mais n'a pas semblé maintenir sa version ;
Qu'il ne subsiste plus rien des témoignages des personnes
véhiculées ;
b) témoignages des personnes quittant la M.C.V., à
pied, en direction de la gare
Attendu que sur les dix collègues de travail qui ont été
entendues, six se trouvaient dans un véhicule tandis que quatre
autres se rendaient à pied, ayant quitté leur lieu de travail, en
direction de la gare afin d'y prendre leur train à 16h 58 ;
Qu'il s'agit des témoignages de Maria DE SOUZA, Anna
SANCHES, Marie-France FLEURANCE et Maria LEITE ;
Que parmi ce groupe de quatre jeunes femmes, Maria DE
SOUZA et Maria LEITE présentaient Un témoignage utile dans
le cadre de l'enquête dans la mesure où elles assuraient que le
véhicule de Christine VILLEMIN avait pris la direction de
BRUYERES (direction de la poste) et non pas de DOCELLES
(direction H.L.M. GAIS CHAMPS) ;
Mais que ces deux témoignages ne concordaient pas ;
Qu'ainsi Maria DE SOUZA a vu Christine VILLEMIN partir au
volant de sa voiture devant elle ;
Qu'elle se rendait à la gare, que Maria LEITE qui prenait
également cette direction, l'a suivait ;
Or que Maria DE SOUZA n'a pas indiqué qu'elle avait remarqué
avoir été dépassée par la voiture de Christine VILLEMIN, alors
que Maria LEITE l'a affirmé précisant avoir été "dépassée par la
voiture de Christine se dirigeant vers BRUYERES" ;
Que consciente de la fragilité de son témoignage, Maria DE
SOUZA a affirmé alors, qu'elle avait vu la voiture de Christine
VILLEMIN revenir en sens inverse lorsqu'elle était arrivée à
hauteur de la première porte du café PARISSE ;
Que son témoignage s'avérait erroné ! que la reconstitution du
15.10.1987 l'établissait ;
Que de fait le temps pour Maria DE SOUZA pour aller de
l'endroit où elle remarque le véhicule de Christine VILLEMIN
quitter son lieu de stationnement, vers la gare où elle devait
prendre son train, est de l,6 minute , alors que le temps
nécessaire à Christine VILLEMIN pour se rendre de son lieu de
stationnement, à la poste et y faire demi-tour puis revenir (sans
7
respecter un temps d'arrêt) a été chronométré à 2,5 minutes et
23 cent , (cf. p. 18 P.V. reconstitution 15.10.1987 S.I./D. 139) ;
Qu'en d'autres termes Maria DE SOUZA était parvenue à la gare
avant même que le véhicule de Christine VILLEMIN ne soit sur
le chemin de son retour, de la poste où selon ce témoin, elle se
serait rendue ;
Que la reconstitution a donc battu ce témoignage en brèche ;
Qu'une telle thèse était insoutenable !
Que du reste, Maria LEITE (qui suivait Maria DE SOUZA) n'a
pas remarqué la R5 noire de Christine VILLEMIN à son retour
de la poste ;
Qu'elle avait conscience d'une telle invraisemblance !
Que de leur côté Anna SANCHEZ et Marie-France FLEURANCE
pourtant en compagnie de deux autres témoins: "Maria de
SOUZA et Maria LEITE n'ont nullement remarqué la direction
que prenait le véhicule de Christine VILLEMIN auquel elles
n'ont pas prêté attention" ;
Que l'étude de l'information et son supplément ont fait litière
des témoignages qui sont affectés de contradiction en apportant
la démonstration d'erreurs qui en anéantissent leur valeur
probante, la reconstitution du 15.10.1987 achevant de leur ôter
le crédit résiduel dont ils auraient pu être préservés ;
Qu'il a fallu s'interroger sur la motivation de tels témoignages ;
Que notamment Sandrine LOUPS se "cramponnait" à son
sentiment d'avoir vu, à hauteur de la poste de LEPANGES le
16.10.1984 à 16h55, Christine VILLEMIN (D. 203) ..."faire le
tour de sa voiture et reprendre le volant (pour repartir)";
Qu'elle a menti lorsqu'elle a affirmé: "je n'ai jamais eu aucun
différend avec Christine" (voir sa déposition du 30.10.1984) ;
Qu'elle est démentie par Nicole MARTIN (déposition du
20.03.1985 déclarant: "je dois vous dire que nous étions un peu
en brouille car Christine s'était disputée avec une collègue
nommée Sandrine LOUPS" ..."j'ignore le motif de la dispute
entre Sandrine et Christine " ....,
Que malgré ce démenti Sandrine LOUPS persistait: "je n'ai
jamais eu la moindre dispute avec Christine " (cf. p. 6 S.I./D.
158) alors qu'à son tour Marie-France FLEURANCE (S.I./D.
495 p. 4) révélait les motifs de la dispute: "... Christine est allée
jusqu'à la porte des W.C. et a pénétré à l'intérieur de ceux-ci
lorsque Sandrine LOUPS est sortie. Je sais que les deux femmes
se sont battues...";
Qu'il s'agit donc d'une altercation voire d'une agression.
8
Qu'elle avait eu lieu avant les vacances en 1984 c'est-à-dire à
une date très récente les deux jeunes femmes ne s'étant plus
adressé la parole ;
Que l'on conçoit l'intérêt pour ce témoin LOUPS Sandrine, de
garder le secret sur ce grave différend l'ayant opposé à Mme
Christine VILLEMIN ;
Attendu que la Cour tiendra d'autant plus compte de cette
attitude de Sandrine LOUPS qu'elle est à l'origine de la "vague"
de témoignages défavorables à Christine : "... c'est une collègue
nommée Sandrine LOUPS qui en a parlé la première. Il me
semble que c'est avec Sandrine que ces témoignages ont
débuté" (cf. déposition Annie MOUGENEL du 25.03.1985),
Anne POIROT ajoutant "nous formons des clans et dans la
même semaine, d'autres collègues ont dit qu'elles avaient vu
Christine partir en direction de BRUYERES, il s'agissait de
Sandrine LOUPS, Anne-Marie TEXEIRA, Marie-Lise
BLONDEL. Elles en discutaient ensemble à l'atelier..."
(Déposition du 20.03.1985) ..."je dois vous dire que nous étions
un peu en brouille car Christine s'était disputée avec une
collègue surnommée Sandrine LOUPS ..." ;
Qu'il s'agit en fait, d'un règlement de comptes ;
Qu'il suffit de s'en convaincre en se reportant aux circonstances
dans lesquelles Sandrine LOUPS a apporté son témoignage en
se présentant, 12 jours après les faits, le 28.10.1984 après avoir
lancé un appel téléphonique anonyme le 25.10.1984 d'une
cabine téléphonique de LAVAL SUR VOLOGNE par
l'intermédiaire de son ami Stéphane PAUCHARD qui a déclaré
que " le soir des faits, je me suis rendu par curiosité avec Melle
LOUPS à LEPANGES SUR VOLOGNE afin de tenter de savoir
ce qui se passait... je suis montée avec mon véhicule au
lotissement à LEPANGES ..." (déposition du 28.10.1984)
ajoutant " j'ai suivi cette affaire par l'intermédiaire de la presse
et des flashs d'informations" non sans admettre qu'il avait
conservé l'anonymat "car je ne voulais pas avoir d'ennuis" ;
Que le témoignage de Sandrine LOUPS a manqué de
spontanéité ;
Qu'il est marqué d'une animosité certaine à l'égard de Christine
VILLEMIN ;
Qu'il a contribué à alimenter les rumeurs entretenues à
l'intérieur d'un même sérail: celui de la M.C.V. constituant un
véritable bouillon de culture, source d'erreurs judiciaires ;
Qu'il ne s'agit pas d'écarter la preuve testimoniale de l'arsenal
judiciaire mais qu'il convient d'avoir la sagesse de considérer
que la tardiveté du témoignage ou les circonstances de sa
révélation voire des courants psychologiques qui peuvent le
traverser, l'affaiblissent et nuisent à sa valeur probante au point
de l'anéantir ;
Qu'en l'espèce l'objectivité commande de l'écarter ;
9
Que la Cour hésitera d'autant moins à les écarter que la lettre de
revendication de l'assassinat a été postée le 16.10.1984 "à 16h40
lors de ma prise de service" a déclaré Mme DIDIERLAURENT :
"j'ai pris le courrier qui se trouvait dans la boite à lettres
réservée à l'usage du public pour l'oblitérer. Je me souviens
très bien que parmi ce courrier, il se trouvait une lettre
destinée à Mr Jean-Marie VILLEMIN. J'ai placé cette lettre
dans la case de BRUYERES, ce courrier a été oblitéré entre
16h50 et 17h15" ;
Que la lettre a donc été postée avant la sortie des employées de
la M.C.V. ;
Que même si ce témoin a pu ensuite, admettre ne plus être
pratiquement sûr d'avoir vu la lettre destinée aux à 16h40, il
n'en reste pas moins que ce témoignage peut également être
retenu ;
Mais que l'attention de la Cour restera fixée sur l'observation du
carnet de travail de Christine VILLEMIN qui lui a été
représenté lors du supplément d'informations et sur lequel elle
avait écrit les travaux qu'elle projetait d'effectuer le lendemain
17.10.1984 ;
Que c'est ici la preuve concrète d'une incompatibilité absolue
entre cette constatation et l'état d'esprit d'une mère qui dans les
minutes qui suivent, emprunterait le chemin criminel la
conduisant à l'assassinat de son enfant ;
Qu'il y a des absurdités dont une inculpation ne peut
s'accommoder;
II. LES CORDELETTES :
Attendu que le supplément d'informations conduira la Cour de
céans à écarter l'identité des cordelettes qui liaient les membres
de Grégory à celles qui furent ultérieurement trouvées au
domicile des époux Jean-Marie comme une des trois charges
principales (avec les témoignages M.C.V. et les expertises en
écriture) que la Chambre d'Accusation de la Cour de NANCY
avait retenues en son arrêt du 09.12.1986 (de mise en
accusation de Madame Christine VILLEMIN) cassé par l'arrêt
de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation ;
Que l'intérêt de cet élément commande de se livrer à un examen
exhaustif de l'enquête et de l'instruction ;
A) ENQUETE DE GENDARMERIE :
Qu'ainsi les gendarmes ont placé sous scellé les cordelettes liant
les membres du petit Grégory retrouvé mort le 16.10.1984. Trois
scellés P.V. 1137 du 16.10.1984 sont confectionnés :
10
-scellé n° 3: cordelette autour du cou: 97,60 cm
-scellé n° 4 : cordelette autour des mains: 82 cm
-scellé n° 5 : cordelette enserrant les jambes: 105,60 cm
Qu'il s'agit donc d'une cordelette d'un~ longueur totale de
285,20 cm ;
Attendu que les gendarmes avaient également découvert : "un
morceau de cordeau prélevé dans le jardin de Mr Georges
JACOB à AUMONTZEY attenant à son habitation" qu'ils ont
placé sous scellé n° 7 (P.V. n° 1139 du 17.10.1984) ; qu'ils
ajoutaient un scellé n° 1 (P.V. 1137 du 16.10.1984 comportant un
échantillon de la cordelette maintenant les mains de Grégory) ;
Que ces cordelettes ont été expertisées en vertu d'une
ordonnance du Juge d'Instruction du 20.10.1984 par les experts
CECCALDI et CLEMENT qui ont conclu que le scellé n° 1
(échantillon de 10 cm prélevé sur la cordelette des mains de
Grégory) était identique au scellé n° 7 contenant le cordeau de
JACOB d'une longueur de 50 cm ;
Qu'il s'agit d'un rapport en date du 14.01.1985 déposé le
21.01.1985 (cote D 386) qui conclut: "ces cordelettes présentent
les mêmes caractéristiques" ;
Que pour leur permettre d'accomplir leur expertise, les experts
CECCALDI et CLEMENT avaient prélevé sur la cordelette une
longueur ,
correspondant a:
-pour le scellé n° 3: 20 cm
-pour le scellé n° 4: 27 cm
-pour le scellé n° 5 : 28 cm
total 75 cm
Or attendu que lors de la présentation des cordelettes placées
sous scellés n° 6-8-9-11-14 et 16 P.J. P.V. 188 et 13 P.J. P.V. 166
et les scellés n° 3-4-5 et 7 P.V. 1139 du 17.10.1984, de vives
protestations et réserves ont été formulées par les concluants
(P.V. d'audition du 23.09.1987 p. 28, 29, 30, 31, 32 ; D. 84), la
longueur ne paraissant nullement correspondre à celle qui
aurait dû être restituée après prélèvement des parties de
cordelette nécessaires aux calculs expérimentaux des experts
CECCALDI et CLEMENT ;
Mais attendu qu'il y a plus ;
11
B) ENQUETTE DE POLICE :
Qu'alors que la gendarmerie a été écartée de l'enquête et que le
Juge d'Instruction en a confié la poursuite au S.R.P.J. saisi par
C.R. du 20.02.1985, il partait à la recherche de cordelettes, que
les policiers firent une moisson étonnante à l'occasion des
perquisitions suivantes :
-le 15.04.1985 au domicile de Jean-Marie VILLEMIN en son
absence et en présence des époux MELINE (D 614).
-le 23.04.1985 au domicile de Mr Martial DAVID (D 674).
-le 23.04.1985 au domicile de Mme Marie-José BILLIET (D
675) -le 24.05.1985 chez Mme Gilberte CHATEL (D 678).
-le 25.05.1985 à nouveau au domicile de Jean-Marie
VILLEMIN en la seule présence de Christine VILLEMIN (D
684).
Qu'il yen avait tant que deux récapitulatifs des 24.04.1985 (D.
626) et 04.07.1985 (D. 827) suffisaient à peine pour établir
l'ensemble de leurs scellés ;
Que sans désemparer le Juge d'Instruction ordonnait alors une
nouvelle expertise, mais commettait pour y procéder Messieurs
ROCHAS & DAVID par deux ordonnances des 06.05.85 et
02.07.1985 en les priant de déposer leur rapport au plus tard le
05.07.1985 (jour de l'inculpation de Mme Christine VILLEMIN
) ;
a) perquisition du 15.04.1985 au domicile des époux
Qu'il s'agit d'une perquisition effectuée à l'intérieur du garage
de l'habitation et par conséquent, soumise aux règles de la
perquisition (AIX 28.06.1978 G.P. 1979- 1-79 note P.L.G. ; juris
cl. proc. pén. art. 92 à 98 n° 129) ; que cette perquisition qui
constitue un acte important n'a pas été faite en présence de
Jean-Marie VILLEMIN qui était pourtant "à la disposition" des
enquêteurs puisqu'il était incarcéré à la Maison d'Arrêt de
NANCY à la suite du meurtre de Bernard LAROCHE ;
Que la perquisition a eu lieu en présence des époux MELINE
auxquels les enquêteurs qui saisissent la cordelette tenant le
chêneau de la descente d'eaux pluviales, prêtent le commentaire
selon lequel cette cordelette serait "semblable à celle enserrant
les membres de Grégory, comme si les époux MELINE avaient
été en mesure d'établir une telle comparaison à la vue d'un
échantillon que les enquêteurs auraient pu leur présenter ;
b) perquisition du 23.04.1985 chez Mme Marie-José
BILLET
Qu'aussitôt après avoir perquisitionné au domicile de Martial
DAVIDE interrogé le 23.04.1985, les enquêteurs se rendent au
12
domicile de Mme Marie-José BILLIET où se trouve entreposée
une partie du mobilier qui provenait du déménagement du
domicile des époux VILLEMIN; que les enquêteurs y
découvrent un tuyau d'arrosage maintenu par une cordelette (D.
675) ;
Que le P.V. du 23.04.1985 ne mentionne pas que l'objet ait été
saisi mais qu'il figure cependant comme scellé n° 3 (P.V.
188/162 -D. 827) avec mention: "un tuyau d'arrosage
maintenu avec une cordelette découvert chez DAVIDE Martial"
ce qui constitue une mention inexacte puisque la perquisition
chez Martial DAVIDE (D 674) est infructueuse et que le tuyau
d'arrosage a été retrouvé chez Mme BILLIET ;
Que le P.V. du 23.04.1985 de la perquisition chez Mme Marie-
José BILLIET fait mention: "mentionnons que nous avons
prélevé un morceau de la cordelette maintenant le tuyau
d'arrosage enroulé, aux fins d'analyse. Le morceau prélevé
mesurant 30 cm environ". Cette mention est signée de
l'inspecteur divisionnaire Hubert KIMMEL (P.V. 188/10 du
23.04.1985) ;
Que l'information ne révèle pas le sort réservé aux prélèvements
de cette cordelette ni les résultats d'une éventuelle analyse;
Qu'il sera important de souligner que cette cordelette prélevée,
n'a pas été placée sous scellé ;
c) scellé du tuyau d’arrosage
Ce scellé n° 3 (P.V. 188) est attaché à une fiche cartonnée sur
laquelle figure le nom de Martial DAVIDE et dépourvu de sa
signature, ce qui est contraire aux dispositions de l'article 54 du
C. pr. pén. stipulant que le procès-verbal doit contenir le
prononcé de la saisie et la confection sur le champ du ou des
scellés adéquats (la "ficelle et les cachets de cire doivent être
disposés de telle façon que l'on ne puisse en couper l'un ou
briser les autres porter atteinte à l'objet protégé ") (cf. juriscl.
proc. pén. art. 53 à 73 n° 205) ;
Attendu que sur la fiche figure une signature "BILLIET" ;
Or qu'il ne s'agit pas de la signature de Mme BILLIET qu'elle a
déclarée le 19.04.1988 (S.I./D. 401) : "je peux vous dire de la
façon la plus formelle que la signature qui figure sur l'étiquette
du scellé n° 3, étiquette que j'ai sous les yeux, n'est pas de ma
main. D'ailleurs je n'ai signé aucune étiquette. L'établissement
du scellé que vous me présentez (scellé n° 3 de la P.J.) n'a pas
été opéré en ma présence. Je répète que les policiers m'ont
montré le tuyau mais qu'ils sont aussitôt partis avec, chez les
DAVIDE Martial" ;
Que cette irrégularité est lourde de conséquence puisque
lorsque le scellé a été brisé, il est apparu que le tuyau d'arrosage
paraissait "bien être celui qui a été saisi par la police judiciaire
dans notre grenier" a précisé Mme BILLIET ajoutant: "mais il y
13
avait une ficelle beaucoup plus entortillée tout autour" Mme
BILLIET précisant: "je n'ai pas souvenir d'avoir vu deux
cordelettes (le tuyau d'arrosage placé sous scellé n° 3
présentait à l'ouverture deux morceaux de cordelettes
présentant entre elles, de légères différences d'aspect") ; que
Martial DAVIDE ajoutait: "pour moi il n'y avait qu'une seule
cordelette autour du tuyau" ;
Attendu que sur l'étiquette du scellé n° 3 qu'a établi la P.J. il est
noté: "un tuyau d'arrosage maintenu enroulé par une
cordelette semblable à celle qui a servi à l'assassinat de la
victime trouvée au domicile de Mme BILLIET née SERTELET
Marie-José" ;
Que l'on retiendra donc qu'il n'y avait qu'une seule cordelette;
Qu'il n'y a pas de doute puisque le récapitulatif des scellés (D
827) mentionne également scellé n° 3 : "un tuyau d'arrosage
maintenu avec une cordelette découvert chez DAVIDE Martial"
;
d) expertise ROCHAS-DAVIS :
Or que lorsque le tuyau d'arrosage est réceptionné sous le scellé
n° 3 (P.V. 188) par les experts commis en vertu d'une
ordonnance du 06.05.1985, ceux-ci découvrent un tuyau
d'arrosage et deux morceaux de cordelettes l'un de 186,50 cm et
l'autre de 126,00 cm les experts ROCHAS et DAVID (p. 4 de
leur rapport d'expertise) indiquant: "à l'ouverture du scellé
nous avons constaté qu'il contenait deux morceaux de
cordelettes" ;
Que les erreurs des enquêteurs et l'irrégularité de leur saisie ne
pouvaient pas rester sans explication ;
Qu'interrogé le 9.11.1988 (S.I./D 566 p. 13) Mr Jean-Pierre
PESSON, inspecteur principal a confirmé: "nos scellés ont été
constitués de façon régulière. .." ; que quant à lui, Mr Hubert
KIMMEL inspecteur divisionnaire (S.I./D. 567 p. 9) déclare: "je
ne comprends pas du tout pourquoi Mr et Mme Albert
VILLEMIN , Mr et Mme MELINE, Mr Martial DAVIDE et Mme
Marie-José BILLIET (S.I./D. 400, D. 401, D. 402, D. 441) vous
ont déclaré que les cachets de cire n'auraient pas été apposés
en leur présence. Les choses ont été faites de façon régulière",
Mr Jacques CORAZZI Commissaire (S.I./D. 568 p. 13) ajoutant:
"quant aux déclarations des personnes citées, il est possible que
l'apposition des cachets de cire et l'imprégnation du sceau sur
ces cachets aient pu leur échapper. En effet, une opération de
saisie est complexe au sens littéral du terme ..." ;
Qu'en d'autres termes les officiers de police judiciaire n'ont
donné aucune explication sur les anomalies ci-dessus dénoncées
;
Que ce n'est pas tout ;
14
Que l'ordonnance du 06.05.1985 du Juge d'Instruction
commettant Messieurs ROCHAS & DAVID, ne faisait référence
qu'à un seul scellé n° 7 (P.V. 188 du S.R.P.J.) tandis que les
experts ont reçu deux scellés distincts à savoir :
-le scellé n° 7 A
-le scellé n° 7 B (le verso de l'étiquette photocopiée du scellé 7 B
n'apparaissant pas en annexe du rapport ROCHAS et DAVID)
Et attendu qu'en ce qui concerne la cordelette (D. 614) saisie en
présence des époux MELINE au domicile des époux le
15.04.1985 et qui servait "à maintenir le tuyau d'écoulement"
est décrite sur le scellé n° 13 comme étant à "trois brins" ; que
les experts ROCHAS et DAVID indiquent avoir dans ce scellé au
moment où ils le réceptionnent, une cordelette à "quatre brins"
(cf. p. 5 : "les cordelettes ...scellés 3-4 et 5 (victime) et 13 et 14
sont de coton 3 torons de 4 brins") (c'est-à-dire identique à celle
de la cordelette enserrant les membres de Grégory) ; qu'il ne
peut pas y avoir de confusion entre la notion de toron et celle de
brin; que personne ne fait cette confusion et pas même Jean-
Marie VILLEMIN (cf. D 15 P.V. du 27.07.1987 p. 11) ;
Que la description figurant sur l'étiquette du scellé ne
correspond donc pas à la cordelette que reçoivent les experts au
moment où ils brisent le scellé ;
Que de la même façon reste inexplicable le fait qu'à la date de
l'ordonnance du 06.05.1985 qui prescrit l'expertise ROCHAS et
DAVID, les enquêteurs soient encore en possession de la paire
de chaussures saisie le 15.04.1985 chez Jean-Marie VILLEMIN
(en présence des époux MELINE) et la présentaient à Mr
Bernard NOEL (P.V. 188/35 du 06.05.1985) qui déclare: " vous
me présentez une paire de chaussures montantes découverte
chez Jean-Marie VILLEMIN. Je les reconnais, il s'agit bien des
miennes. Les cordelettes qui servent de lacets ont bien été mises
par moi, comme je l'ai relaté plus haut " alors que les
enquêteurs n'étaient pas autorisés après avoir confectionné les
scellés, à les conserver ou à les présenter à des tiers, le Juge
d'Instruction ne leur ayant pas donné cette délégation de
pouvoir ;
Qu'encore une fois les scellés doivent être constitués et
inventoriés puis présentés par les enquêteurs au Juge
d'Instruction et déposés à son greffe d'où ils ne peuvent être
extraits, ce qui est prescrit à peine de nullité par l'article 56 § 4
du C. de pr. pén. (... "prononcé de la saisie et confection sur le
champ du ou des scellés adéquats... établissement de la ou des
fiches de scellés précisant: la nature, la date et le lieu de
commission de l'infraction, le numéro du procès-verbal, le
numéro et le contenu du scellé, le lieu et la date de la
découverte; il doit porter la signature et le sceau humide de
l'enquêteur, la signature du mis en cause ou des témoins ...les
scellés ainsi constitués doivent être présentés avec la procédure
auprès du Procureur de la République, puis déposés contre
reçu, au greffe du Tribunal de Grande Instance, après
15
inscription sur un registre spécialement tenu à cet effet") (cf.
