Google Groups no longer supports new Usenet posts or subscriptions. Historical content remains viewable.
Dismiss

Les meurtres rituels sataniques des enfants, par le riche et puissant, sont cachés à la vue publique

627 views
Skip to first unread message

causeway...@hotmail.com

unread,
Nov 3, 2006, 10:44:41 PM11/3/06
to
Paul Bernardo était un adorateur satan. Pensez aux similitudes du cas
de Paul Bernardo au cas suivant du marc Dutroux et de son anneau belge
énorme de pédophile. Bernardo et Dutroux tous les deux étaient
mariés, les entrepreneurs sans emploi qui sont parvenus de façon ou
d'autre à vivre excessivement bien au delà de leurs moyens dans les
maisons fines avec les voitures intéressantes, etc... Bernardo et
Dutroux ont été attrapés la même année, et tous les deux avaient
enregistré leurs viols des écolières avec des intentions de vendre
les bandes.Comme Bernardo, Dutroux a violé et a enregistré en vidéo
et a assassiné les enfants féminins et les années de l'adolescence,
et son épouse l'a aidé. Bernardo et Dutroux ont été attrapés avec
les restes des écolières enterrées sous leurs maisons. Et en
conclusion, Bernardo et Dutroux étaient des membres des sociétés
secrètes. Bernardo était un franc-maçon, et Detroux faisait partie
de la section satanique d'abrasax. La différence principale entre les
deux cas est celle dans le cas de Bernardo, la vraie histoire est
restée très très thouroughly cachée. Pas aussi dans le cas de
Dutroux, dont les détails suivent :
http://www.radicalparty.org/belgium/lacr.htm
Une sélection des articles parus dans le journal De Morgen en janvier
et février 1998
Une enquête de Annemie Bulté et Douglas de Coninck

Nous ne détenons pas de certitude et nous ne voulons pas faire
fantasmer la population, comme le craignent certains journalistes. Nous
pensons seulement qu'avant de se former une opinion sur des faits, il
faut les connaître.

C'est pourquoi nous tenions à publier, en partie au moins, l'enquête
approfondie menée pendant six mois par Annemie Bulté et Douglas De
Coninck sur les dossiers annexes de Neufchâteau et en particulier sur
le témoignage de Regina Louf (X1). Le rédacteur en chef du Morgen
nous en a immédiatement accordé l'autorisation et nous l'en
remercions.

Nous estimons que la presse francophone s'est souvent contentée de
commenter le témoignage de Regina Louf sans en livrer suffisamment le
contenu. Nous avons pu constater que la crédibilité de ce témoignage
a été mise en question publiquement par des gens qui n'ont pas pris
la peine de le lire. Avec cette publication, nous voulons donner à
chacun l'occasion de se forger sa propre opinion et de se poser des
questions pertinentes, questions de libre-examen. Pour le reste, nous
souhaitons seulement que l'enquête se poursuive...

Nous ne souhaitons pas faire justice nous-même, mais nous ne voulons
pas non plus laisser faire simplement la justice. Notre action vise à
exercer le droit et le devoir fondamental de vigilance de tous les
citoyens d'une démocratie.

Marc Reisinger, Pour la vérité

Le jour o- on a libéré Sabine et Laetitia restera sans doute un
tournant dans l'histoire de la Belgique. Auparavant, des enfants
disparaissaient, on retrouvait leur corps et on arrêtait quelquefois
un sadique. Cela occupait quelques lignes dans les faits divers. C'est
comme si nous apercevions quelques plans fixes d'un film d'horreur
tellement éloigné de notre quotidien que nous y prêtions peu
d'attention. Soudain, le 15 août 1996 nous avons assisté à la
libération en temps réel de deux petites filles enlevées et
enfermées par Marc Dutroux. L'émotion que j'ai ressentie ce jour là
devant ma télévision a été partagée par des millions de personnes
en Belgique et dans le monde. Elle fût à l'origine de la marche
blanche, qui a elle-même engendré cette première que fût la
retransmission télévisée en direct de la commission d'enquête
parlementaire sur les disparitions d'enfants. Je ne suis pas étonné
de découvrir aujourd'hui dans l'interview de Gini - dite X1 -
l'importance que la libération de Sabine et Laetitia eût pour elle:
Les policiers qui ont fait entrer Sabine et Laetitia dans une voiture,
c'étaient les chevaliers blancs dont j'avais rêvé toutes ces années
(Morgen 10 janvier). C'est à ce moment qu'elle a décidé de
témoigner à Neufchâteau.

Mais l'arrestation de Dutroux et Nihoul marque aussi l'apparition d'un
clivage entre sensibles et insensibles. La plupart des gens ont
ressenti une empathie totale pour les enfants victimes de sévices.
Cependant un certain nombre d'esprits forts ont d'emblée commencé à
critiquer Connerote et Bourlet, les chevaliers blancs, les cow boys de
Neufchâteau. Le dessaisissement du juge Connerote a été applaudi par
l'establishment conservateur, mais aussi par un certain nombre
d'intellectuels de gauche. Pour des raisons qu'il faudrait démêler,
ces derniers se sont méfiés de l'émotion et de la surmédiatisation
de l'affaire. En tant que psychothérapeute, je suspecte que ces gens
éprouvent des difficultés à entrer en contact avec leur propre
souffrance et qu'ils se rangent donc inconsciemment du côté des
agresseurs. Il est certain également que des jeux d'influence occultes
ont été mis en route par des personnalités qui se sentaient à tort
ou à raison compromises par les affaires dévoilées. Combien de
simples participants aux partouzes de Nihoul ne tremblent-ils pas que
leur nom soit cité? Gini a d'ailleurs témoigné du fait qu'une partie
des fêtes du réseau étaient organisées dans un but de chantage.

Un autre clivage est progressivement apparu dans les médias. On s'est
mis à décrire Dutroux comme un prédateur solitaire, psychopathe hors
mesure, dément et génial. Nihoul était décrit comme un homme
d'affaire et escroc jouisseur, ayant rencontré récemment Dutroux et
ayant eu la malencontreuse idée de faire dépanner sa voiture par
celui-ci. Cette thèse fît l'objet d'une véritable campagne de
presse, qui a culminé dans l'émission télévisée Au Nom de la Loi
(RTBF, 17 septembre 1997). Immédiatement après se développa une
sorte de campagne de silence autour de Nihoul: son nom n'est quasiment
plus apparu dans la presse (tout au moins francophone) au cours des six
mois suivants.

C'est pour réagir à cela que nous avons créé l'association Pour la
vérité. Celle-ci est se compose de personnes de divers horizons
soucieuses de conserver leur esprit critique face à une volonté
prématurée d'affirmer que les protections de Dutroux et Nihoul
relèvent du fantasme. Nous avons formulé douze questions relatives
aux enquêtes en cours et nous avons acheté une page entière du Soir
pour les publier sous le titre Nous ne laisserons pas passer. Nous
voulions ainsi adresser un message au public et tenter de réveiller
les médias. Nous avons eu peu de succès sur ce deuxième point.

La campagne de silence n'a finalement été brisée que par la
publication du témoignage de X1. Pendant plus de six mois, elle a
déposé à Neufchâteau sur le réseau dans lequel s'inscrivaient
Nihoul et Dutroux. Son témoignage évoque de manière précise des
dizaines de meurtres de jeunes femmes et d'enfants. Au lieu d'aboutir
naturellement aux enquêtes et aux perquisitions prévues par l'équipe
qui l'entend, cette équipe est écartée en juillet 1997. Depuis lors,
on procède à une relecture du dossier. Cette relecture, accompagnée
d'un arrêt de l'enquête, constitue une innovationjudiciaire. C'est
comme si un médecin arrêtait de traiter un patient qui se trouve dans
un état critique pour relire tranquillement son dossier. Quand on sait
que cette relecture a déjà duré plus longtemps que l'enquête et que
sa fin est postposée chaque fois que la date de clôture de la
commission d'enquête parlementaire recule, on peut craindre que la
relecture vise en fait à étouffer l'enquête.

La volonté inavouée d'arrêter les enquêtes paraît évidente à
l'observateur perspicace. Cette volonté se dissimule derrière le
scandale des fuites. Le parquet et certains médias s'émeuvent des
fuites sans s'émouvoir de leur contenu, tout en organisant d'autres
fuites mettant en question le témoignage de X1 (comme la publication
d'un résumé de la relecture et d'extraits du rapport psychiatrique de
X1). La discussion du contenu du témoignage de X1 a également été
évitée en centrant le débat médiatique sur la crédibilité de X1:
n'est-elle pas trop traumatisée, folle, mythomane?

Or il me paraît plus intéressant de s'interroger sur la crédibilité
de la justice que sur celle de X1. Plutôt que de se tourner vers les
psychiatres pour savoir si tout ce que dit X1 est vrai, il vaudrait
mieux s'intéresser aux faits précis décrits par X1 et vérifier ce
qui doit encore l'être. On sait, par exemple, que X1 a donné des
détails sur les meurtres de Christine Van Hees et de Carine Dellaert
qui co‹ncident avec le dossier et qui dépassent parfois celui-ci en
précision (comme les clous enfoncés dans les mains de Christine).
Elle a également désigné comme victime une jeune fille de Gand,
Véronique D., qui est officiellement décédée d'un cancer. Voilà
une occasion rêvée de vérifier si X1 est fiable: que l'on analyse le
dossier médical, que l'on interroge les deux médecins qui ont signé
l'acte de décès et que l'on exhume le corps. Ces devoirs d'enquête
évidents ont été demandés par les enquêteurs depuis janvier 1997,
mais ils ont jusqu'à présent été refusés par le parquet de Gand.

Ne faut-il pas alors s'intéresser sérieusement à une autre
hypothèse que le manque de crédibilité de X1 pour expliquer l'arrêt
des enquêtes? Ne s'agit-il pas simplement du fait que son témoignage
met en cause des personnalités importantes comme des industriels, des
hommes politiques et même un ancien premier ministre.

