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HAITI-- Incroyables révélations d'Amaral Duclona, chef de gang

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Annette

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Oct 6, 2009, 3:09:22 PM10/6/09
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HAÏTI OBSERVATEUR VOL. XXXX, No. 39 30 sept. -
7 oct., 2009

DÉSORMAIS ASSURÉ QU’IL NE SERA PAS EXTRADÉ VERS HAÏTI

Amaral Duclona fait de nouvelles révélations

L’ancien chef de gang capturé par les autorités dominicaines n’est pas
au bout de ses révélations. Maintenant qu’il est sûr qu’il ne sera pas
extradé vers Haïti, il semble se sentir plus à l’aise pour faire des
révélations sur ses opérations criminelles. À coup sûr les entités
étrangères intéressées à connaître les secrets qui entouraient son
existence, auraient voulu savoir davantage des collaborations dont il
bénéficiait, surtout comment il avait pu, pendant plus de deux ans, se
soustraire aux recherches de la Police et des forces de l’ONU. Les
derniers aveux d’Amaral Duclona portent davantage sur les derniers
assassinats auxquels il a participé, ainsi que sur les moyens de
s’abriter alors qu’il était censé être « activement recherché par la
Police».

On estime que la liste des victimes de Duclona est extrêmement longue
et que la MINUSTAH est devenue partie prenante dans son interrogation
parce que, en sus du consul honoraire de France tué en mai 2005 et
dont la mort lui est imputée, l’ancien chef de gang serait aussi
l’auteur de l’assassinat d’un soldat onusien en Haïti. C’est pourquoi
des représentants de l’ONU, avec des collègues d’autres pays,
accompagnés par des officiels du DNCD, l’organisme dominicain de lutte
contre les stupéfiants, ont interrogé à plusieurs reprises Amaral
Duclona. Les informations qu’il a données ont fait dresser les cheveux
sur la tête de plus d’un.

Un des derniers assassinats à son actif

Dans l’objectif d’alléger ses peines au cas où il serait
éventuellement extradé vers la France, Amaral Duclona a fait des
révélations extraordinaires aux agents français présents au cours de
ses interrogations. Grâce à celles-ci on détient les premières
informations concernant la disparition d’un officiel du gouvernement,
en l’occurrence le directeur des marchés publics, Robert Marcello.

En effet, selon des sources proches du DNCD, Duclona a révélé avoir
lui-même kidnappé et exécuté M. Marcello, à l’instigation, dit-il,
d’un autre fonctionnaire du gouvernement haïtien. Il a laissé entendre
que la victime avait des démêlés avec son collègue du Centre national
des équipements (CNE), qui voulait s’en débarrasser.

À en croire Duclona, Jude Célestin, qui convoitait le juteux contrat
des réparations des infrastructures détruites par les ouragans et
tempêtes de 2008, voulait se l’approprier sans appel d’offres.

Le chef de gang explique encore que Robert Marcello s’était opposé à
ce que le contrat soit octroyé à Célestin parce que cela empêcherait à
l’État d’avoir la meilleure partie dans cette affaire. Comme de fait,
le CNE a pu décrocher le contrat sans avoir été obligé d’affronter des
compétiteurs. À l’époque il déclarait que le Parlement haïtien n’avait
rien à y voir.

Le contrat recherché et obtenu par Jude Célestin lui a été donné par
le président Préval, qui avait alors court-circuité les parlementaires
dans la gestion des fonds destinés au financement des projets confiés
au CNE. Il s’agit, on se rappelle, de 90 millions $ USD des 197
millions $ USD tirés des fonds de « Pétrocaribe » qui, aujourd’hui,
font l’objet d’un débat intense entre le Parlement et le
gouvernement.

En effet, des parlementaires des deux Chambres étant montés au créneau
contre ce qu’ils qualifient de décaissements sans justification de
fonds provenant de Pétrocaribe, se voient remettre par le gouvernement
Pierre- Louis des documents n’ayant aucun rapport avec les «oeuvres »
accomplies. Pour cette raison, certains parlementaires révoltés
qualifient carrément de « vol » les 197 millions $ USD estimant que
les explications fournies par l’équipe au pouvoir n’ont pas réussi à
dissiper les doutes, ni à prouver que les fonds ont été dépensés
régulièrement.

Parfois Amaral Duclona couchait au Palais ?

