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mémoire, les barricades

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UBUjean-jacques viala

unread,
Jan 22, 2010, 1:39:30 PM1/22/10
to
22 Janvier 1.960 :

Le gouvernement mute Massu en Allemagne (disciplinairement, pour cause
d'interviouwe inopportun) et nomme Crepin, compagnon de la lib�ration, �
la place.

Comit� extraordinaire � l'Elys�e sur la situation en Alg�rie, Jouhaud,
chef d'�tat major g�n�ral de l'air en est, De gaulle lui demande":
n'est-ce pas, Jouhaud, que j'ai raison dans la politique Alg�rienne?",
Jouhaud ne se d�gonfle pas, il r�pond : "Mon g�n�ral, excusez moi, mais
je suis en d�saccord total avec vous". De gaulle hausse les �paules et
met Jouhaud � la retraite. Cette nouvelle d�claration excite encore plus
les pieds noirs et les harkis.

Depuis plusieurs jours Challe est � Paris, il rencontre De gaulle au
moins � 3 reprises ("Notre R�volte") � chaque fois il met en garde De
gaulle contre le d�part de Massu, il pr�voit une r�action brutale des
alg�rois, il remet sa demission, De gaulle reste de marbre.

23 Janvier 1.960 :

Allocution de Delouvrier, suivi d'une de Challe sur le th�me "alg�rois,
faites confiance � l'arm�e qui, elle ne vous abandonnera pas. "

Ils sentent l'exasp�ration monter chez les plus d�munis des fran�ais
d'alg�rie.

Ortiz a demand� � rencontrer des militaires, il y a l�, dans une villa
dominant Alger, le g�n�ral Faure, les colonels Gardes et Argoud. Ortiz
annonce qu'il a organis� une grande manifestation pour le lendemain, et
demande � ses interlocuteurs que l'arm�e s'y joigne. les trois
militaires expliquent que l'arm�e est divis�e, que personne ne peut
garantir sa r�action. Argoud se fait fort (et il y arrivera) de laisser
passer les manifestants, l'arm�e (en fait la dixi�me division de
parachutiste dont Argoud chef d'�tat major de Massu est l'ami de tous
les commandants d'unit�) n'interviendra pas.

24 Janvier 1.960 :

Une manifestation de masse r�unit sur le forum plusieurs dizaines de
milliers de personnes, venues des quartiers populaires d'Alger, �
l'initiative d'Ortiz et de Lagaillarde qui a rameut� les �tudiants et,
avec quelques partisans s'est barricad� dans les batiments de la
facult�. il compte aini obliger Ortiz � le suivre dans l'ill�galit�.

Challe s'est r�solu � retirer de son op�ration Jumelles trois r�giments
de paras pour parer � l'�ventuelle �meute ("on va refaire le 13 Mai").
Challe debriffe ses commandants de r�giments, il les trouve d�cider � ne
pas ouvrir le feu contre les manifestants de l'alg�rie fran�aise. Sur
ces entrefaits, Delouvrier annonce qu'il interdit la manifestation.

Le ton monte, les unit�s territoriales fraternisent avec les
manifestants.

Mais l'arm�e ne fraternise pas, les gendarmes et C.R.S. barrent l'acc�s
au gouvernement g�n�ral, d�cid�ment, l'ambiance n'est plus la m�me qu'en
mai 58. Ortiz attend le ralliement des paras, les paras sont aux abonn�s
absents. Challe, une fois assur� la neutralit� des paras, fait venir
Ortiz dans son PC et discute avec lui vers 13 heures 30, il lui offre la
moiti� de son sandwich, et l'avertit, d�filez si vous voulez, mais ne
vous en prenez pas aux b�timents publics, et ne d�passez pas l'avenue
Pasteur. Il lui dit: votre manifestation a d�j� atteint son but, elle a
prouv� le determination des europ�ens d'alg�rie, il faut aussi montrer
leur discipline. Ortiz donne son accord et il le fera respecter, au
grand d�sarroi, sans aucun doute, des gaullistes qui esp�raient ainsi
pouvoir cr�er l'irr�parable. Ils seront oblig�s d'attaquer eux-m�mes.

