L’évaluation des enseignants chercheurs, quelles règles de fonctionnement pour la section 19 du CNU ?
Débats organisés par l’ASES et l’AFS.
Université Paris Descartes
12 rue de l’Ecole de Médecine. 75006 Paris
9h30-10h30
Introduction : une crise en section 19, qui peut renforcer la communauté
Présentation du débat : Philippe Cibois (Président de l’AFS), Frédéric Neyrat (Président de l’ASES)
Pourquoi avoir démissionné du CNU? Philippe Bataille, Jérôme Deauviau, Frédéric Lebaron, Numa Murard
10h45-12h15
Première table ronde : les formes de l’évaluation
- Des données statistiques pour mettre en perspective : Philippe Cibois
- Quels critères pour l’évaluation ? (un animateur du RTP Sociétés en évolution, science sociale en mouvement)
- L’évaluation des chercheurs CNRS : quels enseignements pour la nouvelle évaluation des enseignants-chercheurs ? Didier Demazière, directeur de recherche CNRS, ancien membre de la section 40
- L’évaluation en section 19 : Le président de la section ou son représentant
- La question des autopromotions : les pratiques dans d’autres sections du CNU. L’exemple des mathématiques. Pierre Arnoux, représentant le président de la Section 25 (Mathématiques) du CNU
12h15-13h
Débats avec la salle
Pause
14h15-15h30
Deuxième table ronde : De nouvelles missions pour le CNU, de nouvelles exigences dans l’évaluation
-Le nouveau rôle du CNU . Jean-Pascal Bonhotal, chef du service des personnels enseignants de l’enseignement supérieur et de la recherche
-La position des organisations syndicales représentées en section 19. Ont confirmé leur présence les directions du SNESUP, du SGEN et de QSF
-Une charte pour les évaluateurs et les évalués, ASES (présentation du texte déjà élaboré et présenté lors du congrès AFS)
15h45-17h30
Débats avec la salle , en vue de l’adoption d’un texte
> Message du 05/10/09 09:09
> De : "Frédéric NEYRAT"
> A : sociologuesdelens...@googlegroups.com
> Copie à :
> Objet : Re: programme des assises du 16 octobre
Bonjour,
Je partage les points de vue de Liora Israël, de Maryse Bresson et de Laure Béréni et les remercie de les avoir si bien exprimés pour notre collectivité.
Je m'étonne (je m'inquiète) qu'en 2009, cette question ne soit encore présente qu'à l'esprit (et ne préoccupe) "que" des femmes... et nécessite encore des prises de position spécifiques après toutes les publications et recherches bien connues sur le sujet...
Bien cordialement.
Marie Buscatto
Le 5 oct. 09, à 16:23, Laure Bereni a écrit :
Bonjour,
Au risque de détourner le débat de ses vrais enjeux et d'aborder la question de la transparence des procédures d'évaluation des enseignants-chercheurs par le petit bout de la lorgnette de l'égalité hommes-femmes, je voudrais réagir rapidement sur l'absence des femmes dans le panel d'intervenants prévu à ce jour pour les assises du 16 octobre: si les hommes constituent aujourd'hui 80% du corps des Pr. en section 19 malgré le mouvement de féminisation "par le bas" de la profession (les femmes constituent près de 45% des MCF de la section 19 - statistiques de 2005: http://www.cnrs.fr/mpdf/IMG/pdf/FemmesEnseignementSuperieur-2.pdf), c'est notamment en raison des discriminations qui jalonnent les carrières féminines dans l'enseignement supérieur. Ce constat sociologique est presque devenu un lieu commun aujourd'hui, mais ses conséquences politiques sont très rarement tirées par la communauté des enseignants-chercheurs: la responsabilité de ces discriminations (et celle de les combattre) repose en partie sur les instances de régulation de la discipline, notamment le CNU. Si le but de cette journée est de lancer un débat sur les manières de rendre plus justes les procédures d'évaluation, elle ne peut faire l'économie de cette question. Le fait qu'aucune femme ne soit représentée parmi les intervenants révèle tout de même que la réflexion des sociologues sur leurs propres pratiques à l'aune de la question de l'égalité hommes-femmes est loin d'être engagée.
