Le 18/06/2015 23:16, robby a écrit :
> Le 18/06/2015 21:34, jc_lavau a écrit :
> Une chose est sûre, la turbulence atmosphérique est trÚs
>> trÚs variable.
>
> j'ai toujours entendu et lu que le scintillement était du a la
> turbulence atmosphérique (et que les cosmonautes y echappent), et ne
> touchait pas les planètes parce que l'effet de lentille lié à l'echelle
> de turbulence ne touchait que les objets de tres faible ouverture
> angulaire.
Le scintillement des étoiles
D'après ce que j'ai trouvé dans la littérature, il est clair que la
théorie n'existe pas encore. Il est clair que c'est la turbulence de
l'atmosphère qui est la cause. Agrandir la pupille d'entrée avec des
jumelles ou un télescope supprime le scintillement. Il serait de plus
réputé que les étoiles bleues telles que Sirius scintillent plus que
les rouges telles qu'Aldébaran. Sauf qu'en France Sirius est toujours
plus basse sur l'horizon qu'Aldébaran...
De plus, le scintillement semble exiger une atmosphère haute très
claire. Un léger voile de cirrostratus, et je n'observe plus de
scintillement.
Analogie prometteuse : les caustiques qui marquent au fond d'une
piscine l'éclairement du Soleil. Quelle que soit la profondeur, quelle
que soit la hauteur du Soleil, on observe toujours des parois minces et
lumineuses, dansant autour de zones sombres six à dix fois plus
étendues. Voici 52 ans ans, personne ne savait pourquoi. Et à présent,
on est plus avancés ?
Durant dix-sept ans, j'avais gardé une mauvaise opinion de la précision
du modèle en arcs de cercle des fuseaux de Fermat. En applications
astronomiques, il me semble avoir été beaucoup trop pessimiste et
sévère. Disons qu'à 20 diamètres de source ou d'absorbeur, nous sommes
en champ lointain, et l'approximation devient fiable.
Le 11-cis rétinal de nos rhodopsines des bâtonnets mesure dans les 18 Å
de grand axe, dans les 5 à 10 Å de petit axe. On est donc en champ
lointain à 36 nm de la rhodopsine, soit encore dans l'humeur vitreuse
et fort loin de la pupille.
On peut donc calculer l'angle \alpha du cône tangent pour chaque photon
de chaque étoile. Ou plutôt angle du cône à son axe, qui est exactement
l'angle au centre du demi-arc, d'apex à ventre.
La condition des fuseaux de Fermat s'écrit :
2. \alpha . R - 2 R . sin(\alpha) < \lambda / 4
Soit au premier ordre : \alpha^3 < \lambda /(4 R)
Pour Sirius, à 8,7 Al, et longueur d'onde principale 480 nm
Pour Aldébaran à 68 Al, et longueur d'onde principale 750 nm
Pour Saturne à minuit vrai, distante à 1300 Gm, blanche blafarde, on va
prendre la moyenne à 550 nm.
Sirius : \alpha^3 < 1,46 . E-24 ==> \alpha < 11,3 nrad. Largeur du cône
du photon à 3000 m de distance : 68 µm.
Aldébaran : \alpha^3 < 2,9 . E-25 ==> \alpha < 6,6 nrad. Largeur du
cône du photon à 3000 m de distance : 40 µm.
Saturne : \alpha^3 < 1,06 . E-19 ==> \alpha < 473 nrad. Largeur du
cône du photon à 3000 m de distance : 2,8 mm. Voilà qui devient
comparable à nos pupilles humaines.
Conclusion : non, la géométrie des fuseaux de Fermat ne fournit pas, en
tout cas pas à elle seule, une théorie quantitative de la scintillation
des étoiles.
Ah ! Si on pouvait interroger les moutons, qui ont un très beau tapetum
lucidum, pour savoir leur perception de la scintillation des étoiles !
Mais la communication scientifique avec eux est difficile.