TROUVONS DES SOLUTIONS RADICALES.

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BRUNO LEROY.

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May 26, 2007, 11:58:03 AM5/26/07
to ÉDUCATION ET ACTION SOCIALE POPULAIRE.
La seule solution se doit d'être radicale : il faut que, dans toutes
couches sociales, on lance le défi d'humaniser le système, de changer
le style de notre monde occidental. Il se peut que dans certains cas
nous réussissions à aider ces personnes qui sont dans la misère. Mais
il se peut aussi que dans de nombreux autres cas nous nous heurtions à
l'échec. Toutefois, ce qui est évident est que nous rendrons notre vie
plus humaine en essayant d'humaniser la leur, et ce, que nous
parvenions ou non à les faire sortir de la pauvreté. Si, de
l'intérieur de notre système, nous essayons de faire en sorte qu'ils
ne soient plus en marge, nous échouerons peut-être ; mais nous ferons
naître, probablement, un système ou un mode de vie qui ne sera pas
générateur d'exclusion. Et c'est ce qui, à la longue, constitue la
plus grande victoire. La personne installée dans le confort ne
parviendra à devenir plus humaine que si elle accepte de sortir d'elle-
même pour se rapprocher de l'autre, qui vit dans la misère. Et cet
autre ne sera humanisé que dans la mesure où il pourra entrer en
contact avec celui qui vit dans le confort. Ainsi, en faisant naître
une relation à la place de ce qui était un mur, les deux parties du
système deviennent plus humaines et avancent dans le même direction.
Toutes deux deviennent davantage des personnes.

Alors que la révolution ne pouvait être faite que par les grands
collectifs, l'humanisation apparaîtra à la portée de tout un chacun,
et son efficacité sera d'autant plus grande que des gens se sentiront
impliqués. Ceci ne veut pas dire que c'est une tâche facile à
réaliser, mais c'est une tâche à la mesure de nos possibilités.
Révolution et humanisation poursuivent exactement le même but :
permettre à tous les hommes de vivre leur dignité humaine. Il y a
pratiquement toujours eu des pauvres, d'une façon ou d'une autre.
Cependant les caractéristiques des marginaux actuels, dans les grandes
villes nanties, présentent des différences significatives par rapport
à d'autres formes de pauvreté. A première vue, on a l'impression qu'il
est très difficile de résoudre le problème que pose cette nouvelle
marginalisation, non pas tant à cause de sa dimension quantitative que
par la complexité de sa réalité plurielle, et par les difficultés
auxquelles nous nous heurtons quand nous voulons mettre un frein aux
tendances à la reproduction de ce fait social. Les solutions trouvées
par le passé pour lutter contre d'autres formes de pauvreté ne peuvent
être réutilisées sans être adaptées. Mais, par ailleurs, il est vain
de refuser de profiter de l'expérience d'altruisme de tant d'hommes
qui nous ont précédés. Tirons donc des leçons du passé sans l'imiter.
Les pauvres et marginaux sont les personnes qui n'ont pas suivi le
progrès rapide du modernisme et se sont trouvées parquées sur le bas-
côtés d'une autoroute où les voitures roulent tous les ans plus vite.
Et plus la rapidité du progrès, des changements techniques et
culturels, est grande, plus grande est la difficulté du marginal à
réintégrer le système social. La seule existence des pauvres remet en
cause ce système social.

En disant ceci, nous touchons l'un des points que les éducateurs qui
travaillent auprès des marginaux soulignent le plus : la réalité de la
marginalisation est symptomatique d'une maladie dont souffre tout
notre système social. Et pour que ce constat entre réellement dans les
mentalités, nous avons une dure bataille à livrer, car nous avons
toujours tendance à penser que le problème des pauvres est celui des
pauvres. Nous disons volontiers : « ils n'ont pas eu de chance dans la
vie », alors qu'à la vérité c'est un problème de la société tout
entière. Tout le corps est malade, mais les plaies n'apparaissent qu'à
certains endroits. C'est pour cette raison, que le travail de terrain
des éducateurs devient une tâche de plus en plus difficile et ardue.
C'est pour cette raison également que, jamais je ne me tairais en tant
que militant Social pour dénoncer les perversités de nos systèmes et y
porter remèdes au quotidien, jusqu'au bout, sans jamais me lasser de
vouloir humaniser notre société. Comme tant d'éducateurs et
d'éducatrices le font mais aussi, des citoyens qui ont pris la mesure
de l'urgence.

Bruno LEROY.

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