décès de Jean Lojkine
Maryse Tripier
Voici le communiqué de la Fondation Gabriel Péri.
Nous avons appris avec une grande tristesse le décès de Jean Lojkine. Avec sa grande intelligence, son obstination à nourrir l’étude critique et le débat sur les transformations de la société au fil des décennies, Jean Lojkine a été d’un apport d’une grande qualité à l’activité de la Fondation Gabriel Péri.
À l’initiative d’un séminaire, il a notamment impulsé l’approfondissement et l’actualisation de la réflexion sur la traduction politique des mobilisations sociales, dans les formes qu’elles prenaient dans les années 2000. Il a été décisif dans l’organisation des contributions sur ce qu’elles portaient alors de signification originale, et en les mettant en perspective. Sur le socle d’un marxisme vivant, Jean a poussé avec audace, et confiance dans les possibles, le débat sur les transformations du capitalisme contemporain, jusqu’à leur portée politique. On pense à sa contribution à la compréhension des politiques urbaines, et surtout à l’attention portée à la réalité et aux implications de la « révolution informationnelle ». Développant la réflexion sur les transformations des conditions politiques, il n’a cessé de mettre en débat la dimension stratégique de la participation des salariés à la gestion des entreprises, posant la question d’une « nouvelle manière de faire de la politique ».
Dans le débat public, universitaire, militant, son propre attachement militant nourrissait l’exigence intellectuelle d’un débat théorique de qualité, fait de fermeté et d’ouverture. De ce parcours de vie, pour ce que nous en avons connu à la Fondation, Jean Lojkine nous laisse la marque de cette exigence intellectuelle, son ouverture d’esprit, sa disponibilité, et sa générosité.
Armel Huet
J'ai été attristé de l'apprendre. Merci d'avoir transmis le communiqué
des colloques de recherche urbaine, organisés par Michel Conan. A cette
époque je l'ai souvent côtoyé et beaucoup échangé avec lui.
J'ai le souvenir d'un homme discret, modeste, courtois, ouvert au delà
de ses propres engagements et de ses convictions.
La dernière fois que je l'ai rencontré c'était à l'occasion du jury de
la thèse de Michel Conan en 1996.
Je garde un bon souvenir de Jean.
Mes condoléances à sa famille et à ses proche collègues.
Armel Huet
Professeur des Universités. Retraité
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