... à 71 ans. C'est jeune pourtant, quand on a en tête les vies
extraordinairement longues de bien des chefs d'orchestre. Je ne savais
pas qu'il était malade. J'ai écouté plusieurs fois Belohlavek à Prague
(<
http://musicabohemica.blogspot.fr/2014/09/prague-fete-dvorak.html>) et
cet artiste représentait pour moi quelque chose de familier et d'aimable.
Je voyais à travers lui la longue lignée des chefs de Bohême qui surent
si bien servir la musique. Belohlavek n'était ni Ancerl ni Neumann. Il
avait certes ses qualités propres : il savait faire sonner la subtile
substance des tutti orchestraux des Symphonies de Dvorak comme je ne
l'avais jamais encore entendue. Et il accordait à la timbale un rôle à
part entière - en parfait accord avec l'âme de cette musique.
Je sais qu'il fut critiqué. Trop brahmsien, pas assez "tchèque" (diable,
qu'est-ce que cela signifie ?). Laissons dire, ce soir en tout cas.
Le hasard a voulu que je sois le rédacteur de la notice d'un de ses
derniers récitals avec la Philharmonie Tchèque, en mars passé au
Luxembourg. Si j'avais su qu'il était si tard, j'aurais fait le voyage
pour l'écouter encore.
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Alain CF