De Morgen 7 janvier 1997
DUTROUX ET NIHOUL, SOUPÇONNÉS DU MEURTRE DE CHRISTINE VAN HEES EN
1984
par Annemie Bulté et Douglas De Coninck

Le 13 février 1984, on retrouvait dans une vieille champignonnière
d'Auderghem, le cadavre horriblement mutilé de Christine Van Hees
(seize ans). Treize années d'enquête n'ont mené à rien. Trois mois
avant la début de l'affaire Dutroux, le parquet de Bruxelles classait
l'affaire sans suite. Fin 1996, le témoin X1 dénonçait au parquet de
Neufchâteau Marc Dutroux, Michel Nihoul et d'autres comme les auteurs
de cet acte. Grâce à des éléments très précis, X1 démontre
qu'elle était présente au moment du meurtre. Malgré cela, l'enquête
est dans une impasse totale aujourd'hui.

Le parquet de Bruxelles mène depuis le 27 janvier 1997, une enquête
sur l'implication présumée de Marc Dutroux et de Michel Nihoul, dans
le meurtre de la jeune Christine Van Hees. Le travail d'enquête de
l'antenne de Neufchâteau (3e Section de Recherches Criminelles, BSR
Bruxelles) mena à la réouverture de l'enquête vieille de treize ans.
La première raison fut les déclarations du témoin X1. Cette jeune
femme de vingt-huit ans, est entrée en contact, le 4 septembre 1996,
avec le juge d'instruction Jean-Marc Connerotte à Neufchâteau. X1 dit
avoir été présente lors du meurtre. Elle peut le prouver au moyen
d'une description très précise des lieux, de détails concernant les
blessures infligées à Christine Van Hees et de données concernant la
vie privée des victimes comme des auteurs des actes. Le récit de X1
s'avéra, à certains égards, plus complet que le rapport d'autopsie
réalisé par les médecins légistes en 1984.

La version de X1 fut confirmée après analyse de l'ancien dossier
d'instruction. Cette instruction, menée depuis 1985 par le juge
d'instruction bruxellois Van Espen, contenait déjà des éléments
indiquant la piste de Dutroux et de Nihoul. Une amie de Christine Van
Hees déclara en 1984 à la police judiciaire de Bruxelles que la jeune
fille, durant le week-end qui précéda sa mort, avait un rendez-vous
avec "un certain Marc de la région de Mons". Fin 1996, il apparut que
Dutroux fréquentait la même patinoire que Christine Van Hees en 1983
et 1984. En outre, il s'avéra que peu avant sa mort, la jeune fille
participait à une fête de la radio libre d' Etterbeek, Radio
Activité, dirigée à l'époque par Michel Nihoul.

Au cours de la nouvelle enquête, environ 300 témoins furent
interrogés. Ceux-ci confirmèrent les déclarations de X1 sur des
points cruciaux. Pourtant l'enquête est aujourd'hui dans l'impasse. Le
25 août 1997, l'équipe d'enquêteurs qui travaillaient à partir des
déclarations de X1, fut écartée. Ceci se passa sur l'insistance du
juge d'instruction Van Espen. Il doutait de l'objectivité des
enquêteurs. A la demande de Van Espen, de son collègue Langlois
(Neufchâteau) et du commandant de gendarmerie Duterme, on procéda à
une 'relecture' de toutes les enquêtes basées sur le témoignage de
X1. Cette relecture devait, au départ, durer quelques semaines, mais
elle traîne depuis plus de 6 mois. X1 a à faire, depuis septembre, à
un nouveau groupe d'enquêteurs. Dans une lettre adressée à la
commission Verwilghen, elle se plaint - de même que sa thérapeute -
de la manière dont elle est traitée depuis. X1 dit avoir le sentiment
qu'on veut la "casser" émotionnellement.

Ce n'est pas seulement l'enquête Van Hees qui est à peu près à
l'arrêt. C'est également le cas de cinq autres enquêtes judiciaires
qui ont été ouvertes (ou rouvertes), à partir des déclarations de
X1, auprès des parquets d'Anvers, Bruxelles, Gand et Neufchâteau. X1
décrit plusieurs meurtres d'enfants dont elle affirme qu'ils ont eu
lieu au sein d'un réseau très étendu de prostitution enfantine.
Malgré une triple "relecture" des déclarations de X1, il ne peut pas
être démontré que ses informations puissent avoir une autre source
que sa propre mémoire.

Les informations publiées par De Morgen à propos de ces enquêtes
constituent le résultat de cinq mois de recherches.

Dutroux et Nihoul, soupçonnés du meurtre de Christine Van Hees en
1984

"C'est le clou de mon cercueil", déclarait Jean-Claude Van Espen, juge
d'instruction à Bruxelles lorsqu'on lui parlait du dossier de la
champignonnière. L'expression n'est pas particulièrement heureuse.
Car c'est notamment grâce à un clou, que les enquêteurs de la BSR de
Bruxelles ont probablement trouvé, fin 1996, la clé du mystère qui
entoure l'horrible meurtre de Christine Van Hees en 1984. Très
rapidement il s'avéra aussi que, même sans l'affaire Dutroux et sans
le témoignage de X1, Van Espen aurait pu trouver dès 1985 la piste de
Marc Dutroux et de Michel Nihoul.

Ce soir-là, le pompier Norbert Vanden Berghen vit les moments les plus
mouvementés de sa vie professionnelle. "Le téléphone n'avait pas
arrêté de sonner pendant toute la journée. Nous avions plusieurs
incendies et accidents, et même trois en même temps à un moment
donné". Nous sommes le lundi 13 février 1984. A 20 h 47 arrive un
nouvel appel, via le 906. On a aperçu un nuage de fumée dans une
maison de maître en ruines, sur le terrain de l'ancienne
champignonnière d'Auderghem, près du campus de l'Université Libre de
Bruxelles (VUB). Avant même que les pompiers ne soient sur place, un
deuxième incendie est signalé dans les environs. Du soupirail de la
champignonnière, s'échappe de la fumée. Tandis qu'une équipe
fouille la maison abandonnée, l'autre équipe s'engouffre avec des
lampes de poche dans la cave. Le lieutenant Vanden Berghen appartient
à la deuxième équipe. "Nous avons vu un feu couvant sous un tas de
caissettes en bois. Comme le feu était presque éteint, nous avons
tapé dedans."

Origine de la mort inconnue

Ce qui apparaît alors, restera gravé longtemps sur la rétine du
pompier. Il voit un tronc humain calciné. Une partie de la tête a
été emportée par les flammes. Des pieds et des mains, il ne reste
pas grand-chose. "C'était une jeune fille. Elle était couchée sur le
ventre, elle était nue. Jambes et bras étaient liés ensemble avec du
fil de fer qui était également tourné autour de son cou. Ses jambes
étaient pliées vers l'arrière. Horrible".

Dans le tas fumant, les experts du parquet de Bruxelles trouvent des
objets personnels de la victime: des bijoux, les restes calcinés d'un
T-shirt, un soutien-gorge. Les enquêteurs se trouvent devant une
énigme. Leur première impression est que la victime a accompagné ses
meurtriers volontairement. Avant que le groupe ne se rende dans les
caves, il s'est visiblement rendu dans la maison oú l'on retrouve des
objets qui semblent en rapport avec le crime.

Quand Pierre et Antoinette Van Hees, entendent annoncer le lendemain la
découverte du cadavre d'une jeune fille, à quelques rues de chez eux,
la peur les envahit. Leur fille Christine (16), n'est pas rentrée la
veille. Il se passe encore un jour et demi, avant que la police
judiciaire de Bruxelles (PJ), puisse apporter aux gérants du magasin
de journaux de l'avenue du Diamant un résultat définitif: c'était
Christine. Les parents doivent aller identifier des petits morceaux de
cahiers et les bijoux. Le corps ne leur sera pas présenté. Il y a des
raisons à cela. Dans leur rapport d'autopsie, les médecins légistes
Rillaert et Voordecker ne s'aventurent pas à donner un avis sur
l'origine de la mort. Avant d'être brûlée, la jeune fille à été
tellement maltraitée qu'il est impossible de déterminer quelle
torture lui a été fatale. Dans son premier rapport, le docteur
Voordecker mentionne des traces d'étranglement. Plus tard, les
médecins, mettront dans leur rapport une autre observation: la victime
ne se trouvait pas en période de menstruation. C'est un détail qui ne
prendra toute son importance que treize ans plus tard. Les parents ont
encore un autre choc à endurer. Leur fille n'est pas allée à
l'école ce matin-là. On dit que ça lui arrivait assez souvent de
sécher les cours.

C'était la période de la new wave. Christine Van Hees était une
teenager rêveuse. Elle aimait U2, avait eu avec ses parents, dans les
mois qui ont précédé sa mort, plus d'une discussion à propos de ses
vêtements et de ses sorties. Christine était également une jeune
fille sportive. Une fois par semaine, elle allait patiner ou nager.
Elle allait à l'école à Anderlecht oú elle avait beaucoup d'amis.
Elle devait donner son dernier signe de vie, cet après-midi-là, vers
17 h 20, à deux d'entre eux, rue Wayez à Anderlecht. Elle fit un brin
de causette avec son amie Chantal et lui montra les bottes qu'elle
avait achetées (ou reçues de quelqu'un) le matin même. Durant cette
conversation, elle remarqua Didier, son ancien chef scout. Chantal et
Didier virent Christine marcher en direction de la station de métro
Saint-Guidon. De là elle avait une demi-heure de métro jusqu'à la
station Pétillon, proche de son domicile. Cela a dû aller très vite.
Des habitants de la rue de la Stratégie entendirent à 18 h 50 les
hurlements d'une jeune fille. Ce qu'ils entendirent, semblait être:
"Non, pas ça ! Arrêtez ! Maman !".

