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SIR DAVIS!

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Julien barma

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Apr 16, 2013, 3:39:30 AM4/16/13
to

L'article du Monde sur Sir Colin Davis, je cite
"
""Il avait la classe : avec sa silhouette élégante et sa belle chevelure blanche, le chef d'orchestre anglais, Sir Colin Davis, incarnait le charme britannique. Sur la fin de sa carrière, celui qui professait avec humour que "perdre son sang-froid n'est utile qu'une fois par an" dirigeait avec un subtil alliage d'élégance et de mystique rêveuse qui n'excluait pas une expressivité parfois passionnée. Sir Colin Davis est mort à Londres le 14 avril à l'âge de 85 ans.
Le chef britannique n'avait pas toujours été aussi sage et sa jeunesse fougueuse lui avait valu de nombreux démêlés avec les musiciens comme lorsqu'il avait remplacé Sir Thomas Beecham en 1960 dans La Flûte enchantée au Festival de Glyndebourne – succès public sur fond de répétitions houleuses : "Je ne pense pas m'être très bien comporté", avouait-il des années plus tard. Il avait cependant fini par accéder à une forme de sérénité sous l'influence de sa seconde femme, adepte de la Technique Alexander : l'Iranienne Achraf Naini surnommée Shamsi, qu'il avait épousée en 1964 et dont il aura cinq enfants (pour elle, il divorcera de la soprano Apri Cantelo avec laquelle il s'était marié à 22 ans), et qu'il adorait au point que ses proches avaient craint pour lui après la mort brutale de Lady Davis en juin 2010.

"C'était un homme plein de contradictions, souligne François Xavier Roth qui fut son assistant de 2000 à 2002 au London Symphony Orchestra (LSO), phalange à laquelle le nom de Colin Davis, qui en fut chef principal de 1995 à 2006 puis président jusqu'à sa mort, restera à jamais attaché. Il était capable de défendre bec et ongle des musiques peu jouées voire dépréciées – Berlioz, Sibelius, les Anglais Elgar, Britten ou Michael Tippett –, en même temps qu'un farouche opposant au courant baroque sur instruments d'époque et à la musique très contemporaine."

UNE VISION TRÈS PERSONNELLE D'HECTOR BERLIOZ


S'il est une dette des Français envers Colin Davis, c'est en effet Hector Berlioz, dont le Britannique s'était fait le champion dès les années 1960-1970, enregistrant une première intégrale mondiale chez Philips (dont des Troyens pionniers ainsi que Benvenuto Cellini). Il avait attrapé le virus à Londres avec Les Troyens joués sous la baguette de Rafael Kubelik et avait du musicien français une vision très personnelle – "le compositeur le plus nostalgique qui ait jamais vécu, après Mozart". C'est le défi de faire accepter Berlioz par ses pairs que ce grand amateur de cuisine et de littérature françaises (qui lisait Hugo, Balzac et Stendhal dans le texte) avait tenu à relever avec l'Orchestre national de France dès 1985 puis à partir de 2005 en montant les opus majeurs du bouillonnant Hector.

Haendélien magnifique et plus encore mozartien hors pair, Colin Davis, dont la pianiste japonaise Mitsuko Uchida avait déclaré en 2002 au Guardian : "Son secret réside dans la faculté qu'il a de laisser s'épanouir la joie pure contenue dans la musique". Mozartienne aussi, sa dernière apparition en France en juillet 2011au Festival d'Aix-en-Provence dans La Clémence de Titus avec le LSO, auquel le violoniste français Laurent Quenelle appartient depuis 17 ans : "Colin Davis entretenait avec nous un véritable échange – ce qui est assez rare. Il était aussi d'une grande exigence : pas question de cachetonner ailleurs quand on répétait avec lui !" Et le Français de se remémorer avec émotion leur dernier concert dans la cathédrale Saint-Paul, à Londres, le 26 juin 2012, avec La Grande Messe de morts de Berlioz : "Je crois qu'il a été très heureux avec nous, même si l'on sentait bien qu'il se préparait déjà à partir. "

Parmi les amours de Colin Davis, Jean Sibelius, dont il enregistra avec son LSO un magnifique programme de poèmes symphoniques (paru chez RCA en 2001) après la mythique intégrale des symphonies gravée pour Philips en 1975-1976 (rééditée chez Decca) à la tête d'un Boston Symphony Orchestra de folie. Et son ami Michael Tippett, dont il créé, entre 1970 et 1995, The Knot Garden, la Symphonie n°2, The Ice Break, The Mask of Time, The Rose Lake...