juriscl. proc. pén. art. 53 à 73 n° 205-206-207 et suivants) ;
e) découverte de cordelettes retrouvées chez Georges
JACOB :
Attendu qu'après la saisie (scellé n° 7 P.V. 1.139 du 17.10.1984)
du morceau de cordeau prélevé dans le jardin de Mr Georges
JACOB à AUTMONZEY, il était permis de penser qu'il ne
disposait plus de cordelette puisqu'il avait déclaré aux
enquêteurs de la gendarmerie (le 07.11.1984) que la cordelette
saisie lui servait "pour faire un cordeau afin de délimiter son
terrain" confirmant au S.R.P.J. le 03.07.1985 (P.V. 188/155) :
"j'en avais besoin pour faire une séparation avec mon voisin"
et ajoutant au Juge d'Instruction le 04.07.1985 : "j'avais mis le
reste de la pelote de la cordelette dans mon garage et je m'en
suis resservi au mois d'octobre 1984 pour faire un cordeau
pour mettre les fleurs. C'était le 15 et 16 Octobre. J'ai ainsi
utilisé tout le reste de la pelote";
Qu'il s'en induisait donc qu'il n'en possédait plus ; Qu'il
s'agissait cependant d'une contre-vérité ;
Qu'en effet Mr Georges JACOB a expliqué à deux visiteurs,
Jean-Claude HAUCK (S.1./D. 337) et Michel SERRES qu'il avait
"encore de la cordelette chez lui. Nous l'avons accompagné à
son domicile et c'est là que de lui-même il nous a remis de la
cordelette sous forme de pelote dont l'extrémité est nouée à un
morceau de bois" (cf. p. 2 S.1./337) ;
Que Mr Georges JACOB (S.1./362 a admis que "les gendarmes
ont opéré une perquisition chez moi le 17.10.1984 (D. 83) à
l'occasion de laquelle ils ont saisi un morceau de cordeau"
...par la suite "après la mort de Bernard LAROCHE, début
juillet 1985, des policiers de la P.J. sont venus m'entendre
suivant le procès-verbal que vous me montrez (D. 820). En
cette occasion ils m'ont demandé si je pouvais leur remettre un
morceau de cordeau et je leur en ai remis un morceau d'une
longueur que je ne pourrai pas vous préciser";
or attendu que lorsque les policiers ont agi ainsi, le rapport
d'expertise CECCALDI-CLEMENT du 14.01.1985 (déposé le
21.01.1985 - D. 386) avait établi une identité de caractéristique
entre les cordelettes de Georges JACOB et celles qui enserraient
les membres de Grégory ;
Attendu dans ces conditions que les policiers avaient obtenu
une fourniture de cordelette identique à celle des liens de
Grégory, en secret, sans le mentionner dans la procédure ;
Qu'une telle méthode renforce la suspicion des scellés ;
Que cela d'autant plus qu'ils étaient parfois illusoires tel le scellé
des clés de la maison des époux Jean-Marie VILLEMIN; outre
que la procédure ne fait pas état de la confection d'un tel scellé
que l'on apprend lors de la perquisition du 25.04.1985 où les
enquêteurs écrivent avoir: "procédé au bris du scellé
renfermant les clés de la maison ..." alors que Martial DAVIDE
16
(P.V. 188/11 du 23.04.1985) disposait lui-même des clés de la
maison dont les enquêteurs l'avaient institué provisoirement
gardien (voir mention fin du P.V. 188/19 :"indiquons à Mme
Christine VILLEMIN qu'elle pourra récupérer le double des
clés de la maison provisoirement laissé. en garde chez Mr
Martial DAVIDE à GRANDVILLERS") ; que ce scellé brisé en
présence de Mme Christine VILLEMIN est si dérisoire que l'on
a peine à chasser l'impression d'une mise en scène ;
Qu'à ces considérations s'ajoute s'il en était besoin, l'observation
de Mr DITTINGER présent lors de la perquisition du
24.04.1985 mais à qui il fut interdit de pénétrer et
d'accompagner Mme Christine VILLEMIN, selon laquelle
quelques tuiles du toit étaient empilées; que ce sera le cas pour
la Cour d'admettre comme fondées, les vives protestations et
réserves formulées par Jean-Marie VILLEMIN (P.V. d'audition
du 23.09.1987 p. 28,29,30,31,32-D. 84) lorsqu'il a
soudainement découvert le scellé n° 14 P.J.-P.V. 188 ;
Qu'il a été démontré que les cordelettes saisies et leurs scellés
ressortent d'une machination machiavélique propre à alimenter
la folle hypothèse de la culpabilité de la mère de l'enfant ;
Attendu que l'on ne peut s'empêcher de penser que les
enquêteurs eux-mêmes ont pu (dû) subir (ou céder ou donner
libre cours) à la pression de cette opinion malsaine ;
Que le supplément d'informations en renforce l'impression ;
Qu'il s'avère édifiant de se référer aux témoignages (S.I./D. 674-
675) des personnes qui se sont inquiétées des méthodes de
l'enquête ou de celles qui ont dénoncé la déformation des
propos retrouvés dans leurs dépositions; que cela tend établir
que l'enquête était orientée dans le sens de la culpabilité de la
mère de Grégory comme s'il fallait "faire plier" les témoignages,
les enquêteurs s'éloignant de leur devoir de s'acheminer vers la
vérité, avec la seule volonté de s'y ouvrir, utilisant au contraire
leur enquête pour répondre à un besoin: celui de donner un
crédit artificiel à une hypothèse vide de sens ;
Que le supplément d'informations en a révélé toute l'injustice ;
II. LES EXPERTISES EN ECRITURES :
-Attendu que tout comme les témoignages des ouvrières de la
M.C.V., les expertises doivent être examinées avec une grande
circonspection et être "appréciées avec une extrême prudence"
ainsi que l'écrit (cf. p. 47) Monsieur le Procureur Général ;
Que le corbeau s'est généralement manifesté de façon verbale au
sein de la famille et de ses proches, qu'à ses communications
téléphoniques, il a ajouté la trace de quatre écrits qui sont "à
l'évidence liés entre eux" (cf. p. 49 du réquisitoire écrit) ; que les
écrits ont, dans un premier temps, été soumis à deux expertises
en écriture de Mme BERICHON-SEDEN et de Mme JACQUIN17
KELLER qui, toutes deux, ne désignaient pas Christine
VILLEMIN, ont été annulées pour vices de forme, le Juge
d'Instruction ayant ignoré qu'un expert ne pouvait être désigné
sur simple réquisition ;
Que corrigeant ses errements, le Juge a donc rendu plusieurs
ordonnances successives, prescrivant des expertises en écriture
; que trois collèges d'experts ont dû examiner les écrits du
corbeau à savoir :
-1er collège: BUQUET-DE RICCI
-2ème collège: GLENISSON & LAUFER'
-3ème collège: GILLE & PETIT de MIRBECK
Attendu que les analyses de ces experts ne concordent pas entre
elles ;
Attendu que le premier collège d'experts affirme que "les écrits
du corbeau sont d'une même main sans que les caractéristiques
des écrits permettent de déterminer s'il s'agit de la main droite
ou de la main gauche du scripteur" mais le complément
d'expertise auquel BUQUET et DE RICCI soumettaient à
Christine VILLEMIN sont des épreuves de main droite et
renforcent alors leur conviction des concordances qu'ils avaient
alors précédemment retenues de sorte qu'il est permis de penser
que BUQUET et DE RICCI concluaient à une rédaction des
écrits par une main droite de leur scripteur ;
Le second collège d'experts a conclu: "nous tenons que la lettre
(16.10.1984 de revendication de l'assassinat) a été écrite de la
main gauche par un droitier" ;
Que le troisième collège ne retient qu'une hypothèse en
écrivant: "il semble bien qu'elle [lettre de revendication du
16.10.1984] ait été écrite de main gauche, on a noté un certain
nombre de caractéristiques d'écrits de main gauche, la pièce de
question (lettre du corbeau) a été écrite de main gauche" ; ils
ne précisent pas s'il s'agit de la main gauche d'un droitier ou
d'une main gauche usuelle ;
Attendu qu'une étude comparative des rapports d'expertise des
deuxième et troisième collèges permet de mettre en évidence un
grand nombre de désaccord; qu'en effet 10 exemples sont
éloquents :
1) le "J" initiale de "j'espère" est considéré comme concordant
avec les écrits de Christine VILLEMIN en C.V. II, 10, exemple
d'écriture main droite; cette même lettre pour le troisième
collège d'experts ressemble également au "J" de C.V. main
droite (3 exemples - J'en- et deux fois -j'espère -) ; il s'agit
d'exemples de main droite de Christine alors que les experts
ont conclu à une rédaction de main gauche ;
2) la lettre "M" (dans le mot "mourras" (tu mourras de chagrin,
le chef) est considéré comme une caractéristique grâce à l'appui
18
du premier arceau pour le premier collège (particularité selon
eux retrouvée dans écriture main gauche C.V.) alors que pour le
troisième collège ceci n'est pas une particularité qui selon eux,
est par contre donnée par les "N", spécificité qui ne retient pas
l'attention du deuxième collège d'experts;
3) le "d" dans "de" ("tu mourras de chagrin") est considéré
comme "une parenté" avec les "d" de Christine alors que les
troisièmes collèges estime que les "d" sont de forme différente
chez C.V. MAIN DROITE ET MAIN GAUCHE ;
4) le "c" de "chagrin" n'offre aucune identité avec C.V. MAIN
GAUCHE pour le deuxième collège alors que le troisième
collège écrit : "on a ici une excellente correspondance en C.V. I,
10 (chéri) (MAIN DROITE) et C.V. III, 4 (chagrin) (MAIN
GAUCHE) ;
5) le "l" dans "le" (le chef) ; le deuxième collège donne un
exemple de "a" collé au "1" dans un exemple d'écriture main
droite de C.V. alors que le troisième collège estime que ce n'est
pas la lettre accolée au "1" qui est démonstrative d'une
similitude mais la boucle du "1" toujours bien formée, inclinée à
gauche, précédée d'une attaque crochetée écriture C.V. MAIN
DROITE; il faut rappeler que ces deux experts ont estimé que la
lettre de revendication était écrite de la main gauche de son
rédacteur ...
6) "chef" ("tu mourras de chagrin, le chef") le deuxième collège
d'experts retient des similitudes du "f" le considérant comme
voisin de l'écriture de Christine : main droite à main levée (C.V.
111.2) écriture qui a été exécutée sous la dictée des experts
LAUFER-GLENISSON alors que pour le troisième collège {p.
49) le "f" chez C.V. (MAIN GAUCHE) est différent et ne
constitue pas une concordance susceptible d'être retenue ;
7) "C" (Ce n'est pas ton argent qui te rendra ton fils, pauvre con)
pour le deuxième collège, il y a un équivalent mais dans un
spécimen de MAIN DROITE, CRAYON TENU A PLEINE MAIN
PAR C.V. alors que pour le troisième collège on ne la retrouve
totalement ni dans l'écriture spontanée inclinée, ni dans
l'écriture de la main gauche déguisée de C.V. ne retenant qu'une
forme proche dans "côté" ou "cochon" de C.V. 1,8 et 111,9 (p. 48)
où il s'agit d'une écriture de main droite ;
8) "P" (PAS) qui ne comporte aucun point de comparaison avec
l'écriture de C.V. alors que le troisième collège d'experts y voit
un bon exemple de rapprochement avec l'écriture de C.V. main
droite tenue anormale (p. 51) ;
9) "V" (Voilà ma vengeance) où le second collège s'attache ici au
mot "voilà" tandis que le troisième collège d'experts retient le
mot "vengeance" ; ainsi une différence de "V" de voilà ou
VOLOGNE par rapport à l'écriture de CV tandis que le
troisième collège remarque que le "V" et le "e" (vengeance)
constituent une liaison signalétique importante qui soit
19
susceptible de rapprocher la lettre de revendication de l'écriture
de CV ;
10) "c" dans "con" (pauvre con) où le deuxième collège d'experts
écrit: "nous n'avons pas relevé de correspondance à la graphie
très particulière de ce mot" tandis que le troisième collège
d'experts (p. 48) trouve ici une "correspondance excellente en
C.V. 1,10 "chéri" : MAIN DROITE (cf. p. 48) ;
Attendu que ces dix exemples démontrent une divergence
irréductible entre les analyses respectives des deuxième et
troisième collèges d'experts et l'absence d'objectivité lorsqu'ils
puisent des similitudes dans des écrits de MAIN DROITE de
Christine VILLEMIN pour conclure que le corbeau est un
scripteur de main gauche s'abstenant de puiser des
concordances dans une écriture de comparaison entre MAIN
GAUCHE;
Que ces rapports d'expertises ne sont pas acceptables ;
Que quant au premier collège d'experts BUQUET et DE RICCI
qui ont disposé d'un grand nombre de pièces qu'ils ont étudiées,
ils ont adopté une méthode consistant à relever, des points
d'écritures en concordance et d'autres, en discordance en
retenant pour y parvenir, 8 éléments servant de critères laissés
à leur appréciation subjective sans s'en expliquer ce qui prive de
rigueur et de sérieux le choix auquel ils ont procédé (exemple de
critère: calibre, pression, orientation, densité graphique,
rythme, système de liaison, point sur les "i" et gladiolement); les
experts portent des appréciations telles que "aucune
incompatibilité" ou "assez semblable" ou bien encore "voisine"
les amenant à dresser un résultat statistique qui ne peut donner
lieu qu'à une probabilité laissant place à un correctif dénommé
"plage de vraisemblance" ou appelé "intervalle de confiance"
sans apprécier celles des discordances qui sont plus importantes
que d'autres étant précisé qu'une seule différence ou
discordance peut avoir souvent plus de valeur que trois
concordances appréciées sur critères subjectifs; qu'en tout cas
les experts BUQUET et DE RICCI ont retenu 28 % de
discordance dans l'écriture de Christine par rapport à la lettre
du corbeau; ils en concluent que s'agissant du taux de
discordance le plus faible parmi les nombreuses écritures de
comparaison étudiées, l'écriture de Christine VILLEMIN est
donc celle qui s'éloigne le moins de celle de la lettre de
revendication, il y a lieu de l'en désigner comme son auteur ;
Qu'un tel raisonnement n'est pas scientifique; qu'il doit être
écarté ;
Attendu qu'il était donc indispensable d'avoir recours au travail
d'expert méthodique et objectif; que les experts KLEIN et
DAVIDSON ont été désignés par ordonnances des 25.01.1990 et
12.04.1991 (S.I./D. 1253 à 1256) ; qu'ils sont sans ambiguïté
pour affirmer qu'il est impossible d'attribuer à l'une des
écritures de comparaison qui leur sont soumises, les écrits
20
rédigés en lettres typographiques (des documents Q4, Q5, Q7)
en raison "du caractère impersonnel de ce graphisme" ;
Mais attendu par contre que s'ils ont relevé quelques rares
divergences graphiques dans l'écriture de Bernard LAROCHE,
ils lui attribuent en raison des multiples concordances de forme,
les documents manuscrits en cursives et notamment les
documents de question Q1 et Q2 (lettre de revendication de
l'assassinat de Grégory et son enveloppe datée du 16.10.1984
d'une part et Q3, Q6 c'est-à-dire la lettre du corbeau contenue
dans l'enveloppe datée du 17.05.1983 adressée à Mr et Mme
Albert VILLEMIN ;
Ce même expert a mis scientifiquement en évidence un foulage
qui sur la lettre du 16.10.1984, correspond aux initiales de
Bernard LAROCHE : "B-L" (cf. S.I./D. 709 et S.I./D. 718 p. 7) ;
Que ce foulage revêt une importance capitale; qu'il avait été
décelé lors d'une réunion du 30.10.1984 relatée à l'occasion de
la confrontation du 17.04.1989 (S.I./D. 709) où chacun, qu'il
s'agisse du Juge d'Instruction LAMBERT ou des officiers de
gendarmerie CHAILLAN et SESMAT, chacun a "été frappé ...
des photographies ont été prises (cf. p. 5) annexées à la
déposition de Mr KLEIN (S.I./D. 523) et du Colonel CHAILLAN
(S.I./D.524) ; que ces photos et une correspondance du
12.11.1984 de Mr KLEIN qui les transmettait au Juge
d'Instruction LAMBERT n'ont pas été retrouvées au dossier
d'instruction ce qui étonne grandement d'autant comme l'a
souligné Mr Jean-Marie VILLEMIN (cf. p. 7 S.I./D. 718) "le
Juge d'Instruction LAMBERT se rappelle avoir éprouvé,
comme tout le monde, un "choc" lorsque le foulage a été
découvert" et qu'il aurait dû s'appliquer à en assurer
l'exploitation et son interprétation objective aux travers
d'interrogatoires ;
Qu'il est donc acquis d'une façon scientifique par un collège
d'experts KLEIN & DAVIDSON et les déclarations des experts
en écritures JACQUIN-KELLER (S.I./D. 584-S.I./D. 551, 552,
553) et par la déclaration de l'expert en écriture BERRICHON
SEDEYN (S.I./D. 550), que Christine VILLEMIN n’a pas écrit la
lettre de revendication de l'assassinat de Grégory du 16.10.1984
; que cette lettre comporte un foulage des initiales qui ne
correspond aux siennes; que tous les spécialistes, enquêteurs,
juge et greffier en sont convenus.
***
Les parents de Grégory assassiné le 16 Octobre 1984, qui ont
toujours été tendrement unis pour le meilleur et pour le pire,
ont subi la plus terrible des épreuves judiciaires et attendent
avec confiance et espoir de la Chambre d'Accusation de DIJON,
désignée par la Cour de Cassation :
-d'une part un arrêt de non-lieu qui soit un véritable arrêt de
réhabilitation rendant son honneur à cette mère admirable et
21
d'autre part la poursuite de l'information pour aboutir à la juste
sanction des coupables
Le Président Maurice SIMON qui a pendant quatre ans
travaillés sans relâche au point d'y sacrifier sa santé, n'avait
cessé de rappeler qu'un crime aussi monstrueux ne pouvait
demeurer une énigme et qu'il se devait pour la mémoire de
Grégory de faire toute la lumière.
Le travail de ce grand Magistrat est un véritable chef d’oeuvre. Il
a arrêté la marche au désastre, ses investigations, les
reconstitutions de plusieurs jours réunissant les trois Magistrats
de la Chambre d'Accusation et Monsieur le Procureur Général
en personne du jamais vu ont eu raison de la folle hypothèse du
Juge d'Instruction d'ÉPINAL inculpant le 5 juillet 1985 Madame
Christine de l'assassinat de son unique enfant.
Malheureusement un destin contraire n'a pas permis au
Président SIMON d'atteindre le but fixé. Néanmoins le
supplément d'information s'est poursuivi, des éléments d'une
importance extrême ont été recueillis, telle les déposition de
Madame CONREAUX, de Madame CLAUDON, de Monsieur
MELINE qui en était "contrarié" (sic), l'intervention de
Monsieur COLIN, l'expertise KLEIN, etc.