Bonjour,
Je partage les points de vue de Liora Israël, de Maryse Bresson et de Laure Béréni et les remercie de les avoir si bien exprimés pour notre collectivité.
Je m'étonne (je m'inquiète) qu'en 2009, cette question ne soit encore présente qu'à l'esprit (et ne préoccupe) "que" des femmes... et nécessite encore des prises de position spécifiques après toutes les publications et recherches bien connues sur le sujet...
Bien cordialement.
Marie Buscatto
Le 5 oct. 09, à 16:23, Laure Bereni a écrit :
Bonjour,
Au risque de détourner le débat de ses vrais enjeux et d'aborder la question de la transparence des procédures d'évaluation des enseignants-chercheurs par le petit bout de la lorgnette de l'égalité hommes-femmes, je voudrais réagir rapidement sur l'absence des femmes dans le panel d'intervenants prévu à ce jour pour les assises du 16 octobre: si les hommes constituent aujourd'hui 80% du corps des Pr. en section 19 malgré le mouvement de féminisation "par le bas" de la profession (les femmes constituent près de 45% des MCF de la section 19 - statistiques de 2005: http://www.cnrs.fr/mpdf/IMG/pdf/FemmesEnseignementSuperieur-2.pdf), c'est notamment en raison des discriminations qui jalonnent les carrières féminines dans l'enseignement supérieur. Ce constat sociologique est presque devenu un lieu commun aujourd'hui, mais ses conséquences politiques sont très rarement tirées par la communauté des enseignants-chercheurs: la responsabilité de ces discriminations (et celle de les combattre) repose en partie sur les instances de régulation de la discipline, notamment le CNU. Si le but de cette journée est de lancer un débat sur les manières de rendre plus justes les procédures d'évaluation, elle ne peut faire l'économie de cette question. Le fait qu'aucune femme ne soit représentée parmi les intervenants révèle tout de même que la réflexion des sociologues sur leurs propres pratiques à l'aune de la question de l'égalité hommes-femmes est loin d'être engagée.
Je suis heureuse que cette question soit soulevée....enfin....Laurence TAIN
> >> Bonjour,
> >>
> >> Au risque de détourner le débat de ses vrais enjeux et d'aborder la
> >> question de la transparence des procédures d'évaluation des
> >> enseignants-chercheurs par le petit bout de la lorgnette de
> >> l'égalité hommes-femmes, je voudrais réagir rapidement sur
> >> l'absence des femmes dans le panel d'intervenants prévu à ce jour
> >> pour les assises du 16 octobre: si les hommes constituent
> >> aujourd'hui 80% du corps des Pr. en section 19 malgré le mouvement
> >> de féminisation "par le bas" de la profession (les femmes
> >> constituent près de 45% des MCF de la section 19 - statistiques de
> >> 2005: http://www.cnrs.fr/mpdf/IMG/pdf/FemmesEnseignementSuperieur-2.pdf)
> >> , c'est notamment en raison des discriminations qui jalonnent les
Les soutiers de l'université
LE MONDE | 05.10.09 | 14h18 • Mis à jour le 05.10.09 | 16h50
Certes, mais je ne pense pas non plus qu'une meilleure représentation des femmes nuise au traitement de l'ensemble de ces sujets!! Allez savoir même...