La piste des punks

Ceux qui au milieu des années '80 étaient étudiants à la VUB
connaissent la légende urbaine. Des punks cinglés ont organisé une
messe satanique. L'affaire paraît simple. La champignonnière déserte
en 1984 est un amas de ruines. Des punks viennent régulièrement y
fumer un joint, avant de rejoindre le Kultuurcafé. Dans la mesure oú
il a du temps pour cette affaire, c'est la piste à laquelle s'accroche
le juge d'instruction bruxellois Eloy. Eloy est également responsable
au parquet de Bruxelles de l'enquête sur le groupe terroriste de
gauche C.C.C. C'est beaucoup pour un seul homme. Eloy fera un infarctus
et, plus tard, également une dépression nerveuse. Le 1er octobre
1985, l'affaire est remise entre les mains d'un nouveau juge
d'instruction prometteur, Jean-Claude Van Espen.

Van Espen hérite d'un dossier qui contient déjà un suspect
principal. C'est Serge C., l'un des punks qui a été vu fréquemment
à la champignonnière. C., surnommé 'l'Iroquois', est un personnage
marquant. Crête rouge vif, bottes militaires, drogué à la colle. En
1983, C. a purgé deux mois de prison pour vol avec violence. Plus tard
il a été poursuivi pour désertion. Le 13 septembre 1984 il est
arrêté et inculpé pour le meurtre de Christine Van Hees. Lors d'une
perquisition, on trouve chez lui l'un de ses cahiers. C. nie,
reconnaît, nie, reconnaît, nie... Son avocat attribue la versatilité
de son jeune client au fait que la PJ récompense ses aveux avec de la
drogue. Si elle ne vient pas, C. dit ne rien savoir. Il n'y a qu'une
constante dans ses déclarations: la manière dont ce cahier à atterri
dans sa chambre est pour lui un mystère. Il soupçonne quelqu'un de
l'y avoir mis pour "l'avoir". Ce punk sera entendu seize fois au total
et restera trois ans, deux mois et quatre jours en détention
préventive. Dans les rapports des psychiatres on peut lire que Serge
C. est "lourdement dérangé mentalement" et "qu'il n'a pas le
contrôle de ses actes". Quand C. est relâché, le 17 novembre 1987 et
déchargé de toutes poursuites judiciaires, Didier de Quévy est
devenu son avocat. De Quévy s'adresse à la Cour Européenne des
Droits de l'Homme oú l'Etat belge est condamné, en 1991, pour
dépassement du délai raisonnable de détention préventive. De Quévy
défend à cette époque d'autres marginaux. Il est également le
conseil d'un certain Marc Dutroux de Marcinelle. Début 1992, la PJ de
Bruxelles reprend l'enquête sur le meurtre de Christine Van Hees
depuis le début. Pour la première fois, la mère, Antoinette Van Hees
est entendue et une enquête de quartier à lieu. Ceci conduit à une
nouvelle piste. Durant quatre ans, on recherchera le propriétaire
d'une voiture noire avec un aigle doré sur le capot. Des riverains
avaient vu une telle auto patrouiller dans le quartier. Cette piste
également n'aboutit à rien. En juin 1996, les parents apprennent par
le parquet de Bruxelles que le dossier est clôturé. "Dans leur
lettre, ils écrivent votre fille Claudine", se souvient Pierre Van
Hees. "Pour vous donner une idée de la manière intensive dont ils
s'occupaient de l'affaire."

Le témoin X1 se présente à Neufchâteau

Mercredi 4 septembre 1996, le juge d'instruction Jean-Marc Connerotte
de Neufchâteau, a un entretien avec l'adjudant de gendarmerie De Baets
des finances, section (3e SRC) de la BSR de Bruxelles. De Baets est
flamand. Il mène l'enquête sur la situation financière de Marc
Dutroux. Le téléphone sonne. Une certaine "Tania de Gand" tente de
faire comprendre quelque chose à Connerotte, mais son français est
aussi incompréhensible que son flamand à lui. Connerotte passe le
téléphone à De Baets. Via Tania, De Baets est mis en contact avec
une jeune femme qui veut "dire des choses à propos de Michel Nihoul".
Il apparaît rapidement que la jeune femme a beaucoup de choses à
raconter. Etant donné qu'elle demande l'anonymat, elle est baptisée
X1 dans le procès verbal.

"Nous sommes en face d'un abîme", déclare Marc Verwilghen quand il
entend parler du témoignage de X1, fin 1996. Durant un débat
télévisé, un journaliste du Soir prédit que la Belgique n'existera
plus très longtemps. L'affaire Dutroux, déclare-t-il, n'est qu'un
détail. Qui est X1? Une petite femme de vingt-sept ans, surprenante et
pleine d'assurance, qui dévoile une biographie incroyable. Bébé elle
a été confiée à sa grand-mère qui vivait à Knokke. Là, elle fut
élevée comme une enfant prostituée. Jusqu'à dix ans, elle était
livrée comme une marchandise dans des chambres d'hôtel de Knokke. X1
explique comment adolescente, elle apercevait ici et là ses violeurs
à la télévision. Avec des titres de ministre, bourgmestre, baron ou
administrateur-délégué de banques ou de sociétés importantes. Que
ces individus la violent, dit X1, cela était supportable. Les
meurtres, voilà le vrai problème. Le plaisir de ces clients était
accentué par l'angoisse de l'enfant. Leur jouissance la plus grande
allait de pair avec l'angoisse la plus grande: l'angoisse de mort. Pour
l'organisation et la protection de leur débauche, ces notables
faisaient, suivant X1, appel à de petits criminels, comme son propre
souteneur Tony, ou des personnages comme Marc Dutroux, Michel Nihoul et
Bernard Weinstein. Que faire d'un tel témoignage, dans une période
oú le pays entier hurle? Enquêter, ordonne Connerotte.

Une chose surprend l'adjudant De Baets dès la première audition de
X1, le 20 septembre 1996. Elle n'hésite pas. Avec une facilité
déconcertante, elle peut nommer ses anciennes camarades de classe qui
pourront confirmer son histoire (et qui le feront), elle donne les
adresses secrètes de notables (qui correspondent), décrit leur
intérieur (qui correspond), et parle de "Marc", ce pauvre maladroit
qui, au début des années quatre-vingt, lui est passé sur le corps
avec d'autres dont "Miche". "Dutroux avait deux bergers allemands",
lâche X1. "Ils s'appelaient Brutus et Sultan". Plus tard, au cours
d'un interrogatoire de Dutroux, on le questionne sur ses chiens.
Dutroux prend peur et refuse de répondre. Michelle Martin ne se méfie
pas. L'un des deux chiens vit encore - l'animal a gardé la maison de
Marcinelle quand Julie et Mélissa y étaient enfermées. "Il s'appelle
Sultan", dit Martin. Beaucoup d'informations sur Dutroux paraissent
dans la presse ces jours-là. Le nom du chien n'est jamais mentionné.
Comment X1 peut-elle le connaître?

Le journal secret

X1 sera, au total, entendue dix-sept fois. Chacune des ces auditions
est filmée de la première à la dernière minute. Ceci se fait sur le
conseil d'experts. X1 souffre de ce que l'on nomme en psychologie la
dissociation. Pour se souvenir d'un événement traumatisant, elle doit
aller chercher dans un coin de sa mémoire qu'elle a refermé. En
parler, fait revivre à la victime l'événement traumatique. Mais X1
sait se protéger. Quand cela devient trop difficile pour elle, elle se
tait - des heures durant, si besoin en est. Elle ne pleure jamais. "Ils
ne m'ont jamais appris à exprimer mon chagrin" s'excuse-t-elle.

Dans la soirée du 13 novembre, durant sa cinquième audition, X1
laisse tomber le nom de Christine. Elle raconte comment la jeune fille,
après avoir été torturée longuement, fut brûlée dans la cave d'un
bâtiment en ruines, dans la région de Bruxelles. Cela s'est passé
dans le sillage d'une orgie qui avait duré tout un week-end et au
cours de laquelle - ajoute-t-elle plus tard - son propre bébé de cinq
mois a été tué. Comme punition. Parmi les personnes présentes, X1
nomme Michel Nihoul, Marc Dutroux, Michelle Martin, Annie Bouty, Tony,
Bernard Weinstein, un avocat bruxellois, un couple de Gand et "un
inconnu".

Audition de X1 du 13 novembre 1996, procès-verbal numéro 116/990:
"Ils ont tué Christine [...]. Dutroux et Nihoul l'ont attachée d'une
manière spéciale. Je devais plonger un couteau dans son vagin [...]
Ils me disaient que je devais la faire taire. Christine fut d'abord
attachée sur une table [...]. Ils guidaient ma main, j'ai été
obligée de l'étrangler, sinon, je subirais la même chose. Christine
a été violée à plusieurs reprises. Ensuite on l'a détachée, pour
l'attacher à nouveau. Ses pieds et ses mains ont été attachés
ensemble dans son dos. Enfin, ils l'ont brûlée." A la fin de
l'interrogatoire, X1 décrit la maison oú cela s'est passé. Plus
tard, elle donne plus d'explications à propos de ce qui à occasionné
l'exécution punitive: "Dans le réseau, il y avait des filles
expérimentées, comme moi, dont, dans leur plus tendre enfance les
parents s'étaient distanciés. Il y avait également des filles qui
étaient approchées par des adultes, et qui étaient introduites
progressivement dans le réseau. Nous devions prendre ces filles sous
notre protection. Si elles commettaient une faute, c'est nous qui
étions punies. C'est comme cela que cela allait. Avec Christine cela
n'allait pas du tout. Elle était perdue. Trois ou quatre mois avant sa
mort, elle a fait la connaissance de Nihoul. Il lui a fait toutes
sortes de promesses. Ce n'est qu'à la fin qu'elle a réalisé comment
ça marchait vraiment. Elle voulait s'en aller, me disait-elle. Elle me
dit qu'elle avait un journal intime caché quelque part. Je lui dis:
parle à tes parents et demande leur de te protéger. J'ai alors commis
la stupidité d'en parler à une autre fille. Celle-ci venait de
recevoir une raclée à cause de Christine et elle est allée parler à
Nihoul du journal intime. Ils ont directement planifié l'exécution.
Elle devait mourir, à titre d'exemple pour nous".