La voie tracée par le Président SIMON a été suivie mais il faut
que la Justice continue la marche engagée; (cf. mémoire de Me
MOSER).
Mais il faut aussi que la Chambre d'Accusation, dans son arrêt
de non-lieu, rende justice à la mère de Grégory.
Cet arrêt doit expliquer à la FRANCE entière pourquoi et
comment une mère chérissant son enfant a pu être lynchée
moralement sur la place publique et subir un calvaire judiciaire
inimaginable.
Les responsabilités des uns et des autres doivent enfin éclater
au grand jour.
La Justice, pour être crédible, doit faire son autocritique.
RESPONSABILITE DU JUGE D'INSTRUCTION
-Mépris total des observations présentées par les Défenseurs de
Christine et Jean-Marie VILLEMIN
-Classement de nos requêtes dans les pièces de forme qui ont dû
être régularisées par ordonnance du Président SIMON
-La disparition des photographies du foulage découvert par
l'Expert KLEIN
Notre lettre du 23 Septembre 1985
Notre lettre du 4 Décembre 1985
22
(cf. page 213 et page 238 de notre mémoire à la Chambre
d'Accusation de NANCY)
Le Juge est demeuré taisant. Entendu par le Président SIMON
(SI. D.624 -il n'a aucun souvenir et ensuite "çà lui fait un choc" -
SI. D.7O9)
Pourquoi a t-il dissimulé cet élément capital à la Chambre
d'Accusation de NANCY ?
Rappelons la déposition de Monsieur Jean-Jacques LECOMTE,
Magistrat, ancien Procureur à EPINAL (SI. D.788, page 5 : "Je
me rappelle fort bien qu'à l'issue de cette réunion du 30
Octobre, Monsieur LAMBERT est venu me voir dans mon
Cabinet pour me dire ce qu'il avait vu du foulage décelé par le
Gendarme KLEIN sur la lettre de revendication du crime.
C'était à ses yeux fort important et je le revois encore dessinant
devant moi la forme de l'une des lettres identifiées qui, selon
lui, ressemblait à l'une des lettres d’une signature autre que
celle de Christine VILLEMIN."
Pourquoi le Juge d'Instruction n'a t-il pas répondu à la Défense
le 4 Décembre 1985 qui lui présentait la requête suivante :
"Nous croyons savoir qu'il existe des photos faisant apparaître
plus ou moins bien le foulage LB. Nous vous prions de bien
vouloir vérifier ce point, d'interroger à ce sujet vos
Collaborateurs de l'époque, de joindre au dossier lesdites
photos dans la mesure où elles existent. "
Nous savons aujourd'hui qu'elles existent puisque
heureusement Monsieur KLEIN en avait conservé un tirage et
grâce au Président SIMON elles sont dans le dossier.
Nous laissons le soin à la Chambre d'Accusation de qualifier
dans son arrêt ce comportement du Juge d'Instruction
d'ÉPINAL. Pour nous il est gravissime car il a occulté
volontairement un élément déterminant et capital du dossier.
VIOLATION SYSTEMATIQUE DU SECRET DE
L'INSTRUCTION
Les conférences de presse et les interviews du Juge
d'Instruction ne se comptent plus. Les photographies multiples
parues dans toute la presse le démontrent, et l'article du journal
"ELLE" sur ses états d'âme à la fois psychologiques et
physiologiques en est en quelque sorte le symbole. Les liens
privilégiés que le Juge d'Instruction entretenait avec certains
journalistes ont même été consacrés par un véritable repas de
presse organisé à son initiative.
Rappelons pour mémoire la déposition du Capitaine SESMAT
(SI. D.80) qui explique dans quelles conditions un journaliste
"lui a dit qu'il connaissait l'existence et la teneur de la lettre de ,
revendication qui lui avait été montrée par le Juge
d'Instruction1 Il nous a dit qu'il revenait d'ÉPINAL, que le Juge
d'Instruction leur avait parlé de l'existence de la lettre et il
23
nous en a donné le contenu, ce qui pouvait permettre de penser
que le journaliste avait lu la lettre" et il ajoute "ce n'est qu'un
exemple des fuites multiples et invraisemblables devant
lesquelles nous nous sommes trouvés."
Et les trois rapports internes adressés par le Lieutenant Colonel
CHAILLANT la Direction Générale de la Gendarmerie
Nationale sont particulièrement édifiants. On se rend compte
combien l'incompétence juridique de ce Magistrat Instructeur,
en dépit des mises en garde qui lui ont été prodigués, a eu de
fâcheuses conséquences puisque les rapports des Experts,
Mesdames JACQUIN et BERRICHON ont été ultérieurement
annulées.
On retiendra la formule du Lieutenant Colonel CHAILLANT : "
Il apparaît ainsi que si le Juge s'était consacré plus à fond à
cette affaire, au besoin toutes affaires cessantes, et en y
portant la conviction qu'y ont mise les enquêteurs, si enfin il
avait suivi les conseils ou tout au moins certains conseils de
ceux-ci, l'enquête n'aurait pas pris le chemin que l'on sait."
Nous ajouterons, sur le plan humain, l'acharnement du Juge
d'Instruction quelques jours à peine après la naissance de Julien
qui a eu lieu le 30 septembre 1985, a entendu pendant plus de
dix heures la mère au cours d'une longue confrontation et qui
n'a pas hésité d'autre part à la faire examiner par une dizaine de
Psychiatres, espérant sans doute que l'un d'entre eux arriverait
à trouver un mobile à l'hypothèse de la mère assassinant son
enfant.
Le comportement du S.R.P.J. doit être légitimement sanctionné
par l'arrêt à intervenir de la Chambre d'Accusation.
C'est pourquoi nous demandons respectueusement à la
Chambre d'Accusation de rendre en faveur de Christine
VILLEMIN un arrêt de non-lieu qui, rappelant tout le calvaire
judiciaire qu'elle a subi et les causes de celui-ci, ainsi que la
responsabilité de leurs auteurs, sera un arrêt de réhabilitation et
en outre d'ordonner la poursuite de l'information en procèdent
aux inculpations nouvelles qui s'imposent ainsi que cela a été
antérieurement développé dans des mémoires régulièrement
déposés.
RESPONSABILITE DU S.R.P.J
Le comportement du S.R.P.J. doit être légitimement sanctionné
par l'arrêt à intervenir de la Chambre d'Accusation.
En effet, le S.R.P.J., sous la direction effective du Commissaire
Jacques CORAZZI, a, dès sa désignation, pris le contre-pied des
Gendarmes et volontairement, n'a eu aucun contact avec les
premiers enquêteurs.
Ce sont eux qui ont imaginé un lieu privilégié pour jeter l'enfant
dans la Vologne, en omettant d'évoquer le petit ruisseau
serpentant dans la prairie dont l'importance a été mise en
24
évidence par le Président SIMON lors d'une reconstitution en le
faisant franchir par sa Greffière.
En occultant ce petit ruisseau, le S.R.P.J. a volontairement
induit en erreur la Justice et notamment les Magistrats de la
Chambre d'Accusation de la Cour d'Appel de NANCY qui ont
rendu le 9 décembre 1986 un arrêt de renvoi de Christine
VILLEMIN devant la Cour d'Assises d'ÉPINAL, décision qui
avait entraîné une grave tentative de suicide et qui
heureusement a été cassée et annulée par la Cour de Cassation.
Il a été démontré grâce à la reconstitution que l'existence de ce
ruisseau rendait impossible son franchissement par une
personne tenant un enfant dans les bras.
Nous rappellerons également la manière très particulière du
S.R.P.J. d'influencer les témoins en leur posant
systématiquement comme postulat la culpabilité de Christine
VILLEMIN, les nombreux témoins entendus lors du
supplément d'information le démontrent à l'évidence.
Le témoin DESCY
Pourquoi l'existence du témoin DESCY dont la déposition était
capitale a telle été volontairement occultée par le S.R.P.J. ?
Il n'est pas possible de croire Monsieur CORAZZI lorsqu'il
déclare (SI. D.468) : "Je n'ai appris l'existence de ce Monsieur
DESCY que par un article de presse. Je n'en avais jamais
entendu parler auparavant. "
Ce n'est pas possible lorsque l'on sait l'importance de cette
affaire qui était même suivie par le Président de la République
et qui est, suivant le mot du Juge d'Instruction au journal
"ELLE" "l'affaire du siècle" que Monsieur GRAVET n'ait
immédiatement rendu compte de la visite effectuée en 1985
dans son service par Monsieur Jean-Gustave DESCY.
Monsieur DESCY, aujourd'hui disparu, qui a été longuement
entendu par le Président SIMON, a bien indiqué avoir été
auditionné par le Commissaire Divisionnaire Bernard GRAVET,
Direction Centrale de la Police Judiciaire, 5ème Section, 4 rue
d'Aguesseau à PARIS, qui a reçu sa déposition dont il a été
dressé procès-verbal.
Il est bien évident que ce procès-verbal a été immédiatement
transmis au S.R.P.J. de NANCY alors chargé de l'enquête sur
commission rogatoire du 20 février 1985 de Monsieur
LAMBERT, Juge d'Instruction. Or ce procès-verbal n'a jamais
été retrouvé.
La lettre du Commissaire Divisionnaire GRAVET du 4 janvier
1988 au Sous-directeur des Affaires Criminelles de la Police
Nationale et transmise par celui-ci au Président de la Chambre
d'Accusation le 7 janvier 1988 est édifiante. Monsieur GRAVET
indique notamment : " Par contre je suis convaincu d'avoir
alerté le Service Régional de Police Judiciaire de NANCY au
25
sujet de cette visite afin qu'il soit en mesure de procéder à
l'audition de ce témoin comme convenu avec l'intéressé."
Il est d'une gravité extrême de relever que le S.R.P.J., avec ou
sans l'accord du Juge d'Instruction, a volontairement refusé
d'auditionner Monsieur DESCY dont la déposition n'allait pas
dans le sens de la culpabilité de Christine VILLEMIN tant
souhaitée par ce service.
Nous ne reviendrons que pour mémoire sur les autres graves
manquements évoqués dans les précédents mémoires, à savoir :
-les cordelettes "découvertes " dans la maison abandonnée ?
-les scellés trafiqués ?
-le cahier de Monique défait, détérioré
Nous laissons là aussi à la Chambre d'Accusation le soin de
qualifier juridiquement un tel comportement, la Chambre
d’Accusation étant d'ailleurs, de par sa nature, le contrôleur
juridique naturel des Officiers de Police Judiciaire et la
juridiction de contrôle de l'instruction.
***
Madame Christine a vu son enfant assassiné le 16 octobre 1984,
c'est- à-dire il y a près de huit années, les coupables à ce jour
n'ont pas été confondus par la Justice, laquelle, ajoutant au
drame d'une mère effondrée, l'a inculpée du crime le plus
effroyable qui soit. Inculpée et incarcérée, alors qu'elle était
enceinte, le 5 juillet 1985, contre l'avis du Parquet, remise en
liberté le 16 juillet 1985, sur réquisitions conformes du Parquet
Général par la Chambre d'Accusation de la Cour d'appel de
NANCY, Madame Christine VILLEMIN n'a jamais réussi à se
faire entendre, ni par le Juge d'Instruction d'ÉPINAL, ni par le
S.R.P.J. de NANCY qui la poursuivait obstinément en dépit des
premières constatations, des impossibilités matérielles et
objectives, et des incohérences; relayé en cela par une presse,
avide de faire non pas de l'information mais du sensationnel par
la création de l'évènement, laquelle inexplicablement, le secret
de l'instruction ayant perdu toute signification, avait
connaissance des pièces du dossier avant l'inculpée elle-même
et ses Conseils !
"Lynchée" sur la place publique, présentée à l'opinion du monde
entier comme une mère infanticide, alors qu'elle hurlait en vain
son innocence, il aura fallu attendre plus de sept ans pour que le
réquisitoire du Parquet Général de DIJON estime caractériser
l'anéantissement des indices qui avaient entraîné son
inculpation (cf. réquisitoire p.94)
Eu égard au calvaire judiciaire, dans lequel la Justice l'a
plongée, et au nom de la Justice, la Chambre d'Accusation de
DIJON se devra, dans l'arrêt de non-lieu, qu'il lui est demandé
de rendre, de démontrer l'inanité des charges qu'on s'acharnait
à vouloir retenir à son encontre, prouvant par là même qu'elle
26
n'a pu commettre le crime atroce dont on l'a, pendant des
années, injustement accablée ;
La Chambre d'Accusation, qui malheureusement ne peut effacer
le mal qui a été fait, se doit de lui rendre, tant pour elle-même,
que pour son mari qui sans défaut l'a soutenue dans cette
indicible épreuve, que pour ses deux enfants qui n'ont pas à
porter, leur vie durant, le poids de l'erreur judiciaire, son
honneur.
L'objet du présent mémoire tend à traiter :
1°) les appels téléphoniques du corbeau
2°)- l'impossibilité matérielle pour Christine d'avoir effectué le
trajet LEPANGES-DOCELLES-LEPANGES, dans le laps de
temps dont elle pouvait disposer
3°)- l'absence totale de mobile
LE CORBEAU TELEPHONIQUE
Dans le cadre de l'information confiée au Juge LAMBERT
d'ÉPINAL, le S.R.P.J. de NANCY avait établi un tableau de
quatre-vingt sept appels téléphoniques du corbeau, lequel avait
normalement " pour but de mettre en évidence pour chacun les
incompatibilités qui logiquement découlent soit d'une
concomitance entre l'émission des appels et la présence sur le
lieu de travail, soit d'un alibi". (cf. P.V. du tableau comparatif
relatif aux appels téléphoniques, de Monsieur Gérard
ANDRIEU, Commissaire Divisionnaire, Directeur du S.R.P.J. de
NANCY du 3/9/1985)
A l'appui de ce tableau de quatre-vingt sept appels sélectionnés,
son auteur soutenait être en mesure de démontrer, après
vérification de l'emploi du temps des couples Jean-Marie
VILLEMIN, Michel VILLEMIN, Bernard LAROCHE, Jacky
VILLEMIN, outre Albert VILLEMIN, et de l'authenticité de
leurs incompatibilités ou alibis :
-que pour un grand nombre d'appels anonymes, il s'agissait
d'une voix de femme ou d'une voix "déguisée"
-et que sur les quatre couples examinés, celui d'Albert et
Monique VILLEMIN s'y surajoutant, le couple de Jean-Marie et
de Christine VILLEMIN était le seul à ne présenter aucune
incompatibilité "avec ceci de particulier que le mari, tiré
avantage de toutes les incompatibilités possibles mais que
l'épouse ne bénéficiait d'aucune incompatibilité"(sic)
27
Bien que dans son rapport de synthèse (D.IO72) le Commissaire
CORAZZI (P.42) ait reconnu (et c'était un doux euphémisme!)
que ce tableau ne prétendait pas réunir tous les appels
anonymes reçus par les ...et que " ces éléments ne sauraient à
eux seuls désigner le corbeau", ledit tableau constitué avec
partialité par les services de la police judiciaire de NANCY, a été
retenu et ce nonobstant les objections de la Défense qui en a
immédiatement dénoncé le manque de fiabilité et d'objectivité :
-sur quels critères avaient été sélectionnés quatre-vingt sept
appels centaines d'appels dont la famille s'était plainte ?
-les erreurs de date ou d'horaire pullulaient.
-si des vérifications avaient été faites auprès des employeurs,
elles ne l'avaient été qu'auprès des sociétés "SIPA" à BRUYERE
et "PROFILAGE" à GERARDME", les renseignements livrés
quant à la possibilité de téléphoner pendant le temps de travail
étant par ailleurs erronés.
-volonté de faire apparaître que le corbeau était une femme en
soulignant que " pour un grand nombre d'appels anonymes, il
s'agissait d'une voix de femme... ". alors que sur les quatre-vingt
sept appels sélectionnés (et sur les neuf cents reçus par la
famille), treize seulement émanaient d'une femme, (appels chez
Monsieur LAPOIRIE, Madame FRAISSE, Madame Monique
VILLEMIN en présence de Monsieur LAPOIRIE, les Pompes
Funèbres Générales de GERARDMER, Monsieur REMY
ambulancier, Monsieur PIERRAT marchand de fuel. Monsieur
MARTINACHE infirmier, Monsieur POIRAT garagiste, le
Docteur LAMBERT, Monsieur JACQUES, Monsieur VOIRIN
pompier, Monsieur Gaston HOLLARD, Monsieur Albert
VILLEMIN à son usine,).
-désir délibéré de transformer le corbeau homme à la voix
rauque, en un corbeau femme à la voix claire, capable de
déguiser sa voix au point de la rendre basse, lente. rauque et
masculine...
-limitation des investigations à quatre couples, en omettant
délibérément toute vérification chez des personnes qui avaient
pourtant été suspectées la famille.
Ce tableau, comme il va être démontré, ne prouvait rien si ce
n'est l'obstination délibérée du S.R.P.J. d'orienter l'enquête
contre Christine VILLEMIN, pour laquelle la motivation
psychologique faisait pourtant cruellement défaut !
Ce tableau du S.R.P.J. étant censé, suivant ses auteurs avoir été
établi sur la base de renseignements fiables, répertoriés au fur
et à mesure des appels, sur un cahier tenu par Madame
Monique VILLEMIN, qui en relevait systématiquement les
dates, les heures et les caractéristiques.
Or, s'il était évident que Madame Monique VILLEMIN n'avait
pu noter tous les appels reçus notamment par d'autres membres
de sa famille et dont elle n'avait pas été immédiatement ou plus
tard informée, ce dont le S.R.P.J. était parfaitement conscient
28
(S.I./D.507 : M. Hubert KIMMEL : "elle ne les avait pas tous
enregistrés mais elle en avait quand même noté un certain
nombre"), il n'est possible que son attention n'ait pas été attirée
par le fait que certains appels extrêmement importants, tant par
leur longueur que par le poids des menaces dont ils étaient
porteurs, n'aient pas été reportés sur ce cahier par Madame
Monique VILLEMIN qui ne les ignorait pas (ex. le long appel
reçu par Jean-Marie VILLEMIN du corbeau lui disant
notamment que sa mère savait qui il était) alors que d'autres
(muets ou musicaux par exemple) dénués de toute signification,
sont relevés à la minute près !!!
Cette inconscience à tout le moins, ou semble-t-il plus
exactement cette partialité, sont indignes d'un service de police
judiciaire, qui ne pouvait présenter ses commencements de
renseignements ne portant pas même sur le dixième du nombre
d'appels reçus, comme une pièce de consultation authentique et
ne devait pas occulter le fait que ce cahier semblait avoir été
écrit d'un trait et non pas au fur et à mesure de chaque appel
(S.I./ D.718 -Jean-Marie VILLEMIN )…
Mais d'inconscience en partialité, que penser en outre de
l'atteinte qui parait avoir été portée au cahier tenu par Monique
VILLEMIN, pièce placée sous scellé n°1 - P.V. no 1164-4 établi
par la B.T. de BRUYERE, atteinte d'une gravité exceptionnelle
rendant son auteur passible de sanctions pénales.
Il est en effet ressorti que sur les quatre-vingt seize pages, que
contenait le cahier, enfermé dans un sac plastique, qui a été
retrouvé éventré, il n'en reste plus à ce jour que huit (ou seize si
l'on distingue le recto du verso), alors que Monsieur et Madame
Jean-Marie VILLEMIN n'ont pas été les seuls à dire, que le
cahier que tenait Monique VILLEMIN " était infiniment plus
complet " (S.I./D.718) Gilbert VILLEMIN ayant, lui aussi, gardé
le souvenir que les annotations de sa mère "couvraient un
nombre assez important de pages " (S.I./D.860).
Christine VILLEMIN a rappelé précisément que sa belle-mère y
"avait recopié intégralement toutes les lettres anonymes
reçues, or seule (sur ce cahier) a été recopiée la lettre reçue le
27/4/1983".
Le Président de la Chambre d'Accusation, chargé du
supplément d'information, a entendu les membres de la
gendarmerie d'ÉPINAL, notamment sur ce point, et le Maréchal
des Logis Chef, Monsieur Patrick CATELLA, a sous serment fait
la déclaration suivante : " Je reconnais l'étiquette, le seau, la
ficelle et l'étui en plastique mais je constate que cet étui a été
découpé sur le haut et sur le côté Vous me confiez le cahier et
vous me demande: Il si nous l'avons saisi dans l'état où il se
trouve actuellement. Je dois vous dire que lorsque nous l'avons
saisi, il n'y avait certainement entre la couverture et la page 1
et la page 3 le scotch Qui s'y trouve actuellement. Si tel avait
été le cas, nous l'aurions mentionné dans le P.V., c'est que le
cahier était d'apparence normale". S.I." A mon avis, lorsque
29
nous l'avons saisi, le cahier était plus épais que celui que vous
me présentez ". (S.I. /D.958)
Les différents appels téléphoniques du corbeau :
La liste des appels qui va être faite. et qui n'a pas la prétention
d'être exhaustive, reprendra entre autres, sauf omission
involontaire, ceux évoqués tableau du S.R.P.J. de NANCY, mais
également d'autres appels étant apparus comme très
significatifs et qui de façon étrange, ne se retrouvent ni sur le
cahier tenu par Monique VILLEMIN, ni au tableau du S.R.P.J.
L'examen de ces appels démontrera qu'aucune charge ne
pouvait objectivement être constituée à l'encontre de Madame
Christine VILLEMIN, preuve étant démontrée que dans certains
cas elle ne pouvait absolument pas en être l'auteur et que dans
d'autres cas, si son emploi du temps le permettait, il en était de
même, contrairement aux fausses affirmations des services de
police de NANCY, sur des membres de la famille habitant
AUTMONZEY lesquels avaient également la possibilité de les
avoir passés...
