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Le Disque de Phaistos et les 40 mensonges (3e edit.)

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grapheus

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Dec 2, 2006, 10:06:20 AM12/2/06
to
Un récent message de Chaerophon m'incite à poster les remarques
qui suivent sur les mensonges concernant le Disque de Phaistos et
la "Solution Proto-Ionienne" de cette énigme.

1er MENSONGE : "Le disque est indéchiffrable". Mensonge
accompagné en général, pour "faire sérieux", de calculs du
genre : "L'écriture - à supposer que cela soit une écriture -
utilise
au moins 60 signes phonétiques. Cela fait 60 possibilités pour
chaque signe. Or il y en a 45 différents, d'où "6O puissance 45"
possibilités". Bon, le calcul de nos mathématiciens amateurs
est légèrement faux puisque si l'on donne la valeur A au premier
signe, il n'en reste que 60-A = 59 pour le deuxième... Mais n'ergotons

pas, le nombre de possibilités est quand même considèrable...
Le hic est ailleurs : une langue donnée, écrite dans un système
donné,
n'accepte pas toutes les "possibilités théoriques". Ainsi, en
français
alphabétique, un Q est toujours suivi d'un U, jamais d'un I. Cela
réduit singulièrement le nombre de "possibilités" ! Et un
mathématicien - un vrai, celui-là !- Claude Shannon, a établi une
formule qui donne la longueur minimum d'un texte pour qu'il soit
déchiffrable.
Manque de pot pour nos mathématiciens amateurs, cette formule dit que
le Disque de Phaistos est déchiffrable !
Eh oui ! Si je prends le texte alphabétique codé par simple
substitution (1 lettre = 1 chiffre) : 12-4 6=22-4-6 , il existe
26x25x24x23 = 358.800 "possibilités théoriques", mais si je sais (ou
devine) qu'il s'agit du nom en français d'un objet, il n'y a qu'UNE
solution possible !...

2e MENSONGE : "Tous les essais de déchiffrement utilisant l'acrophonie

ont échoué". Et c'est ainsi qu'un Torsten Timm, par exemple, a mis
"dans le même sac" les essais de Kaulins, Stawell, Bowden et
Faucounau...
Le mensonge réside dans le fait que si pour Stawell, Knudsen, etc.
l'acrophonie fut la seule méthode employée, ce n'est pas vrai pour le

déchiffrement de J. Faucounau qui fut au départ fondé sur des
considérations statistiques.
Alors, je veux bien que l'acrophonie seule offre trop de possiblilités

pour être une méthode fiable, mais quid lorsqu'elle sert d'appoint à

une autre méthode ?...

3e MENSONGE : "De toutes manières, le texte du Disque de Phaistos
- si c'est un texte - contient trop de "signes rares", n'apparaissant
qu'une ou deux fois, pour qu'une "lecture réussie" ne soit pas
atteinte, quelle que soit la méthode de déchiffrement employée".
Mensonge ! Car comment se fait-il que TOUS les "déchiffrements" sauf
un présentent des invraisemblances inacceptables ?.. Pour les uns,
c'est un sens de lecture contraire aux faits épigraphiques. Pour
d'autres, ce sont des anomalies linguistiques inacceptables (comme la
traduction, par exemple, de Danawoi par De-ni dans un dialecte grec
ayant conservé le digamma). Pour d'autres encore, ce sont des "coups
de pouce" donnés en cascade pour pouvoir arriver à un texte ayant un
sens acceptable (Par exemple, le signe 30 qui représente visiblement
un "bélier" traduit par "cerf"). Etc.

4e MENSONGE : "Mais la Solution Proto-Ionienne présente elle-même
de telles invraisemblances : Ainsi, l'écriture n'est pas conforme aux
syllabaires égéens connus".
Eh oui, l'écriture du Disque n'est pas du type du Linéaire B ou de
celui du Syllabaire Chypriote ! Mais le mensonge consiste à
considérer cela comme "invraisemblable", alors que le déchiffrement
lui-même conduit à conclure que l'écriture du Disque n'a rien à
voir avec la Civilisation minoenne ! Et qu'elle fut créée par un
autre peuple, les Proto-Ioniens, qui s'inspirèrent des Hiéroglyphes
égyptiens, beaucoup plus "souples" sur le plan syllabique puisque le
"bélier" s'y lisait khnoum et le "scarabée" khepr !