X1 dans sa huitième audition, 18 novembre 1996, procès-verbal numéro
116-991: "Nous avons été toutes les deux poussées nues dans une
voiture. Après un voyage de vingt minutes nous sommes arrivés à un
endroit avec beaucoup de mauvaises herbes et de décombres. Il y avait
une drôle d'odeur, le sol était froid et humide [...]. Nous sommes
arrivés dans une maison, à l'étage. Ensuite, nous sommes descendus
dans une grande cave. Là, Christine a été détachée et puis
rattachée, comme un lapin. Elle fut violée à nouveau et travaillée
avec un couteau. [...] Il y avait des bougies. [...] L'une des
personnes présentes la piqua à plusieurs endroits du corps avec un
morceau de métal qu'elle avait chauffé au-dessus d'une bougie. A un
moment donné, quelqu'un a épongé le sang de son vagin avec un
Tampax. [...] A la fin l'avocat a perforé sa main avec une sorte de
morceau de métal. Après, ils l'ont aspergée d'essence et ils y ont
mis le feu."

A la fin de son audition, X1 dessine un plan de la maison oú les
tortures ont eu lieu, selon elle. Ce qu'elle dessine c'est le plan
assez classique d'une maison de maître bruxelloise, un tas de
décombres qui a dû être un jardin et une entrée vers une cave.
Quelques détails sont frappants. Trois petites boucles dans la cuisine
représentent des crochets de boucher. Les petits carrés sont deux
tables en bois qui ont été abandonnées par les anciens
propriétaires. Dans ce qui doit représenter le hall, X1 dessine une
grosse ligne qui le traverse en diagonale. C'était une lourde buse en
métal sur laquelle elle a trébuché en arrivant, expliqua-t-elle.

"Elle a été à cet endroit"

Pour qui veut se forger une opinion sur la crédibilité de X1, il est
utile de savoir que les enquêteurs de la 3e SRC n'ont pas connaissance
début novembre de l'enquête menée dans le passé par la PJ. Après
avoir entendu X1 parler pour la première fois de "Christine", quelques
hommes de la BSR ont fouillé dans les archives. Ils ont trouvé
quelques vieilles coupures de presse au sujet du meurtre sur Christine
Van Hees. Ce n'est pas là que X1 à pu trouver ce qu'elle raconte. La
presse donne les versions les plus diverses à propos de la situation
dans laquelle le corps a été découvert.

Le 4 décembre, les enquêteurs du parquet de Bruxelles vont chercher
le dossier 84/85 du juge d'instruction Van Espen. Ce qu'ils découvrent
les fait sursauter. Ils y trouvent une description détaillée des
objets trouvés sur les lieux du crime. On signale entre autres des
bouts de bougies et un Tampax imbibé de sang. Ce ne sont que quelques
lignes d'un dossier qui, empilé, fait deux mètres. La version de X1,
semble, sur certains points, plus précise que l'ancien dossier. Dans
celui-ci il est dit à plusieurs reprises que Christine Van Hees a
été attachée avec du fil de fer barbelé. Dans la plupart des
articles de presse il était également fait mention de fil de fer
barbelé. "Faux", dit X1, "c'était du câble électrique dont
l'enveloppe était fondue." Les enquêteurs filent aux greffes du
parquet de Bruxelles et retrouvent le câble. C'est un câble
électrique dont l'enveloppe est fondue.

Dans le rapport d'autopsie on ne parle pas d'un objet métallique
enfoncé dans les poignets de Christine. Après avoir feuilleté le
dossier des jours entiers, l'attention d'un des hommes de la BSR est
attirée par le procès-verbal 30.14.321/84, rédigé par la police
d'Auderghem le soir du 13 février 1984. On lit: "Un clou est planté
dans le poignet gauche." Quelque temps plus tard, ils retrouvent le
clou au greffe. C'est un clou gigantesque. Pendant les vérifications,
que les enquêteurs de la BSR effectuent, début 1997, il apparaît que
le clou fit l'objet, à l'époque, d'une discussion entre les médecins
légistes et les premiers hommes arrivés sur place. Le policier
d'Auderghem De Kock dit avoir attiré l'attention des médecins sur le
clou, mais ceux-ci lui auraient répondu qu'ils savaient comment on
pratique une autopsie. Le pompier Norbert Vanden Berghen et son
collègue Yvan Leurquin sont entendus, treize ans après les faits. Eux
aussi, parlent d'un clou et disent ne pas comprendre comment les
médecins légistes peuvent l'avoir oublié.

Le 21 janvier 1997, José Ginderachter, 59 ans est entendu. Il est le
fils de l'ancien exploitant de la champignonnière et a habité la
maison de maître. Quand la déclaration de X1 est présentée à
Ginderachter, celui-ci ne peut rien dire d'autre que: "Cette personne
doit avoir été sur place."

Qu'il s'agisse des trois crochets à viande dans la cuisine, du motif
des carrelages du sol, des deux tables de cuisine en bois, d'un tonneau
à eau de pluie dans la cour ou de l'accès à la champignonnière:
Ginderachter ne peut que confirmer. Sur douze points concrets, sa
description correspond à ce dont il peut se souvenir de la maison.
L'homme peut également expliquer sur quoi X1 a trébuché: "Cette buse
dans le hall, c'était un morceau de l'ancien chauffage au sol, de la
champignonnière, qui avait été mis à nu quand on avait enlevé le
plancher."

En se faisant l'avocat du diable, on pourrait supposer que X1 soit
passée un jour à Auderghem par hasard, dans l'ancienne
champignonnière et qu'elle l'aurait visitée. Il vaut la peine de
mentionner que X1, au moment des faits, avait quinze ans et habitait
Gand. La champignonnière fut détruite un an plus tard pour faire
place à un bloc d'habitations sociales. Même en ne se fiant qu'aux
éléments matériels, il est difficile de conclure autrement qu'en
disant que X1 devait être présente au moment du meurtre. Mais, ce
qu'elle dit sur les auteurs du meurtre n'est-il pas trop incroyable?
Dutroux et Nihoul, commettant un assassinat ensemble en 1984? Ne se
sont-ils pas connus en 1995?

"Mesdames et Messieurs, nous n'avions pas besoin de X1 pour résoudre
ce crime ", déclare un enquêteur de la 3e SRC devant les membres de
la commission Verwilghen, assommés de stupeur lorsqu'il est entendu à
huis clos en octobre 1997. L'homme a passé des mois à fouiller
l'ancien dossier de la PJ. Sa conclusion est la suivante: "Les noms des
auteurs désignés par X1, sont indiqués indirectement dans le dossier
depuis 1984."

Ce qui suit repose sur des témoignages de 1984.

Ensemble à la patinoire

Dès les premiers jours qui suivent le meurtre, la PJ apprend par des
camarades de classe que Christine Van Hees, dans les mois qui ont
précédé sa mort, menait une double vie. Elle séchait les cours, pas
seulement le matin du 13 février 1984 mais aussi toute la semaine du
20 au 25 janvier 1984. Elle reçut pour ce faire, sans que ses parents
soient au courant, une attestation médicale du docteur Hallard.
D'après ses amies, Christine sortait souvent la nuit. A propos de son
cercle d'amis, elles désignent les unes après les autres, la piste du
Poséidon, la patinoire à glace de Woluwe-Saint-Lambert. A la
patinoire, Ariane M. se souvient que Christine a rencontré "un certain
Marc de la région de Mons". Son frère la rencontra, peu avant sa
mort, dans un café, avec un certain Marc (Plus tard, il reconnaîtra
avec une certitude de 80 % Marc Dutroux plus jeune). Au cours du
week-end qui précéda sa mort, Christine avait rendez-vous avec "un
certain Marc", raconte une autre amie. Ce Marc roulait à moto. La PJ
n'a jamais réussi à identifier le mystérieux Marc. Françoise
Dubois, l'ancienne épouse de Marc Dutroux, peut dire aux enquêteurs,
début 1997, qu'il fréquentait souvent les patinoires de Forest et de
Woluwe-Saint-Lambert. "Il restait souvent tout le week-end à
Bruxelles". Michelle Martin a rencontré son mari à la patinoire. Fin
1983 elle est en fin de grossesse. Dutroux, confirme-t-elle, lors d'un
interrogatoire le 4 décembre 1996, partait souvent seul pour lier
contact avec des jeunes filles. A cette époque il roulait sur une
grosse moto.

Christine allait également nager fréquemment. Après, disent ses
amies, elle prenait un verre à la cafétéria. Au premier étage du
bassin de natation d'Etterbeek, une radio libre avait ses locaux.
L'émetteur s'appelait Radio Activité. Fin 1996, l'émetteur est l'un
des éléments clef dans l'enquête du parquet de Neufchâteau. Car le
personnage central de Radio Activité n'est autre que Michel Nihoul.
Radio Activité apparaît à plusieurs reprises dans l'ancien dossier.
Peu de temps avant sa mort, des amies de Christine l'ont aperçue à
des fêtes qui étaient organisées là.

Lors de l'enquête sur Serge C., en 1984, c'est un collaborateur de
Radio Activité qui venait régulièrement, offrir des "informations"
aux enquêteurs de la PJ. Celles-ci semblaient souvent aller dans le
sens de la piste des punks. L'homme de la radio bénéficiait de plus
d'attention de la part des enquêteurs que le portier de dancing Freddy
V. Celui-ci conseille "d'aller voir au café Les Bouffons, lieu de
rencontre habituel des gens de Radio Activité". Le portier y a
remarqué Christine Van Hees peu avant sa mort. Ce n'était pas
vraiment un endroit pour une jeune fille comme elle, trouve Freddy V.
Surtout quand on sait que Patrick Haemers y était également
considéré comme un habitué.

