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P. VAL / Gaza : la colombe, le faucon et le vrai con / Charlie Hebdo 7/1/2009

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La vérité

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Jan 14, 2009, 4:42:29 PM1/14/09
to
Gaza: la colombe, le faucon et le vrai con
Edito de Philippe Val
Charlie Hebdo 7/1/2009

La tragédie qui se déroule au Moyen-Orient joue un rôle d'exutoire.Les
passions qu'elle déchaîne hors de son périmètre, bien que
manifestantune solidarité légitime aux victimes palestiniennes,
prennent la forme, nond'un désir de paix, mais, au contraire, d'un
encouragement à laradicalisation. Autant je comprends que les soutiens
aux négociateurs et aux dirigeantspalestiniens du Fatah aient pu
prendre des formes radicales, autant jen'arrive pas à comprendre que
ces soutiens n'aient pas jugé utile de nuancerleur position dès lors
qu'il s'est agi du Hamas et du Hezbollah. Car lasituation, en vingt
ans, a beaucoup changé. Et, le plus froidement possible,avant
d'emboucher les trompettes de l'indignation et de la vengeance,
ilfaudrait peut- être faire un état de la situation nouvelle. Le but
n'est pasde faire plaisir aux belles âmes, mais de comprendre les
données du problèmeafin d'en imaginer les solutions. En clair, le but,
c'est d'avancer, nonvers la victoire d'un des deux camps, mais vers la
paix pour les deuxpopulations. Évidemment, il est beaucoup plus facile
de penser la victoiredu bien contre le mal, il suffit d'inverser les
termes imposés par le plusmédiocre des présidents américains. Mais on
ne lutte pas contre la vision dumonde de Bush en lui opposant une
médiocrité symétrique. En définissantcomme «mal» la barbarie des
intégristes musulmans et comme «bien» son incom-pétence criminelle, il
a incité une masse d'imbéciles à définir sa stupiditécomme «le mal» et
les intégristes musulmans comme «le bien». Sortir de cepiège est une
priorité. Voici donc, bien modestement et sans
prétentiond'exhaustivilé, quelques points qu'on devrait peut-être
prendre enconsidération avant d'ouvrir les vannes des bons sentiments
et des passions.

1. En France, d'abord. Le soutien aux Palestiniens était encadré par
despartis ou des associations tels que le PC, le MRAP, la LDH, les
Verts, laLCR, dont le logiciel était encore celui de la guerre froide.
Pourtant, lesSoviétiques eux-mêmes, en 1979, avaient senti le danger,
et, à tort ou àraison, avaient envahi l'Afghanistan. En face d'Israël,
il y avait un partipalestinien laïque. Ce n'est plus le cas
aujourd'hui. Aujourd'hui, en face,on a deux mouvements intégristes, le
Hezbollah et le Hamas. Et désormais enFrance dans les manifestations,
le gros des troupes est constitué deradicaux qui veulent détruire
Israël au nom d'Allah. Ce n'est plus du toutla même chose. Et le PC,
le MRAP, les Verts et les autres se trouventdésormais, non plus à la
tête de la contestation d'une politique, maisdébordés et mêlés à des
manifestants qui n'ont plus rien à voir avec leprogramme écologiste,
communiste ou antiraciste. Qu'ont en commun ces partisde gauche avec
des mouvements religieux, racistes, millénaristes,apocalyptiques et
totalitaires ? Leur répugnance à se démarquer de telscompagnons de
route relève soit de la bêtise, soit d'une démagogie qu'ilspaieront
cher.

2. La guerre a changé de forme. D'abord le terrorisme, puis les
stratégiesdu Hezbollah et du Hamas ont fait des civils les cibles
privilégiées, et del'adversaire, et de leur propre camp. Fondus dans
la population, ils ne sontatteignables qu'au prix de victimes civiles.
Depuis la Seconde Guerremondiale, les conventions de Genève et tous
les efforts de la communautéinternationale ont tendu vers des règles
«humanisant» les conflits. Cettepériode est révolue. Le Hamas tire des
roquettes sur des populations civileset prend en otages les
populations dont il est censé défendre les intérêts.Le terrorisme, les
prises d'otages, les exécutions, la torture et latransgression
spectaculaire des droits de l'Homme s'affirment de nouveaucomme des
moyens légitimes au service de la bonne cause. Cette mutation dela
guerre est due au fait que certains protagonistes - comme le Hamas,
leHezbollah, ou les talibans en Afghanistan et au Pakistan - sont
desmouvements religieux et non des armées d'État. Ils prospèrent sous
les Étatset par-dessus les nations. Ils échappent à toutes les lois en
étantinfra-étatiques et supra-nationaux. Leur problème n'est pas tant
unerevendication légitime - comme la fondation d'un État palestinien -
qu'uncombat global, prôné par des fanatiques, contre tout ce qui n'est
paseux-mêmes.