5e MENSONGE : "Autre invraisemblance de la Solution Proto-Ionienne :
une case du Disque ne correspond pas toujours à un mot".
Hé oui ! Là encore, le mensonge consiste à considérer cela comme
"invraisemblable" alors que LE MÊME phénomène est attesté dans
l'écriture chypriote syllabique : on y trouve un <kas> attaché au mot

suivant, ou un couple de mots reliés par <-te> écrit sans coupure..
Est-il donc si "invraisemblable" que les anciens scribes n'aient pas la

même notion du "mot" que nous, et que pour eux "Pierre et Paul" ait pu

être parfois considéré comme un seul "mot" ?..

6e et 7e MENSONGES : "La langue du Disque de Phaistos est inconnue,
ce qui rend tout déchiffrement incertain, y compris la Solution
Proto-Ionienne" -- "Le système d'écriture - s'il s'agit bien d'un
texte - est inconnu, ce qui rend tout déchiffrement incertain, y
compris la Solution Proto-Ionienne".
Dans les deux cas, le mensonge réside dans le "y compris la Solution
Proto-Ionienne". Car il est bien exact que tout déchiffrement
nécessite de faire *une hypothèse* sur la langue du Disque et sur le
système d'écriture. Pour certains, ce choix fut fait en s'appuyant
sur l'idée d'une parenté possible du Disque de Phaistos avec d'autres

inscriptions. Pour la Solution Proto-Ionienne, il fut fait par la voie
de calculs statistiques qui amenèrent le déchiffreur à conclure que
la "probabilité maximum" était en faveur d'un dialecte grec (plus
précisément de type ionien), écrit dans un système syllabique
légèrement différent de celui du Linéaire B. Système que J.
Faucounau expliqua plus tard comme ayant été inspiré aux
navigateurs cycladiques proto-ioniens par l'écriture égyptienne, l
aquelle estmoins stricte sur la définition des syllabes puisque
le "bélier" s'y lit khnoum ou le "scarabée" khepr...
Mais bien que résultant de calculs de "probabilités", le
déchiffrement proto-ionien n'en est pas pour autant aussi "incertain"
que ses détracteurs l'affirment. Car, contrairement aux autres essais
de déchiffrement du Disque de Phaistos, il est *prouvé* par le fait
que toutes ses conséquences se sont avérées vérifiées par les
faits. Ces preuves sont énumérées dans les Chapitres 6 et 7 du
livre de J.F. sur le déchiffrement, chapitres que veulent étrangement

"ignorer" les détracteurs de la Théorie Proto-Ionienne... On les
comprend : Dame ! C'est plus facile d'ignorer les preuves que de
démontrer qu'elles seraient fausses !...

8e MENSONGE : "Tous ceux ayant utilisé l'acrophonie (Stawell,
Knudsen, etc.) ont "forcé" certaines identifications des signes afin
d'arriver aux valeurs phonétiques qui les arrangeaient. Ainsi
J.Faucounau a réinterprété le signe 25 ("navire") en "navire à
rames"
(cf T.Timm : "So deutet er (= J.F.) D25 ("Schiff") in ein "Ruderschiff"
um" ).
Le mensonge consiste à présenter cette incontestablement "surprenante

interprétation" du Signe 25 comme une *faiblesse* du déchiffrement
proto-ionien du Disque de Phaistos alors qu'elle en constitue au
contraire *une sérieuse présomption d'exactitude* ! La question
mérite d'être exposée en détail :
Le probable nom proto-ionien du "bateau" du Disque de Phaistos, soit
*(e)reu-naûs, résultant de l'acrophonie (le signe en question vaut
RE), signifie en effet que les marins cycladiques du Bronze Ancien se
sont servis (ce qu'on savait déjà grâce aux dessins sur les "poêles