UNE ASCENSION FULGURANTE DÈS 1957

Colin Rex Davis est né le 25 septembre 1927 à Weybridge dans le comté de Surrey. Son père, Reginald Davis, qui a vécu les tranchées de la première guerre mondiale, peine à nourrir sa famille de sept enfants qui vit sans électricité mais dans un amour immodéré de la musique. C'est grâce à un oncle fortuné que le jeune Colin entre à l'école publique de l'Hôpital du Christ dans le Sussex (1938-1945), avant d'obtenir une bourse au Royal College of Music de Londres (1945-1948).

La vocation de chef d'orchestre lui est venu en écoutant la Huitième symphonie de Beethoven par Hans Pfitzner. Excellent clarinettiste, Colin Davis joue Mozart et apprend son métier sur le tas : L'Enfance du Christ de Berlioz (déjà) avec l'Orchestre Kalmar qu'il a fondé, Don Giovanni avec le Chelsea Opera Group. Il s'est marié en 1949 : deux enfants ont rapidement suivi.

En 1957, il obtient enfin le poste de chef assistant à l'Orchestre symphonique écossais de la BBC (1957-1959). C'est le début d'une ascension fulgurante : il se produit avec le Royal Philharmonic Orchestra ; l'année suivante, avec le London Philharmonic Orchestra et l'Orchestre Hallé de Manchester. En octobre 1959, coup d'éclat : invité à remplacer Otto Klemperer à une soirée de gala, il est au pupitre du Don Giovanni chanté par Elisabeth Schwarzkopf et Joan Sutherland. Entre temps, il a été nommé chef principal puis directeur du Sadler's Wells Theatre en 1961.

Colin Davis passe par la plupart des grandes institutions de son pays, de l'Orchestre symphonique de la BBC (1967-1971) à l'Opéra Royal de Covent Garden (1971-1986), où il connaît des fortunes diverses, tour à tour acclamé et vilipendé. Dans son livre, Maestro (paru en 1996 chez Lattès), le critique Norman Lebrecht parle alors de lui comme d'un "mystique, intellectuel, solitaire et égocentrique." Devenu en 1977 le premier chef anglais à diriger au Festival de Bayreuth (Tannhäuser), Colin Davis est anobli en 1980. Mais son contrat pour Covent Garden n'est pas renouvelé.

S'ensuit une période d'exil : en 1983, Davis est nommé directeur musical à l'Orchestre symphonique de la Radio bavaroise (jusqu'en 1992), entretient des liens privilégiés avec la Staatskapelle de Dresde. Il dirige aussi régulièrement l'Orchestre symphonique de Boston, avant le Philharmonique de New York à partir de 1998. Son retour en grâce en 1995, à la tête de l'Orchestre symphonique de Londres (London Symphony Orchestra – LSO), verra progressivement ses détracteurs plébisciter celui qui restera comme l'un des plus grands chefs de l'histoire de la musique britannique.

Colin Davis vivait dans une grande maison géorgienne du quartier chic d'Islington, au nord de Londres, avec sa famille et ses boîtes de pipes (il avait été désigné Pipe Smoker de l'année en 1996 puis avait cessé de fumer). Il avait toujours refusé de sacrifier sa vie personnelle à la carrière, par peur de ne vivre que "dans l'imagination du public". C'est désormais tout le mal que l'avenir lui réserve."" fin de citation du Monde


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Paul & Mick Victor

unread,
Apr 16, 2013, 2:13:19 PM4/16/13
to
Julien barma wrote:
> (il avait �t� d�sign� Pipe Smoker de l'ann�e en 1996 puis avait
> cess� de fumer).