EN 1981 :
Les époux Albert et Monique VILLEMIN reçoivent des appels
ponctués de rires féminins et reconnaissent à l'époque non pas
Madame Christine VILLEMIN, mais deux autres jeunes
femmes.
Madame Monique l'a confirmé à Monsieur le Président
Maurice SIMON : S.1./D.283 : " Je confirme ce que j'ai dit à la
P.J. le 30/04/85, à savoir que en 1981, au début des appels
anonymes, nous avons entendu, au téléphone des rires
féminins et qu'il ne pouvait s'agir que de Valérie JACOB et
d'Isabelle BOLLE, hébergées chez Bernard LAROCHE ".
Aucune preuve des dires de Monique VILLEMIN, mais en dépit
des déclarations. Le S.R.P.J. de NANCY n'a pas disculpé pour
lesdits appels sur son tableau Madame VILLEMIN…
Jean-Marie et Christine VILLEMIN, ayant fait installer dans
leur maison de LEPANGES le téléphone, furent l'objet, dès l’été
1981 d'appels, d'abord muets, puis sur fond de chanson " Chef
un petit coup, on a soif " (Jean-Marie VILLEMIN avait obtenu
la qualification de "chef' " ou d'agent de maîtrise en février
1981) et " j'ai le mal de toi " puis enfin parlés, émanant d 'un
homme se faisant même passer pour " le rebouteux " ( voir
P.V.M. Jean-Marie VILLEMIN du 23/9/1987 et P.V. Mme
Christine VILLE!'IIN du 15/6/198.9).
Les appels ont été reçus alors que tant Madame Christine
VILLEMIN que son mari étaient tous deux présents au
domicile, Madame VILLEMIN n'ayant donc pu passé ces appels
anonymes, l'appel relatif au "rebouteux" ayant été le fait d'un
homme…
30
Ces appels ci dessus, ne figurent pas sur le tableau du S.R.P.J…
Le Dimanche 22 novembre 1981, Quelques jours après une
bagarre entre Michel et Jacky VILLMEIN, le corbeau se
manifeste plusieurs fois, de façon silencieuse, d'après le tableau
du S.R.P.J., chez Madame Monique VILLEMIN et de façon
effrayante chez Christine VILLEMIN d'abord téléphonique où
cet homme à la voix rauque l'a insultée (appel n'apparaissant
pas sur le tableau du S.R.P.J.), et ensuite en venant vers 22
heures, alors qu'elle est seule, lui fracturer la vitre de sa porte
d'entrée.
Pourquoi Monique VILLEMIN, sur son cahier, s'est-elle bornée
à écrire " carreau cassé chez Jean-Marie ", pourquoi le tableau
du S.R.P.J. occulte l'appel téléphonique à Christine VILLEMIN,
n'énonce-t-il qu'un appel silencieux chez Monique VILLEMIN
ne mentionnant pas l'homme à la voix rauque ?
Comment douter de la réalité de l'appel qu'elle a reçu et de la
manifestation du corbeau alors qu'immédiatement seule et
terrorisée elle avait appelé à l'aide ses voisins, Monsieur et
Madame Gilbert MELINE, lesquels, face à son désarroi l'avait
emmenée dormir chez eux:
S.I./D.93 -M. Gilbert MELINE : " Christine m'a dit qu'elle avait
très peur, elle disait " " j'ai peur, j'ai peur ". Moi, j'ai fait le tour
de la maison, j'ai regardé dans les alentours, je n'ai rien vu
d'anormal mais comme Christine paraissait terrorisée, je lui ai
dit de venir coucher à la maison. C'est ce qu'elle a fait et son
mari est venu la reprendre le lendemain matin à son retour de
travail
Le dimanche 13 décembre 1981 , et l'on cherche en vain cet
appel sur le tableau du S.R.P.J., Michel VILLEMIN , d'après les
dires de sa mère, a reçu un appel lui annonçant " Ta femme te
trompe avec Popo f" (surnom de Bernard LAROCHE)
Comment expliquer que cet appel ne figure pas sur le cahier de
Monique VILLEMIN alors que c'est elle-même qui en a parlé, et
n'ait pas été inventorié sur le tableau du S.R.P.J., alors qu'elle
l'avait évoqué lors de ses auditions (D.105 p.7) Cet appel ne
pouvait permettre de mettre en cause Madame VILLEMIN,
renseignement étant donné qu'il émanait d'un homme, excluant
qu'elle ait pu en être l'auteur…
EN 1982 :
Début 1982, un dimanche, vers 20h45, les époux Albert
VILLEMIN, chez lesquels se trouvaient leur fils Gilbert et sa
fiancée Marie-Christine JACQUES reçurent un appel du
corbeau homme proférant des menaces précises à l'encontre de
Jean-Marie VILLEMIN.
31
Là encore, on ne peut qu'être consterné de constater qu'un tel
appel qui a duré " près d'une demi-heure " (Marie Christine
JACQUES D.129 et S.I./D.I83 p.4 ) et qui était porteur de
menaces très précises à l'encontre de Jean-Marie VILLEMIN,
n'apparaisse pas sur le cahier tenu par sa mère... et ne figure pas
non plus sur le tableau du S.R.P.J., alors qu'il avait été évoqué
(D.I29).
Evidemment, Marie-Christine JACQUES avait identifié un
"homme", tout comme son fiancé Gilbert qui a spécifié à
nouveau (S.I./D.967) : " Je pense qu'il s'agissait bien d'une voix
d'homme, je ne crois pas du tout qu'il s'agissait d'une voix de
femme camouflée en voix d 'homme. "
A l'occasion de ce long appel, Marie-Christine JACQUES épouse
avait appris ce qu'elle avait précisé lors du supplément
d'information (S.I/D.I83) : " Ma future belle-mère pendant la
semaine recevait le matin ou l'après-midi, de brefs appels,
toujours anonymes à l'occasion desquels elle était traitée de
saloperie ou de cocue . "
ces appels disculpant, là encore, Madame Christine VILLEMIN,
laquelle, comme chacun sait, travaillait suivant des horaires
fixes, le matin et l'après-midi à la Manufacture de Confection
Vosgienne d'où il lui était impossible de téléphoner.
Début 1982 (les investigations du supplément d'information
ayant permis de déterminer qu'il s'agissait du Lundi 25 ou du
Mardi 26 janvier 1982) vers I4h / I4h15', Michel reçut un
appel anonyme qui commençait par : "... on a fait la java
ensemble...".
Cet appel est omis sur le cahier de Madame Monique
VILLEMIN, mais également sur le tableau du S.R.P.J. et ce
alors que Michel en avait parlé à la Police Judiciaire (D.100
p.3- D.867 p.2).
Il est vrai qu'entre 14h et 14h15', Madame Christine VILLEMIN
est à son travail, à la Manufacture de Confection Vosgienne,
depuis 13h15' et ne peut émettre d'appel...
Le même jour, soit le lundi 25 ou le mardi 26 janvier1982,
Monique VILLEMIN recevait un appel du corbeau, relatif aux
essais de pose de rétroviseur ayant eu lieu précédemment aux
abords de sa maison, Michel ayant reçu un appel identique,
dont il venait d'ailleurs de faire part à sa mère, lorsque celle-ci
était en communication avec le corbeau (S.I./D.887 p.2)
Or, fait extrêmement troublant, cet appel raillant l'inutilité des
rétroviseurs ne figure pas au cahier de Monique VILLEMIN ni
au tableau du S.R.P.J., alors que chacun en a parlé, Monique
VILLEMIN elle-même l'ayant évoqué (D.105 D.184).
Il est clair que tant le 25 que le 26 janvier 1982 (date
retrouvée par le Président SIMON, chargé du supplément
d'information: S.I./D.879), Madame Christine VILLEMIN
travaillait à la Manufacture de Confection Vosgienne et ne
pouvait passer ses appels.
32
Il a également été rapporté que Jean-Marie et Christine
VILLEMIN n'avaient pas participé à ces essais de pose de
rétroviseurs fixés avec du fil de fer (S.I./D.312- Bernard NOEL),
essais qui avaient été réalisés à AUTMONZEY alors que pendant
lesdits essais, Bernard LAROCHE était " venu rendre visite à
Michel " (S.I./D.I79- Jacky), et en avait donc eu nécessairement
connaissance…
Comme il est surprenant également que Monique VILLEMIN
n'ait enregistré aucun de tous les appels reçus par Mr Albert
VILLEMIN pendant ses siestes. Comment expliquer que celle-ci
n'en ait pas même parlé lors de ses auditions, tant par la
gendarmerie (D.I05) que par la P.J. (D.689) ?
Ces appels étaient pourtant fondamentaux dans l'intérêt de
Madame Christine VILLEMIN qui ne pouvait en être l'auteur,
ceux-ci ayant été passé "par un gars" (S.I./D.373 p.11 et 12-
Albert VILLEMIN), et aux alentours de 14h30', à un horaire où
elle travaillait depuis déjà 13h15'
Il était en revanche acquis que ces appels ne pouvaient venir
que d'une personne habitant AUTMONZEY et surveillant la
maison d'Albert et de Monique VILLEMIN, le corbeau
n'appelant qu'après que Madame Monique VILLEMIN ait quitté
la maison à une époque où elle travaillait suivant des jours et
des horaires irréguliers chez Monsieur et Madame HOMEYDE,
chez lesquels elle effectuait des heures de ménage.
Il a été rappelé dans le supplément d'information que les
horaires oscillaient entre 14h15' et 16h30', entre 1981 et avril
1982, mais que le choix des jours et le nombre d'heures n’était
pas prévu d'avance, Madame HOMEYDE parfois n'appelant
Madame Monique VILLEMIN que dans l'heure précédant son
déplacement...(S.I./D.943).
Ces appels démontraient à l'évidence que le corbeau était un
habitant d’AUMONTZEY, lui permettant de surveiller à la
minute près, les allées et venues de Monique VILLEMIN.
Le vendredi 16 juillet 1982, dans l’après-midi, Albert
VILLEMIN, alors qu'il rentrait d'une promenade effectuée en
voiture avec Monique, Gilbert et Marie- Christine VILLEMIN,
reçut un appel du corbeau, lui disant : " Tu te pendras. Tout le
monde se pend dans la famille " et faisant allusion à la
promenade qu'il venait de faire (S.I./D.655 p.3- Albert
VILLEMIN ; S.I./D.860 p.3- Gilbert VILLEMIN)
L'omission de cet appel par Monique VILLEMIN tant dans son
cahier que dans ses auditions à la gendarmerie (D.105) et à la
P.J. (D.689) est inexplicable.
Là encore, il était manifeste que Madame Christine VILLEMIN
qui travaillait le vendredi après-midi jusqu'à 16h, (à Lépanges
15 Km de la commune d’Aumontzey) heure à laquelle son mari
venait la chercher pour aller avec lui faire les courses, ne
pouvait donner un tel appel faisant allusion à une promenade
qui venait de se terminer... C'était radicalement impossible…
33
En revanche, une fois encore, preuve était démontrée que le
corbeau, qui les avait vus revenir, alors qu'ils n'étaient même
pas passés par GRANGE S/VOLOGNE, mais par JURASSUPT,
village où ne demeure aucun membre de la famille, demeurait à
AUTMONZEY Cet appel, auquel il a été fait allusion dans la
procédure, ne figure pas non plus au tableau du S.R.P.J. ...
En Septembre 1982, un jour de semaine, vers 13h30 ou
13h40, le corbeau, lors de son appel, mentionna l'allergie
d'Albert VILLEMIN au savon et le fait qu'il se lavait à l'eau de
Cologne, détail connu d'après Monique VILLEMIN par les seuls
intimes (les propos auraient été: " il peut se laver à l'eau de
Cologne, cela ne l'empêche pas de sentir le vieux ").
Si cet appel ne figure pas sur le cahier tenu par Monique
VILLEMIN, ni sur le tableau du S.R.P.J. car un jour de semaine,
Christine VILLEMIN travaillait à la Manufacture de Confection
Vosgienne, l'on ne peut que déplorer que Monique VILLEMIN
n'ait pas estimé utile de donner au S.R.P.J. les précisions
apportées au cours du supplément d'information, concernant
notamment les réunions de femmes (genre réunion
TUPPERWARE) organisées par Marie-Ange LAROCHE, et dont
une avait eu lieu chez Ginette VILLEMIN, à laquelle assistaient
non seulement Madame Christine VILLEMIN mais également
Jacqueline VILLEMIN, Marie-Ange LAROCHE et Monique
VILLEMIN elle-même, qui avait passé une commande d'eau de
Cologne, son mari ne supportant pas de se laver au savon
(S.1./D.879 p.2O et 21- M. et Mme Albert VILLEMIN;
S.1./D.887- Michel VILLEMIN)
Le mardi 14 septembre 1982, Madame Christine
VILLEMIN fut appelée vers 12h par le corbeau femme (S.I. -
interrogatoire Christine VILLEMIN du 15/9/1987), Gilbert
VILLEMIN étant lui appelé par le corbeau homme à la voix
rauque sur son lieu de travail à l'usine WALTER à GRANGES,
concernant un accident de vélo dont aurait été victime Monique
VILLEMIN.
Curieusement, encore une fois, seul l'appel à Gilbert VILLEMIN
est enregistré le tableau du S.R.P.J., et non celui dont Christine
VILLEMIN a été la victime…
Cette dernière, avant toute chose, téléphona pour avoir
confirmation ou infirmation de la nouvelle, à sa belle-mère qui
la rassura, et qui au cours de cet appel vit arriver Gilbert.
Or, si peu après le départ de celui-ci, le corbeau rappela
Monique VILLEMIN pour la conspuer, se félicitant de l'avoir
"bien eue", elle fut suspectée pour avoir eu une communication
téléphonique avec sa belle-mère et avoir ainsi appris la visite de
Gilbert.
Or, il est bien évident que Christine VILLEMIN qui se trouvait à
LEPANGES, ne pouvait manifestement déterminer le temps que
Gilbert VILLEMIN allait passer chez sa mère. Là encore, il est
34
significatif que le corbeau ait rappelé "cinq ou dix minutes après
(son) départ (S.1./D.182- Gilbert VILLEMIN).
Si aux jours et heures des faits évoqués, Christine VILLEMIN
était en congé, l’on peut observer sur le même tableau du
S.R.P.J. que trois protagonistes de la famille, habitant
AUMONTZEY ne travaillaient pas à cette heure précise (p.31 -
mention de Monsieur le Président Maurice SIMON).
En septembre ou octobre 1982, un samedi après-midi, le
couple Jacky et Liliane VILLEMIN, reçut en présence du couple
Gilbert et Marie-Christine VILLEMIN, un appel anonyme de
l'homme à la voix rauque (D.693 p.2--- ; S.I./D.564 p.7- Gilbert
VILLEMIN). Le couple Gilbert VILLEMIN, qui, comme le reste
de la famille, avait suspect un temps Jacky, conclut
immédiatement à l'impossibilité pour celui-ci ou son épouse
d'être le corbeau et se rendit immédiatement à AUTMONZEY
pour en tenir informés Monique et Albert VILLEMIN, un vif
échange verbal avec le couple Michel VILLEMIN ayant eu lieu à
cette occasion.
Là encore, peut-on infiniment regretter que s'agissant d'un
appel important pour la détermination du corbeau, aucune
trace n'en ait été faite par Monique VILLEMIN sur son cahier,
alors qu'elle en a été le jour même avisé; et alors que la lettre
anonyme du 17 mai 1983 destinée aux époux Albert VILLEMIN
faisait expressément référence à cet incident et où il était écrit: "
Le petit con de Grange, il faut toujours qu'il mette son grain de
sel partout quant il devrait fermer sa grande gueule...".
Il s'agissait bien évidemment de l'appel d'un homme, ceci
expliquant que le S.R.P.J. n'ait pas inclus non plus cet appel
dans son tableau. Bernard LAROCHE, ce même jour, avait eu
une attitude particulièrement insolite en appelant le soir même
Jacky qu'il savait ne pas être libre puisqu'il travaillait de 17h à
5h du matin, pour l'inviter, et ce alors que jamais auparavant ni
jamais ultérieurement, Bernard LAROCHE ne convia Jacky
VILLEMIN (S.I./D.359- Jacky VILLEMIN).
Aucune mention pour les années 1981 et 1982 n'est davantage
faite par Monique VILLEMIN sur son cahier, pas plus d'ailleurs
que par le S.R.P.J. relativement aux appels anonymes lancés
chez Monsieur Roger JACQUEL "par un homme à la voix
rauque " pas plus d'ailleurs que l'appel reçu par lui en octobre
1982 " du corbeau à la voix rauque " qui lui avait dit: " Je te ferai
la peau " (S.I./D.360-Liliane).
En revanche, trône la mention d ' "appels anonymes, avec
musique" sans énonciation de l'heure, s'agissant dès lors
d'appels totalement inexploitables…
Le jeudi 11 novembre 1982, de même, sont évoqués des
appels anonymes avec musique militaire à 9h30', par référence
aux auditions de Monique VILLEMIN, alors semble-t-il
35
(S.I./D.963 Tableau du supplément d'information) que cette
dernière n'avait pas, quant à elle, précisé d'heure !
Les lundi 22, Mardi 23 et Mercredi 24 novembres 1982,
sont répertoriés sur le tableau du S.R.P.J. des appels
téléphoniques avec insultes, en faisant référence à des horaires
précis, alors que le tableau des appels téléphoniques, constitué
lors du supplément d'information par le Président qui en était
chargé, montre que ne figurent sur le cahier de Monique
VILLEMIN que les mentions : du 23/11/1981 (en réalité 82) et
24/11.
Il faut ajouter, dans l'hypothèse vraisemblable où le S.R.P.J. a
voulu centrer des appels, pendant les horaires de déjeuner de
Madame Christine VILLEMIN, qu’à cette époque, Grégory
n'allant pas encore à l'école, sa mère, à la sortie de Manufacture
de Confection Vosgienne à 11h30', se rendait immédiatement
chez Madame Gilberte CHATEL, chez laquelle elle l'avait déposé
le matin, chez laquelle elle déjeunait en compagnie de Grégory
(Madame CHATEL n'ayant pas encore le téléphone), pour
quitter en même temps que sa mère, qui allait travailler, le
domicile de celle-ci, pour reconduire Grégory à LEPANGES, où
Jean-Marie VILLEMIN devait être de retour à 13h20', ayant
travaillé le matin..., et ce avant elle-même, de ne reprendre son
travail à 13h15'.
Comment expliquer de telles précisions horaires pour ces trois
journées, alors qu'aucune référence n'est faite à d'autres appels
intervenus parfois trois ou quatre fois par jour (D.105- Mme
Monique)...
Le Mardi 30 novembre 1982, se manifeste effectivement un
corbeau femme, chez Monsieur LAPOIRIE entrepreneur des
pompes funèbres, le sollicitant pour le cercueil d'Albert
VILLEMIN, chez Madame FRESSE, voisine des époux Bernard
NOEL lui demandant de les prévenir du malheur survenu à leur
père et beau-père, et chez Madame Christine VILLEMIN, à
même fin, en se faisant passer pour la fille de Monsieur
LAPOIRIE…
Encore une fois, peut-on déplorer que sur ces trois appels, ait
été occulté celui passé à Madame Christine VILLEMIN que le
S.R.P.J. considérait comme ayant dû donner les appels,
puisqu'elle était sortie de son travail, sans préciser par ailleurs
qu'à 19h40', qu’une fois encore trois protagonistes habitant
AUMONTZEY avaient toute latitude pour passer de tels
appels…
Ce même jour, les époux Albert VILLEMIN, étaient victimes
d'une salve de vingt sept appels anonymes, annonçant à Albert
VILLEMIN: " Il arrive ton cercueil, t'auras la surprise",
Monique VILLEMIN ayant d'ailleurs parlé, lors du supplément
d'information (S.I./D.283) de l' "homme à la voix rauque",
alors que Monsieur LAPOIRIE, qui entendit l'un des appels
étant arrivé chez Albert et Monique VILLEMIN, évoqua une
voix de femme, identique à celle qui l'avait appelé (S.I./D.742).
36
Mais curieusement, hormis lors de la confrontation du 19
septembre 1985, jamais Albert et Monique VILLEMIN ne firent
allusion à la teneur du dernier appel passé par le corbeau
femme et où il était dit ceci : Monsieur Jean-Marie VILLEMIN
:"… le corbeau a ensuite rappelé mes parents pour dire: ça y
est, tu l'as eue ta surprise" . Madame Monique VILLEMIN : "
...il a ainsi appelé vingt-sept fois. Lors du vingt-septième
appel, Monsieur LAPOIRIE est arrivé et le corbeau a alors dit:
tu l’as eue la surprise ". Je pense qu'il avait dû entendre la
sonnerie de la porte d'entrée. Il était alors 21h15. J'ai ensuite
téléphoné à Christine pour lui dire ce qu'il venait passer... "
Cette précision apportée, lors de la confrontation entre
Monsieur Jean-Marie VILLEMIN et ses parents, le 19
septembre 1985 est capitale, car elle permet d'exclure que
Christine VILLEMIN ait pu être l'auteur des appels anonymes
du corbeau femme, ce jour-là, dans la mesure où de nouveau il
est établi que le corbeau surveillait l'effet de son action, en
disant lors du dernier appel non plus" Tu vas l'avoir ta surprise
", mais" Tu l'as eue la surprise", prouvant qu'il pouvait épier et
se trouvait donc à AUTMONZEY...
Le lundi 13 décembre 1982, le corbeau à la voix rauque
téléphona avant 20 heures à Madame Christine VILLEMIN, qui,
terrorisée, étant seule, appela au secours ses beaux-parents.
Ceux-ci, conscients de la gravité de la situation, décidèrent de se
mettre en route, en demandant à leur fils Michel de rester entretemps
en liaison téléphonique avec Christine VILLEMIN.
