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LES HERITIERS

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Lpo...@gmail.com

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30 oct. 2008, 00:44:3630/10/2008
à
Une association de prédateurs de haute volée règne sur le monde. Fonds
Monétaire International, Organisation Mondiale du Commerce, Banque
Mondiale, argentiers de grands chemins et détrousseurs cotés en bourse
forment une gigantesque association : la Mondiale des Affameurs. Leurs
dirigeants, puissamment organisés, opèrent depuis leurs buildings à
façade de verre et d’acier, avec personnel de sécurité, secrétaires,
chauffeurs, assistants et tout le toutim. Personne n’a rien à leur
refuser. Ni les gouvernements, ni les gouvernés.

On voit rarement ces gens-là. Une certaine discrétion ajoute au
sérieux des affaires. Parfois, on peut les apercevoir, emplis de
componction bonasse, de ca-viar et de champagne, descendant de
limousines climatisées, paradant devant des aficionados rebaptisés
Reporters Sans Frontières, versant pour les caméras des larmichettes
d’alligators tout en borborygmant sur les peuples à l’agonie. Ces peti-
tes purulences lacrymales ne peuvent cacher leurs dentitions
d’anthropophages impitoyables. Comme le complet Armani ne parvient pas
à dissimuler leurs écail-les grassouillettes.

Ces caïmans, formés dans les universités de la Françamérique
reaganienne, sont les Gentils Organisateurs des hécatombes planétaires
actuelles et à venir. Avant eux, Rahan ne fut qu’un fumiste guerrier,
Pizarro un conquistador de paco-tille, le docteur Petiot un bricoleur
du dimanche, Klaus Barbie un amateur sans envergure, Pol Pot un m’as-
tu-vu impuissant et Beria un galopin farceur. Eux voient grand, à
l’échelle du monde, et exécutent en conséquence. Après eux, le
désert !

Leurs modestes soldes d’hommes de paille et fidèles valets des
puissances financières sont bien méritées. Ils savent être des
serviteurs zélés, impavides et sans vergogne. L’un de ces
péripatéticiens abscons, président du FMI, va même jusqu’à se
travestir en disciple de Jaurès lors de ses voyages en France. Si,
si ! Et souvent réussit à faire croire aux gogos et bobos qui
l’élisent qu’il est absolument ce qu’il n’est pas : un socialiste. On
ne dira rien des tartuffes et autres bouffons qui le reçoivent en ami,
voire en camarade. Et que je te serre la poigne, et que je te bisoute
l’after-shave, et que je t’accolade fraternellement, et que je te
congratule d’exister, et lui de leur minauder une déclaration
sentencieuse, et de répondre aux micros de la voix janséniste de celui
qui sait mais garde ses mystères. Il est de ces mystifications
collectives incroyables dont nos descendants, s’ils ne sont pas morts
de faim, de soif ou de rire, s’étonneront avec raison, et se
demanderont pourquoi nous n’avons rien dit ou fait.

Un des inspirateurs, un des maîtres à penser de ces sérials-killers
effémis-tes et O’èmecistes, un spécialiste reconnu par le Nobel de la
Paix, un cerveau en matière d’abominations, un homme d’expérience sur
le terrain des vastes massa-cres, un professionnel dont Bush fils
(USA™) reconnaît les compétences ma-noeuvrières, un amateur de
rizières au napalm, un politique clairvoyant dont la participation au
coup d’état fasciste de Pinochet au Chili ne fut pas la moindre
gloire, un certain Kissinger(Henry), « puisqu’il faut l’appeler par
son nom », a déclaré : « Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les
nations, contrôlez la nourri-ture et vous contrôlerez la population »,
et « des famines récurrentes peuvent constituer de facto un instrument
de contrôle de la population ».

Plus besoin de dépenser des fortunes dans les armes de toutes sortes
(en-core qu’il vaille quand même mieux en avoir, en stock et en bon
état de fonction-nement, ces nigauds de pauvres se révoltent si
facilement à la moindre contrariété !), plus besoin d’armées
pléthoriques : une famine par ci, une famine par là, et le tour est
joué. Ajoutez par chance une sécheresse de longue durée, un tsunami im-
prévu, une bonne épidémie et ce sera « ça » de moins à nourrir. Des
savants di-plômés ès diableries inhumaines ont même pensé à contrôler
le climat. Ce n’est sans doute qu’une question de temps.