Au milieu des années '80, le juge d'instruction Jean-Claude Van Espen
ne pouvait évidemment pas savoir que des termes comme "un certain
Marc" ou "Radio Activité", deviendraient un jour dans ce dossier
d'énormes signaux d'alarme. Pourtant, il existe d'autres indices qui
convergent vers le milieu de Nihoul. Le 27 avril 1987, la police
d'Etterbeek reçoit un coup de téléphone. La conversation se déroule
ainsi: - "Police d'Etterbeek? Excusez-moi Monsieur. Si vous voulez vous
mettre au courant, allez voir au café Dolo, rue Philippe Baucq, au
numéro 140."L'agent: "Qu'est-ce-qui se passe là-bas?"

- "Vous pourriez peut-être en apprendre plus sur la Champignonnière."

L'agent: "Que voulez-vous dire?"

- "Sur le coin de la rue Philippe Baucq, le Dolo. Si vous y alliez de
temps en temps, vous en sauriez plus sur la Champignonnière."

L'agent: "Pourquoi dites-vous çà, Monsieur?"

A ce moment la communication est interrompue. La conversation,
enregistrée sur magnétophone, se trouve dans l'ancien dossier 64/85
(procès-verbal 33797, Police d'Etterbeek). Aucun acte d'enquête n'a
jamais été mené en direction du Dolo. Il y aurait même eu d'autres
raisons d'enquêter que celles évoquées jusqu'à présent. Peu après
le meurtre, Muriel A. apprend que Christine a prétendu, auprès de ses
parents, qu'elle dormait de temps en temps chez elle - ce qui n'est pas
exact. Nathalie G. se souvient également qu'après une soirée, deux
semaines avant sa mort, Christine l'avait suppliée de l'accompagner
jusqu'à son domicile, "parce qu'elle avait peur de quelqu'un".

Eh puis, il y a Fabienne K. Elle déclare à la PJ de Bruxelles qu'elle
voyait Christine chaque jour, sur le bus et que celle-ci lui avait dit
faire partie d'un groupe de gens "plus âgés qu'elle" qui tenaient
"des réunions secrètes". K met l'accent sur le fait que Christine ne
parlait pas de punks ou de skinheads. Fabienne K., le 20 février 1984,
dans le procès-verbal numéro 7112:

"Christine n'a jamais parlé de ceci avec des filles de sa classe. Elle
m'a laissé entendre que, dans ce groupe, on pratiquait l'amour libre
[...]. Elle m'a dit que ce groupe l'attirait et l'angoissait en même
temps. Elle disait qu'elle voulait couper les ponts parce qu'il
s'était passé des choses graves [...]. Christine avait un journal
intime qu'elle cachait quelque part [...] Elle était entrée en
conflit avec une autre fille du groupe. Elle se sentait très attirée
par l'un des membres de la bande. Elle décrivait la bande comme ça:
"Ce sont des cochons, mais je me sens bien avec eux. Elle me disait que
quand on était entré dans ce milieu, on n'en sortait plus jamais. Si
elle en parlait, ils la tueraient et ils mettraient le feu à sa
maison. [...] Cela avait peu de sens, disait-elle, d'en parler à
quelqu'un car personne ne la croirait".

Fabienne K. confirme son histoire en 1993 à la PJ, et encore une fois
début 1997 aux enquêteurs de la 3e SRC. On n'avait donc pas vraiment
besoin d'éléments nouveaux. X1 a, entre-temps, indiqué des adresses
habitées selon elle par Annie Bouty et/ou Michel Nihoul en 1984. Les
adresses ont été vérifiées et elles correspondent. Les gens de la
BSR ont également repris la recherche d'autos portant un sigle en
forme d'aigle. Et Marlène De Cockere, amie de Nihoul, avait acheté en
avril 1983, une Mitsubishi Celeste avec un aigle peint sur le capot. Ce
dernier élément, est le moins certain de la série de vérifications
réalisées par l'équipe de l'adjudant De Baets. En plein milieu de
l'enquête sur cette voiture, De Baets et trois autres enquêteurs sont
écartés de l'antenne de Neufchâteau à la mi-août. (voir encadré).

X1 n'a pas toujours été aussi précise, c'est certain. De Baets et
son équipe ont travaillé de temps en temps de manière hâtive.
Pourtant, les petites erreurs constatées lors de la "relecture" n'ont
pas une importance telle qu'elles puissent mettre en doute la valeur de
l'enquête. Ainsi, lors de la transcription, des paroles de X1, ça ne
se passe pas trop bien. L'adjudant Patrick De Baets et Philippe Hupez
lui font dire dans un procès-verbal que "Bernard Weinstein" était
également présent lors du meurtre de Christine. Sur la vidéo
originale, cela se passe autrement. X1 parle "d'un homme dont je pense
qu'il s'agit de Weinstein." Ce ne sont ni X1, ni Hupez et encore moins
De Baets qui apportent cette correction. Elle est pourtant d'une
immense importance. Bernard Weinstein était en prison en France
jusqu'à fin 1985. Tout juste avant d'être renvoyés, les enquêteurs
font encore une autre découverte à propos de Marc Dutroux. Le 15
février 1984, il ouvre un compte courant auprès de la banque du
Crédit Professionnel du Hainaut. Dans les trois jours qui suivent, un
total de 200.000 Bef sera versé sur ce compte. Le 15 février, c'est
deux jours après le meurtre de Christine Van Hees.

Dans l'attente des résultats de la "relecture", le juge d'instruction
Van Espen se concentre, depuis quelques semaines, sur une nouvelle
piste: celle des punks bruxellois..

Comment on a "cassé" le dossier judiciaire de 1997 en le relisant

Bien avant qu'une discussion ne s'installe sur l'éventuel transfert
des dossiers annexes de l'affaire Dutroux vers d'autres arrondissements
judiciaires, un tel transfert avait déjà eu lieu le 27 janvier 1997
pour certaines parties du dossier 96/109 du parquet de Neufchâteau. Le
dossier 96/109 est le dossier ouvert en son temps par le juge
d'instruction Connerotte pour regrouper toutes les déclarations des
victimes de faits de pédophilie. Quand un témoignage s'avérait avoir
un lien avec une enquête judiciaire en cours sur un meurtre d'enfant,
cette partie était transférée vers l'arrondissement concerné. Dans
le cas de la champignonnière, il s'agissait de Bruxelles.

"Vous allez avoir des problèmes", prévint X1 quand ses enquêteurs
pensèrent lui faire plaisir avec l'annonce du transfert. Tout
indiquait pourtant que le retrait du dossier de Neufchâteau ne
pourrait être que bénéfique, en termes d'efficacité. Si une
déclarations de X1 peut être considérée comme significative, c'est
bien cette prédiction.

Les choses deviennent difficiles pour X1

Les ennuis commencèrent avec les fuites concernant la lettre des juges
d'instruction Leys et Van Espen adressées dès le 29 octobre 1996 aux
diverses autorités judiciaires. Ces deux magistrats spécialisés dans
les affaires financières, se plaignaient du fait que la section
financière (3e SRC) de la BSR de Bruxelles ne travaillait plus que sur
l'affaire Dutroux et quasiment pas sur les enquêtes financières. La
raison pour laquelle Van Espen se plaignait, fin 1996, d'un manque de
personnel pour ses dossiers financiers, mais reprenait en même temps
la direction d'un dossier, qu'il décrivait comme "le clou de mon
cerceuil" n'est pas claire. La première chose que découvrit Van
Espen, à cette occasion, c'est une analyse rigoureuse de l'ancien
dossier Van Hees par un membre consciencieux de la BSR. Dans cette
analyse, l'enquête de Van Espen est décrite comme erratique. On voit
que de manière constante, il a négligé toutes les informations
indiquant la piste de Dutroux et de Nihoul.

Le 20 juin 1997, une réunion a lieu entre Van Espen, le commandant de
gendarmerie Duterme (à la tête de l'antenne de Neufchâteau de la 3e
SRC depuis fin 1996) et quelques enquêteurs. Les adjudants De Baets et
Mertens, qui coordonnaient pratiquement les travaux de l'antenne, ne
sont pas invités. Il y a une raison à cela. La réunion les concerne.
Duterme et Van Espen prétendent que De Baets à falsifié un
procès-verbal. Que s'est-il passé? Après la fin de l'audition du 18
novembre (voir plus haut), De Baets confronte X1 avec une série de
photos. L'une d'entre elles est celle de Christine Van Hees. "Est-elle
parmi celles-ci?", demande De Baets. X1 fait signe que oui "Voulez-vous
la montrer?" X1 fait signe que non. Elle veut que l'audition s'arrête
et elle ne veut plus regarder les photos" parce que tout revient". De
Baets insiste. X1 se fâche. Elle veut rentrer chez elle. Elle ne veut
plus du tout témoigner, dit-elle. Délibérément, elle désigne une
autre photo. Dans son PV, De Baets écrit que "X1 a reconnu la photo de
Christine", car au cours d'une audition ultérieure, X1 désignera la
photo sans broncher.

Duterme parle pourtant de "faux en écritures". Van Espen ajoute encore
une autre plainte. Il a découvert que De Baets à fourni une
information sur Nihoul au conseiller Marique de la commission
Verwilghen. Une faute de procédure, estime Van Espen. De Baets aurait
dû demander sa permission. Le 22 juin, Van Espen exprime, dans une
longue lettre au procureur Benoît Dejemeppe, "son souci à propos de
la pollution de cette enquête".

