Bonjour,
Je pense au contraire que le GIEC sous estime la gravité du changement climatique.
Il y a un excellent article sur ce thème dans la Décroissance de ce mois ci.
Cdt
Pascl Bourgois
Qui sont les climatosceptiques ?
Ce terme est loin de désigner une communauté scientifique homogène animée par les mêmes motivations.
Dans
la famille climatosceptique, on trouve des scientifiques conservateurs,
familiers des lobbys industriels, d'autres qui dézinguent le Giec parce
qu'ils n'y retrouvent pas leurs conceptions du réchauffement
climatique, d'autres encore qui voient dans la controverse un moyen de
rester en scène. L'ampleur du débat mérite que l'on se penche sur ces
différents courants d'opposants au réchauffement climatique d'origine
humaine.
Les think tanks conservateurs
Dans un ouvrage à paraître en mai 2010,
Merchants of doubt (en prévente sur Amazon,
en anglais),
Naomi Oreskes, professeur d'histoire des sciences de la terre à
l'Université de San Diego et Erik Conway, historien à la Nasa, décrivent
le rôle des think tanks américains dans la diffusion du
climato-septicisme aux Etats-Unis.
«La négation du réchauffement
climatique s'inscrit dans une longue tradition de lobbying, lié à des
positions idéologiques et non scientifiques», souligne Naomi
Oreskes. Ses recherches se sont notamment portées sur le George Marshall
Institute, fondé en 1984 et largement financé par Exxonmobil. Le GMI
compte des scientifiques éminents parmi ses membres fondateurs, comme
Frederick Seitz (décédé en mars 2008), ancien président de l'Académie
des sciences américaine.
«Dans les années 1970 et 1980, Seitz a travaillé pour la
compagnie de tabac R.J. Reynolds en dirigeant un programme de recherche
pour contester le lien entre la cigarette et le cancer du poumon. Il
s'agissait de faire naître un "doute raisonnable" pour protéger les
industriels. Aujourd'hui, la même méthode est reprise pour contester le
réchauffement climatique», explique la chercheuse. Après
avoir participé à des campagnes pour l'industrie du tabac, le George
Marshall Institute s'est spécialisé dans la contestation du
réchauffement climatique, devenant un pivot du dispositif.
Autre organisation centrale, le Science and Environnemental Project
(SEPP), fondé dans les années 1980 par Fred Singer, physicien à la Nasa,
souvent cité comme référence par Claude Allègre ou encore Vincent
Courtillot, les deux principaux tenants du climato-scepticisme en
France. Le but du SEPP est aussi d'éviter la régulation publique dans
des secteurs industriels sensibles. En 1996, le SEPP lance une campagne
contre «les cinq mythes environnementaux»: le radon, le tabagisme
passif, le réchauffement climatique, les risques liés à la diminution de
la couche d'ozone et l'effet cancérigène des substances chimiques à
faible dose (lire, pour plus de détails,
l'enquête du site Contre-info sur Fred Singer).
«De
nombreux think tanks conservateurs, financés par l'industrie, comme le
Competitive Entreprise Institute, l'American Entreprise Institute, The
Heritage Foundation... relaient et alimentent la contestation du
réchauffement climatique aux Etats-Unis», souligne Naomi Oreskes.
Dans un article paru en juin 2008 dans la revue
Environmental Politics,
trois chercheurs américains soulignent les liens entre la diffusion de
thèses climatosceptiques et ces think tanks conservateurs. En analysant
la littérature sur le sujet, ils révèlent que plus de 92% des livres qui
contestent le réchauffement climatique aux Etats-Unis sont liés à ces
groupes. Selon Naomi Orskes, la motivation des scientifiques qui
contribuent à ce travail de lobbying est principalement idéologique.
«Ils
sont totalement opposés à l'interventionnisme étatique, c'est la raison
pour laquelle ils mettent la science au service de la lutte contre la
régulation. L'idée d'une gouvernance mondiale sur le climat les fait
frémir», souligne Naomi Oreskes. Le climato-scepticisme prospère dans la rencontre d'intérêts économiques et idéologiques.
Les scientifiques éminents... et non spécialistes du climat
Dans cette catégorie, sont les scientifiques de renom qui
s'aventurent hors de leur discipline pour se prononcer sur le
réchauffement climatique. L'un des plus célèbres aux Etats-Unis est
Freeman Dyson. Né en 1923, ce physicien est connu pour ses travaux sur
l'électrodynamique quantique et auteur de nombreux ouvrages de
vulgarisation.
«Il n'y connaît rien au climat mais affirme partout qu'il n'y croit pas et reçoit beaucoup d'attention pour ça», souligne
Naomi Oreskes. Depuis son «coming out», comme il l'appelle lui-même, il
attire en effet l'attention de journaux comme le New York Times
, qui lui consacrait
un très long papier en mars 2009.