Au cours des dernières séances d’interrogation, Amaral Duclona a fait
d’autres révélations qui sont des perles, indiquant que parfois, quand
il courait le risque de se faire appréhender, il prenait logement au
Palais national.

L’ancien homme fort de Cité Soleil a expliqué qu’il a passé la nuit au
moins une trentaine de fois en la résidence officielle du chef de
l’État. Il dit se rappeler une fois qu’il était vraiment sur le point
d’être «happé » par les forces de l’ordre constamment à ses trousses.
Il prétend avoir été sauvé de justesse grâce à l’arrivée d’un véhicule
blindé venu expressément le chercher.

Dans ses aveux, l’ancien bandit laisse croire qu’il jouissait de
relations privilégiées avec des personnalités de haut niveau du
gouvernement. Il a précisé que sa qualité d’homme fort du mouvement
Lavalas lui donnait accès aux hautes autorités du pouvoir au sein même
du le gouvernement Préval.

Hébergé par la soeur du président ?

Les interrogateurs d’Amaral Duclona restent sceptiques quant à ses
révélations, dont les unes sont plus spectaculaires que les autres.
Par exemple, quand il avoue avoir été souvent hébergé par la soeur du
président, Marie- Claude Calvin.

L’ancien chef de criminels a donné l’impression qu’il était un habitué
de la maison de Mme Calvin, soulignant qu’il y prenait souvent refuge
et qu’il y a séjourné plus que partout ailleurs, expliquant au passage
qu’il avait d’autres cachettes à la capitale. Toutefois, il n’est pas
passé par quatre chemins pour faire comprendre que le refuge offert
par la résidence de Marie-Claude Calvin était le plus sûr.

Tout au long de son interrogatoire, Amaral Duclona, antérieurement à
la déclaration faite par le procureur national en matière
d’extradition selon laquelle le prisonnier sera remis aux Français et
non au gouvernement Préval, se montrait particulièrement discret. Il
se contentait d’affirmer qu’il était l’«ami personnel du président
Aristide » et qu’il avait beaucoup d’influence au sein de l’actuel
gouvernement haïtien. Mais ensuite, lorsqu’il a appris que les
autorités dominicaines n’allaient pas agréer la demande de son
expulsion vers Haïti qu’avait formulée le gouvernement haïtien, il
s’est montré «plus bavard » et « plus osé ».

On prétend que les «bombes» qu’il a lâchées, sous forme de révélations
spectaculaires relatives à sa cachette et à ses plus récents crimes,
ont fait suite aux déclarations de Me Gisela Cueto, procureur du
District national de Santo Domingo responsable des dossiers
d’extradition.

Préval avait été prévenu

L’annonce adressée au gouvernement Préval par le procureur du district
national de la République dominicaine informant les autorités
haïtiennes qu’Amaral Duclona sera remis à la France et non à Haïti
n’avait pas pris le président haïtien au dépourvu, puisqu’il était
déjà informé de cette décision, environ une semaine plus tôt.

En effet, la semaine dernière, lors de la visite en Haïti des
chanceliers français et brésilien, le chef d’État haïtien avait été
informé par Celso Amorin alors présent au Palais national avec son
collègue français Bernard Kouchner.

Au moins deux diplomates ont indiqué que M. Amorin avait fait
comprendre au président Préval que la France aurait la première
l’occasion d’interroger et de faire passer en justice Amaral Duclona.
Ensuite, avait-il précisé alors, il existe au moins un autre État dont
des citoyens ont été victimes de kidnapping, d’invasion de résidence
et de braquage par Amaral ou ses lieutenants, et qu’ils voudraient
bien interroger l’ex-chef de gang. Ce n’est qu’après, explique-t-il,
que pourrait venir le tour d’Haïti.

Il semble que le chef de la diplomatie brésilienne a poliment fait une
remontrance au président haïtien. De fait, si Haïti voulait vraiment
sévir contre ce criminel, il aurait été capturé par les forces de
l’ordre dans son pays depuis bien longtemps déjà et qu’il ne se
retrouverait pas prisonnier en République dominicaine aujourd’hui.

Les dernières révélations d’Amaral Duclona sont d’une gravité
extrême. Car, à l’entendre décrire ses activités criminelles et ses
liaisons avec le pouvoir — ou des personnes importantes au sein du
pouvoir —, il paraît dire qu’Aristide n’est pas son seul et unique «
ami » et le personnage avec qui il entretient des relations
privilégiées.


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