Le parcours de la lettre de Van Espen, traduit l'ambiance dans laquelle
baigne le dossier 96/109. Dejemeppe envoie la lettre au magistrat
national Van Oudenhove, qui la transmet au ministre de la justice De
Clerck. Celui-ci la transmet au procureur général de Liège, Thily
qui estime qu'il s'agit d'une question bruxelloise. Elle la renvoie à
Dejemeppe. Ce dernier, charge finalement le juge d'instruction
Pignolet, d'une enquête pour faux en écritures "contre inconnu".
Entretemps, diverses plaintes commencent à pleuvoir. A la PJ, le
commissaire Marnette accuse le commissaire Suys et vice versa. En cause
une déclaration de Suys devant la commission Verwilghen, erronément
citée dans la presse. Le commissaire général De Vroom fulmine contre
la BSR de Bruxelles parce qu'il pense y trouver la source de la folle
histoire d'inceste à propos de sa fille. Au sein de la 3e SRC, Duterme
ajoute une plainte contre De Baets pour la question de la photo. Tout
ceci devient dans quelques journaux un micmac au milieu duquel De Baets
est désigné comme le grand manipulateur y compris de la ridicule
perquisition de la secte satanique Abrasax, des fouilles de Jumet et de
l'affaire Di Rupo...

Pan a un "scoop"

Pignolet est chargé de séparer le bon grain de l'ivraie. Il garde
surtout l'ivraie. De Baets n'a rien à voir avec Jumet, Abrasax, De
Vroom ni Di Rupo. En étudiant de près le dossier 96/109, on
s'aperçoit que De Baets notait soigneusement, dès le 6 décembre 1996
dans le PV 117.487, que le 18 novembre X1 avait désigné une mauvaise
photo parce qu'elle s'effondrait. Van Espen et Duterme n'ont
semble-t-il pas remarqué ce PV. Le déluge de plaintes ferait presque
oublier qu'il existe une enquête sur le meurtre de Christine Van Hees.
Il semble effectivement que ceci soit devenu tout à fait secondaire. A
un moment donné, il n'est plus question que de "méthodes d'enquête
fautives et suggestives", le juge d'instruction Jacques Langlois,
ordonne depuis Neufchâteau, une "relecture" de toutes les enquêtes
qui ont été ouvertes au départ du dossier 96/109. Cette "relecture"
- qui ne devrait prendre que quelques semaines - doit permettre
d'établir si De Baets et son équipe ont effectivement influencé des
témoins.

Le 21 août, l'hebdomadaire Pan (propriété de l'ex-Premier ministre
Paul Vanden Boeynants) indique que De Baets et trois de ses enquêteurs
de l'antenne Neufchâteau sont écartés de l'enquête. Pan titre:
Verwilghen, Knokke-out - quelle que soit la signification de ceci. Le
plus étrange, c'est que ce jour-là, aucune décision n'a encore été
prise. Ce n'est que le 25 août que les quatres enquêteurs reçoivent
du colonel de gendarmerie Brabant l'information qu'ils sont écartés
de l'antenne,"provisoirement" et dans l'attente de la relecture.
Aujourd'hui, le 7 janvier 1998, la relecture est toujours en cours. Le
dossier 96/109 a déjà été relu deux fois. Après une première
relecture (non-officielle), puis une deuxième, on entamait un
troisième tour début juillet. Celui-ci est, selon les dernières
nouvelles, quasi terminé et ne permet pas du tout de conclure que X1
aurait été "aidée" pendant les auditions. Entretemps, la 3e SRC est
divisée en deux camps qui sont à couteaux tirés et personne ne croit
que les quatre enquêteurs pourront encore rejoindre l'antenne de
Neufchâteau. Il ne semble pas non plus que quelque chose puisse encore
sortir d'une quelconque enquête. Par la lecture, relecture et
re-relecture du dossier confidentiel 96/109, tellement de copies ont
circulé, que les auteurs des actes désignés par X1, doivent à
l'heure qu'il est, en connaître le contenu, mieux que quiconque. Fin
novembre, l'un des analystes de la gendarmerie laissait le dossier Van
Hees entier, traîner dans le coffre de sa voiture, oú il a été
volé.

De Morgen 8 janvier 1998
LA JEUNE FILLE QUI ACCOUCHA EN SECRET
par Anemie Bulté et Douglas de Coninck

Le corps de Carine Dellaert fut retrouvé le 24 septembre 1985 dans une
fosse septique à Gand. D'après X1, la jeune fille aurait vécu en
secret au sein d'un réseau, durant un an après sa disparition. Elle
aurait été enceinte et aurait accouché d'un bébé. Le rapport
d'autopsie et l'enquête menée à l'époque confirment l'histoire de
X1 sur les points cruciaux. L'ancienne enquête a été rouverte, mais
pour une durée encore incertaine.

Tôt le matin un ouvrier fit pénétrer son bulldozer dans
l'arrière-cour d'un ancien café de marins "Le Neptune". Le café, qui
se situe le long du canal Gand-Terneuzen, était abandonné depuis des
années et il devait être rasé ce jour-là, le 24 septembre 1985. Le
travail venait de commencer quand le chauffeur perdit le contrôle de
sa machine. La roue arrière s'enfonça dans un trou, à côté des
anciennes toilettes. Quand des ouvriers de Rhône-Poulenc se
précipitèrent pour aider à redresser la machine, le couvercle de la
fosse s'écroula. Ils scrutèrent le fond par curiosité. "Nous avons
vu quelque chose qui flottait à la surface", se souvient l'un d'eux.
"C'était un genou. " Quelques heures plus tard, le quai Kuhlman
grouillait de policiers agités. Dans la fosse, on retrouva les restes
d'une jeune fille inconnue. Le corps était en position fotale, ligoté
avec du fil électrique blanc, pieds et mains liés. "Le corps était
dans un état de décomposition très avancé", dit encore un policier.
"Nous avons dû amener le squelette par fragments au labo." Il ne
restait pas grand-chose des vêtements de la jeune fille. Une
chaînette dorée à la cheville et un collier de perles avaient été
préservés. Les bijoux déclenchèrent un signal chez le substitut
gantois Nicole De Rouck. Elle pensa immédiatement à Carine Dellaert.

C'était une affaire étrange. Elle avait disparu le 30 août 1982.
Brusquement. Sa sour aînée était malade et alitée, son frère
jouait dans la rue, sa mère était au travail. Le père, Emile
Dellaert avait quitté la maison à 14 h. Quand la mère revint à la
maison, Carine était partie. Pas de trace de lutte, pas de lettre
d'adieu. Rien. Une semaine passa avant qu'Emile Dellaert n'aille
signaler la disparition, le 7 septembre. C'est la raison pour laquelle
il apparut immédiatement comme suspect. Aucune recherche ne fut
quasiment entreprise. La protection de la jeunesse du parquet suivit
l'hypothèse la plus plausible: fugue pour cause de tensions
familiales. Des tensions, il y en avait. Les parents devaient divorcer
quelque temps après. En décembre 1983, le juge d'instruction gantois
Pieters ouvrait une enquête pénale contre Emile Dellaert. Il fut
arrêté et passa deux mois en cellule. En janvier 1986, on le
libérait faute de preuves. En 1989 il fut considéré comme blanchi de
tout soupçon. Le dossier fut clôturé.

X1 reconnaît Clo, sa meilleure amie

Fin 1996, des choses étranges se passent dans les bureaux de la
section financière (3e SRC) de la BSR de Bruxelles. Des enquêteurs de
l'antenne de Neufchâteau entendent des témoins jusque tard dans la
nuit. Les enquêteurs voient parfois leurs collègues sortir très
pâles de ces interrogatoires.

La cause principale de ce trouble est le témoin X1. La jeune femme
prétend avoir été victime d'un réseau qui, dans les années '70 et
'80, abusait, torturait et tuait des enfants. "Beaucoup de filles,
comme moi, n'ont rien connu d'autre", explique-t-elle. "Nous avons
grandi là-dedans. Nous vivions dans une sorte de camp de
concentration." Des pédophiles, X1 ne veut rien savoir. "Les hommes
qui abusaient de nous n'étaient pas particulièrement attirés par les
enfants. La seule chose qui les intéressait c'était de dépasser les
limites au point de vue sexuel. Et pour cela les enfants étaient
taillés sur mesure: ils se taisaient et faisaient ce qu'on leur
demandait."

L'une des filles que X1 apprit à connaître dans le réseau était
Clo. X1 lâche son nom durant son tout premier interrogatoire, le 20
septembre 1996. Clo, explique X1, n'était pas plus âgée
qu'elle-même et venait également de Gand. Elle était sa meilleure
amie et son meilleur réconfort dans ce monde secret. Tout comme X1,
Clo menait une double vie. Elle allait normalement à l'école et ne
pouvait parler à personne des endroits ou elle était conduite le
week-end. X1 rencontrait régulièrement Clo au cours d'orgies à Gand
et parfois à Bruxelles. X1 ne peut pas dire grand- chose de plus sur
Clo, excepté le nom de son école.

Au cours de son quatrième interrogatoire, le 25 octobre, X1 raconte
que la jeune fille est morte il y a 13 ans. X1 donne une description
détaillée d'une scène qu'elle aurait préféré oublier, mais qui la
marquera pour le restant de ses jours. Elle situe les événements
entre juin et décembre 1983 . Clo est en fin de grossesse, elle
décline. X1 la rencontre encore de temps en temps à une "fête", mais
toujours à une certaine distance. Aucune des filles ne peut avoir de
contact avec elle.

X1 déclare dans le procès-verbal 116.018, 25 octobre 1996: "Un jour
mon souteneur est venu me chercher et m'a bandé les yeux pour
m'emmener dans une maison près de Gand. Dans la maison il y avait
trois autres personnes (X1 donne le nom de son souteneur, T., d'un
avocat bruxellois et d'un bourgmestre flamand). T. me laissa derrière
dans une chambre séparée oú Clo était couchée sur un lit en
pleines contractions. Je devais l'aider à accoucher. Clo saignait
beaucoup et souffrait énormément. Je paniquais parce que j'étais
seule et que personne ne venait m'aider. L'enfant n'arriva qu'après
plusieurs heures. C'était un garçon. J'ai coupé le cordon ombilical
et j'ai déposé l'enfant sur le ventre de Clo. A ce moment, T. rentra
dans la chambre et emmena l'enfant tandis que je restais avec Clo. Elle
perdait énormément de sang."