Parfois, des naïfs font mine de s’étonner : Quoi, ces culs-terreux
péruviens n’étaient pas contents ? Mais le FMI n’a fait que son job
(oui, en langage effémi-sien, on cause yankee), en exigeant que le
Pérou revienne à des pratiques financiè-res « plus saines » :
Augmentez donc le prix des carburants en le multipliant par 30, le
prix du pain par 12 ! Et envoyez-moi vos soldats massacrer cette
racaille qui proteste, ce n’est pas pour rien que les States vous
fournissent des armes et des instruc-teurs ! Et ça fera de
l’entraînement à vos petits gars avant la prochaine jacquerie. La
tuerie fut un grand succès. Le FMI est toujours de bon conseil.

Ces mêmes naïfs insistent : Quoi, ces nègres africains voulaient
vendre leur coton plus cher que le prix du « marché » ? Mais c’est
interdit. Il faut obéir aux ordres du FMI. Pensez à la dette que vous
avez à nos guichets. Les paysans du coton d’Afrique n’ont qu’à se
reconvertir. En chômeurs. En mendiants. En clan-destins. Quant à la
dette, elle reste une dette, monsieur le Président, votre Altesse.
Affaire classée. On n’a rien inventé d’original depuis ces années au
cours desquelles le FMI tâtonnait encore, par manque d’expérience. Les
procédés ont été améliorés ; la propagande lissée ; quelques roitelets
ou présidents élus ou autoproclamés achetés, vendus, rachetés,
revendus ; de nombreux carnages discrètement susci-tés ; quelques
dizaines de pénuries alimentaires (re-nommées aides humanitaires)
développées ; des dictatures sud-américaines ou africaines armées,
histoire de maintenir le petit personnel de la CIA en bonne forme ;
quelques ONG (dont les membres croient naïvement participer au
sauvetage du monde) dopées ; des thin tanks de tous bords (Montaigne,
Terra Nova et consoeurs) largement sponsori-sées ; les paramètres
servant à dissimuler des méthodes que certaines mauvaises langues
condamnent au nom d’un humanisme d’un autre âge améliorés ; bref, rien
de bien compliqué. Il suffit de le vouloir.

Ce n’est pas pour rien non plus que fut encouragé, par fondations et
dollars interposés, le formatage de petits marquis encravatés, larbins
qui se prennent pour des journalistes et se pavanent sur les écrans
télévisuels. Ignares, incultes, vulgaires mais efficaces, et surtout
souples de l’échine ! Jouant volontiers les maî-tres-penseurs. En bons
cireurs de pompes, ils participent allègrement au ramollis-sement des
cerveaux cocacolisés des peuples. Ils tairont, sans que le FMI ne leur
demande, le « dumping » sur les prix des céréales, ils n’expliqueront
pas comment ce FMI crée ce qu’il appelle avec son humour habituel
(c’est du second degré, comme la torture) « le marché libre », et
provoque ainsi en cascade l’effondrement des agricultures jusqu’alors
autosuffisantes de la plupart des pays d’Afrique. Ils ne répéteront
pas le discours de leurs maîtres : « Je te vends à bas prix du blé et
du riz, je te refile quelques taxes pour ton budget, je t’interdis
d’autres cultures au nom de la libre concurrence, et tes paysans ne
vendront plus leurs produits faute de les produire. La suite ne me
concerne pas ».

La suite, c’est la marche vers les périphéries des villes,
l’installation dans les bidonvilles, la misère, la faim, les maladies,
la mort. Et si cela ne va pas assez vite, les rafales de fusil
mitrailleur.

Monsieur Kissinger (Henry), le président du FMI Strauss-Kahn est un hé-
ritier modèle, un de ceux qui méritent votre reconnaissance
étasunienne. Appliqué, assidu, efficace, sérieux comme un parrain
sicilien, patelin et retors comme un lettré byzantin. Remarquable
paillasse de la finance internationale, peu lui chaut disettes et ce
qui s’en suit. Au contraire, l’existence – pardon, la mort ! – de
quelques milliers d’affamés le conforte. Moins d’habitants sur terre,
ce sont plus de richesses pour les survivants. Et pas n’importe
lesquels : les vrais riches, les super-riches, les monstrueusement
riches, les seuls vrais humains dignes d’intérêt. Le mot intérêt est
de circonstance.