3. Israël est un des points d'incandescence du combat que mène
l'intégrismecontre le reste du monde. Mais il y en a
d'autres.L'Afghanistan, mais aussi, on l'a vu récemment, l'Inde.
D'autres pointsnévralgiques ne manqueront pas de se révéler, et cette
considération devraitinciter à modifier un tant soit peu nos analyses
de la situation auMoyen-Orient.

4. Tout incite à la compassion pour le peuple palestinien. Encore faut-
ilsavoir ce que l'on veut. Israël ne pouvait laisser indéfiniment
tirer desroquettes sur ses populations du Sud. Le Hamas craint qu'avec
la venue denouveaux acteurs, notamment Obama, des négociations
aboutissent. Or le Hamasne veut pas d'un État palestinien voisin de
l'État d'Israël. Il ne veut quela destruction d'Israël. Il y est
encouragé par le soutien et l'aide del'Iran, dont l'élaboration de la
bombe atomique va de pair avec les discoursd'Ahmadinejad menaçant
Israël de destruction.

5. La situation devient de plus en plus tendue pour Israël, y compris
àl'intérieur. Les Arabes israéliens représentent désormais 20 % de
sapopulation et ils se radicalisent, fragilisant dangereusement
l'uniténationale. Les récentes manifestations de ces citoyens arabes
expriment leurcompréhensible exaspération.

6. Israël se trouvant confronté à des mouvements transgressant les
loisinternationales, prônant sa destruction et légitimant le
terrorisme, on sedemande comment un État démocratique peut trouver une
réponse qui ne remettepas en cause ses propres principes
démocratiques.

7. L'idée du «Grand Israël» est désormais minoritaire en Israël. La
majoritéde la population est prête pour un retrait des territoires
occupés, et laquestion de Jérusalem se réglera d'une façon ou d'une
autre, comme EhoudBarak l'avait déjà laissé entendre et comme Sarkozy
l'a rappelé récemment.Le Grand Israël est mort officiellement lorsque
Sharon a décidé de seretirer de Gaza et quand Barak s'est retiré du
Sud-Liban. Or ces deuxretraits, symboliquement et stratégiquement très
importants, ont été bienmal payés. Au nord, le Hezbollah s'est
immédiatement installé pour tirer desroquettes sur Israël, et au sud
le Hamas a pris le pouvoir au termed'élections qu'on s'entête à dire
démocratiques, alors que la misère etl'illettrisme ont permis toutes
les manipulations. Si, chaque fois qu'Israëlse retire de colonies ou
de territoires conquis en 1967, des foyers deguerre et d'intégrisme
s'installent, comment veut- on que des électionsdémocratiques portent
au pouvoir des gouvernements israéliens qui prônent lacontinuation des
retraits ?

8. Les bombardements et l'attaque au sol de Gaza par l'armée
israéliennearriveront-ils au moins à faire tomber le Hamas ? À lire
les connaisseurs dela situation il y a peu de chances. Cette opération
militaire couteuse envie humaines, et qui, de plus, soulève
l'indignation internationale, seravraisemblablement un échec. D'ores
et déjà, on peut porter le deuil desmalheureuses populations qui en
seront victimes. Mais la situation est affreusement compliquée. Des
élections auront lieu enIsraël dans quelques semaines. La droite de
Netanyahou est en bonne place.Et c'est une catastrophe annoncée par sa
vision de la situation, laquellen'a rien à envier à celle de Bush. Le
déclenchement de la guerre contre Gazafait mécaniquement remonter les
chances de Tzipi Livni et met le particentriste Kadima en position de
gagner les élections. Or, c'est le seulparti qui veut et qui peut
mener une politique aboutissant à l'échange desterritoires occupés
contre la paix. La guerre de Gaza présente la doubleface d'être à la
fois un échec militaire probable et la possibilité d'uneréussite
politique. Même si c'est immoral, la guerre qui se mène aujourd'huiest
électorale. Elle a également pour but, en affaiblissant le Hamas,
derenforcer l'Autorité palestinienne et Mahmoud Abbas. En ce sens,
Israël esten train de faire la guerre que l'Autorité palestinienne n'a
pas les moyensde mener. Toute guerre est ignoble, mais elle est encore
plus ignoble quandses fins le sont aussi. Lequel des deux
protagonistes envisage le meilleuravenir ?C'est la question.