BP 48 - 38040 Grenoble cedex 9
--PLEASE NOTE THAT MY MODULAR PHONE NUMBERHAS CHANGED TO06 43 97 73 77Catherine Paradeise
Professeur
Université Paris Est Marne la ValléeDépartement de sociologieLATTS & IFRIS (Institut Francilien 'Recherche, Innovation, Sociétés)
Bâtiment Bois de l'Etang C229
Cité Descartes
77420 Champs sur Marne
Office: 00 33 (0) 1 60 95 72 40
Fax: 00 33 (0) 1 60 95 72 38
Julie Rust, office assistant: 00 33 (0) 1 60 95 72 57
Homes : 00 33 (0) 1 40 29 94 85 or 00 33 (0) 3 86 96 94 95
Matthieu,
Si la sociologie de l’écrit avait plus de place au sein de notre discipline, il y aurait sans doute plus de femmes au CNU, et dans les autres instances d’évaluation. Tu veux que nous revenions au débat, mais nous y sommes. Tu veux que nous parlions de nos pratiques d’évaluation, mais nous y sommes. La lecture dans l’évaluation est essentielle. Elle est même au fondement de notre pensée. Lorsque nous lisons, nous donnons du sens au texte que nous lisons, nous sommes dans une situation de médiation. Voilà pourquoi il doit y avoir plus de femmes dans toutes les instances (aussi d’évaluation). En effet hommes et femmes ne lisent pas de la même façon, jeunes et vieux ne lisent pas de la même façon, démographes et sociologue de la culture… Voilà aussi pourquoi le sociologue de la lecture que j’essaye d’être est particulièrement septique sur le sens que l’on donne à l’évaluation.
A bientôt.
Bernard
VALENTINI
CRESPPA Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris
UMR 7217 CNRS
Equipe Genre, Travail et Mobilités
----- Original Message -----From: Matthieu HélySent: Tuesday, October 06, 2009 9:12 AM
Bonsoir/Bonjour,
Dans le prolongement des échanges précédents sur la liste, je me permets de fournir quelques éléments statistiques, permettant de cadrer ou tout simplement d’alimenter le débat sur les recrutements des enseignants chercheurs en section 19 du CNU. Ces éléments n’ont évidemment pas l’ambition de clore le débat actuel qui se tient sur la liste ASES. D’une part parce qu’ils ne concernent que le recrutement des maîtres de conférences en sociologie-démographie (et pas celui des professeurs, ni des autres statuts de la recherche en sciences sociales) ; d’autre part parce qu’ils ne disent rien d’une éventuelle discrimination lors de la qualification, qu’ils ne disent rien sur les candidatures, les processus d’auto-élimination, les parcours professionnels postérieurs au recrutement comme MCF… Ils permettent néanmoins de mieux cerner le poids de certains facteurs comme le sexe du candidat, la passage par une ENS, la possession d’une agrégation… et la génération.
Ces éléments sont extraits d’une vaste enquête commencée il y a deux ans et dont les résultats détaillés devraient être publiés (un jour…) : je m’appuie sur l’analyse du devenir des 1656 docteur(e)s qualifié(e)s par la section 19 du CNU durant la période 1998-2007 (10 ans de qualifications).
* Le sexe/genre est-il une variable explicative des recrutements sur des postes de MCF19 ?
La réponse est clairement non : 22 % des femmes qualifiées (858) et 21 % des hommes qualifiés (798) ont été recrutés sur la période 1998-2007. Bien entendu, ces résultats mériteraient d’être affinés en tenant compte de la hiérarchie (implicite mais réelle) des postes, des universités ou des académies… mais aucune différence massive générale ne semble surgir. Je signale au passage que si le concours de MCF19 semble égalitaire selon le sexe, ce n’est pas le cas des recrutements CNRS qui, toujours selon les mêmes sources, semblent bien mieux réussir aux docteurs qu’aux doctoreures.
Pour les amateurs, voici le tableau croisé complet, indiquant les effectifs et les pourcentages calculés en ligne comme en colonne.
Recrutés MCF19 Non recruté MCF19 Total
%L Eff. %C %L Eff. %C %L Eff. %C
Femmes 21,8 187 52,7 78,2 671 51,6 100,0 858 51,8
Hommes 21,1 168 47,3 78,9 630 48,4 100,0 798 48,2
Total 21,4 355 100,0 78,6 1301 100,0 100,0 1656 100,0
* Le passage par une grande école (ENS, Ecole de commerce, Ecole d’ingénieur, Sciences Po…) est-il un atout ?