Que les enfants et les femmes soient les plus nombreux à dessécher
leurs squelettes sur les routes des exodes, sur les ergs, sous le feu
de l’Harmattan, au creux d’oasis oubliés, ne peut que réjouir ces
saigneurs du FMI et de l’OMC. Moins d’enfants, donc moins d’adultes
potentiels auxquels fournir alimentation, travail, que sais-je encore,
ces gens là en veulent toujours davantage. Et moins de femmes, donc
moins de reproduction ! Car hélas, ça se reproduit, ces gens-là, mon
pauvre monsieur. En grand nombre ! Ça copule à tout va sous les tentes
et dans les masures ! Autant tarir la source directement. Faute de
pouvoir les stériliser, et le SIDA, cette merveilleuse invention, ne
suffisant pas, soyons efficaces. Réalistes. Pragmatiques.

Remarquable efficacité mortifère : 6 millions d’enfants meurent, avant
leurs cinq ans, de maladies liées à la faim. 824 millions de personnes
sont sous-alimentées dans le monde. Le nombre de femmes et de filles
victimes de la faim est deux fois plus élevé que celui des hommes .
Fantastique ! Personne n’avait encore atteint un tel niveau de
réussite. Ou-bliées, les varioles de western ! Dépassées, les
tranchées de Verdun ! Ridiculisées, les bombinettes sur Hiroshima et
Nagasaki ! Battus, les records de la shoah et du goulag réunis !
Enfoncés, les chiffres des famines précédentes ! Écrasés, les quo-tas
des abattoirs porcins !

Monsieur Kissinger (Henry), vous n’avez pas davantage à regretter cet
au-tre héritier, ce monsieur Lamy (tiens, encore un français ! et,
paraît-il, lui aussi socialiste) qui préside aux destinées de l’OMC.
Ce Lamy vaut ce Strauss-kahn ! Fort heureusement, ils ne sont pas en
compétition. Pacsés financièrement et idéo-logiquement. Match nul. À
peine cette Organisation Mafieuse du Commerce dé-nommée OMC a-t-elle
été créée en 1995, avec les bénédictions étasunienne et européenne
qu’elle a donné entière liberté aux géants de l’agro-alimentaire
d’acheter des « droits de propriété intellectuelle », de faire
breveter, comme on dit, leurs variétés végétales. Fin de la
biodiversité ! Essayez donc de commercialiser désormais de bonnes
vieilles graines de vos réserves ou de votre aïeul jardi-nier, de
réutiliser comme cela se pratique depuis dix mille ans les graines
prove-nant de la récolte précédente : Interdit ! Sinon : pan sur les
doigts ! Procès, amende, prison ! On pourrait discuter sans fin, voire
se gausser de cette idée de propriété intellectuelle sur des graines.
Pourquoi pas sur tout ce qui vit ? Pourquoi pas ? Puisque les gnomes
dirigeants les pays les plus puissants ont abandonné tout pouvoir à
cette OMC, pourquoi ne pas breveter aussi la lâcheté et la bêtise
politi-ques ? Voilà qui pourrait rapporter gros, pour une mise minime.
En conséquence de ce brevetage, le trust Cargill(inc) (avec deux ou
trois autres salopards) contrôle désormais la quasi-totalité du
commerce des céréales. Alors, un mauvais trip du PDG, un rhume
persistant d’un actionnaire atrabilaire, des règles douloureuses de la
maîtresse de ce même PDG, et Cargill(inc) peut d’un geste d’humeur
rayer de la carte n’importe quelle région du monde, n’importe quel
pays. Sans armes. Avec la bénédiction hypocrite mais onctueuse de ses
ver-tueuses excellences messieurs les présidents du FMI et de l’OMC.

Quand aux gouvernements, endettés jusqu’à l’os (la moelle est déjà ven-
due), ils peuvent toujours renâcler. Cargillinc s’en moque éperdument,
le FMI aussi, et l’OMC itou. Les peuples ? Quoi, les peuples ? N’ont-
ils pas élus démo-cratiquement leurs gouvernants ? Et si par sottise
ou colère leur venait la lubie saugrenue de se révolter, quelques
chars, quelques obus et quelques bombes à l’uranium (appauvri, il est
vrai !) feront taire leurs velléités révolutionnaires. Peut-être une
petite guerre locale ou régionale si nécessaire. Avec quelques
attentats bien sanglants en prime. Les petits marquis sur fond bleu
expliqueront doctement et avec le trémolo d’émotion adéquat qu’il
s’agit là de luttes tribales, de guerres de clans ou de religions, de
bagarres pour des territoires mal définis. S’ils ont l’embarras du
choix, ils savent qu’ils peuvent compter sur les pseudo penseurs du
FMI et de l’OMC réunis pour leur fournir le matériel de propagande
adéquat. At-tali veille, en compagnie de Minc, Rocard, Finkielkrault,
Glücksman, et autres incontestables badernes prébendières. Quand aux
peuples ! Cette engeance stu-pide ! Qu’ils se taisent !