à frire") de "bateaux à rames" pour explorer la Méditerranée, de
Troie aux Cyclades, à la Crète et à l'Egypte. Le radical *(e)reH- a
probablement pour origine une onomatopée, correspondant au ahanement
régulier des rameurs, et il remonte certainement au "Proto-IE" au sens

de P. Kretschmer. Difficile autrement d'expliquer les différences
entre grec <eretês>, latin <rêmus> et lituanien <iriu> !... Les
voyages d'exploration des marins cycladiques et proto-ioniens du Bronze

Ancien (de 2900 à 1800 avant notre ère) conduisirent à passer de la
notion de "naviguer sur un bateau à rames" à celui d'"explorer",
d'"interroger" (les indigènes), d'où le sens du verbe <ereunaô> ,
qui est ainsi expliqué. On notera au passage que la formation de ce
mot est plus proche de lit. <iriu> que de grec <ere-tês>, ce qui
témoigne de sa grande ancienneté. Le verbe <ereunaô> apparaît ainsi

déjà comme une relique du proto-ionien chez Homère qui utilise
plutôt les "formes simplifiées" < ereeinö>, voire <ereô> pour
"interroger", "explorer".

9e MENSONGE : "S'il est vrai que des marins cycladiques (ou crétois)
ont abordé les côtes d'Egypte au Bronze Ancien, rien ne prouve qu'ils

parlaient proto-ionien. Ceci ne peut donc être considéré comme une
preuve de l'exactitude du déchiffrement du Disque par le
proto-ionien".
Mensonge ! Car les marins qui établirent au Bronze Ancien sur les
côtes d'Egypte des "points d'appui", escales où ils pouvaient se
ravitailler en eau et en vivres, et faire des échanges avec les
autochtones, étaient désignés par les Egyptiens les "Haou-Nebout",
alors que les Crétois étaient appelés les "Keftiou". Or, comment,
sous les Ptolémées, les Egyptiens traduisirent-ils ce nom : les GRECS

!!! Etant donné qu'il ne saurait s'agir à l'époque du Bronze Ancien
des Mycéniens (appelés d'ailleurs les Akhouasha par les Egyptiens),
il ne peut s'agir que des "Proto-Ioniens", dont l'existence a été
*prévue* par le déchiffrement du Disque de Phaistos. Cette
*vérification d'une conséquence* du déchiffrement constitue donc une

*preuve* de l'exactitude de ce dernier.

10e MENSONGE : "Que l'astronomie grecque soit née vers 2500 avant
notre ère dans les Cyclades, comme l'ont démontré divers astronomes
(A. Crommelin, M. Ovenden, en particulier) ne prouve pas que ses
inventeurs parlaient proto-ionien".
Le mensonge est évident : Quels sont donc les Grecs qui pouvaient
être établis dans les Cyclades vers 2500 avant notre ère, sinon les
Proto-Ioniens dont l'existence a été *prévue* par le déchiffrement
du Disque de Phaistos ? Cette *vérification d'une conséquence* de
celui-ci constitue donc une nouvelle preuve de son exactitude.
Autre preuve complémentaire : la finale en -ad- des Hyades, Pleiades,
Cyclades elles-mêmes, finale qui appartient à l'ionien-attique et à
la langue d'Homère.

11e MENSONGE : "Que le "bateau" (Signe 25) du Disque de Phaistos ait
une carène aux formes anguleuses comme les navires cycladiques du
Bronze Ancien, et non de forme arrondie comme les navires minoens, et
soit comme les navires cycladiques pourvu d'une girouette en forme de
poisson et de rubans destinés à mesurer la force du vent, ne prouve
pas que le charpentier qui l'a construit parlait proto-ionien".
Affirmation mensongère, car niant l'identité - démontrée par
ailleurs - entre "marins cycladiques du Bronze Ancien" et
"Proto-Ioniens". Certes, cette identité ne saurait résulter de la
seule identité de forme entre le signe S25 du Disque de Phaistos et
les navires représentés sur les "poêles à frire" cycladiques...
Mais, *s'ajoutant* à tous les traits communs entre le Disque de
Phaistos et la "Civilisation de Syros" (spirale, mélanges de traits
incisés et d'impressions, cachets en relief, forme probable de ces
cachets) et aux arguments divers conduisant à identifier les "marins
cycladiques du Bronze Ancien" et les "Proto-Ioniens" (preuve
astronomique par exemple), cette ressemblance est un *argument
supplémentaire* en faveur de la dite identification. Transformer cet
argument supplémentaire en "absence d'argument" est
intellectuellement malhonnête.