C'est alors qu'elle était en conversation avec Michel VILLEMIN
qu'elle entendit à l'extérieur de sa maison un bruit sec, qui se
révéla être celui de la crevaison du pneu de sa voiture.
A l'évidence, Madame VILLEMIN ne pouvait simuler avoir reçu
l'appel des environs de 20h et ce alors que le pneu était crevé
par le corbeau quand elle-même parlait à Michel...
C'est le surlendemain, mercredi 15 décembre 1982 et non pas le
mardi 14 décembre 1982, comme mentionné sur le tableau du
S.R.P.J. que le corbeau téléphona chez, le couple Albert
VILLEMIN relatant les évènements de l'avant-veille et le
raillant (D.105- Monique VILLEMIN) : " Il est un peu con ton
vieux. Je l'ai vu tourner autour de la maison avec la
carabine...", le corbeau ajoutant que si son mari et elle n'étaient
pas montés si vite, il aurait eu le temps de crever les quatre
pneus et de défoncer les volets avec une hache...
En dépit, rétrospectivement du danger, les déclarations de
Monique VILLEMIN furent confuses puisqu'à la P.J. (0.689)
elle parla du lendemain des évènements à 19h, alors que D.105)
elle avait évoqué le surlendemain sans précision d'horaire...
Quel paradoxe, encore une fois, d'être aussi précis pour des
appels sans intérêt et aussi confus lorsque des dangers planent
sur la famille ! Mais si effectivement l'appel est intervenu à 19h.
37
Là encore, trois protagonistes habitant AUMONZEY, pouvaient
parfaitement en être l'auteur...
Il eut d'ailleurs, dans la semaine suivant ces faits, une attitude
encore bien singulière, lorsqu'un soir, vers 19h, il appela chez
Christine et Jean-Marie VILLEMIN, lequel, s'il n'avait pris
quinze jours de congés après cette manifestation violente de
l'avant-veille, afin d'effectuer des surveillances, aurait pendant
ses horaires de nuit laissé son épouse seule chez lui, Bernard
LAROCHE paraissant décontenancé de l'entendre lui répondre,
se borna à l'interroger sur le prix du crépi de son couloir
d'entrée! (S.I.0/1300 p.22) :
Au début du mois de décembre 1982, quelques jours avant
le dépôt de plainte à la Gendarmerie de CORC1EUX, Monique
VILLEMIN indiqua avoir reçu un appel du corbeau à la voix
rauque (D.105- p.8) lui annonçant " Les journées raccourcissent
les chats gris vont sortir ", Monique VILLEMIN ajoutant que
Michel aurait reçu un appel similaire.
Là encore, faut-il constater que ces appels ne sont pas
enregistrés sur son cahier et que le tableau du S.R.P.J. ne les
mentionne pas davantage, alors qu'un procès verbal de
gendarmerie en faisait état….
La même carence est réitérée pour un appel passé par une
femme, à la mi-décembre 1982 19h à Monsieur ARCHENAULT
(Restaurant LOKEBE)) où travaillait Jacqueline VILLEMIN,
l'appel étant destiné à informer cette dernière de l'accident de
voiture qu'aurait subi son mari, Bernard NOEL, à st DIE
(S.I./D.3I2 p Bernard NOEL). Si Monique avait évoqué, dès la
cote D.1O5, devant les gendarmes, cet appel, elle ne l'avait pas
enregistré sur son cahier, et le S.R.P.J. l'a complètement omis
également
EN 1983 :
Le Mercredi 26 janvier 1983, entre 13h15 et 14h40, le
S.R.P.J. de NANCY répertorie dix-sept appels anonymes avec
insultes, et ce alors que Christine VILLEMIN travaillait et
reprenait son emploi à la Manufacture de Confection Vosgienne
à 13h15... En revanche, il ne mentionne pas les appels que
Michel VILLEMIN, suivant les dires de sa mère (D.1O5)
recevait à partir de cette date de l'homme à la voix rauque, alors
que jusque là il s'agissait d'appels silencieux...
Le 27 janvier 1983, le corbeau à la voix de femme se
manifeste plusieurs fois, en faisant déplacer Monsieur REMY,
ambulancier à GRANGE, lequel, après avoir appelé Jacky, serait
arrivé à AUMONZEY vers 14h (D.1O5-Monique); se déplacent
38
également Monsieur PIERRAT, marchand de fuel, ainsi que les
pompes funèbres générales de GERARDMER.
Outre le fait, ainsi que cela est mis en exergue dans le tableau
des appels téléphoniques du Président chargé du supplément
d'information, que les horaires ne concordent pas entre les
auditions de Madame Monique VILLEMIN, le cahier et le
tableau du S.R.P.J., il convient de noter que si cette journée-là,
Madame Christine VILLEMIN était en congé, d’autres
protagonistes de travaillaient pas non plus.
Pour ce qui est de l'appel anonyme du même jour (le Docteur
VOGELWEIT ayant pris la communication) des protagonistes
d’AUMONTZEY avaient la possibilité de téléphoner.
Le 18 janvier 1983, au petit matin (et non pas le 11 février
1983 comme indiqué sur le cahier de Monique VILLEMIN et le
tableau du S.R.P.J.) le corbeau appel tant Madame DEMANGE
que Madame Christine VILLEMIN , pour leur faire part d'un
accident de travail dont Jean-Marie VILLEMIN aurait été la
victime (c'est le supplément d'information qui a permis de redater
convenablement ces deux appels S.I./D.7I8 p.2O et 21),
référence faite aux dépositions de Mesdames DEMANGE et
Monique (première déposition) et au cahier de présence à la
Manufacture de Confection Vosgienne, s'agissant d'un jour où
Madame Christine VILLEMIN n'avait pas travaillé le matin...
Cette accumulation d'erreurs contribue à démontrer que le soidisant
cahier, présenté par Madame Monique VILLEMIN
comme authentique et complété au jour le jour, n'était
absolument pas fiable et ne pouvait servir de base qu'à
l'établissement d'un tableau tronqué….
Le vendredi 8 février 1983, le corbeau femme fit déplacer
Monsieur MARTINACHE infirmier (le supplément
d'information a encore démontré que l'heure de l'appel telle que
portée sur le tableau du S.R.P.J. était différente de celle portée
sur le cahier de Monique VILLEMIN (S.I./D.962 p.12),
Monsieur POIRAT, garagiste chez les époux Albert VILLEMIN,
le Docteur SCHNEIDER chez Michel VILLEMIN, et le Docteur
LAMBERT chez les époux Jean-Marie VILLEMIN.
Force est encore de conclure que ces appels ne pouvaient
émaner que d’une ou des personnes habitant AUTMONZEY, et
pouvant surveiller les faits et gestes chez les époux Albert
VILLEMIN: en effet, Christine et Jean-Marie VILLEMIN
ignoraient totalement que le véhicule d'Albert était en panne de
batterie, et que des tentatives avaient été faites de le pousser.
Or, il est fondamental de se reporter au procès-verbal de
confrontation du 12 septembre 1985, au cours duquel Jean-
Marie VILLEMIN précisait" que le matin mes parents avaient
dû pousser la voiture pour la sortir du garage, et aussi bien
Christine que moi ignorions ce détail, nous étions tous les deux
au travail"; après quoi, et c'est ce qui est capital, Madame
Monique répondit " ces faits sont exacts"... Il me semble que
39
Jacky était venu la veille et avait regardé le moteur. Depuis
trois ou quatre jours, la batterie était à plat. Nous en avons,
parlé à tous nos enfants sauf Jean-Marie que je n'ai pas vu
cette semaine là ni à Christine ".
Il est donc attesté que Christine VILLEMIN ne pouvait
connaître cet épisode de la panne de voiture, que le corbeau
devait habiter AUTMONZEY ou avoir un relais sur cette
commune. Qu'il s'agissait d'une femme, et que ce jour-là des
protagonistes ne travaillaient pas…
Madame VILLEMIN n'a pu davantage appeler le Docteur
LAMBERT (à 12h30' sur le tableau du S.R.P.J. alors que le
Docteur LAMBERT, entendu le 3 juillet 1985 par le
Commissaire CORAZZI, situait l'appel vers 16h !), et que sortant
de son travail à 16h, comme il l'a déjà été sus rappelé, son mari
venait l'y chercher de telle façon à ce qu'ils aillent ensemble
faire leurs courses...
Le Docteur SCHNEIDER, quant à lui, avait été fort
opportunément dérangé, chez Michel et Ginette VILLEMIN,
puisque l'un de ses enfants était souffrant...
Courant 1983, les époux Albert VILLEMIN reçurent un appel,
non répertorié non plus par le S.R.P.J. et pour cause ! Au cours
duquel le corbeau le raillait à propos d'achats de carabines,
disant: " Tu ne feras pas grand bobo avec ta carabine ".
Cet appel, en effet, et l'on comprend la réserve du S.R.P.J,
émanait d'un homme et par ailleurs "Monique VILLEMIN a
reconnu que discutant devant la maison avec Bernard
LAROCHE, je lui ai dit que Michel venait d'acheter une
carabine pour défendre ses enfants et que je lui ai dit aussi que
nous avions acheté deux carabines mais juste à air comprimé
".
C'est deux jours plus tard que l'appel anonyme est intervenu sur
des faits dont ne pouvait être informée Christine VILLEMIN,
qui par ailleurs n'est pas un homme…
Bien plus surprenant encore est l'omission sur le cahier de
Monique VILLEMIN de l'appel reçu par son mari (D.120 p.3) au
cours duquel furent perçus plusieurs bruits de fond (sonnerie à
la porte d'entrée, bruits de pas dans l'escalier, voix d'un enfant
demandant à sa mère son nounours).
Le dimanche 20 février 1983, le corbeau se manifesta
plusieurs fois, chez les époux Albert VILLEMIN à 23h01', chez
Michel VILLEMIN à 23h07', chez Jean-Marie VILLEMIN vers
22h30', outre un appel chez Monsieur JACQUES, père de
Marie-Christine VILLEMIN vers 23 h, et ce dans le but de venir
prendre Albert VILLEMIN afin de descendre à LEPANGES
chercher Christine VILLEMIN.
Sur ces différents appels, le tableau du S.R.P.J. omet purement
et simplement celui chez les époux Jean-Marie VILLEMIN.
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Précision doit être également faite que s'il a été évoqué qu'il
s'agissait du corbeau femme, et que Jean Marie VILLEMIN
travaillait de nuit, aucun autre membre de la famille ne
travaillait…
Le 3 mars 1983, le corbeau femme se manifesta par deux fois,
en appelant d'abord Monsieur VOIRIN, chef de corps des
sapeurs pompiers d'AUTMONZEY, pour lui annoncer la
pendaison d'Albert VILLEMIN, Monsieur VOIRIN envoyant
Monsieur BARADEL au domicile des époux Albert VILLEMIN,
qui arriva vers 12h30'; ainsi que Gaston HOLLARD, qu'elle
avisa du même malheur, en se faisant passer pour Jacqueline.
Le supplément d'information (S.I/D.962) a permis de noter les
confusions d'horaires, ceux-ci semblant avoir été manifestement
rajoutés... Monsieur VOIRIN ayant en outre précisé
(S.I./D.925) : " En ce qui concerne cet appel, il a fallu
obligatoirement que la personne qui appelait, compose mon
numéro personnel. Si elle avait composé le 18, elle aurait été
mise en relation avec le Centre de Secours de ST.DIE-88. Je
précise que mon numéro personnel figurait sur les calendriers
des pompiers qui sont vendus en fin d'année, ce qui était le cas
à l'époque des faits. A plusieurs reprises, j’ai reçu des appels
téléphoniques à mon domicile demandant l'intervention des
pompiers d'AUTMONZEY. Il s'agissait là d'une pratique
courant ".
Indépendamment de Christine VILLEMIN, là encore, comme
c'est d'ailleurs le cas à chaque déplacement de personnes, trois
autres femmes avaient la parfaite possibilité de donner ces
appels…
C'est vraisemblablement ce qui explique que Monique ait
reconnu, lors d'une confrontation, qu'elle était persuadée que
Christine VILLEMIN n'était pas l'auteur des appels, déplaçant
Monsieur LAPOIRIE, Monsieur VOIRIN etc...
Force est d'ailleurs d'ajouter que l'appel à Monsieur VOIRIN n'a
pu émaner que d'une habitante d'AUTMONZEY (cf.S.1./D.925
comme indiqué ci-dessus).
Là encore, le corbeau féminin d'AUTMONZEY, qui prenait un
plaisir pathologique à faire déplacer un certain nombre de
personnes et en ressassant des idées de mort, a pu se féliciter de
ses effets...
Pour le Jeudi 17 mars 1983, le tableau du S.R.P.J. répertorie
trois appels anonymes chez Madame Monique VILLEMIN entre
12h et 12h15’, lesquels sont sans signification,...
Le lundi 21 mars 1983, vers 10h00, alors qu'il était chez lui,
Jean-Marie VILLEMIN reçut un long appel de l'homme à la voix
rauque, que le supplément d'information a permis de dater avec
précision (S.1./D.71B p.22) au cours duquel le corbeau disait
entre autres choses : " Je la tiens la Monique, si Jacky est un
bâtard, l'autre aussi en est un... Ta mère sait qui je suis. "
41
S'agissant d'un tel appel, extrêmement important, dont
Monique VILLEMIN a eu immédiatement connaissance,
puisque son fils avec Christine, et l'après-midi même, est venu
en discuter avec elle, avant le retour d'Albert VILLEMIN,
aucune explication légitime ne permet de comprendre pourquoi
il ne figure pas sur son cahier, et pourquoi, cet appel ayant été
évoqué à de nombreuses reprises, le S.R.P.J. ne l'enregistre pas
sur son tableau, s'agissant d'un appel des plus significatifs…
Or, lorsque Jean-Marie VILLEMIN l'a reçu, vers 10h00 il est
incontestable que Christine VILLEMIN était à la Manufacture
de Confection - Vosgienne depuis 7h15 et jusqu'à 11h 30'...
Tout aussi scandaleuse est l'omission sur le tableau du S.R.P.J.,
comme d'ailleurs sur le cahier de Monique VILLEMIN, du long
appel reçu le 24 avril 1983 (S.I./D.7I8 p.24 et 25) par Jean-
Marie VILLEMIN sur son lieu de travail, et ce en présence d'un
témoin, Monsieur Francis POIROT.
Cet "oubli" est d'autant plus consternant que dès le lendemain,
Monique VILLEMIN enregistrait la teneur de la communication
par téléphone lors d'un entretien avec son fils, et nonobstant ce
fait, rien ne se retrouve au cahier et elle n'en parle ni aux
gendarmes (D.105) ni à la P.J. (D.689)!
Or en analysant la teneur de cet appel, il en résulte que le
corbeau connaissait des détails qu'ignoraient encore Jean-Marie
ou Christine VILLEMIN (comme la réconciliation de Michel
VILLEMIN avec son père, et la visite des époux Albert
VILLEMIN chez Jacky et Liliane pour leur dire que Jean-Marie
les soupçonnait) :
-là encore, il existe une démonstration supplémentaire de ce
que le corbeau est proche des VILLEMIN et sait immédiatement
ce qu'il s'y passe...
Par ailleurs, et compte tenu de la longueur de la conversation
(quarante minutes au total) comment pouvoir oser soutenir que
le corbeau à la voix rauque aurait pu être une femme déguisant
sa voix, car il est bien certain que si tel avait été le cas pour
Madame Christine VILLEMIN, qui aurait parlé pendant
quarante minutes à son mari, celui-ci n'aurait pas pu ne pas la
reconnaître, ainsi qu'il l'a mentionné lui-même (S.I/D.I5 p.25-
Jean-Marie : " Elle a ses expressions. Elle a un accent. Je
connais les caractéristiques de la voix de Christine. Je suis
certain que si cela avait été elle, je l'aurais reconnue. "
N'apparaît pas davantage sur le cahier de Monique VILLEMIN,
ni d'ailleurs sur le tableau du S.R.P.J., l'appel qu'elle a reçu du
corbeau, une demi-heure après départ des gendarmes venus
inopinément chez elle et qu'elle avait reçus dans son jardin, à
9h30' du matin... Il est clair qu'à 9h30' du matin, alors que
Madame Christine VILLEMIN travaillait et qu'elle ne pouvait
voir ce qui se passait dans le jardin de Madame Monique
VILLEMIN à AUTMONZEY, cette communication la mettait
42
totalement hors de cause... Il est incontestable que l'auteur de
cet appel était à AUTMONZEY et avait épié ce qui se passait...
Le Mardi 17 mai 1983, (vers 10h) Monsieur Albert
VILLEMIN recevait sur son lieu de travail un appel en présence
de Monsieur DIDIERLAURENT (P.V.d'auditi de témoin de
M.Charles DIDIERLAURENT, Directeur aux ETS.WALTER
SElTZ à AUTMONTZEY du 21 octobre 1984) lui disant: " Tu te
pendras ".
Il est non seulement surprenant de relever que le tableau du
S.R.P.J. a situé, cet appel à 12h45, alors que Monsieur
DIDIERLAURENT a parlé de 10 h, alors qu’à 12h45 il était chez
lui pour déjeuner…
Il semble ressortir d'autre part qu'il y avait une formule d'appel
à cette usine par le poste relié au standard de GRANGESS/
VOLOGNE, le numéro d'appel ne se retrouvant pas jusqu'à une
certaine époque sur l'annuaire de la localité d'AUMONTZEY
(P.V. M.DIDIERLAURENT 21 octobre 1984) : si tel est le cas, il
est bien évident, en tout état de cause, que Madame Christine
VILLEMIN ne pouvait être informée de ces détails, qu'en
revanche, des protagonistes d’AUMONTZEY connaissaient
parfaitement...
EN1984 :
Le mardi 8 mars 1984, le couple Jacky et Liliane VILLEMIN fut
victime d'un appel anonyme, reçu à GRANGE à 12h3O' / 13h00
alors que le matin même, il avait régularisé son acte
d'acquisition de sa maison.
Une fois de plus, convient-il de noter que ni le cahier de
Monique VILLEMIN ne fait référence à cet appel, ni le tableau
du S.R.P.J., alors que celui-ci a été retranscrit (D.212- D.921
p.2O), évoqué par Liliane VILLEMIN (D.777 p.2 et par Jacky
VILLEMIN (D.866).
Il est par ailleurs incontestable que Madame Christine
VILLEMIN ignorait totalement l'acquisition par les époux
Jacky VILLEMIN de leur maison et n'a pu donner cet appel,
alors que les deux couples ne se parlaient plus depuis bientôt
deux ans (S.I./D.179- Jacky VILLEMIN).
En revanche, Bernard LAROCHE, lui, connaissait, et ceci est
rapporté, ce fait précis, comme l'a relaté Liliane (S.I./D.I8O ) :
S.I. " Je me souviens que mon mari Jacky m'avait confié avoir
dit à Bernard LAROCHE que nous allions signer les papiers
chez le " notaire."... S.I. " A ce moment-là, nous n'avions pas pu
parler nous-mêmes à Jean-Marie et à Christine VILLEMIN
puisque nous étions brouillés...'
Le 16 octobre 1984, vers 17h32, c'est le sinistre appel de
revendication du crime du petit Grégory, qui fut reçu par
43
Monsieur Michel VILLEMIN, et qui émanait de l'homme à la
voix rauque.
Il sera démontré qu'à 17h32', Christine VILLEMIN se trouvait
bloquée par le troupeau de vaches de Madame CLAUDON,
comme cela a été rapporté par son fils Christian, dont le disque
contrôlographe du car de ramassage scolaire a révélé qu'il s'était
arrêté à 17h32'41"...
Cette longue énumération des appels, qui n'est certes pas
exhaustive, démontre que contrairement à ce qui a été considéré
comme des charges, Christine VILLEMIN n'a nullement été le
corbeau ayant empoisonné la vie de la famille VILLEMIN...
Lorsqu'il s'agissait d'ailleurs d'appels émanant d'une voix
féminine, il était question essentiellement de déplacement de
personnes, à des horaires parfaitement compatibles avec des
autres protagonistes qui habitaient AUTMONZEY et qui pouvait
constater si les personnes déplacées étaient venues ou non …
Il avait été également reproché à Madame Christine VILLEMIN
une remarque qu'elle aurait faite, un jour, devant sa belle-soeur
Jacqueline et son mari Bernard NOEL, suivant laquelle
Madame FRESSE, voisine des époux NOEL, ne passait plus les
communications téléphoniques...
A cet égard, entendu dans le cadre du supplément
d'information, Bernard NOEL a déclaré au Président de la
Chambre d'Accusation qui en était chargé, que si lui-même
n'était pas encore au courant du code convenu avec Madame
FRESSE pour le téléphone, ceci ne lui paraissait pas
déterminant car " il arrive qu'une femme ne dise pas toujours
immédiatement à son mari ce qui a pu être convenu sur un
point ou sur un autre avec ses parents. Je crois que tel était
tout simplement le cas et que Christine le savait pour en avoir
vraisemblablement entendu parler chez les parents à
AUTMONZEY. D'ailleurs il semble que la spontanéité de sa
réaction ou de son intervention est un gage de bonne foi. "
(S.I./D.3I2 p.12).
Jacqueline VILLEMIN, quant à elle, a également reconnu
(S.I./D.313 p.11) : " Je ne sais plus si j'avais dit ou non devant
Christine, chez ma mère ou ailleurs, que pour éviter des
sentiments intempestifs, il avait été convenu entre ma mère et
Madame FRESSE que lorsque ma mère nous appellerait, elle
donnerait à Madame FRESSE un numéro constituant un code
de reconnaissance. Par conséquent, je ne peux pas vous dire si
Christine était ou non au courant de cela. " - " Ce qui m'a
surprise, c'est beaucoup plus la vivacité avec laquelle Christine
est intervenue... C'est cette vivacité qui m'a surpris e". S.I. "
J'admets que si Christine avait pu être l'auteur d'appels
intempestif, sa réaction ne pouvait que la dénoncer et que cela
ne cadre pas très bien avec les calculs d'un corbeau cherchant
toujours à se dissimuler..."