La science du climat est jeune et complexe, elle se nourrit de
plusieurs disciplines. Néanmoins, l'exposition médiatique n'est pas
proportionnelle au nombre de travaux publiés sur le sujet. Claude
Allègre, auteur de nombreux livres de vulgarisation sur la question,
dont le dernier en date, L'imposture climatique, fait grand
bruit, n'est pourtant pas un spécialiste du climat. C'est pour ses
travaux en géochimie terrestre qu'il a reçu la médaille d'or du CNRS en
1994. De son côté,Vincent Courtillot, autre «climatosceptique» déclaré, a
fait une entrée récente sur la scène climatique avec un article publié
en 2005 sur le géomagnétisme et l'irradiance solaire comme cause
principale des variations de températures actuelles.
Ces scientifiques s'opposent en général farouchement au Giec. Vincent Courtillot estime ainsi que
la méthode de validation par consensus
est avant tout politique et totalement inopérante pour faire émerger
des vérités scientifiques. Il cite en exemple la tectonique des plaques,
formulée par Wegener au début du XXe siècle mais admise par l'ensemble
de la communauté scientifique dans les années 1970 seulement. Selon
Courtillot, jamais la dérive des continents n'aurait pu être approuvée
par consensus. C'est au nom de la vérité scientifique que ces trublions
se lancent dans l'arène pour briser le consensus autour du
réchauffement.
Les tenants des théories minoritaires
Un courant minoritaire de scientifiques, spécialistes du climat, et
qui, pour certains, ont participé aux travaux du Giec, mènent des
recherches sur des facteurs d'incertitude pointés dans les rapports.
Richard Lintzen, climatologue et professeur au MIT, souvent cité par
Claude Allègre, comptait parmi les rédacteurs du rapport du Giec en 1995
et 2001. Depuis, il est devenu l'un de ses principaux détracteurs et
dénonce la nature essentiellement politique des synthèses pour les
décideurs. Ses recherches portent sur le rôle de la couverture nuageuse,
facteur d'incertitude sous-évalué, selon lui, dans les modélisations du
Groupe d'experts de l'ONU.
Autre exemple, au Cern, à Genève,
l'expérimentation Cloud
s'apprête à tester l'hypothèse de l'action des rayons cosmiques sur la
formation des nuages à basse altitude et sur le climat. Elle s'appuie
sur les travaux du météorologiste danois Henrik Svensmark, que Claude
Allègre invoque comme caution scientifique dans son dernier ouvrage.
D'autres scientifiques cités dans l'ouvrage, comme Gerd Wendler,
directeur du Centre de recherche climatique de l'université d'Alaska, ou
Sami Solanki, spécialiste de physique solaire, sont désignés par
l'ancien ministre comme des climatosceptiques. Pourtant, tous ne veulent
pas de cette étiquette, même
s'ils critiquent certaines positions du Giec.
Les médias embarqués dans la controverse
De nombreux scientifiques soulignent le rôle de la presse dans la
controverse actuelle sur le climat. Le scénario serait le suivant. Après
avoir entretenu un catastrophisme outrancier, les médias retournent
leur veste en ouvrant leurs pages aux sceptiques. «Le message des
scientifiques est très ennuyeux, c'est le même depuis 20 ans. On avait
des modèles qui prévoyaient des choses qui sont en train de se produire à
peu près comme prévu. Les médias sont tentés d'aller chercher des gens
un peu plus agréables à mettre en scène», analyse Hervé Le Treut,
directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace et membre de l'Académie des
sciences, qui a participé au rapport du Giec de 2007. C'est en partie
vrai. Mais la réalité est plus complexe.
Dans son livre, Naomi Oreskes montre que les thinks tanks
conservateurs jouent sur le principe journalistique d'impartialité pour
diffuser leurs positions, aussi minoritaires soient-elles, dans les
médias. Cette réalité est principalement nord-américaine dans les
pressions exercées sur les rédactions, mais les tensions sont palpables
ailleurs. En témoigne la polémique sur le traitement de faveur qu'aurait
reçu Claude Allègre sur France 2 en lui évitant une confrontation avec
l'écologiste radical Paul Ariès, ou encore le
journaliste spécialisé Denis Delbecq. Les incertitudes liées à l'avenir du climat sont une affaire de science.
Mais la controverse revêt une dimension politique dans laquelle les
médias sont embarqués et qui déroute par sa violence. Dans un éditorial
du 11 mars, la sérieuse revue Nature compare la controverse actuelle à
une guerre de rue,
«a street fight»,
entre les opposants et les défenseurs du réchauffement climatique. Ça
n'est pas la première fois qu'une discipline scientifique est ébranlée
par la discorde. Mais Nature parle ici d'une guerre malsaine, qui a peu à
voir avec la science. Le panel des climatosceptiques est large. Les
motivations scientifiques ne sont, bien sûr, pas absentes de la remise
en cause du Giec, mais cette guerre du climat e
st aussi idéologique.
Anne de Malleray
Photo: Berlin, le 20 janvier 2010. Thomas Peter / Reuters
-----E-mail d'origine-----
De : 'stevhooo' via Object
if résilience <
objectif-...@googlegroups.com>
A: objectif-resilience <
objectif-...@googlegroups.com>
Envoyé le : Di, 5 Oct 2014 21:56
Sujet : [objectif-resilience] le réchauffement climatique n'existe pas ? a vous de voir, moi je suis convaincu