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I concerti dell'addio

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Lionel Tacchini

unread,
Mar 6, 2015, 5:03:28 AM3/6/15
to
Parce que c'est tellement mieux que tous les vibratoires romantiques.

Parce que Biondi et L'Europa Galante en font un feu de forêt comme on en
a peu entendus.

Et aussi parce que c'est en écoute là:
http://www.radio4.nl/plaatpaal/383/cd-van-de-week-vivaldi-fabio-biondi-europa-galante

--
Lionel Tacchini

Julien "Rocco Siffredi" Barma

unread,
Mar 6, 2015, 5:15:40 AM3/6/15
to
Le vendredi 6 mars 2015 11:03:28 UTC+1, Lionel Tacchini a écrit :
> Parce que c'est tellement mieux que tous les vibratoires romantiques.


oulalala Leo veut rallumer la guerre des Baroqueux...le la 415, qui a la même authenticité que le syndrome de Stockholm ou la Chtouille de Lezignan-Corbiére

Lionel Tacchini

unread,
Mar 6, 2015, 5:23:36 AM3/6/15
to
Il n'y a rien à rallumer, la cause est entendue depuis longtemps. Très
longtemps. Depuis le début.

--
Lionel Tacchini - on en cause même plua

Julien "Rocco Siffredi" Barma

unread,
Mar 6, 2015, 5:26:12 AM3/6/15
to
J'aime surtout les effets, pas la cause puisqu'on en cause plus !

Marc Van Dyck

unread,
Mar 6, 2015, 7:10:11 AM3/6/15
to
Lionel Tacchini submitted this idea :
Juste un Vivaldi comme il y en a plein d'autres, non ? Je n'ai pas
saisi le côté exceptionnel de celui-ci... C'est pas que je n'aime pas,
hein, au contraire, mais je ne vois juste pas pourquoi il sort du lot !

Par contre, sur le même site, il y a aussi un CD avec des motets de
Bach, et celui-là, je trouve qu'il vaut vraiment la peine...

Suis dans une période baroqueuse aussi pour le moment... je ne
m'inquiète pas, ça ne durera pas. Mais c'est quand même bon !

--
Marc Van Dyck


Lionel Tacchini

unread,
Mar 6, 2015, 7:15:08 AM3/6/15
to
On 06.03.2015 13:10, Marc Van Dyck wrote:
> Juste un Vivaldi comme il y en a plein d'autres, non ? Je n'ai pas
> saisi le côté exceptionnel de celui-ci... C'est pas que je n'aime pas,
> hein, au contraire, mais je ne vois juste pas pourquoi il sort du lot !

Il est blasé.
Bon, j'avoue ne pas avoir écouté tout le lot.
Et pas tout le CD non plus, juste les deux premiers concertos.

--
Lionel Tacchini

Sébastien Letocart

unread,
Mar 7, 2015, 2:14:15 AM3/7/15
to
Le vendredi 6 mars 2015 13:10:11 UTC+1, Marc Van Dyck a écrit :

> Juste un Vivaldi comme il y en a plein d'autres, non ?

Sauf que ça a beaucoup plus de punch, de mordant, de souffle, de pétillant, de tempi enlevés, d'ornements raffinés, de lyrisme sans pleurniches inutiles que 99% des enregistrements de Vivaldi disponibles sur le marché de l'enregistrement ; hormis cela, en effet, il s'agit d'un disque consacré à Vivaldi - diantre un de plus! - tout à fait ordinaire et sans intérêt particulier...

Et là, "Les 4 Saisons", pareil:

https://www.youtube.com/watch?v=SLP7c0o1Xq0

S.

Lionel Tacchini

unread,
Mar 7, 2015, 3:36:07 AM3/7/15
to
On 07.03.2015 08:14, Sébastien Letocart wrote:
> hormis cela, en effet, il s'agit d'un disque consacré à Vivaldi -
> diantre un de plus! - tout à fait ordinaire et sans intérêt
> particulier...

Pas d'accord. C'est une musique pour le simple plaisir de l'écoute, ce
qui reste quand même son but premier. On n'en fera pas une thèse, c'est
vrai, mais c'est mieux que la dernière symphonie de Segerstam que j'ai
entendue.
--
Lionel Tacchini

Sébastien Letocart

unread,
Mar 7, 2015, 3:46:32 AM3/7/15
to
Je constate que mon trait d'ironie n'a pas été compris...
Ce disque est une merveille qui sort évidemment du lot. J'adore Fabio Biondi/Europa Galante.