9. De nouveaux négociateurs arrivent. La Turquie, l'Egypte, Obama
etSarkozy, lequel a sans doute raison d'aller chercher à Damas
quelques bribesde solutions. El-Assad lui doit d'avoir été reçu en
France. Il cherche uneissue à l'aventure sanglante de sa dynastie.
Tous les efforts sont bienvenuspour qu'au prochain retrait d'Israël on
évite de voir surgir un nouveaufoyer de guerre. Or la Syrie a été
l'artisan de l'activité du Hezbollah auSud-Liban et elle détient
quelques clefs de la situation du Hamas à Gaza. Ladiplomatie
internationale, telle qu'elle se configure depuis l'électiond'Obama, a
rarement été en situation aussi favorable pour faire évoluer
leprocessus de paix. Encore faut-il que les leaders des pays
démocratiquesrésistent à leurs propres opinions publiques, de plus en
plus révoltées parle sort des Palestiniens et hostiles à Israël.Mais
il y a des compassions qui ont parfois pour effet le naufrage de
ceuxqu'on voudrait sauver. C'est l'art de la politique d'avoir le
courage dedéjouer ces mirages.

10. Enfin, face à cette violence, à ces souffrances, à ces
imbricationsd'intérêts humains qui ne répondent qu'épisodiquement à la
raison, ilfaudrait proscrire les certitudes implacables. Nourrir en
soi une part dedoute, accepter qu'on ne comprend peut-être pas toutes
les données duproblème, et, comme on arrête un cheval en se campant
bras écartés devantlui, s'avouer qu'on ne sait pas tout pour arrêter
le galop des passions quis'emballent. En d'autres temps, Raymond Aron
écrivait : « Appelons de nos voeux la venue des sceptiques s'ils
doivent éteindre le fanatisme. »


NDCID : Philippe Val vient de publier chez Grasset : « Reviens,
Voltaire, ils sont devenus fous » Il y revient notamment sur l'affaire
des caricatures de Mahomet.

Chris de Foy

unread,
Jan 14, 2009, 4:55:48 PM1/14/09
to
La vérité a écrit :
...

http://choronderniere.com/


--
cdf

Akabe

unread,
Jan 14, 2009, 5:04:45 PM1/14/09
to
La seule vérité c'est les milliers de civiles hommes femmes enfant !!!!


"La vérité" <lau...@hotmail.fr> a écrit dans le message de news:
9abce381-432d-4298...@t26g2000prh.googlegroups.com...

ben

unread,
Jan 14, 2009, 5:59:28 PM1/14/09
to

"La vérité" <lau...@hotmail.fr> a écrit dans le message de
news:9abce381-432d-4298...@t26g2000prh.googlegroups.com...
Gaza: la colombe, le faucon et le vrai con
Edito de Philippe Val
Charlie Hebdo 7/1/2009
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Encore faut-il que les leaders des pays
démocratiques résistent à leurs propres opinions publiques,
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CE Val, depusi qu'il a soutenu le TCE, il a raiment une conceptiion
spéciaale de la démocratie .
J'espère que Siné relevera, encadrera et dfera la pub que ça mérite. Sans
généraliser, on risque de finir par conclure que les Philippe se vautrent
dans le pétainisme...

BEN


Sal Khalbar

unread,
Jan 14, 2009, 6:10:46 PM1/14/09
to
"La vérité" <lau...@hotmail.fr> a écrit dans le message de
news:9abce381-432d-4298...@t26g2000prh.googlegroups.com...
Gaza: la colombe, le faucon et le vrai con
Edito de Philippe Val
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Inutile de chercher LE vrai con :
en te comptant, en voilà déjà DEUX...

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