Conflits d’intérêts : la HAS abroge ses recommandations sur la prise en charge des dyslipidémies

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Nov 30, 2018, 4:01:53 AM11/30/18
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https://francais.medscape.com/voirarticle/3604585?nlid=126334_2621&src=WNL_topmth_181130_MSCPEDIT_FR&uac=54574PG&faf=1


Saint Denis, France – Nouveau coup de tonnerre pour tous les praticiens impliqués dans la prise en charge du cholestérol. La Haute Autorité de Santé (HAS) a été contrainte de retirer ses recommandations officielles sur la prise en charge des dyslipidémies suite à un recours devant le Conseil d’Etat de l'association Formindep*.  La raison ? Des doutes sur l'impartialité de certains des experts qui y ont contribué[1,2]

Des recommandations annulées donc pour les mêmes motifs que les celles sur la prise en charge de l’HTA, du diabète de type 2 ou de la maladie Alzheimer, avant elles.

Des liens d’intérêts non renseignés

C’est en consultant la base de données transparence-santé alimentée par les déclarations des entreprises que l’association Formindep a eu connaissance de l'existence de liens qui n'avaient pas été renseignés par certains experts dans leur déclaration publique d'intérêts.

Sur ces arguments, l’association a demandé à la HAS d’abroger les recommandations pour défaut d’impartialité le 1er juin 2018. Selon Formindep, « la HAS a refusé de le faire, arguant que ses propres règles de gestion des conflits d’intérêts avaient été respectées, conduisant le Formindep à déposer un recours en Conseil d’Etat le 31 août. C’est donc à la suite de ce recours que la HAS a finalement annoncé dans un communiqué avoir abrogé la recommandation ».

En parallèle, une plainte pour prise illégale d'intérêts a été déposée contre les médecins concernés et la justice pénale devra déterminer avec précision s'il y a eu des omissions volontaires.

Dans son communiqué de presse, la HAS a indiqué qu’elle allait « initier au plus vite un nouveau travail afin de fournir aux professionnels de santé une recommandation élaborée en toute impartialité fondée sur les dernières données de la science ».

La saga sur la prise en charge du cholestérol continue

Pour rappel, les recommandations sur la prise en charge des dyslipidémies de la HAS de 2017 étaient très attendues alors que les précédentes remontaient à 2005.

Entre les deux, pendant plusieurs années, « certains médecins ont continué à utiliser les recommandations Afssaps, d’autres sont passés aux recommandations européennes, enfin d’autres encore se sont tournées vers les recommandations américaines », décrivait le Dr Boris Hansel, dans un blog suivant la publication des nouvelles recommandations, l’année dernière.

Cette situation avait mené la Société Francophone du Diabète, la Nouvelle Société Française d’Athérosclérose, et la Société Française d’Endocrinologie à élaborer leurs propres recommandations en 2016.

Toutefois, ces recommandations étaient très différentes des recommandations européennes, réactualisées la même année, « de quoi rendre fou le clinicien qui essayait déjà de s’approprier les recommandations européennes », selon le Dr Hansel.

Avec le retrait des recommandations de la HAS de 2017, on peut craindre, à nouveau, une plus grande hétérogénéité des pratiques, mais aussi une nouvelle perte de confiance des médecins et même, peut-être, un regain de polémique concernant les prescriptions de statines…

 

*Association de professionnels de santé et citoyens, le Formindep s’engage pour une médecine fondée sur les meilleures preuves scientifiques et le seul intérêt du patient.

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