Message has been deleted

Lionel Tacchini

unread,
Mar 7, 2015, 4:08:03 AM3/7/15
to
Je ne suis pas très sur de moi au sujet de Vivaldi.
J'ai le sentiment que ses concertos valent bien mieux que ce que l'on
est venu à en penser en conséquence de la surexposition aux plus
populaires et à leur quantité, et je suis accroché et agréablement
surpris à chaque fois mais je vois jamais personne en dire du bien.

Quant à Biondi, il n'y a aucun malentendu.
--
Lionel Tacchini

Julien "Rocco Siffredi" Barma

unread,
Mar 7, 2015, 6:50:18 AM3/7/15
to
Le samedi 7 mars 2015 08:14:15 UTC+1, Sébastien Letocart a écrit :

>
> Et là, "Les 4 Saisons", pareil:

Au risque de passer pour un excentrique, un déviant, un aigrefin etc... Nul n' approchât Hermann Scherchen dans cet exercice des 4 saisons...et vous pourrez à l'envie de parler _d'école d'interprétation_, aucune, et je dis bien AUCUNE, ne rivalise avec celle du vieux Hermann... je dois dire que c'est _un musicien_ qui me l'a fait connaitre en me disant avec un singulier accent espagnol " écoute, écoute, après on en parlera" je m'en souviens comme si c'était hier... j'avais 19 ans...
Quant à Hermann( qui est aussi, je crois dans le panthéon de Melmoth) voila un extrait que j'ai piqué de Wiképedia.
JE CITE

""Parce qu'il est intransigeant, déterminé, engagé dans son siècle et dirige la plupart du temps sans baguette, beaucoup voient en Hermann Scherchen une figure excentrique alors qu'il n'en est rien. Certes, il occupe une place atypique dans l'univers des chefs d'orchestre du XXe siècle, car il est un ennemi juré de la routine. Curieux de tout, enthousiaste et infatigable travailleur (il n'exécute jamais une oeuvre contemporaine sans une étude préalable fort minutieuse de la partition), il a toujours cherché à trouver le point d'union entre hier et aujourd'hui. Conscient que tout est affaire d'héritage, il s'est ouvert à toute nouveauté sans jamais couper les racines qui l'unissaient à la tradition.

S'il sait parfaitement expliquer (les séances de répétitions le montrent exigeant mais en dialogue permanent avec ses musiciens), il sait aussi écouter. Ce musicien né a été à bonne école, comme l'atteste une lettre au vitriol d'Arnold Schoenberg en 1914 : "Cher Scherchen, j'ai plusieurs choses importantes à vous dire au sujet de la répétition d'hier de la "Symphonie de chambre". D'abord les bonnes : l'ensemble est bien travaillé. Mais à part quelques rythmes hasardeux ou inexacts et quelques endroits qui ne donnent rien du tout, presque tout le reste aurait pu faire une excellente impression si (et maintenant j'en viens aux mauvaises, que je dois dire énergiquement et auxquelles je souhaite que vous prêtiez la plus grande attention) vos tempi n'étaient tout du long trop vifs. Vous semblez tomber dans l'erreur qui consiste à confondre tempérament et vitesse!! Mais le tempérament en lui-même ne veut rien dire, et si cela signifie quelque chose comme tempérament fougueux, c'est pour moi sans valeur aucune. (...) Débarrassez-vous de cette erreur et faites de la musique avec un tempérament réservé, retenu!! (...) La chose la plus importante, c'est l'Adagio. Vous le jouez presque comme un allegro!!! (...) Le début doit en être calme, méditatif, et la progression ne doit rien avoir de passionné, mais ce doit être l'"intériorité" qui "s'intensifie". (...) Pour poursuivre : toute la réexposition est précipitée. Tout devient confus, aucune note n'est claire. Utilisez autant d'expression qu'il y a dans la pièce et n'essayez pas d'en donner toujours plus."16