12e MENSONGE : "Son déchiffrement du Disque de Phaistos par le
proto-ionien faisant intervenir une ser!e en -AE correspondant à l'A
long du grec, J. Faucounau a justifié la chose en faisant appel à
Antoine Meillet qui a soutenu - contrairement à M. Lejeune - que le
passage de l'alpha long à l'êta en ionien-attique s'était fait en
deux étapes, séparées par un intervalle de temps inconnu, mais
pouvant être important vu la stabilité relative de la diphtongue AE
(voir Latin par exemple). Mais cette théorie n'est pas prouvée".
Le mensonge réside dans la dernière phrase "cette théorie n'est pas
prouvée". Car les preuves se trouvent dans les "proto-ionismes"
existant dans les tablettes mycéniennes ("proto-ionismes" ignorés
bien sûr par la Théorie de Risch-Chadwick!). Car certaines
diphtongues AE y ont été écrites A-E ou A-I en écriture Linéaire
B. En voici quelques exemples : na-e-si-jo ; "nêsios" -- na-i-se-wi-jo

: "nêsêFion" -- ka-e-sa-me-no : "khêssamenos" --ke-e-se-u :
"khêsseus" -- etc. Dans tous les cas, le sens de la "traduction"
faisant intervenir la diphtongue proto-ionienne AE s'accorde
parfaitement avec le contexte.

13e MENSONGE : "Contrairement à ce qu'affirme J.Faucounau p. 23
de son livre, l'écriture du Disque de Phaistos et celle de la Hache
d'Arkalochori sont apparentées".
Le mensonge réside dans le "Contrairement à ce qu'affirme..." et dans

la *citation tronquée* qui est faite à l'appui de ce mensonge. Voici
la citation complète du paragraphe en question :"Le rapprochement
souvent invoqué avec l'inscription de la Hache d'Arkalochori n'est pas

EN TOUTE RIGUEUR valable : l'écriture du Disque a été IMPRIMEE,...
celle de la Hache consiste en dessins GRAVES...". Plus tard,
J.Faucounau a complété sa pensée dans le livre "Les Origines
Grecques...", écrivant : "Il semble que ce système (= celui du Disque

de Phaistos) ait eu au Minoen Moyen quelques héritiers éphémères...

Cet objet (= la Hache d'Arkalochori) fut trouvé par Sp. Marinatos dans

une caverne sacrée en même temps qu'une dizaine d'épées de longueur

inusitée de "type philistin"... Il est incontestable que ses signes
... rappellent ceux du Disque de Phaistos, malgré la différence de
technique.."

14e MENSONGE : "Les partisans de la "Solution Proto-Ionienne"
prétendent que TOUTES les conséquences de cette solution sont
vérifiées. Or il n'existe aucune vérification que le signe 26, par
exemple, ait la valeur phonétique SO/SU".
Le mensonge réside dans l'omission du mot "vérifiables". Les
partisans de la "Solution Proto-Ionienne" ne parlent, bien entendu, que

des CONSEQUENCES VERIFIABLES. Or que le signe S26 ait bien
eu la valeur SO/SU dans l'écriture du Disque est *présentement
invérifiable* : on ne peux ni démontrer que c'est vrai, ni démontrer

le contraire ! (Cela pourra l'être peut-être un jour si on trouve un
"second disque").
Alors, faute de mieux, dans le cas de ces "conséquences présentement
invérifiables", on ne peut raisonner qu'en global : "Si TOUTES les
conséquences vérifiables ont pu être reconnues exactes -
et elles sont nombreuses !- pourquoi une "conséquence présentement
invérifiable" serait-elle fausse ?"