�a, c'est de la biographie ! Mais quel dommage que personne ne parle de
Soeur Madeleine des Anges, religieuse clarisse qui r�voqua ses voeux en 1995
et entama une brillante carri�re dans le quartier Montparnasse sous le
pseudonyme de "Soeur des Vices" ou, plus famili�rement, "Mado la Pipe". Tout
comme Colin, elle gagna sa vie gr�ce � la braguette, et, virtuose
d'exception, ses interpr�tation baroques des branles de Bourgogne au
hornpipe sont encore dans toutes les m�moires. Soeur des Vices nous quitta
voil� pr�s de 5 ans. Son souvenir est encore vivace chez les vieux habitu�s
de la Coupole.

Dors en paix, Mado.
--
Paul & Mick Victor
chro-niqueur necrologique




Paul & Mick Victor

unread,
Apr 16, 2013, 3:45:56 PM4/16/13
to
Paul & Mick Victor wrote:
> Julien barma wrote:
>> (il avait �t� d�sign� Pipe Smoker de l'ann�e en 1996 puis avait
>> cess� de fumer).

Un petit souvenir de Colin Davis que je publi�s ici m�me en 2002. Il faudra
donc remplacer "une vingtaine d'ann�es" par "une trentaine d'ann�es", eh
oui, le temps passe, mes gueux �... Le type mentionn� dans le message ne m'a
jamais contact�. J'esp�re qu'il est mort de remords dans d'affreuses
souffrances.

"Voil� une vingtaine d'ann�es, j'assistais � un concert donn� salle Pleyel
et
dirig� par Colin Davis. (Harold en Italie, notamment). J'�tais plac� au tout
premier rang, juste sous l'estrade du Ma����tre (pas la meilleure place).
Soudain, suite � un geste un peu brusque du ma�stro, le bout de sa baguette
vint frapper le pupitre, se brisa, et apr�s une �l�gante courbe dans les
airs, vint choir � mes pieds, juste � mes pieds. J'allais me baisser pour
ramasser la pr�cieuse relique, mais le spectateur � ma droite, un petit khon
gomin�, fut plus vif que moi et la cueillit avant m�me que j'ai pu esquisser
un geste. Je n'ai pas voulu faire de scandale, mais que ce type sache bien
que je n'ai rien oubli�, que je me suis entra�n� dur aux arts martiaux, que
je poss�de la technique du tir � la mitrailleuse et � l'arbal�te, que je le
hais, et que fatalement, un jour o� l'autre, le Destin le remettra en ma
pr�sence. Alors s'il lit ce forum, qu'il me contacte pour me rendre mon bien
sans d�lai et peut-�tre l'�pargnerai-je ! Je le hais ! Quant � Colin Davis,
il dirigea la suite avec un moignon de baguette ridicule, et � la premi�re
occasion s'engouffra dans les coulisses pour revenir avec une belle baguette
neuve qu'il ne cassa pas, cette fois.

Melmoth m'a assur� que c'�tait lui, le petit khon gomin�. Je n'en crois pas
un mot. Il est tellement lent, empoisonn� par le khokhala�te, que j'aurais
eu le temps de ramasser vingt fois la baguette avant qu'il se rende compte
de quelque chose.
-----
Paul & Mick Victor
un gnome se penche sur son passif"


cw...@gmx.net

unread,
Apr 17, 2013, 2:57:38 AM4/17/13
to
On Tue, 16 Apr 2013 00:39:30 -0700 (PDT), Julien barma
<az...@adapei83.fr> entitled a post "Sir Davis"

Non : Sir Colin.

Julien barma

unread,
Apr 17, 2013, 3:17:37 AM4/17/13
to
Le mardi 16 avril 2013 20:13:19 UTC+2, Paul & Mick Victor a écrit :
> Julien barma wrote: > (il avait été désigné Pipe Smoker de l'année en 1996 puis avait > cessé de fumer). Ça, c'est de la biographie !

Assertion qui constitue une ligne sur 43 !
Julien " le monde" Barma

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