S'il existe un terme pour exprimer ce que pouvait être son style, on le trouve dans le titre de l'un de ses essais : l'Essence de la musique, ou dans ces quelques conseils adressés à Rolf Liebermann : "Il est inutile d'apprendre à diriger. Contente-toi d'étudier les partitions. Tu ne feras jamais un geste faux si tu entends bien le morceau dans ta tête."15. Certes, l'homme déroute parfois, tant il infuse une sincérité passionnée et personnelle sans jamais être dictatoriale dans ses interprétations de Mozart, Vivaldi --fascinante lecture des Quatre saisons avec Julian Olevsky ou, encore, Beethoven --avec l'une des plus puissantes exécutions de la Symphonie n°3, et des enregistrements légendaires des Concertos pour piano avec Paul Badura-Skoda. Il fait également renaître Bach, Haydn- -dont il est le premier à réaliser un enregistrement intégral des Symphonies Londoniennes ou, encore,Purcell15. Toute oeuvre devient, avec lui, oeuvre nouvelle à recréer car le temps n'a rien arrêté, ni figé; tout, au contraire, continue. "Avec lui, la musique prend vie sans le secours d'aucun artifice virtuose. Scherchen, en fait, n'est nullement un chef virtuose qui veut imposer sa personnalité au public, écrit le compositeur anglais Humphrey Searle. Ce qu'il recherche, c'est d'exprimer ce qu'il ressent que le compositeur avait à l'esprit quand il écrivit l'oeuvre et d'en faire une expérience vivante, pas un "musée classique.""2. Il est vrai que, parfois, Scherchen tord le cou à certaines oeuvres : il existe notamment un enregistrement de la 5e Symphonie de Mahler à laquelle Scherchen a apporté de nombreuses corrections, rayant une partie importante des notes... Mais Scherchen préfèrera toujours la critique ouverte à toute tentative d'influence sur les critiques. C'est encore en pionnier qu'il enregistrera pour la première fois un bon nombre des Symphonies du compositeur viennois (à savoir la n°1, ou Titan; la n°2, n°3, n°5, n°7, n°8, ou symphonie des mille; n°9 et n°10). Son travail sur Bach, avec l'orchestration de "L'Art de la fugue", qu'il dirige le 14 mai 1965 à Lugano, offre une maîtrise exceptionnelle de l'orchestre où il choisit les timbres non pas comme une fin en soi, mais pour mieux éclairer l'organisation de l'oeuvre. Aux cordes interrogatives répondent des vents affirmatifs :"Il s'ensuit une dialectique de l'exposition et de l'expression propre à l'oeuvre elle-même qui me semble se rapprocher considérablement de l'idéal que je vise, explique Scherchen. À savoir, communiquer à l'auditeur le message auditif apparemment le plus docte et le plus ardu d'une manière immédiate."17

Sans doute par désir pédagogique, Scherchen a écrit plusieurs traités sur la musique et la direction d'orchestre. Par générosité et, toujours, curiosité, il prend sous son aile de jeunes débutants comme Francis Travis, qui fut d'abord son assistant avant de voler de ses propres ailes ou Igor Markevitch, qui allait également devenir l'un des plus grands chefs d'orchestre du siècle.

Toujours dans les années 1950, Hermann Scherchen dirige les Premières de Das Verhör des Lukullus de Dessau ou, encore, du König Hirsch de Hans Werner Henze. Il correspond toujours avec Schoenberg dont il a créé à Darmstadt la Danse autour du Veau d'Or extraite de Moses und Aron. Par ailleurs, Scherchen travaille sur la partition pour son ami et collègue Hans Rosbaud qui en assure la Première, le 12 mars 1954 à Hambourg. Scherchen, lui, dirigera l'ouvrage à Berlin en 1959 en version scénique. Vieillissant et à moitié aveugle, Schoenberg interroge le chef d'orchestre sur l'avenir de "Die Jacobsleiter" (L'Échelle de Jacob) : "Je ne pourrai vous dire la formation requise pour "Die Jacobsleiter" qu'après avoir repris le travail dessus, écrit Schoenberg. Mon projet, dans la mesure du possible, est d'employer des bois par moins de quatre et des cuivres normaux18. 1) Style : ce n'est pas une composition dodécaphonique, mais correspond au style de mon "Erwartung" et de "Die Glücklische Hand". 2) Je suppose que cela durera trois-quarts d'heure. Mais je peux me tromper. Cela peut tout aussi bien durer une heure un quart... Je ne sais plus19.

Après être allé aux États-Unis pour diriger le Philadelphia Orchestra en 1964, celui que les Américains surnomment Le magicien de Gravesano retourne en Suisse. Le 12 juin 1966, il succombe à une crise cardiaque alors qu'il se trouve à Florence pour diriger "L'Orfeide" de Gian Francesco Malipiero.""
FIN DE CITATION

Lionel Tacchini

unread,
Mar 7, 2015, 9:22:40 AM3/7/15
to
On 07.03.2015 12:50, Julien "Rocco Siffredi" Barma wrote:
> Nul n' approchât Hermann Scherchen dans cet exercice des 4 saisons...