Bien sûr, quelques doux rêveurs prétendent que la planète pourrait
nourrir deux fois plus de personnes qu’elle n’a d’habitants
actuellement si l’on revenait à une agriculture diversifiée, adaptée
aux besoins et aux pays. Les triples benêts et quadruples sots ! Comme
s’il s’agissait de cela ! Que nenni ! Les ptérodactyles de l’OMC et du
FMI n’ont nul désir de nourrir tout le monde ! Et quoi encore ? Ne
faudrait-il pas aussi ouvrir des écoles ? Des hôpitaux ? Offrir du
travail ? Pourquoi ne pas permettre à tous ces traîne-savates, ces pue-
la-sueur, ces enguenillés n’ayant aucun sens de l’histoire de vivre
comme nous ? Nous, c’est-à-dire les maîtres du monde, les gangsters
adorateurs du dieu Fric ? Partager ? C’est à mou-rir de rire.

Heureusement, des écologistes (des écologistes intelligents)
soutiennent ce Strauss-Kahn (socialiste) et ce Lamy (socialiste) dans
leurs efforts pour dépeupler le monde par la famine. Ces merveilleux
et nullissimes ilotes, rassemblés sous le vocable d’écologistes
radicaux, oeuvrent avec vigueur au pays de monsieur Kis-singer
(Henry). Ils disent tout haut ce que S.K. et L. font semblant de ne
pas pen-ser : il faut que famines et guerres permettent un tel
dépeuplement que nous (nous, les gentils assassins, les péons des
nababs, les laudateurs du capitalisme) puissions vivre dans un monde
meilleur. On en fera même un badge pour les Jeux Olympi-ques. En forme
de svastika tibétaine. Ces écologistes ne s’embarrassent ni d’éthique,
ni de morale, crachent sur Spinoza qu’ils ignorent, s’arrogent droit
de mort sur leurs semblables, et usent de doctrines directement
héritées du nazisme, de la « notion » hitlérienne « d’espace vital ».
Heil ! Les ptérodactyles S.K. et L. ont les supporters qu’ils
méritent.

Ce sont ces mêmes ptérodactyles qui ont permis le développement extra-
vagant de l’un de ces coupe-jarrets modernes, oeuvrant sous le
pseudonyme de Monsanto. Ce poulpe multinational féroce, gluant et
tentaculaire ayant créé les semences génétiquement modifiées, sans
contrôle de qui que ce soit sinon de lui-même, aucune semence
désormais ne peut lui échapper. Mieux : les graines ven-dues par ce
trust ne pousseraient que si les paysans utilisent engrais,
pesticides, insecticides et produits distribués par lui, Monsanto,
saint parmi les saints au royaume du dieu fric. Un vrai progrès : un
seul fournisseur pour tout ! Riz, blé, tout y passera. Et la liberté
elle aussi génétiquement modifiée, en prime.

Au final, un seul contrôleur de l’agriculture mondiale. Une forme de
col-lectivisme centralisé. Une variété de socialisme mondial. On
comprend mieux que S.K. et L épaulent aussi fraternellement ce
Monsanto. La boucle est nouée. Monsanto, Cargill, FMI et OMC, tous
unis dans le massacre génocidaire et planétaire. Et que nul ici-bas
n’imagine qu’il ait une quel-conque chance d’en réchapper. Cette pègre
moderne a les moyens, tous les moyens, légaux et illégaux :
financiers, politiques, publicitaires, avec reîtres et militaires, de
faire ce qu’elle veut. Y compris affamer l’Europe si ça lui chante. Y
compris faire un procès à l’auteur de cette diatribe. Que nul ne se
croit à l’abri. Ces messieurs ont de l’appétit. Un appétit
gargantuesque sous leurs mines pape-lardes.