La réponse est plus délicate à obtenir car, s’il est facile de connaître les anciens élèves des grandes écoles grâce aux annuaires d’anciens, il est plus délicat de savoir quel a été le parcours de ceux qui n’apparaissent pas dans ces annuaires. Sur les 1656 qualifiés de la période 1998-2007, je n’ai pu reconstituer les parcours que de 453 individus. Les résultats qui suivent ne concernent donc que ce sous-échantillon particulier.
Sous cette réserve, force est de constater que les anciens d’une ENS se casent plus fréquemment (37 %) que les anciens d’autres grandes écoles (IEP de Paris et de province compris) (19 %). Les étudiants ayant fait l’ensemble de leur formation dans une université se situent entre les deux (23 % d’entre eux sont devenus MCF19). Il y a toutefois de très fortes disparités selon les grandes écoles, mais parler d’un effet statistique sur de faibles effectifs est évidemment risqué voire artificiel.
Voici quelques néanmoins quelques éléments statistiques supplémentaires :
- 19 des 59 anciens de l’ENS cachan qualifiés par le CNU19 sont devenus MCF19
- 7 des 14 anciens de l’ENS Ulm qualifiés par le CNU19 sont devenus MCF19
* Quel est l’effet de l’agrégation ?
Corrélativement au rôle joué par le passage dans une ENS, la possession d’une agrégation (et dans l’immense majorité des cas il s’agit d’une agrégation de sciences économiques et sociales) constitue un atout essentiel : 36 % des agrégés contre environ 20 % des non-agrégés ont obtenus un poste de MCF19 durant les dix années étudiées.
Notons, avant d’en finir par une remarque supplémentaire importante, que l’analyse « toutes choses étant égales » confirme ce que les tableaux croisés simples suggèrent : le sexe ne joue pas un rôle déterminant dans le recrutement des MCF, alors que l’agrégation (qui est très souvent synonyme de titre d’ancien élève d’une ENS) joue un rôle essentiel.
La remarque finale qui clôt ces quelques lignes concerne une des principales leçons tirées de l’analyse du devenir des qualifiés par le CNU19 au cours des 10 années étudiées : entre les générations les plus récentes (disons les docteurs ayant obtenu leur première qualification en 2006 ou 2007) et les générations les plus anciennes (qualification en 1998 ou 1999), les chances de devenir MCF19 ont été divisées par deux. Environ 60 % des générations les plus anciennes ont obtenu un poste tandis que seulement 30 % des générations les plus récentes sont ou seront (selon une modélisation statistique simple) dans même cas.
Voici quelques éléments livrés à la sagacité des unes et des uns…
Olivier Martin
Université Paris Descartes
CERLIS (UMR CNRS 8070)
Paris, France
-----Message d'origine-----
De : sociologuesdelens...@googlegroups.com [mailto:sociologuesdelens...@googlegroups.com] De la part de Alexand...@ens.fr
Envoyé : mardi 6 octobre 2009 11:33
À : sociologuesdelens...@googlegroups.com; Régine Bercot
Cc : Matthieu Hély
Objet : Re: Evaluation des enseignant-e-s chercheurs/euses et égalité des sexes
C’est bien ta recherche !
Tu as un graphique des taux selon l’année de thèse pour matérialiser le moment de la rupture (chirac 2002 ?)
Bonne rentrée
Louis
De :
sociologuesdelens...@googlegroups.com
[mailto:sociologuesdelens...@googlegroups.com] De la part de Olivier Martin
Envoyé : mardi 6 octobre 2009
23:17
À :
sociologuesdelens...@googlegroups.com; 'Régine Bercot'
Cc : 'Matthieu Hély';
frederi...@gmail.com; alexand...@noos.fr
Objet : RE: Evaluation des
enseignant-e-s chercheurs/euses et égalité des sexes