Ben voyons. Il va nous faire croire qu'il a entendu tous les autres.

--
Lionel Tacchini

Julien "Rocco Siffredi" Barma

unread,
Mar 7, 2015, 1:07:50 PM3/7/15
to
Non évidemment, cela est impossible _nul n'approchât_ exclue de FAIT, les nuls que je ne pus entendre, my dear Leo
JULIEN

Paul & Mick Victor

unread,
Mar 7, 2015, 1:21:51 PM3/7/15
to
Julien "Rocco Siffredi" Barma a exprimé avec précision :

> Au risque de passer pour un excentrique, un déviant, un aigrefin etc... Nul
> n' approchât Hermann Scherchen dans cet exercice des 4 saisons...

Tout ça me paraît très subjonctif, hein... En fait, ce n'est pas si
simple...

--
Paul & Mick Victor
retourne au Bled

Julien "Rocco Siffredi" Barma

unread,
Mar 7, 2015, 1:45:26 PM3/7/15
to
Tout n'est que _subjonctivité_ mon ami...

Julien voyage au pays du "Bescherelle "

Lionel Tacchini

unread,
Mar 8, 2015, 1:29:48 AM3/8/15
to
On 07.03.2015 10:08, Lionel Tacchini wrote:
> Je ne suis pas très sur de moi au sujet de Vivaldi.
> J'ai le sentiment que ses concertos valent bien mieux que ce que l'on
> est venu à en penser en conséquence de la surexposition aux plus
> populaires et à leur quantité, et je suis accroché et agréablement
> surpris à chaque fois mais je vois jamais personne en dire du bien.

Personne pour chanter les louanges de Vivaldi. Ils préfère ce que leur
joue Dudamel :-(

--
Lionel Tacchini

Lionel Tacchini

unread,
Mar 8, 2015, 1:30:55 AM3/8/15
to
On 07.03.2015 10:08, Lionel Tacchini wrote:
> Je ne suis pas très sur de moi au sujet de Vivaldi.
> J'ai le sentiment que ses concertos valent bien mieux que ce que l'on
> est venu à en penser en conséquence de la surexposition aux plus
> populaires et à leur quantité, et je suis accroché et agréablement
> surpris à chaque fois mais je vois jamais personne en dire du bien.

Personne pour chanter les louanges de Vivaldi. Ils préfèrent ce que leur
joue Dudamel

--
Lionel Tacchini

Paul & Mick Victor

unread,
Mar 8, 2015, 3:24:38 AM3/8/15
to
Lionel Tacchini a formulé la demande :
> Personne pour chanter les louanges de Vivaldi. Ils préfèrent ce que leur joue
> Dudamel

J'avais écrit - en 2009, ça ne nous rajeunit pas -, un petit texte sur
le "Mystère Vivaldi". Comme je suis en manque d'inspiration
aujourd'hui, je le reproduis ici :

Le fils du barbier me rase, je n'y peux rien. Pourtant, on ne pourra
pas me reprocher de n'avoir pas essayé. Cent fois, mille fois, je me
suis attelé à la tâche, je me suis installé dans mon fauteuil le plus
confortable, concentré, plein de bonne volonté, bien décidé à percer
coûte que coûte ce mystère. Las, très vite mes paupières
s'alourdissent, mon esprit se met à vagabonder, il faudrait que je
change le joint de ce robinet qui fuit, j'ai oublié de rappeler la
banque, surtout ne pas oublier d'acheter du café, il faudra que je
change le joint de ce café qui fuit, j'ai oublié de rappeler mon
robinet, et je tombe dans une douce somnolence, anesthésié par ce
violon qui n'a rien à me dire et ces phrases musicales qui ne font pas
grand chose pour me surprendre. Vingt minutes de sa musique agissent
plus efficacement sur moi qu'un comprimé de Stillnox.