X1 ne peut que deviner ce qui s'est passé ensuite avec Clo, car elle
doit quitter la maison. Des hommes qui se tenaient à l'arrière-plan
toute la soirée, l'emmènent dans un restaurant chinois à Bruges. X1
pense que son amie est morte dans ses bras mais elle n'exclut pas que
Clo ait encore vécu un moment et que l'horreur ne se soit poursuivie
dans la villa.

Grâce à des recherches menées à l'école de "Clo", les enquêteurs
de la BSR arrivent à deviner qui elle était. Après cela, les
gendarmes de la BSR Patrick De Baets et Philippe Hupez, présentent à
X1 une série de photos de classe de l'année 1981-82. X1 désigne non
seulement la photo de Carine Dellaert, mais elle montre également une
autre photo. D'après X1, il s'agit de V. (elle donne son prénom) .
Elle ajoute: "Elle aussi ils l'ont supprimée. Clo m'avait dit qu'elle
s'appelait V.. "

X1, durant son interrogatoire du 25 octobre 1996, procès-verbal
116-018: "Ca s'est passé dans une maison de Gand. Clo y était aussi
[...] Ils l'ont torturée avec des couteaux et des ciseaux. Quelqu'un
à cassé une bouteille et frotté les éclats dans son vagin. Ensuite
ils l'ont malmenée à plusieurs endroits avec des lames de rasoir."

Après cet interrogatoire ils ne savent plus oú ils en sont au 3e SRC.
Que se passe-t-il? X1 a réussi à sortir d'une série de vingt photos,
celles de deux jeunes filles qui sont mortes peu après. Après
quelques recherches, les enquêteurs tombent, non seulement sur
l'ancien dossier du meurtre de Carine Dellaert, mais également sur des
données concernant la deuxième jeune fille. Elle s'appelle
effectivement V. et elle est décédée au milieu de l'année 1983 à
Gand. En ce qui concerne la liste des auteurs présents selon X1,
certains détails sont remarquables. En plus de Michel Nihoul et d'une
femme qui fut arrêtée dans l'affaire Dutroux, X1 nomme son souteneur
T., l'avocat et le bourgmestre cités précédemment, ainsi qu'un
entrepreneur de Flandre occidentale et son fils. X1 ne peut établir de
lien entre toutes ces personnes, en dehors du fait qu'elle les a
rencontrées à plusieurs reprises dans des orgies. Les enquêteurs
effectuent quelques recherches qui déterminent que toutes les
personnes présentes ont, d'une manière ou d'une autre, des liens
professionnels, qui n'apparaissent pas au premier abord. Le nom de
l'homme qu'elle désigne comme le "souteneur" de Clo est également
remarquable. En effet, il apparaissait déjà comme suspect dans
l'ancien dossier du parquet de Gand. L'homme est connu pour une série
de faits de délinquance sexuelle.

Le rapport Timperman

Quand les hommes politiques émettent aujourd'hui des considérations
sur le schisme entre 'croyants' et 'non croyants', ils ravivent un
débat qui est né fin octobre 1996 à la 3e SRC. L'histoire de X1
déclenche des réactions qui sont loin d'être rationnelles. Le
procureur Michel Bourlet somme les enquêteurs de ne pas s'arrêter à
la question de savoir s'ils croient l'histoire ou pas, mais de faire
leur travail en toute objectivité. D'après le récit de X1, il semble
que Carine Dellaert ait vécu encore un an, après sa disparition,
enceinte et cachée. Ceci doit être démontrable d'une manière ou
d'une autre. Un détail est troublant. Carine Dellaert a disparu
l'avant-dernier jour des vacances scolaires en 1982. Pour "placer" un
enfant dans un réseau, cela semble une date idéale.

Si la recherche des meurtriers de Carine Dellaert n'a pas, à
l'époque, donné grand-chose, ce n'est certes pas à cause du docteur
Timperman. Dans un rapport d'autopsie de quarante pages, il énumère
toutes les particularités qu'il a relevées sur les restes du corps.
Sur la date du décès, Timperman n'a pas osé se prononcer, en raison
de l'état du cadavre. Une de ses constatation fit tout d'abord douter
de l'identité de la victime. La jeune fille de la fosse était
beaucoup plus corpulente que Carine Dellaert. Elle portait un
soutien-gorge bonnet 90C - quelques tailles de plus que Carine. Le
Professeur Timpermans trouva l'explication pour cette anomalie. Nous
citons son rapport du 24 septembre 1985:

- "A hauteur du bassin on trouve un petit morceau de tissu mou et
ligneux. C'est un morceau de crayon laminaire, un accessoire de
médecine ancienne qui servait à dilater le col de l'utérus pour
faciliter la délivrance d'un enfant. Cette instrument n'est plus
utilisé que très rarement car il provoque des douleurs importantes
chez la mère."

- "Présence dans le soutien gorge d'un petit carré de gaze, qui
indique un gonflement des seins et une perte de liquide. Ceci est
fréquent chez les nullipares (femmes qui sont enceintes pour la
première fois)."

Tout indique que la jeune fille a du vivre encore huit à neuf mois
après sa disparition. Timperman décrit également les objets trouvés
dans la fosse. Au total il y en a dix-neuf, essentiellement des pièces
de monnaie et des bijoux. Mais également:

- "Deux lames de rasoir de marque Gilette."

Quand les gens de la BSR reçoivent, fin 1996, le rapport Timperman,
ils décortiquent immédiatement ce que la presse, en 1985, a pu
écrire au sujet de la découverte de Carine Dellaert. Pas un mot sur
sa grossesse. Même pas dans le plus petit entrefilet paru après la
disparition de Carine en 1982. Personne n'a remarqué une grossesse.

X1 a parlé de lames de rasoir dans son témoignage sur V., mais pas au
sujet de Carine Dellaert. Il est remarquable que X1 - bien avant que le
rapport Timperman n'atterrisse à la 3e SRC - décrivait d'autres
scènes sadiques oú les lames de rasoir étaient mentionnées comme
modus operandi habituel. "Pour certains, c'était visiblement leur
jouet préféré."

La mort de V.

X1 décrit également une série d'adresses oú Clo et elle auraient
été abusées, au début des années '80. Le 29 septembre 1996, au
cours de la deuxième de ses dix-sept auditions, elle décrit un bar à
la Drongensesteenweg, qui se trouve tout près du domicile de la
famille Dellaert. Le bar n'existe plus aujourd'hui. Les enquêteurs
trouvent pourtant la liste des exploitants. Plus tard, X1 désigne une
maison de Waarschot comme l'endroit oú est morte Clo. Rien n'indique
qu'à cette adresse, quinze ans plus tôt, était domiciliée une
firme. Hasard ou non: parmi les associés figure le nom d'un des
exploitants du bar de la Drongensesteenweg.

Fin 1996, le dossier Dellaert est rouvert auprès du parquet de Gand.
L'acte de décès de V., la seconde fille, est retrouvé entretemps. Il
est mentionné que la jeune fille est décédée des suites d'un
cancer. Le formulaire C3 est rédigé par deux neurologues qui sont
accusés par X1 de faire eux-mêmes partie du réseau. En observant T.,
le souteneur de X1, les enquêteurs constatent qu'il entretient des
contacts avec le père de V.

Dés le 28 octobre 1996, les enquêteurs demandent l'autorisation
d'exhumer le corps de V.. Cette autorisation n'arrivera jamais. Au
début des vacances d'été le parquet de Gand reçoit des nouvelles de
Bruxelles. Le juge d'instruction Van Espen et le commandant de
gendarmerie Duterme émettent les plus grands doutes sur la manière
dont X1 est interrogée. Le procureur gantois Soenens en est informé
et lance un appel au calme. Il veut voir confirmer la crédibilité de
X1, par exemple par l'évolution ultérieure de l'affaire Van Hees.
L'attente commence. Le parquet gantois a transmis l'enquête à la BSR
de Gand, mais là également on distingue rapidement deux camps et le
moulin à rumeurs tourne à plein régime à propos de X1. L'annonce de
l'article du Morgen a provoqué une certaine inquiétude au parquet de
Gand. Le Procureur Soenens nous a assuré que "des devoirs d'enquête
ont été rédigés" et que pour fin janvier une "réunion de
coordination est planifiée" entre tous les parquets oú des enquêtes
ont été ouvertes sur base du témoignage de X1.

De Morgen 8 janvier 1998
LE 23 DÉCEMBRE '96' TREIZE PERQUISITIONS SONT PRÉVUES
Par Anemie Bulté et Douglas de Coninck

Le 23 décembre, l'antenne Neufchâteau de la gendarmerie avait prévu
une série de treize perquisitions à travers tout le pays. Le plan n'a
jamais été exécuté, et après coup, on le déplora. Contrairement
aux bruits qui ont circulés à l'époque dans les milieux policiers et
judiciaires, il n'a à aucun moment été question d'arrestations dans
les "milieux haut-plaçés". Le but de l'opération consistait
principalement à contrôler quelques données de base du témoignage
de X1 et a mettre sur la sellette des suspects dans l'affaire du
meurtre de Christine Van Hees.

X1 prétend que lorsqu'elle avait quatorze ans, elle a accouché d'un
enfant et que celui-ci a été tué "pour le plaisir" dans le cadre
d'un réseau. X1 a désigné des gens qui la connaissaient avant et qui
peuvent témoigner de l'existence éphémère (cinq mois) de l'enfant:
des voisins ou d'autres personnes qui ont dû voir l'enfant. X1
prévoyait toutefois "que ces gens ne voudraient certainement pas
parler". Grâce à une action-éclair à l'échelle de tout le pays, on
espérait faire la lumière sur l'affaire. On comptait que pour peu que
l'histoire tienne, au moins une personne parlerait. A l'audition
d'anciennes amies d'X1, il était déjà apparu que des choses graves
s'étaient passées chez elle. Dans le quartier oú elle avait passé
son enfance, peu de gens semblaient être prêts à collaborer avec
l'enquête. Cela allait même si loin que les enquêteurs du 3e SRC
entrèrent en conflit avec la police communale de l'endroit. [NdT:
Knokke]

Lorsqu'en décembre 1996, le parquet de Neufchâteau, au milieu d'un
immense tapage médiatique, entama les fouilles dans l'ancienne mine de
charbon de Jumet et fit une descente dans la secte satanique Abrasax,
il apparut à beaucoup d'observateurs que l'enquête était
complètement à côté de la plaque. C'était donc ça la grande
action spectaculaire sensée semer le désordre jusque dans les cercles
du pouvoir?