44
Il est apparu par ailleurs impossible de donner du crédit aux
faits pourtant considérés comme acquis, au cours de
l'information menée par le Juge d'Instruction d'ÉPINAL,
suivant lesquels, des détails précis n'auraient pu être connus
que par le couple Jean-Marie et Christine VILLEMIN, hormis
Albert et Monique VILLEMIN.
En effet, il a été amplement démontré que les confidences faites
par Monique VILLEMIN n'étaient pas aussi limitées qu'elle
avait bien voulu le dire...
Son fils Gilbert VILLEMIN, au cours du supplément
d'information (S.I./D.182 p.5) reconnaissait, parlant de sa mère
" qu'il est vrai qu'elle est un peu bavarde et que de temps en
temps elle parle un peu trop "...
L'augmentation des notes de téléphone :
S'il avait été reproché à Madame Christine VILLEMIN une
augmentation de sa consommation téléphonique à un moment
où le corbeau sévissait, et si les explications qu'elle avait tenté
d'apporter, n'avaient pas paru de nature à entraîner une
conviction (communications passées en vue de réconforter sa
soeur hospitalisée et en vue de négocier une opération de vente
de voiture), il avait été oublié qu'au moment des fréquentes
manifestations du corbeau, l'habitude s'était prise chez les
membres de la famille, lorsqu'ils faisaient l'objet de l'une de ses
manifestations, d'immédiatement rappeler, avant tout
déplacement ou initiative inutile, la prétendue victime de
l'accident annoncé, afin de confirmation ou d'infirmation. A cet
égard, Monsieur Jean-Marie (S.I./D.IS p.21) a invoqué "les
habitudes que nous avions prises de nous concerter les uns et
les autres, quand le corbeau diffusait à répétition de fausses
nouvelles", ainsi que Madame Christine VILLEMIN l'a
confirmé également (S.I./D.12 p.30) : "En raison des fausses
alertes dont le corbeau avait, en son temps, usé et abusé,
l'habitude s'était prise dans la famille, de se téléphoner, les uns
aux autres, à l'annonce d'une grave nouvelle pour vérifier s'il
ne s'agissait pas d'un traquenard ".
Par ailleurs, après chaque appel, dont ils étaient
personnellement les victimes Monsieur Jean-Marie VILLEMIN
et son épouse contactaient immédiatement les époux Albert
VILLEMIN (par exemple: appel immédiat de Madame Christine
VILLEMIN, terrorisée, le 13 décembre 1982 après les menaces
du corbeau qui devait dans la soirée venir crever un pneu de sa
voiture).
Mais surtout Monsieur Jean-Marie n'hésitait pas rappeler
systématiquement ses parents, afin de leur faire part
téléphoniquement de la teneur des propos du corbeau, de même
d'ailleurs que les gendarmes de CORCIEUX.
Les conversations de Monsieur Jean-Marie VILLEMIN avec ses
parents et plus particulièrement avec sa mère, étaient en
conséquence longue et à cet égard il n'est qu'à rappeler la
45
communication au cours de laquelle Jean-Marie VILLEMIN a
laissé sa mère enregistrer la substance du discours tenu la veille
par le corbeau.
Il est évident que ces conversations longues, informant tant les
gendarmes que ses parents et de l'appel et des propos tenus,
étaient génératrices d'une augmentation des notes
téléphoniques, les époux Jean-Marie VILLEMIN n'appartenant
pas à la même circonscription d'appel (ST.DIE pour les uns,
CORCIEUX pour les autres) (S.I./D.1299).
Si Monsieur Jean-Marie VILLEMIN avait présenté une
réclamation aux P.T.T., c'est qu'il avait perdu de vue cette
multiplicité d'appels dans des circonscriptions géographiques
différentes de la sienne, à laquelle le contraignait le corbeau,
Monsieur VILLEMIN ayant à ce jour réalisé qu'ils justifiaient
ses augmentations de factures.
Et ce, sans compter tous les appels de tentative d'identification
du corbeau qui ont été lancés par les époux Jean-Marie
VILLEMIN, et ce, après la plainte déposée à CORCIEUX,
compte tenu de la grande activité de celui-ci sur les conseils du
Chef de la Brigade…
L'atmosphère étant alors tellement empoisonnée, tout le monde
s'épiant, les époux VILLEMIN, comme les autres membres de la
famille, ont passé quelques appels d'identification, comme ils
l'ont d'ailleurs reconnu (S.I./D.84 p.21- Jean-Marie VILLEMIN;
S.I./P.V. des 15 et 16 septembre 1987 p.21 et 23- Christine
VILLEMIN).
Cette dernière, répondant, dans le cadre du supplément
d'information, à une question de Monsieur le Procureur
Général, exposait ainsi : "C'est sur les conseils du Chef de la
Brigade de CORCIEUX que nous avons employé la méthode
que je vous ai décrite, pour identifier le corbeau. C'est
également le Chef de Brigade qui avait recommandé à mon
mari de prendre la voix rauque du corbeau pour susciter les
plus vives réactions chez nos interlocuteurs".
Ce fait a été confirmé par Liliane (S.I./D.18O p.3). Or, la grande
majorité de ces appels d'identification s'est située pour les
époux Jean-Marie VILLEMIN à partir de septembre 1982
jusqu'à fin 1982 ou peut-être janvier 1983 (S.I./D.84 p.21-Jean-
Marie VILLEMIN).
Les tentatives d'identification du corbeau ont permis d'apporter
la conviction que celui-ci résidait à AUTMONZEY, qu'il
connaissait les horaires de la famille VILLEMIN, ses moindres
faits et gestes, excluant l'hypothèse de Madame Christine
VILLEMIN (et même des détails intimes s'y rapportant).
Le premier suspect, en revanche, habitait AUTMONZEY et
bénéficiait d'une grande amitié de Monique VILLEMIN qui lui
confiait tous les secrets de la famille, celui-ci n'ayant jamais
caché en avoir été informé de tous les faits et geste (D.169 p.2-
46
P.V. du 25 octobre 1984- Bernard LAROCHE) lequel avait
même ajouté qu' " au sein de la famille BOLLE, tout le monde
est au courant de la situation entre les membres de la famille
VILLEMIN "
Il détenait, comme cela a été trouvé lors de la perquisition chez
lui, une longue vue montée (S.I./D.451 p.8- M.LACHAUSSEE),
pouvait épier les différents évènements.
A cet égard, les membres de la famille VILLEMIN habitant
AUTMONZEY, sont convaincus qu'à l'occasion de certains
appels anonymes, le corbeau abordait ce qu'il venait tout juste
de voir ou d'entendre (S.I./D.899- feuillet N°5- Ginette
VILLEMIN; D.378-Michel VILLEMIN) lequel précisait même
:"Aujourd'hui, dans l'entourage familial, nous pensons tous que
LAROCHE était le corbeau, parce que pour détailler les choses
comme il le faisait au téléphone, il faut vivre chez les gens."
Etait il réellement le corbeau ?
Le corbeau femme, contrairement à l'homme à la voix rauque,
ne proférait pas de menaces précises, ne faisait pas allusion à
des évènements passés de la famille et ne manifestait pas par la
teneur de ses appels, la haine expiable que vouait le corbeau à
Jean-Marie VILLEMIN, mais se plaisait à déplacer médecin,
infirmier, pompiers, pompes funèbres... chez Monsieur Albert
VILLEMIN, qui semblait, plus que son fils, être la cible de cette
femme...
Celle-ci habitait immanquablement AUTMONZEY, comme il l'a
été démontré, pour avoir pu constater l'arrivée ou le départ des
personnes qu'elle avait fait déplacer...
Dans l'entourage familial, habitant AUTMONZEY, et ayant été
en mesure de vérifier les arrivées ou les départs, il y aurait trois
femmes, dont les emplois du temps leurs permettaient, les jours
de ces appels, d'avoir été l’une d’entre elles, responsable des
déplacements de personnes...
Il est d'évidence, contrairement à l'hypothèse absurde du
S.R.P.J., suivant laquelle il n'y avait qu'un seul et même corbeau
de sexe féminin capable de transformer au quart de seconde sa
voix claire en une voix masculine rauque et essoufflée, que
sévissaient bien deux corbeaux distincts : un homme capable de
déguiser sa voix et une femme se manifestant toujours sous la
sienne.
Les défenseurs de Madame Christine VILLEMIN se sont
toujours élevés contre ce postulat posé à EPINAL, suivant lequel
il n'y avait qu'un corbeau apte de passer de la tonalité claire
d'une voix féminine à celle basse et rauque d'un homme, et ce
alors que tous les membres de la famille, qui se plaignaient des
appels menaçants et insultant du corbeau, évoquaient toujours
un homme...
-S.I./D.370 : Albert VILLEMIN: "Le corbeau avait toujours
une voix d’homme"
47
-S.I./D.3I3 p.8 -Jacqueline VILLEMIN: "Vous me demandez si,
à mon avis, cette voix pouvait être celle d'une femme
déguisant sa voix en voix d'homme. Je vous réponds sans
hésitation que ce n'était certainement pas le cas et que la voix
était certainement une voix d'homme."
-S.I./D.3I2 p.9 -Bernard NOEL : "Franchement, je pense qu'il
est impossible qu'une femme ait pu déguiser sa voix à ce point.
A mon avis, c'était certainement une voix d'homme."
-S.I./D.I82- Gilbert VILLEMIN : " Quand les appels anonymes
émanaient d'une personne à la voix rauque, je pense
véritablement qu'il s'agissait d'un homme, et je ne pense
absolument pas qu'il ait pu s'agir d'une femme changeant sa
voix." S.I./D.I83 p.4 -Marie-Christine VILLEMIN, l’épouse de
Gilbert : (id.)
-S.I./D.I81 p.6 –Ginette VILLEMIN : évoque " l'homme qui
appelait"
S.I./D.I79- p.4 -Jacky VILLEMIN : "Cette voix donnait
l'impression d'émaner d'un homme qui paraissait avoir du
mal à respirer "
-S.I./D.I8O p.11 –Liliane VILLEMIN : "J'avais l'impression
qu'il s'agissait d'une voix d'homme..."
-S.I./D.411 p.4 -Paulette JACQUEL : " La voix de l'interlocuteur
m'a toujours paru être une voix d'homme, un peu rauque et
ressemblant à la voix d'un homme aviné."
D'ailleurs, ce n'est pas une femme qui était suspectée par les
membres de la famille, mais systématiquement des hommes,
Albert et Monique VILLEMIN ayant soupçonné Pascal VERDU,
Michel ayant soupçonné Roger JACQUEL, Roger JACQUEL
ayant soupçonné Michel VILLEMIN, Jean-Marie VILLEMIN
ayant soupçonné Roger JACQUEL ou Jacky VILLEMIN, Gilbert
VILLEMIN ayant soupçonné Bernard LAROCHE (S.I./D.584)...
L'hypothèse d'un seul et même corbeau était inepte et ne
poursuivait qu'un unique but, celui de centrer les poursuites à
l'encontre de Madame Christine VILLEMIN, nul n'ayant oublié
les conclusions de certains rapports d'expertise en acoustique
ayant été, en leur temps, annulés...
Dans le but de démontrer l'inanité de la thèse du corbeau
"unisexe", Madame Christine VILLEMIN avait spontanément
consulté à PARIS, le Docteur FAIN, lequel, à la pointe du
progrès, maniait déjà, non seulement la technique du
sonagramme, dépassée en 1986, mais également l'appareil
Voiscope dont l' inventeur (le Professeur Adrien FOURCIN,
Professeur de phonétique et de langage, à l'Université de
LONDRES) l'avait explicité, lors d'une conférence qu'il donnait
à la Fondation ROTHSCHILD à PARIS, le 23 janvier 1986,
devant un aéropage d'éminents professeurs agrégés,
notamment en O.R.L.
48
Lorsque Madame VILLEMIN, qui avait antérieurement
manifesté le désir de passer l'épreuve du " détecteur de
mensonges " en cours aux U.S.A., s'est rendue d'elle-même chez
le Docteur FAIN, celui-ci s'étant attaché à analyser sa voix, en
en étudiant, à l'aide du Voiscope la gamme et la courbe
d'électro-laryngologie, en détermina la fréquence moyenne (237
Hertz, c'est à dire 237 vibrations de cordes vocales par seconde,
lors de la lecture d'un texte; et 231 Hertz soit une valeur
sensiblement équivalente, lors de la lecture d'un texte de
comparaison (texte d'une cassette portant l'enregistrement de la
voix du corbeau).
Cette cassette, lui ayant été confié, le Docteur FAIN, selon le
même schéma d'analyse, constata, par l'étude de la voix
enregistrée du corbeau, que la fréquence fondamentale
moyenne de cette voix, était de 147, la dispersion ou variance
étant de 11.28, " qui est très nettement supérieure à la
normale".
Il ressortait de cet examen que la voix enregistrée du corbeau
était donc bien celle d'un homme, la fréquence fondamentale
usuelle de l'homme étant de 110 Hertz plus ou moins 20, alors
que la fréquence fondamentale usuelle de la femme se situe aux
alentours de 210 Hertz par seconde plus ou moins 20.
Malheureusement, nulle conséquence ou demande d'examen
complémentaire n'avaient suivi les résultats alors adressés au
Magistrat-Instructeur d' EPINAL...
Le S.R.P.J. de NANCY a préféré enquêter auprès des employés
de la Manufacture de Confection Vosgienne qui avaient indiqué
avoir reçu des appels anonymes émanant d'une femme…
suscitant l'idée que puisque Madame Christine VILLEMIN y
travaillait, elle en était forcément l'auteur, puisqu'il s'agissait du
même phénomène d'appels anonymes qui sévissaient au coeur
de la famille VILLEMIN !
La police judiciaire aurait dû faire preuve dans une affaire où le
déferlement médiatique a été sans précédent, d'une plus grande
circonspection, face à ces témoignages, en raison de leur
caractère tardif (témoignages ~ recueillis six mois après
l'assassinat de l'enfant), du conditionnement de la presse sur les
esprits de leurs auteurs, et sur le caractère isolé desdits
témoignages par rapport au nombre d'ouvrières de la
Manufacture...
Le S.R.P.J. de NANCY a fait fi de toute prudence, laquelle
s'imposait dans les proportions les plus larges, à partir du
moment où il ne s'agissait que de ; conviction forgée a posteriori
de "l'affaire GREGORY" et après les discussions régulières faites
de ragots colportés, au sein de cet atelier de couture où régnait
un climat de clan (D.652), et ce sans se préoccuper moins du
monde du mimétisme testimonial...
49
Or, il lui appartenait d'en relever, ce qu'il n'a pas fait, les
invraisemblances et les contradictions qui étaient éclatantes
(audition du 3 juillet 1985 devant l'Inspecteur Divisionnaire
Hubert KIMMEL du S.R.P.J. DE NANCY, de Nathalie GUIDAT
: "Je ne comprends pas pourquoi Isabelle DOUAULT a inventé
que j'étais au courant d'appels anonymes donnés par Christine
". Et de ne point occulter délibérément la déformation dont
elles ont été inconsciemment victimes, par ce qu'elles avaient pu
lire ou entendre (audition du 26 juin 1985 devant le même
Inspecteur Divisionnaire Hubert KIMMEL, de Madame Marie-
José HOUILLON, qui en fait état : " (C'est) au début de l'affaire
Grégory (que) j'ai fait la relation entre les appels reçus par les
membres de la famille et dont les journaux parlaient... Je me
suis dit qu'il s'agissait du même type d'appels et j'ai soupçonné
Christine VILLEMIN."
Les seules personnes à avoir véritablement suspecté à l'époque
des appels, dont elles se sont plaintes, Madame Christine
VILLEMIN, sont Mesdames Monique COLIN et Claudine
BOULAY et sur ce point, il n'est pas indifférent de souligner que
c'est justement à ces deux personnes que celle-ci a reconnu
avoir lancé des appels d'ailleurs silencieux, qui n'avaient pas
d'autre but, dans son esprit, que d'entendre téléphoniquement
leurs voix, afin de déterminer si elles étaient identiques à celle
de la femme qui l'importunait par des communications
anonymes sur fond musical de chanson: "Chef, un petit verre on
a soif" et "j'ai le mal de toi ", disques que possédait Monique
COLIN. (P.V. du 15 septembre 1987 p.2O- Christine
VILLEMIN)
Néanmoins, les indispensables réserves, qui là encore étaient de
mise de la part du S.R.P.J., ont fait défaut, grand cas ayant été
fait de l'identification de la voix de Christine VILLEMIN étant
donné la présence d'un "cheveu sur la langue", et ce alors que
Monsieur le Président Maurice SIMON, chargé du supplément
d'information, après avoir fait prononcer, devant Monsieur le
Procureur Général, la phrase " Ces serpents sifflent sur nos têtes
" , n'a pu que constater qu' " il n'est pas observé la présence
significative d'un cheveu sur la langue" (S.I./D.12 p.11)
Hormis quelques témoignages isolés, recueillis par le S.R.P.J.,
et dont il a été fait la critique, celui de la contremaîtresse de
l'atelier de la Manufacture de Confection Vosgienne, qui avait
été auditionnée le 24 juin 1985, semble avoir été délibérément
mis de côté, celle-ci qui connaissait toutes ses ouvrières et dès
lors la voix de Christine VILLEMIN, a affirmé n'avoir "pas
reconnu la voix de cette personne (anonyme) ni fait de
rapprochement avec une employée de la M.C.V.I", Madame
TOUSSAINT ayant confirmé dans le cadre du supplément
d'information (S.I./D.159 p.4) : "Pour répondre à votre
question, je n'ai reconnu en aucune manière la voix de
Christine VILLEMIN, ni même la voix d'une quelconque
50
personne. Je me souviens seulement d'un bruit de fond. Il y
avait des voix d'enfants, paraissant jouer ensemble. "
Bruits de fond
Ces bruits de fond, dont le S.R.P.J. n'a pas cherché à tenir
compte, discernés par Madame TOUSSAINT, éliminaient de la
liste des suspects. Madame Christine VILLEMIN qui n'avait pas
plusieurs enfants...
Aucune attention n'a davantage été portée, lorsqu'elle ou ses
conseils opposaient qu'habitant une maison de plain-pied, il
n'était pas possible qu'elle soit l'auteur d'appels où l'on
entendait des bruits de pas dans l'escalier... alors que, sur un
plan général, tous les bruits de fond repérés (bruits de sonnette
mécanique: S.1./D.996-Albert VILLEMIN ; bruits de pas dans
l'escalier; bruits de cloutage de caisse (voir rapport JONESCO,
voir S.1./D.564 p.8 -Gilbert ), voix d'enfant réclamant un
nounours, excluaient l'hypothèse que Madame VILLEMIN
puisse être le corbeau, puisque chez elle la sonnette était
électrique avec un carillon deux tons, que la maison était,
comme sus-rappelé, de plain-pied, Madame VILLEMIN ne
travaillant pas en outre dans une filature où arrivent par
panneaux des caisses à filer qu'il faut assembler au moyen de
pointes de 60 qu'on enfonce avec un marteau...
Contrairement aux fils de Michel VILLEMIN et de Bernard
LAROCHE qui jouaient avec un nounours, Grégory ne pouvait
être l'enfant entendu, sa voix étant déjà celle d'un petit garçon
bien affirmé, ne jouait pas avec un nounours mais avec un petit
singe "un kiki " et un petit éléphant.
Le couple Jean-Marie VILLEMIN avait par ailleurs acquis un
appareil à sonnerie carillon (S.1./D.522- Albert VILLEMIN)
alors que ce dernier avait détecté un bruit caractéristique "
gling", reconnaissable sur d'anciens appareils téléphoniques
gris installés en 1979-1980. lorsque le corbeau raccrochait.
Le supplément d'information a enfin permis de constater que
compte tenu de la rapidité de l'enchaînement de certains appels
anonymes, le corbeau avait dû avoir accès à un téléphone à
clavier...
Sur la possibilité de téléphoner pendant son temps de
travail :
S'il était radicalement impossible, sauf cas d'exceptionnelle
urgence, aux employés de la Manufacture de Confection
Vosgienne, de téléphoner pendant leur temps de travail, il est
résulté qu'à l'entreprise SIPA, les ouvrières travaillant l'aprèsmidi,
bénéficiaient d'une pose de trente minutes, celle ci
intervenant de façon régulière entre I8h30' et I9h (S.I.ID.909-
M.CARLES lequel a même ajouté: " Durant cette pose, il était
51
plus facile pour une personne qui désirait s'absenter de façon
illégale, de passer devant le poste du gardien sans être
inquiétée car durant le temps de la pose, il était plus naturel de
rencontrer des membres du personnel aller et venir dans
l'usine. Durant cette pose, une personne qui se serait absentée
de façon illégale, pouvait prolonger son absence à la condition
qu'elle trouve une complicité pour introduire son badge dans la
"pointeuse" à la fin de la journée de "travail, soit 21h."
Preuve était donc rapportée que s'il n'était pas possible de
téléphoner ou de s'absenter de la M.C.V., tel n'était pas le cas
pour la Société SIPA. ni pour la société WALTER SElTZ, au nom
de laquelle Monsieur STEVENET , P.D.G., a précisé lui aussi
que la sortie clandestine de l'usine " était possible à condition
que la durée n'excède pas quelques minutes "et qu' "il existe une
cabine téléphonique à l'angle de la route ...c'est à dire à
environ 200 mètres des ateliers de tissage". (S.I.ID.777), sans
compter que dans la grande salle du tissage de GRANGES " se
trouve le bureau du contremaître-chef disposant d'une cabine
accessible à toute personne en ayant besoin... (et qu') " un
contrôle systématique des appels était impossible ".