Des manifestants (les hommes de Lagaillarde) dressent vers 16 heures des
barricades. Beaucoup d'autres rentrent � la maison.

A 17 heures, il y n'y a plus que 3.000 personnes.

Le g�n�ral Challe avait demand� de manoeuvrer pour s�parer les
barricades de Lagaillarde du reste de la foule. Le mouvement devait �tre
men� en douceur, d'une part par les paras descendant la rue Michelet, le
tunnel des facs et le boulevard Pasteur, d'autre part par les gendarmes
de Debrosse descendant les escaliers depuis le forum. Il �crit dans
"notre r�volte" que "la progression des paras fut lente, mais elle
conrespondait bien � l'id�e de manoeuvre alors que la progression des
gendarmes f�t une v�ritable charge".

A 18 heures dix, quand la foule commence � se disperser, ordre est donn�
de faire charger les gendarmes, Debrosse fait donner quinze escadrons, 9
� droite, 6 � gauche qu'il commande lui-m�me. Les commissaires charg�s
de proc�der aux sommations, deux pieds noirs, refusent de les faire,
considerant que cette d�cision est equivalente � un ordre d'ouvrir le
feu, ils abandonnent Debrosse et partent avertir les insurg�s de la
d�cision. Debrosse donne l'ordre d'avancer, les gendarmes descendent les
escaliers en direction de la grande poste,les deux groupes se
positionnent le long de la ligne convenue le matin avec Challe.

Debrosse fait sonner la charge, les gendarmes tirent leurs grenades
lacrymog�nes, des coups de feu �clatent de partout, en particulier des
fusils mitrailleurs install�s dans le PC d'Ortiz, mais aussi depuis le
haut du forum, ceux-l� servis par deux CRS.

Ces deux CRS sont des personages mysterieux, jamais identifi�s
formellement, mais leur presence est indubitable ainsi que leur
maladresse � tirer par dessus les gendarmes sur les pieds noirs, ce qui
explique la quantit� de gendarmes atteints dans le dos.. Un officier de
para, le capitaine La Bourdonnais les a vu, leur a impos� de cesser le
feu, et a t�moign� dans ce sens au proc�s des barricades, ce qui
justifie en grande partie l'acquitement g�n�ral des inculp�s. Les
gendarmes se replient en d�sordre, ils cherchent � se cacher dans les
entr�es d'immeubles, les parachutistes et la l�gion, (qu'on attendait
plus t�t) sans armes s�parent les deux camps, Ils arrachent Debrosse �
la foule qui commen�ait � le lyncher, plus de 2000 personnes dont de
nombreux territoriaux en uniforme et en arme sont retranch�es au pied
des facult�s.

A 18 heures 20, on rel�ve 20 morts dont 14 gendarmes et 143 bless�s dont
123 gendarmes. La gendarmerie en voudra toujours aux pieds noirs envers
lesquels elle sera d'une formidable f�rocit�, elle n'admettra jamais les
r�sultats de toutes les expertises et du proc�s suivant lesquelles la
plupart des morts et des bless�s cot� gendarmes le furent par un tir de
deux fusils mitrailleurs servis par deux CRS, post�s sur une murette, en
contre haut des escaliers du forum et du plateau des Gli�res et
maladroitement utilis�s.

Les manifestants renforcent les barricades qui obstruent la plus grande
art�re d'Alger, la rue Michelet. Les gendarmes se regroupent de l'autre
cot� du boulevard Pasteur, comme pr�vu par Challe, �ventuellement
pouss�s par les paras.

Parmi les diverses versions de l'origine de cette trag�die, voici celle
que cite Soustelle � l'�poque toujours ministre :

"On relevait des anomalies inexplicables dans les mouvements des unit�s
charg�es de maintenir l'ordre. Le feu fut ouvert sur la foule sans qu'il
y ait eu de sommations, contrairement � la loi : Guillaumat, ministre
des Arm�es, en convint en plein Conseil.