La perte de prestige de Neufchâteau ne resta pas sans conséquence et
contribua à la disqualifacation du dossier 96/109 (déclarations des
témoins X). Dans les discussions sur l'affectation des hommes et des
moyens, on fit des gorges chaudes sur Jumet et Abrasax plutôt que de
réfléchir à la suite à donner aux informations de X1.

Grâce au travail d'investigation d'une équipe de jeunes gendarmes, on
découvrit le 5 mars 1997 à Ixelles le corps de Loubna
Bena‹ssa.résultat: la haute hiérarchie de la gendarmerie apparut en
grande partie dédouanée dans le rapport de la commission Verwilghen
en ce qui concerne les anciennes enquêtes sur Dutroux. Après qu'on
eût dit pendant des mois aux interrogateurs de X1 qu'ils étaient "la
bouée de sauvetage" pour une hiérarchie de la gendarmerie bien
compromise, tout-à-coup, ce n'était plus le cas. Le plan d'action du
23 décembre prit de l'ampleur au mois de février; on parla d'une
série de 47 descentes (et il n'était toujours pas question
d'importuner des notables). Il y eut entretemps tant de nouvelles
pistes qu'on pensait que la grande opérations apporterait une réponse
définitive sur la valeur du témoin X1. Le commandant Jean-Luc
Duterme, qui fin '96 fut nommé à la tête de l'antenne de
Neufchâteau fit retravailler le plan des 47 descentes jusqu'à obtenir
un scénario minimaliste avec deux perquisitions. Finalement, une seule
fut entreprise: chez X1 elle-même. Elle ne livra pas la moindre
indication sur la combine qui selon certain devait être à la base de
ses déclarations. En attendant, néanmoins, presque toutes les
enquêtes basées sur le dossier 96/109 ont été mises en veilleuse.

De Morgen 9 janvier 1998
VAN ESPEN DESSAISI DU DOSSIER DE LA CHAMPIGNONNIÈRE
par Douglas De Coninck

Le juge d'instruction Jean-Claude Van Espen n'est plus en charge de
l'enquête sur la mort de Christine Van Hees. Son impartialité a été
mise en cause du fait qu'à l'époque du meurtre, il était l'avocat
d'un des suspects actuels, Annie Bouty. C'est aussi Van Espen qui avait
pris l'initiative de faire écarter l'équipe d'enquêteurs qui
travaillaient sur les déclarations du témoin X1.

La semaine passée, l'hebdomadaire Télé-Moustique publiait la copie
d'une ordonnance de la chambre du conseil auprès du tribunal de
première instance de Bruxelles datant de juin 1984. Il ressort de
manière irréfutable de ce document que Van Espen a été le conseil
d'Annie Bouty à l'occasion d'une contestation dans une querelle de
ménage entre elle et son ami Michel Nihoul. Tous les deux sont
considérés depuis le 27 janvier 1997 - avec Marc Dutroux - comme les
suspects principaux dans l'enquête sur le meurtre, il y a quatorze
ans, de la jeune bruxelloise Christine Van Hees (seize ans).

Lorsque mardi de la semaine passée, De Morgen demandait à Van Espen
s'il reconnaissait avoir été un jour l'avocat d'Annie Bouty, il
répondait, de façon catégorique: "C'est un mensonge éhonté, je
n'ai jamais, jamais défendu Annie Bouty. "Et lorsque nous lui avons
donné les références exactes de l'ordonnance en question, il changea
brusquement de ton: "Peut-être l'ai-je défendu une fois pour
remplacer un autre avocat; ça, c'est bien possible. "

Jos Colpin, le porte-parole du parquet de Bruxelles faisait savoir hier
que Van Espen avait été l'avocat d'Annie Bouty le 13 décembre 1983.
Nous avons ainsi deux dates différentes oú Van Espen a été l'avocat
d'Annie Bouty.

Même si l'on met de côté le fait d'avoir été le conseil d'Annie
Bouty, la personne de Van Espen était devenue sujet à controverses
dans l'enquête sur le meurtre de la champignonnière d'Auderghem.
C'est sous son impulsion que l'équipe d'enquêteurs de l'adjudant de
gendarmerie Patrick De Baets a été écartée, le 25 août de l'année
passée de l'antenne Neufchâteau au sein de la BSR de Bruxelles (3e
SRC). Van Espen accusait les trois enquêteurs de travailler de
manière "subjective ", lors des auditions du témoin X1 qui
accréditent la piste de Dutroux, Nihoul et Bouty. Aucune preuve na
été donnée à ce jour qui conforte les soupçons sur l'attitude des
enquêteurs.

On ne disposait hier d'aucune information claire sur la façon dont a
été prise la décision de dessaisir Van Espen. C'est Etienne
Vandewalle, le président du tribunal de première instance de
Bruxelles, qui aurait tranché. D'après ce que l'on dit, ce serait Van
Espen lui-même qui aurait mis la question à l'ordre du jour du
tribunal, mais déjà hier soir, une toute autre version circulait.
Dans son ordonnance, le juge Vandewalle constatait qu'il n'y a "aucune
remarque à faire "sur le travail du juge d'instruction Van Espen et
que sa relation professionnelle avec Annie Bouty n'était pas en soi
une cause suffisante de dessaisissement, mais, que la publicité faite
par la presse à cette affaire menaçait d'hypothéquer la sérénité
de l'enquête. L'entièreté du dossier est maintenant entre les mains
du juge d'instruction Damien Vander- meersch.

Par ailleurs, d'autres éléments affaiblissent la position de Van
Espen dans le dossier de la Champignonnière. L'homme était à
l'époque le beau-frère de Philippe Deleuze, le politicien du PSC dont
Michel Nihoul orchestrait les campagnes électorales. Dans le dossier
judiciaire à charge de Nihoul à Neufchâteau, on trouve encore une
déclaration hautement significative de Nihoul lui-même. Lors d'une
audition le 8 octobre 1996, Nihoul lâche qu'il a connu Van Espen "à
l'époque oú celui-ci travaillait occasionnellement pour le cabinet
d'avocats d'Annie Bouty et de Philippe Deleuze. "

515331Ja_ck3410

unread,
Nov 4, 2006, 10:28:46 PM11/4/06
to
concernant les similitudes entre les deux cas, ce n'est seulement que le
hasard.
il y a quand meme de grandes differences entre les deux cas
concernant les similitudes, on pourrait les appliquer a beaucoup d'hommes

<causeway...@hotmail.com> wrote in message
news:1162611881.0...@h48g2000cwc.googlegroups.com...

qui co précision (comme les clous enfoncés dans les mains de Christine).

La piste des punks

Le journal secret

Ensemble à la patinoire

Pan a un "scoop"

Le rapport Timperman

La mort de V.

Bena grande partie dédouanée dans le rapport de la commission Verwilghen

causeway...@hotmail.com

unread,
Nov 5, 2006, 8:19:26 PM11/5/06
to
515331Ja_ck3410 wrote:
> concernant les similitudes entre les deux cas, ce n'est seulement que le
> hasard.
> il y a quand meme de grandes differences entre les deux cas
> concernant les similitudes, on pourrait les appliquer a beaucoup d'hommes

Tous les deux hommes ont enlevé de jeunes filles, ont violé de jeunes
filles, et ont filmé le viol de ces filles. Tous les deux hommes ont
fait ceci avec l'intention de vendre les films qu'elles créaient.
Dutroux faisait ceci pendant une plus longue période de temps que
Bernardo était. La recherche sur Dutroux a été arrêtée après que
l'évidence des meurtres sataniques de rituel ait émergé. Puisque la
recherche de police a été arrêtée, on ne le connaît pas quel
nombre, combien de copies de ses bandes ont été tirées. On ne le
connaît pas quelles personnes les ont achetées. Bernardo a été
condamné dans trois meurtres. Il a pu avoir tué beaucoup plus de
personnes. Il a pu avoir filmé beaucoup plus de personnes. Il a pu
avoir vendu ces films pour peuple. Dutroux faisait ces crimes pendant
l'exact la même période de temps que Bernardo était. Dutroux faisait
partie d'un plus grand groupe de personnes et de pédophiles de Mafia.
Dutroux faisait partie d'un culte satanique. Le père de Bernardo
était un pédophile condamné, et son grand-père était un maçon en
pierre et un artisan italiens se spécialisant dans des tuiles de
marbre. Paul Bernardo était un membre d'une section de secret, et ses
antécédents familiaux contiennent des liens à la Mafia européenne
et à l'activité occulte secrète, semblables à Dutroux.
Paul Bernardo était un freemason, et les crimes de Dutroux sont
également liés au service secret de la Belgique, le Belge que
l'équivalent du CIA/Skull n' Bones ,des témoins des orgies pedophilic
organisées par Michel Nihoul ont été assassinés par le service
secret belge. Michel Nihoul a été également lié aux meurtres
rituels sataniques.
Chaque pays semble avoir une section liée à son service secret. En
Grande-Bretagne, la Freemasons fait partie de MI6. Aux ETATS-UNIS, les
nBones de crâne fait partie de CIA, et en Belgique, cette section est
liée au service secret belge. Il est probable que Paul Bernardo et ses
activités ait fait participer bien plus de personnes qu'est
populairement connu.

0 new messages