Leur appétit de pouvoir et d’argent, s’accompagne de l’appétit de
leurs possessions véhiculaires. Il leur faut nourrir limousines,
quatre-quatre, jet privés, yachts et autres engins gloutons. Usines et
fabriques. Il leur faut de plus nourrir les illusions des peuples en
la pérennité de leur puissance industrielle. Comme ils savent, ou
croient savoir, que le pétrole, leur précieux pétrole, n’est-ce pas
mon-sieur K. (Henry), va bientôt manquer (ce qui est un mensonge
éhonté), ils ont ima-giné le remplacer par ce qu’ils appellent des «
biocarburants ». Lesquels se fabri-quent à partir d’oléagineux
cultivés sur de très (très) grandes superficies. Et rem-placent donc
les cultures vivrières, moins rentables à court terme. On pourra tou-
jours approvisionner en carburant les pelleteuses et autres
excavatrices chargées d’enfouir les corps des gens morts de faim !
Tortillas ou bagnole, les mexicains en font l’expérience dans le
mésusage du maïs.

Cet appétit ne cesse d’augmenter. Les malheureux milliardaires ! Plus
ils en ont, plus il leur en faut. Il n’y a pas de stase possible. Il
leur faut enfler ou cre-ver. Alors, avant même que le blé et le riz ne
soient semés, ils achètent la récolte putative. La revendent. La
rachètent. Et que grimpent dans l’allégresse boursière de Chicago et
les hurlements hystériques des traders les prix de ces aliments vir-
tuels, jusqu’au jour de leur récolte. Où ils seront si élevés que ceux
qui les ont réellement semés ne pourront en acheter pour se nourrir.

Quand à savoir ce que les acheteurs feront de tant d’argent accumulé,
mys-tère et boule de gomme, mon neveu ! Que peut bien faire un type
avec 5 milliards d’Euros ? En tapisser les pièces de son bungalow ?
Emballer ses épluchures de pomme de terre ? En faire un usage intime ?

Il n’y a pas dans tout ce gâchis de quoi s’énerver. Sachez, vous
diront mes-sieurs S.K, L. et consorts, que ce n’est que la conséquence
inévitable de la fa-meuse « loi du marché ». Edictée par qui, comment,
pourquoi, personne n’en sait rien. Une sorte de transcendance, sans
doute. Qu’on ne peut remettre en cause. Elle « est », un point c’est
tout ! Comme l’idée de Dieu, par exemple. Et ne vous avisez pas d’être
athée, mécréant ou simple agnostique en la matière. La loi du marché,
c’est la loi du marché ! Indiscutable. Et ses voies sont
impénétrables. Nous devrions, nous, gens du petit peuple, gens d’en
bas, au lieu de nous indigner de ces morts de faim, remercier ces
cerbères du FMI et de l’OMC de nous défendre contre ces hordes
d’affamés ayant franchi l’Achéron méditerranéen et qui frappent aux
portes de l’occident civilisé ! Tels les parrains d’une mafia
sicilienne protégeant leurs familles avec l’aide de leurs hommes de
main. Certes, ces molosses sont des bandits, des gangsters, des
criminels. Mais sans eux, com-ment ferions-nous ?

N’est-ce pas l’un des leurs, monsieur Skrzypek, Directeur de la Banque
Centrale Polonaise, qui déclarât : « la pression sur l’alimentation
est un problème global, nous devons observer, scruter, mais nous ne
pouvons utiliser les instru-ments monétaires pour y remédier. ». Dit
autrement : on pourrait vous aider, mais on va vous regarder crever,
notre fric à la main !

Alors, nous, gens paisibles, ne toucherons pas un cheveu des ces mes-
sieurs, malgré l’envie qui nous tenaille. Mais nous fera-t-on grief de
nous défen-dre contre ces affameurs, le cas échéant ? Il y aurait bien
une solution préventive. Dois-je oser vous la soumettre ?

J’ose.

Echangeons un affamé, volontaire, contre monsieur S.K., un autre
contre monsieur L, et quelques uns de leurs affidés et acolytes (par
forcément volontai-res, ceux-là !). Confions à l’affamé la direction
du FMI, de l’OMC, de la banque Mondiale, et offrons à ces messieurs
S.K., L. et consorts une place gratuite dans un bidonville de Caracas,
dans le désert du Sahel, au fin fond de la Birmanie, dans un champ de
coton de l’Inde, et autres lieux de faim et de soif.

Et attendons.

On pourrait même convoquer quelques ethnologues afin d’avoir des ob-
servations fines et pertinentes.

Et Kissinger (Henry), pour valider le tout.
Thomassaint

Ce texte a obtenu le troisième prix du concours de pamphlet "Claude
Tillier" de la ville de Clamecy en octobre 2008


Z51

non lue,
30 oct. 2008, 03:45:4630/10/2008
à
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