Pour la Maison ANCEL à GRANGES SI VOLOGNE, où
travaillait Bernard LAROCHE, Monsieur LE MARQUIS,
contremaître-chef, n'a pas caché (S.IID.776) : " Il devait être
possible aux ouvriers de quitter l'établissement ANCEL,
lorsque ceux-ci travaillaient de nuit... malgré la fermeture des
grilles, il pouvait toujours être possible de s'absenter
clandestinement de l'usine pendant les heures de travail et ce
malgré la présence d'un contremaître. "...
Ainsi qu'il a été rappelé, si s'est surajoutée l'existence d'un
corbeau femme dont le mode opératoire semble avoir été de
déplacer un certain nombre de personnes, et la motivation
d'avoir pris plutôt pour cible Monsieur Albert VILLEMIN, il
paraît acquis que le corbeau menaçant, animé d'une haine
atroce, n'a eu pour cible véritable que Jean-Marie VILLEMIN,
qu'il jalousait.
Ce dernier n'ayant fait installer chez lui le téléphone qu'en
juillet 1981, les premiers appels anonymes, début 1981, ont dès
lors été adressé à Monsieur Albert VILLEMIN et à Madame
Monique VILLEMIN, qui étaient fiers de la réussite de leur fils.
Là encore, force est de constater que Bernard LAROCHE a eu,
lui, le téléphone en janvier 1981. (S.I./D.37O p.11- Albert
VILLEMIN)
Il est clair que le corbeau s'est régulièrement manifesté à partir
d'avril 1981, c'est-à-dire en un temps où Jean-Marie VILLEMIN
s'installait dans sa maison de LEPANGES, et venait d'être
promu contremaître (S.I./D.1003 p.3- Albert VILLEMIN).
52
Seul, Jean-Marie VILLEMIN était visé, et le fait d'ailleurs que
Michel VILLEMIN qui s'est plaint d'avoir reçu beaucoup
d'appels anonymes, n'en ait pas été victime avant avril 1981, est
typique, Michel VILLEMIN ayant pourtant été le premier à
avoir le téléphone depuis 1978... (S.I./D.887 p 12- Michel
VILLEMIN ).
Là encore, le vocabulaire employé par le corbeau, qui utilisait
régulièrement le mot "Chef" pour désigner Jean-Marie
VILLEMIN, est révélateur ("y' a qu'au chef que je vais lui en
faire" (transcription de bande enregistrée par Jacky
VILLEMIN- appel du 8 mars 1984); " J'espère que tu mourras
de chagrin, le chef " (lettre de revendication du crime) ; "J'ai
kidnappé le gosse du chef", (appel du 16 octobre 1984 à Michel
VILLEMIN))
Nul, dans la famille, ne disconvient d'ailleurs que c'est à Jean-
Marie que le corbeau en voulait... S.I./D.522- Albert
VILLEMIN: " J'ai toujours dit que c'est à Jean-Marie qu'on en
voulait. Nous, c'était accessoire. En définitive, c'est Jean-
Marie qu'il fallait détruire dans notre esprit ou inquiéter".
Monique VILLEMIN : "Oui, c'est après Jean-Marie qu'on en
avait. D'ailleurs, je le disais à Jean-Marie, je lui disais " Fais
attention. Ne laisse pas Christine toute seule. " – " Quand
Christine avait pris le parti de coucher chez sa mère lorsque
Jean-Marie travaillait de nuit, nous étions plus tranquilles."
Comment avoir pu dès lors dévier des explications, conviction
de la famille, et motivation du corbeau, alors que Madame
Christine VILLEMIN n'avait pas la moindre raison d'en vouloir
à son mari qu'elle aimait, et surtout à s'en prendre
paradoxalement à son fils, qu'elle adorait !
Jean-Marie et Christine VILLEMIN étaient effrayés par les
manifestations et les menaces du corbeau, et c'est d'ailleurs la
raison pour laquelle ils avaient pris des dispositions de
protection, ayant été, en cela, les seuls à agir de la sorte (pose de
barreaux à la fenêtre de la salle de bains devant la porte d'entrée
de la maison; mise en place de volets roulants; achat par Jean-
Marie VILLEMIN d'une carabine 22 LR , achat par Jean-Marie
VILLEMIN pour son épouse d'un pistolet 22 LR qu'elle portait
dans son sac, et décision de faire dormir Christine VILLEMIN,
lorsque son mari travaillait de nuit, chez Madame CHATEL;
appel également à un certain moment à un détective privé ...) !
Il appartenait, là encore, de cerner ceux qui avaient des raisons
ou qui avaient manifesté rancoeur et jalousie vis-à-vis des époux
Jean Marie VILLEMIN, ce qui n'a pas été fait.
Il a été démontré, que des individus avaient la possibilité de
téléphoner anonymement, ayant par ailleurs des raisons, tant
dans la vie conjugale que professionnelle, d'envier la réussite de
Jean-Marie VILLEMIN.
Faut-il rappeler qu’un oncle à Jean Marie VILLEMIN avait dit
au moment de la promotion de Jean-Marie VILLEMIN : " Je ne
serre pas la main à un chef. Tu es un rampant qui n'a pas de
53
poil sur la poitrine" (S.I./D.282 p.9) et qui a ajouté à son
endroit : " Saleté de VILLEMIN tu n'es qu'un chef de mes c. .."
(S.I. /D.12O p.2)
En outre, Ginette VILLEMIN, se demandait si passé chef, Jean-
Marie continuerait à parler au reste de la famille !
Là encore, il n'est pas inintéressant de noter qu’une femme qui
ne se plaisait plus dans sa maison à AUMONTZEY depuis 1981-
1982, manifestait de la rancoeur dans son couple, (S.I./D.1236).
S.I./D.1232- Jacqueline VILLEMIN parlant d’une jalousie dans
la famille VILLEMIN : " Il faut que je précise que cette jalousie
à l'égard de Jean-Marie et de sa femme existait déjà avant la
mort de Grégory. Elle s'était un peu estompée depuis
l'incarcération de Jean- Marie, mes parents ayant cessé de
voir leur fils et son épouse."
Outre les appels féminins de déplacement chez Monique et
Albert VILLEMIN d'un certain nombre de personnes, il est
manifeste, nul ne pouvant en disconvenir, que le corbeau devait
nécessairement avoir une source de renseignements au sein
même de la famille.
SUR L’IMPOSSIBILITE MATERIELLE POUR MADAME
CHRISTINE VILLEMIN D’AVOIR COMMIS L’ACTE
EFFROYABLE DONT ELLE A ETE INCULPEE.
Si au terme de l'instruction menée à EPINAL, il a été posé pour
postulat que l'enfant, qui a été retrouvé dans la Vologne à
21h15', a été assassiné à 17h15', force est de constater, comme l'a
toujours soutenu la Défense, que cette hypothèse est loin d'être
rapportée...
La seule certitude retirée, est que l'enfant est bien mort noyé,
sans que l'on n'ait pu, en tout état de cause, conclure s'il avait
été noyé dans la Vologne ou dans une quelconque eau, et déposé
ensuite dans la Vologne...
Mais retenir cette dernière éventualité pour le S.R.P.J. eut été
manifestement inconciliable avec le fait qu'à compter de 17h32'
41" (disque contrôlographe du car de M. Christian CLAUDON)
Madame Christine VILLEMIN ne s'est plus jamais trouvée
seule, et n'avait plus la moindre possibilité de se rendre en
quelque endroit que ce soit, le long de la Vologne...
Dès lors, après en avoir "présumé" l'heure, le S.R.P.J. de
NANCY présuma également le lieu du crime, en retenant à
partir de constatations dénuées de significations, faites par les
gendarmes, un " lieu privilégié " d'immersion.
Ce faisant, le S.R.P.J. de NANCY n'hésita pas à occulter les
éléments naturels excluant irrémédiablement la vraisemblance
de son hypothèse Ainsi, ce n'est que la reconstitution organisée
dans le cadre du supplément d'information qui a pu révéler
54
dans le dossier l'existence jusque là cachée d'un ru et démontrer
l'impossibilité de le traverser les bras chargés d'un fardeau,
pour qui aurait voulu de la route rejoindre la Vologne,
l'expérience infructueuse tentée par la greffière de la Chambre
d'Accusation de l'enjamber sans rien porter, s'étant avérée
impossible (S.I/D.I39 p.7)
Or, si une empreinte de chaussure avait pu, lors des premières
constatations, être relevée, il n'avait pas été découvert, à
l'époque des faits, de traces de pas d'un adulte, ni de traces de
pas d'un enfant, au point où le ru était franchissable !
Pas davantage, n'avaient bien sûr été retrouvé de traces de pas
le long de ce ru, qu'il a été, le jour du transport sur les lieux le 15
octobre 1987, indispensable de remonter pour trouver un point
de passage.
A cette première invraisemblance s'ajoutait celle découlant des
essais de reconstitution exécutés avec un mannequin, reprenant
autant qu'il était possible à l'identique le corps du petit Grégory,
tant au regard de la masse volumique de la taille ou que de
l'habillement, et qui ont démontré que le corps déposé en ce
qu'il a été convenu d'appeler le " lieu privilégié ", ne parvenait
pas même jusqu'à la retenue d'eau (le mannequin ayant coulé
une première fois après avoir buté sur une branche d'arbre, et
une seconde fois naturellement! ) (les autres essais effectués
ensuite à titre de simple expérience de travail à partir d'un
mannequin ne présentant pas scientifiquement tous les aspects
rappelés du premier, n'ayant pas davantage été concluants: en
effet si ledit mannequin a réussi à passer la retenue d 'eau, il n'a
pas pris la direction du point de découverte de l'enfant et
surtout portait ensuite sur lui-même des traces de charriage
(traces terreuses-herbes...), toutes traces dont l'enfant était
entièrement indemne.
Si le petit Grégory a été déposé dans la Vologne à DOCELLES, à
l'endroit même où il a été découvert, la question qui se pose est
de savoir à quelle heure ? Compte tenu de l'existence des
maisons ayant une vue directe sur ce lieu (cf. P.V. de
reconstitution: à hauteur de la Mairie au rez-de-chaussée et au
1er étage, il y a à chaque niveau sept fenêtres donnant sur le
Barba et... face aux marronniers... est édifiée une maison dont
les fenêtres ont des rideaux et qui paraît habitée), il est
invraisemblable que nul n'ait rien vu, s'il a été déposé de jour !
Dès lors, faut-il considérer, que la forme de couleur bleue que
Madame GUYOT avait aperçue en traversant le PONT BELLEY,
vers 17h30', le 16 octobre 1984, était bel et bien un sac poubelle
comme d'ailleurs elle-même l'avait considéré (D.22), et non pas
le corps de Grégory VILLEMIN, comme l'a laissé croire la
première partie de l'information et ce, car cet horaire de 17h30'
permettait de retenir que l'enfant avait déjà été jeté dans la
Vologne...
Pourtant il apparaissait évident que si Madame GUYOT avait vu
un enfant, elle aurait immédiatement alerté les secours, comme
celle-ci l'a d'ailleurs souligné (D.1035) à la P.J., Madame
55
GUYOT n'ayant cessé de répéter qu'il devait s'agit d'un sac
poubelle : "Je me permets de vous dire que bien souvent, des
sacs poubelles dérivent sur ce cours d'eau" (D.119- 25 octobre
1984) ; et c'est donc très logiquement que lorsque le scellé,
renfermant l'anorak porté par Grégory, anorak orné devant et
derrière de couleurs marron et verte, lui a été présenté, celle-ci
ne l'a pas reconnu, puisqu'elle n'avait aperçu qu' "une masse"
bleue" (S.I/D.793) sans discerner de tâche claire ni sur les
vêtements ni sur le bonnet et sans discerner non plus ce qui
n'aurait pu passer inaperçu: les mains de l'enfant...
Si le S.R.P.J. de NANCY s'était centré sur l'idée que Madame
Christine VILLEMIN avait matériellement la possibilité de
commettre le crime en 29 m 57", nécessaires au tracé de
l'itinéraire qu'il lui imputait, il ne tenait en revanche aucun
compte des allers et venues de Madame Marcelle CLAUDON et
de son troupeau de vaches, de la topographie, et de la nécessité
pour Madame VILLEMIN d'être rentrée dans sa maison
rechercher le bonnet de l'enfant qu'il n'avait pas cette journéelà,
et changer de chaussures...
Les chronométrages à nouveau effectués dans le cadre du
supplément d'information, ont permis de confirmer que la folle
hypothèse partialement émise par le S.R.P.J. était radicalement
impossible.
1. Première phase :
• Madame Christine VILLEMIN étant sortie de la
Manufacture de Confection Vosgienne entre 16h52' et
16h53', les chronométrages ont démontré que :
• le temps requis pour se rendre de la M.C.V. aux H.L.M.
GAI CHAMP où Grégory jouait au ballon, pour Christine
VILLEMIN d'échanger quelques mots avec Madame
Christine JACQUOT, qui dût remonter chez elle,
rechercher le petit sac de l'enfant, pour le faire monter en
voiture (ouvrir la porte, faire basculer le siège vers
l'avant, aider l'enfant à monter à l'arrière) et pour ellemême
de reprendre le volant et faire demi-tour,
nécessitait. 2 m 6" 88 (S.I./D.I39 p 20)
• et que plus généralement, pour effectuer le trajet,
l'amenant de la Manufacture de Confection Vosgienne
aux H.L.M. (temps d'arrêt aux H.L.M. GAI CHAMP de 3
minutes) et retour chez elle par la Rue de Bellevue et la
Rue des Champs jusqu'à son domicile, nécessitait 7 m1"
(S.I./D.I38 p.3)
56
• Madame Christine VILLEMIN serait dès lors arrivée
chez elle vers 17h1' - cet horaire concordant tout à fait
avec les propres déclarations de Madame VILLEMIN et
celles des témoins: Madame GRANDIDIER et Monsieur
Bernard COLIN
2. Deuxième phase :
• Arrivée chez elle, les gestes accomplis par Madame
Christine VILLEMIN sont les suivants :
• Elle gara sa voiture dans le garage qui n'était pas tout à
fait achevé, fit descendre Grégory de la voiture, prit les
affaires de celui-ci et les siennes, ferma la porte à clef,
rentra dans la maison, demanda à l'enfant s'il ne devait
pas aller aux toilettes, et celui-ci souhaitant jouer dehors,
lui ferma son anorak et lui mit son bonnet.
Sur ce point, la thèse du S.R.P.J. s'est toujours heurtée au fait
que l'enfant avait son bonnet sur la tête, alors que dans la
journée tous les témoins avaient confirmé que l'enfant n'en était
pas revêtu, compte tenu du temps et le bonnet étant resté sur la
table de la cuisine dans la maison, il était indispensable en
suivant la thèse du S.R.P.J. que Madame VILLEMIN y
retourna...
• Voir Madame Christine JACQUOT : " … Son anorak... il
n'avait pas a ma souvenance de bonnet sur " la tête"
(Audition à la P.J. du 16/04/85)
• Voir Madame Paulette DEFRANOUX demeurant aux
H.L.M. GAY CHAMP : "... Le 16/10/1984 le petit Grégory
était vêtu... je suis formelle il ne portait pas de bonnet"
(Audition à la P.J. du 15/5/1985)
• Voir Madame Claudine BALLAND : " Il portait... Je suis
sûre qu'il n'avait rien sur la tête" (Audition du 6/6/1985)
• Christine VILLEMIN laissa jouer son fils devant la
maison et sur ce point, il n'est pas, comme avait voulu le
retenir le S.R.P.J., surprenant que Monsieur COLIN ne
l'ait pas vu en passant lorsqu'il partait faire sa
promenade, dans la mesure où il est constant que
Grégory jouait souvent sur le côté de la maison, direction
forêt, appréciant particulièrement comme tous les
enfants s'amuser dans les excavations (une excavation
d'environ 15 m2 et d'une profondeur de 50 à 60cm avait
été creusée par un entrepreneur en vue de l'édification
d'une pièce supplémentaire que les époux Jean-Marie
57
VILLEMIN destinaient à leur deuxième enfant), là où il y
avait également une table contre le mur et aussi un tas
d'agloos, dans lesquels il garait ses petites voitures
(S.I./P.V. d'interrogatoire de Madame Christine
VILLEMIN et de confrontation avec Monsieur Jean-
Marie VILLEMIN )
L'on peut encore regretter que lors du transport au domicile des
époux Jean-Marie VILLEMIN par le Juge d'Instruction
LAMBERT et le Procureur de la République d'EPINAL, aucun
procès-verbal n'ait été établi, faisant mention de ces éléments,
et ce alors que la question avait bel et bien été évoquée
(S.I./D.718 p.7 : Monsieur VILLEMIN : " Le Procureur m'a
demandé si c'était bien là que le petit jouait car il y avait du
sable. Je lui ai répondu que c'était bien là mais que Grégory
jouait aussi sur le côté dans les agloos. D'ailleurs dans les
agloos il y avait encore des petites voitures de notre petit
garçon."
C'était après avoir ôté les baskets qu'elle portait dans la journée,
pour chausser des espadrilles et allumer sa chaîne hifi que
Madame Christine VILLEMIN se rendit dans une pièce à
l'opposé de la maison, où l'attendait son linge à repasser.
Si ce fait là avait été mis en doute par le S.R.P.J. de NANCY,
contre certains témoignages existants, le supplément
d'information a confirmé l'existence de ce repassage :
• Madame Christine JACQUOT: (S.I./D.I33). Laquelle
rapportait qu'en venant chercher Grégory, Christine
VILLEMIN lui avait dit avoir " un gros repassage à faire
"
• Ginette VILLEMIN qui a déclaré que le soir du crime,
elle avait vu dans la pièce du fond du pavillon de Jean-
Marie, du linge repassé.
• Monsieur Michel VILLEMIN répondant au Président
chargé du d'information (S.I./D.887): "... Je me souviens
que ma mère a vu du linge repassé, elle me l'a dit. "
• Le Capitaine SESMAT (S.I. /D.80) et le gendarme
HENRY (S.I./D.133): ayant confirmé avoir vu une pile de
linge repassé
C'est après avoir repassé ce qu'il est usuel d'appeler " le blanc"
que commençant le linge de Grégory, Madame Christine
VILLEMIN songea à le faire rentrer."
58
3. Troisième phase :
Pour déterminer l'heure à laquelle elle sortit de chez elle pour
appeler son fils, Christine VILLEMIN précisa qu'elle avait
consulté l'heure au programmateur de chauffage, qui marquait
17h30' (ce qui compte tenu du décalage horaire de 7 à 8 minutes
pour coller à l'horaire de la M.C.V. faisait 17h23')
Cet horaire n'a nullement été infirmé par le chronométrage du
parcours effectué par Monsieur Bernard COLIN : lequel,
démarrant sa promenade à 17h, passa devant la maison des
époux Jean-Marie VILLEMIN, suivit le chemin en lisière de
forêt, traversant même certains lieux boisés et ce jusqu'à une
cabane, à laquelle il fit demi-tour pour revenir sur ses pas,
jusqu'à ce qu'il soit interpellé par Monsieur Gilbert MELINE,
qui lui demanda d'inviter son épouse Colette MELINE à lui dire
si elle n'avait pas vu Grégory :
• Le chronométrage de ce parcours étant de 28m 8 "24
(S.I./D.I46 p.5 il peut en être déduit que Monsieur
COLIN se trouva à hauteur de la maison de Monsieur
MELINE à 17h 28' 8".
Or, il est à noter que Madame était d'ores et déjà sortie de chez
elle, ayant déjà accompli un certain nombre de recherches
lorsqu'elle n'avait pas retrouvé son petit garçon dehors :
• Elle l'avait appelé à plusieurs reprises, était allée du côté
gauche de la maison où se trouvaient les agloos et
l'excavation où aimait jouer l'enfant, l'avait appelé à
nouveau puis étant rentrée dans la maison, espérant le
trouver dans sa chambre, elle l'avait recherché dans
toutes les pièces, puis ressortie et apercevant Monsieur
Gilbert MELINE lui avait demandé s'il n'avait pas vu son
fils. C'est ensuite qu'elle était montée jusqu'à son niveau,
au virage, afin de savoir si Grégory n'était pas allé dans sa
maison, et c'est alors seulement que Monsieur Bernard
COLIN, arrivant et se trouvant à la hauteur de chez lui,
Monsieur Gilbert MELINE l'invita à interroger son
épouse.
Cet horaire concorde également avec les faits et gestes de
Madame Marcelle CLAUDON : Laquelle, lorsque Monsieur
MELINE par l'intermédiaire de Bernard COLIN, demandait à sa
femme si le petit Grégory n'était pas chez lui, remontait de sa
pâture avec son troupeau de vaches en direction de la ferme.
Or, sachant que Madame CLAUDON a toujours indiqué avoir
quitté sa ferme en direction de la pâture, rentrant de son champ
59
de carottes à 17h15' (heure contrôlée sur sa montre, alors qu'elle
était particulièrement en retard ce jour-là) et sachant que le
chronométrage (S.I./D.146 p 12) a déterminé un temps de 2 m
6" 56 pour se rendre de la ferme à la pâture, l'arrivée de
Madame CLAUDON dans sa pâture peut être située à 17h17' 6"
56 .
Considérant en outre que Madame CLAUDON met 12 m.3" 58 ,
pour mener son troupeau de vaches de la pâture à la ferme,
l'heure à laquelle elle a quitté sa pâture peut être déterminée en
faisant la soustraction du temps nécessaire de parcours (12 m.3"
58) à l'heure à laquelle elle fut de retour à la ferme avec son
troupeau (17h32' 41" par référence au disque contrôlographe)
soit: 17h 32' 41' -12m 3" 58 = 17h20' 1" (c'est d'ailleurs l'heure
qu'avait donnée Mme CLAUDON lorsqu'elle avait été
auditionnée le 11 décembre 1984 : 17h20)
Compte tenu des déclarations et des chronométrages du temps
passé par Madame CLAUDON, qui dispose de repères horaires
fixes, le temps dont aurait pu disposer Christine VILLEMIN
pour effectuer un périple meurtrier devait être, ce qui n'a pas
été fait par le S.R.P.J., diminue d'autant, puisque quittant sa
pâture à 17h20' 1" et remontant devant la maison des époux
VILLEMIN, Madame CLAUDON avait rencontré Madame
Christine VILLEMIN.