15e MENSONGE : "Mais certaines valeurs phonétiques sont présentées
par J.Faucounau comme vérifiées par l'acrophonie !.. Par exemple le
signe S38 "fleur en forme de rosette" est présenté comme "vérifié"
par le grec <margaritès> : "marguerite". Mais <margaritès> ne saurait

avoir désigné une "fleur de genre aster" dans l'Antiquité".
Le mensonge réside dans l'affirmation catégorique "ne saurait avoir
désigné", alors qu'il existe de nombreux indices contraires :
Premier indice : La plupart des plantes ayant des fleurs en étoile
poussent en Europe et dans les pays méditerranéens. Le terme
"marguerite" et ses variantes est attesté, par ailleurs, dès
l'Antiquité, en grec, en latin et en sanskrit avec deux sens : "fleur"

et "perle". Au moins en sanskrit, le sens "fleur" est le plus ancien.
On a donc toutes raisons de penser que le terme remonte à
l'Indoeuropéen le plus ancien, d'autant que la racine IE *merg- a
donné des mots signifiant aussi bien "marc" (de raisin, etc.) (cf grec

amorgos) que des termes marquant "la folie due à l'ingestion d'une
décoction" (cf grec margos). Il n'y a donc AUCUNE raison de penser que

le terme n'était pas connu à l'époque des Proto-Ioniens et ne
désignait pas "une fleur aux pétales en étoile".
Deuxième indice : Dans Plantes 1,4,1, Aristote mentionne une "plante
d'Egypte" portant le nom <margaridès> . Même si rien n'indique que
cette plante ait eu une fleur en forme de "rosette", on ne peut que
s'étonner qu'une plante d'Egypte connue des Grecs porte un nom qui
semble d'origine IE !.. On ne peut penser, comme explication de ce fait

singulier, qu'aux Proto-Ioniens...
CONCLUSION : L'affirmation catégorique que <margaritès> "ne saurait
avoir désigné une fleur du genre aster dans l'Antiquité" , et plus
précisément à l'époque des Proto-Ioniens, est donc purement
gratuite.
Ceci étant dit, que se passerait-il si l'hypothèse que le signe S34
est une "marguerite" était fausse, et que le vrai nom de
la fleur en question soit <malakhè> ou un nom composé avec le nom
de la déesse Maïa, par exemple ? Rien ! La valeur du déchiffrement
n'en serait pas affaiblie pour autant...

16e MENSONGE : "Une autre valeur phonétique est aussi présentée par
J.Faucounau comme vérifiée par l'acrophonie. Elle concerne le signe
S19, supposé être un "crochet de chadouf", soit <kêlônêion, qui
serait d'après lui un diminutif de <kêlôn> : "chadouf". Mais
<kêlônêion> n'est pas un diminutif. Il s'agit d'un simple dérivé
du mot <kêlôn> : "âne" et il désigne une "machine à irriguer mue
par un âne". "
Le mensonge est double : a)- il y a tout d'abord un mensonge véniel,
consistant à présenter comme une "vérification" ce qui est plutôt
une "explication par l'acrophonie" de la valeur phonétique. b)- Mais
il y a surtout l'énoncé de plusieurs contre-vérités flagrantes :
1)- Le mot <kêlôn> n'a jamais signifié PRIMITIVEMENT "âne". Un tel
sens n'est justifié par aucune racine indoeuropéenne, égyptienne,
sémitique ou autre... Son sens le plus ancien est bien <chadouf>,
comme le montre son emploi chez Hesychios d'Alexandrie. Le mot a une
bonne étymologie IE et est de la même famille que grec <kâlon> :
"bois" , terme dérivé lui-même de la racine proto-IE *KaW- : "tige"
(cf grec <kaulos>, lat. caulis), d'où aussi l'idée de "matériau qui
brûle" (cf grec <kaiô>). Le terme n'a pris que TARDIVEMENT le sens
d'"âne qui fait tourner la machine à irriguer" (Archiloque de Paros),

sens favorisé par le fait que la racine *kaw-: "tige" avait donné
aussi en grec le mot <kêlôn> : "phallus en érection", d'où
"étalon". 2)- il existe bien des diminutifs en -eion , comme le
mentionne E. Fleury, par exemple, dans sa "Morphologie Historique de
la Langue grecque" 3)- par ailleurs le "chadouf à balancier" (voir la