Aucune enqu�te ne fut ouverte, � ma connaissance, sur ces circonstances
troublantes; si enqu�te il y eut, on l'�touffa en tout cas. Apr�s la
publication en 1962 de mon livre L'Esp�rance trahie, je re�us chez mon
�diteur une note manuscrite mais non sign�e que je reproduis n�anmoins
ici � titre documentaire. Elle avait pour titre: "Information
compl�mentaire et v�ridique pour le livre de Jacques Soustelle
L'Esp�rance trahie. " On y lisait: "V�rit� sur le premier coup de feu du
24 janvier 1960 : vers 18 heures un retrait�, M. Moebs, descendait
l'avenue Pasteur et arrivait au droit de l'h�tel Albert 1er quand y
arrivait la charge des gendarmes. Un grand gendarme s'est jet� sur ce
passant inoffensif, l'a brutalis�, envoy� � terre. Relev� par des
t�moins et protestant, le grand gendarme l'a mis en joue et a tir�,
mais, par suite d'un r�flexe, M. Moebs s'�tait baiss� et la balle a
atteint un officier du service d'ordre qui se trouvait derri�re. Suivant
M. Moebs, aucune d�tonation n'avait �t� entendue auparavant. Ces faits
devaient �tre rapport�s au proc�s des barricades par un colonel qui
avait demand� � �tre entendu et que l'on n'a pas fait citer. "
fin de la citation de Soustelle

Les gaullistes d�signent un mysterieux fusil mitrailleur, install� dans
un bosquet, derri�re la statue de jeanne d'arc, qui aurait tir� une
rafale et disparu. La statue est au milieu du dispositif des gendarmes,
et le fusil tire vers les manifestants, au travers des gendarmes, un
scenario semblable va �tre mis en �vidence lors du massacre de la rue
d'Isly, deux ans plus tard.

Challe expulse d�s ce soir le colonel Fonde, qu'il acuse d'avoir fait
charger les gendarmes au lieu de la manoeuvre calme et en souplesse
qu'il avait demand�. Dans "Notre R�volte" Challe indique que des coups
de feu partirent de la foule (mais qui? FLN, Ortiz, gaulliste?) et que
les armes automatiques entr�rent ensuite en action. Il ne parle pas des
fusils mitrailleurs des CRS.

25 Janvier 1.960 :

La situation � Alger est sans changement, les barricades sont tenues
par les unit�s territoriales qui se rel�vent toutes les huit heures,
elles sont gard�es par les paras et la l�gion qui forment un barrage
particuli�rement peu �tanche, puisque non seulement les femmes et les
enfants peuvent venir photographier leur h�ros et le nourrir, mais les
rel�ves des unit�s territoriales passent sans probl�me. Une lettre de
soutien de Bigeard est lue sur les barricades, Bigeard sera mut� en
Centrafrique.

De gaulle est intervenu dans la nuit � la radio, pour calmer l'arm�e
dont il craint les r�actions. Il "adjure ceux qui se dressent � Alger
contre la patrie de rentrer dans l'ordre national". Il rappelle que lui,
De gaulle, veut faire triompher en alg�rie "la solution la plus
fran�aise". Repli tactique, pour quelques jours.

Debr� fait une visite �clair il demande � Challe d'enlever les positions
en en donnant l'assaut, Challe refuse, il scelle son sort, il sera
remplac� par Crepin, qui remplace Massu � titre provisoire et � ce titre
est responsable du maintien de l'ordre � Alger. Challe sugg�re que
Crepin a su, lors de son entretien avec Debr�, se montrer � son
avantage..

En comit� des affaires alg�riennes, De gaulle r�pond � Ely qui soutient
une n�gociation : "Ne pas faire couler le sang? avec tout le sang qui a
d�j� coul� en Alg�rie, qu'est-ce que cela peut faire?"

