Le premier rapport de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) 2010-2013, vers une économie verte et équitable, a été remis au Parlement le 31 octobre 2011, conformément à l’article 1 de la loi du 3 août 2009 dite « Grenelle 1 ».
Depuis son adoption en juillet 2010, la SNDD a fait l’objet d’une large diffusion auprès des acteurs privés et publics. S’appuyant sur le Grenelle de l’Environnement et le plaçant dans le cadre plus large des mutations environnementales et socio-économiques qu’appelle le développement durable, la SNDD a été construite pour être facile à utiliser et à décliner.
Structuré autour des 9 défis de la SNDD, ce premier rapport a été élaboré à partir des contributions de tous les acteurs de la société ; les exemples variés, émanant des Ministères, des collectivités, des entreprises, des associations et fondations et des syndicats montrent la concrétisation de cette stratégie dans les politiques publiques et dans la vie quotidienne . Il s’attache, en outre, à mettre en valeur plus d’une quarantaine d’indicateurs de développement durable sélectionnés au terme d’une large concertation.
La loi (scélérate) ayant été votée, la proposition de loi à l'Assemblée rejetée, celle du Sénat pas encore programmée ; nous attendons le décret - prévu pour décembre - devant légiférer sur la Commission Nationale chargée du suivi et de l'évaluation de la fracturation hydraulique (pour être claire) ; je pense nécessaire - compte tenu qu'un certain nombre de mesures ont été prises par le Gouvernement - d'élargir le débat des GDS à leur nécessaire corollaire des énergies renouvelables, comme je l’ai fait dans mes deux précédents bulletins (cf ci-dessus) . Mais il était important – au regard de la situation actuelle des GDS – de visionner l’audition de Olivier Appert, Président de l’Institut Français du Pétrole, le 8 novembre 2011 à l’Assemblée Nationale, devant la Commission des Affaires économiques et d’en faire le COMPTE-RENDU :
"Selon l’Agence Internationale de l’Energie, les émissions de gaz à effet de serre doivent doubler d’ici 2050. Or, il est nécessaire d’envisager une réduction de 450ppm. Que faut-il faire ? Quels moyens doivent être mises en œuvre pour améliorer l’efficacité énergétique :
vers une transition énergétique avec un nombre important de technologies, sans que l’on puisse se passer de telles ou telles. Mais toutes ces solutions ne sont pas une panacée et il s’agit d'acquérir une ACCEPTIBILITE SOCIALE et de CONVAINCRE de l’absence de RISQUES. Il est ici fait référence au problème des gaz de schiste, dont le sujet a plutôt été éludé par la personne auditionnée en ce qui concerne les perspectives d'exploitation (voir plus loin).
S’agissant du décret n° 2011-1460 sur les biocarburants que j’ai transmis par ailleurs , Maxime Combes me communique (je l’en remercie) : « Les agrocarburants sont dans l'immense majorité des cas une catastrophe environnementale, agricole et sociale. Ce sont des millions d'hectares de terre agricoles dont s'accaparent industriels divers (compagnies aériennes) pour étendre leurs monocultures dévastatrices qui ne règlent en rien les défis climatiques mais suscitent déplacements de population, tensions sur les productions agricoles, et famines. Ainsi comme le reconnaissait un récent rapport de la FAO publié au début de l'été, les biocarburants ne sont pas sans lien avec la famine de la corne de l'Afrique. Cet objectif de 10 % d'agrocarburants dans les carburants d'ici 2020 en Europe est une catastrophe sans nom qu'il faut dénoncer. Ce que ne fait pas le site que vous mentionnez. Ni votre mail. »
Donc, pour ceux qui veulent étudier la question de plus près, le lien vers le rapport de la FAO sur « les biocarburants, perspectives, risques et opportunités » :
http://www.fao.org/docrep/011/i0100f/i0100f00.htm
De plus, poursuit Olivier APPERT, "nous nous acheminons vers une production éco-responsable d’une gestion efficiente des eaux, car actuellement 1m3 de pétrole nécessite 5m3 d’eau. Nous accordons également toute l’importance qu’il l’exige aux transports innovants (véhicules hybrides, notamment). Mais l’enjeu majeur est représenté par la consommation électrique dans les transports. Or, l’on sait qu’il est très difficile de stocker l’électricité et notre département de Recherche et Développement travaille sur tous ces sujets.
De plus, de nouveaux éléments majeurs géopolitiques sont apparus :
- Les printemps arabes, compte tenu que l’Arabie Saoudite détient 25 à 30% des réserves pétrolières ;
- L’émergence des risques (Mexique, Fukushima) ;
- Le problème du stockage de l’électricité et celui des gaz de schiste ;
S’agissant des Non-conventionnels, ils ont représenté une véritable révolution aux USA qui, désormais, envisage de les exporter puisque le prix du gaz a fortement chuté. Donc, les shale gas et shale oil représentent un enjeu considérable : la Pologne investit d’ailleurs massivement dans cette nouvelle « manne » de façon à se retirer de la dépendance énergétique vis-à-vis de GAZPROM, et la Chine a également un potentiel important. Pour ce qui concerne la France, les décisions ont été prises ; elles l’ont été avant la remise du Rapport de MM. Gonnot et Martin. J’en resterais donc là sur le sujet. Sauf à ajouter que les pays arabes souhaitent maintenir un prix du baril de pétrole à 70 à 80$, faute de quoi ils menacent de réduire les approvisionnements et que l’exploitation des gas et oil shale ont des coûts de production très importants.
Mais, néanmoins, il est clair que l’exploitation des GDS –même
éludée par l’intervenant – n’est certainement pas écartée. Donc, NO GAZARAN, NO PASARAN.
Bonne lecture et merci à tous, danièle favari (veille juridique des GDS)