Fig. 19 du livre de J.F. qui reproduit le dessin d'un vase attique du
Ve siècle) est bien ANTERIEUR à la "machine à irriguer mue par un
âne". Cette dernière technique daterait, d'après les spécialistes,
de l'époque des Hyksos (et certains, comme Z. Mayani, en attribuent
même l'invention à ces derniers).

17e MENSONGE : "Le texte du Disque ne saurait être du grec car il ne
comporte aucun mot monosyllabique, mots pourtant très fréquents en
grec (articles, prépositions, particules, etc.)".
Le mensonge réside dans ce qu'il n'est pas tenu compte du fait que,
comme les scribes qui écrivirent les inscriptions grecques en
Syllabaire Chypriote, le scribe du Disque n'avait pas à l'époque la
même notion du "mot" que les écrivains grecs de l'Epoque Classique :
un <kas> est lié par lui au mot suivant -- il considère comme un seul

"mot" deux termes liés par la conjonction de coordination -<te> -- il
attache l'article/démonstratif <ho> au mot suivant -- etc.

18e MENSONGE : "Il est invraisemblable que le signe S 34 du disque
soit considéré comme "une mouche" (<muïa>) alors que, dans diverses

oeuvres d'art grecques postérieures, le même dessin représente une
abeille".
Le mensonge réside dans la négation implicite que l'"abeille" n'a pas

pu, à l'époque du Disque, s'appeler "mouche à miel", nom qu'elle
portera encore au XVIXe siècle, dans certaines campagnes françaises,
et ceci alors que l'étymologie indique que le terme <melissa>, mot qui

désigne l'abeille en grec classique, était à l'origine un adjectif
*melitya. Ou encore que c'est bien une "mouche" qu'a voulu dessiner
le créateur des signes du Disque, comme le suggère le fait que
l'"abeille" est représentée différemment (en vue de profil) dans
les Hiéroglyphes égyptiens qui inspirèrent l'écriture du Disque
(ainsi que dans le "Pendant de Mallia), différence que les artistes
grecs postérieurs ignorèrent.

19e MENSONGE : "D'après la Solution Proto-Ionienne, le texte du
Disque comporterait 23 noms propres sur 61 mots. Une telle
proportion est invraisemblable."
Le mensonge consiste à taire que les 23 noms propres se
ramènent à 5 noms de personnes et 6 noms de cités, pays ou
peuples, dont certains sont répétés plusieurs fois. Rien
d'invraisemblable à cela. Un texte hittite, par exemple, d'une
trentaine de mots comporte 2 noms de personnes (Hattusili
et Tawannana) et 3 noms de cités (Shanawitta, Zalpa et Arinna).
Un autre (CT1) répète 5 fois le nom de pays Zalpuwa tous les
cinq ou six mots.

20e MENSONGE : "Le fait que certains signes ont des valeurs
phonétiques qui ne sont pas évidentes "acrophoniquement"
rend douteuse la validité du déchiffrement".
Le mensonge consiste à considérer implicitement, avec
ce raisonnement, que la méthode suivie fut purement fondée
sur l'acrophonie. Or, ceci est faux, puisque la méthode fut au
départ statistique. Si elle avait été 100% statistique, toute
"excellente identification acrophonique" servirait même de
confirmation de l'excellence du déchiffrement, et le nombre
important de ces "excellentes identifications" le rendrait même
certain avec une probabilité considérable !.. On ne saurait aller
jusque là en ce qui concerne cette "preuve", puisque on
sait que l'acrophonie fut, en partie, utilisée... Mais le fait que
celle-ci fut "rencontrée en chemin", alors que 11 valeurs
phonétiques "probables" avaient été déterminées, rend
largement probable cette exactitude (seulement 1 chance
sur 10 puissance 6 qu'il soit faux).

