Vient de paraître "Justice familiale et inégalités sociales", Droit et Société

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Émilie Biland-Curinier

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May 23, 2017, 2:42:37 PM5/23/17
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Emilie BILAND,  Aurélie FILLOD-CHABAUD  et Gabrielle SCHÜTZ  (coord.), "Justice familiale et inégalités sociales", Droit et Société, n°95, 2017.

Depuis une quarantaine d’années, la montée en puissance des séparations conjugales s’est accompagnée d’une emphase toujours plus importante, dans les discours politiques comme dans les rhétoriques professionnelles, sur la figure de l’enfant et sur son corollaire, celle de parent. Cette évolution marque l’emprise croissante des savoirs psychologiques dans l’appréhension des séparations conjugales, mettant au premier plan leurs dimensions affectives et symboliques, plutôt que leurs répercussions économiques et pratiques. Ce faisant, elle contribue à minorer l’importance des inégalités entre et à l’intérieur des familles, autrement dit entre les classes sociales et entre les sexes, que les séparations conjugales risquent pourtant d’amplifier. Cette focalisation croissante des interventions professionnelles et institutionnelles sur les conséquences, principalement relationnelles, des séparations sur les enfants, doit être analysée à l’aune de ses incidences sur les rapports entre professionnel-le-s et parents, mais aussi entre ex-conjoints. Ce dossier met ainsi l’accent sur les dynamiques potentiellement inégalitaires du droit de la famille et de ses usages. Après l'introduction rédigée par les coordinatrices du dossier, six articles étayent cette approche, à partir de recherches empiriques menées en France, au Québec et au Sénégal. Ainsi appréhendées à partir de ceux qui le conçoivent et l’utilisent, les prétentions égalitaires du droit de la famille, qui accompagnent le recentrement sur la question des enfants, sont loin de se traduire en actes. Les efforts pour instaurer une « justice de genre »ou pour faciliter l’accès au droit des plus démunis – deux objectifs ni toujours partagés ni convergents – apparaissent fragiles, se heurtant tout à la fois aux stéréotypes des professionnel-le-s, à leur distance sociale à l’égard de la majorité des familles, au manque de moyens attribués à ces dispositifs et, finalement, aux ripostes idéologiques qui les mettent régulièrement à l’épreuve.





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Marylène Bercegeay

Arènes/CNRS/UMR 6051
Faculté de droit et de science politique 
9, rue Jean Macé
CS 54203
35042 Rennes Cedex

Tél. 33 (0)2 23 23 76 88




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