Dans "l'esp�rance trahie", Soustelle raconte le conseil des ministres
exceptionnel de ce jour, (o� il n'est que parce qu'il s'�tait inform�,
on avait "oubli�" de l'en avertir) o� les durs (Malraux, Buron, Sudreau,
Michelet -les hommes de gauche-) veulent enlever les barricades avec un
escadron de char, Debr� h�site, De gaulle est outrag�, et Baumgartner,
Guillaumat (� l'origine de la crise avec la mutation de Massu,)
Cornut-Gentil, Soustelle lui-m�me sont partisans de discussions.

Gr�ve de soutien g�n�rale de toute l'alg�rie.

26 Janvier 1.960 :

Debr� retour d'Alger o� il a rencontr� un par un les principaux chefs
militaires impliqu�s (et qui tous lui ont demand� de parler enfin clair
et net) essaye de convaincre De gaulle que les hommes des barricades
sont des patriotes sans autre vision que la volont� de rester fran�ais
en terre fran�aise et que l'arm�e est de tout coeur avec eux. Il est
litt�ralement (physiquement) chass� du bureau de De gaulle. La 25�me
division parachutiste, jug�e moins sympathique aux th�ses alg�rie
fran�aise, rel�ve la 10�me D.P.

On n�gocie quand m�me sur les barricades, Ortiz demande que De gaulle
renonce officiellement � l'autod�termination, et qu'il annonce l'alg�rie
d�finitivement fran�aise .

Le bilan officiel s'�l�ve � 14 morts parmi les gardes mobiles (dont deux
officiers) et 121 bless�s.

Six civils tu�s et vingt bless�s.

L'enqu�te montera que la plupart des gendarmes ont �t� tu�s ou bless�s
par un fusil mitrailleur post� sur le forum et qui, cherchant � arroser
les manifestants par dessus les gendarmes, a g�n�reusement manqu� sa
cible.

C'est cette circonstance qui explique le niveau assez bas des
condamnations prononc�es.

27 Janvier 1.960 :

Challe et Delouvrier quittent Alger et se r�fugient dans un PC. (c'est
de cette exp�rience que na�tra rocher noir). Ils choisissent une base
a�rienne.

Delouvrier parle � la radio, il confie son petit Mathieu aux alg�rois,
parle de discussions, �met l'id�e (non suivie d'effet cette fois, elle
le sera en d�cembre) que les musulmans devraient descendre dans la rue
approuver la politique du g�n�ral De gaulle.

Ce pathos �meut les pieds noirs, la n�gociation pr�vue avec les hommes
des barricades d�tend l'atmosph�re.

Le alg�rois, connaisseurs en ficelles m�lodramatiques rigolent avec
ensemble et se rappellent mutuellement cet �pisode lors des r�unions
amicales, sans se rendre compte que le discours �tait destin� � faire
croire aux fran�ais de m�tropole, coup�s de la r�alit� alg�roise, que
des hordes fachistes envisageaient de manger les petits d e France (dont
250.000 battaient les djebels et les quartiers).

Depuis la mort de Paul Delouvrier et l'ouverture de ses archives
personnelles, on sait que, lors "des barricades", le Pr�sident de la
R�publique lui a t�l�phon� pour lui dire : "Tirez ! mais tirez donc !"
Paul Delouvrier n'a jamais voulu faire tirer sur la foule. Ce mesage
l'avait plong� dans le desarroi et il avait present� sa demission �
Challe qui n'�tait pas son chef ("Notre r�volte).

Dans les milieux parisiens en revanche, ce message de Paul Delouvrier
aux Alg�rois avait fait le plus mauvais effet. A Paris, le D�l�gu�
g�n�ral du Gouvernement en Alg�rie avait �t� consid�r� comme un l�che,
un incapable, un ridicule "pantin" (sic). Quelques mois plus tard, il
�tait remplac�. Il est permis d'imaginer que son successeur , Morin,
n'est arriv� � Alger que porteur d'instructions formelles
(�ventuellement orales afin de ne pas laisser de traces), instructions
qu'il avait pr�alablement accept�es.