21e MENSONGE : "Il est absurde de croire que l'une des conséquences
(secondaire et inattendue) du déchiffrement serait d'expliquer , par
la
connaissance qu'il aurait eu d'une tradition concernant la présence
des Grecs (proto-ioniens) à Pharos, pourquoi Alexandre le Grand a
fondé Alexandrie d'Egypte à l'endroit où il l'a fait. Alexandre le
Grand
a choisi ce lieu simplement parce qu'il l'a trouvé convenable".
Le mensonge réside dans la "négation de principe" que les
Proto-Ioniens aient pu s'établir à Pharos et qu'Alexandre le Grand
ait pu avoir connaissance de cette tradition. A)- Il est pourtant
bien connu que l'îlot de Pharos est le seul endroit de la côte qui
soit favorable à un mouillage à l'abri des vents violents qui y
soufflent. B)- Homère cite lui-même cet îlot, ce qui démontre la
connaissance *par les Grecs* de ce lieu de mouillage dès les temps
proto-historiques C)- la Tradition égyptienne parle des "Haou-Nebout"
dont le nom fut traduit par "Grecs" à l'époque ptolémaïque. D)- Le

fait que l'écriture du Disque de Phaistos fut inspirée par les
Hiéroglyphes égyptiens est l'indice de relations, dès le Bronze
Ancien, entre l'Egypte et les Proto-Ioniens (voir MENSONGE n° 9)
Ces relations sont, par ailleurs, confirmées par les "interprétations
fautives" des noms des Pharaons de la IVe Dynastie et du Sphinx,
interprétations que tout indique (ne serait-ce que par la désinence
en -inx du mot Sphinx) comme remontant à l'époque où les marins
cycladiques et proto-ioniens abordèrent la côte égyptienne. E)- Il
est invraisemblable qu'Alexandre le Grand, nourri au lait homérique
et curieux de toutes les traditions locales pouvant parler des Grecs
(Par exemple, il ne détruisit pas les monuments de Tyr car "Héraklès

y fut vénéré comme Dieu") n'ait pas été informé que ce furent
des
marins grecs qui fondèrent Pharos, bien avant que les Pharaons
n'en reprennent le contrôle, et ceci même si la chose n'a pas été
reprise par ses biographes dans l'Antiquité...

22e MENSONGE : "La Théorie Proto-Ionienne a expliqué les "noms
doubles" portés par les rois de Troie aux XIVe/XIIIe siècles (de
type Pâris/Alexandros) par le fait que Troie fut une cité fondée par
les
Proto-Ioniens vers 2950 avant J.-C., dont le contrôle ne fut repris
par
les Louvites que vers -1900, date à partir de laquelle la ville devint
une
cité "mixte", louvito-grecque. Il est absurde de croire à une
"résurrection
grecque après une louvitisation de cinq ou six siècles".
Le mensonge consiste à parler de "résurrection grecque" alors qu'il
s'agit d'un phénomène tout à fait classique : celui d'une ethnie
dirigeante, renversée par la partie de la population appartenant à
une autre ethnie, puis réapparaissant dans la classe dirigeante après
quelques siècles, mais tenant à bien marquer sa double appartenance
(ici : louvite et grecque) par l'emploi de noms doubles.
Parler dans ces conditions d'une "résurrection" est absurde. Autant
dire que quand Robic gagna leTour de France, il s'est agi d'une
"resurrection des Francs de Childéric et de Chilpéric" dans un pays
qui fut dominé pendant 1500 ans par les Gallo-Romains !
Cela faisait en effet plusieurs siècles qu'un nom franc n'avait pas
"fait la une des journaux" ! (Que l'on me pardonne
cet anachronisme..).


Cordialement à mes lecteurs et mes condoléances à ceux qui
s'épuisent en vain à rechercher l'introuvable "argument" qui serait
susceptible de "tuer" la Solution Proto-Ionienne de l'énigme du Disque


de Phaistos !
grapheus

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