Son apport à l'évolution de la musique est incontestable. Il fixa les
formes du concerto de soliste, même s'il n'en fut pas l'inventeur :
avant lui, Torelli avait déjà utilisé la coupe en trois mouvements,
rapide, lent, rapide. Ses sinfonies préfiguraient les symphonies
classiques et annonçaient Carl Philipp Emmanuel ou Jean Chrétien Bach.
Ses modulations du majeur au mineur, ses hardiesses harmoniques,
l'utilisation des accords de 9ème ou même de 11ème devaient avoir un
aspect résolument moderne en 1720. Il est d'ailleurs faux de prétendre
qu'il ne fut pas reconnu en son temps. Il souleva l'enthousiasme en
Europe, Corrette écrivit un Laudate Dominum sur ses Quatre Saisons et
Bach transcrivit plusieurs de ses concertos. Néanmoins, ce ne sont pas
ces apports théoriques, largement ignorés du grand public, qui peuvent
expliquer aujourd'hui cette frénésie de Vivaldi. Bien d'autres
apportèrent des contributions décisives à l'écriture musicale et ne
sont pas utilisés en fond sonore sur les répondeurs téléphoniques
(celui de la Mairie de Paris avec son "Printemps" nasillard et couinant
est un modèle de bon goût municipal) ou en sonnerie sur les téléphones
portables. Non, décidément, il y a un mystère Vivaldi.

Je tombe sur un paragraphe d'Antoine Goléa écrit il y a plus de 30 ans :
"Aujourd'hui, des tonnes de disques chantent la gloire de Vivaldi, et
il suffit d'afficher un programme Vivaldi pour que se remplisse une
salle. C'est une mode qui passera comme les autres et on s'apercevra à
quel point un Corelli et un Tartini ont un génie autrement divers et
profond que ne le sont le talent et la facilité de Vivaldi." La
prophétie ne s'est pas réalisée, puisque la maison d'édition Naïve a
initié un projet monumental d'enregistrement des manuscrits inédits du
Prêtre roux conservés à la bibliothèque de Turin. Projet prévu sur 15
ans, qui promet de faire couler beaucoup d'encre et de générer de
confortables profits. 300.000 coffrets de la première livraison
auraient déjà été vendus, ce qui est un chiffre pharaonique pour de la
musique classique. Rappelons que l'immense majorité des nouveaux
disques n'atteint pas 1.000 exemplaires, et que la plupart sont vendus
à moins de 500 ex. Un disque classique qui dépasse les 3.000
exemplaires écoulés constitue un véritable exploit dans le milieu de
l'édition. Le record des ventes reste à ce jour à Jordi Savall à la
viole de gambe pour la musique de Tous les matins du monde, vendue à
environ 1 million d'exemplaires. Lequel Jordi Savall collabore
d'ailleurs au programme de Naïve. On ne s'en plaindra pas, c'est un
musicien d'exception.

Il faut regarder les photos que Naïve a utilisées pour les couvertures
de ses Cds pour mieux comprendre sa démarche marketing. Elles
conviendraient parfaitement pour promouvoir des parfums ou des
sous-vêtements haut de gamme.
http://www.naive.fr/oeuvre/the-vivaldi-edition-operas-01

Vivaldi s'y décline comme un produit de luxe, il prend sa place à côté
de Dior, Chanel, Louis Vuitton, Rolex, Gucci ou Prada. La culture est
traditionnellement austère et l'exhumation de paperasses vieilles de
presque trois siècles risquait de ne concerner qu'un public de vieilles
barbes spécialistes, forcément limité. Il fallait éviter que la pièce
de musique devînt une pièce de musée, il était nécessaire de lui donner
un look moderne à l'usage des jeunes cadres et des bobos, généralement
assez incultes musicalement, mais très sensibles au statut social.
C'est pourquoi la communication de Naïve n'est pas principalement axée
sur la musique elle-même, mais insiste davantage sur l'aspect luxueux
du produit, avec des photos inédites de Venise dans un format 30 x 30.
The Vivaldi Edition Operas #01 comprend 27 CD, 1 DVD bonus et 2 livres
totalisant 208 pages au prix de 180 Euros TTC. Démarche opposée à celle
de la maison Brilliant, qui propose régulèrement des coffrets de 100
Cds ou plus pour des prix dérisoires (on trouve désormais le coffret
Mozart de 170 Cds à moins de 50 euros, et un coffret Vivaldi de 40 Cd à
moins de 40 euros). Chez Naïve, on offre relativement peu pour assez
cher. Brilliant, c'est l'eau de Cologne, Naïve, c'est 5 de Chanel.