28 Janvier 1.960 :

En M�tropole les milieux alg�rie fran�aise sont perquisitionn�s,
fouill�s, le Pen, quoique d�put�, est arr�t�.

Delouvrier essaye de faire bouger les musulmans, une fois de plus
creusant le fameux foss� entre communaut�s: "...alors, je vous en
conjure, mes compatriotes musulmans, criez le nom de l'homme qui a fait
de vous des hommes majeurs, des hommes modernes, de l'homme qui vous
pr�servera de toute conqu�te par la pr�sence d�finitive de la france
ici, vot�e par tous. Crier De gaulle, c'est la paix, c'est l'union,
c'est la fin du cauchemar d'aujourd'hui et c'est la r�conciliation
finale avec les europ�ens, et c'est la grandeur de la patrie... Alors,
lib�rez vous, lib�rez nous tous ensemble, en criant partout et dans
toute l'algerie, "vive De gaulle!" . Les musulmans ne bougent pas.

Le g�n�ral Ely (le chef de Challe) arrive par avion il est porteur d'une
"note pour le g�n�ral Challe" sous sa signature et d'une lettre du
premier ministre, Michel Debr�. Dans la note on lit: (...) le g�n�ral De
gaulle est notre seule chance (...) L'algerie doit rester fran�aise
(...) il n'a jamais �t� question de mener une action de guerre contre
des fran�ais (...) vous avez ma confiance et celle du gouvernement.

La lettre de Debr� comporte le � suivant (le seul repris par Challe):
"Vous devez savoir que la politique fran�aise a �t� clairement d�finie
et comme il a �t� dit, continuera. Elle est la seule � pouvoir assurer
la d�fense des fran�ais, de leurs int�r�ts, la sauvegarde des int�r�ts
fondamentaux de la France et le maintien de l'autorit� fran�aise en
Alg�rie. Cela sera dit, cela sera redit par le chef d'�tat qui parlera
vendredi � la nation toute enti�re."

29 Janvier 1.960 :

Grand discours de De gaulle, destin� � r�soudre la crise des
barricades, dont on rel�ve au milieu des bouillies habituelles "je ne
reviendrai pas sur l'autod�termination (...) force doit rester � la loi
(...) si un jour les musulmans d�cidaient librement et formellement que
l'alg�rie doit �tre unie � la france, rien ne me causerait plus de joie
si l'alg�rie choisissait la solution la plus fran�aise (...)le F.L.N.
pr�tend ne cesser le feu que si je traite en pr�alable avec lui, cela je
ne le ferai pas (...) d'autre part certains fran�ais de souche exigent
que je renonce � l'autod�termination, cela non plus je ne le ferai
pas(...)"

Fausse fen�tre pour la sym�trie

Et le plus beau, avec le recul: "fran�ais d'alg�rie, comment pouvez-vous
�couter les menteurs et les conspirateurs qui vous disent qu'en
accordant le libre choix � l'alg�rie, De gaulle veut vous abandonner, se
retirer de l'alg�rie et la livrer aux rebelles? cela je ne le ferai
jamais"..

L'arm�e est contente, De gaulle ment et trompe une fois de plus sur ses
intentions v�ritables.

Le d�put� Kaoua, futur d�put� FN, se rend sur les barricades.

Depuis Tunis, le GPRA demande � ses militants de se tenir � l'�cart de
ces �v�nements, (dont il esp�re une fracture dans le clan fran�ais)
crainte qu'on se r�concilie sur leur dos.

30 Janvier 1.960 :

Les parlementaires fran�ais demandent la mobilisation g�n�rale, afin de
lutter contre les 2000 hommes des barricades d'Alger. (dont moins d'un
millier pr�sents en m�me temps).

Les barricades restent en l'�tat.