4. Quatrième phase :
Après avoir interrogé cette dernière et recherché une dernière
fois Grégory chez elle et ce dans l'hypothèse où il se serait caché.
Madame VILLEMIN sortit sa voiture et ce alors que les vaches
défilaient, et descendit par la voie rapide afin de vérifier si
Grégory n'était pas reparti vers les H.L.M.
C'est alors qu'ayant interrogé sans succès Madame JACQUOT,
Christine passa par la rue de la Croisette puis la Rue de la
Mairie afin de vérifier si Grégory n'était pas allé chez son petit
camarade PARlSSE, contourna la maison située face à la poste
pour faire demi-tour, et revint par la Rue de la Ferronerie et la
voie l'amenant à passer devant la ferme CLAUDON où elle fut
bloquée quelques secondes par les vaches.
Il est constant que Christian CLAUDON a aperçu Christine
VILLEMIN, en descendant de son car, à bord de sa R.5 arrêtée
par le troupeau de vaches, et que l'heure peut être déterminée
avec certitude par l'examen du disque contrôlographe de son car
de ramassage scolaire, dont l'expertise a révélé qu'il était en
parfait état de fonctionnement : - il était 17h32' 41"
EN CONCLUSION :
Pour déterminer le laps de temps dont Madame Christine
VILLEMIN aurait pu disposer pour accomplir l'acte
innommable dont on l'a injustement inculpée, conscience prise
60
que Madame CLAUDON, arrivée dans sa pâture à 17h17' 6", se
trouvait sur le chemin des Champs entre 17h15' et 17h17', en des
lieux où, compte tenu de la topographie, aucune voiture ne peut
monter du village jusqu'à la maison sans être vu, le chemin des
Champs dominant le paysage (D.368- Madame CLAUDON);
P.V. Me BURCK du 14/11/85), il eut fallu que Christine
VILLEMIN, partie au mieux à 17hO3'(compte tenu de la
nécessité de passer chez elle prendre le bonnet de Grégory), fut
rentrée pour ne pas être vue par Madame CLAUDON, avant 17
H 15', c'est-à-dire qu'elle n'aurait bénéficié pour aller tuer son
enfant qu'elle adorait, d'un créneau horaire inférieur à un quart
d'heure. ...
Or, le procès-verbal de transport sur les lieux du 25 juillet 1988
(S.I./D.5 ayant envisagé cinq trajets, nécessitant pour les
parcourir dans des conditions optimales 18m.6", 17m.13", 19m
11'', 18m 45", force est de conclure qu'il était radicalement
impossible à Madame Christine d'effectuer ce parcours
invraisemblable.
Enfin, il est constant que le 16 octobre 1984, Madame
CLAUDON avait du retard pour rentrer son troupeau, retard qui
aurait amené Madame Christine VILLEMIN qui ne pouvait le
prévoir, à réduire encore davantage le créneau horaire dont elle
aurait pu disposer, pour éviter d'être bloquée sur la route du
haut par le troupeau et sur la route du bas par la Méhari de
Monsieur Jean Louis CLAUDON, positionnée en travers de la
route (comment aurait-elle pu encore deviner que ce soir là, ce
ne serait pas Monsieur Jean-Louis CLAUDON qui l'amènerait à
la pâture, mais Monsieur Claude COLIN alors qu'il a fallu sept
années d'information pour l'apprendre !)
Dès lors, il est définitivement démontré que Madame Christine
VILLEMIN, même dans l'hypothèse émise par le S.R.P.J.,
n'avait pas le temps nécessaire d'effectuer le parcours qui lui a
été imputé, sans compter, au surplus, que l'expertise des
Professeurs MARIN et GISSELMANN n'a pas exclu l'hypothèse
d'une mort de l'enfant assez proche de l'heure de sa découverte
(21h15'), Madame Christine VILLEMIN ne pouvant avoir eu le
moindre rôle, alors qu'à compter de 17h32' 41" (heure du disque
contrôlographe) celle-ci a regagné son domicile où l'ont rejointe
tous les membres de sa famille! (S.I./D.375 p.I8)
L’ABSENCE DE MOBILE
Aucun mobile n'ayant jamais pu être trouvé à l'acte monstrueux
dont le Juge LAMBERT l'avait injustement inculpée, il semble
même que l'information ait tenté de vouloir discerner dans les
expertises psychiatriques et médico- psychologiques un mobile
qui faisait si cruellement défaut !
Il est en effet surprenant de constater qu'inculpée le 5 juillet
1985 par le Juge LAMBERT, celui-ci ait, sans perdre de temps,
désigné des experts, afin de l'examiner à la Maison d'Arrêt et ce
61
avant même la date de l'audience de plaidoirie fixée pour sa
mise en liberté devant la Chambre d'Accusation de la Cour
d'Appel de NANCY, dix jours plus tard, le 15 juillet 1985 !
Si Madame VILLEMIN fut dès lors "expertisée" pendant ses
onze jours de détention par les experts, Monsieur DUBEC et
Madame SCHWE1CH, il faut déplorer amèrement que Bernard
LAROCHE, qui, lui, a été détenu pendant plusieurs mois, n'ait à
aucun moment été l'objet d'une expertise psychiatrique ou
médico-psychologique..., ce qui faisait dire Madame Christine
VILLEMIN au Président Maurice SIMON, chargé du
supplément d'information (S.I./D.718 p 18 ): "Le fait qui a
consisté pour Monsieur LAMBERT à désigner onze experts
psychiatriques pour m'examiner, je me demande si on ne
voulait pas arriver à démontrer que j'étais folle et donc
irresponsable. Dans quel but ? Je me le demande bien... j'ai
l'impression qu'il y avait une véritable volonté de vouloir faire
connaître à l'opinion publique que je n'étais pas une femme
normale"...
Le mobile certain de ce terrible assassinat réside, comme il l'a
été sus exposé dans une jalousie inexpiable, le corbeau s'étant
manifesté de 1981, date â laquelle Jean-Marie VILLEMIN était
passé contremaître et s'installait dans sa maison, jusqu'en 1984,
époque où Jean-Marie VILLEMIN, déjà père d'un magnifique
enfant, envisageait d'en avoir un second, lui préparant sa
chambre en agrandissant sa maison, et s'étant en outre acheté
un salon de cuir de qualité.
Quel paradoxe dès lors d'avoir pu envisager que Christine
VILLEMIN qui était la maman du petit Grégory, qui vivait dans
la maison de LEPANGES qui lui appartenait en commun avec
son époux, aurait pu détruire son propre enfant qu'elle avait
porté et qu'elle aimait ! Madame VILLEMIN n'ayant par
ailleurs la moindre raison de jalouser son mari dont elle
partageait les fruits de la réussite professionnelle, et qu'elle
aimait, vivant avec lui, à l'aise financièrement, dans un joli
pavillon, confortablement meublé, sur les hauts de LEPANGES,
où Jean-Marie VILLEMIN et elle avait décidé délibérément de
construire, ayant pris plaisir à venir s'y promener lorsqu'elle
attendait son enfant...
Il n'y a qu'à se reporter à la cote D.12 du supplément
d'information : " Je me plaisais dans les Vosges, il y a la
nature, les forets, j'avais un travail qui me plaisait, qui n'était
pas très difficile, je n'avais pas envie de vivre ailleurs. ..." – S.I.
"Oui, je suis très amoureuse de mon mari. On est amoureux de
ceux qu'on aime. Mon mari est lui aussi très amoureux de moi.
Entre nous deux, ce fut un mariage d'amour. Je ne doute pas
de la fidélité de mon mari, je lui ai été aussi parfaitement
fidèle, je lui serai toujours fidèle jusqu'à ce qu'il sorte et même
après... encore plus après."
Il est certain que Madame Christine VILLEMIN et son mari, qui
l'a soutenue dans l'épreuve insupportable qu'elle a subie, sont
62
épris l'un de l'autre, et se vouent un amour réciproque, ce qu'a
confirmé ce dernier : S.I./D.I5 : " Vous me demandez si j'ai fait
un mariage d'amour, pour moi cela a été l'amour avant notre
mariage, l'amour pendant notre mariage. Il est plus fort que
jamais car avec ce qui nous est arrivé, nous nous sommes
soudés."
Nul n'a pas pu mettre en doute ou douter de cette entente
remarquable du couple, chacun ayant confirmé que Madame
VILLEMIN était une femme sérieuse et fidèle : S.I./D.283 –
Monique VILLEMIN : " J'ai eu l'impression que Jean-Marie et
Christine étaient très amoureux l'un de l'autre. C'est une
impression qui a été durable et qui persiste dans mon esprit. "
S.I./D.I79- Jacky VILLEMIN : " A mon avis, Jean-Marie et
Christine étaient très amoureux l'un de l'autre".
S.I./D.IBO- Liliane VILLEMIN : " Ils constituaient un couple
dont la tendresse réciproque était visible. Je les ai vus se tenir
par la main. J'ai vu Jean-Marie prendre sa femme sur ses
genoux, leur tendresse était visible "
S.I/D.3I3- Jacqueline VILLEMIN : " Jean-Marie et sa femme
donnaient l'apparence d'un couple uni. Ils n'affichaient pas
leurs sentiments en public. Je pense qu'ils réservaient à leur
intimité la tendresse qu'ils avaient l'un pour l'autre et quand
un couple s'entend bien, cela se sent."
S.I./D.3I2 p.2- Bernard NOEL : " Le couple s'entendait
manifestement bien -cela se sentait... Voir vivre un couple
pendant toute une semaine permet de prendre la mesure
exacte de son entente et cette entente était évidente "
S.I./D.IB2- Gilbert VILLEMIN : " J'ai toujours eu le sentiment
avant le drame que Jean-Marie et sa femme s'aimaient
réciproquement beaucoup. Pour moi, ils constituaient un
couple uni."
S.I./D.I34 p.2 -Martial DAVIDE : " Pour les avoir vus bien
souvent, je peux vous dire que c'était un couple qui donnait
l'impression de s'entendre très bien."
Comment dès lors avoir pu oser soutenir que Christine
VILLEMIN aurait pu immoler son fils, qui était sa chair, pour se
venger d'un mari qu'elle aimait ?
Comment avoir pu oser soutenir qu'elle aurait pu sacrifier son
bel enfant, très avancé pour son âge, qui laissait exploser sa joie
de vivre (les photos sont saisissantes à cet égard) alors qu'elle
l'entretenait remarquablement, le soignait, le gâtait, et
l'entourait de son amour maternel...
Interrogée lors du supplément d'information, Madame
Christine VILLEMIN répondait : " Vous me demandez quel était
le sentiment qui venait à l'esprit quand je voyais Grégory.
C'est tout simple, j'avais immédiatement envie de l'embrasser;
d'ailleurs, quand je me déplaçais dans la maison, j'avais
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immédiatement envie de l'embrasser; souvent je lui donnais un
baiser au passage. "
Madame Christine VILLEMIN a vécu, par l'assassinat de son
fils, le plus grand malheur qui soit, à la suite duquel sa douleur
a été intense.
Alors que certains n'ont pas hésité à soutenir qu'elle serait allée
chez le coiffeur le matin des obsèques de son fils, tous ceux qui
l'ont approchée, tant au moment de l'enlèvement, de la
découverte du corps, que des obsèques, ou lors du calvaire qui a
suivi, qu'ils soient gendarmes ou magistrats, ou membres de la
famille, ont été unanimes :
-lorsqu'elle a constaté la disparition de son fils : S.I/D.451 -
Monsieur LACHAUSSEE, gendarme : " L'appel de Madame
Christine VILLEMIN était celui d'une femme au comble de
l'affolement et totalement en détresse. "
Lorsqu'elle a appris l'enlèvement: S.I/D.I5 p 20- Jean-Marie : "
Elle était tout en pleurs, décomposée. "
S.I/D.312 p 7 - Bernard NOEL : " Christine était présente chez
elle, en larmes, bouleversée," effondrée. On ne peut pas trouver
de mots assez grands pour décrire la scène. Je me rappelle que
dans ses larmes, Christine m'a dit à peu près ceci: " Tu te rends
compte, Bernard, on m'a pris mon titi." "
S.I/D.283 pIS -Monique VILLEMIN : " J'ai pu constater l'effroi
de Christine et de Jean-Marie. Christine espérait toujours
qu'on allait retrouver son enfant, qu'on l'avait peut-être
simplement enlevé."
-lors de la découverte de Grégory : S.I./D.I5 p.23 -Jean-Marie
VILLEMIN: " Christine était dans le couloir, sur ses fesses, elle
s'est évanouie... Je me suis précipitée sur Christine, je me
tapais la tête contre le crépi. Nous nous sommes enlacés par
terre, désespérés. Elle me disait: pourquoi nounours, pourquoi
" nounours ? "
S.I./D.788- M. Jean-Jacques LECOMTE, Procureur de la
République d'EPINAL, lequel a eu: " le sentiment de me trouver
en présence d'un homme et d'une femme dont l'accablement et
la détresse me paraissaient sincère. Je n'ai pas eu le moins du
monde l'impression de simulation chez l'un ou l'autre".
-dans les jours qui ont suivi, et lors de la mise en bière : S.I/D.I5
p 8- Jean-Marie VILLLEMIN : " Après la mort de Grégory, ce
qui m'avait frappé, c'est que Christine ne s'endormait jamais
sans prendre auprès d'elle son petit éléphant bleu en peluche
rembourré. Il avait aussi un petit kiki mais il l'a avec lui dans
son cercueil. C'est Christine qui a voulu que l'on mette le kiki
près de l'enfant lors de la mise en bière".
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-le jour des obsèques : Madame Christine VILLEMIN s'évanouit
au moment on allait descendre le cercueil de Grégory dans le
caveau : S.I/D.84- Jean Marie VILLEMIN S.I./D.I83 -Monique
VILLEMIN S.I/D.I53 -Monsieur CLAUDEL, Maire de
LEPANGES :" Elle s'est effondrée."
S.I/D.4I3- M.LAMIRAND Gendarme : " Pendant ce transport
(chez le médecin), Madame VILLEMIN était une femme
anéantie"
-le Dimanche suivant les obsèques: S.I/D.222 -Mme THIRIET,
Directrice de l'Ecole Maternelle : "Je revois Christine
VILLEMIN hagarde, déchirée, regardant les enfants avancer
dans l'allée de l'Eglise, c'était saisissant "
-dans les temps qui ont suivi et lorsque les époux ont vécu chez
les Albert VILLEMIN : S.I./D.328- p.7 -Lionel : " Ils avaient du
chagrin l'un et l'autre, et je me rappelle que Christine avait
toujours les yeux rouges. Il est sûr qu'elle était triste."
S.I/D.I34- p.6 - Martial DAVIDE : " Vous me demandez quelle
impression ils donnaient, je vous réponds: on aurait dit deux
gosses paumés. Jean-Marie a essayé de reprendre le boulot
mais il n'a pu tenir. C'est lui qui a essayé le plus de mieux
résister mais je répète, ils étaient paumés tous les deux."
-lors même du supplément d'information et ce à de très
nombreuses reprises Monsieur le Président Maurice SIMON,
chargé de ce supplément d'information, a dû faire état de
l'émotion de Madame VILLEMIN, mentionnant entre autres,
lors de la notification des expertises des Professeurs MARIN et
GISELMANN que : " Madame semble paralysée (S.I./D.I67 p
2), celle-ci " précisant " Tout ce qui s'y trouve décrit me fait
terriblement mal à entendre. Revoir tout cela, c'est dur"
Anéantie par la disparition de son enfant, révoltée par les
suspicions du S.R.P.J. et l'inculpation dont elle a été
injustement l'objet, contre les réquisitions du Parquet
d'ÉPINAL, écoeurée par l'arrêt de la Chambre d'Accusation de la
Cour d'appel de NANCY, qui l'a renvoyée devant la Cour
d'Assises et qui a été cassé par la Cour de Cassation, il
appartient aujourd'hui à la Chambre d'Accusation de DIJON,
par la motivation de son arrêt, de lui rendre l'honneur que la
Justice lui a retiré...
Et ce, alors, qu'outre les impossibilités démontrées, il est apparu
qu'aucun des membres de la famille n'a jamais le moins du
monde cru qu'elle ait pu faire le moindre mal à son fils : - Albert
: " Non, je ne crois pas qu'elle est coupable" (S.I./D.II59 p 3)
-Jacqueline VILLEMIN : " Je ne crois pas _que Christine ait pu
assassiner son enfant." (S.I/D.313 p.11)
-Bernard NOEL : " Vous pouvez noter. Je n'hésite absolument
pas. c'est pour moi totalement impossible. Toute la vie de
couple de Jean-Marie et de Christine, tout leur comportement
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avec un petit enfant qu'ils adoraient, qu'ils choyaient et qu'ils
gâtaient, que sa mère habillait avec soin, traitait avec amour
et gentillesse, tout cela s'inscrit en faux contre cette hypothèse
folle, qu'après avoir mis au monde un enfant et l'avoir aimé
comme elle l'a aimé, une mère puisse le tuer avec une pareille
sauvagerie, alors qu'il n'existait au sein de son ménage aucun
conflit, aucune crise, c'est totalement inimaginable."
(S.I/D.312)
-Marie-Christine VILLEMIN : " Cela me parait totalement
impensable" (S.I/D.I83)
-Lionel VILLEMIN : " Je n'ai pas pensé que Christine ait pu
tuer son enfant. D'abord, elle aimait bien son enfant et puis
pour une mère tuer son enfant il faut un sacré caractère. C'est
quand même gros. " (S.I/D.328)
-Madame PARISSE : " Pour moi, il me paraît impensable que
Christine VILLEMIN ait tué son enfant. D'ailleurs, je l'ai
toujours pensé et je l'ai toujours dit. " (S. I. ID. 219 p 4)
-Madame Albert JACOB : "Alors je vous dis ma conviction
absolue que Christine ne peut pas être l'assassin de son fils. "
(S.I.ID.341)
-Monsieur Albert JACOB : " Vous me demandez si à mon avis,
Christine peut être la meurtrière de son enfant. C'est là une
question terrible mais moi - je ne le pense pas. " (S.IID.740 p 2)
En conclusion, il a été démontré et il est demandé à la Chambre
d'Accusation de le motiver dans son arrêt, que Madame
Christine VILLEMIN :
-n'a pu être le corbeau téléphonique
-n'a pu matériellement effectuer le parcours insensé qui lui avait
été prêté pour aller noyer son enfant
-n'avait pas le moindre mobile d'accomplir un tel acte sur
Grégory, dont elle ne consolera jamais de la disparition
CONCLUSION :
Le signataire du présent mémoire qui assure la défense de Jean-
Marie et Christine VILLEMIN a personnellement vécu, ayant
été désigné dans la semaine qui a suivi ce crime innommable,
les différentes étapes de cette affaire et il en est, à son niveau, la
mémoire.
La marche au désastre a été conduite par un Juge d'Instruction
que la FRANCE entière a pu voir à la télévision présenter son
ouvrage "Le Petit Juge" devenu un best-seller. Son nom a été
évoqué à l'Assemblée Nationale et a été lié à une réforme du
Code de Procédure Pénale communément appelée la "réforme
LAMBERT" tant son action a été nocive, faisant litière du devoir
de réserve lié normalement à son état, il a, par médias
interposées, contribué à alimenter un véritable climat de folie.
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Il a suivi la voie qui lui a été tracée par le S.R.P.J. dont l'objectif,
par tous les moyens, était de remettre en cause le travail de la
Gendarmerie et il plaçait en prison le 5 juillet 1985 une mère
innocente en l'inculpant du plus terrible des crimes.
Il la volontairement ignoré les requêtes de la Défense qui,
légitimement lassé dû, comme l'a relevé la Chambre
d'Accusation, déposer plainte contre Murielle BOLLE
De son côté le S.R.P.J. de NANCY, captivé dans le rapport de
synthèse de son Chef par CHARLEMAGNE et la terre giboyeuse
de la Vologne, a construit la folle hypothèse de la mère assassin
de son enfant.
Le père de Grégory n'a pu résister à cette pression conjuguée et,
victime d'un véritable cataclysme psychologique, a tué le 29
mars 1985 l'assassin de son enfant dont les complices ou les coauteurs
doivent être découverts et justes sanctionnés.
Heureusement il y a eu quand même de grands Juges. La Cour
de Cassation le 17 mars 1987 a redressé la barre en cassant et
annulant l'arrêt du 9 décembre 1986 et la Chambre
d'Accusation, grâce à son supplément d'information et à son
Président, a mis à néant l'erreur judiciaire que j'ai
personnellement vue, demeurant impuissant, se construire.
Patiemment, grâce aussi à l'action de Monsieur le Procureur
Général ESTRANGI qui a suivi les auditions et les différents
transports sur les lieux, le supplément d'information a apporté
la preuve de l'innocence de la mère.
C'est pourquoi nous demandons respectueusement à la
Chambre d'Accusation de rendre en faveur de Christine
VILLEMIN un arrêt de non-lieu qui, rappelant tout le calvaire
judiciaire qu'elle a subi et les causes de celui-ci, ainsi que la
responsabilité de leurs auteurs, sera un arrêt de réhabilitation et
en outre d'ordonner la poursuite de l'information en procèdent
aux inculpations nouvelles qui s'imposent ainsi que cela a été
antérieurement développé dans des mémoires régulièrement
déposés.
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