Il y a tout de même là-dedans, comme disait Don Juan, quelque chose que
je ne comprends pas. Qui, à part quelques allumés, pourrait bien avoir
envie d'écouter une cinquantaine d'opéras baroques, certainement bien
écrits, mais si loin de nos préoccupations actuelles ? Pourquoi Vivaldi
devient-il ce symbole de la Grande Musique, et qu'est-ce qui, dans son
oeuvre, peut expliquer cet engouement ? Ou plus simplement, qu'est-ce
qui, à notre époque, fait qu'on va chercher une émotion esthétique chez
un compositeur mort depuis trois siècles alors que personne n'écoute
les créateurs contemporains ? Je tombe également sur un "Vivaldi
Universel", commande du "Rhino Jazz Festival" qui utilise
astucieusement les Quatre Saisons dans une démarche écologiste : "Le
Livret "Les Arrières Saisons" composée de voix de 7 à 78 ans qui
disent, témoignent ou lisent les Saisons - lectures à partir d'écrits
d'Ahmadou Kourouma, de Charles Beaudelaire et surtout d'extraits du
Troisième Rapport d'évaluation du Groupe de Travail I du Groupe
d'Experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
intégrant les nouveaux résultats des cinq dernières années de recherche
sur les changements climatiques."

Décidément, simple phénomène de marketing ou réelle et formidable
modernité qui m'a quelque peu échappée, je le confesse, il y a bel et
bien un mystère Vivaldi. Je vais une fois de plus m'installer dans mon
fauteuil le plus confortable, concentré, plein de bonne volonté, bien
décidé à percer coûte que coûte ce mystère. Las, j'ai bien peur que,
très vite, mes paupières ne s'alourdissent, que mon esprit ne se mette
à battre la campagne, il faudrait que je change le joint de ce robinet
qui fuit, j'ai oublié de rappeler la banque, surtout ne pas oublier
d'acheter du café, il faudra que je change le joint de ce café qui
fuit, j'ai oublié de rappeler mon robinet, surtout, ne pas oublier...

--
Paul & Mick Victor
Va s'écouter les Quatre saisons

Marco Blanc

unread,
Mar 8, 2015, 4:13:39 AM3/8/15
to
Paul & Mick Victor <b.suisseVo...@gmail.com> ha scritto :


> Tout ça me paraît très subjonctif, hein... En fait, ce n'est pas si
> simple...

Tu sais bien que c'est son gourou qui lui a conseillé. Donc, en bon
adepte, il ne peut y avoir d'autre vérité. "Magister dixit" !
Il va même jusqu'à utiliser son adresse...

--
M.B

Jean Toulet

unread,
Mar 8, 2015, 4:53:30 AM3/8/15
to

"Paul & Mick Victor" <b.suisseVo...@gmail.com> a écrit dans le
message de news: mdgtfl$256$1...@obelix.gegeweb.org...
>
>
> Décidément, simple phénomène de marketing ou réelle et formidable
> modernité qui m'a quelque peu échappée, je le confesse, il y a bel et bien
> un mystère Vivaldi. Je vais une fois de plus m'installer dans mon fauteuil
> le plus confortable, concentré, plein de bonne volonté, bien décidé à
> percer coûte que coûte ce mystère. Las, j'ai bien peur que, très vite, mes
> paupières ne s'alourdissent, que mon esprit ne se mette à battre la
> campagne, il faudrait que je change le joint de ce robinet qui fuit, j'ai
> oublié de rappeler la banque, surtout ne pas oublier d'acheter du café, il
> faudra que je change le joint de ce café qui fuit, j'ai oublié de rappeler
> mon robinet, surtout, ne pas oublier...
>
> --
> Paul & Mick Victor
> Va s'écouter les Quatre saisons

As-tu essayé la version jazz du big band de Raymond Fol?

Ca réveille, à défaut d'être génial...

Jazzmicalement,

Jean Toulet - FolEprisDeRaymond


---
Ce courrier électronique ne contient aucun virus ou logiciel malveillant parce que la protection avast! Antivirus est active.
http://www.avast.com

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Julien "Rocco Siffredi" Barma

unread,
Mar 8, 2015, 5:28:31 AM3/8/15
to
Manqué...pas assez d'octane...nocif mais pas dangereux... tu sais petit Marc depuis que l'on sait par toi, _que les noirs ne sont pas encore descendu de leur cocotier_...tout ce que tu peux annoncer après et d'une fadeur piquante (oxymore ).Mon image tutélaire t'as assez ridiculisé , Sanibroyé, karchérise, atomisé, pulvérisé, dynamité façon puzzle pour que je puisse me montrer clément envers toi et tes saillies aussi brèves , qu'incontournables pour notre vieille Europe.