Cr�pin re�oit de l'Elys�e l'ordre d'enlever les barricades par la force.
Il y a l� surtout des familles venues rendre visite � son grand homme.
Il t�l�phone � Beaufort, chef du cabinet militaire de De gaulle et
demande � recevoir lui-m�me directement l'ordre de la bouche de De
Gaulle. Beaufort, pas au courant (d'autant qu'il a lui-m�me n�goci� et
organis� la reddition pour le lendemain) t�l�phone � Debr�. Debr� ne
comprend pas, il s'informe (Debr� rentre d'Alger il visualise bien
l'�tat des barricades en plein jour) et confirme � Beaufort que c'est
bien un ordre de l'Elys�e. Beaufort force la porte de De gaulle, il
plaide, De gaulle rapporte l'ordre.

A Paris, Le Pen, toujours en prison, est inculp� de menaces de mort.

31 Janvier 1.960 :

Un terroriste, d�guis� en para est d�chiquet� par le chapelet de
grenade qu'il fait exploser au pied des escaliers, du forum entra�nant
dans sa mort 8 parachutistes et en blessant 20.

L'abb� Dahmar kabyle c�l�bre une messe sur les barricades. En fait
l'�veque d'alger, monseigneur "mohamed" Duval le lui a interdit. Il fait
alors installer des postes de radio qui difusent la messe radio
diffus�e, et distribue la communion � ceux -nombreux- qui le d�sirent,
dont des paras qui franchissent pour l'occasion la barricade.


Les centrales syndicales organisent un arr�t de travail d'une heure
pour soutenir De gaulle, qui n'en demandait pas tant.


1 F�vrier 1.960 :

Le colonel Dufour, se croyant mandat� par le gouvernement, discute avec
les hommes retranch�s dans les barricades.

2 F�vrier 1.960 :

A la suite de l'accord obtenu avec Dufour, et qui pr�voit que les
hommes des barricades seront regroup�s dans un commando ("Alcazar") qui
sera engag� contre le F.L.N. dans la r�gion de Tebessa, les insurg�s
�vacuent le camp retranch�, drapeau sanglant en t�te.

L'accord ne tient pas cinq minutes, Lagaillarde est arr�t� et
imm�diatement, �vacu� par avion militaire sp�cial sur la prison de la
Sant�, � Fresnes.

Ortiz qui n'y croyait pas a disparu dans la nature avec ses amis, ils
r�appara�tront � Madrid.

Des "t�moins" la t�te couverte d'une cagoule pour qu'on ne les
reconnaissent pas, d�signent les "coupables" (de quoi de plus que les
autres?) qui sont envoy�s en m�tropole. Finalement sur les 500 hommes
des barricades, seulement 120 forment le fameux commando, le reste est
arr�t� ou en fuite.

Les colonels Garde et Bigeard sont mis aux arr�ts.

Le colonel Godard est relev� de ses fonctions.

Six mouvements alg�rie fran�aise sont dissous.

Challe �crira dans "notre r�volte" : "En r�alit�, je consid�re encore
aujourd'hui l'affaire des Barricades comme une erreur imb�cile et
tragique de braves gens qui voulaient garder l'Alg�rie � la France;
erreur exploit�e et peut-�tre suscit�e par le pouvoir. Et probablement
comme l'occasion essentielle de l'�chec de la politique de l'Alg�rie
fran�aise."

Deux d�put�s (Kaoua et Biaggi, depuis au FN) sont arr�t�s sans qu'on
demande � l'assembl�e la lev�e de leur immunit� parlementaire.

Le conseil des ministres, soulag�, affirme que la justice passera.

L'assembl�e nationale vote les pleins pouvoirs � De gaulle pour un an,
par 449 voix (tous) contre 79 (les d�put�s d'alg�rie et quelques
autres).

Le g�n�ral Gracieux d�clare qu'apr�s enqu�te, c'est un provocateur qui a
d�clench� le feu, on le fait taire.

--


UBU

En somme, les gens comme moi voudraient un monde,
non pas o� l'on ne se tue plus (nous ne sommes pas
si fous!) mais o� le meurtre ne soit pas l�gitim�.

A. Camus

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