Julien "Rocco Siffredi" Barma

unread,
Mar 8, 2015, 5:34:52 AM3/8/15
to
Le dimanche 8 mars 2015 10:16:26 UTC+1, MELMOTH a écrit :
> Ce cher mammifère du nom de Marco Blanc nous susurrait, le dimanche
> 08/03/2015, dans nos oreilles grandes ouvertes mais un peu sales tout
> de même, et dans le message <87mw3nj...@mbv.interlud.com>, les doux
> mélismes suivants :
>
> > Tu sais bien que c'est son gourou qui lui a conseillé. Donc, en bon
> > adepte, il ne peut y avoir d'autre vérité. "Magister dixit" !
>
> J'ai pour Ma Part découvert la version Scherchen dans les années
> 70...Elle ne M'a plus quitté...Et c'est la 8e du GS par le même
> découverte en 1959 qui M'a enchaîné à vie à ce chef d'orchestre que Je
> mets au-dessus de tous...(enfin...Presque)...
>
> --

Vrai...faut reconnaitre... Scherchen t'as toujours été cher...ainsi que Szell , Monteux... ce en quoi on se rejoint... à part un malentendu sur Scherchen ou tu m'accusais de propager l'idée qu'il appartinsse à la Stasi !
Moi mes découvertes propres , grâce à mon guru Sar Rabindranath Duval,de Buenos-Aires, c'est Guido Cantelli et Carlos Païta ( humm patriotisme) et le quatuor Hollywood.
> Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui
> accroît sa science accroît sa douleur.
> [Ecclésiaste, 1-18]
> MELMOTH - souffrant

Marco Blanc

unread,
Mar 8, 2015, 5:57:03 AM3/8/15
to
"Julien \"Rocco Siffredi\" Barma" <trentaytre...@wanadoo.fr>
ha scritto :


> Manqué...pas assez d'octane...nocif mais pas dangereux... tu sais petit Marc depuis que l'on sait par toi, _que les noirs ne sont pas encore descendu de leur cocotier_


Arf ! Je n'ai jamais dit qu'ils étaient descendus du cocotier mais
"remontés" au cocotier. Pas la même chose.
Tes lignes sont trop longues, t'es pas le seul, de toutes façons tu
comprends pas et tu te fous du monde entier, alors...

--
M.B
"Beati pauperes spiritu".
Message has been deleted
Message has been deleted

Julien "Rocco Siffredi" Barma

unread,
Mar 8, 2015, 7:51:48 AM3/8/15
to
Le dimanche 8 mars 2015 11:21:34 UTC+1, Eric Demeester a écrit :
et tu te fous du monde entier, alors...
, "je ne le lis plus car ça> me fatigue trop les yeux."

Mince, je me disais bien que quelque chose clochait !

Julien "Rocco Siffredi" Barma

unread,
Mar 8, 2015, 8:01:42 AM3/8/15
to
Le dimanche 8 mars 2015 10:57:03 UTC+1, Marco Blanc a écrit :
"de toutes façons tu comprends pas et tu te fous du monde entier, alors..."

Té je ne connaissais pas... enchainer de la_ sagesse_ matinée d'un léger reproche...juste après une agression... faut s'adapter...en ai je les capacités ?

Me fous du monde entier ? oui t'as raison... absolument...
je le conchie ce monde... je l'exècre...
il me pése...il s'éternise ( pour moi)... seule la musique...
le ronronnement de mes mécaniques...et la présence céleste de
ma fille m'y détiennent... dans ton putain de monde, ou il n'y a peu de place
pour, et à la fois, les certitudes de Marco Blanc
et la place de Barma Julien. Quant au fait que je ne comprenne pas...
c'est la place que JE m'assigne, seul, sans toi, sans vous...
amis du soir
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Lionel Tacchini

unread,
Mar 8, 2015, 3:03:11 PM3/8/15
to
On 08.03.2015 17:12, Eric Demeester wrote:
> Devant l'enthousiasme débridé bien compréhensible suscité par ma
> proposition

Personne n'a menacé de faire sauter quoi que ce soit, c'est une forme de
consentement. Maintenant on espère qu'ils vont honorer la chose.

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Lionel Tacchini
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